- DanskaProphète
Ben je regrette, mais ce n'est absolument pas clair comme propos dans le message d'origine. Vu que sur un forum tout passe forcément par l'écrit ce n'est pas très pratique quand les intitulés sont ambigus.
- DaphnéDemi-dieu
Jacq a écrit:
Mais non, justement, Ajonc déplore que pour une partie de la population ("ils") le travail d'un enseignant se résume à ces 15-24h de cours (les plus épuisantes) seulement, oubliant tout le reste de notre travail. Pour beaucoup, effectivement, c'est "ils ne font que 18h" (pour rester sur le statut de certifié). Sur un média mainstream j'ai encore entendu la semaine dernière parler des enseignants qui travaillent 18h par semaine et ont six mois de congés !
Raison de plus pour s'interroger sur le manque cruel d'enseignants, un métier si peinard !
- Ajonc35Sage
Oui c'est compliqué. Et quand on veut etre clair, cela devient parfois plus nebuleux. Jacq a rectifié.Danska a écrit:Ben je regrette, mais ce n'est absolument pas clair comme propos dans le message d'origine. Vu que sur un forum tout passe forcément par l'écrit ce n'est pas très pratique quand les intitulés sont ambigus.
- Ajonc35Sage
L'année scolaire passe, une collègue arrêtée. Indeed publie un poste temps plein, 18 heures par semaine à partir de 11 euros de l'heure. Quelle heure?Daphné a écrit:Jacq a écrit:
Mais non, justement, Ajonc déplore que pour une partie de la population ("ils") le travail d'un enseignant se résume à ces 15-24h de cours (les plus épuisantes) seulement, oubliant tout le reste de notre travail. Pour beaucoup, effectivement, c'est "ils ne font que 18h" (pour rester sur le statut de certifié). Sur un média mainstream j'ai encore entendu la semaine dernière parler des enseignants qui travaillent 18h par semaine et ont six mois de congés !
Raison de plus pour s'interroger sur le manque cruel d'enseignants, un métier si peinard !
- JacqGuide spirituel
Après on peut lire différemment le message d'Ajonc, mais nous connaissons Ajonc et il ne faut pas lui faire dire ce qu'elle ne dirait pas.
18h de cours, déjà, sans même compter le travail en amont et en aval c'est épuisant. J'ai un ami qui est formateur professionnel dans une boite privée (rien à avoir avec l'EN, c'est de la formation adulte pour les adultes déjà en poste) qui fait ses 35h semaines, pas toujours avec des cours. Il fait très bien la différence entre une journée "normale" de travail (bureau/administratif) et une journée où il est formateur (et pas devant des gamins, comme nous, mais devant des adultes et professionnels du métier). Il le voit parfaitement lorsqu'il compare des semaines où il a plusieurs journées de formation et celle où il n'en fait aucune. La fatigue n'est pas la même du tout. Cela une grande partie de la population ne le conçoit pas du tout. Lui il comprend ce que beaucoup ne veulent pas comprendre.
De la même façon il suffit d'écouter nos collègues (du moins les miens, je parle de l'expérience qu'on me rapporte) qui sont passé du statut d'enseignant à celui de DDFPT (chez de travaux, pour faire simple) ou, pour un ami dernièrement, directeur d'une SEGPA. Le travail est à plus de 35h semaine (puisque vacances scolaires, service annualisé) mais la fatigue en fin de semaine ou de journée n'est pas du tout la même. C'est amusant mais aucun de mes collègues ne souhaite revenir en arrière et redevenir enseignant.
Quelque soit la façon dont on interprète la phrase d'Ajonc ce n'est en aucun cas un reproche ou une critique, sa critique porte plutôt sur le regard que porte les extérieurs sur notre métier. Et, comme l'écrivait Daphné, on se demande pourquoi on ne trouve pas des candidats pour ne travailler que 18h semaine et SIX mois par ans (je n'en reviens toujours pas qu'une personnalité médiatique pense que nous avons SIX mois de vacances !).
18h de cours, déjà, sans même compter le travail en amont et en aval c'est épuisant. J'ai un ami qui est formateur professionnel dans une boite privée (rien à avoir avec l'EN, c'est de la formation adulte pour les adultes déjà en poste) qui fait ses 35h semaines, pas toujours avec des cours. Il fait très bien la différence entre une journée "normale" de travail (bureau/administratif) et une journée où il est formateur (et pas devant des gamins, comme nous, mais devant des adultes et professionnels du métier). Il le voit parfaitement lorsqu'il compare des semaines où il a plusieurs journées de formation et celle où il n'en fait aucune. La fatigue n'est pas la même du tout. Cela une grande partie de la population ne le conçoit pas du tout. Lui il comprend ce que beaucoup ne veulent pas comprendre.
De la même façon il suffit d'écouter nos collègues (du moins les miens, je parle de l'expérience qu'on me rapporte) qui sont passé du statut d'enseignant à celui de DDFPT (chez de travaux, pour faire simple) ou, pour un ami dernièrement, directeur d'une SEGPA. Le travail est à plus de 35h semaine (puisque vacances scolaires, service annualisé) mais la fatigue en fin de semaine ou de journée n'est pas du tout la même. C'est amusant mais aucun de mes collègues ne souhaite revenir en arrière et redevenir enseignant.
Quelque soit la façon dont on interprète la phrase d'Ajonc ce n'est en aucun cas un reproche ou une critique, sa critique porte plutôt sur le regard que porte les extérieurs sur notre métier. Et, comme l'écrivait Daphné, on se demande pourquoi on ne trouve pas des candidats pour ne travailler que 18h semaine et SIX mois par ans (je n'en reviens toujours pas qu'une personnalité médiatique pense que nous avons SIX mois de vacances !).
- DaphnéDemi-dieu
On peut savoir qui est cette personnalité médiatique ??
- JacqGuide spirituel
Daphné a écrit:On peut savoir qui est cette personnalité médiatique ??
Non !
Non, non pas parce que je ne veux pas te le dire mais parce que c'est un intervenant régulier sur les chaînes d'info en continu dont je ne connais pas le nom même si je le vois souvent. Ce n'est pas un politique, c'est un de ces pseudo spécialistes de tout et qui passe sa vie sur ces médias. Mais je ne peux te trouver qui. Un homme par contre.
- ZetitcheurHabitué du forum
Autre exemple de remarque à l’emporte-pièce dans les médias : je ne me souviens ni de la personne qui était sur le plateau tv, ni de la chaîne en question (dsl) mais par contre, la réflexion faite sur les solutions aux problèmes de l’éducation en France, m’avait tellement choquée que ça m’est resté : quelque chose de l’ordre de “il y a trop d’enseignants en France” !
- ElyasEsprit sacré
Les chaînes d'info continue ont pris la tangente pro-bloc bourgeois et de droite (entre la lutte de la droite libérale décomplexée tendance Macron et la droite phobique et nationaliste/extrême-droite). Dans leur logiciel, les enseignants sont l'ennemis à abattre pour de multiples raisons :
- nous sommes des fonctionnaires d'Etat.
- nous votons majoritairement NUPES/gauche.
- nous avons de l'otium, privilège immense qui ne devrait appartenir qu'aux rentiers pour eux.
- nous sommes intellectuellement très bien formés (encore pour la majorité d'entre nous) et, pire, nous formons la population à réfléchir par elle-même.
- nous sommes représentatifs de la population, même l'agrégation échappe de plus en plus à l'hégémonie des enfants du bloc bourgeois. Il y a même des Kévin (prénom moqué pendant des années pour fustiger les classes populaires considérées comme des enfants débiles accros aux séries américaines) et des gens issus de l'immigration pauvre qui obtiennent l'agrégation (et des postes à l'université ce qui ouvre des attaques claires et nettes contre les disciplines les plus ouvertes et représentatives de la population, la géographie et la sociologie pour le moment).
- nous sommes peu impressionnés par le portefeuille des riches, préférant juger à l'intellect et à la culture.
- nous sommes représentants d'un service public qui pourrait devenir un immense marché ultra-lucratif.
Nous sommes donc à abattre, peu importe si la propagande est débilement outrageuse.
- nous sommes des fonctionnaires d'Etat.
- nous votons majoritairement NUPES/gauche.
- nous avons de l'otium, privilège immense qui ne devrait appartenir qu'aux rentiers pour eux.
- nous sommes intellectuellement très bien formés (encore pour la majorité d'entre nous) et, pire, nous formons la population à réfléchir par elle-même.
- nous sommes représentatifs de la population, même l'agrégation échappe de plus en plus à l'hégémonie des enfants du bloc bourgeois. Il y a même des Kévin (prénom moqué pendant des années pour fustiger les classes populaires considérées comme des enfants débiles accros aux séries américaines) et des gens issus de l'immigration pauvre qui obtiennent l'agrégation (et des postes à l'université ce qui ouvre des attaques claires et nettes contre les disciplines les plus ouvertes et représentatives de la population, la géographie et la sociologie pour le moment).
- nous sommes peu impressionnés par le portefeuille des riches, préférant juger à l'intellect et à la culture.
- nous sommes représentants d'un service public qui pourrait devenir un immense marché ultra-lucratif.
Nous sommes donc à abattre, peu importe si la propagande est débilement outrageuse.
- EdithWGrand sage
Petite consolation, cet été, la plupart des gens à qui nous avons parlé (hors amis/famille), de tous milieux et niveaux socio-culturels, nous ont dit admirer les enseignants et ne pas envier ce métier. Ce qui revenait le plus était la difficulté avec les enfants d'aujourd'hui et leurs parents. Il me semble que c'est nouveau comme discours, non? Hors EN bien sûr... Les gens ont des exemples de gamins ingérables autour d'eux et imaginent facilement qu'en classe, ce n'est pas une partie de plaisir.
- ElyasEsprit sacré
EdithW a écrit:Petite consolation, cet été, la plupart des gens à qui nous avons parlé (hors amis/famille), de tous milieux et niveaux socio-culturels, nous ont dit admirer les enseignants et ne pas envier ce métier. Ce qui revenait le plus était la difficulté avec les enfants d'aujourd'hui et leurs parents. Il me semble que c'est nouveau comme discours, non? Hors EN bien sûr... Les gens ont des exemples de gamins ingérables autour d'eux et imaginent facilement qu'en classe, ce n'est pas une partie de plaisir.
Je pense plutôt que ce sont les parents qui ont changé, pas les enfants. Le culte des activités personnelles (la salle de sport, les fêtes etc) et l'addiction aux réseaux sociaux ne va pas avec le fait de s'occuper d'enfants. De nombreux parents ne gèrent pas du tout leurs enfants qui réclament leur attention quand ils sont sur leur smartphone, font leurs activités etc.
Je suis souvent surpris que des enfants adorables en classe soient considérés comme durs par leurs parents.
En gros, pas mal de parents devraient être plus parents.
- eleonore69Érudit
Elyas a écrit:EdithW a écrit:Petite consolation, cet été, la plupart des gens à qui nous avons parlé (hors amis/famille), de tous milieux et niveaux socio-culturels, nous ont dit admirer les enseignants et ne pas envier ce métier. Ce qui revenait le plus était la difficulté avec les enfants d'aujourd'hui et leurs parents. Il me semble que c'est nouveau comme discours, non? Hors EN bien sûr... Les gens ont des exemples de gamins ingérables autour d'eux et imaginent facilement qu'en classe, ce n'est pas une partie de plaisir.
Je pense plutôt que ce sont les parents qui ont changé, pas les enfants. Le culte des activités personnelles (la salle de sport, les fêtes etc) et l'addiction aux réseaux sociaux ne va pas avec le fait de s'occuper d'enfants. De nombreux parents ne gèrent pas du tout leurs enfants qui réclament leur attention quand ils sont sur leur smartphone, font leurs activités etc.
Je suis souvent surpris que des enfants adorables en classe soient considérés comme durs par leurs parents.
En gros, pas mal de parents devraient être plus parents.
tout à fait d'accord !
- henrietteMédiateur
Il ne manque pas que des enseignants : les transports scolaires aussi sont dans une situation très compliquée par manque de chauffeurs :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/08/22/a-dix-jours-de-la-rentree-des-chauffeurs-de-cars-scolaires-tres-recherches_6138633_3224.html
A dix jours de la rentrée, des chauffeurs de cars scolaires très recherchés
« Il manque 8 000 conducteurs de cars scolaires pour la rentrée. » Le cri d’alarme poussé en juin par la Fédération nationale de transport de voyageurs (FNTV) a fait le tour des médias et a suscité des inquiétudes. Les élèves vont-ils manquer d’autocars ? Les parents devront-ils bouleverser leur propre emploi du temps pour emmener leurs enfants à l’école ?
Les semaines s’écoulent, la rentrée approche, la panique grandit. « Environ 20 % d’élèves transportés risquent de ne pas avoir de cars à la rentrée », estime Anne-Gaëlle Simon, déléguée générale adjointe à la FNTV.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/08/22/a-dix-jours-de-la-rentree-des-chauffeurs-de-cars-scolaires-tres-recherches_6138633_3224.html
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- ElyasEsprit sacré
En réalité, c'est une crise totale des emplois qui donnent de la qualité de vie :
- les maîtres-nageurs sauveteurs sont en pénurie (nombre de piscine n'ouvrent pas tous les jours, sur toute la journée, toute l'année, tous leurs bassins par manque de MNS, j'ai constaté ça en région parisienne).
- les chauffeurs de bus scolaire (il faut aussi voir la paie pour les responsabilités et la gestion d'un bus d'élèves).
- les professeurs.
On risque aussi d'avoir une pénurie d'AED, d'ATSEM et d'agents.
- les maîtres-nageurs sauveteurs sont en pénurie (nombre de piscine n'ouvrent pas tous les jours, sur toute la journée, toute l'année, tous leurs bassins par manque de MNS, j'ai constaté ça en région parisienne).
- les chauffeurs de bus scolaire (il faut aussi voir la paie pour les responsabilités et la gestion d'un bus d'élèves).
- les professeurs.
On risque aussi d'avoir une pénurie d'AED, d'ATSEM et d'agents.
- JacqGuide spirituel
Petit exemple sur la fatigue ou le regard porté sur notre métier.
Dans mon établissement nous avons un IFAS et depuis quelques années nous n'avons plus d'enseignant titulaire à temps plein donc il faut recruter des contractuels, bien souvent d'anciennes infirmières (nous n'avons jamais eu de candidat masculin).
Infirmière ce n'est tout de même pas un boulot peinard. Nous en connaissons les difficultés, les horaires (volume comme temps décalés, gardes etc.), le rythme, les horaires annuels (donc les semaines de congés), et la difficulté au travail.
Si ma collègue titulaire n'est pas étonnée et m'avait prévenu, je l'ai été... Souvent elles ne tiennent pas !
Cette année il y en a une qui est partie en cours d'année dès qu'elle a trouvé un autre travail, l'autre ne reste que parce qu'elle est en pseudo-reconversion de fin de carrière et que cela lui permet d'obtenir je ne sais quel droit jusqu'à sa proche retraite (et elle n'est pas à temps plein chez nous) !
Elles ont débarqué en début d'année (pas en septembre, pénurie de contractuels ), la fleur au fusil, pensant que tous les cours étaient prêts et qu'on allait les leur fournir que cela allait être pépère.
Pourtant, par rapport à nos cours, c'est pépère !
Public post-bac, sélectionné sur dossier et après entretiens de recrutement (pas du Parcousup, pas d'algorithme), fort taux de pression et un effectif de 14 (18 je crois cette année mais ce n'est pas monstrueux alors que nos classes de LP sont à 32 élèves souvent à la ramasse et de 15-16 ans en seconde !).
Ben non, elles ne tiennent pas et se sauvent dès qu'elles ont une autre issue.
Pourtant elles viennent d'un boulot qui est loin d'être facile.
Dans mon établissement nous avons un IFAS et depuis quelques années nous n'avons plus d'enseignant titulaire à temps plein donc il faut recruter des contractuels, bien souvent d'anciennes infirmières (nous n'avons jamais eu de candidat masculin).
Infirmière ce n'est tout de même pas un boulot peinard. Nous en connaissons les difficultés, les horaires (volume comme temps décalés, gardes etc.), le rythme, les horaires annuels (donc les semaines de congés), et la difficulté au travail.
Si ma collègue titulaire n'est pas étonnée et m'avait prévenu, je l'ai été... Souvent elles ne tiennent pas !
Cette année il y en a une qui est partie en cours d'année dès qu'elle a trouvé un autre travail, l'autre ne reste que parce qu'elle est en pseudo-reconversion de fin de carrière et que cela lui permet d'obtenir je ne sais quel droit jusqu'à sa proche retraite (et elle n'est pas à temps plein chez nous) !
Elles ont débarqué en début d'année (pas en septembre, pénurie de contractuels ), la fleur au fusil, pensant que tous les cours étaient prêts et qu'on allait les leur fournir que cela allait être pépère.
Pourtant, par rapport à nos cours, c'est pépère !
Public post-bac, sélectionné sur dossier et après entretiens de recrutement (pas du Parcousup, pas d'algorithme), fort taux de pression et un effectif de 14 (18 je crois cette année mais ce n'est pas monstrueux alors que nos classes de LP sont à 32 élèves souvent à la ramasse et de 15-16 ans en seconde !).
Ben non, elles ne tiennent pas et se sauvent dès qu'elles ont une autre issue.
Pourtant elles viennent d'un boulot qui est loin d'être facile.
- JacqGuide spirituel
Elyas a écrit:En réalité, c'est une crise totale des emplois qui donnent de la qualité de vie :
- les maîtres-nageurs sauveteurs sont en pénurie (nombre de piscine n'ouvrent pas tous les jours, sur toute la journée, toute l'année, tous leurs bassins par manque de MNS, j'ai constaté ça en région parisienne).
- les chauffeurs de bus scolaire (il faut aussi voir la paie pour les responsabilités et la gestion d'un bus d'élèves).
- les professeurs.
On risque aussi d'avoir une pénurie d'AED, d'ATSEM et d'agents.
Oui, on peut ajouter tout ce qui est dans l'aide à la personne, de l'ATSEM à l'aide soignant (dont je parlais plus haut), l'infirmier(ère), les aides à domicile et les personnels du "grand-âge" (quelque soit la structure) ou du "petit-âge". Le gouvernement vient d'autoriser les crèches à recruter sans diplôme (Macron, en début de quinquennat voulait même octroyer le niveau CAP petite enfance à toute "maman" - on se demande pas pourquoi pas les "papas" - ayant eu je ne sais plus combien d'enfant).
Je ne jette pas la pierre à Blanquer et Macron sur ce coup. Ils ont commencé à élargir la formation de l'aide à la personne (chez nous, effectifs en haut de 1/3 ASSP, une ouverture d'un CAP petite enfance) et l'IFAS dont je parlais plus haut (effectifs en hausse, même si je ne sais plus de combien et encore en hausse à la rentrée).
Par contre, là où je peux leur jeter la pierre, c'est que cela se fait avec une formation au rabais (comme les salaires à venir) et un recrutement qui n'est pas assez sérieux. Cela fait deux ans que nous demandons un recrutement sur dossier avec entretiens d'embauche pour tester les profils pour les CAP petite enfance notamment, car il y a clairement des profils inadaptés recrutés par le bel algorithme d'AFFELNET alors que les bac pro "Conducteur chauffeur routier marchandises" - là ce ne sont pas des marchandises mais des "bébés" - ou "Métiers de la sécurité" ont un recrutement sur dossier et des entretiens. Nous voyons ce que donne une formation ou une non formation pour la petite enfance avec l'empoisonnement d'un bébé dans une crèche dernièrement.
Idem, l'IFAS est sous tension et on cherche à nous imposer des formations "partielles" pour mettre deux formations par année au lieu d'une, au détriment de la formation réelle.
Ils tentent de rattraper à moyens constants (en supprimant des heures partout et sur toutes les sections professionnelles, en imposant l'apprentissage aussi) la pénurie qui ne date pas d'hier mais cela ne date pas d'hier non plus que nous (formation professionnelle) demandons des ouvertures de classe. Elles se font maintenant mais au détriment du reste.
La politique de l'Etat depuis des années est une politique de gribouilles sans aucune perspective à long terme.
- InvitéInvité
Baldred a écrit:
Ce que je ne comprends pas c'est si "l'indiscipline" est la cause ou l'effet de notre débâcle éducative, tu daterais ça de quand ? Mais 68 ? La massification ?
L'indiscipline ou la débâcle éducative ? Si on identifie la débâcle à la raréfaction voire à la disparition des choses apprises à l'école alors ça doit être postérieur. 1968 c'était au début des maths modernes, la période où elles ont été enseignées de la manière la plus abstraite et exigeante jusqu'au milieu des années 1980. Et ce qui est vrai des maths me paraît vrai des autres disciplines, y compris littéraires. Même si certains enseignants semblent croire que la raréfaction des savoirs (quels qu'ils soient) est compensée par le développement d'un esprit critique chez les élèves, etc. choses qui devraient faire rire et qui sont autant de références nulles qui pointent vers des objets qui n'existent pas.
- DanskaProphète
MerlanFrit a écrit:Baldred a écrit:
Ce que je ne comprends pas c'est si "l'indiscipline" est la cause ou l'effet de notre débâcle éducative, tu daterais ça de quand ? Mais 68 ? La massification ?
L'indiscipline ou la débâcle éducative ? Si on identifie la débâcle à la raréfaction voire à la disparition des choses apprises à l'école alors ça doit être postérieur. 1968 c'était au début des maths modernes, la période où elles ont été enseignées de la manière la plus abstraite et exigeante jusqu'au milieu des années 1980. Et ce qui est vrai des maths me paraît vrai des autres disciplines, y compris littéraires. Même si certains enseignants semblent croire que la raréfaction des savoirs (quels qu'ils soient) est compensée par le développement d'un esprit critique chez les élèves, etc. choses qui devraient faire rire et qui sont autant de références nulles qui pointent vers des objets qui n'existent pas.
Mais tu as des références pour toutes ces affirmations péremptoires, ou ce sont juste des vérités générales nées de ta longue expérience dans le milieu de l'EN ?
- InvitéInvité
Danska a écrit:MerlanFrit a écrit:Baldred a écrit:
Ce que je ne comprends pas c'est si "l'indiscipline" est la cause ou l'effet de notre débâcle éducative, tu daterais ça de quand ? Mais 68 ? La massification ?
L'indiscipline ou la débâcle éducative ? Si on identifie la débâcle à la raréfaction voire à la disparition des choses apprises à l'école alors ça doit être postérieur. 1968 c'était au début des maths modernes, la période où elles ont été enseignées de la manière la plus abstraite et exigeante jusqu'au milieu des années 1980. Et ce qui est vrai des maths me paraît vrai des autres disciplines, y compris littéraires. Même si certains enseignants semblent croire que la raréfaction des savoirs (quels qu'ils soient) est compensée par le développement d'un esprit critique chez les élèves, etc. choses qui devraient faire rire et qui sont autant de références nulles qui pointent vers des objets qui n'existent pas.
Mais tu as des références pour toutes ces affirmations péremptoires, ou ce sont juste des vérités générales nées de ta longue expérience dans le milieu de l'EN ?
On a le droit de donner son opinion sur le système scolaire indépendamment du nombre d'années d'expérience, non ? Voire même indépendamment de sa profession, étant donné que tout le monde est concerné ? J'ai des références pour la plupart de mes affirmations péremptoires et non-péremptoires, concernant la dernière sur l'esprit critique c'est plutôt à ceux et celles qui postulent l'existence (et surtout la signifiance) d'un développement particulier de l'esprit critique chez les élèves français ou Ouest-européens de le démontrer.
- eolyenNiveau 8
Elyas a écrit:Je pense plutôt que ce sont les parents qui ont changé, pas les enfants. Le culte des activités personnelles (la salle de sport, les fêtes etc) et l'addiction aux réseaux sociaux ne va pas avec le fait de s'occuper d'enfants. De nombreux parents ne gèrent pas du tout leurs enfants qui réclament leur attention quand ils sont sur leur smartphone, font leurs activités etc.
Je suis souvent surpris que des enfants adorables en classe soient considérés comme durs par leurs parents.
En gros, pas mal de parents devraient être plus parents.
Si je suis d'accord avec la conclusion, je ne le suis pas avec le fait que les enfants ou jeunes d'aujourd'hui n'auraient pas changé. Je trouve qu'ils ont tout autant changé que les parents d'aujourd'hui qui sont d'ailleurs eux mêmes les enfants d'hier...De ce que j'observe, la fréquence et le niveau de violence verbale ou physique entre les jeunes mais aussi des jeunes envers les adultes, l'addiction aux réseaux sociaux qui décuplent encore le phénomène sous le couvert d'anonymat, le manque d'intérêt et de travail, l'agitation et la déconcentration, le nombre d'élèves en grande difficulté et l'hétérogénéité, n'ont rien à voir avec ce que j'ai connu comme élève il y a 30 ans. C'est d'ailleurs de mon point de vue ce qui rend le métier très pénible aujourd'hui (associé à un nombre de plus en plus important d'effectifs).
Concernant la pénurie d'enseignants et le niveau de recrutement, on peut bien entendu et heureusement souhaiter un niveau disciplinaire minimal, mais sans une action beaucoup plus forte quant à l'amélioration des conditions de travail, je pense quand les candidats au métier continueront à être de moins en moins nombreux, ce qui continuera à obliger les rectorats à baisser leurs exigences pour avoir des adultes devant des classes.
- DanskaProphète
MerlanFrit a écrit:Danska a écrit:MerlanFrit a écrit:Baldred a écrit:
Ce que je ne comprends pas c'est si "l'indiscipline" est la cause ou l'effet de notre débâcle éducative, tu daterais ça de quand ? Mais 68 ? La massification ?
L'indiscipline ou la débâcle éducative ? Si on identifie la débâcle à la raréfaction voire à la disparition des choses apprises à l'école alors ça doit être postérieur. 1968 c'était au début des maths modernes, la période où elles ont été enseignées de la manière la plus abstraite et exigeante jusqu'au milieu des années 1980. Et ce qui est vrai des maths me paraît vrai des autres disciplines, y compris littéraires. Même si certains enseignants semblent croire que la raréfaction des savoirs (quels qu'ils soient) est compensée par le développement d'un esprit critique chez les élèves, etc. choses qui devraient faire rire et qui sont autant de références nulles qui pointent vers des objets qui n'existent pas.
Mais tu as des références pour toutes ces affirmations péremptoires, ou ce sont juste des vérités générales nées de ta longue expérience dans le milieu de l'EN ?
On a le droit de donner son opinion sur le système scolaire indépendamment du nombre d'années d'expérience, non ? Voire même indépendamment de sa profession, étant donné que tout le monde est concerné ? J'ai des références pour la plupart de mes affirmations péremptoires et non-péremptoires, concernant la dernière sur l'esprit critique c'est plutôt à ceux et celles qui postulent l'existence (et surtout la signifiance) d'un développement particulier de l'esprit critique chez les élèves français ou Ouest-européens de le démontrer.
D'accord, donc tu balances des opinions comme si c'était des évidences et on doit partir du principe qu'elles sont exactes, puisque c'est aux autres de démontrer qu'ils ont raison et pas à toi. C'est un peu conceptuel, mais c'est bien noté
- valleExpert spécialisé
@MerlanFrit, on a tous expérimenté la sensation, devant une classe, que ce n'est pas normal qu'il y ait autant d'élèves qui ne sont pas là pour travailler et pour apprendre, qu'il y en ait autant qui n'ont pas le niveau qu'on est es mesure d'attendre d'eux ; et que les consignes de l'institution (à commencer par les programmes) n'aident pas à résoudre la situation.MerlanFrit a écrit:Danska a écrit:MerlanFrit a écrit:Baldred a écrit:
Ce que je ne comprends pas c'est si "l'indiscipline" est la cause ou l'effet de notre débâcle éducative, tu daterais ça de quand ? Mais 68 ? La massification ?
L'indiscipline ou la débâcle éducative ? Si on identifie la débâcle à la raréfaction voire à la disparition des choses apprises à l'école alors ça doit être postérieur. 1968 c'était au début des maths modernes, la période où elles ont été enseignées de la manière la plus abstraite et exigeante jusqu'au milieu des années 1980. Et ce qui est vrai des maths me paraît vrai des autres disciplines, y compris littéraires. Même si certains enseignants semblent croire que la raréfaction des savoirs (quels qu'ils soient) est compensée par le développement d'un esprit critique chez les élèves, etc. choses qui devraient faire rire et qui sont autant de références nulles qui pointent vers des objets qui n'existent pas.
Mais tu as des références pour toutes ces affirmations péremptoires, ou ce sont juste des vérités générales nées de ta longue expérience dans le milieu de l'EN ?
On a le droit de donner son opinion sur le système scolaire indépendamment du nombre d'années d'expérience, non ? Voire même indépendamment de sa profession, étant donné que tout le monde est concerné ? J'ai des références pour la plupart de mes affirmations péremptoires et non-péremptoires, concernant la dernière sur l'esprit critique c'est plutôt à ceux et celles qui postulent l'existence (et surtout la signifiance) d'un développement particulier de l'esprit critique chez les élèves français ou Ouest-européens de le démontrer.
Tu n'es pas le premier à avoir fait ce constat, ça ne sert à rien que tu essaies de nous faire voir cette réalité : c'est le sens des références à l'expérience.
Mais il ne convient pas de se laisser emporter par les représentations reçues : le discours contre lequel tu luttes ("tout va bien parce que le système scolaire réussit à former des citoyens critiques") n'est soutenu par presque personne qui travaille quotidiennement dans un EPLE
Mais, en revanche, des éventuels raccourcis ou solutions miracle du type "il suffit de noter sec" (que tu n'as pas dit), "il suffit de faire des exercices {introduire ici 'complexes qui mobilisent des savoir-faire', ou 'd'application par automatisme et répétition'}", "en Algérie on entend les mouches", montrent aussi une certaine représentation aprioristique qui ne mène nulle part.
- henrietteMédiateur
Non. Ce forum n'a pas vocation à devenir une chambre d'écho du comptoir du café du commerce.MerlanFrit a écrit:Danska a écrit:MerlanFrit a écrit:Baldred a écrit:
Ce que je ne comprends pas c'est si "l'indiscipline" est la cause ou l'effet de notre débâcle éducative, tu daterais ça de quand ? Mais 68 ? La massification ?
L'indiscipline ou la débâcle éducative ? Si on identifie la débâcle à la raréfaction voire à la disparition des choses apprises à l'école alors ça doit être postérieur. 1968 c'était au début des maths modernes, la période où elles ont été enseignées de la manière la plus abstraite et exigeante jusqu'au milieu des années 1980. Et ce qui est vrai des maths me paraît vrai des autres disciplines, y compris littéraires. Même si certains enseignants semblent croire que la raréfaction des savoirs (quels qu'ils soient) est compensée par le développement d'un esprit critique chez les élèves, etc. choses qui devraient faire rire et qui sont autant de références nulles qui pointent vers des objets qui n'existent pas.
Mais tu as des références pour toutes ces affirmations péremptoires, ou ce sont juste des vérités générales nées de ta longue expérience dans le milieu de l'EN ?
On a le droit de donner son opinion sur le système scolaire indépendamment du nombre d'années d'expérience, non ? Voire même indépendamment de sa profession, étant donné que tout le monde est concerné ? J'ai des références pour la plupart de mes affirmations péremptoires et non-péremptoires, concernant la dernière sur l'esprit critique c'est plutôt à ceux et celles qui postulent l'existence (et surtout la signifiance) d'un développement particulier de l'esprit critique chez les élèves français ou Ouest-européens de le démontrer.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- ElyasEsprit sacré
Un point important est la confusion entre "mettre en activité les élèves" et "mettre les élèves au travail". Cette différence me fait penser au fil sur le développement de la réflexion chez les élèves.
- mgb35Érudit
Petit HS : parcoursup ne choisit pas les eleves à affecter à l'aide d'un algorithme, ce sont les établissements d'acceuil qui les choisissent selon la méthode qu'il désire.Jacq a écrit:
Public post-bac, sélectionné sur dossier et après entretiens de recrutement (pas du Parcousup, pas d'algorithme)
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Et comme on ne sait pas "d'où" parle MerlanFrit, il est difficile de comprendre ses allusions incessantes à une soi-disant homogénéité des "enfants d'Europe de l'Ouest".
Quand je vois le choc culturel que j'ai eu rien qu'en passant de la France à l'Allemagne (de l'Ouest!), j'aimerais bien qu'on m'explique en quoi les enfants occidentaux de l'Ouest seraient à mettre dans le même sac.
J'ai aussi partagé un hébergement pour ados en colonie de vacances (en Allemagne!) avec des enfants " de l'Est" et ils étaient sincèrement inmaitrisables par rapport à mon groupe français et ramenaient de l'alcool dans les chambres etc. C'était le chaos. C'était en 2015, des Ukrainiens dans mon souvenir. Hors de contrôle des adultes accompagnateurs.
Pour autant je ne ferais pas de règle générale.
Quand je vois le choc culturel que j'ai eu rien qu'en passant de la France à l'Allemagne (de l'Ouest!), j'aimerais bien qu'on m'explique en quoi les enfants occidentaux de l'Ouest seraient à mettre dans le même sac.
J'ai aussi partagé un hébergement pour ados en colonie de vacances (en Allemagne!) avec des enfants " de l'Est" et ils étaient sincèrement inmaitrisables par rapport à mon groupe français et ramenaient de l'alcool dans les chambres etc. C'était le chaos. C'était en 2015, des Ukrainiens dans mon souvenir. Hors de contrôle des adultes accompagnateurs.
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