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JennyMédiateur
Sur le site du Figaro...
https://www.lefigaro.fr/sortir-paris/dans-le-quartier-latin-les-libraires-se-resignent-a-tourner-la-page-20200531
Quelle tristesse...
Après Boulinier, une autre librairie ferme dans le Quartier Latin
Après l'emblématique enseigne du «Boul Mich», c'est au tour de la librairie Picard & Epona d'Actes Sud de mettre la clef sous la porte. Les premières d'une longue série.
Pierre Durieu, propriétaire de la librairie Mazarine située à quelques rues plus loin, semble lui aussi avoir capitulé. Les boutiques indépendantes de livres spécialisés et de livres anciens sont inexorablement vouées à disparaître.
Cet homme de 70 ans, passionné de littérature depuis tout petit, s’apprête également à vendre sa boutique. « Cela fait un an et demi que je cherche un remplaçant pour ma librairie. Mais je suis spécialisé dans les livres anciens, et personne n'en veut plus.»
Si quelques clients se pressent encore dans cette échoppe au charme typiquement parisien, le gérant est formel : « Dans le quartier, les librairies ferment toutes les unes après les autres de toute façon.» Alors, c'est décidé. Bientôt, il partira prendre sa retraite dans le Midi et fabriquera sa propre huile d'olive. Et Tant pis «s'il faut céder à un boucher ou à un magasin de prêt-à-porter.»
https://www.lefigaro.fr/sortir-paris/dans-le-quartier-latin-les-libraires-se-resignent-a-tourner-la-page-20200531
Quelle tristesse...
arcencielGrand Maître
Oui, c'est bien triste! Le bd St Michel est vidé de sa substance depuis un moment.
*Ombre*Grand sage
Oui, c'est d'une grande tristesse.
À la place de ces fins lettrés capables de nous ouvrir des mondes avec leur boutique, nous avons désormais des marchands, qui vendent les livres comme des chaussettes au milieu d'articles divers.
Je me souviens d'avoir interpellé une vendeuse dans une de ces enseignes qui tiennent davantage du supermarché que de la librairie. Je ne sais s'il faut rire ou pleurer du dialogue qui s'en suivit.
- Pardon, Madame, auriez-vous la Juliette de Sade ?
- de qui ?
- Sade.
- Vous écrivez ça comment ?
- ... !!! ... Ben, Sade, le marquis...
- S. A. D. ?
- (soupir.) Avec un E à la fin.
Et la dame de taper "La Juliette" dans sa base de données.
- Bon, c'est pas grave, je vais me débrouiller.
Sic transit...
À la place de ces fins lettrés capables de nous ouvrir des mondes avec leur boutique, nous avons désormais des marchands, qui vendent les livres comme des chaussettes au milieu d'articles divers.
Je me souviens d'avoir interpellé une vendeuse dans une de ces enseignes qui tiennent davantage du supermarché que de la librairie. Je ne sais s'il faut rire ou pleurer du dialogue qui s'en suivit.
- Pardon, Madame, auriez-vous la Juliette de Sade ?
- de qui ?
- Sade.
- Vous écrivez ça comment ?
- ... !!! ... Ben, Sade, le marquis...
- S. A. D. ?
- (soupir.) Avec un E à la fin.
Et la dame de taper "La Juliette" dans sa base de données.
- Bon, c'est pas grave, je vais me débrouiller.
Sic transit...
EloahExpert spécialisé
C'est triste ... et terrible pour ces hommes, ces femmes qui y ont mis toute leur énergie, terrible pour la culture aussi ...
CeladonDemi-dieu
Tu me fais peur. Ca fait un moment que je ne l'ai pas remonté (ça se compte en années), je crains de ne plus le reconnaître...arcenciel a écrit:Oui, c'est bien triste! Le bd St Michel est vidé de sa substance depuis un moment.
- arcencielGrand Maître
Celadon, tu ne le reconnaitrais plus... c'est une désolation.Celadon a écrit:Tu me fais peur. Ca fait un moment que je ne l'ai pas remonté (ça se compte en années), je crains de ne plus le reconnaître...arcenciel a écrit:Oui, c'est bien triste! Le bd St Michel est vidé de sa substance depuis un moment.
Et je ne te parle même pas de la partie du haut: Du CROUS jusqu'à la rue soufflot, c'est d'une tristesse infinie... Le quartier latin en général a perdu son âme. C'est mon ressenti.
- CeladonDemi-dieu
En même temps, une âme qui a perduré depuis le MA, c'est déjà un exploit. Il fallait bien que ce fût notre temps de barbarie douce qui en vînt à bout. Le consumérisme vient/viendra à bout de tout.
bas-médiévisteNiveau 9
Dans le même temps, le long des quais de Seine, les bouquinistes rescapés vendent des tours Eiffel "made in China". 
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"Les instructions émanant des socio-pédagogues infestant les cabinets ministériels depuis plusieurs années sont un charabia dont le pathos infernal mériterait d'être traduit en français afin d'en saisir tout le sel lorsque l'on sait qu'il vise un enseignement destiné, je vous le rappelle, à des enfants." (Goubert, 1984)
DeliaEsprit éclairé
Picart a fermé, les PUF ont fermé comme la librairie qui leur faisait face, une succursale Gibert et devenue un Monop' et les cinémas ferment les uns après les autres. Cette lèpre s'est déclarée au mitan des années 70 et elle gagne, elle gagne !
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
SikeliaNiveau 10
*Ombre* a écrit:Oui, c'est d'une grande tristesse.
À la place de ces fins lettrés capables de nous ouvrir des mondes avec leur boutique, nous avons désormais des marchands, qui vendent les livres comme des chaussettes au milieu d'articles divers.
Je me souviens d'avoir interpellé une vendeuse dans une de ces enseignes qui tiennent davantage du supermarché que de la librairie. Je ne sais s'il faut rire ou pleurer du dialogue qui s'en suivit.
- Pardon, Madame, auriez-vous la Juliette de Sade ?
- de qui ?
- Sade.
- Vous écrivez ça comment ?
- ... !!! ... Ben, Sade, le marquis...
- S. A. D. ?
- (soupir.) Avec un E à la fin.
Et la dame de taper "La Juliette" dans sa base de données.
- Bon, c'est pas grave, je vais me débrouiller.
Sic transit...
Malheureusement, ils embauchent n'importe qui, mais c'est un problème que l'on retrouve ailleurs qu'en librairie : juste pour faire un exemple, l'incompétence
- Spoiler:
- et très souvent aussi la fainéantise
Il y a un manque de culture de la vente dans le sens noble du terme : pour la plupart des enseignes, il faut juste que les magasins facturent un maximum, au détriment de la qualité du travail et de la relation avec les clients.
Je dois dire que Gibert, découvert à mon arrivée à Paris pour la thèse, a fini rapidement pour me paraître davantage une papeterie qu'une librairie.
Triste fin pour une enseigne historique...
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SikeliaNumquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- SikeliaNiveau 10
Celadon a écrit:En même temps, une âme qui a perduré depuis le MA, c'est déjà un exploit. Il fallait bien que ce fût notre temps de barbarie douce qui en vînt à bout. Le consumérisme vient/viendra à bout de tout.
Les boutiques de fringues, de lingerie et d'accessoires, déjà très présentes sur le boulevard Saint-Michel, vont sans doute remplacer les librairies. Il y aura sans doute la place aussi pour un gros magasin de déco, papeterie et objets pour "adulescents".
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SikeliaNumquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- JennyMédiateur
Il reste Compagnie.
Le Gibert historique, j'avoue n'y passer que quand il me faut un livre universitaire très vite.
Le Gibert historique, j'avoue n'y passer que quand il me faut un livre universitaire très vite.
AscagneGrand sage
En effet, c'est triste. On est déçu lorsqu'on se promène sur le boulevard en s'imaginant qu'on y trouvera une ambiance qui n'existe hélas plus guère de nos jours.
Je passais assez régulièrement m'approvisionner chez le Gibert historique quand j'habitais en région parisienne. Il est à mon avis trop grand pour qu'on y trouve l'atmosphère spécifique des librairies (comparativement, elle est tout à fait présente pour moi chez Mollat, à Bordeaux).
Je passais assez régulièrement m'approvisionner chez le Gibert historique quand j'habitais en région parisienne. Il est à mon avis trop grand pour qu'on y trouve l'atmosphère spécifique des librairies (comparativement, elle est tout à fait présente pour moi chez Mollat, à Bordeaux).
RogerMartinBon génie
Pas tout à fait d'accord sur Gibert : les vendeurs les plus âgés sont là depuis trèèès longtemps, et connaissent très bien leurs fonds. Ils ne sont malheureusement pas décisionnaires sur les déménagements perpétuels qu'on impose aux différents rayons (ça s'était calmé, j'imagine que la danse va reprendre) ni sur certaines commandes.
Si on met un livre au programme d'une UE, ils se débrouillent toujours pour en faire venir en quantité si nécessaire. J'y vais plus que chez Compagnie à cause de l'occasion en histoire de l'art. Ils proposent de belles affaires.
Si on met un livre au programme d'une UE, ils se débrouillent toujours pour en faire venir en quantité si nécessaire. J'y vais plus que chez Compagnie à cause de l'occasion en histoire de l'art. Ils proposent de belles affaires.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I
User5899.User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
DesolationRowEmpereur
Je ne sais pas, j'aime encore beaucoup ce quartier, qui a changé, mais pas non plus si dramatiquement que cela, depuis près de vingt ans que j'y travaille. J'aime toujours bien aller chez Gibert, autant que lorsque je suis entré en HK 
et Compagnie est une librairie très chouette. Il y en a pas mal d'autres encore dans le quartier.
et Compagnie est une librairie très chouette. Il y en a pas mal d'autres encore dans le quartier. - RogerMartinBon génie
Et tous les cinémas n'ont pas fermé, loin de là. Le massacre a eu lieu durant les années 90, mais là c'était plutôt stable. J'ai hâte de retrouver le Champo.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
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LaotziSage
Le Boulevard St Michel est de toute façon trop vaste, trop fréquenté par les voitures et même les piétons, pour vraiment dégager l'atmosphère du Quartier Latin. On peut encore la trouver dans des rues adjacentes (rue Monsieur le Prince, rue de l'Odéon, moins parcourues, même si effectivement, tout cela est en voie de disparition. Jeune agrégatif, j'avais été très triste de la fermeture de l'ancienne librairie des PUF, place de la Sorbonne, remplacée par un vulgaire magasin de vêtements Delaveine qui déversait sa musique horrible (ensuite c'est devenu un magasin Nike puis aujourd'hui une sandwicherie "prêt à manger"). Il reste encore Vrin et Maisonneuve sur la place mais pour combien de temps...
Après, ça reste l'un de mes quartiers préférés à Paris.
Après, ça reste l'un de mes quartiers préférés à Paris.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
scot69Modérateur
C'est Boulinier qui proposait des vynils d'occasion?
- SikeliaNiveau 10
scot69 a écrit:C'est Boulinier qui proposait des vynils d'occasion?
Entre autres, oui.
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SikeliaNumquam est tam male Siculis, quin aliquid facete et commode dicant
(Marco Tullio Cicerone, Verrine, Actio Secundae - Liber Quartus - De praetura siciliensi)
- JennyMédiateur
Je me souviens aussi de la fermeture de la librairie des PUF quand j'étais étudiante.
- DesolationRowEmpereur
C’était en quelle année ? Je n’arrive plus à le situer précisément ; je dirais un peu avant que je ne commence ma thèse, mais je doute.
- JennyMédiateur
Hmm 2006 ou 2007, je dirais.
Je devais être en Master.
Je devais être en Master.
- DesolationRowEmpereur
Ah mon année d’agrégation alors
On aurait pu se croiser !
On aurait pu se croiser !
LefterisEsprit sacré
Ca fait un bon moment que le processus est entamé, dans le quartier latin comme ailleurs à Paris, comme ailleurs en province, comme ailleurs en Europe. Les mêmes boutiques de fringues, de gadgets, la même restauration rapide, de cafés...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- DeliaEsprit éclairé
Accéléré par Netflix, mais il parait que c'est faire preuve de snobisme que d'exprimer des réserves...
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
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