- User20159Esprit éclairé
Ptit_Plmousse a écrit:Et ce que j'observe en vous lisant tous, c'est le pessimisme général qui je vous assure, fait froid dans le dos. J'ai du mal à me dire que votre pensée est partagée par tous vos collègues qui ne sont pas représentés ici. Et j'ai encore la foi de me dire qu'il y a peut être du bon dans toutes ces réformes ? Du moins, que nous sommes dans un monde qui change, et qui indubitablement aura des impacts sur d'autres aspects de la vie. En négatif aussi, je l'entends bien, rien qu'à voir les prochaines mesures sécuritaires nationales cela fait bien peur aussi ! Est-ce que la synthèse de ce grenelle et les futures réformes doivent faire peur ? Sûrement -j'avoue que je prendrai soin de lire les documents que vous avez cité après mon commentaire- mais pouvez vous tout de même m'expliquer en quoi ce métier est en voie de perdition ?
1- Ce forum est un bon amplificateur de la pensée des 800 000 et quelques enseignants.
2- Parce que l'on est littéralement saqués par les pouvoirs qui se succèdent depuis des décennies.
De toute manière, il suffit de regarder l'évolution du nombre de candidats aux concours.
- LokomazoutNiveau 9
Ptit_Plmousse a écrit:Et ce que j'observe en vous lisant tous, c'est le pessimisme général qui je vous assure, fait froid dans le dos. J'ai du mal à me dire que votre pensée est partagée par tous vos collègues qui ne sont pas représentés ici. Et j'ai encore la foi de me dire qu'il y a peut être du bon dans toutes ces réformes ? Du moins, que nous sommes dans un monde qui change, et qui indubitablement aura des impacts sur d'autres aspects de la vie.?[/b]
25ème rentrée effectuée en Septembre dernier.
Depuis le fameux PPCR et le sur-place qui va avec pour ce qui me concerne (la hors-classe... A la saint glin-glin ?), de moins en moins de motivation,
sans parler des dernières "réformes", celle du collège puis celle du lycée où, pour faire court, il faut en faire toujours plus mais sans les moyens qui vont avec.
Alors non, clairement pour ma part, rien de bon dans ces "réformes" qui dégradent toujours plus notre métier.
- MarxouHabitué du forum
Clecle78 a écrit:Pour rebondir sur ce que dit Edith je suis effarée par la page Facebook de mon ancien bahut. Entre la journée de ceci, le comité Théodule de cela, le concours de couvertures du carnet, le mentorat de l'école Truc on a l'impression que c'est le club Med. Ce n'est plus un lieu d'apprentissage mais un centre de bien être. Des actions je veux bien mais là c'est trop, cette com me hérisse. On a le sentiment d'une belle vitrine à l'américaine alors que mes ex collègues crient en privé leur détresse professionnelle.
Ce que dit Edith sur l'enseignement privé est très intéressant et révélateur de ce qui attend le public et l'EN en général. Une vaste cour de récré, un "centre-aéré" bisounours, où l'enseignement des savoirs fondamentaux est devenu accessoire, publicité et marketing outranciers, (faut bien attirer le chaland) concurrence des établissements (c'est aussi en oeuvre dans le public), soumission et contorsions face aux clients-consommateurs parents-élèves (tu vas me le donner mon 14 pour parcoursup sinon, je porte plainte auprès du proviseur), notes traficotées à la hausse pour la paix sociale et l'éventuel PPCR, etc, etc, et au final, une marchandisation désastreuse de l'enseignement, un sentiment de dégoût (de participer à son corps défendant à cette vaste "galégade") et surtout un effondrement dramatique du niveau.
Le pire, c'est que mes élèves (sympas et raisonnables) continuent à penser que le privé est plus exigeant, sévère, et autres conneries du genre.
Edith a bien raison de se marrer, et nous aussi, de désespoir.
- BaldredSage
Ha@_x a écrit:Ptit_Plmousse a écrit:Et ce que j'observe en vous lisant tous, c'est le pessimisme général qui je vous assure, fait froid dans le dos. J'ai du mal à me dire que votre pensée est partagée par tous vos collègues qui ne sont pas représentés ici. Et j'ai encore la foi de me dire qu'il y a peut être du bon dans toutes ces réformes ? Du moins, que nous sommes dans un monde qui change, et qui indubitablement aura des impacts sur d'autres aspects de la vie. En négatif aussi, je l'entends bien, rien qu'à voir les prochaines mesures sécuritaires nationales cela fait bien peur aussi ! Est-ce que la synthèse de ce grenelle et les futures réformes doivent faire peur ? Sûrement -j'avoue que je prendrai soin de lire les documents que vous avez cité après mon commentaire- mais pouvez vous tout de même m'expliquer en quoi ce métier est en voie de perdition ?
1- Ce forum est un bon amplificateur de la pensée des 800 000 et quelques enseignants.
2- Parce que l'on est littéralement saqués par les pouvoirs qui se succèdent depuis des décennies.
De toute manière, il suffit de regarder l'évolution du nombre de candidats aux concours.
1. Ce forum est une sorte de "salle des profs" virtuelle, avec à peu près ce que l'on peut trouver dans une vraie salle des profs : un lieu de défoulement un peu nauséeux où fleurissent approximations, mauvaise foi, simplifications et autres "moi je..." et en même temps :jesors: un lieu réjouissant d'intelligence collective et de lucidité qui fonctionne le plus souvent remarquablement bien. Donc oui c'est un bon amplificateur de la pensée ( et même de l'arrière pensée) des enseignants, de leur métier, de leurs mythes, de leurs multiples (in)satisfactions.
2. Ce ( beau) métier est en voix de perdition depuis... Charlemagne. Il est vrai que les attaques se sont récemment précisées et que nos voix peinent à porter. @ptit pimousse a en partie raison, le monde change et le métier doit évoluer, mais le Grenelle ne se donne pas les moyens de vraiment y réfléchir puisque les résultats sont écrits avant le début des débats. C'est un classique que j'ai déjà connu au moins 4 fois : le ministère (de droite le plus souvent) souhaite réformer le "mammouth"(expression d'un ministre de gauche, enfin il paraît). Il organise une consultation plus ou moins nationale dont le résultat va invariablement dans le sens des réformes souhaitées. Ces réformes s'usent en général rapidement et peinent le plus souvent à franchir les portes de nos classes. Il n'en reste en général que les pertes des heures, des moyens d'enseignement et du niveau de vie, bien réelles celle-là. Là aussi ce forum est une assez bonne image des tensions qui nous traversent et parfois nous déchirent.
- WeldingoNiveau 2
Tout à fait d’accord !!Marxou a écrit:Clecle78 a écrit:Le tiers lieu pour le tiers état ...
+1000. C'est tout à fait ça. Le tiers lieu pour la masse future d'exécutants bacheliers (lol) commerciaux-VRP- ubérisés-lobotomisés ( droit et collectifs de travail laminés de toute façon). En fait, le "grand oral" aura peut-être un intérêt en soi: comment baratiner pour vendre le dernier smartphone Huawei, et les rejetons de l'"élite" se ruant dans les prépas d'école de commerce. Les futurs DRH de la masse des ubérisés. Et pendant ce temps là, effondrement des sciences, de la recherche, etc. Bref, du vent, du gros n'importe quoi, et je ne parle même pas de la souffrance des profs face à ce carnage.
Je plains très très sincèrement les jeunes collègues qui débutent dans le métier.
- WeldingoNiveau 2
@Pti_PImousse : Malheureusement, je ne peux que confirmer la réelle dégradation progressive et programmée du système scolaire....c’est ma 20 ème rentrée scolaire,j’ai enseigné dans plusieurs structures et établissements différents et mes prévisions les plus pessimistes, émis des années auparavant, se réalisent. Il suffit d’analyser tout simplement les faits et de bien comprendre que la réforme du système est enclenchée depuis bien longtemps en emboîtant les réformes dans les réformes pour venir à bout de ce dit système....même mon entourage, fut-il optimiste, se range à ce constat. Je rajoute une note optimiste : merci à ce forum d’exister...cela rassure de voir que nous sommes nombreux à être lucides.Ptit_PImousse a écrit:Bonjour à tous,
Je suis tombée un peu par hasard sur ce sujet mais il m'intéresse beaucoup puisque comme certains des commentateurs, je ne suis pas encore rentrée dans ce métier.
J'ai quitté mon emploi que j'occupais depuis 3 ans, en tant qu'éducatrice spécialisée, pour me former, chez moi, ainsi que par des immersions, stages, et suivi au MEEF, afin de devenir professeur des écoles.
J'imagine forcément que l'éducation nationale a vécu et vivra toujours moult changements étant donné, et quelqu'un l'a justement fait remarqué, que c'est une sorte de "variable d'ajustement" pour chaque nouveau ministère. Bref, j'appréhende beaucoup d'entrer comme on pouvait le dire avant dans la "grande famille qu'est l'EN". Mais je n'ose l'employer à nouveau.
Ce ne sont ni les parents, ni les enfants, ni les programmes qui me font redouter l'éducation nationale.
Ce sont les inspecteurs, ce sont les directives, c'est le poids de l'institution, que j'ai peine à me représenter sans en avoir mis un pied dedans...
Et ce que j'observe en vous lisant tous, c'est le pessimisme général qui je vous assure, fait froid dans le dos. J'ai du mal à me dire que votre pensée est partagée par tous vos collègues qui ne sont pas représentés ici. Et j'ai encore la foi de me dire qu'il y a peut être du bon dans toutes ces réformes ? Du moins, que nous sommes dans un monde qui change, et qui indubitablement aura des impacts sur d'autres aspects de la vie. En négatif aussi, je l'entends bien, rien qu'à voir les prochaines mesures sécuritaires nationales cela fait bien peur aussi ! Est-ce que la synthèse de ce grenelle et les futures réformes doivent faire peur ? Sûrement -j'avoue que je prendrai soin de lire les documents que vous avez cité après mon commentaire- mais pouvez vous tout de même m'expliquer en quoi ce métier est en voie de perdition ?
Je suis actuellement en train d'affiner mon niveau d'anglais qui est très bon, ayant l'objectif d'être bilingue et peut être m'expatrier. Comme beaucoup j'ai aussi la fantaisie de me dire que "l'école est mieux ailleurs" mais là encore, je pense me mettre les deux gros pouces dans l'nez carrément....
Sur ce, je vais tout de même jeter un oeil à cette synthèse pour poursuivre la conversation
- CathEnchanteur
"Du bon dans toutes ces réformes "!
- Ramanujan974Érudit
Vous pensez vraiment qu'un établissement (collège par exemple) qui indiquerait dans sa brochure :
- 6h de cours, avec renforcement en français et maths, plus 2h d'études surveillées par jour.
- 3h de DS tous les samedis matin
- classements avec remise de prix tous les semaines, trimestres et année
- pas de sortie, voyages, etc.. On est là pour travailler. Toute heure perdue (jour férié, prof absent, etc) sera rattrapée : c'est un dû à l'élève.
n'aura pas des dizaines de candidatures ?
- 6h de cours, avec renforcement en français et maths, plus 2h d'études surveillées par jour.
- 3h de DS tous les samedis matin
- classements avec remise de prix tous les semaines, trimestres et année
- pas de sortie, voyages, etc.. On est là pour travailler. Toute heure perdue (jour férié, prof absent, etc) sera rattrapée : c'est un dû à l'élève.
n'aura pas des dizaines de candidatures ?
- VerduretteModérateur
Les établissements privés qui proposent ce genre de programme font le plein ...
Mais toutes les familles n'ont pas cette vision des choses. Il m'est souvent arrivé d'entendre des parents discuter de l'école (le supermarché d'avant le Covid était une source inépuisable de découvertes sociologiques, j'écoutais planquée derrière les poireaux ou en feignant de choisir soigneusement mes yaourts). J'ai rarement entendu des parents dire "la maitresse (ou le maître) leur fait bien apprendre à lire, ils ont des dictées, il y a des exigences". J'ai surtout entendu : Cette école elle est top, ils ont fait un spectacle de chansons des années 80, ils font des sorties, cette école là c'est nul, y font que bosser, la maîtresse elle est cro cro sévère, mon fils avait pas fait ses devoirs il a eu une punition, j'ai mis un mot pour dire qu'il la ferait pas."
Voila.
Tant que nous aurons une obligation de résultats sans aucune obligation de moyens, je ne vois pas comment on s'en sortira.
Mais toutes les familles n'ont pas cette vision des choses. Il m'est souvent arrivé d'entendre des parents discuter de l'école (le supermarché d'avant le Covid était une source inépuisable de découvertes sociologiques, j'écoutais planquée derrière les poireaux ou en feignant de choisir soigneusement mes yaourts). J'ai rarement entendu des parents dire "la maitresse (ou le maître) leur fait bien apprendre à lire, ils ont des dictées, il y a des exigences". J'ai surtout entendu : Cette école elle est top, ils ont fait un spectacle de chansons des années 80, ils font des sorties, cette école là c'est nul, y font que bosser, la maîtresse elle est cro cro sévère, mon fils avait pas fait ses devoirs il a eu une punition, j'ai mis un mot pour dire qu'il la ferait pas."
Voila.
Tant que nous aurons une obligation de résultats sans aucune obligation de moyens, je ne vois pas comment on s'en sortira.
- Cléopatra2Guide spirituel
Allez picoler entre collègues dans des bars.faustine62 a écrit:Et comment comprenez-vous ce machin ? "Dans cet esprit, il s’agit désormais d’encourager les collectifs à travailler dans des « tiers-lieux », physiques ou virtuels, autres que les habituels bureaux, salles de classe ou salles des professeurs, pour expérimenter de nouvelles méthodes et cultures de travail et développer des projets innovants, dans un esprit de partage de productions."
- Cléopatra2Guide spirituel
Ca dépend des milieux pour l'exigence. Les parents des jeunes qui vont candidater pour Louis le Grand ou Henri IV pour le lycée ne vont pas aller voir s'ils proposent atelier macramé. C'est pour cela aussi que ces réformes alak renforcent les inégalités. Les milieux sociaux favorisés culturellement savent parfaitement où est l'intérêt de l'élève.
- faustine62Érudit
Ça dépend effectivement du milieu. Il y a peu de chances que les milieux bourgeois apprécient que les fondamentaux soient sacrifiés au profit d'un tas d'activités ludo-éducatives (gérer un poulailler comme je le vois dans certains bahuts de l'académie de Versailles). Quand j'étais prof au lycée, j'avais été frappée par le côté "auberge espagnole". Il ne se passait pas une semaine sans qu'on laisse rentrer un tas d'intervenants extérieurs.
- Albert JarlHabitué du forum
Ptit_PImousse a écrit:Et j'ai encore la foi de me dire qu'il y a peut être du bon dans toutes ces réformes ? Du moins, que nous sommes dans un monde qui change...
Le capitalisme est entré dans une sorte de "phase terminale" qui va tout emporter. La "marchandise" envahit absolument tous les pans de la vie, la dévore par grosses bouchées dans un espèce de festin diabolique. Toutes les réformes actuelles sont inspirées de cet utilitarisme forcené. Comme pourraient-elles avoir quelque chose de bon, surtout pour les métiers "improductifs" comme le nôtre ?
_________________
Si vis pacem, para bellum
- toubyExpert
Cléopatra2 a écrit:Allez picoler entre collègues dans des bars.faustine62 a écrit:Et comment comprenez-vous ce machin ? "Dans cet esprit, il s’agit désormais d’encourager les collectifs à travailler dans des « tiers-lieux », physiques ou virtuels, autres que les habituels bureaux, salles de classe ou salles des professeurs, pour expérimenter de nouvelles méthodes et cultures de travail et développer des projets innovants, dans un esprit de partage de productions."
Ceci dit, c'est ce que j'ai appris à faire à l'IUFM...
- faustine62Érudit
Albert Jarl a écrit:Le capitalisme est entré dans une sorte de "phase terminale" qui va tout emporter. La "marchandise" envahit absolument tous les pans de la vie, la dévore par grosses bouchées dans un espèce de festin diabolique. Toutes les réformes actuelles sont inspirées de cet utilitarisme forcené. Comme pourraient-elles avoir quelque chose de bon, surtout pour les métiers "improductifs" comme le nôtre ?
+ 1000
- Pontorson50Fidèle du forum
Ramanujan974 a écrit:Vous pensez vraiment qu'un établissement (collège par exemple) qui indiquerait dans sa brochure :
- 6h de cours, avec renforcement en français et maths, plus 2h d'études surveillées par jour.
- 3h de DS tous les samedis matin
- classements avec remise de prix tous les semaines, trimestres et année
- pas de sortie, voyages, etc.. On est là pour travailler. Toute heure perdue (jour férié, prof absent, etc) sera rattrapée : c'est un dû à l'élève.
n'aura pas des dizaines de candidatures ?
Pas faux. C'est là que la responsabilité d'un ministère de l'EN est engagée, car un ministre qui arriverait au 20h en affichant cela désinhiberait des millions de parents et de collègues qui n'osent pas dire que c'est en fait leur souhait. Et cela ferait changer de disque la musique inspectorale. Les partisans de l'école "activiste" ou bougiste seraient face à une obligation de démonstration, ce sont eux qui passeraient en mode défense.
Mais je ne suis pas sûr que la fracture oppose la bourgeoisie et les milieux populaires : il y a des milieux populaires attachés à l'école bosseuse parce que c'est la seule richesse disponible pour leur enfant, et des bourgeois qui désinvestissent le travail scolaire humble parce qu'ils savent que leur progéniture trouvera à se caser avec tel ou tel réseau mobilisable (ou/et parce qu'ils ont les moyens d'attendre que "Tanguy" finisse par voler de ses propres ailes), et apprécient de monter des projets tape à l'oeil qui ne leur posent guère de problème de financement surtout s'ils sont pris en charge pour partie par l'institution.
- Clecle78Bon génie
Pas de sortie ni de voyages je trouve ça triste.
- faustine62Érudit
Ce ne sont pas les sorties et les voyages qui posent problème. De toute façon, en raison des complications liées à l'organisation, je n'ai pu sortir qu'une fois au musée d'Orsay avec les élèves. Les sorties au théâtre c'est le soir, donc ça ne perturbe pas les cours (les siens et ceux des collègues). Ce que je remets en cause, c'est la politique du truc-bidule qui ne sert à rien, les web-radio, les ateliers slam, et j'en passe. Qu'il y ait un club-théâtre, un club-cinéma pour les élèves volontaires, c'est très bien. Le club-cinéma c'était après les cours dans mon lycée. Mais le reste me semble relever de l'accessoire et du "bougisme" comme le dit très bien Pontorson. Par ailleurs, quand je lis que le bien-être de l'apprenant est au centre avec tout un vocabulaire relevant d'un pseudo développement personnel, j'ai l'impression que l'école est en voie de "montessorisation" avec toutes les dérives sectaires qui vont avec. Je me suis toujours méfiée de l'usage collectif du terme "bonheur" et il apparaît clairement dans le projet académique 2021-24 cité plus haut.
- Clecle78Bon génie
Oui c'est ce que je critique plus haut dans mon ancien lycée. Mais pour les langues les voyages c'est super important. Dans ma matière, lettres classiques, c'est une condition de survie si on n'est pas à H4 ou LlG.
- Pontorson50Fidèle du forum
Clecle78 a écrit:Oui c'est ce que je critique plus haut dans mon ancien lycée. Mais pour les langues les voyages c'est super important. Dans ma matière, lettres classiques, c'est une condition de survie si on n'est pas à H4 ou LlG.
Je suis d'accord, un appariement linguistique n'a rien à voir avec une sortie tape à l'oeil, c'en est l'exact inverse.
- InvitéInvité
Du côté des parents oui, du côté des enseignants j'ai comme un doute. "Toute heure perdue sera rattrapée" ça correspondrait à l'annualisation du temps de travail non ?Ramanujan974 a écrit:Vous pensez vraiment qu'un établissement (collège par exemple) qui indiquerait dans sa brochure :
- 6h de cours, avec renforcement en français et maths, plus 2h d'études surveillées par jour.
- 3h de DS tous les samedis matin
- classements avec remise de prix tous les semaines, trimestres et année
- pas de sortie, voyages, etc.. On est là pour travailler. Toute heure perdue (jour férié, prof absent, etc) sera rattrapée : c'est un dû à l'élève.
n'aura pas des dizaines de candidatures ?
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Je veux bien construire la journée idéale et que l'emploi du temps soit rigoureux et régulier.
Dans ta journée de 8h, je mettrais tout de même au moins 1h d'activité physique quelle qu'elle soit.
En revanche, je suis d'autant plus d'accord avec Clecle sur les voyages que j'enseigne la même matière… et que je sais précisément ce que cela nous apporte (et ce ne sont pas seulement des candidats).
De même pour tout ce qui n'est pas le cours traditionnel. Tout dépend des objectifs et de la place qu'on réserve à ces approches, dans quel cadre on les intègre. Évidemment, il nous faudrait plus d'heures (ou des programmes plus réalistes) pour pouvoir tout mener confortablement. Mais condamner en bloc tout ce qui ne ressemble pas à une heure de cours c'est jeter le bébé avec l'eau du bain. Se priver de certaines approches me semble vraiment dommageable (je pense notamment aux ateliers d'écriture, qui permettent vraiment d'éveiller à une lecture fine des textes en littérature, ou d'engager véritablement les élèves dans le travail en grammaire). Le point important me semble en fait de ne rien imposer : car on ne transmet efficacement que ce à quoi l'on croit (comme on le disait sur le fil des œuvres à faire lire). Liberté pédagogique, j'écris ton nom ! (qu'Éluard me pardonne !)
Quant aux classements, je les ai en horreur. Donc je ne viendrai pas dans ton collège, ni en tant qu'enseignante ni en tant qu'élève/parent !
Et les jours fériés, ce n'est pas très rationnel je l'admets, mais c'est la seule respiration que nous avons dans le déroulement ordinaire des semaines. Qui n'a jamais savouré ces journées hors du temps, ces cadeaux hérités de notre histoire, la gratuité de ces heures-là ? La preuve que c'est devenu éminemment subversif, ce sont les tentatives d'en supprimer . Donc là aussi, je les garde ! Si ce sont les seuls cours qui sautent, cela reste gérable… (on pourrait simplement les réorganiser pour que ça ne tombe pas tout le temps sur les mêmes jours de la semaine).
(c'était ma modeste contribution au collège idéal… vous croyez que je peux organiser un grenelle avec ça ?)
Edit parce que l'esprit de l'escalier : le problème du club cinéma ou théâtre, c'est que ça ne profite qu'aux volontaires. On ne touche pas forcément ceux à qui ce serait le plus utile. C'est pour cela que je suis favorable à un véritable enseignement dans le cadre des cours… et donc il nous faut du temps pour le faire correctement.
Dans ta journée de 8h, je mettrais tout de même au moins 1h d'activité physique quelle qu'elle soit.
En revanche, je suis d'autant plus d'accord avec Clecle sur les voyages que j'enseigne la même matière… et que je sais précisément ce que cela nous apporte (et ce ne sont pas seulement des candidats).
De même pour tout ce qui n'est pas le cours traditionnel. Tout dépend des objectifs et de la place qu'on réserve à ces approches, dans quel cadre on les intègre. Évidemment, il nous faudrait plus d'heures (ou des programmes plus réalistes) pour pouvoir tout mener confortablement. Mais condamner en bloc tout ce qui ne ressemble pas à une heure de cours c'est jeter le bébé avec l'eau du bain. Se priver de certaines approches me semble vraiment dommageable (je pense notamment aux ateliers d'écriture, qui permettent vraiment d'éveiller à une lecture fine des textes en littérature, ou d'engager véritablement les élèves dans le travail en grammaire). Le point important me semble en fait de ne rien imposer : car on ne transmet efficacement que ce à quoi l'on croit (comme on le disait sur le fil des œuvres à faire lire). Liberté pédagogique, j'écris ton nom ! (qu'Éluard me pardonne !)
Quant aux classements, je les ai en horreur. Donc je ne viendrai pas dans ton collège, ni en tant qu'enseignante ni en tant qu'élève/parent !
Et les jours fériés, ce n'est pas très rationnel je l'admets, mais c'est la seule respiration que nous avons dans le déroulement ordinaire des semaines. Qui n'a jamais savouré ces journées hors du temps, ces cadeaux hérités de notre histoire, la gratuité de ces heures-là ? La preuve que c'est devenu éminemment subversif, ce sont les tentatives d'en supprimer . Donc là aussi, je les garde ! Si ce sont les seuls cours qui sautent, cela reste gérable… (on pourrait simplement les réorganiser pour que ça ne tombe pas tout le temps sur les mêmes jours de la semaine).
(c'était ma modeste contribution au collège idéal… vous croyez que je peux organiser un grenelle avec ça ?)
Edit parce que l'esprit de l'escalier : le problème du club cinéma ou théâtre, c'est que ça ne profite qu'aux volontaires. On ne touche pas forcément ceux à qui ce serait le plus utile. C'est pour cela que je suis favorable à un véritable enseignement dans le cadre des cours… et donc il nous faut du temps pour le faire correctement.
- Ramanujan974Érudit
AmyR a écrit:Du côté des parents oui, du côté des enseignants j'ai comme un doute. "Toute heure perdue sera rattrapée" ça correspondrait à l'annualisation du temps de travail non ?Ramanujan974 a écrit:Vous pensez vraiment qu'un établissement (collège par exemple) qui indiquerait dans sa brochure :
- 6h de cours, avec renforcement en français et maths, plus 2h d'études surveillées par jour.
- 3h de DS tous les samedis matin
- classements avec remise de prix tous les semaines, trimestres et année
- pas de sortie, voyages, etc.. On est là pour travailler. Toute heure perdue (jour férié, prof absent, etc) sera rattrapée : c'est un dû à l'élève.
n'aura pas des dizaines de candidatures ?
Il y a quand même une certaine injustice entre celui qui a 7h de cours un jour férié et celui qui n'a pas cours.
Je ne vais pas m'en plaindre cette année : un lundi férié = la moitié de ma semaine en moins !
- angelxxxÉrudit
Et ? Cela doit s'équilibrer sur une carrière, et au pire, qu'est ce que cela change ?
Maintenant tu peux faire comme certains de mes collègues : faire les voeux d'edt en fonction des jours fériés !
Maintenant tu peux faire comme certains de mes collègues : faire les voeux d'edt en fonction des jours fériés !
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"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- Quelle argumentation développer quand on nous attaque sur notre métier et notre statut de fonctionnaire ?
- Marianne : Les cinq attaques du duo Macron-Blanquer contre le métier de professeur
- Il est 14h: notre cde nous dit de rentrer chez nous!! :)))))))
- y-a-il des bonnes nouvelles pour notre métier ?
- c'est aussi ça notre métier..
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