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Rosanette
Esprit éclairé

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par Rosanette 27/11/19, 07:33 pm
Après le processus de fermeture d'une structure médicale est assez cadré administrativement et certains maires font un peu comme s'ils venaient d'apprendre la nouvelle, posture bien compréhensible.  Il faudrait pouvoir anticiper la venue dans la ville de la maternité plusieurs jours à l'avance et que les frais d'hébergement puissent être remboursés,  ce qui ne résoud pas la question des urgences, qui par définition sont délicates en territoire contraint. Ceci-dit même en ville on meurt D'AVC.



Rapport intéressant sur les mobilités en milieu rural, où il est aussi question d'un manque de centralisation et d'information des offres de transport
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Isis39
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par Isis39 27/11/19, 07:40 pm
Rosanette a écrit:Après le processus de fermeture d'une structure médicale est assez cadré administrativement et certains maires font un peu comme s'ils venaient d'apprendre la nouvelle, posture bien compréhensible.  Il faudrait pouvoir anticiper la venue dans la ville de la maternité plusieurs jours à l'avance et que les frais d'hébergement puissent être remboursés,  ce qui ne résoud pas la question des urgences, qui par définition sont délicates en territoire contraint.

Tu crois vraiment que le maire de la commune où l'on ferme l'hôpital a sont mot à dire ? Et tu penses qu'il pourrait être d'accord ? Tu es sérieuse ?
Dalva
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par Dalva 27/11/19, 07:43 pm
Rosanette a écrit:
Ce que tu décris relève du territoire  avec de fortes contraintes, où la voiture n est pas une solution, si personne n'est là pour toi ou si les conditions sont trop dangereuses sur la route.
En vélo, c'est plus adapté. C'est sûr.
Alors que si on a une voiture, on peut seulement demander de l'aide à n'importe quel voisin. Alors qu'avec un vélo... (et des gants, si j'ai bien compris, mais là je ne suis pas sûre).

J'ai oublié le smiley : Loin des villes : une génération oubliée - Page 15 2164541516
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par Moonchild 27/11/19, 08:33 pm
Je crois que ce fil ne serait pas complet sans une minute de silence en hommage à Raymond Poulidor :
















































Voilà, c'est rectifié.
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Rosanette
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par Rosanette 27/11/19, 09:19 pm
Isis39 a écrit:
Rosanette a écrit:Après le processus de fermeture d'une structure médicale est assez cadré administrativement et certains maires font un peu comme s'ils venaient d'apprendre la nouvelle, posture bien compréhensible.  Il faudrait pouvoir anticiper la venue dans la ville de la maternité plusieurs jours à l'avance et que les frais d'hébergement puissent être remboursés,  ce qui ne résoud pas la question des urgences, qui par définition sont délicates en territoire contraint.

Tu crois vraiment que le maire de la commune où l'on ferme l'hôpital a sont mot à dire ? Et tu penses qu'il pourrait être d'accord ? Tu es sérieuse ?

Non, ils n'ont pas leur mot à dire, mais il sont bien souvent au courant avant de commencer à copieusement communiquer dessus.
Fesseur Pro
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par Fesseur Pro 27/11/19, 09:21 pm
Isis39 a écrit:Ben voilà !! Il suffit de vouloir. abi
Je me demande aussi si l'on pourrait trouver une solution hors de la voiture personnelle pour les femmes de mon coin qui doivent faire 1h voire 1h30 de bagnole pour aller accoucher parce que l'ARS a fermé la maternité de ma zone de montagne (en s'asseyant sur la loi montagne). Le bus du matin ou du soir et en attendant, elles serrent les fesses ?
+ 1 avec Isis
Sauf que dans ce cas bien précis, c'est pas les fesses qu'il faut serrer. Razz

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Zagara
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par Zagara 27/11/19, 09:23 pm
Si elles pédalent très vite, elles peuvent aller à la maternité en vélo.


Dernière édition par Zagara le 27/11/19, 09:24 pm, édité 1 fois
Verdurette
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par Verdurette 27/11/19, 09:24 pm
D'ailleurs on devrait faire des vélos spéciaux pour femmes enceintes, et ces dernières pourraient faire un effort pour accoucher précisément le jour prévu pour le terme, pas avant, et de préférence aux heures ouvrables.
Zagara
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Loin des villes : une génération oubliée - Page 15 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Zagara 27/11/19, 09:25 pm
Ou alors elles se responsabilisent et elles accouchent par elles-mêmes, ces assistées. Une paire de ciseaux à bout rond, un peu d'eau chaude, et voilà. Et après elles mangent leur placenta, pour un accouchement aussi durable que responsable.
Elaïna
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Loin des villes : une génération oubliée - Page 15 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Elaïna 27/11/19, 09:29 pm
Alors je reviens préciser ma pensée (tout à l'heure, je bossais...).

Sur la question des bleds paumés :

Non, je ne veux pas qu'une femme sur le point d'accoucher fasse une heure de bus en l'attendant auparavant une autre heure et demie. Sans déconner.
En revanche, on peut aussi s'interroger sur les choix des gens, eh oui.
Statistiquement, la pauvreté se concentre davantage dans les villes (même mes secondes le voient quand ils ouvrent leur manuel à la page du chapitre sur les inégalités socio économiques). Donc tous les gens qui sont dans les cambrousses paumées ne le sont pas parce qu'ils ont été forcés par la pauvreté qui les a rejetés au cul du loup. On en trouve aussi des palanquées qui ont un fameux "projet de vie" à base de campagne et de petits oiseaux qui chantent.
Tiens, il y a peu, j'étais au RDV des gens qui étaient avec moi en terminale il y a presque 20 ans à Marseille. Une bonne majorité a fait construire son petit pavillon à 40, 50 bornes de Marseille. Ah, la campagne, si tu avais ce que je vois moi le matin en me levant, et ma piscine, et mon beau gazon (planté à la place de la garrigue provençale, arrachée avec ses oliviers et tout le toutim). Mais vous les Parisiens, vous voulez tous vous entasser en ville, vous êtes fous ! Alors oui je fais 80, 100 bornes en bagnole tous les jours, je n'ai pas le choix. Et le mercredi, ma femme fait près de 100 bornes entre le foot du petit et le conservatoire de la grande, plus l'atelier arts plastique du moyen. On n'a pas le choix. Il n'y a pas de transports en commun. Et pour aller voir mes parents à Aubagne le dimanche, on prend la voiture, on n'a pas le choix.
J'ai encore deux membres de ma famille qui ont aussi fait le choix d'avoir un ravissant pavillon tout neuf avec piscine, dans un village typique (typique de quoi, on sait plus, mais typique quand même). C'était génial quand les petits étaient petits, on s'ébattait dans la campagne, on faisait du vélo, chic. Oui mais après, le collège c'est loin, le lycée c'est encore plus loin, et si Dylan veut faire une formation un peu inhabituelle alors là c'est le drame.
Effectivement, ils n'ont pas le choix. Mais on peut aussi s'interroger sur la durabilité de ce mode de vie qui consiste à vouloir partir à la campagne, pour des raisons très honorables : respirer "l'air pur" (encore que l'air pur, si y'a la ferme des mille vaches à côté, hein...), élever les enfants au calme... mais en même temps, continuer à avoir le mode de vie urbain, l'offre de la ville, etc. Et surtout quand les enfants grandissent. Et là en effet il y a un problème de choix. C'est un peu la dichotomie que soulignait MArie Laetitia plus tôt : les nanas qui déboulent à la campagne avec enfants, armes et bagages, qui n'y font pas de vieux os parce que si elles veulent continuer à avoir leur mode de vie urbain, il faut une bagnole, bagnole qu'elles n'ont pas. Rho ben quelle surprise, le mode de vie urbain dans un trou paumé, c'est compliqué.

Les espaces naturels crèvent de ces choix de vie qui ne sont pas tous contraints par la pauvreté mais, pour une bonne part, par la volonté d'avoir SA baraque, SON barbeuc, SON jardin, SON labrador, image d'épinal largement encouragé par les pouvoirs publics - les maires des bleds paumés sont souvent les premiers à se frotter les mains quand un promoteur déboule avec un projet de lotissement, ça va attirer les urbains qui vont payer des impôts locaux, pensez donc, chouette alors ! Sauf qu'à part les petits pavillons typique, on ne mettra rien d'autre comme infrastructure, on dira que "boh, z'ont qu'à prendre leur bagnole". Et les gens marchent. Enfin, roulent... Il est là, le scandale. Laisser les campagnes se couvrir de pavillons, et laisser polluer en conséquence.


Sur les transports :

Bah évidemment, une fois qu'on est installé à la cambrousse, on n'a pas le choix de la bagnole. Sans déconner (bis). Comme à plein d'endroits d'ailleurs. Quand j'étais enceinte de mon 2e, j'ai été affectée à 1h30 de chez moi en bus (soit 12 km de région parisienne). J'avais pas de voiture. J'en ai vite acheté une parce que ça faisait tomber le temps de trajet à 35 minutes. Et je me suis démenée pour obtenir ma mut' plus près... Mon mari avait de vagues velléités, à un moment, de départ à la cambrousse. Lui, c'est un citadin pur jus, qui a grandi à Marseille. Moi j'étais la campagnarde qui a fait 35 bornes en voiture tous les jours de la 6e à la terminale parce que papamaman habitaient loin et que j'étais scolarisée à perpète les oies dès le collège. Ben je lui ai très vite expliqué pourquoi il était hors de question pour moi de recommencer ce cirque pour mes enfants. Non, le pavillon à la campagne, passé quelques années sûrement fort agréables, ce n'est pas un bon plan. Du tout. Ni pour des ados, ni pour des parents qui se retrouvent à faire le taxi, ni pour la nature, ni pour le porte-monnaie vidé par les pleins d'essence (https://www.liberation.fr/societe/2010/11/20/l-effet-pavillon_694967 et ça date de 2010... purée presque 10 ans ! et ça continue quand même...)


Dernière édition par Elaïna le 27/11/19, 09:36 pm, édité 2 fois

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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Rosanette
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par Rosanette 27/11/19, 09:30 pm
Verdurette a écrit:D'ailleurs on devrait faire des vélos spéciaux pour femmes enceintes, et ces dernières pourraient faire un effort pour accoucher précisément le jour prévu pour le terme, pas avant, et de préférence aux heures ouvrables.

Ça s'appelle un vélo, en fait !

https://www.nytimes.com/2018/08/19/world/asia/new-zealand-pregnant-minister-bicycle.html
(Oui, l'article parle d'une ville)
Fires of Pompeii
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par Fires of Pompeii 27/11/19, 09:33 pm
Heu oui enfin elle n'a pas de contractions à ce moment puisqu'elle y va pour un déclenchement.

Je ne sais pas vous, mais déjà le vélo ça peut être dur, alors enceinte et avec des contractions... breeeef.

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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
Zagara
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par Zagara 27/11/19, 09:35 pm
Fires of Pompeii a écrit:Heu oui enfin elle n'a pas de contractions à ce moment puisqu'elle y va pour un déclenchement.

Je ne sais pas vous, mais déjà le vélo ça peut être dur, alors enceinte et avec des contractions... breeeef.

L'important c'est d'avoir une belle photo pour montrer que t'es la première ministre la plus swag de la planète (ce qu'elle est réellement par ailleurs).
Fires of Pompeii
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par Fires of Pompeii 27/11/19, 09:35 pm
Zagara a écrit:
Fires of Pompeii a écrit:Heu oui enfin elle n'a pas de contractions à ce moment puisqu'elle y va pour un déclenchement.

Je ne sais pas vous, mais déjà le vélo ça peut être dur, alors enceinte et avec des contractions... breeeef.

L'important c'est d'avoir une belle photo pour montrer que t'es la première ministre la plus swag de la planète (ce qu'elle est réellement par ailleurs).

Ah, c'est donc ça idee

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gluche
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par gluche 27/11/19, 09:49 pm
Elaïna a écrit:
Statistiquement, la pauvreté se concentre davantage dans les villes (même mes secondes le voient quand ils ouvrent leur manuel à la page du chapitre sur les inégalités socio économiques). Donc tous les gens qui sont dans les cambrousses paumées ne le sont pas parce qu'ils ont été forcés par la pauvreté qui les a rejetés au cul du loup. On en trouve aussi des palanquées qui ont un fameux "projet de vie" à base de campagne et de petits oiseaux qui chantent.
Sans être pauvre, on peut trouver que le rapport investissement immobilier / qualité de vie est plus intéressant à la campagne.

Fires of Pompeii a écrit:Heu oui enfin elle n'a pas de contractions à ce moment puisqu'elle y va pour un déclenchement.

Je ne sais pas vous, mais déjà le vélo ça peut être dur, alors enceinte et avec des contractions... breeeef.
On finira par rendre le déclenchement obligatoire pour des questions d'organisation et de restriction budgétaire. Triste monde où on presse même l'enfant à naître. Quant à la proposition de Rosanette plus haut de faire venir les femmes dans la ville où se trouve la maternité à quelques jours du terme, je la trouve terriblement inhumaine.
Marie Laetitia
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Bon génie

Loin des villes : une génération oubliée - Page 15 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Marie Laetitia 27/11/19, 09:51 pm
Elaïna a écrit:Alors je reviens préciser ma pensée (tout à l'heure, je bossais...).

Sur la question des bleds paumés :

Non, je ne veux pas qu'une femme sur le point d'accoucher fasse une heure de bus en l'attendant auparavant une autre heure et demie. Sans déconner.
En revanche, on peut aussi s'interroger sur les choix des gens, eh oui.
Statistiquement, la pauvreté se concentre davantage dans les villes (même mes secondes le voient quand ils ouvrent leur manuel à la page du chapitre sur les inégalités socio économiques). Donc tous les gens qui sont dans les cambrousses paumées ne le sont pas parce qu'ils ont été forcés par la pauvreté qui les a rejetés au cul du loup. On en trouve aussi des palanquées qui ont un fameux "projet de vie" à base de campagne et de petits oiseaux qui chantent.
Tiens, il y a peu, j'étais au RDV des gens qui étaient avec moi en terminale il y a presque 20 ans à Marseille. Une bonne majorité a fait construire son petit pavillon à 40, 50 bornes de Marseille. Ah, la campagne, si tu avais ce que je vois moi le matin en me levant, et ma piscine, et mon beau gazon (planté à la place de la garrigue provençale, arrachée avec ses oliviers et tout le toutim). Mais vous les Parisiens, vous voulez tous vous entasser en ville, vous êtes fous ! Alors oui je fais 80, 100 bornes en bagnole tous les jours, je n'ai pas le choix. Et le mercredi, ma femme fait près de 100 bornes entre le foot du petit et le conservatoire de la grande, plus l'atelier arts plastique du moyen. On n'a pas le choix. Il n'y a pas de transports en commun. Et pour aller voir mes parents à Aubagne le dimanche, on prend la voiture, on n'a pas le choix.
J'ai encore deux membres de ma famille qui ont aussi fait le choix d'avoir un ravissant pavillon tout neuf avec piscine, dans un village typique (typique de quoi, on sait plus, mais typique quand même). C'était génial quand les petits étaient petits, on s'ébattait dans la campagne, on faisait du vélo, chic. Oui mais après, le collège c'est loin, le lycée c'est encore plus loin, et si Dylan veut faire une formation un peu inhabituelle alors là c'est le drame.
Effectivement, ils n'ont pas le choix. Mais on peut aussi s'interroger sur la durabilité de ce mode de vie qui consiste à vouloir partir à la campagne, pour des raisons très honorables : respirer "l'air pur" (encore que l'air pur, si y'a la ferme des mille vaches à côté, hein...), élever les enfants au calme... mais en même temps, continuer à avoir le mode de vie urbain, l'offre de la ville, etc. Et surtout quand les enfants grandissent. Et là en effet il y a un problème de choix. C'est un peu la dichotomie que soulignait MArie Laetitia plus tôt : les nanas qui déboulent à la campagne avec enfants, armes et bagages, qui n'y font pas de vieux os parce que si elles veulent continuer à avoir leur mode de vie urbain, il faut une bagnole, bagnole qu'elles n'ont pas. Rho ben quelle surprise, le mode de vie urbain dans un trou paumé, c'est compliqué.

Les espaces naturels crèvent de ces choix de vie qui ne sont pas tous contraints par la pauvreté mais, pour une bonne part, par la volonté d'avoir SA baraque, SON barbeuc, SON jardin, SON labrador, image d'épinal largement encouragé par les pouvoirs publics - les maires des bleds paumés sont souvent les premiers à se frotter les mains quand un promoteur déboule avec un projet de lotissement, ça va attirer les urbains qui vont payer des impôts locaux, pensez donc, chouette alors ! Sauf qu'à part les petits pavillons typique, on ne mettra rien d'autre comme infrastructure, on dira que "boh, z'ont qu'à prendre leur bagnole". Et les gens marchent. Enfin, roulent... Il est là, le scandale. Laisser les campagnes se couvrir de pavillons, et laisser polluer en conséquence.


Sur les transports :

Bah évidemment, une fois qu'on est installé à la cambrousse, on n'a pas le choix de la bagnole. Sans déconner (bis). Comme à plein d'endroits d'ailleurs. Quand j'étais enceinte de mon 2e, j'ai été affectée à 1h30 de chez moi en bus (soit 12 km de région parisienne). J'avais pas de voiture. J'en ai vite acheté une parce que ça faisait tomber le temps de trajet à 35 minutes. Et je me suis démenée pour obtenir ma mut' plus près... Mon mari avait de vagues velléités, à un moment, de départ à la cambrousse. Lui, c'est un citadin pur jus, qui a grandi à Marseille. Moi j'étais la campagnarde qui a fait 35 bornes en voiture tous les jours de la 6e à la terminale parce que papamaman habitaient loin et que j'étais scolarisée à perpète les oies dès le collège. Ben je lui ai très vite expliqué pourquoi il était hors de question pour moi de recommencer ce cirque pour mes enfants. Non, le pavillon à la campagne, passé quelques années sûrement fort agréables, ce n'est pas un bon plan. Du tout. Ni pour des ados, ni pour des parents qui se retrouvent à faire le taxi, ni pour la nature, ni pour le porte-monnaie vidé par les pleins d'essence (https://www.liberation.fr/societe/2010/11/20/l-effet-pavillon_694967 et ça date de 2010... purée presque 10 ans ! et ça continue quand même...)

Je ne comprends pas bien ce que tu veux prouver? On devrait tous vivre en ville?

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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
Elaïna
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par Elaïna 27/11/19, 09:52 pm
gluche a écrit:
Elaïna a écrit:
Statistiquement, la pauvreté se concentre davantage dans les villes (même mes secondes le voient quand ils ouvrent leur manuel à la page du chapitre sur les inégalités socio économiques). Donc tous les gens qui sont dans les cambrousses paumées ne le sont pas parce qu'ils ont été forcés par la pauvreté qui les a rejetés au cul du loup. On en trouve aussi des palanquées qui ont un fameux "projet de vie" à base de campagne et de petits oiseaux qui chantent.
Sans être pauvre, on peut trouver que le rapport investissement immobilier / qualité de vie est plus intéressant à la campagne.

Oui. C'est en effet un choix. Concrètement, c'est un choix qui s'assoit franchement sur la durabilité. Donc questionnable au niveau de la qualité de vie sur le long terme (et là revoilà Dylan qui ne peut pas accéder à sa formation ni à rien).[/quote]

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par Elaïna 27/11/19, 09:56 pm
Non on ne doit pas tous vivre en ville. Simplement, on peut au bout d'un moment admettre que vouloir vivre à la campagne ET avoir un mode de vie urbain (avec les ateliers pour les gosses, le conservatoire, le lycée pas loin, et tout le toutim) c'est pas trop possible ou alors très difficilement. Et tant qu'il n'y a pas de vraie politique de transports en commun, c'est pas possible que ça soit durable.

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Kimberlite
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par Kimberlite 27/11/19, 10:02 pm
Elaïna a écrit:Oui enfin les parents de Dylan auraient pu aussi lui apprendre à faire autre chose qu'à traîner devant les vitrines. Et ne me dites pas que ses profs ne lui ont jamais dit qu'il y avait des choses à faire en-dehors du téléphone portable et du lèche-vitrine. Genre lire un livre. Ou faire ses devoirs.

On n'est pas obligé de faire du déterminisme social pur. C'est comme pour la bouffe : certes, c'est compliqué de cuisiner, c'est un apprentissage, une culture, des moyens, pour sortir de la bouffe industrielle. Mais la part de flemme existe - comme la part de libre arbitre.
Heu, stop. Rosanette nous suffit. Des activités à 20 minutes à pied de chez soi dans un village, y en a pas des masses.
En milieu "périurbain" la ville la plus proche, si elle a un petit supermarché et un magasin de bricolage, plus deux boulangeries, c'est déjà énorme. Je ne sais pas quelle est la ville dont vous parlez pour Dylan, mais il est probable que ce soit un bled où on se fasse ch... comme un rat mort, qu'on aime les vitrines ou non... des petites villes mortelles, y en a malheureusement plein la France (souvent joli pour le tourisme, parfois même pas, mais pour y passer sa journée c'est pas la joie...).

Rosanette a écrit:Isis, sûr que dans le cas d'une femme célibataire enceinte, ou qui se retrouve seule au moment où il faut se bouger, faire 1h30 de voiture est tout indiqué.
Comment dire... c'est le quotidien de beaucoup de femmes! Personnellement, j'ai dû conduire, seule, pour les rendez-vous avec la sage-femme et aussi pour ceux à la maternité (pas le dernier, heureusement). Pas 1h30, mais plus d'une demi-heure. Et je n'ose imaginer le bordel si, en plus, la femme enceinte a une grossesse un peu compliquée, et doit effectuer suivi et accouchement dans une maternité de classe 3.

Que les gens des villes s'en foutent, ce n est pas forcément votre problème, ils ne sont pas décideurs de cette politique.
Ce que tu décris relève du territoire avec de fortes contraintes, où la voiture n est pas une solution, si personne n'est là pour toi ou si les conditions sont trop dangereuses sur la route.
Ben si, le problème est justement là!
Mes parents habitent un bled qui fait partie d'une communauté de communes avec une petite ville à plus d'une demi-heure de voiture. La commune participe aux frais des transports en commun... et n'est pas reliée! Mais, de la façon dont les choses se décident dans la communauté de communes, ben la commune n'a juste rien à dire (juste à s'estimer heureuse de pouvoir "profiter" de quelques autres trucs mutualisés). C'est comme ça que ça fonctionne maintenant, pour tout: personne ne se battra pour les péquenauds, et ceux-ci n'ont pas suffisamment d'argent et ne font pas le poids politiquement. Et la majorité, qui est maintenant en ville, ne voit pas trop pourquoi elle se démènerait et elle payerait pour les autres... Tant qu'une bonne partie de la population française avait des racines à la campagne et de la famille y vivant, la solidarité pouvait s'exprimer. Maintenant, c'est crève toujours, j'en ai rien à battre.

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gluche
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par gluche 27/11/19, 10:04 pm
Elaïna a écrit:
gluche a écrit:
Elaïna a écrit:
Statistiquement, la pauvreté se concentre davantage dans les villes (même mes secondes le voient quand ils ouvrent leur manuel à la page du chapitre sur les inégalités socio économiques). Donc tous les gens qui sont dans les cambrousses paumées ne le sont pas parce qu'ils ont été forcés par la pauvreté qui les a rejetés au cul du loup. On en trouve aussi des palanquées qui ont un fameux "projet de vie" à base de campagne et de petits oiseaux qui chantent.
Sans être pauvre, on peut trouver que le rapport investissement immobilier / qualité de vie est plus intéressant à la campagne.

Oui. C'est en effet un choix. Concrètement, c'est un choix qui s'assoit franchement sur la durabilité. Donc questionnable au niveau de la qualité de vie sur le long terme (et là revoilà Dylan qui ne peut pas accéder à sa formation ni à rien).

Enfin, tous les enfants habitant la camopagne ne sont pas non plus traumatisés par les trajets jusqu'au collège / lycée. Et entre le moment où un jeune couple plein de foi en l'avenir s'installe dans son pavillon et le moment où leur aîné entame ses études supérieures, il a pu se passer bien des choses: des services ont fermé, des lignes de bus ont été supprimées, l'un des parents a connu le chômage, que sais-je encore.
Il y a des choix qui sont dictés aussi par le souci de préserver les liens familiaux, voire de bénéficier de l'entraide.
A te lire, vivre à la campagne quand on a des enfants, c'est irréfléchi. c'est quand même un poil plus nuancé. La vie quotidienne en ville, coincé dans un appartement trop petit avec des voisins bruyants et trois brins d"herbe en bas de l'immeuble, ça peut être plus dur à supporter qu'un trajet quotidien ville-campagne.


Dernière édition par gluche le 27/11/19, 10:08 pm, édité 2 fois
Kimberlite
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par Kimberlite 27/11/19, 10:05 pm
Isis39 a écrit:
Rosanette a écrit:Après le processus de fermeture d'une structure médicale est assez cadré administrativement et certains maires font un peu comme s'ils venaient d'apprendre la nouvelle, posture bien compréhensible.  Il faudrait pouvoir anticiper la venue dans la ville de la maternité plusieurs jours à l'avance et que les frais d'hébergement puissent être remboursés,  ce qui ne résoud pas la question des urgences, qui par définition sont délicates en territoire contraint.

Tu crois vraiment que le maire de la commune où l'on ferme l'hôpital a sont mot à dire ? Et tu penses qu'il pourrait être d'accord ? Tu es sérieuse ?
Et la commune où est la maternité peut être assez bien reliée à la maternité la plus proche, tandis que les péquenauds qui se rendaient déjà de loin à la dite maternité fermante se retrouvent bien dans le lisier...

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Dalva
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Loin des villes : une génération oubliée - Page 15 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Dalva 27/11/19, 10:06 pm
Punaise, Elaïna, quand tu expliques mieux ta pensée, en fait, c'est pire.

Un choix. Mais oui mais oui. On ne fréquente pas les mêmes personnes, et on ne parle manifestement pas de la même ruralité.
Te lire me tord les boyaux, il faut que je me retienne pour ne pas te hurler des insanités en majuscules.

Salauds de pauvres, putin, ces cons s'installent à la campagne alors qu'ils pourraient être au chômage à la ville.

Tu mélanges tout, alors on va reprendre : il est question des gens qui, vivant à la campagne parce que c'est là qu'est leur chez eux et qu'ils n'en sont pas sortis depuis des générations, ne peuvent pas accéder aux mêmes possibilités que les citadins faute de voiture, et faute d'un réseau dense de transport en commun puisque tous les services de proximité ont disparu.
Ne nous parle donc pas des citadins qui se sont éloignés par choix et qui par conséquent se retrouvent obligés de se déplacer en voiture.
Justement, on te parle ici de gens qui n'ont pas le choix, qui ne peuvent pas se rapprocher de la ville.

Et sans vouloir être désagréable (c'est déjà fait), les parents de mes élèves ne sont pas blindés de thunes comme tu sembles l'être, ils ne peuvent tout simplement pas se loger en ville à moins d'obtenir une place en HLM.  Et là, en admettant qu'on leur offre un HLM d'un claquement de doigts, en gros ils doivent choisir entre scolariser leurs enfants en REP+ ou dans un collège plus ou moins tranquille de campagne avec de la famille autour.

Mais même, pour beaucoup d'entre eux ce choix n'existe pas, car tu ne sembles pas imaginer ce que c'est que la misère, la misère sociale, oui, mais intellectuelle, aussi. Tu ne sembles pas avoir la moindre idée de ce dont tu parles en fait. Les chiffres de tes pages de manuels ne sont que des chiffres, ils ne représentent rien.

Et pour finir, puisque j'ai parlé de moi plus haut et que tu évoques les kilomètres que je m'impose, d'après toi, en ayant choisi d'avoir une maison à la campagne, figure-toi que je n'ai pas choisi de vivre là. Je suis allée là où on m'a envoyée en tant que fonctionnaire, et quand j'ai demandé ma mutation pour me rapprocher de ma ville et de mes parents, j'ai découvert qu'il fallait plus de 1600 points, c'est-à-dire avoir un enfant gravement malade ou l'être moi-même. Même une carte scolaire n'y aurait pas suffi. Alors on s'installe au lieu d'attendre dix ans : on a le choix entre s'installer à la petite ville, et prendre la voiture pour 50 bornes par jour, ou s'installer juste à côté du collège, et faire des kilomètres pour le reste (aller au ciné, faire faire des activités aux enfants ou même, soyons fous, les emmener chez n'importe quel spécialiste quand c'est nécessaire).
Mais moi, je fais ça parce que je peux me permettre d'offrir ça à mes enfants. A part les vétos, médecins et directeurs de supermarché du coin, les autres essaient déjà juste de parvenir à aller faire leurs courses. Et quand tout ce que tu as, c'est la maison pourrie dans un village paumé qui te vient de ta famille, tu ne peux même pas te dire que tu déménages dans un endroit plus pratique, parce que ta maison pourrie, personne ne va l'acheter, donc tu es coincé, parce que tu n'as rien.
Elaïna
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Loin des villes : une génération oubliée - Page 15 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Elaïna 27/11/19, 10:09 pm
Je répète : vivre à la campagne en voulant avoir un mode de vie urbain est irréfléchi, oui.

J'ai une copine qui a tout plaqué pour aller vivre à la cambrousse un peu en mode "j'élève des chèvres dans le Larzac", elle a sa bagnole pour les urgences (le médecin tout ça) mais elle ne cherche clairement pas à mener le même genre de vie qu'avant, ni pour elle ni pour ses enfants. Donc il est peu probable qu'ils iront à l'atelier "chansons en anglais" le samedi ou au conservatoire le mercredi, ils font actuellement de l'IEF pour le primaire et ils iront probablement en internat pour le collège. Si elle voulait mener la même vie qu'avant juste au milieu des champs, elle boufferait du kilomètre en continu.

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par Dalva 27/11/19, 10:10 pm
Au vu de ce qui a été ajouté pendant que j'écrivais, je précise, ça a l'air utile, que par "maison pourrie" je n'entends pas "petit pavillon vieillot et étriqué" mais bien "maison pourrie" : une pièce, pas de salle de bain, murs suintants, toit effondré à moitié, parfois pas d'eau courante, système de chauffage non fonctionnel, murs fragiles, etc.
Himpy
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Loin des villes : une génération oubliée - Page 15 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Himpy 27/11/19, 10:10 pm
Oui enfin, les loyers ou le prix des biens immobiliers ne sont pas les mêmes non plus hein... donc si t'as pas trop de rond zou le HLM, après tout, c'est plus eco-friendly.
En tout cas visiblement ça pose moins de cas de conscience que de réfléchir à un maillage de la culture sur l'ensemble du territoire.

Édit : grillée par Dalva
Verdurette
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Loin des villes : une génération oubliée - Page 15 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Verdurette 27/11/19, 10:11 pm
Dans un certain nombre de zones rurales, ou du moins avec une prédominance de terrains agricoles, le nombre d'agriculteurs a diminué du fait de la machinisation, et beaucoup de gens sont allés travailler dans des usines qui ont peu à peu fermé.  Notre bon président leur reprocherait sans doute de ne pas avoir osé la mobilité, mais peut-on vraiment leur reprocher de n'avoir pas pu/su/voulu quitter l'endroit où elles ont toujours vécu ? Dylan est très certainement issu d'une famille de ce type.  Dylan a si peu l'habitude d'aller en ville que prendre le bus pour aller en entretien lui semble surhumain.

L'un des objectifs du service militaire autrefois était explicitement d'envoyer des jeunes loin de chez eux, de les faire sortir de leur zone de confort (merci de ne pas épiloguer sur le service militaire en lui-même, ce n'est pas le propos).

Les gens qui viennent d'installer dans leur belle villa au vert, avec leur piscine, leur barbeuc ... et qui vont travailler en ville n'auront pas cette angoisse, ils peuvent y emmener leurs enfants, ce n'est absolument pas comparable.
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