Pénurie d’enseignants à la rentrée, des chiffres

Clecle78 a écrit:Maubeuge par exemple ?

Il y a des clairs de lune qui y vivent très bien!!

Elle se trompe, je pense.
L'ancienneté est reprise avec un coefficient minorateur.
Elle n'aura donc plus 25 ans d'ancienneté, mais gagnera plus que comme contractuelle : après 30 ans, je gagne environ 2700 euros net, ça m'étonnerait qu'elle fasse mieux.

Monique Canto-Sperber parle de leader pédagogique (!!!!), d'ambition (elle doit le répéter 40 fois pffffffffff...), sinon.......... Bla bla bla bla bla bla c'est complètement vide. En somme c'est franchement lamentable de voir autant d'imprécision. On est vraiment au pied du mur et c'est le flou total... Elle est libérale... Ah bon ????

Jacq a écrit:

barèges a écrit:Je pensais à ce qui a été dit du grand concours exceptionnel en 2023, pour titulariser des collègues contractuels. Au début j'ai pensé qu'il ne ferait pas le plein : ceux que je connais veulent rester contractuels, pour plein de raisons dont les mutations s'ils passaient le concours, ils sont souvent installés dans leur vie ici. Mais il s'agira peut-être d'une titularisation "sur poste" ? Si ce devait être le cas, j'imagine l'écoeurement des collègues titulaires qui cherchent désespérément à muter depuis des années. Là encore, il faut attendre les détails...

Une question que je pose sans malice. Nous avons hier déjeuner avec des anciens collègues (plus d'autres, pas que des prof) dont deux non titulaires. Un maître aux' (si si, on en trouve encore) et une contractuelle depuis 25 ans au moins (elle ne sait même plus). Cette dernière m'indiquait que si elle passait l'interne toute son ancienneté (je ne sais plus si elle a dit "toute mon ancienneté" ou "mon ancienneté") ne serait pas retenue pour son échelon et qu'elle y perdrait en salaire. Savez-vous si c'est le cas ou si elle se trompe ?

Pour ce que je sais d’ami(e)s contractuels, le dernier salaire est maintenu. Mais si le reclassement par l’ancienneté de service public est inférieur en échelon, le salaire est gelé jusqu’à ce que l’ancienneté rattrape le salaire actuel.

Merci Youpeka et Cath pour vos réponses. Cela m'étonnait un petit peu tout de même.

Jacq a écrit:Merci Youpeka et Cath pour vos réponses. Cela m'étonnait un petit peu tout de même.

Et bien si, c’est bien ca, et ca n’est pas une blague. J’ai deux amies bien plus jeune que moi, qui passées de contractuels à titularisées gagne bien mieux que moi car moi je n’avais pas négocié mon salaire à l’embauche comme contractuel. Leur salaire est certes gelé pendant 10 ans, mais pendant 10 ans elles auront gagné mieux que moi.

Sinon, pour revenir plus au sujet, dans l’établissement où j’enseigne il y a pour 2000 élèves 4 «M. BMP» dans l’emploi du temps, donc je suppose 4 postes non pourvus à ce jour.

Caspar a écrit:Les auditeurs qui vivent au Creusot ont certainement dû beaucoup apprécier (on entend souvent le même genre de "blagues de Parisien" sur Limoges, Montluçon ou Nevers, parfois aussi des villes du nord pour varier un peu).

Ou même la Franche-Comté, ravalée au niveau de vivre dans une grotte
J'ai entendu une pouffe à la radio rire aux éclats en disant que pour ne pas connaître jenesaisplusqui il fallait vivre dans une grotte ou en Franche-Comté  

Spoiler:

Daphné a écrit:

Caspar a écrit:Les auditeurs qui vivent au Creusot ont certainement dû beaucoup apprécier (on entend souvent le même genre de "blagues de Parisien" sur Limoges, Montluçon ou Nevers, parfois aussi des villes du nord pour varier un peu).

Ou même la Franche-Comté, ravalée au niveau de vivre dans une grotte
J'ai entendu une pouffe à la radio rire aux éclats en disant que pour ne pas connaître jenesaisplusqui il fallait vivre dans une grotte ou en Franche-Comté  

Spoiler:

Par contre c'est une grotte où l'on mange bien (certes, c'est le cas de bien des régions), où nous avons des produits locaux délicieux (j'ai enseigné, sans désigner aucune région pour ne vexer personne, quatre ans dans une zone où la seule originalité c'était le champagne - je n'ai rien cité, hein - et c'était vraiment le malheur pour mes petites papilles), où les gens sont sympa (et ça ce n'est pas le cas de toutes les régions) et de beaux paysages.

J’enseigne en BTS, l’enseignante contractuelle nommée a un EDT sur 3 jours= mardi, mercredi, jeudi.. je n’ai jamais eu cela de toute ma carrière, j’ai vu que le recteur de Creteil voulait fidéliser les contractuels avec un tel EDT c’est bien parti.

EdithW a écrit:

Clecle78 a écrit:

EdithW a écrit:Pour ceux qui veulent se mettre en rogne (des fois que la perspective de cette rentrée soit trop sereine et harmonieuse) , Monique Canto-Sperber en service commandé sur Inter ce matin. Entre les « directeurs », la non réponse aux questions (pourtant assez soft) de la journaliste sur les postes non attractifs et la question des salaires, la valorisation de l’autonomie, la quasi négation du problème de la rémunération (les enseignants qui acceptent des missions supplémentaires devraient être augmentés mais en gros, c’est l’adhésion au projet qui les motivera). Etc, etc. Je connais mal cette dame mais vu la profondeur de sa réflexion, ça fait un peu mal de la voir qualifiée de « philosophe ».
De rien!

Ah ! Ah ! Edith. J'ai réagi sur l'autre fil exactement comme toi. ! C'est affligeant en effet. J'ai rigolé quand la journaliste a cité le Creusot comme l'exemple type de l'endroit où personne ne veut aller. Moi j'avais d'autres lieux en tête en fait.

Le Creusot

Ouais, comme dit Madame Verdurette un peu plus loin, Le Creusot comme exemple d'endroit-où-personne-ne-veut-aller… ça en dit long sur la vision de la journaliste, qui ne semble pas avoir un sens des réalités beaucoup plus affûté que Mme Canto-Sperber, ou du moins pour qui la "ruralité", c'est terrible. Ça me fait penser à ces jeunes généralistes qui ne veulent pas s'installer dans des sous-préfectures parce qu'il n'y a pas de saison de concerts symphoniques (j'exagère à peine). L'exemple que cite Daphné (la Franche-Comté-trou-du-cul-du-monde) confirme ce mépris des provinces, au moment même où on évite ce mot comme un gros mot en lui substituant région, euphémisme débile.

Cela étant dit, Canto-Sperber ne serait pas la première "philosophe" à dire des conneries par manque de connaissance du terrain. Il faut quand même faire la part des choses : elle a écrit quelques livres remarquables dans son domaine de compétence (histoire de la philosophie morale et politique). Je me fous personnellement de savoir si son autoritarisme a été contesté à Normale Sup (le despotisme éclairé, je n'ai rien contre, mais alors bien éclairé   ).

Non, là où je rejoins votre consternation, c'est sur les propos qu'elle tient dans cet entretien, que je n'aurais pas cru entendre dans sa bouche.
Le lien n'a pas été indiqué sauf erreur, le voici :
https://www.youtube.com/watch?v=TG6u3p7GblA

Cela serait plutôt Creteil ou Versailles là ou personne ne veut aller.

Jacq a écrit:

Daphné a écrit:

Caspar a écrit:Les auditeurs qui vivent au Creusot ont certainement dû beaucoup apprécier (on entend souvent le même genre de "blagues de Parisien" sur Limoges, Montluçon ou Nevers, parfois aussi des villes du nord pour varier un peu).

Ou même la Franche-Comté, ravalée au niveau de vivre dans une grotte
J'ai entendu une pouffe à la radio rire aux éclats en disant que pour ne pas connaître jenesaisplusqui il fallait vivre dans une grotte ou en Franche-Comté  

Spoiler:

Par contre c'est une grotte où l'on mange bien (certes, c'est le cas de bien des régions), où nous avons des produits locaux délicieux (j'ai enseigné, sans désigner aucune région pour ne vexer personne, quatre ans dans une zone où la seule originalité c'était le champagne - je n'ai rien cité, hein - et c'était vraiment le malheur pour mes petites papilles), où les gens sont sympa (et ça ce n'est pas le cas de toutes les régions) et de beaux paysages.

Bien d'accord avec toi !
Eh oui, on mange et on boit bien !
Et comme on fait maintenant partie de la région Bourgogne Franche-Comté, je te laisse imaginer entre le Meursault et le vin jaune pour ne citer que ces deux là il y a de quoi faire !
Pour les fromages, on a le choix aussi entre les Comtés Mont d'Or et tous les fromages crémeux de Bourgogne.
Bon je vais arrêter là, on sort de table et la liste exhaustive serait bien trop longue

issoire a écrit:J’enseigne en BTS, l’enseignante contractuelle nommée a un EDT sur 3 jours= mardi, mercredi, jeudi.. je n’ai jamais eu cela de toute ma carrière, j’ai vu que le recteur de Creteil voulait fidéliser les contractuels avec un tel EDT c’est bien parti.

Peut-être est-ce, comme pour les stagiaires, afin de permettre des jours de formation pendant l'année ?

Mme Canto - Sperber n’a jamais dû sortir de son 5 eme arrondissement, maintenant les profs veulent pour beaucoup fuir la région Parisienne ( voir les jobs dating) et a beaucoup d’enseignants cela plairait de vivre dans une grotte (?) en Bourgogne , plutôt que Villepinte ( je n’ai rien contre Villepinte) elle devrait actualiser ses propos.

En réponse a «  une passante » la collègue n’est pas stagiaire, elle a simplement «  menacé » de refuser le poste et les élèves n’auraient eu personne a la rentrée. J’ai une amie professeure des écoles, elle est TZR le lundi et sur 2 écoles les autres jours. Le poste qu’elle convoitait sur une école ( bon quartier) est attribué a une enseignante contractuelle là aussi pour la fidéliser.

Elle a écrit un livre sur le sujet. Ça fait peur tout de même quand on voit son degré d'ignorance. Pour moi elle est en service commandé.

Une passante a écrit:

issoire a écrit:J’enseigne en BTS, l’enseignante contractuelle nommée a un EDT sur 3 jours= mardi, mercredi, jeudi.. je n’ai jamais eu cela de toute ma carrière, j’ai vu que le recteur de Creteil voulait fidéliser les contractuels avec un tel EDT c’est bien parti.

Peut-être est-ce, comme pour les stagiaires, afin de permettre des jours de formation pendant l'année ?

Nous allons devoir nous y habituer. Dans le supérieur, à certains endroits c’est déjà comme ca: comme vacataire (le pendant de contractuel), on se débrouille pour prendre ce que je donne comme créneaux (les trous de mon emploi du temps du lycée en fait) et quand j’ai candidate pour un poste, on m’a tout de suite dit que si je suis titulaire il n’y a aucun aménagement possible de mon emploi du temps. On place les vacataires d’abord et les contractuels ensuite. Bon, il partait que ca n’est pas partout comme ca.

Heureusement finalement je n’ai pas eut le poste, parce que finalement cela aurai pu être pire que au lycée.

Je ne savais pas , l’année prochaine je demande à travailler le samedi j’aurais peu de concurrence !

Sur la formation de 4 jours pour les contractuels, article dans Le Parisien de vendredi.
2 extraits :

Où on voit que la gestion de classe,  la discipline, j'imagine,  ne sont pas assez abordés selon la personne interrogée (Extrait 2).
Et que quand les élèves chahutent, c'est la faute du prof (Extrait 1). Il semble que ce soient des réponses des stagiaires eux-même.
Mais ce serait intéressant d'en savoir plus.

Ma fille, maman de deux enfants en maternelle a vu 2 ou 3 reportages sur ces nouveaux enseignants. Elle s'interroge sur la qualité des enseignants de demain même si elle n'est pas inquiète sur sa petite école où les équipes sont relativement stables. Elle se demande si , dans un an, 2 ans voire plus , elle ne devra pas se former elle - même et combler les lacunes de l'institution. Double journée ?

En tant qu'enseignant aussi bien qu'en tant que parent d'élève,
je dirai : ne jamais faire confiance aveuglément à l'institution.

ben2510 a écrit:En tant qu'enseignant aussi bien qu'en tant que parent d'élève,
je dirai : ne jamais faire confiance aveuglément à l'institution.

Pour ma fille elle a vu à travers mes propos sur cette Institution ce qui genere encore plus d'inquiétude pour elle.

ben2510 a écrit:En tant qu'enseignant aussi bien qu'en tant que parent d'élève,
je dirai : ne jamais faire confiance aveuglément à l'institution.

+1

Reportage sur une page de BFMTV.

https://www.bfmtv.com/societe/education/penurie-de-profs-comment-on-m-a-propose-d-enseigner-a-la-rentree-apres-30-minutes-d-entretien_AN-202208290016.html

A 3.52 mn : "C'est une chance d'être en sous-effectif, ça permet aussi de voir à des gens si ça leur plait", avec un contrat qui peut être rompu par le contractuel ou l'EN.

Autant, oui, nous pouvons comprendre qu'être contractuel peut être une chance pour savoir si on est fait pour ce métier (d'ailleurs sur ce forum il a souvent été conseillé à certains ayant la volonté de se reconvertir dans l'enseignement de tester en tant que contractuel), mais entendre des représentants de l'EN dire que "c'est une chance d'être en sous-effectif"...

"En même temps" LAREM et Macron l'avaient dit, que la contractualisation c'était l'avenir. Les LR à l'époque de Nicolas Sarkozy pensaient que les contrats de mission étaient aussi l'avenir.

Comparatif intéressant des autres situations catastrophiques des enseignants en Europe, pour la plupart mieux payés qu'en France. Il est intéressant de voir que les classes trop chargées et l'hétérogénéité sont des facteurs de fuite du métier, et de baisse de performance du système.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/08/29/la-penurie-d-enseignants-fleau-europeen_6139325_3224.html#xtor=AL-32280270-[default]-[android]