- RosanetteEsprit éclairé
celitian a écrit:
Sauf que tu ne veux pas voir la grosse différence pour les jeunes entre le 93 et les campagnes, dans le 93, les équipements/écoles/etudes/loisirs/transports sont présents donc si les jeunes veulent, ils le peuvent.
A la campagne, tu n'as rien du tout donc les jeunes ne peuvent que subir.
Ca y est, on sort du bois ! C'est donc ça le grand secret. Nos jeunes sont dans la mouise par leur seule faute.
Alors que le Dylan du reportage qui a arrêté l'école avant le bac l'a fait parce que son territoire l'a entravé, c'est une victime quand le jeune de banlieue est juste un faignant (spoiler : le reportage ne dit pas qu'il a été mal orienté pour des raisons de dispo d'offre).
- ProvençalLeGauloisExpert
Chouette, après le vélo, on repart pour 4/5 pages de 93.
_________________
N'empêche que je suis une légende.
Perceval
- RosanetteEsprit éclairé
Non point, mais souffrez quand même que les 2 puissent être comparés à partir du reportage, sauf la question des trains et de la couverture internet. On y cause mission d'interim, droit du travail, chômage, déclassement et pauvreté.
- celitianSage
J'ai dit ça ?
Dans la mouise parce qu'ils ne profitent pas de la piscine, de la bibliothèque, du cinéma, des bus ?
Pour les études, ce n'est heureusement pas une obligation d'en faire pour avoir un boulot (la vie économique en RP n'a aucun rapport avec celle dans les campagnes ou les petites villes).
Dans la mouise parce qu'ils ne profitent pas de la piscine, de la bibliothèque, du cinéma, des bus ?
Pour les études, ce n'est heureusement pas une obligation d'en faire pour avoir un boulot (la vie économique en RP n'a aucun rapport avec celle dans les campagnes ou les petites villes).
- Thalia de GMédiateur
Super, merci du renseignement. Je vais le leur suggérer alors qu'ils ne tiennent pas debout. Ils sont vraiment cons, mes parents.Rosanette a écrit:Thalia de G a écrit:
Je ne calomnie pas. Il suffit de remonter tes messages. J'en étais malade pour nasopi et accessoirement pour mes parents tous les deux plus qu'octogénaires, invalides en zone semi urbaine sans transports en commun, sans possibilité de bénéficier du sacro-saint internet sauf aide de leurs enfants.
Bref...
Parents que non seulement je connais mais à qui j'ai rendu visite en expliquant qu'il serait bien de prendre désormais une trottinette pour pouvoir accomplir les tâches du quotidien. Avec force insultes et mépris, et un rire sardonique, bobo et urbain.
Que répondre devant tant de délires ?
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Vincent35Niveau 7
Rosanette a écrit:
La génération des jeunes oubliées loin des villes est une réalité, mais le descriptif de l'émission postée en premier post ne fait pas spécialement un focus sur les transports et la voiture, mais quelqu'un a rajouté ça en surimpression (c'est les coins où on doit avoir une voiture).
J'y entends parler de chômage, de couverture Internet, certes d'absence de trains également. Le premier coin cité, est selon l'INSEE une ville (Bar/Seine, 3000 habitants) avec un bus.
EDIT Dylan, 18 ans, pas de bac, mixe de la musique pour passer le temps, voulait être paysagiste mais orienté en méca, décrocheur... Et c'est sur le permis qu'on veut insister ? Sociologiquement ça semble plus compliqué que ça quand même.
Pour revenir au sujet initial, ce qui me choque le plus dans ce reportage c'est la résignation de ces jeunes, de leurs familles, de l'institution au point que tout ce qui dépasse la maigre offre de formation accessible à proximité est découragé.
Et le premier responsable c'est l’État. Voir des jeunes renoncer à un projet professionnel parce que leurs familles n'ont pas les moyens de payer un internat (on ne parle pas d'un appartement à Paris ou d'une voiture là, juste d'un internat dans un lycée) c'est inadmissible.
- ysabelDevin
pseudo-intello a écrit:
En Lorraine, toutefois, il y avait un dispositif financé par la région, qui bloquait les prix ; un déplacement intra-Lorraine ne devait pas, de mémoire, dépasser les 7 euros. Voilà qui était incitatif. Las, le dispositif n'a pas survécu à la fusion des régions. Le Grand-Est l'a tuer.
Celle-ci, je l'ai toujours au travers de la gorge ! l'aller-retour Lunéville/Nancy était à 10€ il est passé subitement à presque 16€ !
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- pseudo-intelloSage
... en attendant, 6 collèges ruraux périurbains qui sentent la cambrousse menacés dans mon département. J'en connais bien deux, et ils tournent bien, même largement mieux que ce que la CSP familiale pourrait laisser attendre. Il est prévu qu'ils se fassent absorber par des bahuts plus gros, mais qui tournent très mal. Le troisième collège a bonne réputation également. Les autres, je ne les connais pas.
- VerduretteModérateur
Si Dylan doit renoncer à être paysagiste parce que la formation (BTS, CFA ou autre) se fait dans un établissement qu'il ne peut rejoindre depuis chez lui par train ou bus, cela a, au contraire, tout à voir avec le permis de conduire ... et la possibilité d'avoir une voiture. Dans les zones rurales qui n'existent plus, les personnes inexistantes qui n'y habitent donc plus sont souvent obligées d'avoir deux voitures parce que les deux parents ne travaillent pas au même endroit ni aux mêmes heures, alors une troisième avec le coût de l'assurance jeune conducteur... c'est difficile voire impossible.
Si un parent n'a plus de boulot, il garde la voiture pour aller à Pôle Emploi, en entretien...
Autre cas fréquent : Il y a une gare, oui, 30 km, ce n'est pas grand-chose, mais le problème, c'est qu'il faut changer, et avec les correspondances de TER on peut mettre 2 h à faire 30 km. Partir à 5 heures, arriver à 7 heures le matin et attendre une heure devant le lycée qu'il ouvre. Rentrer à 20 heures... On fait ça matin et soir ?
Ou bien les TER ont été remplacés par des TGV, et le trajet est très cher. Les Flixbus et autres cars Macron ne desservent pas les petites lignes.
Récemment, il y a eu dans le Journal de Saône et Loire un article sur un monsieur de 94 ans qui s'est vu refuser par les Impôts le chèque qu'il avait envoyé pour régler son dû. Il devait payer par internet. Bien évidemment, cet homme n'a pas d'ordinateur et ne sait pas utiliser internet, et il n'a pas d'enfants ni de famille "jeune". Il a téléphoné à la trésorerie, on lui a dit qu'il devait venir payer sur place ! Mais il ne conduit plus (et heureusement, vous n'imaginez pas le nombre de personnes très âgées qui prennent encore leur voiture parce qu'ils n'ont rien d'autre, et certains sont des dangers publics. )
Quant à payer un internat ... encore faut-il qu'il y en ait un !! Au lycée, c'est parfois le cas, mais pas toujours, et souvent les places sont réservées aux élèves avant le bac, pas aux BTS.
Si un parent n'a plus de boulot, il garde la voiture pour aller à Pôle Emploi, en entretien...
Autre cas fréquent : Il y a une gare, oui, 30 km, ce n'est pas grand-chose, mais le problème, c'est qu'il faut changer, et avec les correspondances de TER on peut mettre 2 h à faire 30 km. Partir à 5 heures, arriver à 7 heures le matin et attendre une heure devant le lycée qu'il ouvre. Rentrer à 20 heures... On fait ça matin et soir ?
Ou bien les TER ont été remplacés par des TGV, et le trajet est très cher. Les Flixbus et autres cars Macron ne desservent pas les petites lignes.
Récemment, il y a eu dans le Journal de Saône et Loire un article sur un monsieur de 94 ans qui s'est vu refuser par les Impôts le chèque qu'il avait envoyé pour régler son dû. Il devait payer par internet. Bien évidemment, cet homme n'a pas d'ordinateur et ne sait pas utiliser internet, et il n'a pas d'enfants ni de famille "jeune". Il a téléphoné à la trésorerie, on lui a dit qu'il devait venir payer sur place ! Mais il ne conduit plus (et heureusement, vous n'imaginez pas le nombre de personnes très âgées qui prennent encore leur voiture parce qu'ils n'ont rien d'autre, et certains sont des dangers publics. )
Quant à payer un internat ... encore faut-il qu'il y en ait un !! Au lycée, c'est parfois le cas, mais pas toujours, et souvent les places sont réservées aux élèves avant le bac, pas aux BTS.
- Cléopatra2Guide spirituel
Pas d'internat, pas de bus, pas de bibliothèque universitaire, pas d'offre de formation.
Qu'ils soient ruraux ou périurbains (et pour les jeunes la majorité sont périurbains car leurs parents se sont installés là mais travaillent en ville), ces jeunes sont bloqués.
Le car scolaire les bloque, ils ne peuvent pas aller travailler à la médiathèque. Pour les TPE c'était l'horreur, car ils choisissaient leur groupe en fonction du lieu de résidence, pour pouvoir aller chez les uns/les autres. Ils sont entièrement dépendants des parents pour tout.
Ex : sortie théâtre à Paris.
Train à 17h30, retour par le dernier train ou bus à minuit 30 voire 1h. Il faut que les parents fassent 35 ou 40 bornes aller-retour pour venir les chercher à la gare (avec bus scolaire le lendemain matin à 6h45 ou 7h pour le cours à 8h30). Certains ne veulent pas (on les comprend), donc les gamins ne peuvent jamais aller en sortie théâtre. Ils ne peuvent pas non plus être élus au CA (pas de bus le soir pour rentrer).
Leurs bus sont toujours en retard le matin à cause des bouchons. On essaie de les envoyer ailleurs au lycée mais l'autre lycée est tellement paumé qu'il n'y a pas de profs (pas de transport en commun facile pour y aller) donc les parents ne veulent pas y mettre leurs élèves. Le problème du bus serait le même, dépendance du ramassage, mais il est moins loin.
On voit bien la différence avec les jeunes du bled d'à côté, mieux relié en transport (et moins loin) et au pire du pire accessible à pied et à vélo.
Pour Parcoursup, plusieurs choix (et là je parle donc des élèves en LGT, parce que pour aller au LP, c'est encore plus la ramasse). Soit prendre un logement étudiant (et là certains n'ont pas les moyens), soit prendre une formation plus près (coucou le BTS chez nous), soit passer le permis et acheter une voiture pour pouvoir avoir la joie de galérer dans les bouchons.
Ils passent le permis.
Mais ils n'ont accès à rien : pas de ciné, pas de musique, un peu de sport possible (et encore là aussi ils doivent se taper des kilomètres).
Nos élèves ont des familles plutôt classes moyennes et les parents ont des loisirs etc. donc ils font le transport. Mais qu'en est-il des familles défavorisées et pauvres de ces espaces? Ou même d'un jeune décrocheur? Il faut se rendre à la mission locale, au LP, au CFA. Tout ça c'est en ville, à 25 bornes mal relié.
A côté, mes élèves de cité : eux ils n'ont pas forcément envie de se bouger (pour plein de raison que je ne vais pas développer), mais s'ils veulent aller à la sortie théâtre, ils peuvent rentrer seuls à pied (pas terrible mais possible) ou par le dernier bus. Ils peuvent aller aux 2 médiathèques à pied ou en bus, ils peuvent se lever au dernier moment pour être en cours à l'heure. Ils ont un LP à 5 minutes de chez eux aussi, et toutes les lignes de bus pour aller dans les autres (bon, en pratique ils ne veulent pas sortir de la commune mais ils peuvent). Ils n'ont jamais besoin de leurs parents pour rien. Ils ont toutes les commodités pour faire du sport/de la musique etc. Ils ne passent pas leur permis, même ceux qui auraient les sous.
En cours, quand on parle des espaces ruraux etc. les élèves analysent parfaitement les problèmes parce qu'ils les vivent.
Qu'ils soient ruraux ou périurbains (et pour les jeunes la majorité sont périurbains car leurs parents se sont installés là mais travaillent en ville), ces jeunes sont bloqués.
Le car scolaire les bloque, ils ne peuvent pas aller travailler à la médiathèque. Pour les TPE c'était l'horreur, car ils choisissaient leur groupe en fonction du lieu de résidence, pour pouvoir aller chez les uns/les autres. Ils sont entièrement dépendants des parents pour tout.
Ex : sortie théâtre à Paris.
Train à 17h30, retour par le dernier train ou bus à minuit 30 voire 1h. Il faut que les parents fassent 35 ou 40 bornes aller-retour pour venir les chercher à la gare (avec bus scolaire le lendemain matin à 6h45 ou 7h pour le cours à 8h30). Certains ne veulent pas (on les comprend), donc les gamins ne peuvent jamais aller en sortie théâtre. Ils ne peuvent pas non plus être élus au CA (pas de bus le soir pour rentrer).
Leurs bus sont toujours en retard le matin à cause des bouchons. On essaie de les envoyer ailleurs au lycée mais l'autre lycée est tellement paumé qu'il n'y a pas de profs (pas de transport en commun facile pour y aller) donc les parents ne veulent pas y mettre leurs élèves. Le problème du bus serait le même, dépendance du ramassage, mais il est moins loin.
On voit bien la différence avec les jeunes du bled d'à côté, mieux relié en transport (et moins loin) et au pire du pire accessible à pied et à vélo.
Pour Parcoursup, plusieurs choix (et là je parle donc des élèves en LGT, parce que pour aller au LP, c'est encore plus la ramasse). Soit prendre un logement étudiant (et là certains n'ont pas les moyens), soit prendre une formation plus près (coucou le BTS chez nous), soit passer le permis et acheter une voiture pour pouvoir avoir la joie de galérer dans les bouchons.
Ils passent le permis.
Mais ils n'ont accès à rien : pas de ciné, pas de musique, un peu de sport possible (et encore là aussi ils doivent se taper des kilomètres).
Nos élèves ont des familles plutôt classes moyennes et les parents ont des loisirs etc. donc ils font le transport. Mais qu'en est-il des familles défavorisées et pauvres de ces espaces? Ou même d'un jeune décrocheur? Il faut se rendre à la mission locale, au LP, au CFA. Tout ça c'est en ville, à 25 bornes mal relié.
A côté, mes élèves de cité : eux ils n'ont pas forcément envie de se bouger (pour plein de raison que je ne vais pas développer), mais s'ils veulent aller à la sortie théâtre, ils peuvent rentrer seuls à pied (pas terrible mais possible) ou par le dernier bus. Ils peuvent aller aux 2 médiathèques à pied ou en bus, ils peuvent se lever au dernier moment pour être en cours à l'heure. Ils ont un LP à 5 minutes de chez eux aussi, et toutes les lignes de bus pour aller dans les autres (bon, en pratique ils ne veulent pas sortir de la commune mais ils peuvent). Ils n'ont jamais besoin de leurs parents pour rien. Ils ont toutes les commodités pour faire du sport/de la musique etc. Ils ne passent pas leur permis, même ceux qui auraient les sous.
En cours, quand on parle des espaces ruraux etc. les élèves analysent parfaitement les problèmes parce qu'ils les vivent.
- Dame JouanneÉrudit
Je suis allée voir par curiosité sur le site de l'insee pour la pratique du vélo pour aller au travail. Les gens vont plus souvent au travail à vélo si la distance à parcourir est égale ou inférieure à 4 km et c'est une pratique d'urbains, plutôt de centre ville qui s'étend un peu au peri urbain pour disparaître entièrement dans le péri urbain éloigné.
Bon, à moins de penser que les urbains qui travaillent à moins de 4km sont plus intelligents et débrouillards que les autres, on peut tout de même en déduire qu'ailleurs il y a d'autres freins que la mauvaise volonté...
Bon, à moins de penser que les urbains qui travaillent à moins de 4km sont plus intelligents et débrouillards que les autres, on peut tout de même en déduire qu'ailleurs il y a d'autres freins que la mauvaise volonté...
- amalricuNeoprof expérimenté
Franchement rouler sur une route périurbaine en pleine nuit même avec les équipements d'éclairage vitaux, c'est une prise de risque au vu de certains automobilistes.
Quand en plus tu roules sans rien de visible et de lumineux avec des écouteurs en prime....
Quand en plus tu roules sans rien de visible et de lumineux avec des écouteurs en prime....
- RosanetteEsprit éclairé
Verdurette, dans le reportage on parle d'un gamin qui décroche au début de son lycée, à un âge où le permis ne servirait pas à grand-chose. Refuser de voir que le reportage montre aussi un profil sociologique, c'est occulter une sacrée partie du problème. D'autant que des liaisons bus existent entre Bar/Seine et Troyes. Et oui, ça signifie sans doute l'internat pour ne pas avoir à subir des trajets pas possibles.
Sur la pratique du vélo et des mobilités en général, la discussion fait trop oublier que les déplacements est aussi une question de volonté politique, et qu'une ville de 3000 habitants ne ressemblera pas nécessairement à la suivante.
L'INSEE est un outil précieux, il manque juste les dernières stats. Ce ne sont pas des pratiques immuables et gravées dans le marbre. Et si vous avez 5 minutes, vous pouvez remplir l'enquête de la FUB très suivi et qui fera un palmarès des villes cyclables par taille de commune.
https://www.parlons-velo.fr
Sur la pratique du vélo et des mobilités en général, la discussion fait trop oublier que les déplacements est aussi une question de volonté politique, et qu'une ville de 3000 habitants ne ressemblera pas nécessairement à la suivante.
L'INSEE est un outil précieux, il manque juste les dernières stats. Ce ne sont pas des pratiques immuables et gravées dans le marbre. Et si vous avez 5 minutes, vous pouvez remplir l'enquête de la FUB très suivi et qui fera un palmarès des villes cyclables par taille de commune.
https://www.parlons-velo.fr
- SeiGrand Maître
Isis39 a écrit:Rosanette a écrit:Vos élèves n ont pas de ramassage scolaire ?
Un le matin qui fait arriver après 8h, ça signifie de commencer à 9, ce que certains collègues demandent. Et il n'y a pas de réunions tous les soirs. Concrètement, si le problème d'un enseignant se limitait aux déplacements le soir de conseils de classe, je pense qu'on ne parlerait plus d'une dépendance au tout voiture.
J'ai passé mon adolescence à dépendre des bus departementaux , je sais ce que ça implique comme contrainte, a fortiori quand on travaille.
Et justement, à lire les uns et les autres on voit que le mot 'contraintes est souvent remplacé par celui de nécessité /impossibilité, or en matière de transports, il y a des contraintes qu'on choisit d'occulter (le coût, la sédentarité, le stationnement).
Décidément tu as réponse à tout, on dirait.
Mais je n'habite pas sur une commune de ramassage scolaire.
Adapter son EDT aux horaires du bus ? Tu crois vraiment que les chefs en tiennent compte ? Et les collègues en poste partagé qui doivent aller dans l'autre collège à midi quand il n'y a pas de bus, ils font comment ?
Et les réunions ne se limitent pas aux conseils de classe : conseil péda, conseil d'administration, réunions parents profs, RV parents, conseil école collège parfois dans une école d'un village, etc. On fait comment ces soirs-là ?
COmme tu as réponse à tout, j'attends tes solutions.
Ca m'est arrivé lors de mon premier remplacement dans mon académie, à plus de 80 Km de chez moi (hors-zone, évidemment). L'adjoint tenait coûte que coûte à avoir quelqu'un devant les élèves (je le comprends), mais il m'était impossible d'arriver à 8h le matin.
J'avais donc cours essentiellement entre 12h et 14h et entre 16h et 18h. Les élèves détestaient ce changement (je les comprends) et j'ai souffert en classe.
Je me tapais bien sûr les deux heures de route porte à porte (donc quatre heures par jour). J'arrivais un peu à diminuer ce temps en dépensant une énergie folle pour trouver des blablacar le soir afin de quitter un peu plus tôt la ville. Mais il n'y avait pas toujours de covoitureurs disponibles, et ils ne me déposaient pas toujours chez moi, ce qui compliquait les choses.
Ça a été très dur pour moi. Je partais à 8h de la maison pour revenir à presque 21h, ma fille avait à peine six mois, je l'allaitais encore (elle hurlait dans les bras de mon compagnon pendant des heures le soir).
Mais bon, je n'utilisais pas la voiture.
Rosanette, je fais partie de ceux qui utilisent le vélo et qui regardent la voiture comme un dinosaure. On a acheté un vélo biporteur électrique dans le but de nous passer d'une deuxième voiture qui aurait, sinon, été obligatoire pour nous avec l'arrivée d'un deuxième enfant.
Et pourtant, si, j'ai passé le permis de conduire. Ne pas avoir de voiture dans certains coins rend la vie impossible. Tu ne comprends pas cela parce que tu juges à partir de la région parisienne que je connais et où il est en effet possible de se passer de voiture, même en travaillant loin de notre domicile. L'impact du temps de transport en commun n'est pas le même quand le service est régulier.
- nicole 86Expert spécialisé
Rosanette a écrit:Verdurette, dans le reportage on parle d'un gamin qui décroche au début de son lycée, à un âge où le permis ne servirait pas à grand-chose. Refuser de voir que le reportage montre aussi un profil sociologique, c'est occulter une sacrée partie du problème. D'autant que des liaisons bus existent entre Bar/Seine et Troyes. Et oui, ça signifie sans doute l'internat pour ne pas avoir à subir des trajets pas possibles.
Sur la pratique du vélo et des mobilités en général, la discussion fait trop oublier que les déplacements est aussi une question de volonté politique, et qu'une ville de 3000 habitants ne ressemblera pas nécessairement à la suivante.
L'INSEE est un outil précieux, il manque juste les dernières stats. Ce ne sont pas des pratiques immuables et gravées dans le marbre. Et si vous avez 5 minutes, vous pouvez remplir l'enquête de la FUB très suivi et qui fera un palmarès des villes cyclables par taille de commune.
https://www.parlons-velo.fr
Je suis allée voir le lien indiqué pour des départements que je connais un peu :
département 86 : Poitiers et Châtellerault
département 79 : Niort et Bressuire
département 87 : Limoges
département 24 : pas mentionné
Je ne vois aucune des villages et petites villes qui sont concernées par ce topic.
- ZagaraGuide spirituel
L'abandon des populations hors des métropoles par le désengagement systématique des infrastructures et des services publics est à mon sens le premier problème à discuter et traiter. Pas pour rien qu'il était à la racine du mouvement des GJ.
La particularité française est que l'Etat se désengage au nom de la contraction budgétaire et de la capacité du privé à prendre la relève, mais dans une société qui a été structurée par la présence de l'Etat central depuis plusieurs siècles à tout le moins. On est un des pays les plus construits autour de son Etat, qui sert de colonne vertébrale à la société (contrairement à un pays construit réticulairement et par le bas, comme les USA).
Du coup quand tu retires l'Etat en France, le privé ne prend pas vraiment le relais, ou mal (le patronat français aussi est construit autour de la commande publique et de l'aide publique, il n'aime pas aller prendre des risques dans des domaines qui n'ont plus l'appui de l'Etat) et tu te retrouves avec une société dysfonctionnelle.
La particularité française est que l'Etat se désengage au nom de la contraction budgétaire et de la capacité du privé à prendre la relève, mais dans une société qui a été structurée par la présence de l'Etat central depuis plusieurs siècles à tout le moins. On est un des pays les plus construits autour de son Etat, qui sert de colonne vertébrale à la société (contrairement à un pays construit réticulairement et par le bas, comme les USA).
Du coup quand tu retires l'Etat en France, le privé ne prend pas vraiment le relais, ou mal (le patronat français aussi est construit autour de la commande publique et de l'aide publique, il n'aime pas aller prendre des risques dans des domaines qui n'ont plus l'appui de l'Etat) et tu te retrouves avec une société dysfonctionnelle.
- CeladonDemi-dieu
C'est exactement ça. Le patronat sous perfusion et aides publiques, qui ne prend pas de risques. Les risques c'est pour les autres. Mutualiser leurs pertes et privatiser nos biens communs. Tout est démantibulé, je ne sais pas ce qu'on apprend à nos "zélites" à l'ENA, mais sûrement pas ce que tu viens d'exposer. Ou alors c'est encore pire que ce que j'imaginais.
- VoltaireNiveau 10
A pied ou en vélo, sur des petites routes de campagne, de nuit l'hiver (même en région non enneigée), c'est carrément suicidaire.
- ElbertaHabitué du forum
Sei a écrit:
. Tu ne comprends pas cela parce que tu juges à partir de la région parisienne que je connais et où il est en effet possible de se passer de voiture, même en travaillant loin de notre domicile. L'impact du temps de transport en commun n'est pas le même quand le service est régulier.
Même dans ces condition ça n'est pas toujours simple. J'ai une collègue qui avait acheté un vélo pour transporter ses deux enfants depuis une ville de proche banlieue jusqu'à son école à Paris (elle était PE et avait ses enfants dans son école). Entre la distance, qu'elle a sous-estimée, les efforts physiques, la météo (pas forcément plus facile en été qu'en hiver, le stress de l'accident, les automobilistes qui la frôlaient, le chargement (les cartables des enfants, ses affaires à elle), etc. Elle n'a pas tenu un an.
- ElaïnaDevin
Elberta a écrit:Sei a écrit:
. Tu ne comprends pas cela parce que tu juges à partir de la région parisienne que je connais et où il est en effet possible de se passer de voiture, même en travaillant loin de notre domicile. L'impact du temps de transport en commun n'est pas le même quand le service est régulier.
Même dans ces condition ça n'est pas toujours simple. J'ai une collègue qui avait acheté un vélo pour transporter ses deux enfants depuis une ville de proche banlieue jusqu'à son école à Paris (elle était PE et avait ses enfants dans son école). Entre la distance, qu'elle a sous-estimée, les efforts physiques, la météo (pas forcément plus facile en été qu'en hiver, le stress de l'accident, les automobilistes qui la frôlaient, le chargement (les cartables des enfants, ses affaires à elle), etc. Elle n'a pas tenu un an.
Paris-banlieue, c'est en effet chaud à vélo, alors avec des gamins... j'imagine même pas !!
Ici clairement le problème ce n'est pas teellement la distance chez moi - le lycée. Je peux le faire à vélo théoriquement, c'est 7 km, relativement plat, ça le fait, je mets à peine dix minutes de plus à vélo par rapport à la voiture.
Oui mais dix minutes aller, dix minutes retour, c'est du temps pris sur autre chose. Du temps qui fait que je ne peux pas être là à 16h30 si je finis à 16h, ni 18h fin de l'étude si je finis à 17h45, et qu'il faut donc que mes gamins aillent à la garderie (sur un autre lieu que l'école, plus loin de chez nous).
Et tout est comme ça par chez nous : c'est faisable, oui, mais en se faisant douze fois plus suer.
Je m'impose d'y aller le plus possible à vélo (en robe et talons) (et avec des gants) mais clairement ça saoule. Je me tâte à investir dans le vélo électrique pour gagner un peu de temps et prendre moins de place sur la route...
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- SeiGrand Maître
Elberta a écrit:Sei a écrit:
. Tu ne comprends pas cela parce que tu juges à partir de la région parisienne que je connais et où il est en effet possible de se passer de voiture, même en travaillant loin de notre domicile. L'impact du temps de transport en commun n'est pas le même quand le service est régulier.
Même dans ces condition ça n'est pas toujours simple. J'ai une collègue qui avait acheté un vélo pour transporter ses deux enfants depuis une ville de proche banlieue jusqu'à son école à Paris (elle était PE et avait ses enfants dans son école). Entre la distance, qu'elle a sous-estimée, les efforts physiques, la météo (pas forcément plus facile en été qu'en hiver, le stress de l'accident, les automobilistes qui la frôlaient, le chargement (les cartables des enfants, ses affaires à elle), etc. Elle n'a pas tenu un an.
Oui, je sais bien. Je n'aurais tout simplement pas pu me rendre à vélo dans certaines de mes affectations en région parisienne (c'était trop loin de chez moi, tout simplement), mais j'élargissais le propos aux transports en commun.
Car oui, l'abandon du réseau ferroviaire est une vraie honte en province. Comment, en ce cas, venir bouche en cœur imposer la hausse des prix du carburant ?
- RosanetteEsprit éclairé
nicole 86 a écrit:Rosanette a écrit:Verdurette, dans le reportage on parle d'un gamin qui décroche au début de son lycée, à un âge où le permis ne servirait pas à grand-chose. Refuser de voir que le reportage montre aussi un profil sociologique, c'est occulter une sacrée partie du problème. D'autant que des liaisons bus existent entre Bar/Seine et Troyes. Et oui, ça signifie sans doute l'internat pour ne pas avoir à subir des trajets pas possibles.
Sur la pratique du vélo et des mobilités en général, la discussion fait trop oublier que les déplacements est aussi une question de volonté politique, et qu'une ville de 3000 habitants ne ressemblera pas nécessairement à la suivante.
L'INSEE est un outil précieux, il manque juste les dernières stats. Ce ne sont pas des pratiques immuables et gravées dans le marbre. Et si vous avez 5 minutes, vous pouvez remplir l'enquête de la FUB très suivi et qui fera un palmarès des villes cyclables par taille de commune.
https://www.parlons-velo.fr
Je suis allée voir le lien indiqué pour des départements que je connais un peu :
département 86 : Poitiers et Châtellerault
département 79 : Niort et Bressuire
département 87 : Limoges
département 24 : pas mentionné
Je ne vois aucune des villages et petites villes qui sont concernées par ce topic.
Les petites communes sont mentionnées mais non qualifiées, il n'y a pas assez de personnes ayant répondu à l'enquête eu égard à la taille de la ville. C'est un travail associatif colossal de récolte de données, et entre la première et la deuxième édition on voit que les villes moyennes (où certains considèrent assez largement que la voiture est indisoensable) sont représentées.
En l'occurrence faire Paris- banlieue avec des enfants alors que l'offre de transport en commun existe faut vraiment se motiver.
Et se motiver parfois sans avoir les conseils adaptés vu qu'on reste au mieux une minorité, au pire considéré comme une cinglée mettant en danger sa progéniture.
Ne pas oublier le regard social sur les transports. On passe vite pour un original à faire 5 km sous la flotte, y compris en banlieue, a fortiori dans le Loir-et-Cher.
- nicole 86Expert spécialisé
Rosanette a écrit:nicole 86 a écrit:Rosanette a écrit:Verdurette, dans le reportage on parle d'un gamin qui décroche au début de son lycée, à un âge où le permis ne servirait pas à grand-chose. Refuser de voir que le reportage montre aussi un profil sociologique, c'est occulter une sacrée partie du problème. D'autant que des liaisons bus existent entre Bar/Seine et Troyes. Et oui, ça signifie sans doute l'internat pour ne pas avoir à subir des trajets pas possibles.
Sur la pratique du vélo et des mobilités en général, la discussion fait trop oublier que les déplacements est aussi une question de volonté politique, et qu'une ville de 3000 habitants ne ressemblera pas nécessairement à la suivante.
L'INSEE est un outil précieux, il manque juste les dernières stats. Ce ne sont pas des pratiques immuables et gravées dans le marbre. Et si vous avez 5 minutes, vous pouvez remplir l'enquête de la FUB très suivi et qui fera un palmarès des villes cyclables par taille de commune.
https://www.parlons-velo.fr
Je suis allée voir le lien indiqué pour des départements que je connais un peu :
département 86 : Poitiers et Châtellerault
département 79 : Niort et Bressuire
département 87 : Limoges
département 24 : pas mentionné
Je ne vois aucune des villages et petites villes qui sont concernées par ce topic.
Les petites communes sont mentionnées mais non qualifiées, il n'y a pas assez de personnes ayant répondu à l'enquête eu égard à la taille de la ville. C'est un travail associatif colossal de récolte de données, et entre la première et la deuxième édition on voit que les villes moyennes (où certains considèrent assez largement que la voiture est indisoensable) sont représentées.
En l'occurrence faire Paris- banlieue avec des enfants alors que l'offre de transport en commun existe faut vraiment se motiver.
Et se motiver parfois sans avoir les conseils adaptés vu qu'on reste au mieux une minorité, au pire considéré comme une cinglée mettant en danger sa progéniture.
Ne pas oublier le regard social sur les transports. On passe vite pour un original à faire 5 km sous la flotte, y compris en banlieue, a fortiori dans le Loir-et-Cher.
Oui, enfin en territoire rural, il ne s'agit pas généralement de parcourir 5 km mais bien davantage entre deux entités ! Je te laisse conclure qu'on ne peut rien déduire de ce lien qui ne porte que sur des trajets à l'intérieur d'une agglomération.
- RosanetteEsprit éclairé
Pas du tout, c'est une enquête sur le ressenti des cyclistes occasionnels ou réguliers sur leur commune, quand ils veulent bieb répondre.
Et à la campagne, on peut aussi faire des trajets de 5km.
Et à la campagne, on peut aussi faire des trajets de 5km.
- Dame JouanneÉrudit
Rosanette, l’Insee ne tient effectivement pas compte des situations particulières, mais justement, les chiffres globaux sont là pour montrer le général au delà de l'épiphénomène. On peut imaginer que les dernières stats sont meilleures pour le vélo, avec des pratiquants en nombre croissant, mais changeront-elles les conclusions ( c'est surtout une pratique sur de petites distances et essentiellement urbaine) ? Je doute. Tu parles ici toi même de politique de villes, pas de campagnes ou de villages : tu restes donc dans une pratique urbaine.Rosanette a écrit:Verdurette, dans le reportage on parle d'un gamin qui décroche au début de son lycée, à un âge où le permis ne servirait pas à grand-chose. Refuser de voir que le reportage montre aussi un profil sociologique, c'est occulter une sacrée partie du problème. D'autant que des liaisons bus existent entre Bar/Seine et Troyes. Et oui, ça signifie sans doute l'internat pour ne pas avoir à subir des trajets pas possibles.
Sur la pratique du vélo et des mobilités en général, la discussion fait trop oublier que les déplacements est aussi une question de volonté politique, et qu'une ville de 3000 habitants ne ressemblera pas nécessairement à la suivante.
L'INSEE est un outil précieux, il manque juste les dernières stats. Ce ne sont pas des pratiques immuables et gravées dans le marbre. Et si vous avez 5 minutes, vous pouvez remplir l'enquête de la FUB très suivi et qui fera un palmarès des villes cyclables par taille de commune.
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Militer pour les transports en vélo est tout à fait légitime mais de là à refuser de voir certaines réalités, que ce que tu fais toi au quotidien, là où tu es, n'est pas forcément applicable partout et par tous...
- ysabelDevin
Rosanette a écrit:Pas du tout, c'est une enquête sur le ressenti des cyclistes occasionnels ou réguliers sur leur commune, quand ils veulent bieb répondre.
Et à la campagne, on peut aussi faire des trajets de 5km.
Oui, si tu souhaites rester au milieu des champs ou arriver dans un autre village où il n'y a rien de plus que le tien.
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