Sciences numériques et technologie en Seconde

Après 15 ans de carrière je reste aussi naïf. Par exemple, d'un point de vue sémantique, je rêve d'un monde enseignant où le mot "service" est utilisé pour désigner notre mission de service public dans toute sa noblesse, plutôt que pour ce genre de considérations.

PrCosinus a écrit:Après 15 ans de carrière je reste aussi naïf. Par exemple, d'un point de vue sémantique, je rêve d'un monde enseignant où le mot "service" est utilisé pour désigner notre mission de service public dans toute sa noblesse, plutôt que pour ce genre de considérations.

Mais, cher collègue, ne te gêne pas et prends donc en charge tous ces merveilleux enseignements de SNT et d'ISN. Tu rendras service à la fois aux élèves, aux collègues qui n'en peuvent mais, et, n'en doutons pas à la Nation Reconnaissante, voire même à ta carrière.

PrCosinus a écrit:Après 15 ans de carrière je reste aussi naïf. Par exemple, d'un point de vue sémantique, je rêve d'un monde enseignant où le mot "service" est utilisé pour désigner notre mission de service public dans toute sa noblesse, plutôt que pour ce genre de considérations.

C'est une blague ?

A ce moment-là, on a qu'à recruté n'importe qui juste parce que c'est au nom du service public ! Mettre un guignol devant des élèves pour faire croire qu'on s'occupe d'eux est loin de la mission de service public.

En refusant de faire ces heures, quitte à perdre mon poste, j'estime accomplir largement, ma mission de service public, avec son sens le plus noble. Les élèves que je n'aurai pas sauront m'être reconnaissants.

C'est quand même un monde si on n'est pas capable dans un panel de 50 profs ou plus d'enseigner un savoir qui d'une part est de niveau d'un adolescent de 15 ans et d'autre part touche notre quotidien.
C'est très propre à la France de dire "je ne suis pas compétent" et "je reste dans ma discipline". Alors qu'avec un peu de bonne volonté (des enseignants mais aussi de l'institution) on peut se former. D'autre pays ont beaucoup plus la culture de la formation continue. J'imagine qu'on peut
avoir un système éducatif moins empoussiéré et plus réactif aux changements sociétaux et aux directives politiques, j'essaie d'y contribuer à mon modeste niveau en tout cas.

Bravo ! Tu es un champion du quotidien.

Bonjour,
si j'étais en lycée, je pourrais très bien être volontaire pour "enseigner" ce truc... Néanmoins, même en étant un ex-prof de STI (génie électronique - puis STI2D-SIN) avec quelques compétences en informatique, j'aurais bien besoin d'une formation sur certains des thèmes de ce "programme" , ne serait-ce que pour clarifier ce qui devrait être fait et comment, mais aussi pour une mise à niveau. 
Si ce n'était pas pour m'éviter une MCS ou un CS, je serais aussi volontaire sauf si cela permettait à un autre professeur d'éviter une MCS ou CS...
Bref, cela est quand même scandaleux que finalement cet "enseignement" ne se réduira qu'à une variable d'ajustement notamment pour sauver des postes et que ceux qui y officieront ne seront pas, tous, motivés pour le faire. C'est avoir peu de respect pour les personnels mais aussi les élèves : mais on en a l'habitude depuis un bail maintenant...

PrCosinus a écrit:C'est quand même un monde si on n'est pas capable dans un panel de 50 profs ou plus d'enseigner un savoir qui d'une part est de niveau d'un adolescent de 15 ans et d'autre part  touche notre quotidien.
C'est très propre à la France de dire "je ne suis pas compétent" et "je reste dans ma discipline". Alors qu'avec un peu de bonne volonté (des enseignants mais aussi de l'institution) on peut se former. D'autre pays ont beaucoup plus la culture de la formation continue. J'imagine qu'on peut
avoir un système éducatif moins empoussiéré et plus réactif aux changements sociétaux et aux directives politiques, j'essaie d'y contribuer à mon modeste niveau en tout cas.

C'est très propre à la France d'avoir des professeurs d'un (très) bon niveau que l'on paye (relativement) peu, que l'on ne respecte pas voire que l'on insulte à longueur de journée et d'année...

PrCosinus a écrit:C'est quand même un monde si on n'est pas capable dans un panel de 50 profs ou plus d'enseigner un savoir qui d'une part est de niveau d'un adolescent de 15 ans et d'autre part  touche notre quotidien.
C'est très propre à la France de dire "je ne suis pas compétent" et "je reste dans ma discipline". Alors qu'avec un peu de bonne volonté (des enseignants mais aussi de l'institution) on peut se former. D'autre pays ont beaucoup plus la culture de la formation continue. J'imagine qu'on peut
avoir un système éducatif moins empoussiéré et plus réactif aux changements sociétaux et aux directives politiques, j'essaie d'y contribuer à mon modeste niveau en tout cas.

C'est rigolo, on peut dire la même chose des maths en 2nd.

J'attends d'avoir d'autres réponses car le sarcasme et l'ironie ("guignol", "champion"...) en réponse à mes derniers posts risqueraient de me confirmer que trop souvent les professeurs n'ont pas la culture du dialogue posé (arguments , contre arguments ) dès qu'il s'agit de questionner les contours et la pertinence de leur discipline et de leurs compétences.

Une grande carrière de formateur en ESPE, voire d'IPR s'ouvre à toi, en tout cas. Tu as toutes les compétences requises.

PrCosinus a écrit:J'attends d'avoir d'autres réponses car le sarcasme et l'ironie ("guignol", "champion"...) en réponse à mes derniers posts risqueraient de me confirmer que trop souvent les professeurs  n'ont pas la culture du dialogue posé (arguments , contre arguments ) dès qu'il s'agit de questionner les contours et la pertinence de leur discipline et de leurs compétences.

Mais tu demandes quoi exactement, que des gens qui ne se sentent pas capable d'enseigner correctement une matière le fassent pour te faire plaisir?

Comment peux-tu ne pas comprendre qu'en enseignant en étant plus ou moins forcé de le faire on sera très certainement un enseignant médiocre voir pire.

On enseigne ce pour quoi on est qualifié.

C'est pas un bel argument ça?

Pour ma part, je pense que la vérité se situe entre l’avis de PrCosinus et ses détracteurs. En effet, comme lui, je pense que l’enseignement doit évoluer. J’ai lu le programme et je le trouve intéressant. Néanmoins, je n’ai pas la compétence pour l’enseigner, du moins à ce jour. Je me demande si j’en serais capable. Avec la certitude que ce serait le cas, je serais plutôt partant (d’un point de vue personnel ce serait aussi formateur). Néanmoins, il y a aussi le risque que je fasse n’importe quoi et que je laisse les élèves sur le carreau. Comme d’autres, je pense tout de même que l’Institution devrait prendre ses responsabilités en ouvrant un concours dont les lauréats seraient à même d’enseigner ce contenu sans formation particulière.

Si on voulait faire de l'enseignement une pétaudière d'amateurs sous-payés et recrutés pieds nus la corde au cou, on ne s'y prendrait pas autrement.

Anaxagore a écrit:On enseigne ce pour quoi on est qualifié.

C'est pas un bel argument ça?

J'aurais dit exactement le contraire. On se forme/ est formé pour enseigner.

Donc tu penses pouvoir enseigner toutes les matières rien qu'en te formant?

PrCosinus a écrit:C'est quand même un monde si on n'est pas capable dans un panel de 50 profs ou plus d'enseigner un savoir qui d'une part est de niveau d'un adolescent de 15 ans et d'autre part  touche notre quotidien.

Vas-y PrCosinus, montre nous tes cours sur le routage, le P2P ou la compression JPEG stp ?

C'est vrai que tous les adolescents de 15 maîtrisent ça.

Sinon, à part télécharger un torrent, regarder Netflix, jouer à Fortnite, se filmer pour Twitch, faire des vidéos stupides sur Snapchat, les adolescents de 15 ne connaissent rien du tout à ce qui est dans ce BO http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/41/0/2de_Sciences_numeriques_et_technologie_Ens-commun_1025410.pdf

À moins que l'on cherche des enseignants capables de baratiner sur ces thèmes ... de l'éducation low cost, pour une France Uberisée. Tiens d'ailleurs, Uber n'est pas dans les thèmes abordés ? C'est à la mode aussi.

wilfried12 a écrit:Donc tu penses pouvoir enseigner toutes les matières rien qu'en te formant?

Bien sûr, il suffit d'un peu de bonne volonté, voyons.

On devrait s'ubériser auprès de l'EN ... si c'est pour rendre service ...

Oh oui tiens, je vais me former tout seul pour être prof d'EPS. On me paie l'abonnement à la salle de sport ?

L'EPS ne devrait pas être trop compliqué à enseigner vu que tous les ados de 15 ans maîtrisent ça ...

Le français aussi, non, puisqu'ils le parlent tous les jours ...

Et pis, hein franchement, tenir un chrono et dire aux élèves de courir, y a pas de quoi en faire tout un foin.

PrCosinus a écrit:

Anaxagore a écrit:On enseigne ce pour quoi on est qualifié.

C'est pas un bel argument ça?

J'aurais dit exactement le contraire. On se forme/ est formé pour enseigner.

J'enseigne ce en quoi j'ai été reconnu compétent. Ça te paraît plus explicite?

wilfried12 a écrit:Donc tu penses pouvoir enseigner toutes les matières rien qu'en te formant?

Quand bien même. Un bricolo n'est pas un diplômé lauréat d'un concours national.

VinZT a écrit:Et pis, hein franchement, tenir un chrono et dire aux élèves de courir, y a pas de quoi en faire tout un foin.

J'ai été bien bête à l'époque où j'ai choisi ma voix ... j'aurais dû, avec juste un peu de bonne volonté, faire prof d'EPS .... cela m'aurait éviter les copies, tiens.

wilfried12 a écrit:Donc tu penses pouvoir enseigner toutes les matières rien qu'en te formant?

Je l'ai déjà fait une fois. Je viens de l'industrie. Je me suis formé vers l'âge de 30 ans quasi tout seul pour passer l'agrégation de maths (je n'avais même pas fait de licence de maths ni de classe prépa). Je pense que je pourrais le faire au moins en physique. Par contre pour les langues c'est plus compliqué.

Le système a tout intérêt à développer ce genre de démarches.