- PHLANiveau 9
Wauquiez, mon dieu...Ahenobarbus a écrit:Balthamos a écrit:Honchamp a écrit:
Sinon, j'ai appris par le nouveau chef d'établissement de mon ancien collège que dans notre département, les collèges étaient en cours de "déclassement", sauf quelques uns.
L'ancien mien passe de catégorie 4 à 3, le collège voisin de 3 à 2, etc.
Ce qui permet, semble-t-il de faire des économies sur les salaires (ou les primes ?) des chefs d'établissement ... Pas de petites économies...
Est-ce comme ça chez vous ?
Est ce que c'est à mettre en lien avec le projet de déclassement des REP (et des économies en lien, aussi bien avec les heures que les primes et IMP) ?Honchamp a écrit:
J'espère qu'elle va se faire laminer électoralement en Auvergne-Rhône-Alpes !
Pour la région, elle ou Wauquiez ....
Wauquiez fait de très bonnes choses à la région.
- BaldredSage
Lefteris a écrit:Effectivement, NVB, Valls, Hollande ont cogné très dur sur l'école (rythmes scolaires, territorialisation , saccage du collège, coups de ciseaux dans les statuts, bi-admissiblité, réforme des capes...). Mais il faut bien se rendre compte que tous ces gens obéissent à la même mouvance, suivent les mêmes idéologies (on a retrouvé les mêmes pédagogistes dans plusieurs ministères) , et qu'à la manoeuvre il y a l'Etat profond, dirigé techniquement et idéologiquement par les doctrines européistes, issues de de l'OCDE, de l' ERT et autres.Ce serait une erreur de croire qu'il y a des oppositions fondamentales, des visions vraiment différentes. Chaque ministre met sa touche, prend plus ou moins de pincettes, mais la même lame de fond emporte la fonction publique, et en premier lieu le ministère le plus "coûteux". Blanquer, chouchou d'un président issu du gouvernement précédent, y va plus franco, il a choisi la dureté, il crée même la terreur, manie la menace et la sanction, mais il est dans la pure continuité de plusieurs gouvernements. Comme le disait avec justesse le Diplo de mai, il s'appuie même sans problème sur les précédents créés par le tandem Valls-NVB qui ont choisi de s'essuyer les pieds sur les enseignants, de les "mater", de les provoquer en permanence (comme le décret signé le lendemain de la seule grosse manif), de jouer sans cesse la carte des parents contre les enseignants, d'opposer les statuts entre eux (on se souvient de l'attaque immonde contre les chaires supérieures, entre autres), les degrés entre eux. Tout ça est en germe depuis fort longtemps je pense, mais ce qui a profondément changé, c'est la capacité de mobilisation et de solidarité des enseignants. Cette digue est rompue, et le recrutement de plus en plus défaillant associé à la précarité ds situations et à l'individualisation ne va pas permettre de reconstruire ça de sitôt.Honchamp a écrit:
Tout à fait d'accord avec vous tous sur JM Blanquer.
Mais le PPCR, c'est Hollande et NVB , non ? Ainsi que la fin de la biadmissibilité ?
J'espère qu'elle va se faire laminer électoralement en Auvergne-Rhône-Alpes !
Sinon, j'ai appris par le nouveau chef d'établissement de mon ancien collège que dans notre département, les collèges étaient en cours de "déclassement", sauf quelques uns.
L'ancien mien passe de catégorie 4 à 3, le collège voisin de 3 à 2, etc.
Ce qui permet, semble-t-il de faire des économies sur les salaires (ou les primes ?) des chefs d'établissement ... Pas de petites économies...
Est-ce comme ça chez vous ?
D'accord avec toi sur la continuité " libérale " des derniers gouvernements. J'éviterai cependant l'expression "état profond" trop connoté Trump et qui file directement vers le stérile "complot" dirigé par... que seuls les vrais "éveillés " perçoivent etc...
- LefterisEsprit sacré
Qu'on l'appelle comme ça (c'est commode , tout le monde comprend) ou autrement, c'est cette réalité qui s'impose pourtant dans les cabinets, où l'on ne change parfois que de têtes, pour des raisons d'ambitions personnelles, de clans, mais pas de direction générale. Et pas que dans l'EN.. mais en ce moment, c'est la cible principale.Baldred a écrit:
D'accord avec toi sur la continuité " libérale " des derniers gouvernements. J'éviterai cependant l'expression "état profond" trop connoté Trump et qui file directement vers le stérile "complot" dirigé par... que seuls les vrais "éveillés " perçoivent etc...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BalthamosDoyen
Baldred a écrit:Lefteris a écrit:Effectivement, NVB, Valls, Hollande ont cogné très dur sur l'école (rythmes scolaires, territorialisation , saccage du collège, coups de ciseaux dans les statuts, bi-admissiblité, réforme des capes...). Mais il faut bien se rendre compte que tous ces gens obéissent à la même mouvance, suivent les mêmes idéologies (on a retrouvé les mêmes pédagogistes dans plusieurs ministères) , et qu'à la manoeuvre il y a l'Etat profond, dirigé techniquement et idéologiquement par les doctrines européistes, issues de de l'OCDE, de l' ERT et autres.Ce serait une erreur de croire qu'il y a des oppositions fondamentales, des visions vraiment différentes. Chaque ministre met sa touche, prend plus ou moins de pincettes, mais la même lame de fond emporte la fonction publique, et en premier lieu le ministère le plus "coûteux". Blanquer, chouchou d'un président issu du gouvernement précédent, y va plus franco, il a choisi la dureté, il crée même la terreur, manie la menace et la sanction, mais il est dans la pure continuité de plusieurs gouvernements. Comme le disait avec justesse le Diplo de mai, il s'appuie même sans problème sur les précédents créés par le tandem Valls-NVB qui ont choisi de s'essuyer les pieds sur les enseignants, de les "mater", de les provoquer en permanence (comme le décret signé le lendemain de la seule grosse manif), de jouer sans cesse la carte des parents contre les enseignants, d'opposer les statuts entre eux (on se souvient de l'attaque immonde contre les chaires supérieures, entre autres), les degrés entre eux. Tout ça est en germe depuis fort longtemps je pense, mais ce qui a profondément changé, c'est la capacité de mobilisation et de solidarité des enseignants. Cette digue est rompue, et le recrutement de plus en plus défaillant associé à la précarité ds situations et à l'individualisation ne va pas permettre de reconstruire ça de sitôt.Honchamp a écrit:
Tout à fait d'accord avec vous tous sur JM Blanquer.
Mais le PPCR, c'est Hollande et NVB , non ? Ainsi que la fin de la biadmissibilité ?
J'espère qu'elle va se faire laminer électoralement en Auvergne-Rhône-Alpes !
Sinon, j'ai appris par le nouveau chef d'établissement de mon ancien collège que dans notre département, les collèges étaient en cours de "déclassement", sauf quelques uns.
L'ancien mien passe de catégorie 4 à 3, le collège voisin de 3 à 2, etc.
Ce qui permet, semble-t-il de faire des économies sur les salaires (ou les primes ?) des chefs d'établissement ... Pas de petites économies...
Est-ce comme ça chez vous ?
D'accord avec toi sur la continuité " libérale " des derniers gouvernements. J'éviterai cependant l'expression "état profond" trop connoté Trump et qui file directement vers le stérile "complot" dirigé par... que seuls les vrais "éveillés " perçoivent etc...
Je suis entièrement d'accord avec ce commentaire.
La sape du service public d'éducation a commencé il y a bien longtemps et s'est poursuivie avec une continuité déconcertante.
Mais l'interprétation qu'induit "l'état profond" ou " les doctrines européistes" me gênent.
Je ne crois absolument pas à cet "état profond" qui dirige la France ou autres pays, malgré (ou contre) les politiques.
Des politiques néolibérales font une politique néolibérale appliquée à l'éducation et à la fonction publique.
- BaldredSage
Pardon d'insister mais non justement, les mots ont un/des sens et des connotations et tu es quelqu'un qui les connait très bien : cela donne une responsabilité. La réalité n'a pas besoin de mots commodes mais de mots justes.Lefteris a écrit:Qu'on l'appelle comme ça (c'est commode , tout le monde comprend) ou autrement, c'est cette réalité qui s'impose pourtant dans les cabinets, où l'on ne change parfois que de têtes, pour des raisons d'ambitions personnelles, de clans, mais pas de direction générale. Et pas que dans l'EN.. mais en ce moment, c'est la cible principale.Baldred a écrit:
D'accord avec toi sur la continuité " libérale " des derniers gouvernements. J'éviterai cependant l'expression "état profond" trop connoté Trump et qui file directement vers le stérile "complot" dirigé par... que seuls les vrais "éveillés " perçoivent etc...
- RendashBon génie
Ahenobarbus a écrit:Balthamos a écrit:Honchamp a écrit:
Sinon, j'ai appris par le nouveau chef d'établissement de mon ancien collège que dans notre département, les collèges étaient en cours de "déclassement", sauf quelques uns.
L'ancien mien passe de catégorie 4 à 3, le collège voisin de 3 à 2, etc.
Ce qui permet, semble-t-il de faire des économies sur les salaires (ou les primes ?) des chefs d'établissement ... Pas de petites économies...
Est-ce comme ça chez vous ?
Est ce que c'est à mettre en lien avec le projet de déclassement des REP (et des économies en lien, aussi bien avec les heures que les primes et IMP) ?Honchamp a écrit:
J'espère qu'elle va se faire laminer électoralement en Auvergne-Rhône-Alpes !
Pour la région, elle ou Wauquiez ....
Wauquiez fait de très bonnes choses à la région.
Faut le dire vite.
Et sans rougir.
Nizab a écrit:"Peu arrivent à le voir". Peu veulent le voir, peu prennent la peine d'informer ou de s'informer.
En effet, le monsieur n'avance pas masqué, il a mis par écrit son "système" dans des objets merveilleux appelés "livres". Il suffisait de les lire.
Souvenirs de mon précédent collège, au moment de la nomination dudit Blanquer. J'en parlais aux collègues, pour les avertir.
... « nan, mais toi tu dramatises toujours, aussi »
J'ai eu l'occasion de balancer un ou deux « je vous l'avais bien dit », depuis.
Mais, bon, y'a Bayrou (heureusement )
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- LefterisEsprit sacré
Balthamos a écrit:
Je suis entièrement d'accord avec ce commentaire.
La sape du service public d'éducation a commencé il y a bien longtemps et s'est poursuivie avec une continuité déconcertante.
Mais l'interprétation qu'induit "l'état profond" ou " les doctrines européistes" me gênent.
Je ne crois absolument pas à cet "état profond" qui dirige la France ou autres pays, malgré (ou contre) les politiques.
Des politiques néolibérales font une politique néolibérale appliquée à l'éducation et à la fonction publique.
Si des mots effarouchent, disons que tous les gens qui se suivent et se cooptent plus ou moins dans les cabinets sont dans le même moule, ont le même système de pensée, et vont dans le même sens. Quant à l'européisme, je ne vois pas trop comment on peut encore le nier, après le processus de Lisbonne, la Table ronde des entrepreneurs, le calque des idées de l'OCDE, et désormais la commission de Bruxelles qui "travaille" directement avec le ministère des comptes et de l'Action publique (on note l'effacement des termes de fonction publique). Il n'y a aucun complot, mais une politique délibérée, avançant, détruisant notre système à coups de "réformes" , "d'agilité", de "management".Baldred a écrit:
Pardon d'insister mais non justement, les mots ont un/des sens et des connotations et tu es quelqu'un qui les connait très bien : cela donne une responsabilité. La réalité n'a pas besoin de mots commodes mais de mots justes.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RVNiveau 1
État profond c'est quand même un terme popularisé par Trump...
- Ajonc35Sage
Le démantèlement du service public de l'enseignement ( et d'autres aussi) ne date pas d'aujourd'hui, c'est un processus continu depuis 10-12 ans et cela se voit aussi dans les directions. Pour moi les deux dernières sont représentatives de ce processus. C'est de plus en plus " marche ou crève", et quand il y a un problème ce sont les petites mains qui paient, souffrent. Je constate aussi que cela pèse davantage sur les jeunes enseignants, je dis bien les jeunes c'est à dire ceux qui n'ont pas exercé un autre métier avant ou tout du moins pas assez longtemps et cela se remarque sur leurs absences plus ou moins longues ( burn out, fatigue extrême) ou fréquentes. Sont -ils plus fragiles? Je ne le pense pas, mais ma direction actuelle n'est pas des plus humaines ni des plus aidantes. Elle vient d'ailleurs de participer à une formation en management ( par visio, car évidemment mettre 15 ou 20 adultes dans une même salle , même très grande, c'est "dangereux", tandis que dans notre lep, les élèves s'entassent à 27 dans une classe pour 20 , en tant normal).
Les nombreuses tergiversations des ministères depuis plus d'un an, nous sont imputées entre " vous ne savez pas" et " vous ne nous avez pas dit ça la semaine dernière ", sans compter bien d'autres âneries qu'il a fallu faire remonter. Le service existe mais pas le service au public et si les petites mains ne faisaient que ce pourquoi elles sont payées, cela ne fonctionnerait pas du tout ( et tour le monde, les avs, les aesh .... jusqu'aux Directions).
Les nombreuses tergiversations des ministères depuis plus d'un an, nous sont imputées entre " vous ne savez pas" et " vous ne nous avez pas dit ça la semaine dernière ", sans compter bien d'autres âneries qu'il a fallu faire remonter. Le service existe mais pas le service au public et si les petites mains ne faisaient que ce pourquoi elles sont payées, cela ne fonctionnerait pas du tout ( et tour le monde, les avs, les aesh .... jusqu'aux Directions).
- LokomazoutNiveau 9
RV a écrit:État profond c'est quand même un terme popularisé par Trump...
OK, Trump était dans l'outrance. Mais lui au moins ne tr
De ce côté-ci de l'Atlantique, sous couvert de belles formules - au hasard, "école de la confiance"... - c'est tout le contraire qui est mis en oeuvre,
du Trump Canada Dry !
- Clecle78Bon génie
En 1992 une de mes collègues qui était présidente du Snalc et connaissait pas mal de monde dans les milieux politiques m'avait exactement prédit l'évolution du métier. Tout y était. Je voulais à tout prix penser qu'elle se trompait ....Ajonc35 a écrit:Le démantèlement du service public de l'enseignement ( et d'autres aussi) ne date pas d'aujourd'hui, c'est un processus continu depuis 10-12 ans et cela se voit aussi dans les directions. Pour moi les deux dernières sont représentatives de ce processus. C'est de plus en plus " marche ou crève", et quand il y a un problème ce sont les petites mains qui paient, souffrent. Je constate aussi que cela pèse davantage sur les jeunes enseignants, je dis bien les jeunes c'est à dire ceux qui n'ont pas exercé un autre métier avant ou tout du moins pas assez longtemps et cela se remarque sur leurs absences plus ou moins longues ( burn out, fatigue extrême) ou fréquentes. Sont -ils plus fragiles? Je ne le pense pas, mais ma direction actuelle n'est pas des plus humaines ni des plus aidantes. Elle vient d'ailleurs de participer à une formation en management ( par visio, car évidemment mettre 15 ou 20 adultes dans une même salle , même très grande, c'est "dangereux", tandis que dans notre lep, les élèves s'entassent à 27 dans une classe pour 20 , en tant normal).
Les nombreuses tergiversations des ministères depuis plus d'un an, nous sont imputées entre " vous ne savez pas" et " vous ne nous avez pas dit ça la semaine dernière ", sans compter bien d'autres âneries qu'il a fallu faire remonter. Le service existe mais pas le service au public et si les petites mains ne faisaient que ce pourquoi elles sont payées, cela ne fonctionnerait pas du tout ( et tour le monde, les avs, les aesh .... jusqu'aux Directions).
- gnafron2004Grand sage
Elle ne t'as pas dit pour les 20 prochaines? Je voudrais savoir à quel stade je vais faire une dépression...
- Ajonc35Sage
Je pense que, personnellement, je ne l'avais pas vu avant 2007 - 2008 car j'ai eu jusque cette date, une direction soucieuse de tous, mais tellement soucieuse que c'est elle qui a craqué. ( retraite anticipée ).Clecle78 a écrit:En 1992 une de mes collègues qui était présidente du Snalc et connaissait pas mal de monde dans les milieux politiques m'avait exactement prédit l'évolution du métier. Tout y était. Je voulais à tout prix penser qu'elle se trompait ....Ajonc35 a écrit:Le démantèlement du service public de l'enseignement ( et d'autres aussi) ne date pas d'aujourd'hui, c'est un processus continu depuis 10-12 ans et cela se voit aussi dans les directions. Pour moi les deux dernières sont représentatives de ce processus. C'est de plus en plus " marche ou crève", et quand il y a un problème ce sont les petites mains qui paient, souffrent. Je constate aussi que cela pèse davantage sur les jeunes enseignants, je dis bien les jeunes c'est à dire ceux qui n'ont pas exercé un autre métier avant ou tout du moins pas assez longtemps et cela se remarque sur leurs absences plus ou moins longues ( burn out, fatigue extrême) ou fréquentes. Sont -ils plus fragiles? Je ne le pense pas, mais ma direction actuelle n'est pas des plus humaines ni des plus aidantes. Elle vient d'ailleurs de participer à une formation en management ( par visio, car évidemment mettre 15 ou 20 adultes dans une même salle , même très grande, c'est "dangereux", tandis que dans notre lep, les élèves s'entassent à 27 dans une classe pour 20 , en tant normal).
Les nombreuses tergiversations des ministères depuis plus d'un an, nous sont imputées entre " vous ne savez pas" et " vous ne nous avez pas dit ça la semaine dernière ", sans compter bien d'autres âneries qu'il a fallu faire remonter. Le service existe mais pas le service au public et si les petites mains ne faisaient que ce pourquoi elles sont payées, cela ne fonctionnerait pas du tout ( et tour le monde, les avs, les aesh .... jusqu'aux Directions).
- Clecle78Bon génie
Cette collègue doit avoir 90 ans si elle est toujours vivante ... Je me rappelle encore de ses mots " Nous allons vers une destruction de notre statut et une transformation radicale de notre métier" Il y a 30 ans ! Tout était dans les cartons déjà.
- Ajonc35Sage
Avant tu auras fait un burn out! ( tout aussi destructeur). En lisant le fil sur les stagiaires et les autres fils concernant notre métier et nos conditions de travail, je crois que l'EN et le MAAF ont trouvé le moyen de se débarasser de bien des gens. C'est un super métier car enseigner, faire apprendre c'est formidable mais de moins en moins et dans des conditions de plus en plus difficiles ( ce n'est pas propre à l'enseignement, c'est tendance, tous secteurs confondus), avec peu de moyens et des injonctions nombreuses qui de plus n'améliorent en rien notre enseignement voire pire le vide de son sens. Le MAAF qui a été novateur dans bien des domaines, copie désormais le MEN et nous rendons un moins bon service aux élèves.gnafron2004 a écrit:Elle ne t'as pas dit pour les 20 prochaines? Je voudrais savoir à quel stade je vais faire une dépression...
Je pense aussi aux formations qui, pendant longtemps, m'ont apporté un vrai plus. Désormais vides, creuses, rares - en plus pour mon cas, imposées - et depuis un an, après 17 heures c'est à dire en dehors de mon temps de service. En fin de carrière, j'ai laissé tomber mais je ne m'en satisfais pas. " On a toute la vie pour apprendre", ces dernieres années, ce n'est pas mon employeur qui m' a aidée. ( Mes collègues en bts ne savent pas où ils vont avec la nouvelle réforme qu'ils devront mettre en place en septembre et se sentent très seuls)
- gauvain31Empereur
Clecle78 a écrit:Cette collègue doit avoir 90 ans si elle est toujours vivante ... Je me rappelle encore de ses mots " Nous allons vers une destruction de notre statut et une transformation radicale de notre métier" Il y a 30 ans ! Tout était dans les cartons déjà.
Pour aller dans ton en sens; en 2008, une collègue PLP ex-France Telecom reconvertie professeure nous avait prévenue lors d'une réunion de fin d'année. "Ce qui s'est passé à France Telecom arrivera dans l'EN si on ne fait pas attention. A l'époque je trouvais l'avertissement curieux car je n'imaginais pas encore comment comment cela pouvait se faire. Avec la réforme Châtel deux ans plus tard, j'ai eu le déclic.
La profession en France mourra de la passivité, l'indifférence, lé déni et l'absence de curiosité sur leur propre métier de la majorité des collègues. Certains savent à peine ce que doit être un statut.
Je ne vois pas comment on peut renverser la vapeur. Le drame de Samuel Paty a été pour moi un révélateur. Voici un professeur assassiné par décapitation au nom d'un fanatisme religieux. Je pense qu'il y a 20 ans ce drame aurait fait concorde et soudé l'ensemble du corps enseignant/Chef d'établissement. Ce n'est pas ce qui s'est passé. On a critiqué, relativisé à toutes les échelles du monde éducatif : si on n'est pas capable de s’entendre sur l'essentiel,
, alors on ne peut s'entendre sur rien. C'est ce tuera ce métier qui ne donne plus envie qu'on le défende. Je n'ai pas vu/lu lors de ce drame un métier intellectuel de catégorie A, mais un petit métier d'employés de catégorie B: le déclassement salarial s'est accompagné d'un déclassement intellectuel. Pas pour tous heureusement, mais c'est une évolution dangereuse qui est le fruit d'une volonté politique de plusieurs décennies.
Les sondages montrant que pour les prochaines échéances électorales la majorité des enseignants voteront pour le prolongement de cette politique me confirment dans cette idée.
- HonchampDoyen
Lefteris a écrit:Qu'on l'appelle comme ça (c'est commode , tout le monde comprend) ou autrement, c'est cette réalité qui s'impose pourtant dans les cabinets, où l'on ne change parfois que de têtes, pour des raisons d'ambitions personnelles, de clans, mais pas de direction générale. Et pas que dans l'EN.. mais en ce moment, c'est la cible principale.Baldred a écrit:
D'accord avec toi sur la continuité " libérale " des derniers gouvernements. J'éviterai cependant l'expression "état profond" trop connoté Trump et qui file directement vers le stérile "complot" dirigé par... que seuls les vrais "éveillés " perçoivent etc...
Pour ma part, je parle de technostructure.
Mais ça n'est pas forcément la même chose.
Ex : les compétences/les notes. Blanquer ne donne pas l'impression de faire un cheval de bataille des compétences, pas une priorité pour lui me semble -t-il ?
Et bien ici, il y a toujours des principaux et des adjoints qui veulent supprimer les notes là où elles existent encore.
Cas des nouveaux chefs de mon ex-collège.
L'an passé, c'était le dada de l'adjointe, fraîche émoulue de l'école des chefs.
Bon, les collègues ont bien résisté (pas à l'unanimité, mais une majorité est attachées aux notes, et sur ce thème-là, prête à guerroyer). Les chefs ont abandonné.
Mais je me demande bien ce qui motive les chefs : pas la politique du ministère, mais certainement celle du DASEN, ou pire, leurs propres convictions...
Bref, si ce n'est pas le ministre qui y pousse, il y a encore suffisamment de cadres intermédiaires pour appliquer cette politique sans remise en cause.
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- LefterisEsprit sacré
Et elle avait raison. Dans les années 80, il y avait déjà une offensive pour transformer les enseignants en animateurs, les pédagos sévissaient. Mais le corps enseignant tenait bon. Les années 90 ont vu un tournant dans la perception du métier. Il y a une thèse très intéressante, que j'ai lue ,et qui avait été indiquée par un néo : Mettre l'élève et le management au coeur du système de S. Aesbischer. Des foules de faits très étayés, montrent avec le recul comment où conceptions de la technostructure voulaient amener l'école. Avec en cascade l'inévitable attaque contre les disciplines et les statuts. Les années 2000 ont vu le décrochage des enseignants, et les années 2010 les attaques frontales et brutales : saignée dans les effectifs, dénigrement organisé (ça semblait s'être calmé depuis Allègre) des enseignants, des disciplines, réformes sur réformes, des programmes aux concours en passant par les examens nationaux. Les années 2020 seront celle de l'agonie.Clecle78 a écrit:
En 1992 une de mes collègues qui était présidente du Snalc et connaissait pas mal de monde dans les milieux politiques m'avait exactement prédit l'évolution du métier. Tout y était. Je voulais à tout prix penser qu'elle se trompait ....
Je suis d'accord,gauvain31 a écrit: La profession en France mourra de la passivité, l'indifférence, lé déni et l'absence de curiosité sur leur propre métier de la majorité des collègues. Certains savent à peine ce que doit être un statut.
Je ne vois pas comment on peut renverser la vapeur. Le drame de Samuel Paty a été pour moi un révélateur. Voici un professeur assassiné par décapitation au nom d'un fanatisme religieux. Je pense qu'il y a 20 ans ce drame aurait fait concorde et soudé l'ensemble du corps enseignant/Chef d'établissement. Ce n'est pas ce qui s'est passé. On a critiqué, relativisé à toutes les échelles du monde éducatif : si on n'est pas capable de s’entendre sur l'essentiel, , alors on ne peut s'entendre sur rien. C'est ce tuera ce métier qui ne donne plus envie qu'on le défende. Je n'ai pas vu/lu lors de ce drame un métier intellectuel de catégorie A, mais un petit métier d'employés de catégorie B: le déclassement salarial s'est accompagné d'un déclassement intellectuel. Pas pour tous heureusement, mais c'est une évolution dangereuse qui est le fruit d'une volonté politique de plusieurs décennies.
Les sondages montrant que pour les prochaines échéances électorales la majorité des enseignants voteront pour le prolongement de cette politique me confirment dans cette idée. [/quote]
Ce constat n'est pas la moindre des déceptions de ce métier, il y a vraiment une veulerie difficile à supporter.
Ne crois pas ça, l'offensive continue. Chez nous la digue va être rompue, des collègues ont accepté de faire entrer les compétences en 6e. On dépêche des larbins de l'inspection -des enseignants qui ont flairé le filon- pour venir faire des cours sur les compétences dans des formations locales.Honchamp a écrit: Ex : les compétences/les notes. Blanquer ne donne pas l'impression de faire un cheval de bataille des compétences, pas une priorité pour lui me semble -t-il ?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BalthamosDoyen
gauvain31 a écrit:
Les sondages montrant que pour les prochaines échéances électorales la majorité des enseignants voteront pour le prolongement de cette politique me confirment dans cette idée.
Je pense que c'est un problème effectivement, cette division des enseignants qui ne forment plus un corps, plus une corporation, qui se retrouvent avec différentes visions du métier et de la fonction, de notre rôle.
La division est déjà là, il n'y a qu'à voir à chaque mobilisation, entre ceux qui ne sont pas d'accord avec les revendications (il en manque, il y en a trop, pas assez ci, pas assez ca), ou sur le mode d'action (trop dur, pas assez dur, etc.).
Je milite pour la fin de cette politique libérale appliquée à l'éducation, et la prise en compte de l'éducation comme elle devrait être, importante et au centre de la société. Mais je m'opposerai autant que possible à la peste brune.
- BaldredSage
gauvain31 a écrit:
Les sondages montrant que pour les prochaines échéances électorales la majorité des enseignants voteront pour le prolongement de cette politique me confirment dans cette idée.
Non, tu fais un raccourci qui ne mène nulle part. La majorité des enseignants ne voteront pas pour le prolongement de cette politique, mais contre le RN.
Et ce serait un autre raccourci simplificateur de dire que ça revient au même, il y a simplement une hiérarchie des combats.
Ce n'est assurément pas une situation glorieuse, mais comment protesterons-nous contre l extrême droite quand nous n arrivons même pas à protester contre Blanquer?
- Not a PandaHabitué du forum
Baldred a écrit:gauvain31 a écrit:
Les sondages montrant que pour les prochaines échéances électorales la majorité des enseignants voteront pour le prolongement de cette politique me confirment dans cette idée.
Non, tu fais un raccourci qui ne mène nulle part. La majorité des enseignants ne voteront pas pour le prolongement de cette politique, mais contre le RN.
Et ce serait un autre raccourci simplificateur de dire que ça revient au même, il y a simplement une hiérarchie des combats.
Ce n'est assurément pas une situation glorieuse, mais comment protesterons-nous contre l extrême droite quand nous n arrivons même pas à protester contre Blanquer?
Si on prend le vote enseignant au premier tour en 2017, Macron + PS, on est à 40% (de mémoire, mais je dois pas me tromper de beaucoup). Certes ce n’est pas la majorité absolue, mais tout de même.
PS : en ajoutant Fillon (10%) on passe les 50%.
- BalthamosDoyen
Not a Panda a écrit:
Si on prend le vote enseignant au premier tour en 2017, Macron + PS, on est à 40% (de mémoire, mais je dois pas me tromper de beaucoup). Certes ce n’est pas la majorité absolue, mais tout de même.
PS : en ajoutant Fillon (10%) on passe les 50%.
Déjà je dissocierai Macron et PS dans la réflexion.
Puis le problème de nos métiers (fonction publique), c'est qu'on vote aussi pour notre patron, celui qui aura une influence sur notre métier.
Quels sont les choix à faire ?
Voter pour un candidat qui propose un beau projet pour l'éducation mais une gestion des personnels indigne ?
Un candidat qui propose une revalorisation historique et qui commence par un véritable rattrapage par rapport aux enseignants européens mais un projet néfaste pour l'école ? Un candidat qui propose un projet de société qui nous plait mais qui oublie la fonction publique?
Je pense que par la nature particulière de notre métier et de notre employeur, nous serons forcément déçus.
Puis comme nous ne répondons pas tous la même chose à ces questions, nous sommes forcément divisés.
Pour le reste, c'est sur que Macron ne coche aucune case, ni fonction publique, ni projet éducation, ni projet de société...
- CeladonDemi-dieu
Ben... ben alors ça correspondait à quoi l'hystérique "C'est notre PROJEEEEEEEEEEEETTTTTT !" ?
- LaepixiaNiveau 8
Lefteris a écrit:Ne crois pas ça, l'offensive continue. Chez nous la digue va être rompue, des collègues ont accepté de faire entrer les compétences en 6e. On dépêche des larbins de l'inspection -des enseignants qui ont flairé le filon- pour venir faire des cours sur les compétences dans des formations locales.
Chez nous, on a le système mixte notes/compétences. On a réussi avec la nouvelle chef à retrouver les notes pour ceux qui le souhaitaient.
La précédente, une espèce de harpie, avait imposé les compétences. J'ai résisté en y laissant des plumes mais presque tous les collègues avaient baissé les bras.
Ça revient petit à petit, on doit en être à moit'/moit' (c'est d'une simplicité shadokienne d'ailleurs pour préparer les conseils de classe...)
Je "complote" pour que certains y reviennent.
Je crois qu'il va nous falloir agir dans l'ombre pour résister. :darkvador:
Tous ensemble les amis, levons les 2 doigts en signe de V (pour Vazy remets des notes, Vazy confonds pas bienveillance et complaisance, Vazy te plie pas à toutes les injonctions...).
Bon je m’emballe.
- Quelle argumentation développer quand on nous attaque sur notre métier et notre statut de fonctionnaire ?
- Marianne : Les cinq attaques du duo Macron-Blanquer contre le métier de professeur
- Il est 14h: notre cde nous dit de rentrer chez nous!! :)))))))
- Ce que le projet de loi Blanquer vous réserve
- c'est aussi ça notre métier..
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