- amarineNiveau 4
Bravo pour la double initiative Sifi (travailler la grammaire + proposer un exercice sur le forum) ; merci ; je te suis !
- NestyaEsprit sacré
Tout à fait, c'était la grammaire conseillée par mes profs quand j'étais à la fac. Bien plus facile à manier que le Grévisse.sifi a écrit:Grammaire Méthodique du Français, Riegel, Pellat, Rioul , au Puf, la BIBLE de la grammaire, encore plus sacrée quand on a fait ses études à Strasbourg, et qu'on a eu Martin Riegel et Jean-Christophe Pellat comme profs. :lol:
Mais même en dehors de la fac de Strasbourg, je crois que c'est l'une des principales références en grammaire.
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- NestyaEsprit sacré
sifi a écrit:Allez, j'ai décidé de me mettre (enfin) sérieusement à la grammaire, en suivant tout simplement l'ordre des chapitres de la GMF. J'en suis donc... au sujet.
Je vous propose donc un petit entraînement, à rendre disons de vendredi soir à dimanche soir, sur l'extrait de "L'aveugle", vers 4 "C'est ainsi qu'achevait..." à 16 "...et les bois".
Quelqu'un serait partant pour s'exercer avec moi?
Je ne me suis pas du tout penchée sur Chénier mais j'y jetterai un oeil si je trouve le temps.
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- amarineNiveau 4
pas besoin d'avoir étudié l'auteur pour préparer le sujet de grammaire. Une demi-heure de travail, trois quarts tout au plus pour essayer d'être dans les temps, au brouillon.
Faire simple pour le traitement de texte, la mise au net pour le partage : inutile de perdre du temps à rédiger.
Faire simple pour le traitement de texte, la mise au net pour le partage : inutile de perdre du temps à rédiger.
- sifiÉrudit
Allez, j'ai ignoré le soleil pour me forcer à travailler la grammaire (ça vend du rêve!).
Voici mon œuvre:
Deux problèmes: -nature de "c'" dans le présentatif "c'est": est-ce que c'est un pronom démonstratif?
-je n'étais pas certaine que "C'est ainsi qu'achevait l'aveugle en soupirant" soit une relative... la tournure "c'est...que" est particulière il me semble mais j'avoue avoir eu la flemme de chercher... si qqn sait?
N'hésitez pas à commenter et à me critiquer, la grammaire n'est pas mon point fort alors toute remarque ou correction sera la bienvenue. Merci!
Voici mon œuvre:
- Le sujet:
- La fonction sujetChénier, "L'aveugle", p.6, vers 4 à 16En français, la phrase canonique, servant de référence à toute analyse grammaticale selon la GMF, se compose d'un groupe verbal (GV) et d'un sujet (S). On reconnaît le sujet au fait qu'il n'est pas effaçable, et régit la morphologie verbale en genre et en nombre. Il appartient à la catégorie générale des constituants nominaux, et se décline généralement sous la forme d'un GN, d'un nom propre, ou d'un pronom. De manière générale, il est antéposé au GV, qui exprime le prédicat. Ainsi nous avons dans la phrase une structure sujet/prédicat.Cependant, nous sommes ici face à un texte poétique, qui par conséquent ne respecte pas toujours les caractéristiques syntaxiques, puisqu'il est régi par des contraintes esthétiques et métriques. Aussi pouvons-nous nous demander comment la fonction sujet est traitée dans ce type de discours particulier qu'est la poésie.Nous nous intéresserons dans un premier temps au sujet antéposé et à ses particularités dans le texte. Puis, dans un second temps, nous aborderons le cas où le sujet est postposé, ce qui est fréquent dans cet extrait.
I. Position S + GVa) Le groupe nominal sujetv.6/7 "trois pasteurs, [enfants de cette terre] le suivaient"On pourrait s'interroger ici sur la fonction de l'apposition "enfants de cette terre": fait-elle partie du sujet, ou, en sa qualité d'apposition, est-elle une expansion du nom "pasteurs"? Effectivement, il est possible de la supprimer "trois pasteurs le suivaient", alors que nous avons vu en introduction que le sujet n'est pas supprimable.Cependant, si nous pronominalisons ce sujet; "ils le suivaient", nous voyons que l'apposition est incluse dans le pronom *ils, enfants de cette terre, le suivaient* n'est pas possible. Nous considérerons donc l'ensemble du groupe GNS+ app comme sujet du verbe suivre."ses traits sont " v.14"les sons de sa voix émeuvent" v.16Nous remarquons que, dans le cadre spécifique de la poésie de Chénier, le sujet et le verbe peuvent être dans des vers séparés, ce qui est le cas du verbe précédent.b) Le pronom sujetNous avons deux cas où le sujet est introduit par un pronom personnel : "ils avaient protégé" v.9-10, et "ils l'écoutaient" v.11: dans les deux cas, le pronom "ils" fait référence aux "trois pasteurs" du vers 6.Un autre cas est celui du présentatif "c'est", où la fonction sujet est tenue par le pronom "c'" (pronom démonstratif???).c) Absence de sujetNous trouvons dans ce passage deux verbes dont le sujet n'est pas directement exprimé: "marchait", "s'asseyait". Ils on pour GS "l'aveugle" (v.4), qui est également sujet de "achevait". Ici, par confort syntaxique, nous voyons qu'il est possible de ne mentionner qu'une seule fois le sujet lorsque celui-ci dessert plusieurs verbes. Il n'est pas répété, mais bien présent dans la structure de la phrase.Il existe d'autre cas où le sujet n'est pas exprimé, notamment concernant les impératifs, fréquents chez Chénier, mais il n'y a pas d'occurrence dans ce passage.II. Sujet postposéIl y a plusieurs cas dans ce passage où le sujet est postposé au verbe, dans deux configurations différentes.a) Dans la phrase interrogativev.12 "quel est ce vieillard blanc, aveugle et sans appui?"v.13 "serait-ce?"L'inversion est caractéristique de la tournure interrogative, même si elle n'est pas obligatoire elle traduit une certaine recherche dans le niveau de langue.b) Dans la relativev.4 "c'est ainsi qu'achevait l'aveugle" Le verbe n'a pas d'objet postposé, et le pronom relatif a une fonction de complément, donc l'inversion est possible, créant d'un point de vue stylistique un effet de retardement: l'identité du locuteur est ici mise en relief par la postposition.c) Dans la phrase assertivev.14-15 "de sa ceinture agreste pend une lyre informe" Nous avons ici une inversion par licence poétique: l'ordre naturel de la phrase GS+GV+GP est bousculé pour des raisons liées à la forme: la valence verbale est transformée par le poète pour des raisons stylistiques et sans doute métriques.
Ainsi nous avons pu voir que si les emplois du sujet sont globalement respectés dans ce texte d'André Chénier, la forme poétique peut impacter la syntaxe de la phrase.
Deux problèmes: -nature de "c'" dans le présentatif "c'est": est-ce que c'est un pronom démonstratif?
-je n'étais pas certaine que "C'est ainsi qu'achevait l'aveugle en soupirant" soit une relative... la tournure "c'est...que" est particulière il me semble mais j'avoue avoir eu la flemme de chercher... si qqn sait?
N'hésitez pas à commenter et à me critiquer, la grammaire n'est pas mon point fort alors toute remarque ou correction sera la bienvenue. Merci!
- amarineNiveau 4
Bonsoir, je viens de traiter le sujet au brouillon.
Pour faire "dialoguer" nos travaux plutôt que les juxtaposer, je compare dans les remarques ci-dessous avec l'exposé que Sifi a envoyé et puis je propose un plan.
*Sifi, tu orientes je trouve ton exposé vers la stylistique - je crois qu'on doit s'efforcer de rester dans le domaine grammatical.
*Il me semble que tu as omis de traiter un aspect de la question.
Pour faire "dialoguer" nos travaux plutôt que les juxtaposer, je compare dans les remarques ci-dessous avec l'exposé que Sifi a envoyé et puis je propose un plan.
*Sifi, tu orientes je trouve ton exposé vers la stylistique - je crois qu'on doit s'efforcer de rester dans le domaine grammatical.
*Il me semble que tu as omis de traiter un aspect de la question.
- remarques sur "c'est que" et sur l'apposition:
*"c'est ainsi qu'achevait l'aveugle" (phrase emphatique)= L'aveugle achevait ainsi
la tournure "c'est...que" est un présentatif complexe
Le présentatif a un caractère figé ; néanmoins, le présentatif "c'est" étant le plus proche de son origine verbale, on peut identifier un "sujet" CE et le verbe EST. C'est un cas particulier
=>Le présentatif permet de thématiser l'adverbe "ainsi" = mise en évidence par extraction en position de thème "c'est ainsi que " par rapport au propos "l'aveugle achevait
(si PSR, le pronom relatif "que" aurait un antécédent dans la principale. Je ne l'analyse pas ainsi.)
=>dans le présentatif, le pronom CE reprend ou annonce l'élément présenté : ici il reprend "ainsi" renvoyant aux premiers vers (1-3).
*l'apposition : elle ne fait pas partie du GN, contrairement aux expansions du nom, eu égard à sa structure détachée. Elle se définit également par la coréférence (enfants de cette terre =pasteurs) et son rôle prédicatif (elle donne une information supplémentaire, seconde par rapport au prédicat de la phrase).
Je pense que c'est en raison de la coréférence qu'elle se pronominalise avec le sujet.
- plan:
1.sujet exprimé
=>le sujet antéposé au verbe, situation la plus fréquente - ordre canonique de la phrase S+V
=>le sujet postposé
*dans l'interrogative (et dans un registre de langue soutenu) : il correspond à la dynamique virtualisante de l'interrogation, contrairement au mouvement de la phrase assertive.
*facteurs stylistiques et loi de la cadence majeure
=>cas du présentatif
2.sujet non exprimé
(=>mode impératif, seule forme verbale qui ne nécessite pas l'expression du sujet parce qu'il est actualisé dans le situation d'énonciation : cas non représenté)
=>mode non personnel et non temporel : le participe (ici participe présent et gérondif)
Il n'actualise pas le procès, en présente une image virtuelle donc ne se rattache pas à un "sujet". Le support du procès est un agent quelconque ou spécifié dans le contexte, ce qui est le cas dans l'extrait.
*procès exprimé au participe (agent support du procès)
*en soupirant (l'aveugle)
*retenant (ils)
*s'approchant (ils)
ccl : hétérogénéité de la fonction "sujet", entre actualisation ou non du procès; cas particulier non représenté dans l'extrait du support propre du participe ou de l'infinitif constituant la subordonnée participiale ou infinitive, sans "sujet" tel que l'entend la grammaire traditionnelle.
- sifiÉrudit
Merci pour ton aide Mina... j'ai encore des progrès à faire!!
Tu as sans doute raison pour la stylistique (c'est à cause du bouquin que je lis! :lol:), mais je ne voyais pas trop comment problématiser ce truc-là... une idée?
En fait, il s'avère que je vois les problèmes mais que je ne sais pas les résoudre... bon, les voir, c'est déjà un début! (pathétique )
- c'est...que:
- Pour la tournure clivée, j'ai fait des recherches ensuite, tu as raison, mais par honnêteté je n'ai pas voulu changer mon travail. Mais cette histoire de relative me chiffonnait vraiment.
- Les gérondifs:
- Ils me dérangeaient depuis le début... merci de m'avoir aidée!
Tu as sans doute raison pour la stylistique (c'est à cause du bouquin que je lis! :lol:), mais je ne voyais pas trop comment problématiser ce truc-là... une idée?
En fait, il s'avère que je vois les problèmes mais que je ne sais pas les résoudre... bon, les voir, c'est déjà un début! (pathétique )
- NestyaEsprit sacré
Je suis désolée, j'avais dit que je participerais mais je n'ai pas vraiment eu le temps d'approfondir la question ce week end. Je vous poste quand même le vague brouillon que j'avais fait vendredi soir, sachant que j'étais loin d'avoir fini:
- Spoiler:
Traditionnellement, la grammaire définit le sujet de manière sémantique, en disant que le sujet désigne l’être ou la chose qui fait l’action énoncée par le verbe( sujet = agent du procès).
C’est une définition qui convient pour des phrases comme « le chat mange la souris », mais pas dans le cas de:
- de verbes à la forme passive
- de verbes impersonnels
- de verbes ne marquant pas d’action
- de verbes indiquant qu’une action est subie
C’est pourquoi, il vaut mieux se tourner vers une définition syntaxique :
-le sujet est un constituant obligatoire de la phrase
C’est la cas la plupart du temps mais dans le cas de 2 ou plusieurs verbes coordonnés, le sujet peut ne pas être répété
Ex : (v 4 à 6) : « l’aveugle » sujet du verbe « achevait », mais aussi sujet des verbes « marchait » et « s’asseyait ».
On peut rappeler qu’il y a un cas où il n’y pas de sujet exprimé : l’impératif
-le sujet précède généralement le verbe
Le français étant une langue non casuelle, l’ordre des mots dans la phrase est une indication de fonction.
Ex : « Trois pasteurs […]le suivaient », « ils avaient […]protégé », « ils l’écoutaient », « ses traits sont », « les sons de sa voix émeuvent »
L’ordre sujet verbe peut néanmoins être inversé et le sujet être postoposé :
→ dans des propositions incises
→dans la phrase assertive lorsqu’un adverbe de modalité se trouve en tête de phrase
→ dans la modalité interrogative :
Ex :v 12-13 : « quel est ce vieillard blanc », « serait-ce » (interrogation totale et partielle)
On peut aussi inverser le sujet pour des raisons stylistiques, notamment dans une proposition subordonnée (v 4 : c’est ainsi qu’achevait l’aveugle en soupirant)
-le sujet donne ses marques d’accord au verbe
-fonction sujet = fonction nominale
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- NestyaEsprit sacré
Rhhoo, en vous lisant, je me rends compte que je n'ai même pas pensé à relever les formes en -ant.
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- SophieJe viens de m'inscrire !
Bonjour,
Je ne prépare pas l'agrégation mais le capes externe. Je travaille actuellement sur la Grammaire méthodique du français. Ficher ce "mastodonte" grammatical s'avère être fort long. J'ai déjà l'impression de rester sur le quai.... Auriez-vous des conseils à me donner afin que l'apprentissage de la "chose" soit meilleur.
Concernant l'orthographe, excepté le livre de Nina Catach, auriez-vous d'autres références ? J'avoue que ce dernier m'effraie...
Merci et bon courage à tous !
Je ne prépare pas l'agrégation mais le capes externe. Je travaille actuellement sur la Grammaire méthodique du français. Ficher ce "mastodonte" grammatical s'avère être fort long. J'ai déjà l'impression de rester sur le quai.... Auriez-vous des conseils à me donner afin que l'apprentissage de la "chose" soit meilleur.
Concernant l'orthographe, excepté le livre de Nina Catach, auriez-vous d'autres références ? J'avoue que ce dernier m'effraie...
Merci et bon courage à tous !
- amarineNiveau 4
Bonjour Sophie,
tu peux éventuellement procéder en deux temps: d'abord la grammaire de Sancier, plus abordable à mon sens (attention toutefois à des questions de terminologie qui ont évolué - je pense par exemple à l'apposition) et ensuite, pour approfondir la GMF qui est en effet plus touffue.
Mais quoi qu'il en soit, c'est long.
Courage
tu peux éventuellement procéder en deux temps: d'abord la grammaire de Sancier, plus abordable à mon sens (attention toutefois à des questions de terminologie qui ont évolué - je pense par exemple à l'apposition) et ensuite, pour approfondir la GMF qui est en effet plus touffue.
Mais quoi qu'il en soit, c'est long.
Courage
- SophieJe viens de m'inscrire !
Merci Amarine ! Mais j'ai peur de me perdre si je jongle avec les deux...
Courage également :|
Courage également :|
- SophieJe viens de m'inscrire !
Erratum : c'est celui-ci
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