Neo défi lecture 2021 - Ici, on papote !

Clecle78 a écrit:J'ai bien aimé ce roman de Mannkell. J'ignorais qu'il y avait une suite

Sorti en 2017, c'est le dernier livre qu'il a écrit. Les critiques ne sont pas très bonnes.

J'ai trouvé la suite un peu moins bien aussi, mais quand même agréable à lire.

51. Joker : Lire un deuxième livre dans l'un des défis. Post-scriptum de Jane Birkin

4e de couv a écrit:« Post-scriptum, c’est le démarrage d’une autre vie. C’est le début de ma vie avec Lou… de mon union avec Jacques Doillon… Kate qui était enfant dans le premier tome est maintenant teenager, Charlotte a neuf ans…
C’est une autre ouverture, une autre balade, plus curieuse des autres, découvrant une trajectoire, des concerts, des tournées, des pièces de théâtre, voyageant, parfois m’attachant à des personnes qui n’étaient pas seulement mes parents, ma sœur Linda, mon frère Andrew, les enfants… Mais l’amour est toujours l’amour, peut-être même qu’il y en avait un autre dans cette vie vieillissante, dans mon cas solitaire, accompagnée par mes amis… Il me semble que j’ai plutôt navigué dans un optimisme absolument infondé. J’ai cessé d’écrire ce journal à Besançon le 11/12/13… en apprenant la mort de Kate… »
 
Après les Munkey Diaries, qui retraçaient la vie de Jane Birkin de 1957 à 1982, ce second volume de son journal intime, débutant après sa séparation d’avec Serge Gainsbourg, traverse les années 1980 à 2000 avec une fantaisie et une grâce qui lui permettent de surmonter bien des épreuves. On retrouve avec bonheur une mère dévorée d’amour pour ses trois filles qui s’émancipent et entrent dans l’âge adulte, une amoureuse tiraillée entre passion, jalousie et nostalgie, une artiste engagée qui s’épanouit et enchante le monde entier.

Il s’agit de la seconde partie de son journal intime. S’il est intéressant de constater le chemin parcouru depuis l’enfance, la petite fille timide étant devenue une femmes aux multiples vies, les pages de ce journal sont oubliables. L’écriture a évolué, mais elle n’est toujours pas incroyable. Jane Birkin parle beaucoup de ses filles, ainsi que des décès qui se succèdent dans son entourage, … jusqu’à ce que Kate disparaisse, scellant la fin des écrits intimes.

Intéressant, mais guère passionnant. C'était tout de même plaisant, car j'aime bien Jane Birkin, encore plus Serge Gainsbourg, et beaucoup Charlotte.



16. Un livre qui comporte un secret. La Vie secrète d’Emily Dickinson de Jerome Charyn, traduction de Marc Chénetier.  

4e de couv a écrit:« Fermer les yeux c'est Voyager », écrit Emily Dickinson en 1870. C'est par ces mots que s'ouvre La Vie secrète de la grande poétesse américaine, réinventée par Jerome Charyn. Du séminaire pour jeunes filles de Mount Holyoke à la solitude des dernières années, il retrace le destin d'une femme exceptionnelle. Pourtant ce livre n'est pas une biographie : comme Norman Mailer dans les Mémoires imaginaires de Marylin, Charyn dépasse la légende en lui donnant une voix. Car c'est bien Emily Dickinson que l'on entend, loin des clichés la réduisant à une recluse excentrique toujours vêtue de blanc. Elle se révèle vivante, sensuelle, en lutte contre la société patriarcale. Sous la plume de Charyn, Dickinson devient un symbole de liberté.
Mais l'héroïne si moderne cache un paradoxe : éprise d'indépendance, elle s'évadera grâce à la force de son imagination et repoussera les frontières, simplement assise à sa table. En célébrant ainsi ce personnage hors du commun, Charyn rend hommage à la fiction, à l'infini pouvoir de la littérature.
 
Né en 1937 à New York, Jerome Charyn a construit une œuvre unique, composée d'une cinquantaine de livres. Romancier prolifique, créateur du célèbre commissaire Isaac Seidel, il est également auteur d'essais sur le cinéma et la littérature. Il est considéré comme l'un des plus grands écrivains américains de notre époque.

« Jerome Charyn recrée avec délicatesse Emily Dickinson et nous offre un livre audacieux, bouleversant. »
Joyce Carol Oates 

Cette fausse autobiographie offre une vision romancée de la vie d’Emily Dickinson, avec quelques "encarts" explicatifs en italiques à la troisième personne.

La vie secrète d’Emily Dickinson/Daisy le kangourou est peuplée d’hommes-fantasmes, bien réels mais hors d’atteinte durable. Si bien que le récit va de prétendant en prétendant, sans pourtant jamais oublier le cœur de son sujet : l’intensité de la vie intérieure de l'écrivain, qui m’a subjuguée. Car ce défilé d’hommes plus ou moins aimés ne fait que mettre en exergue l’imagination débordante d’Emily, âme incandescente. Sa rivalité avec une ancienne camarade de classe, Zilpa Marsh, ainsi qu’avec sa belle-sœur, Sue, vont également dans ce sens. Le style est excellent. J’ai vraiment beaucoup apprécié.

Je compte lire d’autres romans autour d’Emily Dickinson, ainsi que les écrits de cette dernière. Je sens que je vais devenir comme le personnage obsédé par Apollinaire.



33. Le personnage a plus de 60 ans : Le Château de Hurle de Diana Wynne Jones, traduction d’Alex Nikolavitch.

4e de couv a écrit:Au cœur de la contrée magique d’Ingarie, la jeune Sophie s’est résignée à un avenir morne dans sa petite chapellerie de quartier. Mais lorsqu’elle a le malheur d’offusquer la sorcière des Steppes, celle-ci lui dérobe 60 ans de sa vie, la laissant vieille et démunie. Cherchant désespérément un moyen de briser le sortilège, Sophie rejoindra alors l’équipe haute en couleur du grand mage Hurle. C’est au sein de son mystérieux château ambulant qu’elle se retrouvera à pactiser avec le malicieux démon de feu Calcifer. C’est une aventure extraordinaire à la recherche de sa jeunesse volée qui commence alors pour Sophie, prête à reprendre en main son destin…

Ce roman jeunesse m’a tant ennuyée que je me suis forcée à le terminer. Il compte pourtant des qualités : une histoire et des personnages intéressants, de jolies illustrations de début de chapitre, une traduction qui semble honnête. Cependant, le style peu marqué de l’écriture, ainsi que des personnages - hormis Calcifer - peu sympathiques et sans doute trop peu fouillés, m’ont vite fait déchanter. Miyazaki a su, à partir d’une histoire intéressante racontée honnêtement, créer un chef d’œuvre, Le Château ambulant. C’est la marque des génies : transformer le plomb en or. Moi qui aime Le Magicien d’Oz et les récits merveilleux de la même famille, je dois dire que j’ai été déçue. Après, cela reste un bon livre jeunesse.

Ah ah j'ai beaucoup aimé ce roman, lu il y a peu, j'ai détesté l'avoir terminé! Cela dit, j'ai lu plus jeune (beaucoup) d'autres romans de l'auteure, peut-être que ça joue.

Cléopatra2 a écrit:Ah ah j'ai beaucoup aimé ce roman, lu il y a peu, j'ai détesté l'avoir terminé! Cela dit, j'ai lu plus jeune (beaucoup) d'autres romans de l'auteure, peut-être que ça joue.

Je l'ai lu en anglais avant que la traduction ne soit à nouveau disponible, beaucoup aimé aussi. L'ambiance est assez différente de celle du film de Miyazaki par contre, plus légère, plus loufoque et plus vive. Je me demande si la traduction rend bien l'ironie du langage qu'on sent fort dans l'anglais.

Le Château de Hurle a été offert récemment à mon fils aîné, il faudra que je le relise avec lui car j'en garde un souvenir assez confus.

Pour le défi "quelle cuisine !";, je viens de finir tout juste Les Voyous de la République, carnets secrets 1, de Jean Montaldo. Une sacrée tambouille politico-judiciaire. Il n'y manque rien : affaires judiciaires, escrocs, barbouzeries, fausses déclarations et vrais mensonges. Assez glaçant par moments.

Oui, l’ironie est présente dans le texte français, en revanche sans doute atténuée par la traduction, car je n'ai pas retrouvé la vivacité dont tu parles Shajar. Dans l'histoire, oui, mais pas dans l'écriture, qui ne m'a pas transportée.

Pour le défi 22, Un livre qui évoque la vie familiale - Ann Patchett, La maison des Hollandais
Un frère et une soeur, Danny et Maeve, reviennent sans cesse devant la maison de leur enfance. Imposante et fastueuse, elle a été achetée par leur père avec toutes les affaires des anciens propriétaires, les VanHoebeek, dont les portraits veillent toujours sur le salon. Les enfants y ont vécu avec leur père et deux domestiques, qui remplacent un peu leur mère, partie sans laisser d'adresse. Ce quotidien est bouleversé par l'irruption d'Andréa et de ses filles. Le quotidien de Danny et Maeve change brusquement et les souffrances de leur adolescence les soude encore davantage. La maison symbolise la perte du foyer familial et cristallise les douleurs du passé. Un beau roman centré sur la relation frère et soeur.

Pour le défi 24, une dystopie ou un livre évoquant les mutations écologiques à venir - Nana Kwame Adjei-Brenyah - Friday Black
Un premier recueil de nouvelles à tonalité dystopique qui ne laisse pas indifférent. Le recueil s'ouvre avec une série de meurtres : des Noirs décident de venger l'horrible assassinat d'enfants noirs en tuant des Blancs au hasard, de manière ritualisée. Les divisions raciales de l'Amérique provoquent ainsi une violence extrême des deux côtés. Les autres nouvelles sont également sombres : Nana Kwame Adjei-Brenyah nous entraîne dans une société divisée entre personnes optimisées, aux qualités programmes et entre ceux qui n'ont pas été modifiés et sont considérés comme des bons à rien. Le racisme est aussi le thème de « Zimmerland », nouvelle qui se déroule dans un parc d'attraction où le jeu consiste à tuer pour de faux des hommes noirs. Il dénonce également la société de consommation en nous emmenant dans des soldes ensanglantées : c'est le Friday Black qui donne son nom au recueil. La violence qui gangrène l'Amérique est aussi présente dans une nouvelle où un étudiant rejeté de tous décide d'assassiner une étudiante. Une fois morts, leurs fantômes dialoguent et tentent de sauver des vies ensemble.
Des nouvelles marquantes, qui sont imprégnées des maux des Etats-Unis et qui nous emmenèrent dans un monde parfois futuriste et toujours angoissant.

J'ai fini Mille femmes blanches, une lecture de vacances que j'ai appréciée mais pas au point de me jeter immédiatement sur la suite.

J'ai lu L'Arabe du futur 3 en attendant que la médiathèque m'envoie le mail pour aller chercher la suite pour l'auteur immigré. Je n'avais pas trop accroché avec les deux premiers tomes, j'ai préféré celui-ci.

Je suis tombée par hasard sur une étagère de livres que la médiathèque donnait et j'ai pris L'Ecriture de mon père de Roma Ligocka. Ligocka est le nom qui figurait sur les faux papiers de la petite Roma Liebling, petite Polonaise ayant grandi dans les sombres années de la Pologne et connue pour être "la petite fille au manteau rouge" du film de Spielberg. Dans ce récit, elle a déjà publié son premier livre qui raconte l'histoire de cette petite fille dont elle assure la publicité. Elle rencontre un homme, David, déjà engagé et devant retourner en Israël, et reçoit un jour un coup de téléphone d'un journaliste lui assurant que son père était en réalité un traître, un kapo. Elle essaie donc d'en savoir plus au gré de ses rencontres. Alternent les moments de son passé, ses souvenirs de petite fille notamment à la fin de la guerre, quand son père lui a été rendu momentanément avant d'être emprisonné et les passages où elle décrit son présent, ses doutes par rapport à cet homme dont elle est amoureuse, la promotion de ses livres qui la force à voyager, les rencontres qu'elle fait. Ce n'est pas de la grande littérature, mais je n'ai pas lâché le livre commencé hier soir à 22h et presque terminé ce matin. Ce sera mon auteur d'Europe de l'est.

Bonsoir à tous,
pour le défi n°1 "auteur canadien" j'ai lu C'est le coeur qui lâche en dernier de Margaret Atwood. Convient aussi pour la subordonnée relative et la dystopie. Suite à une crise économique de grande ampleur, Charmaine et son mari Stan perdent leur boulot, leur maison, puis tous leurs espoirs d'avenir pour vivre finalement dans leur vieille voiture, à la merci des voleurs, dealers et autres zonards. Mais une autre vie est possible en rejoignant le projet "Consilience". Il s'agit d'une ville nouvelle où tout le monde aura une maison et un travail garanti, mais seulement un mois sur deux. L'autre mois, ils seront en prison pendant que leurs "Alternants" occuperont ce qui est aussi leur maison et leur travail, et ce, afin de garantir un toit et un emploi à chacun en les partageant en deux. Une condition toutefois à cette utopie, ne plus jamais tenter de quitter Consilience et couper tout lien avec le reste du monde. Charmaine et Stan sont conquis. Un jour pourtant, Stan commence à fantasmer sur la femme qui occupe sa maison pendant le mois où il est en prison...
J'ai bien aimé ce roman à la fois pour la dystopie car elle n'est pas vraiment futuriste (malheureusement), pour l'humour de l'auteur aussi qui plonge ses personnages dans des situations plutôt délirantes tout en gardant le sérieux nécessaire à la tenue de l'intrigue. J'ai emprunté un autre de ses romans (la "suite" de La Servante écarlate que je ne pense pas faire entrer dans le défi mais que je vais quand même lire prochainement). J'avais bien aimé aussi son Graine de sorcière lu cet été.

Deux défis relevés ces derniers jours :

7. Un livre publié votre première année devant des élèves : j'ai lu Alabama Song de Gilles Leroy. Le livre a été publié en 2007, l'année où j'ai commencé à enseigner.
Il s'agit d'un roman (et non une biographie) sur Zelda, la femme de Scott Fitzgerald. On commence par sa jeunesse à Montgomery vivant comme une belle du Sud, sa rencontre avec le futur écrivain et leur vie de couple si compliquée.

Mon avis : la vie de Zelda est passionnante et c'est un personnage très attachant, très émouvant. Gilles Leroy s'amuse à passer d'une époque à l'autre et j'avoue que j'étais parfois un peu perdue. Mais il parvient vraiment à nous faire ressentir la passion de Zelda ou plutôt devrais-je dire les passions.

48. Une histoire qui se passe dans des montagnes françaises : j'ai lu La Vallée de Bernard Minier.
dans la petite ville d'Aiguesvives, au cœur des Pyrénées, plusieurs meurtres terribles ont été commis. Le policier Martin Servaz s'y trouve par hasard car son ancienne compagne qui a disparu il y a huit ans, Marianne, l'a appelé pour lui demander de l'aide. Alors que la vallée et ses habitants se trouvent pris au piège à cause d'un éboulement, Martin Servaz, aidé d'Irène Ziegler, va mener l'enquêter.

Mon avis : un bon polar. L'atmosphère de cette petite ville est bien décrite, l'ambiance y est tendue. Bernard Minier nous embarque dans une nouvelle enquête qui fait référence, cependant, à ses romans précédents. La fin est assez imprévisible, intéressante. J'ai passé un bon moment à lire ce polar.

Pour le livre d'un auteur de l'Europe de l'est, je viens de lire pour la dixième fois (au moins) La vingt-cinquième heure de C. Virgil Gheorghiu, qui est un de mes romans préférés, bien que l'histoire soit complètement déprimante.
De camps de travail en camps de concentration, en passant par un hôpital psychiatrique et des prisons, les personnages de ce livre (un paysan, un poète et sa femme, un prêtre...) se trouvent pris dans l'engrenage kafkaïen du monde moderne qui est gouverné par les "esclaves techniques" et où l'être humain n'a plus sa place.
" Le Métropolite s'éloigna du même pas hésitant. Le vent faisait flotter sa barbe et ses cheveux comme un drapeau soyeux et blanc. Traian eut l'impression que le Métropolite n'était pas nu comme les autres. Traian Koruga le suivit du regard jusqu'à ce qu'il fût entré dans la colonne d'hommes nus. Maintenant il était comme les autres, sans être cependant mélangé à la cohue. Quelque chose flottait tout autour de sa tête. Quelque chose qui forçait le regard. C'était peut-être la blancheur de ses cheveux, ou celle de la barbe. Peut-être encore son port de tête. Quelque chose qui vous forçait à le regarder comme on contemple les icônes. "Maintenant je sais ce que je vois", dit Traian Koruga en tressaillant. Les infirmiers se tournèrent vers lui. Mais Traian regardait par la fenêtre et les ignora. "La tête du Métropolite est encerclée de lumière, une auréole. Derrière ce front, il y a une lumière intense, plus intense que le néon ou l'électricité, qui répand des rayons autour de la tête. Une lumière dorée." Après avoir regagné les rangs de la colonne, le vieillard leva les yeux vers les fenêtres de l'infirmerie. Les rayons qui encerclaient sa tête brillèrent encore plus fort. " L'auréole n'est pas une invention des peintres d'icônes", se dit Traian."

miss sophie a écrit:

 Pour le défi 4 ("un livre avec un journaliste ou qui se passe dans le milieu de la presse") et aussi le 33 (ce journaliste "a plus de 60 ans" et son âge est régulièrement évoqué) : Les choses humaines de Karine Tuil (2019).
  Je cite la quatrième de couverture : « Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. » La première partie du roman pose ce contexte moins brillant qu’il n’y paraît : derrière la façade, il y a des fêlures, des faux-semblants, des jeux de pouvoir dans le monde des médias… « Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale. » C’est le fils, Alexandre, 21 ans, qui est accusé. Lui clame que le rapport était consenti. La deuxième moitié du livre est consacrée au procès, qui devra établir si ce qui s’est passé cette nuit-là était un viol.
  Un roman intelligent, qui interroge avec subtilité les rapports humains, notamment entre hommes et femmes, les représentations, les conventions, la difficulté à communiquer. Justement salué par le prix Goncourt des lycéens, il donne envie de découvrir d’autres œuvres de cette écrivaine. Merci à Tremere qui en avait parlé ici. https://www.neoprofs.org/t131533p325-neo-defi-lecture-2021-ici-on-papote

Ravie que ça t'ait plu, Miss Sophie !

Merci Nasopi, tu vois, tu peux le faire

Mes deux dernières lectures m'ont bien plu :

Pour l'item 16. Un livre qui comporte un secret,  L'été circulaire de Mario Brunet (peut se placer dans le défi "le sud" car l'histoire se déroule dans le Midi).
Jo et Céline sont deux sœurs de 15 et 16 ans. Céline est solaire, tous les garçons se battent pour partager la nacelle du manège de la traditionnelle fête foraine avec elle. Jo est plus sauvage, plus réfléchie. Malgré leurs caractères différents, un lien fort les unit. Mais quand Céline tombe enceinte, elle refuse de révéler le nom de son amant, même à sa sœur. Pour leurs parents, c'est inconcevable : tomber enceinte à 16 ans, d'accord, mais que le garçon refuse de prendre ses responsabilités, voilà qui humilie toute la famille. Cette situation est notre point d'entrée dans l'identité de cette famille modeste, dans ce milieu peuplé d'ouvriers et d'employés non qualifiés, qui n'osent même pas aspirer à une vie différente. Un monde où les personnages sont durs et agressent, insultent, frappent, plutôt que de révéler leurs fêlures. Ce livre m'a beaucoup fait penser à Nos enfants après eux de Nicolas Mathieu, même si l'action est plus resserrée et que les personnages féminins sont au centre de la narration.

Pour le défi 6. Un roman dont l'auteur est immigré, j'ai découvert un très beau roman : Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie. L'autrice est Nigériane mais vit aux États-Unis depuis des années.
Ses personnages sont Ifemelu et Obinze, qui se rencontrent au lycée et tombent amoureux. Comme tous les Nigérians qui en ont les moyens, ils aspirent à faire leurs études à l'étranger, en Angleterre ou aux États-Unis. Nous suivons leurs conditions d'arrivée, les difficultés auxquelles ils sont confrontés, leurs relations avec les autochtones mais aussi avec leurs semblables. Ifemelu en quittant le Nigeria comprend ce que veut dire être Noire et ses réflexions sur son identité de Noire non Américaine la pousse à écrire un blog : "Raceteenth ou Observations diverses sur les Noirs américains (ceux qu'on appelait jadis les nègres)" où elle consigne ses réflexions sur le racisme ordinaire aux États-Unis avec un ton mordant qui lui apporte une popularité qu'elle n'attendait pas.

C'est un roman très riche sur l'immigration, l'identité, le racisme, avec de beaux personnages attachants, agaçants, drôles. C'est aussi une belle immersion au Nigeria, pays que je ne connaissais que très peu et dont j'ai eu l'impression de humer les odeurs des plats, d'entendre le mélange des langues, de voir les façades décrépies de certains quartiers. C'est très bien écrit. Bref, je recommande !

Pour le défi 30 "un livre paru avant 1600", j'ai lu Le Jeu de la feuillée d'Adam de la Halle. C'est une des premières pièces de théâtre profane, créée à Arras au XIIIe siècle. On voit s'y succéder Adam (que la critique identifie avec l'auteur), son père, des fées, un fou, divers bourgeois arrageois, un moine...
On peut ici en écouter un extrait, et l'explication du jeu de mots du titre :

Spoiler:

J'espérais le lire en Ancien Français, mais j'y ai renoncé ; ou bien mes souvenirs d'étudiante sont trop loin, ou bien les tournures en picard sont déconcertantes même avec une édition bilingue. L'œuvre est complexe, avec, d'après les notes, bien des références à l'actualité qui sont perdues pour nous aujourd'hui, mais elle reste plaisante : de la satire, de l'humour absurde à chaque passage du fou, un peu de sorcellerie... Je regrette de ne jamais avoir étudié la pièce.

Des éditions Zulma, Little Big Bang, de Benny Barbash.

Histoire plaisante et drôle par moment d'un père de famille israélien. Suite à un régime à base d'olive pour perdre ses bourrelets, cet homme se retrouve un beau matin avec...un Olivier qui lui pousse dans l'oreille gauche ! S'ensuivent alors les réactions de la famille et la quête d'un remède.

Pour le défi 40 une réécriture, j'ai lu Cendrillon de Joël Pommerat et je ne sais pas trop quoi en penser ... J'ai bien aimé la manière dont l'auteur s'est ré-approprié le conte mais j'ai été très vite lassée voire gênée par la vulgarité du langage et l'agressivité permanente des personnages ...

Pour le défi 38, Lettres, j'ai choisi Le Lys dans la vallée, de Balzac, puisque le récit se présente comme une lettre adressée par Félix de Vandenesse à sa maitresse.
J'aime beaucoup Balzac, mais là, j'ai peiné. Je suis d'accord avec Nathalie (la maîtresse en question) : Félix nous fatigue avec sa très pure comtesse qui, en aspirant à la sainteté, le condamne à une adoration aussi idolâtre que platonique. J'ai aimé les descriptions de la bucolique vallée de l'Indre (et puis, ça se passe exactement chez moi, c'est amusant : je vois très précisément les lieux évoqués) mais n'ai pas retrouvé dans ce récit la plume acide que j'affectionne...

... spoiler réservé à ceux qui ne craignent pas qu'on leur dévoile la fin:

Pour le défi réécriture, je me suis rafraîchie avec une BD : Le Cid en 4eB, ou les vicissitudes du professeur qui essaie de faire passer Corneille en classe. Je l'ai fait encore il y a deux mois à peine et j'ai bien ri en retrouvant les réactions de mes élèves.

J'attaque Conrad et Au coeur des ténèbres pour le défi "histoire qui se passe dans l'empire colonial français avant la décolonisation" (Congo français).

*Ombre* a écrit:

J'attaque Conrad et Au coeur des ténèbres pour le défi "histoire qui se passe dans l'empire colonial français avant la décolonisation" (Congo français).

Congo français ou Congo belge? j'ai un doute, tu nous diras après lecture, Ombre - encore que je ne suis pas sure que ce soit précisé dans le récit. Bonne lecture en tout cas: j'avais bien aimé cette longue nouvelle assez intriguante, et son non moins étrange personnage principal. Hâte de lire ton résumé!

De mon côté, je lutte avec Moby Dick, dans lequel j'avance plus que difficilement: c'est parfois bien long, ces grands classiques...

AsarteLilith a écrit:Des éditions Zulma, Little Big Bang, de Benny Barbash.

Histoire plaisante et drôle par moment d'un père de famille israélien. Suite à un régime à base d'olive pour perdre ses bourrelets, cet homme se retrouve un beau matin avec...un Olivier qui lui pousse dans l'oreille gauche ! S'ensuivent alors les réactions de la famille et la quête d'un remède.

C'est dont vrai ce qu'on nous racontait enfin, que les noyaux avalés peuvent finir par faire pousser un arbre

Eloah a écrit:Pour le défi 40 une réécriture, j'ai lu Cendrillon de Joël Pommerat et je ne sais pas trop quoi en penser ... J'ai bien aimé la manière dont l'auteur s'est ré-approprié le conte mais j'ai été très vite lassée voire gênée par la vulgarité du langage et l'agressivité permanente des personnages ...

J'aime beaucoup les réécritures en général, mais celle-là aussi m'avait laissé perplexe. Non, je n'avais pas aimé, peut-être que sur scène ça passe mieux.

Pour le défi Un livre dont le titre mentionne un astre, j'ai lu il y a quelques semaines Saturne de Sarah Chiche. Et je l'ai déjà oublié. Sur le papier, le livre avait tout pour me plaire: une histoire de famille ancrée dans l'histoire (la guerre d'Algérie), un personnage sauvé par l'écriture, un roman écrit par une psychanalyste. Mais vraiment, ça m'a laissé froide, j'ai trouvé ça convenu, les personnages stéréotypés. Je voyais bien les procédés pour produire un effet, mais sans en être touchée.

Pour le défi Un livre dont le titre comporte une subordonnée, j'avais emprunté à la bibliothèque Avant que nos ombres s'effacent de Louis-Philippe Dalembert, livre choisi précisément en raison de la subordonnée du titre et de l'édition (Sabine Wespieser, des livres que je trouve beaux et de qualité). Et là, j'ai beaucoup aimé. J'avoue que je ne connaissais pas du tout cet écrivain haïtien.  Le livre nous emmène de la Pologne à Haïti, trajet parcouru par le docteur Ruben Schwarzberg de 1913 à 1939. L'histoire ne s'arrête pas là. Là aussi, on a une saga familiale, avec un arrière-plan historique intéressant (certes en partie romancé), et la découverte d'un visage méconnu d'Haïti. C'est très bien écrit, dans un style riche, plein de verve et d'humour, une langue parfois très sensuelle. Bref, une belle découverte et un auteur dont je compte bien explorer l'oeuvre!

Je ne vous remercie pas pour ma liste de livres à lire qui s'allonge de jour en jour.

Pour le défi 28, une histoire qui se passe en hiver, j'ai relu Boule de Suif de Maupassant. Cela faisait longtemps que je ne l'avais plus lu, alors j'ai pris plaisir à lire la peinture des calamités de la guerre et celles de l'hiver et j'ai même été assez surprise par l'ellipse narrative pour demander s'il ne manquait pas des pages à mon livre.
Il convient aussi pour le 8 (Résister / se soumettre) et le 39 (C'est la guerre !)

Ah Le Lys dans la vallée... Je me souviens l'avoir lu il y a très longtemps pendant une semaine au ski... Pfiou je n'en pouvais plus ! (à égalité avec la Nouvelle Héloïse niveau ennui pour moi).
Au cœur des ténèbres je l'ai étudié à la fac. C'est la nouvelle qui a inspiré Apocalypse now d'ailleurs.

De mon côté, pour le défi 31 (un polar historique), j'ai lu, dans la série "Voltaire enquête" (que je ne connaissais pas) Mélodie pour un tueur de Frédéric Lenormand.
La marquise de Pompadour a commandé à Voltaire le livret d'un opéra qui sera joué à Versailles devant le roi. Problème : le ténor choisi pour le rôle principal est atteint d'un mal mystérieux. Le stress le pousse à chanter des injures au lieu des paroles. Sans compter que le chemin du philosophe est jonché de cadavres. Aidé de son amie Emilie du Châtelet et d'un jeune homme genevois prénommé Jean-Jacques, Voltaire mène l'enquête.
Je suis plutôt très bon public concernant les polars historiques mais alors là j'ai trouvé ça nullissime. Tout se mélange, il y a des jeux de mots et des références qui n'ont rien à voir avec le 18e... Par exemple, Rousseau se trouve dans une pension de famille tenue par une Mme Vauquer, et Voltaire lui conseille d'en faire l'introduction d'un roman...
Quant à l"intrigue policière, elle est moins qu'un prétexte ici. Bref grosse déception.

gluche a écrit:

Pour le défi Un livre dont le titre mentionne un astre, j'ai lu il y a quelques semaines Saturne de Sarah Chiche. Et je l'ai déjà oublié. Sur le papier, le livre avait tout pour me plaire: une histoire de famille ancrée dans l'histoire (la guerre d'Algérie), un personnage sauvé par l'écriture, un roman écrit par une psychanalyste. Mais vraiment, ça m'a laissé froide, j'ai trouvé ça convenu, les personnages stéréotypés. Je voyais bien les procédés pour produire un effet, mais sans en être touchée.

Je l'ai lu en janvier et je ne me souviens quasiment de rien ! J'ai eu les mêmes impressions que toi.