DNB Maths 2021

47 tout rond pour mon tas de copies et 49,3 pour mon collègue. La moyenne du centre était à 50 en début d’après-midi (vendredi dernier).

J'ai un peu regardé le sujet du DNB de cette année.
Je le trouve en effet léger, et la grande majorité des questions réalisables avec les connaissances de 4ème.

Une chose m'étonne depuis la parution de plusieurs sujets les années précédentes: j'ai l'impression que certains exercices sont fouillis, on y retrouve en vrac tout et n'importe quoi, de manière disparate. On dirait qu'il n'y a pas de réflexion poussée de la part du/des concepteur(s) autour de la qualité des sujets, des compétences à mobiliser etc. On dirait un collage, une "oeuvre" composite, avec pour unique but de caser des notions, sans prendre un certain recul sur le résultat final.

L'élève est au final peu invité à une réflexion autonome, il est guidé pas à pas.

C'est vrai que depuis la réforme du brevet, je ne sais plus vraiment quel est l'esprit du DNB de math. Et cette année il était vraiment différent des autres années à la limite des textes quand on sait que normalement on avoir une exo sur les algorithme et finalement on a eu une seule question dans un exo de programme de calcul, donc c'était vraiment tiré par les cheveux, heureusement que je n'avais pas trop imposé de révisions dans ce domaine finalement...

Pour les notes pendant ma correction j'avais la chance d'avoir un bon paquet avec une dizaine de copies supérieures à 90 dont deux à 100/100. Ma moyenne devait être supérieure à 60. Dans mon centre, il y avait encore mieux que moi.

Manu7 a écrit:C'est vrai que depuis la réforme du brevet, je ne sais plus vraiment quel est l'esprit du DNB de math. Et cette année il était vraiment différent des autres années à la limite des textes quand on sait que normalement on avoir une exo sur les algorithme et finalement on a eu une seule question dans un exo de programme de calcul, donc c'était vraiment tiré par les cheveux, heureusement que je n'avais pas trop imposé de révisions dans ce domaine finalement...

Pour les notes pendant ma correction j'avais la chance d'avoir un bon paquet avec une dizaine de copies supérieures à 90 dont deux à 100/100. Ma moyenne devait être supérieure à 60. Dans mon centre, il y avait encore mieux que moi.

Les élèves de mon collège ont 53 de moyenne... C'est un collège qui se situe toujours au dessus de la moyenne académique dans une académie plutôt au dessus de la moyenne.
Tu as eu je pense un excellent paquet de copie dans un excellent centre de correction.

Manu7 a écrit:C'est vrai que depuis la réforme du brevet, je ne sais plus vraiment quel est l'esprit du DNB de math. Et cette année il était vraiment différent des autres années à la limite des textes quand on sait que normalement on avoir une exo sur les algorithme et finalement on a eu une seule question dans un exo de programme de calcul, donc c'était vraiment tiré par les cheveux, heureusement que je n'avais pas trop imposé de révisions dans ce domaine finalement...

Pour les notes pendant ma correction j'avais la chance d'avoir un bon paquet avec une dizaine de copies supérieures à 90 dont deux à 100/100. Ma moyenne devait être supérieure à 60. Dans mon centre, il y avait encore mieux que moi.

Je dirais que c'est en raison du covid, où l'on pense peut-être que les savoirs sont mal assimilés depuis la 4ème, morcelés à cause d'une partie du travail réalisé à distance.
Mais cela n'explique pas la ligne "éditoriale" adoptée depuis quelques années.

Je compare avec les sujets qu'on pouvait trouver dans les années 1990/2000. Je ne trouve pas qu'ils étaient plus difficiles. Il était d'ailleurs très facile de s'y préparer tant les sujets se suivaient et se ressemblaient, avec des exercices type.
Il suffisait d'apprendre par cœur ces exercices type (exercices de calculs fractionnaires et puissance, un exercice sur Pythagore/Thalès + un exercice de géométrie dans l'espace par exemple).

Le parti pris pour ces nouveaux sujets est intéressant. Mais cela ne va pas jusqu'au bout, et c'est très mal conçu. Il y a beaucoup de blabla, ce qui disperse les élèves et au final, je pense que les correcteurs ne peuvent pas apprécier les réelles savoirs faire de l'élève :
- Est-ce que l'élève a mal répondu (ou n'a pas répondu) parce qu'il n'a pas ce savoir à disposition ?
- Ou bien est-ce qu'il n'a pas compris ce qu'on lui demandait de réaliser ?

Je pense qu'il faudrait évaluer ces deux aspects dans un sujet de DNB : des exercices qui visent explicitement des techniques et savoir faire (Exo 1, 2 et 3) par exemple, avec un panachage des domaines : calculs, géométrie, gestion de données) et d'autres évaluant clairement des compétences (reste des exercices, où l'on évalue la capacité de l'élève à faire des recherches, raisonner etc).

Dans ces sujets, tout est mélangé  :|

Si on compare les sujets actuels avec ceux des années 90 il me semble que :

- Il y a un gouffre en terme de calculs demandés (que ce soit fractionnaire ou littéral)

- il y avait un vrai problème de géométrie à tiroir, bien plus exigeant que les petits exos actuels

- je te rejoins sur le bla bla des sujets actuels qui noie le poisson, alors que les anciens sujets contextualisaient à minima.

Pour moi les sujets actuels sont indigents et 80% du sujet est du niveau 5e.

pailleauquebec a écrit:Si on compare les sujets actuels avec ceux des années 90 il me semble que :

- Il y a un gouffre en terme de calculs demandés (que ce soit fractionnaire ou littéral)

- il y avait un vrai problème de géométrie à tiroir, bien plus exigeant que les petits exos actuels

- je te rejoins sur le bla bla des sujets actuels qui noie le poisson, alors que les anciens sujets contextualisaient à minima.

Pour moi les sujets actuels sont indigents et 80% du sujet est du niveau 5e.

Je ne pense pas que les élèves soient incapables de faire les exercices calculatoires des anciens DNB.
C'est juste que les sujets n'en proposent pas (on n'ose plus ?)
Certains enseignants adaptent leur enseignement en fonction du contenu du DNB et ne vont pas plus loin. J'avais eu cette discussion avec une collègue de collège, qui m'indiquait qu'elle ne pouvait pas faire l'impasse sur Scratch, justement parce que cela tombe dans les sujets de DNB.

En début d'année de seconde (soit 2 mois après le DNB), je propose des exercices calculatoires similaires à l'ancien brevet, et cela ne pose pas de problème particuliers aux élèves (modulo une réactivation des techniques pour certains).
Je récupère des élèves plutôt à l'aise en calcul à l'entrée de 2nde (ce qui prouve que les enseignants de collège préparent bien les élèves au lycée, et pas seulement au brevet).

Tu peux remercier tes collègues des collèges environnants (ou le fait d'avoir un bon bassin de vie) !
Les élèves qu'on m'envoie sont très faibles en calcul / calcul littéral. Ils ne connaissent pas les propriétés des racines carrées alors comment pourraient-ils faire les exercices de l'ancien brevet ?

Mathsenstock a écrit:Tu peux remercier tes collègues des collèges environnants (ou le fait d'avoir un bon bassin de vie) !
Les élèves qu'on m'envoie sont très faibles en calcul / calcul littéral. Ils ne connaissent pas les propriétés des racines carrées alors comment pourraient-ils faire les exercices de l'ancien brevet  ?

Dans un de mes messages ci-dessus, je parle uniquement des fractions (et les priorités opératoires) ainsi que les puissances de 10.
Les opérations sur les racines carrées se voient en seconde (et cela ne pose pas de gros problèmes aux élèves).
Tout comme la résolution de systèmes. Tout cela pouvait se voir encore en collège.
Mais il faut bien laisser de la place pour Scratch
(Par contre, niveau algorithmique, les élèves semblent ne pas avoir tiré profit de toutes ces heures, ces séances consacrées à Scratch, ils ont plutôt vu le côté ludique et non pas le côté algorithmique de la programmation par bloc, ce qui pose problème avec Python. Scratch ne semble pas être une antichambre de programmation).

J'ai de tout comme élèves, venant de collèges ruraux, de centre ville ou en REP/REP+.
Il a été difficile par contre, avec certains élèves, de leur faire écrire des nombres en écriture fractionnaire, ils avaient la fâcheuse habitude d'utiliser la calculatrice. La fraction n'était pas considéré comme un nombre mais comme un objet intermédiaire pour accéder au "vrai nombre", qui est dans leur esprit l'écriture décimal de ce nombre.
C'est assez difficile à déconstruire, mais pas chronophage, il suffit d'expliquer les choses et de justifier pourquoi on le fait (nécessité de travailler avec un valeur exacte, sinon accumulation d'erreurs etc).

Pour en avoir discuté avec des collègues, je sais qu'ils ont eu des consignes pour laisser les élèves les plus en difficulté à utiliser intégralement la calculatrice pour réaliser des calculs qu'ils n'arriveraient pas à faire autrement (dans un contexte de résolution d'un problème par exemple). Ca leur fait étrange quand on coupe court à tout cela.

Malheureusement on enfonce parfois les élèves faibles par "bienveillance".
C'est quand-même dommage que la notion de fraction ne soit pas comprise en sortant de troisième sachant qu'elle est traitée depuis le CM1...
Je confirme pour l'inutilité de Scratch, toutes ces heures n'ont servi à rien pour les lycéens que je récupère (et programmer en Python leur semble d'autant plus ardu).

Mathsenstock a écrit:Tu peux remercier tes collègues des collèges environnants (ou le fait d'avoir un bon bassin de vie) !
Les élèves qu'on m'envoie sont très faibles en calcul / calcul littéral. Ils ne connaissent pas les propriétés des racines carrées alors comment pourraient-ils faire les exercices de l'ancien brevet  ?

Ce n'est plus au programme de collège. On voit uniquement la définition, de même en théorie on ne voit plus les propriétés des puissances.

Et pour les identités remarquables, cela change régulièrement il me semble qu'il y a seulement a²-b², mais bon vu que je fais toujours les trois, j'avoue que je ne suis pas sûr de moi... Mon IPR m'avait dit que pour les identités, je pouvais les voir en différenciant mais ce n'était pas obligatoire, sous-entendu pour lui que ce n'était pas obligatoire pour tous, moi j'ai différencié à ma manière c'est à dire que tout le monde le voit avec des chemins différents. Et d'ailleurs cette année, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un élève très faible qui s'est pris au jeu des identités en disant que c'était facile et toujours pareil et il a eu 10/10 à l'interro sur les identités, malheureusement au DS, il n'a réussi que les identités remarquables mais bon il est passé de 6 à 9 de moyenne...