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lene75
Prophète

Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 Empty Re: Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement

par lene75 Mar 6 Déc 2022 - 8:46
Verdurette, je ne sais pas quel métier faisait la contractuelle, mais "plus calme", c'est vraiment pas le premier truc qui vient à l'esprit quand on pense prof ! C'est en effet mal engagé.
Lefteris
Lefteris
Esprit sacré

Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 Empty Re: Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement

par Lefteris Mar 6 Déc 2022 - 13:17
Mathador a écrit:
Techniquement les certifiés aussi peuvent accéder à la lettre A sans changer de corps…
Et pour les emplois de chef de service, tu parles du statut d'emploi des chefs de mission ? Je ne l'ai pas étudié en profondeur (pas assez avancé pour y prétendre) mais c'est limité dans le temps et mon administration ne l'y détache que des agents qui acceptent des postes… qui n'y sont pas éligibles par hasard.
Là je parle de ceux qui accèdent à des emplois de direction, de chef de service. Ils peuvent dépasser l'échelle A. Certes ils ne sont pas légion, mais  c'est une possibilité ( et j'en connais), que n'ont pas les enseignants. Et même les agrégés subissent un barrage en les échelles A et B, qui sont un terminus.
J'essaye de me renseigner avec précision, car outre des départs d'enseignants, j'ai des questions dans mon entourage personnel et ma famille (aucune pour être enseignant, qu'on se rassure...).

lene75 a écrit:Verdurette, je ne sais pas quel métier faisait la contractuelle, mais "plus calme", c'est vraiment pas le premier truc qui vient à l'esprit quand on pense prof ! C'est en effet mal engagé.
Ca peut être calme, mais il faut bien tomber, et peu e chance que ce soit là où ça manque. Le peu de lycée que j'ai fait, des classes silencieuses, qui notaient, ne bavardaient pas. On ne sortait pas rincé (mais il fallait préparer beaucoup en revanche, ça allait vite). En collège j'ai eu plusieurs années des classes "aménagées", élèves sages, propres, silencieux, disant bonjour, rendant le travail, ne cherchant pas le conflit. Rien à voir avec ce que j'ai maintenant. Exemples tout frais du jour , je dis à une classe que ça ne va pas, qu'on traîne et qu'il y a un bon mois de retard sur mon tableau de marche. Immédiatement un élève : "Vous nous racontez votre vie, là, on s'en fout" (4e). Une autre classe (5e) où je reprends un élève bruyant en lui disant qu'il gêne tout le monde : 'Non, ils disent rien, il y a que vous que ça gêne" (très révélateur d'ailleurs). Et ce ne sont que des échantillons très limités, c'est un combat permanent.
Les contractuels ne se bousculent pas pour entrer, un peu plus pour partir. Avec ce charmant "public", quand nos postes de titulaires n'étaient pas pourvus (ils sont recherchés quand même vu la pénurie de postes fixes, et pour des questions de domicile), nous sommes montés il y a quelques années à 5 à 6 enseignants par an dans certaines matières (ils tenaient quand même au moins la semaine ou quinze jours, jamais vu encore une journée). Et je dis sans plaisanter que les établissements voisins sont souvent bien pires, ça va être quelque chose le recrutement si cela doit se généraliser. Rolling Eyes Si j'étais sans emploi, je préfèrerais faire livreur, coursier, du service à la personne, que ça...

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Fesseur Pro
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par Fesseur Pro Mar 6 Déc 2022 - 14:58
Il n'y a plus de havres de paix.

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Pourvu que ça dure... professeur
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par Invité Mar 6 Déc 2022 - 15:21
Fesseur Pro a écrit:Il n'y a plus de havres de paix.

On entends dire qu'il en resterai,.. mais ca fait l'effet d'une légende urbaine.
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Enaeco
Vénérable

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par Enaeco Mar 6 Déc 2022 - 15:35
Lefteris a écrit:Si j'étais sans emploi, je préfèrerais faire livreur, coursier, du service à la personne, que ça...

pour quel aspect ?
épanouissement au travail ou salaire ?

Le premier est un point de vue personnel, le deuxième est plutôt à l'avantage de l'enseignant
Stel6584
Stel6584
Niveau 7

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par Stel6584 Mar 6 Déc 2022 - 16:52
Lefteris a écrit:
Mathador a écrit:
Techniquement les certifiés aussi peuvent accéder à la lettre A sans changer de corps…
Et pour les emplois de chef de service, tu parles du statut d'emploi des chefs de mission ? Je ne l'ai pas étudié en profondeur (pas assez avancé pour y prétendre) mais c'est limité dans le temps et mon administration ne l'y détache que des agents qui acceptent des postes… qui n'y sont pas éligibles par hasard.
Là je parle de ceux qui accèdent à des emplois de direction, de chef de service. Ils peuvent dépasser l'échelle A. Certes ils ne sont pas légion, mais  c'est une possibilité ( et j'en connais), que n'ont pas les enseignants. Et même les agrégés subissent un barrage en les échelles A et B, qui sont un terminus.
J'essaye de me renseigner avec précision, car outre des départs d'enseignants, j'ai des questions dans mon entourage personnel et ma famille (aucune pour être enseignant, qu'on se rassure...).

lene75 a écrit:Verdurette, je ne sais pas quel métier faisait la contractuelle, mais "plus calme", c'est vraiment pas le premier truc qui vient à l'esprit quand on pense prof ! C'est en effet mal engagé.
Ca peut être calme, mais il faut bien tomber, et peu e chance que ce soit là où  ça manque. Le peu de lycée que j'ai fait, des classes silencieuses, qui notaient, ne bavardaient pas. On ne sortait pas rincé (mais il fallait préparer beaucoup  en revanche, ça allait vite). En collège j'ai eu plusieurs années des classes "aménagées", élèves sages, propres, silencieux, disant bonjour, rendant le travail, ne cherchant pas le conflit.  Rien à voir avec ce que j'ai maintenant. Exemples tout frais du jour , je dis à une classe que ça ne va pas, qu'on traîne et qu'il y a un bon mois de retard sur mon tableau de marche. Immédiatement un élève : "Vous nous racontez votre vie, là, on s'en fout" (4e).  Une autre classe (5e) où je reprends un élève bruyant en lui disant qu'il gêne tout le monde : 'Non, ils disent rien, il y a que vous que ça gêne" (très révélateur d'ailleurs). Et ce ne sont que des échantillons très limités,  c'est un combat permanent.
Les contractuels ne se bousculent pas pour entrer, un peu plus pour partir. Avec ce charmant "public", quand nos postes de titulaires n'étaient pas pourvus (ils sont recherchés quand même vu la pénurie de postes fixes, et pour des questions de domicile), nous sommes montés il y a quelques années à 5 à 6 enseignants par an  dans certaines matières (ils tenaient quand même au moins la semaine ou quinze jours, jamais vu encore une journée). Et je dis sans plaisanter que les établissements voisins sont souvent  bien pires, ça va être quelque chose le recrutement si cela doit se généraliser. Rolling Eyes Si j'étais sans emploi, je préfèrerais faire livreur, coursier, du service à la personne, que ça...

Je fais le même constat que Lefteris après plus de dix ans d'enseignement. J'ai vu à peu près tous les publics. Après une mutation inter, je me suis retrouvée TZR et j'avoue que je vois de plus en plus d'établissements avec des problèmes de discipline qu'on pouvait avant connaître en éducation prioritaire. Certes, ce problème est sans doute corrélé avec le climat de la société qui va mal, mais c'est de plus en plus difficile de faire un vrai cours sans interruption, sans remarque déplacée, de faire face à de l'incivisme qui emmène le reste de la classe dans des débordements. Le fait d'être TZR n'aide pas je pense mais la question du manque de respect et du travail contesté devient un vrai problème dans notre métier et j'imagine que pour des contractuels ou des enseignants qui débutent, ces conditions de travail rebutent.

Quant à la question du salaire, c'est un véritable problème pour un métier qui demande un bac plus 5 et qui est catégorisé A dans la fonction publique. Il faut discuter avec des fonctionnaires A des autres fonctions publiques, on gagne moins qu'eux, on a moins "d'avantages' en terme de rémunération, de condition de travail. C'est tout de même incroyable que nous sommes obligés d'acheter notre matériel, notamment notre pc, pour des cadres A de la fonction publique d'état.

Même si l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs, beaucoup de métiers sont de plus en plus déclassés et difficiles à exercer, le nôtre pose question : on nous recrute sur des compétences de cadre, on effectue le travail d'un cadre mais en retour, on est confronté au manque de civisme des élèves, au manque de soutien en cas de problème, à l'accroissement des tâches administratives, au manque de mobilité (quand on pense aux nombres de collègues qui ont de plus en plus de mal à muter ou qui se retrouve TZR après avoir exercé pendant des années dans des établissements difficiles, ou qui se retrouvent à vivre à plusieurs centaines de kilomètres de leur conjoint(e) parce qu'il y a de moins en moins de postes au mouvement malgré les points, malgré l'ancienneté, malgré les passages en éducation prioritaire), le métier comporte plus de contraintes que d'avantages. Je trouve que c'est même que c'est assez violent au final quand on s'en rend compte.

Je vois sur les réseaux sociaux beaucoup de collègues dirent qu'ils sont épuisés et qu'ils veulent partir, encore faut-il pouvoir le faire, accepter de gagner moins, de reprendre une formation, mais au final, notre métier comporte une telle charge (mentale, administrative...) que vouloir se lancer actuellement dans ce métier en n'ayant pas beaucoup de week-ends pour se reposer, en rentrant rincé le soir, en devant s'investir toujours plus pour gagner quelques sous pour s'assurer un niveau de vie à peu près correct (et c'est encore relatif selon où l'on vit), et voir sa rémunération stagner, gagner moins que ce que l'on devrait gagner, les gens qui ont essayé ou qui envisageaient de se lancer dans ce métier finissent par jeter l'éponge et par trouver autre chose, peut-être pas si bien payé mais qui n'a pas cette charge mentale terrible.
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par Invité Mar 6 Déc 2022 - 18:10
Stel6584 a écrit:Je fais le même constat que Lefteris après plus de dix ans d'enseignement. J'ai vu à peu près tous les publics. Après une mutation inter, je me suis retrouvée TZR et j'avoue que je vois de plus en plus d'établissements avec des problèmes de discipline qu'on pouvait avant connaître en éducation prioritaire. Certes, ce problème est sans doute corrélé avec le climat de la société qui va mal, mais c'est de plus en plus difficile de faire un vrai cours sans interruption, sans remarque déplacée, de faire face à de l'incivisme qui emmène le reste de la classe dans des débordements.

Clairement, le comportement des élèves, c’est mon facteur d’insatisfaction numéro 1. En fait ca ne me gênerai pas qu’ils déraillent un peu parfois, ce qui me gêne c’est que l’on doive tolérer ces problèmes de comportements sans aucune améliorations à attendre: Parler mal au professeur semble être devenu normal,… le laisser aller est consternant, aucune mesure n’est prise.
Jenny
Jenny
Médiateur

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par Jenny Mar 6 Déc 2022 - 18:40
youpeka a écrit:
Fesseur Pro a écrit:Il n'y a plus de havres de paix.

On entends dire qu'il en resterai,.. mais ca fait l'effet d'une légende urbaine.

Ca arrive, mais c'est rare. L'avantage d'être TZR, c'est qu'on tombe parfois sur des établissements extrêmement calmes, avec des élèves polis, qui travaillent (plutôt des lycées de fin de carrière).
Nicétas
Nicétas
Niveau 9

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par Nicétas Mar 6 Déc 2022 - 18:44
Je vous avoue que ma probable réintégration dans le secondaire l'an prochain me fait un peu peur, à vous lire... J'y avais apprécié mon passage comme contractuel, j'étais tombé dans un havre de paix, mais je me doute bien qu'avec mes 14 points de néo-titulaire je risque de souffrir un peu ! Ce ne sont pas tant les élèves qui m'inquiètent que la manière dont l'institution elle-même nous laisse seuls et nous empêche de faire notre travail...

_________________
« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
Lisak40
Lisak40
Expert spécialisé

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par Lisak40 Mar 6 Déc 2022 - 18:50
Je l'ai dit et répété mais je refuse de servir de punching ball aux élèves, monde et société qui vont mal ou pas... Je suis un être humain aussi, avec des problèmes aussi, avec une sensibilité aussi, je ne mérite absolument pas d'être traitée par qui que ce soit de la manière dont nous traitent les élèves... Je me suis faite insulter / mal parler / interrompre / moquer donc maltraiter en gros, je ne sais même plus combien de fois aujourd'hui (je dirais au bas mot 50-100 fois ; 150 fois pour les interruptions) par les élèves, je ne peux plus le supporter (et je ne vois pas pourquoi je devrais avoir à le faire). J'ai de la chance : mon chef n'est pas trop relou, mais je sais qu'il est un peu pris le c*l entre deux chaises (il veut soutenir ses personnels, mais il ne veut pas se faire mal voir de sa hierarchie, et il veut éviter les gros problèmes avec les parents). Et même si, comme pour tout le monde certains élèves sont mignons, et que les parents m'aiment plutôt bien en général (donc ne sont pas trop relous), ça ne suffit plus à compenser le reste. Parce qu'en fait, déjà, l'opinion de la société et des riches et puissants en général sur nous (même si officiellement je m'en carre) ça me mine l'air de rien : je me fais traiter comme de la m*rde toute la journée, et le soir et le week-end, les médias et Monsieur Toutlemonde n'oublient pas de me rappeler que j'en suis une, voire me disent que je suis encore moins que ça. Donc je résume : on a maltraitance par les élèves, malatraitance par le public et les dirigeants, maltraitance institutionnelle (je fais partie des LP qui ferment, et franchement tout est du fouta*e de gueule par ex.), maltraitance financière, etc., et je devrais dire aux gens d'aller faire ce travail ? Faire ça c'est pour moi être malhonnête et maltraitante aussi... Je ne suis pas exceptionnelle, je suis simplement humaine : je ne survivrai pas à ce métier si je ne change pas très vite, alors même qu'avec mes chefs en général et les inspecteurs, ça se passe plutôt bien, donc il y a bien pire que moi. Vu ce que je vous raconte depuis quelques semaines, vous voudriez vraiment que je recommande ce métier à vos amis / conjoint(e) / enfant(s) ???


Dernière édition par Lisak40 le Mer 7 Déc 2022 - 6:11, édité 2 fois
Nicétas
Nicétas
Niveau 9

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par Nicétas Mar 6 Déc 2022 - 18:57
Je suis désolé de la souffrance que tu exprimes, ton message me touche vraiment. J'espère sincèrement que tu as des pistes de reconversion.

_________________
« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
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Graisse-Boulons
Niveau 10

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par Graisse-Boulons Mar 6 Déc 2022 - 19:00
youpeka a écrit:
Enaeco a écrit:
youpeka a écrit:
freche a écrit:Le jour où un contractuel a le salaire d'un agrégé, tu me préviens.

J’ai deux amis contractuels qui ont négocié un bien meilleurs salaire que moi agrégé, à age / expérience a peu de choses près équivalente. À l’embauche il est tout à fait possible pour un contractuel de négocier. Par contre au concours, suivant le concours on ne peux pas du tout être placé ailleurs que sur les grilles.


C’est quoi ton numéro pour que je t’appelle ? Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 682370931

et par curiosité, quelle matière et quelle académie ?

Si un contractuel a "un bien meilleur salaire qu'un agrégé" et que ça n'attire pas plus alors 1000e de plus n'y fera rien dans cette crise du recrutement...

Je préfère ne pas risquer de donner d’indications sur mon académie, mais c’est en Science de l’Ingénieur. Le mieux est visiblement lorsqu’un cabinet d’outplacement négocie avec l’éducation nationale.

En fait je pense que c’est une minorité de contractuels qui osent négocier leur salaire, mais si les D.R.H. décidaient de délier les bourses pour largement, il y aurai moins de problèmes de recrutement, mais plus de problèmes avec nous les titulaires. Ceci étant dit, c’est une démarche normale dans le cadre de l’emploi privé, que de négocier un salaire dans le nouvel emploi au moins égal, sinon supérieur à son ancien. Il n’y a bien que à l’éducation nationale que l’on considère que quelqu’un qui arrive avec 10, 20 ou 30 ans d’expérience est un débutant. Non ?
Euhhhh s'agissant de sciences pour l'ingénieur non, il n'y a pas que dans l'EN...au bout de 30 ans il y a intérêt à ce que la personne présente de sérieuses garanties parceque sinon elle est " crâmée".
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Graisse-Boulons
Niveau 10

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par Graisse-Boulons Mar 6 Déc 2022 - 19:06
Charles-Maurice a écrit:
Enaeco a écrit:
youpeka a écrit:
freche a écrit:Le jour où un contractuel a le salaire d'un agrégé, tu me préviens.

J’ai deux amis contractuels qui ont négocié un bien meilleurs salaire que moi agrégé, à age / expérience a peu de choses près équivalente. À l’embauche il est tout à fait possible pour un contractuel de négocier. Par contre au concours, suivant le concours on ne peux pas du tout être placé ailleurs que sur les grilles.


C’est quoi ton numéro pour que je t’appelle ? Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 682370931

et par curiosité, quelle matière et quelle académie ?

Si un contractuel a "un bien meilleur salaire qu'un agrégé" et que ça n'attire pas plus alors 1000e de plus n'y fera rien dans cette crise du recrutement...
Cqfd... Il est quand même plaisant de voir que certains sont en osmose avec ceux qui nous gouvernent. Inutile de voter pour les élections pro, dans ce cas, on économisera les subventions qui leur sont versées.
Ça ne démontre pas grand chose: on parle ici d'un contractuel " sciences de l'ingénieur". C'est a dire quelqu'un qui peut prétendre à un salaire élevée hors EN. Et ou les recrutements deviennent extrêmement rares. Tous les contractuels ne peuvent pas négocier d'aussi confortables salaire. Pour ne vexer personne je ne donnerais pas d'exemples mais quand a l'ANPE des diplômés vous en trouvez 13 a la 12, c'est pas la même chose.
eolyen
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Niveau 8

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par eolyen Mar 6 Déc 2022 - 19:08
youpeka a écrit:
Stel6584 a écrit:Je fais le même constat que Lefteris après plus de dix ans d'enseignement. J'ai vu à peu près tous les publics. Après une mutation inter, je me suis retrouvée TZR et j'avoue que je vois de plus en plus d'établissements avec des problèmes de discipline qu'on pouvait avant connaître en éducation prioritaire. Certes, ce problème est sans doute corrélé avec le climat de la société qui va mal, mais c'est de plus en plus difficile de faire un vrai cours sans interruption, sans remarque déplacée, de faire face à de l'incivisme qui emmène le reste de la classe dans des débordements.

Clairement, le comportement des élèves, c’est mon facteur d’insatisfaction numéro 1. En fait ca ne me gênerai pas qu’ils déraillent un peu parfois, ce qui me gêne c’est que l’on doive tolérer ces problèmes de comportements sans aucune améliorations à attendre: Parler mal au professeur semble être devenu normal,… le laisser aller est consternant, aucune mesure n’est prise.

Idem pour moi (enfin c'était). Quand on voit le temps perdu à faire la police au lieu de faire vraiment cours, non seulement il y a une vraie et énorme perte de temps, mais en plus c'est épuisant quand on enchaîne plusieurs heures avec des classes agitées et/ou pénibles. Ce à quoi il faut ajouter que les élèves ne redoublant dorénavant quasiment plus, ne pas travailler et donc acquérir le niveau attendu n'a plus aucun effet ni conséquence (une bonne partie ne fournissant par ailleurs qu'un un travail à peine minimal), en conséquence de quoi un bon nombre d'élèves arrivent en seconde avec un niveau de 4ème et commencent à se "réveiller" (à déchanter) en fin d'année. (ah je ne peux pas aller en filière générale avec 7/20 de moyenne? enfin bon s'ils sont arrivés jusque là comme ceci c'est aussi qu'il y a un souci). Elèves qui vont ensuite grossir les classes technologiques, et probablement post-bac...
eolyen
eolyen
Niveau 8

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par eolyen Mar 6 Déc 2022 - 19:15
Enaeco a écrit:
youpeka a écrit:
freche a écrit:Le jour où un contractuel a le salaire d'un agrégé, tu me préviens.

J’ai deux amis contractuels qui ont négocié un bien meilleurs salaire que moi agrégé, à age / expérience a peu de choses près équivalente. À l’embauche il est tout à fait possible pour un contractuel de négocier. Par contre au concours, suivant le concours on ne peux pas du tout être placé ailleurs que sur les grilles.


C’est quoi ton numéro pour que je t’appelle ? Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 682370931

et par curiosité, quelle matière et quelle académie ?

Si un contractuel a "un bien meilleur salaire qu'un agrégé" et que ça n'attire pas plus alors 1000e de plus n'y fera rien dans cette crise du recrutement...

De mon point de vue le salaire est loin de tout faire, et d'ailleurs on le voit bien aussi dans le privé avec des candidats qui soupèsent tous les aspects d'un poste (modalités de travail, avantages divers, congés, éloignement...). Dans les conditions actuelles, je subodore que plus d'un préfèrerait gagner plusieurs centaines d'euros de moins mais exercer un autre métier que celui de professeur...
Daphné
Daphné
Demi-dieu

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par Daphné Mar 6 Déc 2022 - 19:28
Lisak40 a écrit:Je l'ai dit et répété mais je refuse de servir de punching ball aux élèves, monde et société qui vont mal ou pas... Je suis un être humain aussi, avec des problèmes aussi, avec une sensibilité aussi, je ne mérite absolument pas d'être traitée par qui que ce soit de la manière dont nous traitent les élèves... Je me suis faite insulter / mal parler / interrompre / moquer donc maltraiter en gros, je ne sais même plus combien de fois aujourd'hui (je dirais au bas mot 50-100 fois ; 150 fois pour les interruptions) par les élèves, je ne peux plus le supporter (et je ne vois pas pourquoi je devrais avoir à le faire). J'ai de la chance : mon chef n'est pas trop relou, mais je sais qu'il est un peu pris le c*l entre deux chaises (il veut soutenir ses personnels, mais il ne veut pas se faire mal voir de sa hierarchie, et il veut éviter les gros problèmes avec les parents). Et même si, comme pour tout le monde certains élèves sont mignons, et que les parents m'aiment plutôt bien en général (donc ne sont pas trop relous), ça ne suffit plus à compenser le reste. Parce qu'an fait, déjà, l'opinion de la société et des riches et puissants en général sur nous (même si officiellement je m'en carre) ça me mine l'air de rien : je me fais traiter comme de la m*rde toute la journée, et le soir et le week-end, les médias et Monsieur TOULEMONDE n'oublient pas de me rappeler que j'en suis une, voire me disent que je suis encore moins que ça. Donc je résume : on a maltraitance par les élèves, malatraitance par le public et les dirigeants, maltraitance institutionnelle (je fais partie des LP qui ferment, et franchement tout est du fouta*e de gueule), maltraitance financière, etc. et je devrais dire aux gens d'aller faire ce travail ? Faire ça c'est pour moi être malhonnête et maltraitante aussi... Je ne suis pas exceptionnelle, je suis simplement humaine : je ne survivrai pas à ce métier si je ne change pas très vite (alors même qu'avec mes chefs en général et les inspecteurs, ça se passe plutôt bien, donc il y a bien pire que moi). Vu ce que je vous raconte depuis quelques semaines, vous voudriez vraiment que je recommande ce métier à vos amis / conjoint(e) / enfant(s) ???

Moi c'est simple, non seulement je ne le recommande pas mais je l'ai même IN-TER-DIT à mes enfants !
Cela a choqué une néo quand j'ai dit ça il y a quelques années mais je persiste et signe des deux mains des deux pieds. Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 1482308650
Enna
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par Enna Mar 6 Déc 2022 - 19:34
J'ai fait de même mais en vain. Ma 2e fille est devenue professeur:( bon, heureusement Ens ,agreg et maintenant début de thèse mais elle avait d'autres voies possibles ). C'est difficile parfois de les convaincre.

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par Clecle78 Mar 6 Déc 2022 - 19:44
Eh bien mon fils qui avait monté sa boîte et a été vaincu par le COVID tout en bossant 80h par semaine avec une pression maximale a été recruté comme contractuel dans le privé et il est très heureux pour le moment. Ça ne durera peut-être pas mais là il se voit vraiment poursuivre dans cette voie et il adore enseigner
Enna
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par Enna Mar 6 Déc 2022 - 19:54
Oui,je comprends parfaitement. C'est qq chose de très particulier quand ça marche: elle dit qu' elle les 'vampirise' presque tant ils lui lui donnent de l'énergie en classe 😆

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par Clecle78 Mar 6 Déc 2022 - 20:05
Je pense que c'est à chacun de faire ses expériences, en fait. En devenant prof il y a 37 ans j'ai pleuré car j'avais besoin de travail et de sécurité mais je pressentais que ce serait extrêmement difficile. Je n'ai jamais idéalisé ce métier et je suis même surprise d'avoir tenu si longtemps. Alors je me dis que mon fils vivra ce qu'il aura à vivre et que si c'est trop dur il changera comme il l'a déjà fait. Aujourd'hui on ne fait plus un boulot pour la vie comme c'était le cas pour moi. Mais pour l'instant il se régale et je dois dire que ça me fait plaisir parce que moi aussi je me suis parfois régalée et me régale encore.
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par Mathador Mar 6 Déc 2022 - 20:09
Lefteris a écrit:
Mathador a écrit:
Techniquement les certifiés aussi peuvent accéder à la lettre A sans changer de corps…
Et pour les emplois de chef de service, tu parles du statut d'emploi des chefs de mission ? Je ne l'ai pas étudié en profondeur (pas assez avancé pour y prétendre) mais c'est limité dans le temps et mon administration ne l'y détache que des agents qui acceptent des postes… qui n'y sont pas éligibles par hasard.
Là je parle de ceux qui accèdent à des emplois de direction, de chef de service. Ils peuvent dépasser l'échelle A. Certes ils ne sont pas légion, mais  c'est une possibilité ( et j'en connais), que n'ont pas les enseignants. Et même les agrégés subissent un barrage en les échelles A et B, qui sont un terminus.
J'essaye de me renseigner avec précision, car outre des départs d'enseignants, j'ai des questions dans mon entourage personnel et ma famille (aucune pour être enseignant, qu'on se rassure...).
Ah oui, les statuts A+ qui ont été touchés par la politisation réforme de la haute fonction publique donc. J'ai essayé de regarder à quoi ça ressemblait, cela me semble encore bien nébuleux. Et difficile en effet pour les enseignants d'accéder à ce genre de chose, à part pour quelques agrégés qui deviennent IG.
Là où je suis les A+ sont classifiés comme grand corps technique donc on a échappé à cette usine à gaz… du moins pour l'instant.

Stel6584 a écrit:Quant à la question du salaire, c'est un véritable problème pour un métier qui demande un bac plus 5 et qui est catégorisé A dans la fonction publique. Il faut discuter avec des fonctionnaires A des autres fonctions publiques, on gagne moins qu'eux, on a moins "d'avantages' en terme de rémunération, de condition de travail. C'est tout de même incroyable que nous sommes obligés d'acheter notre matériel, notamment notre pc, pour des cadres A de la fonction publique d'état.
Je confirme: un collègue de mon administration a halluciné devant la faiblesse de la paye que j'avais… quand j'étais agrégé, et pas au tout début de la grille.

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Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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par Lefteris Mar 6 Déc 2022 - 20:45
Enaeco a écrit:
Lefteris a écrit:Si j'étais sans emploi, je préfèrerais faire livreur, coursier, du service à la personne, que ça...

pour quel aspect ?
épanouissement au travail ou salaire ?

Le premier est un point de vue personnel, le deuxième est plutôt à l'avantage de l'enseignant
Epanouissement zéro, imagine dans ma discipline ce que nous sommes devenus. Des vers de terre tronçonnés qui gigotent encore .. Pour le salaire, je me place dans une situation purement hypothétique d'une jeune qui cherche du taf. Pas mon cas , il ne me serait jamais venu, à 20 ans à l'idée d'être prof, c'était une reconversion à l'arrache, suite à des embrouilles sans fin. J'ai tapé au plus simple dans un concours de disciplines relevant en fait d'un hobby. Mais même pour le salaire, je trouverais de quoi gagner les 2000 roros qui ne sont même pas encore dans l'escarcelle des futurs jeunes enseignants, un concours de catégorie B, un contrat militaire long directement, il y a des tas d'autres solutions.

Stel6584 a écrit: la question du manque de respect et du travail contesté devient un vrai problème dans notre métier et j'imagine que pour des contractuels ou des enseignants qui débutent, ces conditions de travail rebutent.
Ben évidemment. Même si la poussière est mise sous le tapis, ce que nous appelons "incivilités" est souvent à la limite du délit pénal.

Quant à la question du salaire, c'est un véritable problème pour un métier qui demande un bac plus 5 et qui est catégorisé A dans la fonction publique. Il faut discuter avec des fonctionnaires A des autres fonctions publiques, on gagne moins qu'eux, on a moins "d'avantages' en terme de rémunération, de condition de travail.
Evidemment, je suis bien placé pour en parler, et ans des salades à n'en plus finir, je n'aurais pas bougé. J'ai d'ailleurs essayé deux fois de réintégrer, sans succès, et la seconde fois j'étais quand même déjà agrégé HC, mieux payé parmi les losers, mais loser quand même.



Je vois sur les réseaux sociaux beaucoup de collègues dirent qu'ils sont épuisés et qu'ils veulent partir, encore faut-il pouvoir le faire, accepter de gagner moins, de reprendre une formation, mais au final, notre métier comporte une telle charge (mentale, administrative...) que vouloir se lancer actuellement dans ce métier en n'ayant pas beaucoup de week-ends pour se reposer, en rentrant rincé le soir, en devant s'investir toujours plus pour gagner quelques sous pour s'assurer un niveau de vie à peu près correct (et c'est encore relatif selon où l'on vit), et voir sa rémunération stagner, gagner moins que ce que l'on devrait gagner, les gens qui ont essayé ou qui envisageaient de se lancer dans ce métier finissent par jeter l'éponge et par trouver autre chose, peut-être pas si bien payé mais qui n'a pas cette charge mentale terrible
Je nuancerais : ce que je dis est très relatif, quand on a du recul, on s'en tape un peu. Evidemment, j'aurais préféré finir ma vie professionnelle autrement , mais d'un autre côté, comme c'est ça ou clodo, vu mes qualifications et mon âge (j'ai essayé), je jette aussi la charge mentale par dessus bord.Je fais ce que je peux dans ce monde de langue de bois où chacun sait bien au fond que c'st perdu. Et je m'organise la vie perso la pluis confortable possible, je rentre dans les "trous" ( 8 allers-retours chez moi hier) , je me donne des limites de corrections, je vire les pénibles irrécupérables (la fable du "tout le monde est éducable" ne passera pas par moi).

Lisak40 a écrit:'opinion de la société et des riches et puissants en général sur nous (même si officiellement je m'en carre) ça me mine l'air de rien : je me fais traiter comme de la m*rde toute la journée, et le soir et le week-end, les médias et Monsieur TOULEMONDE n'oublient pas de me rappeler que j'en suis une, voire me disent que je suis encore moins que ça. Donc je résume : on a maltraitance par les élèves, malatraitance par le public et les dirigeants, maltraitance institutionnelle (je fais partie des LP qui ferment, et franchement tout est du fouta*e de gueule)
Moi aussi je m'en carre sur le fond, je ne discute pas avec les #### , nom d'ailleurs impropre car ils n'en on ni la profondeur ni l'agrément. Mais en seconde analyse, c'est bien cette opinion diffuse dont son imprégnés nos élèves, leurs parents, et qui engendre leurs comportements.
Je crois que dans les mal lotis, les professeurs de lycée pro ont la palme. Le collège REP en pire : les élèves et les familles les plus esclaves de la société de consommation et de l'information, le plus hermétiques à l'idée d'un enseignement autre qu'utilitaire, et l'admiration forcenée de l'argent ( un des plus grands paradoxes de notre société, les moins nantis n'admirent que ça) , que n'ont pas les enseignants.


De mon point de vue le salaire est loin de tout faire, et d'ailleurs on le voit bien aussi dans le privé avec des candidats qui soupèsent tous les aspects d'un poste (modalités de travail, avantages divers, congés, éloignement...). Dans les conditions actuelles, je subodore que plus d'un préfèrerait gagner plusieurs centaines d'euros de moins mais exercer un autre métier que celui de professeur...
Non, mais il aide à tenir. Un certifié HC d'un certain âge, un agrégé, ne vont pas partir au SMIC à 45 ans. La politique court-termiste le sait, et joue là-dessus. Quand le statut aura été totalement démoli, suivant le rêve néolibéral, ça se fera. On viendra temporairement faute de mieux, et on repartira parfois très vite, il n'y aura rien à perdre.

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par Enaeco Mar 6 Déc 2022 - 20:47
Daphné a écrit:Moi c'est simple, non seulement je ne le recommande pas mais je l'ai même IN-TER-DIT à mes enfants !
Cela a choqué une néo quand j'ai dit ça il y a quelques années mais je persiste et signe des deux mains des deux pieds. Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 1482308650

Si le témoignage, les conseils et l'expérience d'avoir vécu avec un parent prof ne suffisent pas, c'est un choix éclairé.

Le métier d'enseignant a quand même des avantages, même si certains ne les trouvent plus suffisants pour compenser les inconvénients (grandissants)
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par Charles-Maurice Mar 6 Déc 2022 - 20:50
Voilà j'ai de la chance sans doute, j'aime ce métier, je suis bien en cours, mais je ne supporte plus le mépris, la paupérisation, je veux le salaire que le contrat de 1992 aurait dû m'assurer. Et pouvoir continuer à travailler avec la satisfaction du devoir accompli, sans me faire imposer des innovations qui ne sont que régressions pathétiques.
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par Lefteris Mar 6 Déc 2022 - 21:00
Charles-Maurice a écrit:Voilà j'ai de la chance sans doute, j'aime ce métier, je suis bien en cours, mais je ne supporte plus le mépris, la paupérisation, je veux le salaire que le contrat de 1992 aurait dû m'assurer. Et pouvoir continuer à travailler avec la satisfaction du devoir accompli, sans me faire imposer des innovations qui ne sont que régressions pathétiques.
Tu me sembles particulièrement "résistante au changement". Et un professeur du deuxième millénaire, comme l'a dit une inspecteuse à un collègue très méchant qui faisait -tiens-toi- bien des cous de grammaire. Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 1665347707 Un bon manager de la fonction publique "agile" t'expliquerait où est le Bien .
Il te dirait aussi qu'il n'y a aucun contrat, juste un statut, qui justement te dit qu'en échange d'un indice, ta seule propriété dans un boulot de la FP, l'Etat employeur peut faire ce qu'il veut de toi, même changer tes missions. Regarde le LP, tiens, c'st récent. Mais des tas d'autres cas existent.

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par Enna Mar 6 Déc 2022 - 21:01
Charles- Maurice,j'adhère tout à fait tout en me disant que
ce sont des vœux pieux. La machine est enclenchée,j'en ai peur. Et cela me désole comme vous tous. Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 2790680366 Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 2790680366 Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 21 2790680366
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