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Vincent35
Niveau 7

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par Vincent35 Jeu 28 Nov 2019, 21:21
Je ne suis pas sûr que faire 260km aller retour par jour pour aller travailler soit très fréquent (vu le coût ce serait d'ailleurs infaisable pour quelqu'un avec un salaire proche du SMIC).

Forcément dans ces circonstances exceptionnelles il y a très peu de solutions de transport.

Sei
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par Sei Jeu 28 Nov 2019, 21:21
Rosanette a écrit:Bah c'est très bien le vélo électrique ! Oui le baromètre va révéler des situations que les usagers connaissent, et ce sera utile pour les municipales de 2020, qui feront de la mobilité un vrai enjeu (on le voit déjà).

Oui, bon, ce n'est pas la panacée, mais nous nous accordons avec mon compagnon sur le fait que c'est sans doute déjà mieux que la deuxième voiture.
Et on a l'impression de militer quand on sort avec et qu'on entend les gens commenter avec enthousiasme notre vélo cargo. On espère donner des idées à d'autres (sans leur dire "bande de *** d'accrocs à la bagnole !").
Il n'empêche que je ne peux pas me passer de voiture, c'est impossible. On aimerait le faire, nous sommes engagés sur cette question, mais on sait qu'il faudra attendre que j'obtienne un poste à Poitiers ou juste à côté, et ce ne sera pas avant de très longues années (tu n'imagines visiblement pas l'état des lignes de transports en commun dans certains départements). Il y a certainement des actions à mener pour améliorer cette situation (à commencer par mieux choisir ses élus Rolling Eyes ), mais penser que la clé c'est refuser la voiture, c'est accepter une vie sacrificielle, ce que tu ignores.

Mais bref, je voulais surtout signaler cette émission sur France culture : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/rural-et-alors

_________________
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Sallustius
Niveau 9

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par Sallustius Jeu 28 Nov 2019, 21:33
Il ne faut pas oublier non plus la disparition des services : j'ai été muté en zone rurale, je m'y suis installée. Quand j'ai acheté mon logement, il y avait un service de bus collège/lycée, c'était un de mes critères, et un transport vers la ville la plus proche. Bilan moins de dix ans plus tard : le collège de secteur a changé mais pas le circuit de bus (j'ai eu la chance d'obtenir la dérogation pour ma fille, ce ne sera pas garanti pour les suivants), le bus du lycée vient d'être supprimé, le service de bus a disparu...
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Rosanette
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par Rosanette Jeu 28 Nov 2019, 22:05
Sei a écrit:
Rosanette a écrit:Bah c'est très bien le vélo électrique ! Oui le baromètre va révéler des situations que les usagers connaissent, et ce sera utile pour les municipales de 2020, qui feront de la mobilité un vrai enjeu (on le voit déjà).

Oui, bon, ce n'est pas la panacée, mais nous nous accordons avec mon compagnon sur le fait que c'est sans doute déjà mieux que la deuxième voiture.
Et on a l'impression de militer quand on sort avec et qu'on entend les gens commenter avec enthousiasme notre vélo cargo. On espère donner des idées à d'autres (sans leur dire "bande de *** d'accrocs à la bagnole !").
Il n'empêche que je ne peux pas me passer de voiture, c'est impossible. On aimerait le faire, nous sommes engagés sur cette question, mais on sait qu'il faudra attendre que j'obtienne un poste à Poitiers ou juste à côté, et ce ne sera pas avant de très longues années (tu n'imagines visiblement pas l'état des lignes de transports en commun dans certains départements). Il y a certainement des actions à mener pour améliorer cette situation (à commencer par mieux choisir ses élus  Rolling Eyes ), mais penser que la clé c'est refuser la voiture, c'est accepter une vie sacrificielle, ce que tu ignores.

Mais bref, je voulais surtout signaler cette émission sur France culture : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/rural-et-alors

Sympa ce reportage ; j'ai tiqué au moment où le sociologue dit qu'avant on faisait plein de trucs à vélo, qu'on bossait à proximité que y avait un noyau village avec le troquet, et que maintenant les jeunes pouvaient faire jusqu'à 10 bornes pour aller voir leurs copains... Mais nos grands-parents faisaient 10 kilomètres aller pour aller travailler, à vélo (pas toute une vie, mais à 20 ans ce n'était pas rare). On peut prendre en compte l'évolution des territoires et la désindustralisation/déclin des petits patelins sans idéaliser le côté "tout au village" des années 60.

Ce n'est pas parce que quelque chose nous semble personnellement impossible qu'il l'est pour tout le monde ; et encore une fois il ne s'agit pas de comparer la vie dans la région de Poitiers à celle de Paris intra-muros ; mais "je ne peux pas me passer de voiture" est une phrase qui pour le coup n'est absolument pas propre aux territoires "ruraux".

Du reste, personne ne milite pour la disparition complète des voitures en milieu rural, ceux et celles qui préfèrent caricaturer le discours militant en incitation à rouler en bicyclette tout le temps et partout se trompent de cible ; la cible prioritaire en l'occurrence, c'est le taux d'occupation moyen des voiture, qui plafonne à 1,5. Quand, un peu partout en France, on se posera clairement la légitimité de posséder son propre véhicule et de l'occuper seul(e) 80% du temps, véhicule qui ne bouge pas 95% du temps, on aura fait un sacré pas. Croire que la ruralité n'a pas de part à prendre à ces questions parce que "j'ai besoin de MA voiture", c'est accepter une forme de fatalisme de ces territoires.
Kimberlite
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par Kimberlite Jeu 28 Nov 2019, 22:56
Rosanette a écrit:Du reste, personne ne milite pour la disparition complète des voitures en milieu rural, ceux et celles qui préfèrent caricaturer le discours militant en incitation à rouler en bicyclette tout le temps et partout se trompent de cible ; la cible prioritaire en l'occurrence, c'est le taux d'occupation moyen des voiture, qui plafonne à 1,5. Quand, un peu partout en France, on se posera clairement la légitimité de posséder son propre véhicule et de l'occuper seul(e) 80% du temps, véhicule qui ne bouge pas 95% du temps, on aura fait un sacré pas. Croire que la ruralité n'a pas de part à prendre à ces questions parce que "j'ai besoin de MA voiture", c'est accepter une forme de fatalisme de ces territoires.
Enfin, faut pas rêver, hein: quand la densité de population diminue, la probabilité de covoiturer diminue aussi.
Mon homme doit faire tous les jours un trajet d'une trentaine de Km (moins d'une demi-heure en voiture). Il a cherché et rien trouvé comme covoiturage. Tous les jours, il fait du vélo + bus (quand le bus passe à l'heure... sinon il fait les 30 bornes). Bon, le résultat, c'est qu'il se lève à 6h du matin, et rentre entre 7 et 8h du soir (parfois plus tôt, s'il arrive à partir de sa formation avant).
En milieu rural, le stop est souvent plus efficace que la recherche de covoiturage (dans les coins un peu paumés, on hésite moins à s'arrêter).

Si on raisonne en terme écologique, je ne vois pas bien en quoi le fait qu'une voiture reste au garage pose problème. Si elle ne roule pas, elle ne pollue pas, et va avoir une durée de vie supérieure... il me semble qu'un véhicule ne bougeant pas 95% du temps polluera moins qu'un véhicule utilisé régulièrement, même à deux, et utilisé pour partir en vacances loin (quand on est un pauvre rural, on bouge peu...).
Je trouve assez ironique, encore une fois, de pointer du doigt une population qui n'est certainement pas la plus pollueuse (beaucoup de personnes qui se croient vertueuses devraient parfois mieux considérer leurs propres usages).
Je le redis, il y a un fossé entre le mode de vie rural et celui des villes, que beaucoup ne veulent absolument pas considérer (habillement, façon de manger, vacances, déplacements...), et ce ne sont pas les quelques écolos un peu plus vertueux des villes qui vont permettre de moins creuser l'écart...

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Thalia de G
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par Thalia de G Ven 29 Nov 2019, 03:58
Je ne sais pas si cette solution a déjà été évoquée, mais j'ai entendu parler des campus connectés, en voici un exemple

Ce n’est pas le fin fond de la campagne. Pas non plus une ville pauvre. Pourtant, dans le paysage de l’enseignement supérieur, Saint-Raphaël apparaît enclavé. D’un côté, l’université de Nice, à une heure de route. De l’autre, celle de Toulon, à une heure et quart. Ici, étudier rime donc souvent avec déménager. Et si l’on ajoute la possibilité pour les jeunes de miser sur l’emploi saisonnier, on obtient des statistiques frappantes : à Saint-Raphaël et ses environs, 37 % des 18-24 ans sont en cours d’études, contre une moyenne nationale de 52 %.

Aussi la ville et la communauté d’agglomération se sont-elles immédiatement emparées d’un dispositif expérimental lancé par le gouvernement, les campus connectés. Objectif : permettre à des étudiants de suivre dans un même lieu une formation à distance - chacun la sienne - dans un cadre propice aux apprentissages.
https://www.la-croix.com/Famille/Education/A-Saint-Raphael-campus-connecte-etudier-pres-chez-soi-2019-11-04-1201058302

Une explication ici https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid141494/13-lieux-labellises-campus-connecte-a-la-rentree-2019-rapprocher-l-enseignement-superieur-de-tous-les-territoires.html
À la rentrée 2019, treize lieux labellisés Campus Connecté ouvrent dans des villes éloignées des grands centres universitaires. Une opportunité pour les jeunes de suivre, près de chez eux, des formations à distance dans l'enseignement supérieur en bénéficiant d'un accompagnement, d'un emploi du temps, d'une carte d'étudiant... L'objectif de ces structures propices à une dynamique collective et à l'entraide, est de reconnecter aux études supérieures des jeunes qui sans cela n'auraient pas nécessairement entrepris ces études.
Aucun retour d'expérience puisque c'est tout nouveau.
Petite restriction : cela ne s'applique pas à de nombreuse formations professionnelles avec enseignement pratique, on comprend pourquoi.

_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
Verdurette
Verdurette
Modérateur

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par Verdurette Ven 29 Nov 2019, 04:24
Vincent35 a écrit:Je ne suis pas sûr que faire 260km aller retour par jour pour aller travailler soit très fréquent (vu le coût ce serait d'ailleurs infaisable pour quelqu'un avec un salaire proche du SMIC).

Forcément dans ces circonstances exceptionnelles il y a très peu de solutions de transport.

Bien évidemment, il n'est pas question d'aller travailler quotidiennement à Paris, pour un jeune du moins, c'était juste pour montrer à quel point les horaires étaient mal foutus. Un jeune peut être appelé à aller ponctuellement à Paris pour un entretien, un stage ...

Un car vide reste au garage et ne nécessite pas l'infrastructure d'un train, voila la différence.
J'ai bien précisé que ce système nécessitait l'association avec un nouveau système de réservation, le but étant précisément de ne pas le faire rouler à vide, et d'adapter son format au nombre d'inscrits. Mais il est clair que quand on est incapable ne serait-ce que d'écouter un autre système de pensée que le sien, on se garde bien de tout lire.

J'ai donc bien compris que ce problème de jeunes oubliés pouvait se résoudre facilement en leur envoyant un kit gants + pompe à vélo neuve.
La version "luxe" comportera un casque avec un éclairage.
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Cath
Enchanteur

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par Cath Ven 29 Nov 2019, 04:51
Thalia de G a écrit:Je ne sais pas si cette solution a déjà été évoquée, mais j'ai entendu parler des campus connectés, en voici un exemple

Ce n’est pas le fin fond de la campagne. Pas non plus une ville pauvre. Pourtant, dans le paysage de l’enseignement supérieur, Saint-Raphaël apparaît enclavé. D’un côté, l’université de Nice, à une heure de route. De l’autre, celle de Toulon, à une heure et quart. Ici, étudier rime donc souvent avec déménager. Et si l’on ajoute la possibilité pour les jeunes de miser sur l’emploi saisonnier, on obtient des statistiques frappantes : à Saint-Raphaël et ses environs, 37 % des 18-24 ans sont en cours d’études, contre une moyenne nationale de 52 %.

Aussi la ville et la communauté d’agglomération se sont-elles immédiatement emparées d’un dispositif expérimental lancé par le gouvernement, les campus connectés. Objectif : permettre à des étudiants de suivre dans un même lieu une formation à distance - chacun la sienne - dans un cadre propice aux apprentissages.
https://www.la-croix.com/Famille/Education/A-Saint-Raphael-campus-connecte-etudier-pres-chez-soi-2019-11-04-1201058302

Une explication ici https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid141494/13-lieux-labellises-campus-connecte-a-la-rentree-2019-rapprocher-l-enseignement-superieur-de-tous-les-territoires.html
À la rentrée 2019, treize lieux labellisés Campus Connecté ouvrent dans des villes éloignées des grands centres universitaires. Une opportunité pour les jeunes de suivre, près de chez eux, des formations à distance dans l'enseignement supérieur en bénéficiant d'un accompagnement, d'un emploi du temps, d'une carte d'étudiant... L'objectif de ces structures propices à une dynamique collective et à l'entraide, est de reconnecter aux études supérieures des jeunes qui sans cela n'auraient pas nécessairement entrepris ces études.
Aucun retour d'expérience puisque c'est tout nouveau.
Petite restriction : cela ne s'applique pas à de nombreuse formations professionnelles avec enseignement pratique, on comprend pourquoi.

Finalement, ça revient donc à faire des études à distance. Je ne vois pas trop où est la nouveauté. Et à 18 ans, quelle tristesse...
Thalia de G
Thalia de G
Médiateur

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par Thalia de G Ven 29 Nov 2019, 05:49
Ne vaut-il mieux pas des études à distance que pas d'études du tout ?

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Cath
Enchanteur

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par Cath Ven 29 Nov 2019, 06:20
À 18 ans, j'ai bien peur que mener des études à distance revienne à ne pas mener d'études du tout. Quel jeune en est capable ? Et quelle vie sociale ?
Dame Jouanne
Dame Jouanne
Érudit

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par Dame Jouanne Ven 29 Nov 2019, 06:32
Jenny a écrit:
Dalva a écrit:Tristana, tu veux dire que tu as pu choisir ton lieu d'affectation, et que si tu avais deux enfants, le studio ça irait encore bien ? Et si ton premier poste avait été dans un village à 25 bornes de Bar-le-Duc ?

Je suis comme Tristana.
Je n’aurais pas passé le concours si je n’avais pas été sûre de rester en RP et d’avoir Paris rapidement.
Quand j'ai passé le CAPES, je savais que ce serait pour être mutée plusieurs années en région parisienne ou vers Lille. J'ai des amis qui ont passé le CAFEP pour rester.
Et cela pointe une des différences entre les franciliens et tous ces jeunes des campagnes. Là où un habitant d'île de France peut faire toutes ses études puis travailler sans s'éloigner de sa famille et de ses amis, poursuivre des études et trouver un emploi pour un jeune de la campagne c'est souvent partir et parfois assez loin. Quand on voit que certains (je ne parle ici ni de Jenny ou de Tristana dont je ne connais pas le parcours, mais de personnes de ma connaissance ) ne supportent pas l'idée de quitter la région parisienne et leur entourage de parents et d'amis, on peut imaginer que cela peut paraitre d'autant plus difficile pour certains jeunes d'affronter à la fois la ville et l'éloignement.
Quand aux études à distance, c'est une alternative, mais combien seront vraiment capables de suivre tout un cursus ainsi ? Je rejoins l'opinion de Cath.
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Rosanette
Esprit éclairé

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par Rosanette Ven 29 Nov 2019, 09:01
Verdurette a écrit:
Vincent35 a écrit:Je ne suis pas sûr que faire 260km aller retour par jour pour aller travailler soit très fréquent (vu le coût ce serait d'ailleurs infaisable pour quelqu'un avec un salaire proche du SMIC).

Forcément dans ces circonstances exceptionnelles il y a très peu de solutions de transport.

Bien évidemment, il n'est pas question d'aller travailler quotidiennement à Paris, pour un jeune du moins, c'était juste pour montrer à quel point les horaires étaient mal foutus. Un jeune peut être appelé à aller ponctuellement à Paris pour un entretien, un stage ...

Un car vide reste au garage et ne nécessite pas l'infrastructure d'un train, voila la différence.
J'ai bien précisé que ce système nécessitait l'association avec un nouveau système de réservation, le but étant précisément de ne pas le faire rouler à vide, et d'adapter son format au nombre d'inscrits. Mais il est clair que quand on est incapable ne serait-ce que d'écouter un autre système de pensée que le sien, on se garde bien de tout lire.

J'ai donc bien compris que ce problème de jeunes oubliés pouvait se résoudre facilement en leur envoyant un kit gants + pompe à vélo neuve.
La version "luxe" comportera un casque avec un éclairage.

Mais un chauffeur payé au mois ne reste pas au garage.
Bien sûr qu'il faut un maillage de bus et de navettes à l'échelle d'un département mais ce n'est pas forcément souhaitable qu'ils remplacent les TER.
Des systèmes de transport à la demande/sur résa mis en place par les collectivités, ça existe, ils en sont très fiers, mais même sans chiffres de remplissage précis ça tourne à vide assez souvent.
Un ami (spoiler, c'est un exemple perso) faisait récemment Blois-Bracieux avec son fils (1h de vélo) et a réservé un bus à la demande avec ce système, ils lui ont envoyé un bus de 50 places pour lui seul ! Il a pris un selfie-souvenir tellement c'était absurde. Le taxi-bus revient cher (mais a le mérite d'exister).

De fait, on est pas aujourd'hui dans un système où le fait de devoir réserver son mode de déplacement est concurrentiel avec la voiture individuelle à disposition dans sa voiture. Beaucoup ici avaient déjà râlé contre les systèmes de navette à la demande, parfois sans avoir jamais testé le système. Parce qu'au fond, la demande idéale revient souvent à avoir un taxi peu cher, souple sur les horaires, les lieux de ramassage et de dépôt, et aussi rapide qu'une voiture.

Et l'absurdité, c'est que même des villes comme Nogent-sur-Marne ont leur petite navette à la demande, avec deux chauffeurs, alors que les bus de la RATP circulent et que la marche permet de couvrir assez facilement la ville. Dépenser autant par électoralisme et pour pallier les failles de l'accueil des PMR dans les bus lambda et dans l'aménagement des villes, clairement hostiles en fauteuil roulant, c'est malheureux.
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jésus
Fidèle du forum

Loin des villes : une génération oubliée - Page 18 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par jésus Ven 29 Nov 2019, 11:05
Bon,
Au-delà de l'idée que la ville = ville culturelle foisonnante, il y a la question financière.
Quand j'étais enseignant contractuel à Lyon, je ne pouvais rien faire car la paye était famélique, et les difficultés financières présentes ( coucou, l'absence de traitement en été avec un loyer à 550 euros) . Pour profiter de la vie culturelle d'une ville, il faut un minimum d'argent même si le bagage culturel est là. ( Cette incohérence d'être prof de philo et ne pas avoir d'argent pour avoir des loisirs culturels m'a franchement déplu) .
Même chose quand je travaillais en musée ( au smic, voire moins) . Notre travail nous " impose" de faire des sorties culturelles mais on n'a pas les moyens de les faire...paradoxe total.
Bref, la vie culturelle et sociale que tout le monde recherche, il faut avoir les moyens de l'avoir, et avoir une proximité avec des lieux que l'on apprécie.

Se déplacer le soir, loin pour voir des spectacles, alors qu'on travaille. Il faut aussi de la motivation. Même si on a une voiture. Une heure de conduite après un spectacle finissant à 23h , avec la fatigue de la journée.


Dernière édition par jésus le Ven 29 Nov 2019, 11:21, édité 1 fois
Sei
Sei
Grand Maître

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par Sei Ven 29 Nov 2019, 11:15
Rosanette a écrit:
Sei a écrit:
Rosanette a écrit:Bah c'est très bien le vélo électrique ! Oui le baromètre va révéler des situations que les usagers connaissent, et ce sera utile pour les municipales de 2020, qui feront de la mobilité un vrai enjeu (on le voit déjà).

Oui, bon, ce n'est pas la panacée, mais nous nous accordons avec mon compagnon sur le fait que c'est sans doute déjà mieux que la deuxième voiture.
Et on a l'impression de militer quand on sort avec et qu'on entend les gens commenter avec enthousiasme notre vélo cargo. On espère donner des idées à d'autres (sans leur dire "bande de *** d'accrocs à la bagnole !").
Il n'empêche que je ne peux pas me passer de voiture, c'est impossible. On aimerait le faire, nous sommes engagés sur cette question, mais on sait qu'il faudra attendre que j'obtienne un poste à Poitiers ou juste à côté, et ce ne sera pas avant de très longues années (tu n'imagines visiblement pas l'état des lignes de transports en commun dans certains départements). Il y a certainement des actions à mener pour améliorer cette situation (à commencer par mieux choisir ses élus  Rolling Eyes ), mais penser que la clé c'est refuser la voiture, c'est accepter une vie sacrificielle, ce que tu ignores.

Mais bref, je voulais surtout signaler cette émission sur France culture : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/rural-et-alors

Sympa ce reportage ; j'ai tiqué au moment où le sociologue dit qu'avant on faisait plein de trucs à vélo, qu'on bossait à proximité que y avait un noyau village avec le troquet, et que maintenant les jeunes pouvaient faire jusqu'à 10 bornes pour aller voir leurs copains... Mais nos grands-parents faisaient 10 kilomètres aller pour aller travailler, à vélo (pas toute une vie, mais à 20 ans ce n'était pas rare). On peut prendre en compte l'évolution des territoires et la désindustralisation/déclin des petits patelins sans idéaliser le côté "tout au village" des années 60.

Ce n'est pas parce que quelque chose nous semble personnellement impossible qu'il l'est pour tout le monde ; et encore une fois il ne s'agit pas de comparer la vie dans la région de Poitiers à celle de Paris intra-muros ; mais "je ne peux pas me passer de voiture" est une phrase qui pour le coup n'est absolument pas propre aux territoires "ruraux".

Du reste, personne ne milite pour la disparition complète des voitures en milieu rural, ceux et celles qui préfèrent caricaturer le discours militant en incitation à rouler en bicyclette tout le temps et partout se trompent de cible ; la cible prioritaire en l'occurrence, c'est le taux d'occupation moyen des voiture, qui plafonne à 1,5. Quand, un peu partout en France, on se posera clairement la légitimité de posséder son propre véhicule et de l'occuper seul(e) 80% du temps, véhicule qui ne bouge pas 95% du temps, on aura fait un sacré pas. Croire que la ruralité n'a pas de part à prendre à ces questions parce que "j'ai besoin de MA voiture", c'est accepter une forme de fatalisme de ces territoires.

Il est en effet fort possible que nous ne nous comprenions pas. Pour ma part, je ne vois pas bien là où tu veux en venir, ce que tu défends.
Sans doute combats-tu la croyance selon laquelle nous serions tous dépendants de notre voiture. Or, si nous sommes d'accord sur le fait qu'il est urgent de proposer un autre modèle que celui de la voiture individuelle, cela ne nous permet visiblement pas d'ouvrir un dialogue. En l'occurrence, je crois bien qu'il n'y a que des personnes habitant à côté de Paris qui entendaient tes propos, il y a donc bien un échec de l'échange quelque part.

Cela étant dit, je sais à quel point il est difficile de penser un nouveau modèle, de se libérer d'habitudes prises collectivement.  

PS : on est d'accord, hein, aujourd'hui on est loin des 10 km dans de petits chemins sympas pour aller bosser.
PPS : je me garderais désormais de tout exemple personnel, mais il est vrai que ton insistance à penser que nous nous trompons quand nous croyons impossible de nous passer de la bagnole agace considérablement.
Thalia de G
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par Thalia de G Ven 29 Nov 2019, 11:25
Dans le même ordre d'idées, Rosanette, si tu cherches une reconversion, pourquoi pas "coach en déplacements urbains, péri-urbains, ruraux" ?
Mais peut-être faut-il pour cela que tu t'immerges au moins un an ou deux dans chacune des différentes configurations avant que d'asséner TA vérité. Et de préférence en étant invalide ou en ayant à charge une marmaille ou des parents âgés et/ou dépendants.

Rendez-vous dans dix ans ?

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Kimberlite
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par Kimberlite Ven 29 Nov 2019, 13:05
Cath a écrit:À 18 ans, j'ai bien peur que mener des études à distance revienne à ne pas mener d'études du tout. Quel jeune en est capable ? Et quelle vie sociale ?
J'ai une cousine qui a fait une école de soins infirmiers. Une partie des cours était assurée ainsi, depuis une autre école de soins infirmiers. Apparemment, ce n'était pas top, mais pas impossible non plus.

Quand j'étais étudiante, par contre, la fac de médecine de ma ville avait un amphi trop petit pour le nombre d'élèves, et ceux qui n'arrivaient pa assez tôt se retrouvaient relégués dans un autre amphi avec retransmission... mais aussi avec des étudiants qui mettaient le brodel... du coup, c'était plutôt catastrophique.

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Dame Jouanne
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par Dame Jouanne Ven 29 Nov 2019, 17:53
Sei a écrit:
Rosanette a écrit:
Sei a écrit:
Rosanette a écrit:Bah c'est très bien le vélo électrique ! Oui le baromètre va révéler des situations que les usagers connaissent, et ce sera utile pour les municipales de 2020, qui feront de la mobilité un vrai enjeu (on le voit déjà).

Oui, bon, ce n'est pas la panacée, mais nous nous accordons avec mon compagnon sur le fait que c'est sans doute déjà mieux que la deuxième voiture.
Et on a l'impression de militer quand on sort avec et qu'on entend les gens commenter avec enthousiasme notre vélo cargo. On espère donner des idées à d'autres (sans leur dire "bande de *** d'accrocs à la bagnole !").
Il n'empêche que je ne peux pas me passer de voiture, c'est impossible. On aimerait le faire, nous sommes engagés sur cette question, mais on sait qu'il faudra attendre que j'obtienne un poste à Poitiers ou juste à côté, et ce ne sera pas avant de très longues années (tu n'imagines visiblement pas l'état des lignes de transports en commun dans certains départements). Il y a certainement des actions à mener pour améliorer cette situation (à commencer par mieux choisir ses élus  Rolling Eyes ), mais penser que la clé c'est refuser la voiture, c'est accepter une vie sacrificielle, ce que tu ignores.

Mais bref, je voulais surtout signaler cette émission sur France culture : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/rural-et-alors

Sympa ce reportage ; j'ai tiqué au moment où le sociologue dit qu'avant on faisait plein de trucs à vélo, qu'on bossait à proximité que y avait un noyau village avec le troquet, et que maintenant les jeunes pouvaient faire jusqu'à 10 bornes pour aller voir leurs copains... Mais nos grands-parents faisaient 10 kilomètres aller pour aller travailler, à vélo (pas toute une vie, mais à 20 ans ce n'était pas rare). On peut prendre en compte l'évolution des territoires et la désindustralisation/déclin des petits patelins sans idéaliser le côté "tout au village" des années 60.

Ce n'est pas parce que quelque chose nous semble personnellement impossible qu'il l'est pour tout le monde ; et encore une fois il ne s'agit pas de comparer la vie dans la région de Poitiers à celle de Paris intra-muros ; mais "je ne peux pas me passer de voiture" est une phrase qui pour le coup n'est absolument pas propre aux territoires "ruraux".

Du reste, personne ne milite pour la disparition complète des voitures en milieu rural, ceux et celles qui préfèrent caricaturer le discours militant en incitation à rouler en bicyclette tout le temps et partout se trompent de cible ; la cible prioritaire en l'occurrence, c'est le taux d'occupation moyen des voiture, qui plafonne à 1,5. Quand, un peu partout en France, on se posera clairement la légitimité de posséder son propre véhicule et de l'occuper seul(e) 80% du temps, véhicule qui ne bouge pas 95% du temps, on aura fait un sacré pas. Croire que la ruralité n'a pas de part à prendre à ces questions parce que "j'ai besoin de MA voiture", c'est accepter une forme de fatalisme de ces territoires.

Il est en effet fort possible que nous ne nous comprenions pas. Pour ma part, je ne vois pas bien là où tu veux en venir, ce que tu défends.
Sans doute combats-tu la croyance selon laquelle nous serions tous dépendants de notre voiture. Or, si nous sommes d'accord sur le fait qu'il est urgent de proposer un autre modèle que celui de la voiture individuelle, cela ne nous permet visiblement pas d'ouvrir un dialogue. En l'occurrence, je crois bien qu'il n'y a que des personnes habitant à côté de Paris qui entendaient tes propos, il y a donc bien un échec de l'échange quelque part.

Cela étant dit, je sais à quel point il est difficile de penser un nouveau modèle, de se libérer d'habitudes prises collectivement.  

PS : on est d'accord, hein, aujourd'hui on est loin des 10 km dans de petits chemins sympas pour aller bosser.
PPS : je me garderais désormais de tout exemple personnel, mais il est vrai que ton insistance à penser que nous nous trompons quand nous croyons impossible de nous passer de la bagnole agace considérablement.
"je ne peux pas me passer de voiture" est une phrase que l'on rencontre effectivement partout, mais ce que tu ne semble pas réaliser à lire tes propos, c'est que les situations ne sont pas du tout comparables. Souvent il y a des alternatives à la voiture dans les grands centres urbains. Plus longues en temps, moins confortables, aléatoires, mais en général elles existent. En milieu rural, tu peux très bien ne pas avoir d'autres solutions du tout à part la voiture pour aller au travail, voir tes parents, ... Et comme le travail est plus rare, il risque d'être à plus de 30km de chez toi donc difficile de faire tous les jours aller-retour cette distance sur des départementales non éclairées à vélo. Et si tu commences à dire à ton employeur que tu ne peux pas arriver avant 10h car c'est l'horaire du bus, de ton covoiturage, ... il ira peut-être embaucher quelqu'un d'autre.
Si on se base sur les exemples du reportage, les jeunes sans voiture et sans permis sont déjà dans une situation économique et sociale fragile. Du coup, le fait de ne pas avoir de permis et de voiture les fragilise encore plus car toutes les démarches sont plus compliquées, voire impossibles. On est très loin ici de la problématique "faites un effort pour l'environnement" pour ces jeunes, ils ont d'autres problèmes à régler avant : leur insertion sociale et dans la vie active me semble plus importante. Après ils pourront toujours essayer de se rapprocher de leur travail pour y aller à vélo.
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Rosanette
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par Rosanette Ven 29 Nov 2019, 19:04
Thalia de G a écrit:Dans le même ordre d'idées, Rosanette, si tu cherches une reconversion, pourquoi pas "coach en déplacements urbains, péri-urbains, ruraux" ?
Mais peut-être faut-il pour cela que tu t'immerges au moins un an ou deux dans chacune des différentes configurations avant que d'asséner TA vérité. Et de préférence en étant invalide ou en ayant à charge une marmaille ou des parents âgés et/ou dépendants.

Rendez-vous dans dix ans ?

Je crois qu'il faut que tu me lâches Wink et éventuellement que tu conduises une voiture en étant invalide (mais de préférence quand je ne suis pas devant toi sur un vélo).


J'ai évoqué, au-delà de la nécessité de dépasser un modèle du tout-voiture sur laquelle il y a dans les paroles consensus, le fait que les offres alternatives étaient souvent méconnues (c'est documenté, ça ne veut pas dire que les ruraux sont stupides et ce n est pas militant ou à côté de la plaque que de le souligner). Il y a des territoires dans lesquels il n'y a rien de rien, mais ce n est pas ce dont il est finalement question dans les posts ; on parle de territoires où il y a, peu, parfois mal, souvent/toujours pas adaptés à nos besoins.

Il est ensuite évident que toute discussion hors maillage local sur la question des transports est très souvent impossible car il est assez facile de se retrancher vers une situation individuelle, qui ne se limite pas à un territoire mais à un ensemble de contraintes et de choix qui nous sont propres, tout en renvoyant l'autre à son ignorance/à une caricature de bobo. Comme si tout Parisien était né, avait grandi à Paris, comme s'il n'avait jamais vu la campagne hors week-end champêtre durant le pont de l'ascension.

Le reportage France Culture cite l'oeuvre de Nicolas Mathieu, qui dit tout merveilleusement bien et dans laquelle la question de la voiture ne paraît être l'élément central de ce qui définit ces espaces (même si c'est un élément présent).


Jenny
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par Jenny Ven 29 Nov 2019, 19:16
Dame Jouanne a écrit:Là où un habitant d'île de France peut faire toutes ses études puis travailler sans s'éloigner de sa famille et de ses amis, poursuivre des études et trouver un emploi pour un jeune de la campagne c'est souvent partir et parfois assez loin. Quand on voit que certains (je ne parle ici ni de Jenny ou de Tristana dont je ne connais pas le parcours, mais de personnes de ma connaissance ) ne supportent pas l'idée de quitter la région parisienne et leur entourage de parents et d'amis, on peut imaginer que cela peut paraitre d'autant plus difficile pour certains jeunes d'affronter à la fois la ville et l'éloignement.

Je ne suis justement pas de la région parisienne, je suis partie m'y installer très jeune. Razz
La raison n'est pas celle là, mais bien d'avoir la vie culturelle qui m'a tant manqué plus jeune. Il y a sans doute quelques autres villes qui pourraient me plaire, mais ce n'est pas dit que je puisse y muter facilement et que mon homme y trouve du travail. Paris reste aujourd'hui le plus pratique pour nous.
Dans ma ville d'origine, les jeunes qui voulaient faire des études / trouver un travail sont justement massivement partis. Quelques uns sont revenus s'y installer après, beaucoup sont restés à l'étranger ou dans d'autres régions. Il faut dire que les perspectives ne sont pas réjouissantes dans le coin, l'immobilier a perdu beaucoup de valeur, il faut aller à l'extérieur pour tout... et pourtant ce n'est pas la campagne.

Du coup, je crois que j'ai du mal à comprendre la peur de quitter la campagne ou le quartier. J'ai toujours voulu  voir ce qu'il y avait ailleurs moi, même toute petite. J'étais toute fière d'avoir un passeport et d'être la première de la famille à en avoir un. Razz
Ma mère me dit régulièrement : "c'est où ça ?" quand je pars en vacances pour vous dire à quel point elle a voyagé (y compris sur des destinations européennes). abi
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par Dalva Ven 29 Nov 2019, 20:19
Rosanette a écrit:
Le reportage France Culture cite l'oeuvre de Nicolas Mathieu, qui dit tout merveilleusement bien et dans laquelle la question de la voiture ne paraît être l'élément central de ce qui définit ces espaces (même si c'est un élément présent).
Alors là, c'est vraiment intéressant que tu cites Nicolas Mathieu, qui non seulement ne m'est pas lointain mais dont le premier roman situe son action là où je vis et enseigne. Le garage automobile de luxe est d'ailleurs toujours là, dans le même village.
Or ce qui est particulièrement prégnant dans son oeuvre (ses deux romans, donc), ce qui constitue une sorte d'obsession chez ses personnages, c'est le moyen de se déplacer. Voitures empruntées ou volées, scoots, négociations, colères... Le deuxième roman s'ouvre sur la moto empruntée au père par le fils, puis volée.
L'autre élément qui sous-tend le deuxième roman, c'est la tension permanente entre deux inconciliables : partir, trouver le moyen, le courage de partir / rester, être là encore vingt ans après, ne pas trouver le moyen doublé du courage de s'extraire... et leurs enfants après eux.
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Rosanette
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par Rosanette Ven 29 Nov 2019, 20:34
Mais bien sûr que la voiture est importante dans les représentations des persos (y a même des personnages dont le coeur de métier est de bouger comme l'inspectrice du travail).

Mais effectivement les réalités socio-économiques prennent largement le dessus ; la mobilité y a sa part mais dans la représentation et l'horizon que les personnages se donnent.
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par Dalva Ven 29 Nov 2019, 20:38
Excuse-moi, Rosanette, je vais sans doute dire une ânerie, une évidence, mais c'est ce qui est répété sur ce fil depuis le début : le problème, c'est la réalité socio-économique, et  le besoin de mobilité, donc de voiture dans ces territoires, en est une conséquence.

Quant à ce petit bout de phrase innocent :

la mobilité y a sa part mais dans la représentation et l'horizon que les personnages se donnent
Comment oses-tu ainsi juger de la validité des aspirations de personnes (et non de personnages) vivant dans une situation dont tu n'as pas idée, que tu n'as jamais expérimenté et que tu ne pourras jamais expérimenter ?
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Rosanette
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par Rosanette Ven 29 Nov 2019, 21:03
Dalva a écrit:Excuse-moi, Rosanette, je vais sans doute dire une ânerie, une évidence, mais c'est ce qui est répété sur ce fil depuis le début : le problème, c'est la réalité socio-économique, et  le besoin de mobilité, donc de voiture dans ces territoires, en est une conséquence.

Quant à ce petit bout de phrase innocent :

la mobilité y a sa part mais dans la représentation et l'horizon que les personnages se donnent
Comment oses-tu ainsi juger de la validité des aspirations de personnes (et non de personnages) vivant dans une situation dont tu n'as pas idée, que tu n'as jamais expérimenté et que tu ne pourras jamais expérimenter ?

Qu'en sais-tu ?

Pour le reste, je ne comprends pas ton message, ne jugeant les aspirations de personne.
Après dire que le rapport à la mobilité est aussi une affaire de représentation ne me semble pas être une parole affreusement militante.
Dalva
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par Dalva Ven 29 Nov 2019, 21:07
Ce que j'en sais ? Et bien ma foi, tu n'y vis pas actuellement, je peux donc affirmer avec certitude que tu n'as pas expérimenté l'impossibilité de quitter un lieu tel que celui dont il est question dans ce fil.

Si tu penses que ta formulation n'est pas un jugement sur la validité des aspirations (que tu t'obstines à nommer représentations), nous pouvons sans doute arrêter là.
Elaïna
Elaïna
Devin

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par Elaïna Ven 29 Nov 2019, 21:27
Dame Jouanne a écrit:Quand on voit que certains (je ne parle ici ni de Jenny ou de Tristana dont je ne connais pas le parcours, mais de personnes de ma connaissance ) ne supportent pas l'idée de quitter la région parisienne et leur entourage de parents et d'amis, on peut imaginer que cela peut paraitre d'autant plus difficile pour certains jeunes d'affronter à la fois la ville et l'éloignement.

ça c'est pas propre à la région parisienne hein. Dans mon bahut de bourges où les enfants de profs comme moi étaient les pauvres, où les moyens n'étaient donc pas un problème, sur tous les terminales, on était royalement trois à quitter Marseille/Aix pour étudier. Deux à Paris (dont moi) et une à Lyon.
C'est d'ailleurs assez bien documenté, le peu de mobilité des Français (par exemple par rapport aux Etats-Unis).

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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Rosanette
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par Rosanette Ven 29 Nov 2019, 21:40
Je regarde la série sur l'affaire Gregory sur Netflix difficile de ne pas faire le lien avec le sujet ici (bon il y a une gare pour Epinal à Lépanges quand même). Et sans nostalgie sans la ruralité des années 80.
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