- CeladonDemi-dieu
C'est bien la première fois que je lis qu'un IEN est impuissant à faire changer/imposer.
- VolubilysGrand sage
Enfin, ça c'est ce qu'il dit aux parents mécontents, en vrai, la non-méthode est ce qu'ils demandent bien souvent, c'est ça qu'on nous montrait à l'IUFM et que l'on enseigne à l'ESPE, c'est ça que font les PEMF en cycle 2, c'est que l'on nous montre en anim péda, ce que font les enseignants de CP bien noté... et pas de souci si la moitié de la classe ne sait pas lire en fin CP tant que la méthode respecte le dogme, (avoir 1/3 de la classe ne sachant pas lire en fin CP est considéré comme normal) ils ont jusqu'à la fin CE2 maintenant pour apprendre à lire.Bouboule a écrit:
Certains vivent dans de drôles de coins parce que par ici, il y a quelques écoles/collèges/lycées où on se permet un peu tout et surtout rien, sans que ça ne provoque quoi que ce soit à part une réputation variable.
Par exemple, sur un secteur, une maternelle a très bonne réputation mais on observe une fuite à l'approche du primaire pour être sûr d'être pris dans le privé et éviter le CP public. Et l'IEN se désespère des méthodes (ou du manque de méthodes ?) et attend patiemment les départs en retraite. Je ne juge ni un côté ni l'autre (et ne peux certifier que la fuite) mais je suppose que si l'IEN avait une quelconque influence, il ne s'avouerait pas impuissant.
Le harcèlement et les sanctions sont pour les enseignants utilisant la "syllabique", hein, pas pour les autres...
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- BoubouleDoyen
Volubilys a écrit:Enfin, ça c'est ce qu'il dit aux parents mécontents, en vrai, la non-méthode est ce qu'ils demandent bien souvent, c'est ça qu'on nous montrait à l'IUFM et que l'on enseigne à l'ESPE, c'est ça que font les PEMF en cycle 2, c'est que l'on nous montre en anim péda, ce que font les enseignants de CP bien noté... et pas de souci si la moitié de la classe ne sait pas lire en fin CP tant que la méthode respecte le dogme, (avoir 1/3 de la classe ne sachant pas lire en fin CP est considéré comme normal) ils ont jusqu'à la fin CE2 maintenant pour apprendre à lire.Bouboule a écrit:
Certains vivent dans de drôles de coins parce que par ici, il y a quelques écoles/collèges/lycées où on se permet un peu tout et surtout rien, sans que ça ne provoque quoi que ce soit à part une réputation variable.
Par exemple, sur un secteur, une maternelle a très bonne réputation mais on observe une fuite à l'approche du primaire pour être sûr d'être pris dans le privé et éviter le CP public. Et l'IEN se désespère des méthodes (ou du manque de méthodes ?) et attend patiemment les départs en retraite. Je ne juge ni un côté ni l'autre (et ne peux certifier que la fuite) mais je suppose que si l'IEN avait une quelconque influence, il ne s'avouerait pas impuissant.
Le harcèlement et les sanctions sont pour les enseignants utilisant la "syllabique", hein, pas pour les autres...
Sur les propos de l'IEN, ils ne m'ont pas été rapportés par des parents mécontents mais par une formatrice sous sa responsabilité d'où mon interrogation. Je ne sais pas ce que prône cet IEN d'ailleurs mais quand les témoignages (IEN, CDE, collègues, parents) vont dans le même sens alors qu'ils ne se connaissent pas, je trouve ça crédible.
Je ne remets pas en cause ce que tu dis (j'ai lu beaucoup de témoignages ici, ailleurs et dans les livres comme celui de Rachel Boutonnet), j'aurais plutôt dû dire que c'est moi qui vis dans un drôle de coin ;-)
- VolubilysGrand sage
Bichonnez votre IEN alors, c'est un oiseau rare.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- V.MarchaisEmpereur
La meilleure analyse de la politique de Blanquer, je l'ai trouvée ici :
https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article260
https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article260
- ChocolatGuide spirituel
J'aime bien ce site et je trouve l'analyse de la politique de Blanquer plutôt juste, à une exception près : les inégalités sont déjà en place et elles ont été amplifiées par un laxisme inouï, des pratiques pédagogiques débilisantes et des programmes absurdes. Aujourd'hui, deux gamins scolarisés dans deux classes parallèles dans un même établissement peuvent avoir dans une même matière, des enseignants à exigences différentes, voire opposées. Ce phénomène et les conséquences engendrées s'amplifient bien évidemment d'un quartier à un autre, etc. L'éducation n'est actuellement nationale que sur le papier, donc si ce monsieur souhaite vraiment réinstaurer un minimum indispensable pour tous, tout en laissant libre cours à un maximum en fonction du potentiel humain disponible dans chaque établissement scolaire, perso, cela me convient, à condition que le minimum soit construit en fonction des deux derniers textes qu'il a signés et d'une modification des programmes en ce sens !
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- CeladonDemi-dieu
Très bonne analyse, oui. De l'art de ne pas y toucher tout en bouleversant tout. C'est un pro, à n'en pas douter. Et les filets sont tendus de longue date, la collusion néo-libéralisme/pédagogisme ne date pas d'hier, et les plus droitiers y trouvent aussi leur compte. Manque le chèque éducation qui ne saurait tarder.
Les laissés pour compte ne comptent déjà plus.
Les laissés pour compte ne comptent déjà plus.
- VerduretteModérateur
Sauf erreur de ma part, Gilles de Robien avait déjà recommandé l'usage de la lecture syllabique en 2005.
Ca n'a pas empêché mon IEN de me sabrer lors de son inspection en 2008 parce que j'utilisais "Léo et Léa". Textes pauvres, attitude trop frontale, de plus j'ai eu le malheur de faire référence à Bentolila pour l'importance du vocabulaire, elle m'a assené "qu'elle m'aimait pas Monsieur Bentolila", et a écrit dans son rapport "que je ne maitrisais pas mes contenus d'apprentissage" ... la fête, quoi.
Et nous sommes actuellement 5% à pratiquer la syllabique pure.
J'espère donc que Monsieur Blanquer a envoyé d'abord son livret aux IEN , CPC et aux ESPE ...
Ca n'a pas empêché mon IEN de me sabrer lors de son inspection en 2008 parce que j'utilisais "Léo et Léa". Textes pauvres, attitude trop frontale, de plus j'ai eu le malheur de faire référence à Bentolila pour l'importance du vocabulaire, elle m'a assené "qu'elle m'aimait pas Monsieur Bentolila", et a écrit dans son rapport "que je ne maitrisais pas mes contenus d'apprentissage" ... la fête, quoi.
Et nous sommes actuellement 5% à pratiquer la syllabique pure.
J'espère donc que Monsieur Blanquer a envoyé d'abord son livret aux IEN , CPC et aux ESPE ...
- ElyasEsprit sacré
Celadon a écrit:Très bonne analyse, oui. De l'art de ne pas y toucher tout en bouleversant tout. C'est un pro, à n'en pas douter. Et les filets sont tendus de longue date, la collusion néo-libéralisme/pédagogisme ne date pas d'hier, et les plus droitiers y trouvent aussi leur compte. Manque le chèque éducation qui ne saurait tarder.
Les laissés pour compte ne comptent déjà plus.
Un jour, j'aimerais que quelqu'un me donne une définition précise du pédagogisme avec exemples d'application dans chaque discipline. J'ai souvent l'impression que pour pas mal de gens, le pédagogisme, c'est avant tout le fait de ne pas travailler comme soi.
- ChocolatGuide spirituel
Le pédagogisme = ce que l'on n'aime pas !
Ce serait trop facile, Elyas...
Je crois bien que le pédagogisme est une sorte de pédanterie érudite chronophage et surtout inutile car très inefficace dans un cadre scolaire. C'est aussi une sorte d'égarement intellectuel qui prétend réinventer chaque jour quelque chose qui existe depuis des lustres. L'invention de mots savants accompagne généralement ce type de démarche.
Une piste :
http://m.leplus.nouvelobs.com/contribution/1482486-le-pedagogiste-symbole-de-l-egarement-intellectuel-qui-a-guide-la-reforme-du-college.html
Ce serait trop facile, Elyas...
Je crois bien que le pédagogisme est une sorte de pédanterie érudite chronophage et surtout inutile car très inefficace dans un cadre scolaire. C'est aussi une sorte d'égarement intellectuel qui prétend réinventer chaque jour quelque chose qui existe depuis des lustres. L'invention de mots savants accompagne généralement ce type de démarche.
Une piste :
http://m.leplus.nouvelobs.com/contribution/1482486-le-pedagogiste-symbole-de-l-egarement-intellectuel-qui-a-guide-la-reforme-du-college.html
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- pailleauquebecFidèle du forum
V.Marchais a écrit:La meilleure analyse de la politique de Blanquer, je l'ai trouvée ici :
https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article260
Il y a du vrai dans l'analyse des raisons pour lesquelles les deux camps s'approprient les propositions de Blanquer en extrapolant chacun dans leur direction.
Je ne souscris pas trop à la seconde partie dans laquelle on explique qu'il est en train de détruire le système.
Cette entreprise avait été déjà largement conduite auparavant.
Sur la réforme du bac, par exemple, il me semble que les horaires élèves ne diminuent pas. Evidemment il aurait été préférable qu'ils augmentent. Un des buts non avoué de la réforme est de faire des économies. Ces économies sont davantage des économies d'échelle qui sont réalisées supprimant les filières. Cela permet de réduire le nombre de cours à effectifs réduits (ce qui n'est pas forcément une avancée par ailleurs pour les disciplines qui en bénéficiaient). Pour moi cette réforme n'est pas une catastrophe du même ordre que les précédentes réformes qui diminuaient les horaires élèves. De plus, il nous manque les programmes pour pouvoir juger de l'ambition des contenus enseignés.
La structure dirigeante l'EN, la hiérarchie (voire les programmes et les règles communes) sont aujourd'hui des freins aux personnes de bonne volonté qui tentent de faire leur travail. Dans cette situation, je préfère l'autonomie des établissements et la liberté des enseignants, qui vont permettre localement de sauver les meubles. Evidemment j'aurais préféré une éducation nationale avec les même règles efficaces pour tous, mais je n'y crois plus trop : on nous a trop souvent imposé des régressions au nom de la règle commune. Et bien souvent ces régressions ont été plus grandes dans les endroits difficiles.
Quand aux CP dédoublés, il me semble qu'il était urgent de réorienter le dispositif "plus de maîtres que de classes". Je ne généraliserai pas, mais j'ai pu observer localement que les maîtres sur-numéraires n'étaient pas toujours très utiles en réunions. Par contre je ne souscris pas à la globalité de l'opération : Elle a nécessité de faire des classes surchargées par ailleurs pour trouver des maîtres pour une partie des CP dédoublés.
Quand aux dernières notes de service elles vont dans le bon sens, même si on aurait préféré des programmes ad-hoc et une hiérarchie intermédiaire convaincue. Mais on ne change pas les personnes par magie, il faudra les convaincre au long cours (on a pas de plan B pour la hiérarchie).
Tout ça pour dire que si c'est loin d'être parfait, on ne peut pas à mon avis porter un jugement aussi pessimiste sur la politique actuelle.
- ElyasEsprit sacré
Chocolat a écrit:Le pédagogisme = ce que l'on n'aime pas !
Ce serait trop facile, Elyas...
Je crois bien que le pédagogisme est une sorte de pédanterie érudite chronophage et surtout inutile car très inefficace dans un cadre scolaire. C'est aussi une sorte d'égarement intellectuel qui prétend réinventer chaque jour quelque chose qui existe depuis des lustres. L'invention de mots savants accompagne généralement ce type de démarche.
Une piste :
http://m.leplus.nouvelobs.com/contribution/1482486-le-pedagogiste-symbole-de-l-egarement-intellectuel-qui-a-guide-la-reforme-du-college.html
Je ne suis pas du tout convaincu par cette définition. Elle donne des éléments mais bof...
- ChocolatGuide spirituel
Elyas a écrit:Chocolat a écrit:Le pédagogisme = ce que l'on n'aime pas !
Ce serait trop facile, Elyas...
Je crois bien que le pédagogisme est une sorte de pédanterie érudite chronophage et surtout inutile car très inefficace dans un cadre scolaire. C'est aussi une sorte d'égarement intellectuel qui prétend réinventer chaque jour quelque chose qui existe depuis des lustres. L'invention de mots savants accompagne généralement ce type de démarche.
Une piste :
http://m.leplus.nouvelobs.com/contribution/1482486-le-pedagogiste-symbole-de-l-egarement-intellectuel-qui-a-guide-la-reforme-du-college.html
Je ne suis pas du tout convaincu par cette définition. Elle donne des éléments mais bof...
Je ne pense pas que ce terme mérite une thèse de doctorat en guise d'explication alors que tout le monde sait très bien à quoi il correspond, toi y compris
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- ElyasEsprit sacré
Chocolat a écrit:Elyas a écrit:Chocolat a écrit:Le pédagogisme = ce que l'on n'aime pas !
Ce serait trop facile, Elyas...
Je crois bien que le pédagogisme est une sorte de pédanterie érudite chronophage et surtout inutile car très inefficace dans un cadre scolaire. C'est aussi une sorte d'égarement intellectuel qui prétend réinventer chaque jour quelque chose qui existe depuis des lustres. L'invention de mots savants accompagne généralement ce type de démarche.
Une piste :
http://m.leplus.nouvelobs.com/contribution/1482486-le-pedagogiste-symbole-de-l-egarement-intellectuel-qui-a-guide-la-reforme-du-college.html
Je ne suis pas du tout convaincu par cette définition. Elle donne des éléments mais bof...
Je ne pense pas que ce terme mérite une thèse de doctorat en guise d'explication alors que tout le monde sait très bien à quoi il correspond, toi y compris
Je serai plus nuancé que toi. Actuellement, on fait porter au pédagogisme (qui est pour la croyance que la pédagogie est un préalable et qui considère que l'école doit être "moderne", donc le ludisme, le numérisme et le transversal sont les trois piliers actuels). Cependant, les gens comme ça ont très peu d'influence sur le terrain, au final. Ce que je note le plus est l'amateurisme de trop nombreux collègues qui, en toute bonne foi, suivent les modes, les recommandations ou leur intuition. Je prends le travail de V. Marchais sur la grammaire ou l'écriture, il est le produit de quelqu'un qui s'est intéressé à sa discipline dans toute sa complexité, à la fois sur le contenu (la "science"), sur son épistémologie et sur sa didactique. Or, les deux derniers aspects sont très peu usités et, en didactique, certaines disciplines sont remplies de gens acquis au pédagogisme comme les maths (j'ai une expérience à ce sujet assez triste d'ailleurs) ce qui discrédite aux yeux de tous l'importance de la didactique disciplinaire (d'ailleurs, un courant didactique veut imposer l'idée une didactique générale et non de didactiques disciplinaires).En HG, par exemple, la domination du questionnaire du CM1 à la Tle (je le vois dans mes missions, ça me rend assez triste) et les gens tentent de réinventer chacun dans leur coin des choses qui ont été labourées depuis longtemps et qui ont été modélisées et qui fonctionnent très bien tout en étant profondément disciplinaire. Mais bon... la formation initiale est un truc ultra-compliqué actuellement. Reste la formation continue et encore selon les Académies.
Enfin bon, je viens de défendre la didactique. Elle a mauvaise presse ici (en partie à cause de la prose des didacticiens des mathématiques... lire certains matheux en didactique est un cauchemar pour moi, je dois imprimer les articles et enlever toutes les équations didactiques qu'il y a pour comprendre !).
- MUTISExpert
V.Marchais a écrit:Ce n'est pas Le Point, mais c'est accessible à tout le monde :
https://www.valeursactuelles.com/societe/pour-de-nouveaux-programmes-de-francais-94876
Je souscris à l'analyse à une réserve près...
Il faut plusieurs années pour faire des programmes solides et cohérents. Le gouvernement Hollande a mis 4 ans pour élaborer ses programmes fort contestables (pour être gentil...). Alors comment exiger qu'un nouveau ministère ponde des programmes en quelques mois (alors que les obstacles sont multiples à l'intérieur même du ministère) ? Que peut faire le ministre en attendant les nouveaux programmes... Des circulaires qui indiquent une nouvelle direction. L'important est que cette direction soit meilleure que la précédente. C'est déjà un progrès !
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- User9242Niveau 5
Bonjour.
Sans prétendre proposer une définition complète et achevée, voici plutôt une approche :
D'un point de vue général, le pédagogisme est un courant pédagogique sous-tendu par un paradigme socio-constructiviste de l'apprentissage. L'un de ses avatars les plus insignes est la volonté de placer l'élève (l'apprenant diraient les zélateurs de ce courant) au centre du système éducatif et des préoccupations pédagogiques. C'est aussi une mouvance qui considère qu'en matière d'apprentissage, seul l'aspect pédagogique compte, les considérations disciplinaires sont reléguées à l'arrière plan.
Et si l'on veut être un peu plus radical à l'égard de cette doxa, tel un Jean Claude Michea, la tentation est grande de la qualifier d'Église prônant l'enseignement du vide. Considérez ce qui suit :
Au sein de l'univers terminologique estampillant la vulgate pédagogiste (compétences transversales, pédagogie différenciée, apprendre à apprendre, interdisciplinarité...), il est une locution qui, outre le ridicule dont elle se couvre, s’affiche comme le parangon de la tartufferie qui règne dans ce milieu. C’est l’expression "réussite différée" qu’on a inventée pour remplacer celle de "échec scolaire". Au lieu de reconnaître le caractère hautement improbable d’une possible construction des apprentissages par l’élève, à fortiori celui en difficulté, on tord la langue pour en sortir ce qui occultera le mieux la réalité.
Et on s'obstine à soutenir que s'il n'a rien "construit" maintenant, il n’est pas en échec (situation présente), puisqu’il connaîtra la réussite plus tard (situation future), nous dira-t-on. La contradiction étant flagrante entre le constat évident d’une situation présente et un futur aléatoire, comprendra qui pourra ? Trahissant l’indigence théorique et la vacuité scientifique qu’elles tentent vainement d’occulter, ces expressions révèlent à vrai dire ce que Hervé Boillot et Michel Le Du, ont appelé " la pédagogie du vide " pour intituler leur ouvrage (Paris : PUF, 1993).
Et pour compléter le cadre des références, vous pouvez vous reporter, entre autres, à la pertinente analyse de Henri Nivesse « Les fondements idéologiques du “pédagogisme” », à la diatribe mesurée de Rudolf Bkouche (IREM de Lille), ou encore à l'excellente philippique de Lilianne Lurçat dans son ouvrage « La destruction de l'enseignement élémentaire et ses penseurs ».Un jour, j'aimerais que quelqu'un me donne une définition précise du pédagogisme avec exemples d'application dans chaque discipline. J'ai souvent l'impression que pour pas mal de gens, le pédagogisme, c'est avant tout le fait de ne pas travailler comme soi. a écrit: a écrit:
Sans prétendre proposer une définition complète et achevée, voici plutôt une approche :
D'un point de vue général, le pédagogisme est un courant pédagogique sous-tendu par un paradigme socio-constructiviste de l'apprentissage. L'un de ses avatars les plus insignes est la volonté de placer l'élève (l'apprenant diraient les zélateurs de ce courant) au centre du système éducatif et des préoccupations pédagogiques. C'est aussi une mouvance qui considère qu'en matière d'apprentissage, seul l'aspect pédagogique compte, les considérations disciplinaires sont reléguées à l'arrière plan.
Et si l'on veut être un peu plus radical à l'égard de cette doxa, tel un Jean Claude Michea, la tentation est grande de la qualifier d'Église prônant l'enseignement du vide. Considérez ce qui suit :
Au sein de l'univers terminologique estampillant la vulgate pédagogiste (compétences transversales, pédagogie différenciée, apprendre à apprendre, interdisciplinarité...), il est une locution qui, outre le ridicule dont elle se couvre, s’affiche comme le parangon de la tartufferie qui règne dans ce milieu. C’est l’expression "réussite différée" qu’on a inventée pour remplacer celle de "échec scolaire". Au lieu de reconnaître le caractère hautement improbable d’une possible construction des apprentissages par l’élève, à fortiori celui en difficulté, on tord la langue pour en sortir ce qui occultera le mieux la réalité.
Et on s'obstine à soutenir que s'il n'a rien "construit" maintenant, il n’est pas en échec (situation présente), puisqu’il connaîtra la réussite plus tard (situation future), nous dira-t-on. La contradiction étant flagrante entre le constat évident d’une situation présente et un futur aléatoire, comprendra qui pourra ? Trahissant l’indigence théorique et la vacuité scientifique qu’elles tentent vainement d’occulter, ces expressions révèlent à vrai dire ce que Hervé Boillot et Michel Le Du, ont appelé " la pédagogie du vide " pour intituler leur ouvrage (Paris : PUF, 1993).
Bien à vous.
- V.MarchaisEmpereur
MUTIS a écrit:V.Marchais a écrit:Ce n'est pas Le Point, mais c'est accessible à tout le monde :
https://www.valeursactuelles.com/societe/pour-de-nouveaux-programmes-de-francais-94876
Je souscris à l'analyse à une réserve près...
Il faut plusieurs années pour faire des programmes solides et cohérents. Le gouvernement Hollande a mis 4 ans pour élaborer ses programmes fort contestables (pour être gentil...). Alors comment exiger qu'un nouveau ministère ponde des programmes en quelques mois (alors que les obstacles sont multiples à l'intérieur même du ministère) ? Que peut faire le ministre en attendant les nouveaux programmes... Des circulaires qui indiquent une nouvelle direction. L'important est que cette direction soit meilleure que la précédente. C'est déjà un progrès !
Ce serait vrai si c'était en attendant la réécriture des programmes. Mais Blanquer lui-même a dit qu'il n'y toucherait pas. Comme quoi, le désastre de son prédécesseur ne le gêne pas tant que ça.
- pailleauquebecFidèle du forum
On sera fixés sur ce point d'ici un an quand on aura les nouveaux programmes du lycée.
J'espère qu'ils permettront de faire quelques pas dans la bonne direction.
De toutes façons il faudra plusieurs décennies d'efforts constants pour remonter la pente (on ne peut pas imposer des programmes ambitieux d'un coup).
J'espère qu'ils permettront de faire quelques pas dans la bonne direction.
De toutes façons il faudra plusieurs décennies d'efforts constants pour remonter la pente (on ne peut pas imposer des programmes ambitieux d'un coup).
- VolubilysGrand sage
Par chez nous même topo , et dans l'académie d'à côté aussi...Verdurette a écrit:Sauf erreur de ma part, Gilles de Robien avait déjà recommandé l'usage de la lecture syllabique en 2005.
Ca n'a pas empêché mon IEN de me sabrer lors de son inspection en 2008 parce que j'utilisais "Léo et Léa". Textes pauvres, attitude trop frontale, de plus j'ai eu le malheur de faire référence à Bentolila pour l'importance du vocabulaire, elle m'a assené "qu'elle m'aimait pas Monsieur Bentolila", et a écrit dans son rapport "que je ne maitrisais pas mes contenus d'apprentissage" ... la fête, quoi.
Et nous sommes actuellement 5% à pratiquer la syllabique pure.
J'espère donc que Monsieur Blanquer a envoyé d'abord son livret aux IEN , CPC et aux ESPE ...
Personne ne contrôle IEN, CPC et ESPE qui restent Dieu dans leur fief et font bien ce qu'ils veulent...
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- HonchampDoyen
Sujet ce soir sur France 2. Opposition méthode syllabique/globale. Quelques phrases de Blanquer appuyées par quelques images liées aux neurosciences.
Commentaire du journaliste "les syndicats ne sont pas d'accord"...Et interview de quelqu'un de l'UNSA !
Savent-ils, à France 2, qu'il y a d'autres syndicats que l'UNSA ?
Pourquoi est-ce souvent l'UNSA qu'on interroge ou qu'on cite ?
Commentaire du journaliste "les syndicats ne sont pas d'accord"...Et interview de quelqu'un de l'UNSA !
Savent-ils, à France 2, qu'il y a d'autres syndicats que l'UNSA ?
Pourquoi est-ce souvent l'UNSA qu'on interroge ou qu'on cite ?
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- MathadorEmpereur
Honchamp a écrit:Pourquoi est-ce souvent l'UNSA qu'on interroge ou qu'on cite ?
Il est plus pratique de solliciter des déchargeays à temps complet que des enseignants exerçant en école ou établissement.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- VolubilysGrand sage
Je suis allée faire un tour sur les réseau sociaux, forum, blog de PE pour voir l'accueil de ces circulaires, et ben je me dis qu'elles ne sont pas prêtes d'être appliquées en classe. Exemple du discours majoritaire :
Bref, ça fera comme en 2008...
ouun professeur des écoles a écrit:Je ne le pense pas d'ailleurs, je finis par me demander si imposer une méthode 100% syllabique et relayer au second plan la notion de plaisir littéraire au nom d'une autorité scientifique qui reste à démontrer, ce n'est pas, précisément pour, somme toute, encourager les enfants à devenir des consommateurs de jeux vidéos, isolés dans leur coin, sans esprit critique.
La méthode ne fait pas tout, mais elle est révélatrice d'un état d'esprit.
Un professeur des écoles a écrit:
De toute manière avec les "recommandations " de notre cher ministre :dry:, tu as intérêt à prendre une méthode syllabique
Pourquoi ? ...
N'est-ce pas l'intérêt des élèves qui doit prévaloir ?
Que les élèves apprennent à lire et qu'ils développent le goût de la lecture avec des enseignants sérieux et adaptant avec intelligence leur pédagogie, c'est la seule chose qui compte ...
Les "bénis oui oui" qui changent de méthode au gré du vent sans souci d'intelligence pédagogique, ça n'a jamais fait de bons enseignants. Personne n'est dupe.
Bref, ça fera comme en 2008...
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- LouisBarthasExpert
Par expérience, ce sont plutôt les collègues qui empêchent de travailler correctement. J'ai croisé des IEN assez tolérants. C'est une IEN qui a défendu ma méthode de lecture alphabétique alors que ma directrice me faisait une méchante guerre pour que j'utilise une méthode globale.Fires of Pompeii a écrit:Ça devient pénible, il faut des textes forts qui protègent notamment les profs du primaire qui enseignent avec les méthodes que Blanquer évoque et qui sont dégommés par leurs IEN...
Sous prétexte de travail d'équipe, on peut difficilement échapper, dans une école, à des méthodes de travail inefficaces et des contenus indigents. La plupart des professeurs d'école sont ralliés aux idées qu'on leur a inculquées.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- V.MarchaisEmpereur
Oui, il est clair que l'endoctrinement a fait beaucoup de mal, et que le terrain est occupé par des aveugles qui ne veulent voir ni les dégâts qu'ils causent (le niveau réel des élèves en lecture et écriture, habilement masqué par des évaluations "bienveillantes") ni les résultats des recherches, renvoyés à une "autorité scientifique qui reste à démontrer". Si ce n'est pas l'illustration parfaite de l'idéologie...
C'est pour ça qu'on n'en sortira pas par de gentilles recommandations. On a trop bien pourri le royaume de l'EN.
C'est pour ça qu'on n'en sortira pas par de gentilles recommandations. On a trop bien pourri le royaume de l'EN.
- VolubilysGrand sage
Pas faux, beaucoup de collègues sont très intégristes au dogme ambiant et intolérants à la différence pédagogique...LouisBarthas a écrit:Par expérience, ce sont plutôt les collègues qui empêchent de travailler correctement. J'ai croisé des IEN assez tolérants. C'est une IEN qui a défendu ma méthode de lecture alphabétique alors que ma directrice me faisait une méchante guerre pour que j'utilise une méthode globale.Fires of Pompeii a écrit:Ça devient pénible, il faut des textes forts qui protègent notamment les profs du primaire qui enseignent avec les méthodes que Blanquer évoque et qui sont dégommés par leurs IEN...
Sous prétexte de travail d'équipe, on peut difficilement échapper, dans une école, à des méthodes de travail inefficaces et des contenus indigents. La plupart des professeurs d'école sont ralliés aux idées qu'on leur a inculquées.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- MUTISExpert
V.Marchais a écrit:MUTIS a écrit:V.Marchais a écrit:Ce n'est pas Le Point, mais c'est accessible à tout le monde :
https://www.valeursactuelles.com/societe/pour-de-nouveaux-programmes-de-francais-94876
Je souscris à l'analyse à une réserve près...
Il faut plusieurs années pour faire des programmes solides et cohérents. Le gouvernement Hollande a mis 4 ans pour élaborer ses programmes fort contestables (pour être gentil...). Alors comment exiger qu'un nouveau ministère ponde des programmes en quelques mois (alors que les obstacles sont multiples à l'intérieur même du ministère) ? Que peut faire le ministre en attendant les nouveaux programmes... Des circulaires qui indiquent une nouvelle direction. L'important est que cette direction soit meilleure que la précédente. C'est déjà un progrès !
Ce serait vrai si c'était en attendant la réécriture des programmes. Mais Blanquer lui-même a dit qu'il n'y toucherait pas. Comme quoi, le désastre de son prédécesseur ne le gêne pas tant que ça.
Je n'ai pas la même interprétation.
Si vous avez une déclaration dans laquelle Blanquer affirme qu'il ne touchera pas définitivement aux programmes de 2016, je suis preneur...
Quant aux analyses qui consistent à dire que c'est forcément mauvais parce qu'il est catalogué à droite et qu'il est soutenu par des conservateurs (donc très mauvais ...)
Cela fait longtemps que cette rhétorique de bien-pensants catalogués à gauche et donneurs de leçons ne m'impressionne plus...
Cet extrait de l'article que vous citez, Veronique, comme une référence, suffit à discréditer à mes yeux son auteur...
"Dans les annonces de Blanquer, il en est qui sont plus difficiles à interpréter. Ainsi en est-il, à propos du collège, du rétablissement des classes bilingues et des classes latin-grec. Certes, les enseignants qui se sont mobilisés dans une perspective progressiste, contre la réforme N. Vallaud-Belkacem dénonçaient la suppression de ces classes.Mais les conservateurs se réjouissent de leur rétablissement dans une toute autre perspective : le retour à la tradition et à un enseignement secondaire réservé à une minorité. De même, Blanquer se prononce pour l’apprentissage de la lecture sur la base de la méthode syllabique. Les traditionnalistes se réjouissent et les pédagogues modernistes (y compris ceux qui se situent à l’extrême-gauche) dénoncent le caractère conservateur de cette méthode d’enseignement de la lecture. Au GRDS nous défendons la méthode syllabique et à ma connaissance, personne n’est d’extrême droite dans notre groupe. Mais Blanquer donne des gages à la droite conservatrice et c’est ce qui compte pour lui."
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