- cassiopellaNiveau 9
Nous avons commencé cette discussion dans le thème Quand France Inter fait de la pub pour « le choix de l’école », mais cela devient trop hors sujet.
Il y a un tel manque de prof de maths, que l'EN est amené à embauché des personnes qui n'ont pas un BAC+5 en maths et de baisser le niveau du concours CAPES pour pouvoir répondre à la demande. Et cela ne suffit pas. Mais certains ici sont très remontés contre ces pratiques. Il y a une certaine sacralisation du concours et le fait d'avoir un BAC+5 en maths.
Je propose qu'on continue ici, si vous êtes prêt à discuter sans insulter et hausser le ton.
Voilà quelques commentaires qui ont lancé cette discussion:
Il y a un tel manque de prof de maths, que l'EN est amené à embauché des personnes qui n'ont pas un BAC+5 en maths et de baisser le niveau du concours CAPES pour pouvoir répondre à la demande. Et cela ne suffit pas. Mais certains ici sont très remontés contre ces pratiques. Il y a une certaine sacralisation du concours et le fait d'avoir un BAC+5 en maths.
Je propose qu'on continue ici, si vous êtes prêt à discuter sans insulter et hausser le ton.
Voilà quelques commentaires qui ont lancé cette discussion:
Ha@_x a écrit:Alors il faut franchement s'inquiéter pour nos élèves....Oui les maths. Je suis économiste et j'enseigne les maths. Et alors?
RaptorWill a écrit:Je vais éviter de sortir des vulgarités sur un forum mais sache que tu insultes et les Mathématiques et les professeur de cette noble discipline.
Tu es économiste et tu prétends que tu peux enseigner les mathématiques grâce à cela ? Non mais pour qui tu te prends ?
Les Mathématiques, c'est quelque chose qui va bien au delà de tes théories du jeu ou je ne sais quelle connerie d'entrepreneur.
Tu penses qu'avec un BAC +2 (à distance en plus, bonjour le niveau) tu peux enseigner les maths ? Et bien, heureusement que dans ce pays on a encore de vrais concours (pour une fois que je suis d'accord avec Halix) pour sélectionner ceux qui sont capable d'enseigner les bases des Mathématiques.
RaptorWill a écrit:Le problème de ces gens (ingénieurs, étudiants en école de commerce ou d'économie (même si il y a une différence de l'ordre d'une feuille de papier entre les deux derniers) ont une très mauvaise vision des mathématiques et cela se répercute dans leur enseignement.
Durant leurs études, outre que contrairement à quelqu'un qui a fait un minimum de BAC+3 en maths fonda ils n'ont pas forcément un très bon niveau en maths, ils n'ont que la vision utilitariste des maths, ils n'envisagent les mathématiques que comme un outil (pour l'économie la plupart du temps) et ca se ressent ensuite dans l'attitude des élèves: Monsieur, à quoi ca sert les maths, à quoi ca sert les vecteurs, etc ?.
Ils n'envisagent pas les maths comme un moyen d'atteindre le Vrai et de former la logique des élèves.
Je me souviens d'une collègue en INSPE qui, quand on lui à demander de justifier l'utilisation des maths devant un public fictif d'élèves, sa réponse a été:
"Ca pourra vous être utile si plus tard vous voulez faire vos comptes dans votre entreprise".
C'est la logique ultra-libérale qu'évoquer Halix plus haut.
Ha@_x a écrit:Plus rien ne m'horrifie quand on aborde la question des professeurs contractuels de maths ou d'autre, que l'on balance devant élèves, je suis prof' en Seine Saint Denis....
J'ai toutefois encore le droit de préférer des profs recrutés par concours, avec un statut donc, dans la discipline qu'ils ont étudiée
_________________
Moi et l'orthographe, nous ne sommes pas amis. Je corrige les erreurs dès que je les vois. Je m'excuse pour celles que je ne vois pas...
- CleroliDoyen
Cassiopella, si je ne me trompe pas, tu enseignes les maths en licence de Sciences éco, ce n'est pas exactement la même chose qu'enseigner les maths en Licence de Math, non ?
J'ai côtoyé des contractuels avec un cursus d'Eco gestion qui faisaient des remplacements en math (lycée), ce n'était pas probant malgré tout leur bonne volonté.
Après, comme l'a dit récemment l'IPR à un contractuel qui bosse avec moi et qui s'inquiétait parce qu'il ne se sentait pas compétent : "entre vous et rien, le choix est vite fait".
J'ai côtoyé des contractuels avec un cursus d'Eco gestion qui faisaient des remplacements en math (lycée), ce n'était pas probant malgré tout leur bonne volonté.
Après, comme l'a dit récemment l'IPR à un contractuel qui bosse avec moi et qui s'inquiétait parce qu'il ne se sentait pas compétent : "entre vous et rien, le choix est vite fait".
- celitianSage
Il y a encore un manque de professeurs de maths sur toutes les académies, la réforme n'a pas "réglé" le problème ?
Dans mon département, plusieurs postes supprimés, un jeune collègue, agrégé donc plus de points pour le lycée, est sur deux établissements depuis deux ans, collège et lycée, et LP l'année prochaine chez nous sinon potentiellement sur trois établissements.
Personnellement, "j'utilise" beaucoup les mathématiques dans mes matières mais je n'ai pas le recul et les connaissances d'un vrai professeur de maths. Je pense que ça passe car j'enseigne en BTS avec une optique Entreprise (de plus, pas de cours de maths dans le référentiel) mais je demande régulièrement à ma collègue de maths comment elle explique certains concepts.
Dans mon département, plusieurs postes supprimés, un jeune collègue, agrégé donc plus de points pour le lycée, est sur deux établissements depuis deux ans, collège et lycée, et LP l'année prochaine chez nous sinon potentiellement sur trois établissements.
Personnellement, "j'utilise" beaucoup les mathématiques dans mes matières mais je n'ai pas le recul et les connaissances d'un vrai professeur de maths. Je pense que ça passe car j'enseigne en BTS avec une optique Entreprise (de plus, pas de cours de maths dans le référentiel) mais je demande régulièrement à ma collègue de maths comment elle explique certains concepts.
- choup78Habitué du forum
Pour ma part, je suis diplômée en chimie et quand j'ai commencé comme contractuelle j'ai fait des remplacements en maths (je n'en trouvais pas dans ma matière, maintenant il y a également pénurie chez nous)... Je ne m'en suis pas trop mal sortie en collège mais je n'aurais pas été en lycée où les concepts derrière les notions et bien je ne sais pas trop les expliquer (ou plus, j'ai quand même fait des maths pdt mon DEUG).
Et honnêtement tout le côté expérimental de ma matière me manquait trop aussi...
Et honnêtement tout le côté expérimental de ma matière me manquait trop aussi...
- Pat BÉrudit
Personnellement, je suis ingénieur de formation, j'ai fait une prépa solide et continué un peu de maths en école d'ingé, j'ai réussi le CAPES sans souci il y a 20 ans, et l'agreg interne nettement moins haut la main il y a 4 ans (la vieillerie, ça atteint bien les neurones je trouve...). Et ce dernier concours, je l'ai préparé en partie parce que je ressentais le besoin de me remettre au niveau avant de me retrouver au lycée après 16-17 ans de collège... (et en partie pour alléger mon service... le salaire venant en troisième position).
Tout ça pour dire que je considère qu'il faut un bon niveau dans la matière qu'on enseigne.
Concrètement, je me sens à l'aise, sûre de moi, j'ai du recul, lorsque j'enseigne des choses que j'ai moi-même apprise disons jusqu'en fin de première année de prépa. Je suis nettement moins à l'aise pour enseigner des choses que j'ai apprise en fin de cursus, pour lesquelles j'ai moins de recul et que je maitrise moins. Et je ne me sens pas à l'aise lorsque j'enseigne des choses que j'ai apprises sur le tas (python, théorie des graphes, statistiques, probabilités notamment probas continues : l'approche bac+3 que j'ai pu avoir n'est clairement pas la même qu'en lycée, et je n'ai jamais eu une vraie maitrise du sujet).
Donc, oui, à en juger par mon ressenti, c'est quand même extrêmement préférable d'avoir un bon niveau dans le domaine qu'on enseigne. Cela permet d'avoir le recul pour savoir sur quel points il est primordial d'insister, de connaître et comprendre plusieurs façons de raisonner (ne pas dire aux élèves que leur raisonnement ne convient pas, juste parce qu'il est différent de celui du corrigé : être capable de comprendre et évaluer un raisonnement original et inhabituel nécessite d'avoir un bon recul), de faire facilement des ponts entre différents points du programme, de connaître aussi des exemples d'application concrète pour élargir un peu le sujet et donner des indications aux élèves sur "ça sert à quoi?"
Après, c'est certainement moins flagrant en collège qu'en lycée : quelqu'un qui a bac+2 en maths maitrise sans doute les notions du collège. Pas celles du lycée.
Mais je crains qu'en enseignant qui ne soit pas réellement mathématicien dans l'âme ne réduise l'enseignement à une succession de techniques à maîtriser, sans réussir à faire passer l'essentiel : la qualité et la rigueur du raisonnement, et la compréhension des notions sous-jacentes.
Tout ça pour dire que je considère qu'il faut un bon niveau dans la matière qu'on enseigne.
Concrètement, je me sens à l'aise, sûre de moi, j'ai du recul, lorsque j'enseigne des choses que j'ai moi-même apprise disons jusqu'en fin de première année de prépa. Je suis nettement moins à l'aise pour enseigner des choses que j'ai apprise en fin de cursus, pour lesquelles j'ai moins de recul et que je maitrise moins. Et je ne me sens pas à l'aise lorsque j'enseigne des choses que j'ai apprises sur le tas (python, théorie des graphes, statistiques, probabilités notamment probas continues : l'approche bac+3 que j'ai pu avoir n'est clairement pas la même qu'en lycée, et je n'ai jamais eu une vraie maitrise du sujet).
Donc, oui, à en juger par mon ressenti, c'est quand même extrêmement préférable d'avoir un bon niveau dans le domaine qu'on enseigne. Cela permet d'avoir le recul pour savoir sur quel points il est primordial d'insister, de connaître et comprendre plusieurs façons de raisonner (ne pas dire aux élèves que leur raisonnement ne convient pas, juste parce qu'il est différent de celui du corrigé : être capable de comprendre et évaluer un raisonnement original et inhabituel nécessite d'avoir un bon recul), de faire facilement des ponts entre différents points du programme, de connaître aussi des exemples d'application concrète pour élargir un peu le sujet et donner des indications aux élèves sur "ça sert à quoi?"
Après, c'est certainement moins flagrant en collège qu'en lycée : quelqu'un qui a bac+2 en maths maitrise sans doute les notions du collège. Pas celles du lycée.
Mais je crains qu'en enseignant qui ne soit pas réellement mathématicien dans l'âme ne réduise l'enseignement à une succession de techniques à maîtriser, sans réussir à faire passer l'essentiel : la qualité et la rigueur du raisonnement, et la compréhension des notions sous-jacentes.
- cassiopellaNiveau 9
@RaptorWill,
Oui, quand on a étudié à la fac d'économie en France, on n'a qu'une vision utilitariste. Oui, pas de preuves, pas de démonstration. Oui un manque de rigueur. Mais cela se rattrape, si on est bon en maths et si la licence et le master avaient beaucoup de cours de maths. J'ai fait un M1 d'économie appliquée. Sur 15 cours seuls 3 cours n'était pas les cours de maths ou les cours basés sur maths : (anglais S1, anglais S2 et le cours sur la BCE). C'est à la fac française que j'ai compris l'utilité des maths, j'ai entrevu la beauté et je me suis intéressée au point de vouloir les enseigner. Tout n'est pas à jeter.
Et... c'est à la fac d'économie que j'ai eu la discussion sur la géométrie tropicale et si elle peut nous être utile.
Nos profiles non scientifiques ont un certain avantage : il est beaucoup plus facile de travailler avec les élèves moyens ou faibles. On a croisé ces profiles à la fac, on saisi un peu mieux leurs problèmes. Par ailleurs on ne classe pas les élèves en matheux et non matheux. C'est aussi un avantage.
Tu as aussi des économistes qui ont passé par la prépa et ont vu cette partie de maths. Ils ont aimé cela.
C'est-à-dire? Pourrais tu donner un exemple, parce que je ne comprends pas.Le problème de ces gens (ingénieurs, étudiants en école de commerce ou d'économie (même si il y a une différence de l'ordre d'une feuille de papier entre les deux derniers) ont une très mauvaise vision des mathématiques et cela se répercute dans leur enseignement.
As tu eu l'occasion de travailler avec des mathématiciens étranger? Les français ont une certaine vision de maths suite au mouvement Bourbalki. Cela a beaucoup marqué l'enseignement français des maths au collège, lycée et dans l'enseignement supérieur. Mais si tu sort ce genre de triade à un mathématicien étranger, tu risque d'avoir une grosse surprise. Il y a des médailles Fields qui considèrent que les maths ne sont qu'un outil et ne sont rien sans application!Durant leurs études, outre que contrairement à quelqu'un qui a fait un minimum de BAC+3 en maths fonda ils n'ont pas forcément un très bon niveau en maths, ils n'ont que la vision utilitariste des maths, ils n'envisagent les mathématiques que comme un outil (pour l'économie la plupart du temps)
Oui, quand on a étudié à la fac d'économie en France, on n'a qu'une vision utilitariste. Oui, pas de preuves, pas de démonstration. Oui un manque de rigueur. Mais cela se rattrape, si on est bon en maths et si la licence et le master avaient beaucoup de cours de maths. J'ai fait un M1 d'économie appliquée. Sur 15 cours seuls 3 cours n'était pas les cours de maths ou les cours basés sur maths : (anglais S1, anglais S2 et le cours sur la BCE). C'est à la fac française que j'ai compris l'utilité des maths, j'ai entrevu la beauté et je me suis intéressée au point de vouloir les enseigner. Tout n'est pas à jeter.
Et... c'est à la fac d'économie que j'ai eu la discussion sur la géométrie tropicale et si elle peut nous être utile.
Nos profiles non scientifiques ont un certain avantage : il est beaucoup plus facile de travailler avec les élèves moyens ou faibles. On a croisé ces profiles à la fac, on saisi un peu mieux leurs problèmes. Par ailleurs on ne classe pas les élèves en matheux et non matheux. C'est aussi un avantage.
Je trouve que c'est une bonne question. J'ai le poster CNRS toujours sous la main.ca se ressent ensuite dans l'attitude des élèves: Monsieur, à quoi ca sert les maths, à quoi ca sert les vecteurs, etc ?
Cela dépens beaucoup de la formation. Pour moi c'est le cas depuis la classe de 4e. En Russie en 4e le cours de maths est séparé en deux cours: l'algèbre et la géométrie. La géométrie euclidienne n'est juste un prétexte pour apprendre les vraies maths et former la logique. Cela ressemble aux cours de maths en prépa et on peut dire même qu'il y a des colles. La version française du théorème de Thalès n'est qu'un exercice en 3e et il faut démontrer ce théorème seul, sans aucune aide du professeur!Ils n'envisagent pas les maths comme un moyen d'atteindre le Vrai et de former la logique des élèves.
Tu as aussi des économistes qui ont passé par la prépa et ont vu cette partie de maths. Ils ont aimé cela.
Heu... tu sais je connais un BAC+5 en maths qui m'a affirmé que certaines choses ne se démontrent pas en maths "comme par exemple la somme des angles dans un triangle". Tu veux que je généralise cet exemple?Je me souviens d'une collègue en INSPE qui, quand on lui à demander de justifier l'utilisation des maths devant un public fictif d'élèves, sa réponse a été:
"Ca pourra vous être utile si plus tard vous voulez faire vos comptes dans votre entreprise".
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Moi et l'orthographe, nous ne sommes pas amis. Je corrige les erreurs dès que je les vois. Je m'excuse pour celles que je ne vois pas...
- PiwiNiveau 2
Je te rejoins pat B sur tous tes arguments, j ai le même cursus(sauf l'agrég où je plafonne à l admissibilité) c'est peut être pour cela. Je rajouterai condition sans doute nécessaire mais sûrement pas suffisante !
- cassiopellaNiveau 9
C'était ma situation en 2018, on est en 2021 Je suis contractuelle depuis 2 ans au collège (6e, 5e et 4e). Mes positions n'ont pas changé. Le "tu verras, c'est très différent" et autre vos blabla ne se sont pas réalisés.Cleroli a écrit:Cassiopella, si je ne me trompe pas, tu enseignes les maths en licence de Sciences éco.
Ma première chargée de TD a un BAC+5 éco, un an de thèse et plus de 10 ans d'expérience comme la prof de maths en Suisse (il y a une formation obligatoire d'un an ou deux ans). Puis elle a commencé à enseigner au lycée. Pas de difficulté. Et je la trouvé bien meilleur que ma deuxième chargé de TD, physicienne BAC+8 et prof de PH au lycée.J'ai côtoyé des contractuels avec un cursus d'Eco gestion qui faisaient des remplacements en math (lycée), ce n'était pas probant malgré tout leur bonne volonté.
Moi, j'évite pour le moment le lycée. Les classes de 1ère et Tale m'ont font peur. Ces deux années très importants pour la suite. Je ne suis pas encore prête pour préparer les élèves à la prépa MPSI et cie. Et je n'aime pas lycée, parce qu'on court auprès des lacunes des élèves, le rythmes est infernale et aucune possibilité d'aider les élèves en difficulté. Il n'est plus possible de s'améliorer.
Moi, je suis bonne sur ces choses là, parce que c'était le cœur de ma formation. Et j'exige une médailles d'or en pédagogie parce que à l'époque j'ai réussi à expliquer le biais et comment démontrer que l'estimateur est sans biais à mes étudiants bien paummés en maths et calcul littéralfff a écrit: Et je ne me sens pas à l'aise lorsque j'enseigne des choses que j'ai apprises sur le tas (python, théorie des graphes, statistiques, probabilités notamment probas continues : l'approche bac+3 que j'ai pu avoir n'est clairement pas la même qu'en lycée, et je n'ai jamais eu une vraie maitrise du sujet).
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Moi et l'orthographe, nous ne sommes pas amis. Je corrige les erreurs dès que je les vois. Je m'excuse pour celles que je ne vois pas...
- Floria ToscaNiveau 5
cassiopella a écrit:
Moi, je suis bonne sur ces choses là, parce que c'était le cœur de ma formation. Et j'exige une médailles d'or en pédagogie parce que à l'époque j'ai réussi à expliquer le biais et comment démontrer que l'estimateur est sans biais à mes étudiants bien pommés en maths et calcul littéral
Paumés.
- tAoKHabitué du forum
Cleroli a écrit:Après, comme l'a dit récemment l'IPR à un contractuel qui bosse avec moi et qui s'inquiétait parce qu'il ne se sentait pas compétent : "entre vous et rien, le choix est vite fait".
On touche le cœur du problème. Je l'ai vécu l'an dernier.
J'étais censé passer un entretien pour un remplacement dans un établissement privé hors contrat.
En à peine 2 minutes, j'ai compris que j'étais le seul candidat, le prof que je devais remplacer avait planté en novembre (2019), et l'école cherchait en urgence un prof pour assurer les maths et les sciences.
J'ai été honnête d'entrée de jeu sur ma non-capacité à enseigner les sciences, que mes savoirs se limitaient à mes souvenirs de terminale S (il y a plus de 15 ans !).
Cela n'a pas posé souci de recrutement, j'ai enseigné les sciences entre novembre et le confinement, avec le sentiment d'avoir été un imposteur, mais j'avais prévenu, hein ! Au final il n'y a pas vraiment eu d'entretien, on voulait juste savoir quand je pouvais embrayer.
Bref, avec une telle pénurie de candidats, il est certain qu'il existe plein d'exemples de profs qui ne tiennent pas la route.
- Thalia de GMédiateur
Cassiopella a bien dit qu'elle n'était pas native. Si les uns et les autres vous amusez à reprendre ses fautes, on n'est pas sortis de l'auberge.
Merci à vous de répondre sur le fond.
Merci à vous de répondre sur le fond.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- BoubouleDoyen
Vous décrivez vos parcours mais vous ne répondez pas vraiment à la question posée.
- Floria ToscaNiveau 5
Thalia de G a écrit:Cassiopella a bien dit qu'elle n'était pas native. Si les uns et les autres vous amusez à reprendre ses fautes, on n'est pas sortis de l'auberge.
Merci à vous de répondre sur le fond.
Je ne m'amuse pas à reprendre ses fautes, et crois avoir compris que Cassiopella souhaitait améliorer son français.
Mais cela ne me dérange pas de ne plus la reprendre.
- Thalia de GMédiateur
Dis-le lui en mp.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Floria ToscaNiveau 5
Thalia de G a écrit:Dis-le lui en mp.
OK. Merci.
- cassiopellaNiveau 9
@Bouboule, ma réponse est oui. Je l'avais déjà dit par le passé. Je préfère un BAC+2 en maths et 2-3 ans d'une vraie formation à l'enseignement des maths. Pas une formation générale, mais comment enseigner les maths.
On parle souvent de la géométrie euclidienne. Pour le moment les profs n'ont pas le niveau parce que la géométrie euclidienne n'est plus au cœur de l'enseignement comme avant les maths modernes. On l'enseigne nulle part. Cela peut être l'objet de la formation post BAC+2, entre autres choses.
On parle souvent de la géométrie euclidienne. Pour le moment les profs n'ont pas le niveau parce que la géométrie euclidienne n'est plus au cœur de l'enseignement comme avant les maths modernes. On l'enseigne nulle part. Cela peut être l'objet de la formation post BAC+2, entre autres choses.
Corrigé, un grand merci.Floria Tosca a écrit:
Paumés.
_________________
Moi et l'orthographe, nous ne sommes pas amis. Je corrige les erreurs dès que je les vois. Je m'excuse pour celles que je ne vois pas...
- tAoKHabitué du forum
Bouboule a écrit:Vous décrivez vos parcours mais vous ne répondez pas vraiment à la question posée.
Si la question est : vaut-il mieux recruter un prof de maths qui n'a pas bac +5 (ou issu d'un autre cursus) ou laisser les élèves sans prof ?
Je ne prétends pas avoir une réponse satisfaisante. Tout n'est pas blanc ou noir, j'ai un bac+3 en mathématiques, j'ai enseigné les maths en tant que contractuel (dans le public, le privé sous contrat, et dans le privé hors contrat) sans avoir l'impression d'être à la rue (sans avoir bac +5). Et finalement j'ai même obtenu le CAPES. Suis-je plus calé en maths qu'il y a 2 ou 3 ans ? Pas vraiment. J'ai davantage d'expérience et de prise de recul sur le métier, certes.
Il y a des enseignants contractuels qui n'ont pas bac +5 mais qui sont très bons, et inversement des bac +5 qui ne sont pas faits pour enseigner.
- ElaïnaDevin
En fait la question n'en est pas vraiment une. On a tous connu, prof ou élève, le contractuel super génial, l'agrégé docteur dans sa matière totalement à la rue, et inversement le contractuel bidon et l'agrégé docteur formidable. Toutes les configurations sont possibles. A titre personnel je pense maintenant faire des cours de géo potables, mais j'ai découvert la géo au moment de passer les concours et en commençant à enseigner au lycée. Je ne pense pourtant pas être une prof indigne.
Idéalement, oui, il faudrait des profs diplômés et recrutés par concours (sanctionnant les connaissances et donnant un statut) partout. Sans blague. Dans la pratique, on colmate les trous.
Idéalement, oui, il faudrait des profs diplômés et recrutés par concours (sanctionnant les connaissances et donnant un statut) partout. Sans blague. Dans la pratique, on colmate les trous.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- postulatNiveau 7
Elaïna a écrit:On a tous connu, prof ou élève, le contractuel super génial, l'agrégé docteur dans sa matière totalement à la rue, et inversement le contractuel bidon et l'agrégé docteur formidable. Toutes les configurations sont possibles.
+1
En 5 ans dans mon lycée qui connaît un gros turn over en maths, j'ai vu passer les quatre cas de figure !
- valleExpert spécialisé
Pour avoir connu d'autres systèmes, je pense que le grand avantage du système scolaire français est précisément le recrutement des enseignants. On peut en effet se plaindre (souvent à raison...) d'une incroyable quantité de dysfonctionnements, mais il faut je pense être conscient du grand trésor qu'est un recrutement
-national, et
-universel (dans ce sens où à peu près n'importe qui peut s'inscrire au concours).
Puis on peut parler du niveau du concours, de la nature des épreuves (poid de l'oral ? du disciplinaire ?, etc.)... Mais "fermer" l'inscription à une liste limitative de formations me paraîtrait pas mal nuisible.
Mais bon, je parle d'une façon très générale, ma discipline n'étant pas les maths.
-national, et
-universel (dans ce sens où à peu près n'importe qui peut s'inscrire au concours).
Puis on peut parler du niveau du concours, de la nature des épreuves (poid de l'oral ? du disciplinaire ?, etc.)... Mais "fermer" l'inscription à une liste limitative de formations me paraîtrait pas mal nuisible.
Mais bon, je parle d'une façon très générale, ma discipline n'étant pas les maths.
- JulienP1985Niveau 4
Je rejoins certaines personnes qui ont constaté que le CAPES de mathématiques (je suis incompétent pour les autres matières pour savoir si le niveau demandé diminue, stagne, ou augmente) a son niveau qui a dégringolé.
Je me connais, et je ne suis pas fait pour enseigner devant une classe. C'est un choix de ma part, de n'avoir jamais tenté le CAPES, mais par curiosité, chaque année je regarde les sujets qui tombent.
Le début du sujet d'analyse sur la série de terme générale 1/k m'a doucement fait rigoler. Un bon élève de Terminale (je précise bien "bon") d'aujourd'hui peut très bien s'en sortir pour au moins (et surement bien plus) tout le début du sujet. Avant, c'était impossible de voir ça.
Je rejoins aussi d'autres personnes qui disent qu'il existe des contractuels très bons, des titulaires très bons aussi, et inversement pour les deux types de personnes concernées.
Je n'ai qu'une modeste Licence de Mathématiques (donc même si je le voulais, je ne pourrais pas passer le CAPES externe à moins de faire un Master, mais je ne le souhaite pas), mais parfois j'hallucine devant le manque de rigueur de certains enseignants (autant contractuels que titulaires, et SURTOUT chez des profs jeunes, qui débutent, même si je ne veux et ne peux pas faire de généralité, je raconte uniquement ce que j'ai vu) car j'ai lu des choses dans les cours de certains de mes élèves qui m'ont grandement surpris. A savoir :
- que lorsque une fonction est dérivable sur un intervalle de R, alors il est équivalent de dire que la fonction est croissante et que le signe de la dérivée est strictement positif (faux : contre exemple la fonction cube). Le mot équivalent me chiffonne beaucoup dans ce cas, et le comble c'est que j'ai vu cette erreur faite non pas par un seul prof, mais par au moins 3 profs différents ! (je crois avoir déja raconté cette anecdote ici). Certains vont me dire que c'est de l'ordre du détail, et que l'on s'en fiche, mais je ne suis pas d'accord avec ça !
- que 1/3 est un nombre irrationnel (oui oui et c'est encore plus grave que le premier point).
- que l'ensemble solution de l'inéquation x^(2.3) <= 5 était l'intervalle ]-oo ; 10^(((log(5))/2.3))] ...
Je m'arrête là.
Pour conclure, il y a de bons profs et de mauvais profs, et ce peu importe le concours ou le non concours justement...
Je me connais, et je ne suis pas fait pour enseigner devant une classe. C'est un choix de ma part, de n'avoir jamais tenté le CAPES, mais par curiosité, chaque année je regarde les sujets qui tombent.
Le début du sujet d'analyse sur la série de terme générale 1/k m'a doucement fait rigoler. Un bon élève de Terminale (je précise bien "bon") d'aujourd'hui peut très bien s'en sortir pour au moins (et surement bien plus) tout le début du sujet. Avant, c'était impossible de voir ça.
Je rejoins aussi d'autres personnes qui disent qu'il existe des contractuels très bons, des titulaires très bons aussi, et inversement pour les deux types de personnes concernées.
Je n'ai qu'une modeste Licence de Mathématiques (donc même si je le voulais, je ne pourrais pas passer le CAPES externe à moins de faire un Master, mais je ne le souhaite pas), mais parfois j'hallucine devant le manque de rigueur de certains enseignants (autant contractuels que titulaires, et SURTOUT chez des profs jeunes, qui débutent, même si je ne veux et ne peux pas faire de généralité, je raconte uniquement ce que j'ai vu) car j'ai lu des choses dans les cours de certains de mes élèves qui m'ont grandement surpris. A savoir :
- que lorsque une fonction est dérivable sur un intervalle de R, alors il est équivalent de dire que la fonction est croissante et que le signe de la dérivée est strictement positif (faux : contre exemple la fonction cube). Le mot équivalent me chiffonne beaucoup dans ce cas, et le comble c'est que j'ai vu cette erreur faite non pas par un seul prof, mais par au moins 3 profs différents ! (je crois avoir déja raconté cette anecdote ici). Certains vont me dire que c'est de l'ordre du détail, et que l'on s'en fiche, mais je ne suis pas d'accord avec ça !
- que 1/3 est un nombre irrationnel (oui oui et c'est encore plus grave que le premier point).
- que l'ensemble solution de l'inéquation x^(2.3) <= 5 était l'intervalle ]-oo ; 10^(((log(5))/2.3))] ...
Je m'arrête là.
Pour conclure, il y a de bons profs et de mauvais profs, et ce peu importe le concours ou le non concours justement...
- User20159Esprit éclairé
JulienP1985 a écrit:Je rejoins certaines personnes qui ont constaté que le CAPES de mathématiques (je suis incompétent pour les autres matières pour savoir si le niveau demandé diminue, stagne, ou augmente) a son niveau qui a dégringolé.
Je me connais, et je ne suis pas fait pour enseigner devant une classe. C'est un choix de ma part, de n'avoir jamais tenté le CAPES, mais par curiosité, chaque année je regarde les sujets qui tombent.
Le début du sujet d'analyse sur la série de terme générale 1/k m'a doucement fait rigoler. Un bon élève de Terminale (je précise bien "bon") d'aujourd'hui peut très bien s'en sortir pour au moins (et surement bien plus) tout le début du sujet. Avant, c'était impossible de voir ça.
Je rejoins aussi d'autres personnes qui disent qu'il existe des contractuels très bons, des titulaires très bons aussi, et inversement pour les deux types de personnes concernées.
Je n'ai qu'une modeste Licence de Mathématiques (donc même si je le voulais, je ne pourrais pas passer le CAPES externe à moins de faire un Master, mais je ne le souhaite pas), mais parfois j'hallucine devant le manque de rigueur de certains enseignants (autant contractuels que titulaires, et SURTOUT chez des profs jeunes, qui débutent, même si je ne veux et ne peux pas faire de généralité, je raconte uniquement ce que j'ai vu) car j'ai lu des choses dans les cours de certains de mes élèves qui m'ont grandement surpris. A savoir :
- que lorsque une fonction est dérivable sur un intervalle de R, alors il est équivalent de dire que la fonction est croissante et que le signe de la dérivée est strictement positif (faux : contre exemple la fonction cube). Le mot équivalent me chiffonne beaucoup dans ce cas, et le comble c'est que j'ai vu cette erreur faite non pas par un seul prof, mais par au moins 3 profs différents ! (je crois avoir déja raconté cette anecdote ici). Certains vont me dire que c'est de l'ordre du détail, et que l'on s'en fiche, mais je ne suis pas d'accord avec ça !
- que 1/3 est un nombre irrationnel (oui oui et c'est encore plus grave que le premier point).
- que l'ensemble solution de l'inéquation x^(2.3) <= 5 était l'intervalle ]-oo ; 10^(((log(5))/2.3))] ...
Je m'arrête là.
Pour conclure, il y a de bons profs et de mauvais profs, et ce peu importe le concours ou le non concours justement...
1 et 2 : T'es prof ou t'es pas prof', faudrait savoir...
3- Celle là je suis sûr de l'avoir déjà entendue....à un comptoir.... , quand ils étaient encore ouverts...
4- Ben non pas peu importe justement....Il se passe quoi ici ? C'est l'offensive ministérielle anti-concours ? Des profs recrutés à la gueule et sans statut, le rêve pour le ministre...
et merci à @valle, de rappeler quelques évidences....
- DeliaEsprit éclairé
Recruter ou non des professeurs de maths qui n'ont pas un BAC+5 en maths ?
Dans le même ordre d'idée :
recruter ou non des gens qui n'ont pas le permis pour conduire des cars scolaires ?
recruter ou non des élève infirmiers pour faire de la chirurgie cardiaque ?
Dans le même ordre d'idée :
recruter ou non des gens qui n'ont pas le permis pour conduire des cars scolaires ?
recruter ou non des élève infirmiers pour faire de la chirurgie cardiaque ?
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- JulienP1985Niveau 4
Pour te répondre Ha@_x, je n'ai jamais passé le Capes par choix comme dit au début de mon précédent message, et tu veux savoir pourquoi surement, non ? Et bien je vais te le dire : pour des serieux problèmes de santé. Si je n'avais pas eu ces problèmes de santé lorsque je suis devenu adulte, j'aurai passé le Capes...
Je donne des cours particuliers pour un organisme de soutien scolaire et en effet, je n'ai aucun statut. Je possède une autre ressource de revenu que ce métier d'enseignant en soutien scolaire, car oui, sans cette autre ressource, je ne pourrai pas vivre dignement. Je ne rentrerai pas plus en détails là dessus, cela concerne ma vie personnelle.
Je ne suis pas à la botte du ministère. Au contraire, je suis contre la plupart des choses qu'il fait, surtout depuis une dizaine d'années.
Que tu me crois ou non pour les erreurs d'autres profs que j'ai évoquées dans mon premier message, j'ai ma conscience pour moi, et je sais ce que j'ai vu. Je ne vois pas pourquoi je mentirais.
Je peux paraitre agacé ou enervé contre ton message, et je m'en excuse, mais tu sembles juger ce que je dis ou ce que je fais sans me connaitre, et ça c'est pas très chouette...
Je donne des cours particuliers pour un organisme de soutien scolaire et en effet, je n'ai aucun statut. Je possède une autre ressource de revenu que ce métier d'enseignant en soutien scolaire, car oui, sans cette autre ressource, je ne pourrai pas vivre dignement. Je ne rentrerai pas plus en détails là dessus, cela concerne ma vie personnelle.
Je ne suis pas à la botte du ministère. Au contraire, je suis contre la plupart des choses qu'il fait, surtout depuis une dizaine d'années.
Que tu me crois ou non pour les erreurs d'autres profs que j'ai évoquées dans mon premier message, j'ai ma conscience pour moi, et je sais ce que j'ai vu. Je ne vois pas pourquoi je mentirais.
Je peux paraitre agacé ou enervé contre ton message, et je m'en excuse, mais tu sembles juger ce que je dis ou ce que je fais sans me connaitre, et ça c'est pas très chouette...
- valleExpert spécialisé
Je dirais plutôt, dans le même ordre d'idées...Delia a écrit:Recruter ou non des professeurs de maths qui n'ont pas un BAC+5 en maths ?
Dans le même ordre d'idée :
recruter ou non des gens qui n'ont pas le permis pour conduire des cars scolaires ?
recruter ou non des élève infirmiers pour faire de la chirurgie cardiaque ?
Conditionner l'inscription au permis pour conduire des cars scolaires à l'exercice du métier de garagiste ?
N'ouvrir les postes de chirurgien cardiaque qu'aux spécialistes formés dans le même hôpital où il y a le poste vacant ?
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