- CasparProphète
Jenny a écrit:C'est particulièrement méprisant pour les PP de lycée, payés une misère (encore moins qu'au collège pour les niveaux 1re et Tle).
Quand je vois le temps que j'y passe en Tle, je trouve ça fort de café. Et je n'ai pas l'impression que mes collègues de 2nde en font moins. On est dans les missions qui devraient justement être fortement revalorisées, et pas besoin d'un pacte pour ça.Caspar a écrit:Mensonge aussi de dire que les élèves sont "seuls face au choix de leurs spécialités": eh bien non, les élèves ne sont pas seuls, ils ont des professeurs, un PP, des Psy-ÉN et accessoirement des parents.
Certains Perdirs mettent aussi la main à la pâte.
Nos élèves sont loin d'être seuls.
Oui en effet j'aurais dû mettre etc pour n'oublier personne.
- LefterisEsprit sacré
Oui mais comment ? A part un blocage sérieux, massif (rentrées , examens...) je ne vois pas comment le rapport de force peut s'inverser. Je suis le sujet en pointillés (vacances et autre chose à faire + réseau aléatoire), et je vois un ministre en train de balader tout le monde, disant des choses absurdes (payer plus les enseignants s'ils acceptent de faire en plus ce qu'ils font déjà ... ) histoire de lancer discrètement quelques boules puantes en direction de l'opinion (la plupart des enseignants sont en fait à temps partiel, et ne font rien que leurs cours) et floues, sans jamais parler de grille indiciaire réformée, de remise de fait en catégorie A. Les enseignants n'auront rien simplement parce qu'ils le veulent, tout en se jetant sur les miettes qu'on leur balancer ou même sans rien en continuant à faire assaut de projets, de boulot gratos que l'on croit bien vu ou parce qu'on se croit investi d'une mission charitable. Le monde du travail est un rapport de force, malheur aux faibles. Au mieux les miettes iront aux jeunes, parce que la situation du recrutement est catastrophique. Les plus anciens sont considérés comme captifs, piégés et n'auront rien, on jouera même la division et la jalousie contre eux. Machin, hors classe, CE , ou agrégé, il a bien de la veine, il pourrait en faire plus gratos, hein...Charles-Maurice a écrit:Absolument d'accord. Ne pas discuter. Imposer 10%pour tous, refonte des grilles et aménagement des fins de carrière. Et rien d'autre.
De toute manière, je crois que les nouveaux statuts, à venir prochainement, vont régler la question.
10 % bien étalés dans le temps et pas pour tous.Pour le reste, tu n'es pas dans le sens de l'histoire, qui est de payer moins les tâches que tu cites (tuteur passé de 2000 à 1250 €, 2e HS amputée ), les considérer comme faisant partie du boulot et les geler ou ne plus les payer (PP, coordo, projets gratos...)Jenny a écrit:Rien d'autre, je ne sais pas... On pourrait aussi aborder la question des indemnités de résidence et le paiement de certaines missions (PP, tuteur, indemnités de jury en particulier les missions actuellement non rémunérées, revalorisation des HS comme dans le privé...).
10 % de revalorisation au vu de l'inflation, c'est nul.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- JennyMédiateur
Je sais bien, Lefteris, je suis concernée.
A un moment s'il veut garder des profs devant les élèves, il va bien falloir faire un truc... ou alors on s'appuie sur des listes de contractuels et on accepte que moins en moins de cours ne soient assurés.
A un moment s'il veut garder des profs devant les élèves, il va bien falloir faire un truc... ou alors on s'appuie sur des listes de contractuels et on accepte que moins en moins de cours ne soient assurés.
- MoyenCrocoNiveau 10
Ndiaye a dit que les 10% pour tous incluait la revalorisation du point d'indice. Autant dire que l'augmentation sera peanuts en dehors des 3 premiers échelons.
Et surtout, ce que je ne comprends pas, et là où aucun journaliste (lol) ne tilte, c'est que si le pacte nous rémunère pour des missions que l'on fait déjà, est ce que ça sous entend qu'en refusant le pacte, on est libéré de ce travail non rémunéré ? Ce qui serait totalement logique mais bon...
Et surtout, ce que je ne comprends pas, et là où aucun journaliste (lol) ne tilte, c'est que si le pacte nous rémunère pour des missions que l'on fait déjà, est ce que ça sous entend qu'en refusant le pacte, on est libéré de ce travail non rémunéré ? Ce qui serait totalement logique mais bon...
- Charles-MauriceNiveau 10
Alors oui, je milite pour un blocage massif, rentrée de janvier, examens, tout ce qu'il faut.
- pirouetteNiveau 5
Caspar a écrit:Oui, tu as raison pour le côté insultant: message adressé au grand public toujours prêt à croire que les élèves ne sont pas assez suivis.
Puisqu'on est inaudible et que le ministre peut raconter ce qu'il veut, la seule solution serait une sorte de débat avec des profs sur une chaine de grande écoute. Souvenez-vous, Blanquer avait été invité quelques temps après avoir été nommé ministre sur France 2 pendant quasiment 2 heures. Peu de contradicteurs à l'époque et il n'y en aurait sans doute guère davantage, mais ce serait mieux que rien.
Sur ce point aussi je pense qu'on rêve, à peu près autant que sur une éventuelle revalorisation.
- WanakaNiveau 6
Il ne se passe pas une journée sans que les médias nous racontent pourquoi les jeunes démissionnent pour un oui ou un non. Il est donc fort probable que cette zapette du travail touche aussi nos futurs contractuels .... Donc avec un pacte a la noix, on pourra remplacer ces profs sans rupture du service public. Sauf que ce ne sera pas uniquement pour une question de maladie ou de formation, ce sera pour tenter de cacher l'effondrement du système.
- BaldredSage
Pardon, mais nous avons quelques métros de retard, ce n'est pas une grève totale introuvable, ni une opération de vérité médiatique qui nous sauvera. Le système peut s'effondrer : le système de santé s'est effondré, et cela avant le covid. Les urgences et la pédiatrie, c'est à dire 2 domaines parmi les plus sensibles se sont effondrés, et puis quoi ? Rien. Vous avez entendu la moindre remise en question du système qui en est responsable ? non. Alors l'école, les profs... On les recrute sur le Bon Coin. Il y aurait normalement de quoi faire sauter ministère et gouvernement . Ils ne sauteront pas. Nous sommes naïvement convaincus que les faits parlent pour nous, qu'en face ils sont trop méchants ou trop bêtes et qu'en articulant bien ils finiront par comprendre. Ils ne sont ni bêtes ni méchants, ils poursuivent d'autres objecrifs que les nôtres, et ils y arrivent très bien.
Le ministre fait encore semblant d'ouvrir une négociation syndicale alors qu'il n'y a rien à discuter. Il faudrait commencer par là.
Le ministre fait encore semblant d'ouvrir une négociation syndicale alors qu'il n'y a rien à discuter. Il faudrait commencer par là.
- EnaecoVénérable
MoyenCroco a écrit:Ndiaye a dit que les 10% pour tous incluait la revalorisation du point d'indice. Autant dire que l'augmentation sera peanuts en dehors des 3 premiers échelons.
Et surtout, ce que je ne comprends pas, et là où aucun journaliste (lol) ne tilte, c'est que si le pacte nous rémunère pour des missions que l'on fait déjà, est ce que ça sous entend qu'en refusant le pacte, on est libéré de ce travail non rémunéré ? Ce qui serait totalement logique mais bon...
Mais c'est le cas il me semble.
Nous sommes déjà rémunérés pour (ISOE pour PP, HSE pour remplacements) et ces missions sont sur la base du volontariat.
Cette formulation est juste une manière de dire qu'on a aucune raison de refuser : c'est une meilleure reconnaissance de ce qu'on fait déjà (c'est "juste" que ça deviendra obligatoire...)
- JennyMédiateur
Est-ce que les collègues qui signeront le pacte ne seront pas prioritaires pour les missions supplémentaires ?
- frimoussette77Guide spirituel
Ce serait logique.Jenny a écrit:Est-ce que les collègues qui signeront le pacte ne seront pas prioritaires pour les missions supplémentaires ?
Pourquoi payer en HSE si une personne peut le faire dans le cadre de son pacte ?
- JennyMédiateur
C'est ce que je me dis. :/
Tu penses que les HSE/ISOE variables/IMP/indemnités diverses ne seraient pas maintenues pour les signataires du pacte ? Dans ce cas, 10 % c'est vraiment dérisoire... J'ai beaucoup plus actuellement.
Tu penses que les HSE/ISOE variables/IMP/indemnités diverses ne seraient pas maintenues pour les signataires du pacte ? Dans ce cas, 10 % c'est vraiment dérisoire... J'ai beaucoup plus actuellement.
- lene75Prophète
+1 avec Baldred.
La "crise" du recrutement n'est pas un problème pour le gouvernement, bien au contraire. Notre président ne s'est jamais caché de vouloir plus de contractuels dans la fonction publique (à un moment il a même donné des objectifs chiffrés, que je n'ai pas retenus) et il suffit de lire un peu entre les lignes pour comprendre qu'il vise une privatisation partielle de l'enseignement, sans réellement rencontrer d'opposition politique, parce qu'il n'est pas le seul à porter ce projet. C'est ça le plus effrayant. Et comme par ailleurs la haine anti-fonctionnaires et en particulier anti-profs, est assez répandue dans l'opinion publique, je ne vois pas trop ce qu'on peut attendre, surtout, en effet, quand on voit l'état du système de santé, dont les gens se préoccupent quand même beaucoup plus.
La "crise" du recrutement n'est pas un problème pour le gouvernement, bien au contraire. Notre président ne s'est jamais caché de vouloir plus de contractuels dans la fonction publique (à un moment il a même donné des objectifs chiffrés, que je n'ai pas retenus) et il suffit de lire un peu entre les lignes pour comprendre qu'il vise une privatisation partielle de l'enseignement, sans réellement rencontrer d'opposition politique, parce qu'il n'est pas le seul à porter ce projet. C'est ça le plus effrayant. Et comme par ailleurs la haine anti-fonctionnaires et en particulier anti-profs, est assez répandue dans l'opinion publique, je ne vois pas trop ce qu'on peut attendre, surtout, en effet, quand on voit l'état du système de santé, dont les gens se préoccupent quand même beaucoup plus.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- LaotziSage
C'est bien pour cela que ce pacte sera une arnaque : on rendra obligatoire pour un montant dérisoire des missions que l'on effectue déjà volontairement et contre HSE ou IMP. LEs nouveaux entrants n'auront pas le choix. Pour les anciens, ce sera nécessairement une minorité, mais ils trouveront bien les 15 % espérés dès la 1e année, entre ceux qui veulent à tous prix se faire bien voir de la hiérarchie, qui espèrent ainsi une promotion plus rapide à la HC ou CE etc.
_________________
"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- JennyMédiateur
Je ne comprends pas comment ça peut marcher. Ça signifie une baisse de salaire pour certains collègues même en signant le pacte… Ou alors on veut faire partir des collègues « qui coûtent cher ».
- Clecle78Bon génie
Ben oui, c'est le but
- LaotziSage
Il faut se poser la question suivante : pourquoi le gouvernement tient-il à mettre en place ce pacte (qui va devenir progressivement le statut majoritaire en obligeant les entrants) ? Pas pour permettre une revalorisation financière car elle est insignifiante (et peut-être même inexistante effectivement). On voit bien dans les déclarations du ministre (et de son prédécesseur) que la première préoccupation liée au pacte, c'est de maintenir la présence dans les classes : il s'agit donc de rendre obligatoire le remplacement "au débotté" de collègues absents, de systématiser les formations hors temps scolaire. Puis de faciliter la vie des chefs d'établissements en incluant aussi peut-être les missions du PP (plus besoin de s'embêter à trouver des volontaires).
Il y a eu toute une série de déclarations, y compris du président de la république, ces derniers mois, témoignant de la méconnaissance totale de la réalité de notre métier, en parlant d'inclure dans ce pacte des missions que l'on ferait déjà et qui seraient "désormais rémunérées", ce qui n'a aucun sens puisqu'elles le sont déjà en HSE, IMP, ISOE. C'est toujours l'idéologie du "travailler plus pour gagner plus" (sauf qu'ils ne savent même pas que c'est déjà ce qui se pratique avec ces missions supplémentaires).
Il y a eu toute une série de déclarations, y compris du président de la république, ces derniers mois, témoignant de la méconnaissance totale de la réalité de notre métier, en parlant d'inclure dans ce pacte des missions que l'on ferait déjà et qui seraient "désormais rémunérées", ce qui n'a aucun sens puisqu'elles le sont déjà en HSE, IMP, ISOE. C'est toujours l'idéologie du "travailler plus pour gagner plus" (sauf qu'ils ne savent même pas que c'est déjà ce qui se pratique avec ces missions supplémentaires).
_________________
"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- kiddyNiveau 6
Ce pacte est une vaste fumisterie. Il ne faut pas oublier la défiscalisation des heures sup...Avec le pacte, on payera des impôts en plus, et j’imagine un volant d’hse obligatoires à faire à la demande et au pied levé pour un montant inférieur à celui actuel.
- BaldredSage
Laotzi a écrit:Il faut se poser la question suivante : pourquoi le gouvernement tient-il à mettre en place ce pacte (qui va devenir progressivement le statut majoritaire en obligeant les entrants) ? Pas pour permettre une revalorisation financière car elle est insignifiante (et peut-être même inexistante effectivement). On voit bien dans les déclarations du ministre (et de son prédécesseur) que la première préoccupation liée au pacte, c'est de maintenir la présence dans les classes : il s'agit donc de rendre obligatoire le remplacement "au débotté" de collègues absents, de systématiser les formations hors temps scolaire. Puis de faciliter la vie des chefs d'établissements en incluant aussi peut-être les missions du PP (plus besoin de s'embêter à trouver des volontaires).
Il y a eu toute une série de déclarations, y compris du président de la république, ces derniers mois, témoignant de la méconnaissance totale de la réalité de notre métier, en parlant d'inclure dans ce pacte des missions que l'on ferait déjà et qui seraient "désormais rémunérées", ce qui n'a aucun sens puisqu'elles le sont déjà en HSE, IMP, ISOE. C'est toujours l'idéologie du "travailler plus pour gagner plus" (sauf qu'ils ne savent même pas que c'est déjà ce qui se pratique avec ces missions supplémentaires).
Pardon @Laotzi de faire semblant de ne pas voir que ta question est réthorique. On sait très bien pourquoi le gouvernement veut ce pacte, version EN des nouveaux "statuts" imposés ailleurs. Le Ministre de l'EN a un pouvoir cosmétique, et ce sera peu de choses chèrement payées. Ce pacte, il faut le refuser, pour tout le monde, non pour ses détails dont on peut disséquer les absurdités, mais pour son principe. Le problème est que nos syndicats, c'est leur rôle, discutent pied à pied, mais sur des sables mouvants.
Les spécialistes nous diront si les élections pro nous affaiblissent au moment où une intersyndicale serait indispensable pour refuser de rentrer dans une dicussion où nous ne pouvons que perdre.
- JennyMédiateur
Le souci, c'est que certains collègues ne pourront pas se permettre une baisse de salaire conséquente. Pour l'instant, je ne sais pas ce que je ferais, mais je ne peux pas me permettre une baisse de plusieurs centaines d'euros par mois (et je ne dois pas être la seule dans ce cas de figure).
- LaotziSage
A priori, l'essentiel de ces "centaines d'euros" doit provenir d'HSA qui ne sont, sauf erreur, pas concernées directement par le pacte (les ORS ne doivent a priori pas changer). L'ISOE, on verra, mais j'ai comme un doute, ils auront bien besoin essentiellement des anciens pour être PP. Ce sont essentiellement les missions rémunérées en IMP ou HSE qui seront touchées.
_________________
"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- JennyMédiateur
C'est flou, on ne sait pas ce qui sera concerné réellement. La référence à l'orientation me fait penser que les missions de PP pourraient être incluses. Des missions type devoirs faits pourraient être aussi incluses.
Ce ne sont pas que des HSA, je touche généralement pas mal de HSE sur une année, je suis systématiquement PP aussi.
Ce ne sont pas que des HSA, je touche généralement pas mal de HSE sur une année, je suis systématiquement PP aussi.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Je ne comprends pas cette obsession sur les remplacements "au débotté".
Si le collègue est remplacé par un enseignant qui n'est pas dans l'équipe pédagogique, alors c'est une dépense inutile car les élèves n'apprendront rien (et ne voudront pas travailler). On dépense alors de l'argent pour un gain pédagogique nul. Alors certes, peut-être que le soir, à la maison, l'élève dira à ces parents : "Un prof d'histoire géo que je ne connais pas a remplacé un prof de musique, on a parlé d'un truc qu'on avait fait avec mon vrai prof d'histoire. Ils disent des trucs différents ". Peut-être que les parents trouveront que le système éducatif fonctionne bien, mais je pense qu'il est plus probable qu'ils se disent "C'est n'importe quoi !". Gain politique nul, il me semble.
Si le collègue est remplacé par un enseignant de l'équipe pédagogique, alors effectivement les élèves ont l'occasion d'apprendre plus de connaissances. Mais il faut que les emplois du temps soit compatibles. Pour que cela fonctionne, il faudrait que tous les enseignants de l'établissement soit soumis au remplacement "au débotté". Dans la situation actuelle, les remplacement seraient rares.
Enfin, si les élèves sont privés d'une ou de deux heures de cours dans l'année en raison de l'absence ponctuelle de leur enseignant, en quoi cela réduit-il leur apprentissage final ? A priori, je serai étonné si une perte de 2% du temps de cours se traduisait par une perte équivalente de l'apprentissage à long terme. Dans les études, on constate qu'augmenter le temps de cours ne suffit pas à augmenter sensiblement l'apprentissage (pour cela il est plus efficace de mettre en place des pratiques pédagogiques qui maximisent l'apprentissage à long terme). On peut en inférer qu'une réduction minime du temps de cours aurait un effet lui aussi très limité ou nul. (Bon, c'est pas vrai s'il manque un mois de cours, hein...).
Résumons. Le remplacement au débotté aura un impact nul ou négatif sur l'apprentissage des élèves. Le non-remplacement au débotté sur quelques heures a probablement un effet négligeable sur l'apprentissage des élèves. Donc l'intérêt pédagogique peut-être considéré comme nul. L'intérêt financier est limité : payer plus pour un service inutile. L'intérêt politique est médiocre : les parents risquent de se rendre compte que c'est n'importe quoi. L'intérêt organisationnel est limité : cela ne supprimera pas les heures de permanence et ne diminuera pas le nombre d'AED. La seule justification me semble être idéologique : chaque cours est interchangeable, une heure de cours = une heure d'apprentissage, un cours est un texte qu'un enseignant peut envoyer par courriel à un collègue pour qu'il le fasse à sa place, ces feignasses de profs qui bossent à peine 18 heures par semaine peuvent bien remplacer gratuitement leurs collègues absents une vingtaine d'heures dans l'année.
Je suis d'accord avec Baldred : nous avons un problème de narratif. Nous ne parvenons pas à mettre en mot et en histoire notre expertise professionnelle.
Si le collègue est remplacé par un enseignant qui n'est pas dans l'équipe pédagogique, alors c'est une dépense inutile car les élèves n'apprendront rien (et ne voudront pas travailler). On dépense alors de l'argent pour un gain pédagogique nul. Alors certes, peut-être que le soir, à la maison, l'élève dira à ces parents : "Un prof d'histoire géo que je ne connais pas a remplacé un prof de musique, on a parlé d'un truc qu'on avait fait avec mon vrai prof d'histoire. Ils disent des trucs différents ". Peut-être que les parents trouveront que le système éducatif fonctionne bien, mais je pense qu'il est plus probable qu'ils se disent "C'est n'importe quoi !". Gain politique nul, il me semble.
Si le collègue est remplacé par un enseignant de l'équipe pédagogique, alors effectivement les élèves ont l'occasion d'apprendre plus de connaissances. Mais il faut que les emplois du temps soit compatibles. Pour que cela fonctionne, il faudrait que tous les enseignants de l'établissement soit soumis au remplacement "au débotté". Dans la situation actuelle, les remplacement seraient rares.
Enfin, si les élèves sont privés d'une ou de deux heures de cours dans l'année en raison de l'absence ponctuelle de leur enseignant, en quoi cela réduit-il leur apprentissage final ? A priori, je serai étonné si une perte de 2% du temps de cours se traduisait par une perte équivalente de l'apprentissage à long terme. Dans les études, on constate qu'augmenter le temps de cours ne suffit pas à augmenter sensiblement l'apprentissage (pour cela il est plus efficace de mettre en place des pratiques pédagogiques qui maximisent l'apprentissage à long terme). On peut en inférer qu'une réduction minime du temps de cours aurait un effet lui aussi très limité ou nul. (Bon, c'est pas vrai s'il manque un mois de cours, hein...).
Résumons. Le remplacement au débotté aura un impact nul ou négatif sur l'apprentissage des élèves. Le non-remplacement au débotté sur quelques heures a probablement un effet négligeable sur l'apprentissage des élèves. Donc l'intérêt pédagogique peut-être considéré comme nul. L'intérêt financier est limité : payer plus pour un service inutile. L'intérêt politique est médiocre : les parents risquent de se rendre compte que c'est n'importe quoi. L'intérêt organisationnel est limité : cela ne supprimera pas les heures de permanence et ne diminuera pas le nombre d'AED. La seule justification me semble être idéologique : chaque cours est interchangeable, une heure de cours = une heure d'apprentissage, un cours est un texte qu'un enseignant peut envoyer par courriel à un collègue pour qu'il le fasse à sa place, ces feignasses de profs qui bossent à peine 18 heures par semaine peuvent bien remplacer gratuitement leurs collègues absents une vingtaine d'heures dans l'année.
Je suis d'accord avec Baldred : nous avons un problème de narratif. Nous ne parvenons pas à mettre en mot et en histoire notre expertise professionnelle.
- LaotziSage
L'obsession ministérielle pour les remplacements "au débotté", tu la trouves dans les rapports de la cour des comptes : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-gestion-des-absences-des-enseignants : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-gestion-des-absences-des-enseignants
_________________
"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- frimoussette77Guide spirituel
Tu es optimiste, c'est beau. Des élèves privés d'une ou deux heures de cours dans l'année en raison de l'absence ponctuelle de leur(s)enseignant(s), j'en rêve pour mes enfants.beaverforever a écrit:
Enfin, si les élèves sont privés d'une ou de deux heures de cours dans l'année en raison de l'absence ponctuelle de leur enseignant, en quoi cela réduit-il leur apprentissage final ? A priori, je serai étonné si une perte de 2% du temps de cours se traduisait par une perte équivalente de l'apprentissage à long terme. Dans les études, on constate qu'augmenter le temps de cours ne suffit pas à augmenter sensiblement l'apprentissage (pour cela il est plus efficace de mettre en place des pratiques pédagogiques qui maximisent l'apprentissage à long terme). On peut en inférer qu'une réduction minime du temps de cours aurait un effet lui aussi très limité ou nul. (Bon, c'est pas vrai s'il manque un mois de cours, hein...).
Si j'excepte l'enseignant de mathématiques non remplacé ou de manière insignifiante l'an dernière, mon fils en était à deux voire trois semaines d'absences ponctuelles l'an dernier et je minimise peut-être. Et on part sur le même rythme cette année.
Et si je regarde pour mes élèves ce n'est pas mieux : entre le CROSS, PIX, une petite sortie, l'alarme incendie et la journée du sport, on en est déjà à bien plus de deux heures de cours perdus.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Je sais bien, c'est étrange. La cour des comptes a pour mission de contrôler la dépense publique et elle insiste depuis dix ans pour engager des dépenses inutiles dans ce domaine. C'est absurde.Laotzi a écrit:L'obsession ministérielle pour les remplacements "au débotté", tu la trouves dans les rapports de la cour des comptes : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-gestion-des-absences-des-enseignants : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-gestion-des-absences-des-enseignants
Si elle était logique, elle demanderait des mesures d'efficience :
- ajuster le contenu des programmes aux horaires disponibles (coût nul, forte maximisation de l'apprentissage);
- faciliter la pratique de l'évaluation formative en tordant le bras à Pronote (coût nul, forte maximisation de l'apprentissage);
- création d'outil de mesure de l'apprentissage des élèves pour caler dessus le fonctionnement du système (coût faible en regard des gains d'apprentissage attendu);
- réforme des épreuves du baccalauréat et du DNB pour qu'elles maximisent l'apprentissage des élèves (coût faible en regard des gains d'apprentissage attendu);
- réorganisation et numérisation de l'administration rectorale pour permettre aux lycées de travailler jusqu'à la fin de l'année scolaire et faire les procédures d'appel et d'attribution des élèves entre le 15 juillet et le 14 août (coût minime pour un gain de presque deux mois d'apprentissage);
- etc.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum