- CeladonDemi-dieu
Euh... j'ai un peu de mal à comprendre le raisonnement : essayer de refiler fifille à un bourgeois/aristo plein ôzas quand on est sur la paille... ça marche encore cette fable ??
- LaverdureEmpereur
Elaïna a écrit:Laverdure a écrit:Elaïna a écrit:Zagara a écrit:Ce sont des rituels de copulations pour enfants d'aristocrates. C'est exactement comme l'élevage d'animaux mais avec des humains, puisque le but est de rapprocher les individus dont on veut qu'ils s'accouplent afin de préserver la race.
Ce que j'adore avec l'aristocratie c'est que leurs marqueurs sociaux sont si glauques, si décadents, que les décrire est un loisir en soi.
Non, pas nécessairement. La "bonne bourgeoisie" aussi y participe. Il y a aussi des rallyes pour les néobourgeois (ceux qui ne vont pas à la messe et parlent de Mamie et pas de Bonne Maman).
Bien sûr, c'est de la cooptation. Après j'ai plein de copines du milieu scout qui participaient à ce genre de trucs et ma foi, hein, c'est pas pire que de draguer sur Meetic où les critères à remplir peuvent être autrement plus sélectifs que l'appartenance familiale. A titre personnel ça me fait plus sourire qu'autre chose.
C'est aussi une façon d'entretenir un réseau de relations sociales donc un capital social qui se transmet. C'est ce qui fait, entre autres, que la (haute) bourgeoisie est considérée comme la dernière classe sociale au sens de Marx.
Après il ne faut pas non plus trop fantasmer sur les familles des rallyes.
Parmi celles que je connais, il y a beaucoup de gens vraiment pas friqués - eh oui, faire de nombreux enfants, ça appauvrit. Avec des pères au chômage depuis des années (ben oui, c'est pas parce qu'on a une particule qu'on a les capacités de garder un boulot, même ultra protégé), des mères au foyer ou qui font des petits boulot pour gagner un peu de sous (genre faire le secrétariat de la paroisse). Evidemment le rallye ça coûte cher et pour beaucoup c'est un gros effort financier.
On peut ricaner bien sûr (c'est facile, je l'ai fait aussi). Mais je pense qu'il faut se garder de fantasmer sur la puissance supposée de tous les rallyes. Pour beaucoup, ça n'est pas aussi clinquant que ça en a la réputation.
J'entends bien (et je ricane pas en écrivant cela ), j'avais en tête les rallyes de la haute bourgeoisie (parisienne, notamment, celle qui fait l'objet des recherches des Pinçon-Charlot par exemple). Même sans fantasmer, c'est aussi une façon de pratiquer l'entre-soi (sans que ce terme soit péjoratif, ici).
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- MoonchildSage
Le festival de Cannes ne rentre-t-il aussi d'une certaine manière dans la catégorie des néo-rallyes ?
- User17095Érudit
Celadon a écrit:Euh... j'ai un peu de mal à comprendre le raisonnement : essayer de refiler fifille à un bourgeois/aristo plein ôzas quand on est sur la paille... ça marche encore cette fable ??
Pas forcément, l'enjeu des rallyes c'est aussi d'éviter des unions morganatiques.
Bien sûr, les jeunes gens sont libres, bien sûr, on n'impose plus les mariages, mais tout de même, on met en place de quoi éviter le pire, la dispersion du capital.
C'est pour ça que, comme les citent @Laverdure, les Pinçon-Charlot affirment qu'une certaine bourgeoisie est la seule classe au sens marxiste qui soit consciente d'elle-même, et qui se donne les moyens de la préservation de ses intérêts.
- KimberliteExpert
Personnellement, j'ai vu de près deux "types sociaux": les petits bourgeois parvenus de province (ceux qui achetaient du Chevignon, Poivre Blanc, et autre Chipie... et qui regardaient les autres haut... les parents souvent dans la même veine, ma mère en a même vu une qui prenait bien soin de poser sa veste de façon à ce que l'étiquette se voit...), et la noblesse rurale (j'ai atterri, un peu par un hasard de circonstance, dans un groupe scout assez traditionnel... alors que ça ne correspondait pas franchement à ma famille, mais il faut dire que la partie "religion" restait très en marge, le reste c'était des activités dans la nature). Dans le second milieu, je n'ai pas vu tellement de personnes méprisantes... les familles n'étaient pas nécessairement très riche, souvent nombreuses et avec la volonté de conserver un patrimoine (petits châteaux souvent en assez piteux état). Je ne sais pas si certaines de ces familles (pas toutes à particule, d'ailleurs) allaient à des rallyes. J'ai du mal à l'imaginer, mais si c'était le cas, c'est probablement plus dans l'idée de fréquenter des personnes partageant les mêmes valeurs (très catholiques...), de conserver un lien avec leurs origines. Le rapport à l'argent de ces personnes ne semblait pas si malsain (habillement simple, pas de manières,...).
De ce que j'ai perçu, l'exclusion des autres et le mépris était bien plus sensible chez les petits bourgeois. Dans la noblesse rurale, on ne sent pas un rejet. Par contre, les familles se connaissent entre elles, et il me semble avoir entendu ma maman dire qu'elle se sentait parfois un peu à part, en venant me cherchait, car les autres parents discutaient de lieux, de gens, etc. qu'elle ne connaissait pas (mais le fait de ne pas être originaire de la région a entraîné ce sentiment dans bien d'autres contextes de mon enfance).
Pour en revenir aux bourgeois parvenus, c'est souvent là qu'on trouve les plus beaux spécimens, et les trucs les plus extravagants. Quand mes parents sont arrivés dans la petite ville de mon enfance, ils ont été invités au tout début à des soirées entre "personnes bien" (familles de médecins, d'avocats, etc.), et ont tout de suite compris qu'il fallait fuir ce genre de trucs: il y avait des soirées à thème, comme la "soirée en rose" où tous les invités devaient venir habillés ainsi...
Pour en revenir au langage: maintenant, j'ai la vague réminiscence d'une histoire raconté par ma mère, où une mère d'élève de cette caste de parvenus avait sorti une tirade très "pouet pouet" à un prof (du genre "encore eût-il fallu..." + mot assez précieux et méprisant), juste histoire de lui faire sentir à qui il avait affaire...
PS: j'ai aussi appris très tardivement qu'un rallye n'était pas qu'un supermarché ou une course, par la télé (une émission sur le sujet).
De ce que j'ai perçu, l'exclusion des autres et le mépris était bien plus sensible chez les petits bourgeois. Dans la noblesse rurale, on ne sent pas un rejet. Par contre, les familles se connaissent entre elles, et il me semble avoir entendu ma maman dire qu'elle se sentait parfois un peu à part, en venant me cherchait, car les autres parents discutaient de lieux, de gens, etc. qu'elle ne connaissait pas (mais le fait de ne pas être originaire de la région a entraîné ce sentiment dans bien d'autres contextes de mon enfance).
Pour en revenir aux bourgeois parvenus, c'est souvent là qu'on trouve les plus beaux spécimens, et les trucs les plus extravagants. Quand mes parents sont arrivés dans la petite ville de mon enfance, ils ont été invités au tout début à des soirées entre "personnes bien" (familles de médecins, d'avocats, etc.), et ont tout de suite compris qu'il fallait fuir ce genre de trucs: il y avait des soirées à thème, comme la "soirée en rose" où tous les invités devaient venir habillés ainsi...
Pour en revenir au langage: maintenant, j'ai la vague réminiscence d'une histoire raconté par ma mère, où une mère d'élève de cette caste de parvenus avait sorti une tirade très "pouet pouet" à un prof (du genre "encore eût-il fallu..." + mot assez précieux et méprisant), juste histoire de lui faire sentir à qui il avait affaire...
PS: j'ai aussi appris très tardivement qu'un rallye n'était pas qu'un supermarché ou une course, par la télé (une émission sur le sujet).
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- Spoiler:
- AiônNiveau 8
@Mathador : On considère souvent qu'un acte intéressé est douteux au plan éthique, et qu'on doit lui préférer des motivation nobles, idéalistes et altruistes. On trouve par exemple cette distinction chez Kant où elle prend la forme de la distinction entre "acte réalisé conformément au devoir" et "acte réalisé par devoir". Pourquoi selon-vous Socrate refusait-il d'être payé pour philosopher, et vivait-il dans une relative pauvreté ?
Vous allez me dire que je gagne de l'argent à enseigner, et que je suis un hypocrite de soutenir cette position. Et je vous répondrai que certes je ne suis ni un saint ni un rentier, mais que non, il serait exagéré de dire que je fais de la philosophie pour gagner de l'argent : je gagne de l'argent (de façon vraiment très modérée) pour pouvoir faire de la philosophie. Comparez avec un certain banquier qui ne rougit pas d'inciter explicitement de jeunes Français àla cupidité, pardon l'ambition ("il faut que de jeunes Français rêvent de devenir milliardaires..."), dans un monde où les inégalités explosent et où 736 millions de personnes vivent avec moins de 2 dollars par jour... Je trouve cela très malsain et peu compatible avec les enjeux qui mettent aujourd'hui, à raison, la jeunesse dans la rue. Si vous considérez par ailleurs que "tirer profit de sa supériorité" est éthique, alors c'est probablement que je ne dois pas bien comprendre le sens que vous donnez au mot "éthique", et que vous l'employez en un sens très personnel. Et si vous voulez restreindre la question à la seule connaissance réfléchissez à la notion de "conflit d'intérêt" qui nous fait tous préférer les études indépendantes réalisées par ceux qui ne touchent pas de pots-de-vins.
Vous allez me dire que je gagne de l'argent à enseigner, et que je suis un hypocrite de soutenir cette position. Et je vous répondrai que certes je ne suis ni un saint ni un rentier, mais que non, il serait exagéré de dire que je fais de la philosophie pour gagner de l'argent : je gagne de l'argent (de façon vraiment très modérée) pour pouvoir faire de la philosophie. Comparez avec un certain banquier qui ne rougit pas d'inciter explicitement de jeunes Français à
- ElaïnaDevin
Laverdure a écrit:
J'entends bien (et je ricane pas en écrivant cela ), j'avais en tête les rallyes de la haute bourgeoisie (parisienne, notamment, celle qui fait l'objet des recherches des Pinçon-Charlot par exemple). Même sans fantasmer, c'est aussi une façon de pratiquer l'entre-soi (sans que ce terme soit péjoratif, ici).
Bien sûr mais ce que décrivent les Pinçon-Charlot est assez marginal en termes numériques finalement.
Après je me rappellerai toujours la tronche de mes parents quand on leur a proposé d'intégrer un rallye. Ils avaient pourtant tout du profil : catholiques, gros engagement chez les scouts d'Europe (où nous avons été mes soeurs et moi et où ils ont encore des responsabilités), profil de centre-droit, etc. Mon père a expliqué qu'il était hors de question de claquer des sous pour organiser des soirées, il préférait de loin financer les études de ses filles...
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- DeliaEsprit éclairé
Catholique = bourgeois ? Et l'A.C.O. alors ?
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- ElaïnaDevin
Delia a écrit:Catholique = bourgeois ? Et l'A.C.O. alors ?
Ah non, justement, comme je le disais plus haut, le rallye des cathos ne se mélange pas avec le rallye des non-cathos.
Après, c'est pas pour ressortir une vieille scie bibliographique mais la religion ça fait partie des choses qui se transmettent, donc pas étonnant de voir que le catholicisme subsiste plus volontiers chez les bourgeois.
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- DeliaEsprit éclairé
L'A.C.O. est l'Action Catholique Ouvrière : elle recrute dans le monde du travail où le bourgeois est rare. Et elle n'organise pas de rallyes !
Ce que je veux dire c'est que le catholicisme n'est pas une classe sociale, mais une spiritualité, des spiritualités, pour être plus précis.
Ce que je veux dire c'est que le catholicisme n'est pas une classe sociale, mais une spiritualité, des spiritualités, pour être plus précis.
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Amadou Hampaté Ba
- FeuchtwangerNiveau 9
Certes, mais le catholicisme est devenu un marqueur important de la bourgeoisie au cours du XXème siècle, ce que l'on peut d'ailleurs déplorer.
- LaverdureEmpereur
Elaïna a écrit:Laverdure a écrit:
J'entends bien (et je ricane pas en écrivant cela ), j'avais en tête les rallyes de la haute bourgeoisie (parisienne, notamment, celle qui fait l'objet des recherches des Pinçon-Charlot par exemple). Même sans fantasmer, c'est aussi une façon de pratiquer l'entre-soi (sans que ce terme soit péjoratif, ici).
Bien sûr mais ce que décrivent les Pinçon-Charlot est assez marginal en termes numériques finalement.
Après je me rappellerai toujours la tronche de mes parents quand on leur a proposé d'intégrer un rallye. Ils avaient pourtant tout du profil : catholiques, gros engagement chez les scouts d'Europe (où nous avons été mes soeurs et moi et où ils ont encore des responsabilités), profil de centre-droit, etc. Mon père a expliqué qu'il était hors de question de claquer des sous pour organiser des soirées, il préférait de loin financer les études de ses filles...
Je n'en suis pas sûr : si on ne prend que la bourgeoisie parisienne riche, sans doute mais ce genre de pratiques ne doit pas, je pense, être assimilée à une classe de riches au seul sens économique. La participation à un rallye n'est pas fonction que du capital économique mais relève aussi de la transmission d'un certain capital culturel, d'un habitus de classe.
EDIT : d'où d'ailleurs, la probable forte représentation des catholiques. Je me rappelle un documentaire portant précisément là-dessus et dans lequel une "présidente de rallye" avait expliqué ne pas accepté dans son rallye les enfants de couples divorcés, de même, une mère expliquait le coût que cela représente et en être parfaitement consciente et avoir malgré cela fait ce choix pour sa fille.
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- ElaïnaDevin
Je sais bien, mais d'une façon générale, force est de constater que le catholicisme français est plus volontiers bourgeois qu'ouvrier aujourd'hui.Delia a écrit:L'A.C.O. est l'Action Catholique Ouvrière : elle recrute dans le monde du travail où le bourgeois est rare. Et elle n'organise pas de rallyes !
Ce que je veux dire c'est que le catholicisme n'est pas une classe sociale, mais une spiritualité, des spiritualités, pour être plus précis.
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- AiônNiveau 8
Je confirme que Delia n'a pas complètement tort. La plupart de mes élèves qui m'écrivent ou me disent des trucs chrétiens (je ne vérifie pas l'obédience) sont des filles de milieu pauvre et souvent paysan que ça aide à se résigner (et je dis ça de façon neutre, après tout c'est peut-être sagesse). Souvent en STSS, le soin, les malades, les pauvres...Mais peut-être aussi que les riches savent que ça ne se dit pas à l'école ou font une crise d'adolescence athée avant d'y revenir plus tard...
- MathadorEmpereur
Je ne trouve pas cela problématique de vouloir gagner beaucoup d'argent, mais aller jusqu'au milliard est complètement inutile à moins de viser un train de vie de mauvais goût voire indécent. La promotion de la jactance des premiers de cordée n'est cependant pas une nouveauté du banquier, son prédécesseur idéologique ayant déjà entamé le terrain avec les Rolex.Aiôn a écrit:Comparez avec un certain banquier qui ne rougit pas d'inciter explicitement de jeunes Français àla cupidité, pardon l'ambition ("il faut que de jeunes Français rêvent de devenir milliardaires..."), dans un monde où les inégalités explosent et où 736 millions de personnes vivent avec moins de 2 dollars par jour... Je trouve cela très malsain et peu compatible avec les enjeux qui mettent aujourd'hui, à raison, la jeunesse dans la rue.
En revanche je perçois difficilement la pertinence des statistiques mondiales pour des questions de politique nationale…
Je me reposais sur ce qui était dit dans la partie de votre commentaire que j'ai citée, et voulais simplement dire que l'on peut étudier un sujet par intérêt pour ce sujet en lui-même, et de façon accessoire en tirer profit. Si j'ai bien compris cela se rapproche de votre relation à la philosophie.Aiôn a écrit:Si vous considérez par ailleurs que "tirer profit de sa supériorité" est éthique, alors c'est probablement que je ne dois pas bien comprendre le sens que vous donnez au mot "éthique", et que vous l'employez en un sens très personnel. Et si vous voulez restreindre la question à la seule connaissance réfléchissez à la notion de "conflit d'intérêt" qui nous fait tous préférer les études indépendantes réalisées par ceux qui ne touchent pas de pots-de-vins.
Pour ce qui est des conflits d'intérêt je dois admettre que je pensais aux mathématiques où, en dehors des statistiques, ils ne sont pas un problème majeur. J'aurais bien plus confiance en une publication en mathématiques financée par Marlboro qu'en une publication en biologie financée par Marlboro.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- ElyasEsprit sacré
Elaïna a écrit:Je sais bien, mais d'une façon générale, force est de constater que le catholicisme français est plus volontiers bourgeois qu'ouvrier aujourd'hui.Delia a écrit:L'A.C.O. est l'Action Catholique Ouvrière : elle recrute dans le monde du travail où le bourgeois est rare. Et elle n'organise pas de rallyes !
Ce que je veux dire c'est que le catholicisme n'est pas une classe sociale, mais une spiritualité, des spiritualités, pour être plus précis.
Euh non... Il y a des sociabilités catholiques très éloignées de la bourgeoisie. Les paroisses rurales et des quartiers populaires, par exemple. Je suis issu d'une de ces paroisses et cela a toujours été un choc de découvrir la vision catholique bourgeoise quand il s'agit des affaires du monde. En revanche, sur le plan de la spiritualité, aucune différence. Le catholicisme bourgeois est bien plus visible, il est vrai. Dans ma ville, la paroisse "ouvrière" a deux cent personnes par messe le dimanche (et il y a deux messes) tandis que le curé des églises en pierre court sur quatre villes pour faire des messes à cinquante personnes par messe maximum. Après, mon coin est assez dynamique. On a un groupe scout d'environ 150 scouts de 5 à 18 ans (tu connais mon coin, je pense, la paroisse "ouvrière" est assez connue mais bon, c'est un vieux deal qui fait qu'on a trois prêtres quand les églises en pierre n'en ont qu'un pour quatre communes).
- ZagaraGuide spirituel
La différence entre cathos des villes et cathos des champs recoupe en grande partie la répartition sociologique globale : beaucoup plus de bourgeois, d'aristos et de gros riches dans les centre-villes, donc plus de cathobourges ; beaucoup plus de prolos, de pauvres et de gens-qui-ne-sont-rien dans les périphéries, donc plus de cathopauvres. Il me semble qu'il n'y a pas de différentiel notable en général... sauf dans le tout petit Paris, qui est plus catho qu'ailleurs. Mais parce que pour ce milieu, être catho est un marqueur culturel qui fait partie de l'entre-soi. Mais le petit Paris se définit d'abord par son entre-soi aristocrate, et n'est catho que parce que ça fait partie du paquet.
- ElaïnaDevin
Le milieu paysan est assez catho, oui. Mais bon le milieu paysan en France étant numériquement dérisoire...
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- LeclochardEmpereur
Kimberlite a écrit:Bon, je me suis mal exprimé. Je ne pense pas, personnellement, que ce soit un atout. Cependant, m'est avis que, de la part de certains recruteurs, ça peut être conçu comme un avantage.Rendash a écrit:Kimberlite a écrit:
La violence peut être un atout pour quelques boulots (mais probablement de moins en moins): videurs de boîte, etc.
K.
Alors, non, être violent n'est pas un atout pour être videur, au contraire. Ne pas avoir peur de la violence, oui, ce qui est très différent. Il faut surtout être imposant et avoir du sang-froid ; la première chose qu'on m'a expliquée, c'est précisément qu'on n'est pas là pour se bastonner, mais pour dissuader les gens de le faire.
Notons aussi que, dans le monde commercial, certains considèrent qu'une certaine agressivité est un atout.
Il est aussi possible (mais de moins en moins) que des boulots demandant une force physique importante et une certaine cadence conviennent à des personnes ayant en elle une certaine quantité d'agressivité à décharger.
L'agressivité n'est d'ailleurs pas un truc uniforme, mais souvent contextuel: des personnes très calmes dans certains contextes peuvent se révéler agressives dans d'autres...
Justement, si ce n'est pas attendu et utile, c'est un défaut..
Je parlais de la violence tout court, pas de l'énergie ou de la force. Il ne faut pas tout mélanger. Même dans les boulots où on doit y avoir recours, c'est encadré (policier, gardien de prison..) alors que penser que perdre ses nerfs, casser du matériel, voire frapper quelqu'un sur son lieu de travail (client, employeur ou un autre employé), c'est une qualité, c'est se tromper gravement. C'est un motif de licenciement sans discussion possible. On comprend facilement pourquoi: il est possible de porter plainte. L'injure est parfois toléré dans un certain contexte, la violence physique, non.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
Kimberlite a écrit:Certains boulots n'ont pas d'horaires (paiement à la quantité de travail effectuée... j'ai aussi vu pas mal de chercheurs incapables d'être à l'heure, et mon père, pourtant médecin hospitalier, n'a jamais été très doué de ce côté. Par contre, évidemment, appelé sur son bip il rappliquait, et ma maman veillait aussi au grain...).Leclochard a écrit:
On ne cherche pas des personnes parfaites et ce ne sont pas des critères qui priment. Je me moque que mon boulanger soit bête, s'il fait du bon pain ou que le gestionnaire de paye soit sans humour, s'il accompli bien sa mission.
En fait, quelques défauts seulement rendent absolument impossible l'insertion professionnelle: l'incapacité à arriver à l'heure, l'usage de la violence, la paresse ou la maladie qui empêche d'accomplir ses obligations (l'insuffisance pro).
La violence peut être un atout pour quelques boulots (mais probablement de moins en moins): videurs de boîte, etc., ou si la personne à tendance violente fait un boulot où il est seul (veilleur de nuit...), ça n'est pas un handicap pour le boulot (par contre, socialement, oui...).
La paresse, oui, c'est un véritable handicap pour le travail (ou alors il faut être bien pistonné, trouver la bonne planque, ou être bon par ailleurs en manipulation des autres et réussir à exploiter le travail des autres... ça se voit chez pas mal de chefs...).
La maladie: oui, là évidemment, ça complique les choses (mais tout dépend de l'invalidité que ça entraîne...).
K.
Tu trouveras toujours des exceptions (l'indépendant, le journaliste free lance...) : mais la majorité des salariés doit respecter des horaires ou a minima des jours de travail et leur non-respect est potentiellement sanctionnable. Remarque que ne pas avoir n'est pas forcément un avantage.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AiônNiveau 8
@Mathador : Je suis d'accord avec ce que vous écrivez et je crois que nous nous comprenons. Il resterait à déterminer ce que l'on entend par "beaucoup d'argent" et c'est assez compliqué dans un monde où les inégalités de revenu, mais aussi de coût de la vie, sont importantes. Gagner le salaire médian français, c'est objectivement gagner vraiment beaucoup d'argent, objectivement trop, puisque cela correspond en pratique à une consommation excessive pour la planète. Pourtant, paradoxalement, cela permet à peine d'assurer tous ses besoins primaires dans certaines grandes villes de France tant l'économie en est mal organisée. Sur la question de tirer profit de sa supériorité ce n'est probablement pas un crime horrible, mais à condition, et c'est crucial, de maximiser l'assiette des bénéficiaires, c'est-à-dire de travailler à ce que notre (éventuelle) supériorité profite à ceux qui n'en disposent pas davantage qu'elle ne leur coûte. Voyez par exemple la Théorie de la Justice libérale de Rawls (tout juste entré au programme de philosophie), ce n'est pas encore "de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins" (Marx), mais c'est déjà plus moral que la ligne négrière "Goinfrons-nous sur le dos des autres tout en les traitant de parasites incompétents" qui semble parfois régner à LREM.
- CeladonDemi-dieu
Parfois ?
- AiônNiveau 8
Parfois ils sont électoralistes :-)
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Orlanda a écrit:Cet article est assez ringard, au fond. Le capital culturel n'est pas, loin de là, ce qui sépare désormais les Julie - qui n'est pas bien gueuse, d'ailleurs, puisqu'elle connaissait l'existence des CPGE -, des enfants des classes dominantes. Eux s'en tamponnent le coquillard, ils n'en ont pas besoin.
Il n'y a guère que les profs, les bobos et les intellos précaires qui la valorisent, mais elle ne mène plus à rien que d'honorifique, ou à se fourvoyer dans une belle thèse qui vous condamnera à enseigner jusqu'à ce que mort s'en suive. Mes camarades de prépa les plus conscients des règles de l'arrivisme n'étaient pas les plus cultivés, loin de là. Mais ils sont devenus journalistes sportifs, analystes financiers à Londres, assistants parlementaires, directeurs d'hôpitaux. Quand j'y pense, j'étais bien bête de tout miser sur ma tête. Ce sont eux qui avaient raison - et en plus ils ont plus fait la fête que moi - ...
Pas sûr...
Aucun de ces postes ne (me) fait rêver...
- CondorcetOracle
Aiôn a écrit:@Mathador : Je suis d'accord avec ce que vous écrivez et je crois que nous nous comprenons. Il resterait à déterminer ce que l'on entend par "beaucoup d'argent" et c'est assez compliqué dans un monde où les inégalités de revenu, mais aussi de coût de la vie, sont importantes. Gagner le salaire médian français, c'est objectivement gagner vraiment beaucoup d'argent, objectivement trop, puisque cela correspond en pratique à une consommation excessive pour la planète. Pourtant, paradoxalement, cela permet à peine d'assurer tous ses besoins primaires dans certaines grandes villes de France tant l'économie en est mal organisée. Sur la question de tirer profit de sa supériorité ce n'est probablement pas un crime horrible, mais à condition, et c'est crucial, de maximiser l'assiette des bénéficiaires, c'est-à-dire de travailler à ce que notre (éventuelle) supériorité profite à ceux qui n'en disposent pas davantage qu'elle ne leur coûte. Voyez par exemple la Théorie de la Justice libérale de Rawls (tout juste entré au programme de philosophie), ce n'est pas encore "de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins" (Marx), mais c'est déjà plus moral que la ligne négrière "Goinfrons-nous sur le dos des autres tout en les traitant de parasites incompétents" qui semble parfois régner à LREM.
Le hic est que le voile d'ignorance posé par Rawls n'est bien souvent qu'une vue de l'esprit et encore plus la prémisse de la maximisation des bénéficiaires comme le suggère très fortement l'ampleur des inégalités dans les pays dits développés. Cela ne tient pas à une désorganisation de l'économie mais à son organisation même.
- AiônNiveau 8
Je suis d'accord avec toi Condorcet. Le voile d'ignorance est absolument une vue de l'esprit puisque c'est une expérience de pensée, et la maximisation des bénéficiaires est particulièrement difficile à objectiver ce qui est un problème. Ceci dit, je trouve quand même un mérite à la théorie de Rawls c'est qu'elle définit conceptuellement la limite de l'exploitation des autres. Si mon inégalité favorable ne profite pas davantage à ceux qui ont moins que moi qu'elle ne me rapporte, il est alors certain que je suis un exploiteur. Le marxisme est moins précis en un sens. Prenons le cas de Engels par exemple, il profitait de l'exploitation des ouvriers que pratiquait son père. Mais c'était rentable au final pour la classe ouvrière, alors que la théorie marxiste le condamne a priori à la potence. Les deux théories n'ont pas la même fonction, la thèse de Rawls me semble mettre en évidence un point de morale, quand celle de Marx, plus scientifique, a essentiellement un intérêt politique.
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