- InvitéInvité
Je suis contente que vous l'ayez traité, Amarine et Felix-icis, cela nous permettra de comparer. J'ai fini mon travail, mais je ne le taperai à l'ordi que demain, je sature. Cela m'a pris un temps monstrueux : ma fiche initiale ne convenait pas, et j'ai dû revoir d'autres points de grammaire :
Lilizaza : je suis dans le même cas que toi, mais je m'astreins à bosser un peu pour l'agreg quand même. C'est en cela d'ailleurs que le forum m'aide beaucoup.
Nessy : je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas le faire. Ce n'est qu'un sujet. En tout cas, je compte le travailler la semaine prochaine !
- Spoiler:
- la prop infinitive, la participiale, les structures comparatives
Lilizaza : je suis dans le même cas que toi, mais je m'astreins à bosser un peu pour l'agreg quand même. C'est en cela d'ailleurs que le forum m'aide beaucoup.
Nessy : je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas le faire. Ce n'est qu'un sujet. En tout cas, je compte le travailler la semaine prochaine !
- BussyNiveau 10
Bon, finalement, je me suis lancée. Je suis d'accord, c'est un point complexe ! J'y ai passé plus de deux heures, entre rédaction de la fiche que je vous soumets et révisions diverses :
- Spoiler:
- Éléments pour une introduction
• Plusieurs définitions du sujet existent, et s’opposent parfois : les définitions sémantiques traditionnelles (à rappeler) et la définition syntaxique issue de la linguistique, qui s’appuie sur l’étude d’un faisceau de critères formels et structuraux :
- la place du sujet, généralement antéposé au verbe, en tête de phrase ;
- l’accord du verbe avec le sujet, en personne et en nombre ;
- l’extraction possible du sujet par la tournure présentative ;
- la pronominalisation grâce à des formes spécifiques de pronoms personnels par exemple ;
- la passivation (le sujet d’un verbe transitif direct dans une phrase à la voix active devient complément d’agent dans la phrase correspondante à la voix passive)…
• Enfin, en français moderne, la fonction sujet est une fonction obligatoire qui accompagne toujours le verbe. Dans une perspective diachronique, en revanche, l’on s’aperçoit que les cas de sujet non exprimé sont nombreux.
Le corpus des occurrences sera présenté au fil de l’étude.
I. Cas où le sujet est exprimé
a. Le sujet est un pronom personnel
l. 2 : « je me suis volontiers laissé aller »
l. 3 : « je donne »
l. 4 : « je n’aime point »
l. 5 : « je hais »
l. 19 : « je reçoive »
l. 20 : « je fasse »
l. 21 : « je n’ai jamais reçu »
Dans tous ces cas, le sujet est le pronom personnel de première personne, au singulier, renvoyant dans la situation d’énonciation à Montaigne. Ce sujet est systématiquement antéposé au verbe. Il impose l’accord du verbe en personne et en nombre.
b. Le sujet est un pronom relatif
l. 3 : « aux appétits qui me pressaient »
l. 5 : « les remèdes qui importunent »
l. 12 : « rien utile, qui ne soit pénible »
l. 21 : « nuisance d’action, qui m’eût été bien plaisante »
l. 28 : « au désir qui me tenait »
Le morphème « qui » est la forme du pronom relatif lorsqu’il occupe la fonction sujet. Ce pronom est coréférent à l’antécédent antéposé au pronom dans chacun des cas, ce qui explique l’accord des verbes.
c. Le sujet est un syntagme nominal
l. 8 : « Le mal nous pince »
l. 8-9 : « la règle de l’autre » (ellipse du verbe et du COI : « nous pince »)
l. 11 : « Le monde fait »
l. 12 : « La facilité lui est suspecte »
l. 13 : « Mon appétit en plusieurs choses, s’est assez heureusement accommodé » (emploi de la virgule à commenter en diachronie)
l. 15 : « L’acrimonie et la pointe des sauces m’agréèrent »
l. 16 : « mon estomac s’en ennuyant » (sujet d’un verbe au participe présent : absence d’accord)
l. 17 : « le goût l’a incontinent suivi »
l. 17 : « le vin nuit »
l. 18 : « ma bouche se dégoûte »
Dans le cas d’un sujet prenant la forme d’un syntagme nominal, l’accord s’opère à la troisième personne. Dans tous les cas du texte, le sujet est antéposé au verbe.
d. Autres sujets exprimés
l. 9 : « on est » : le pronom indéfini occupe la fonction sujet. Antéposé. Accord.
l. 19-20 : « Quoi que je reçoive désagréablement, me nuit » : une PSR substantive ??? (ou « relative concessive » selon la GMF) Antéposée. Accord.
l. 20 : « rien ne me nuit » : pronom indéfini. Antéposé. Accord.
II. Cas où le sujet n’est pas exprimé
a. Le cas de l’impératif
l. 10 : « hasardons-nous » : pas de sujet explicite, mais accord du verbe à la 1re personne du pluriel. Sujet identifiable dans la situation d’énonciation.
b. L’ellipse du sujet
Le sujet est régulièrement inexprimé lorsqu’il serait coréférentiel à un sujet déjà exprimé. Souvent le cas après une coordination :
l. 11 : « le monde fait […] et ne pense » (ellipse du sujet du verbe « penser »).
l. 13-14 : « Mon appétit en plusieurs choses, s’est assez heureusement accommodé par soi-même, et rangé » (ellipse du sujet du verbe « se rangé », ainsi que du pronom réfléchi et de l’auxiliaire).
l. 18 : « Ma bouche se dégoûte et d’un dégoût invincible » (ellipse du sujet et du verbe, avec utilisation d’une figure de dérivation : « se dégoûte / un dégoût »).
l. 24 : « Et me suis jeune prêté » (ellipse du sujet, coréférentiel à « Je » l. 21 et aisément restituable dans la situation d’énonciation du texte).
Idem l. 22 : « Et si ai fait ».
c. Le cas de l’infinitif et du participe
Pour la grammaire générative, tout infinitif ou participe, même s’il est invariable, possède un sujet propre. Mais ce sujet est souvent inexprimé. Dans ce cas, il est coréférentiel au sujet du verbe principal, qui lui est exprimé :
l. 4 : « Je n’aime point à guérir le mal par le mal »
l. 9-10 : « on est au hasard de se mécompter »
La langue du XVIe permet quelques libertés supplémentaires :
l. 6-7 : « D’être sujet à la colique et sujet à m’abstenir du plaisir de manger… » Sujets des infinitifs non exprimés. Coréférentiels à la situation d’énonciation, comme l’indique le pronom réfléchi « m’ » + cas d’ellipse comme en IIb : « D’être sujet… et [d’être] sujet ».
l. 16 : « étant jeune » Sujet du participe non exprimé. Coréférentiel à la situation d’énonciation ou au COI « m’ ».
l. 22 : « Et si ai fait céder » Sujet de l’infinitif non exprimé. Coréférentiel au sujet non exprimé (voir IIb) « Je » du verbe « ai fait ».
III. Cas problématiques
a. l. 2 : « Je me suis volontiers laissé aller aux appétits » : infinitif à traiter en IIc ou locution verbale ? Commutation possible : « Je me suis volontiers abandonné aux appétits » = choix de la deuxième option.
b. Le cas du présentatif
En synchronie, les morphèmes qui composent les présentatifs fonctionnent comme un morphème simple. Le « ce » de « c’est / ce sont » n’est donc pas considéré comme sujet du verbe « être ».
En diachronie, une analyse en SV est possible
l. 8 : « ce sont deux mots » le démonstratif « ce » opère une référence anaphorique aux deux éléments évoqués auparavant, d’où l’accord au pluriel du verbe.
l. 18 : « c’est la première chose » le démonstratif « c’ » opère une référence anaphorique à la proposition détachée en tête de phrase.
c. Le cas des comparaisons
l. 5 : « Je hais les remèdes qui importunent plus que la maladie. »
l. 24-28 : « Et me suis jeune […] prêté autant licencieusement et inconsidérément, qu’autre, au désir »
Faut-il voir dans « la maladie » et « autre » :
- des compléments du comparatif (« plus que » et « autant qu’ »), le tout formant un CCManière,
- ou des sujets appartenant à des propositions subordonnées comparatives elliptiques (à restituer) ? Solution préférée.
En conclusion :
- Nombreux sujets non exprimés, plus qu’en français moderne. Langue très dense.
- Lorsqu’il est exprimé, le sujet est toujours antéposé dans cet extrait. Évoquer rapidement les cas d’inversion du sujet, non représentés.
- InvitéInvité
Je mets au propre mon relevé et mon intro sur le sujet mais par contre est-ce qu'une bonne âme pourrait mettre le précédent extrait sur l'article? Je cherche depuis hier dans mon édition et impossible de retrouver le passage (mon édition est abrégée par moments et je n'ai pas d'intégrale sous la main)
- InvitéInvité
Pfiou, c'est pas brillant mais bon...
- Spoiler:
- Le sujet est un pronom personnel
-1ère pers.sg
je me suis volontiers laissé aller
je donne grande autorité
je n'aime point
je hais les remèdes
je reçoive
je fasse
je n'ai jamais reçu nuisance
le sujet est un pronom indéfini
puisqu’on est au hasard
rien utile
le sujet est un pronom relatif
aux appétits qui me pressaient
les remèdes qui importunent
rien utile qui ne soit nuisance d'action qui m'eût été
au désir qui me tenait
le sujet est un nom ou GN
le mal/la règle
le monde/la facilité
mon appétit
l'acrimonie et la pointe des sauces
mon estomac
le goût
le vin
le sujet n'est pas exprimé
impératif
hasardons-nous
le monde
mon appétit
et si ai fait céder
et me suis jeune
cas délicats
le présentatif
c'est
ce sont
l'infinitif et le participe
à guérir
de se mécompter
étant jeune
Ce que je ne sais pas classer
D'être sujet à la colique... et Quoi que je reçoive
- InvitéInvité
A moi...
Pas de CCL, et une problématique qui ne vaut rien.
Pas de CCL, et une problématique qui ne vaut rien.
- Spoiler:
- Le sujet représente l'argument unique d'une relation prédicative. Il est donc :
- Un constituant obligatoire de la phrase déclarative
- L’élément qui impose ses marques d’accord au verbe en personne, en nombre, et parfois en genre
- Celui qui entretient avec le verbe une relation d’ordre : dans la phrase déclarative canonique, il se reconnaît à sa place, il est antéposé au verbe.
Nous nous demanderons dans quelle mesure ces critères formels permettent de classer les occurrences du texte. (problématique qui n’en est pas une, mais je n’en trouve pas !)
Je pense qu'avec du temps, il serait possible de poser une problématique qui tournerait autour de l'évolution MF/FM. Il faudrait alors développer ce point pour chaque type d'occurrence, en tout cas pour les occurrences qui posent pb/qui sont différentes du FM.
I/ Morphologie du sujet
1) Les sujets qui conservent une flexion casuelle issue du latin
- les pronoms personnels : dans le texte, de nombreux 5 « je » (≠ me, qui serait CO)
- « on » : n’existe qu’à la forme sujet. Peut être repris par « se »/ « nous » comme complément. Vient de « homo », homme, donc souvent valeur généralisante. Ici : « Puisqu’on est au hasard de se mécompter : hasardons-nous plutôt à la suite du plaisir » c’est un véritable pronom personnel, qui renvoie aux gens qui souffrent.
- « qui » pronom relatif représentant, porte la marque de la fonction sujet (≠ que – COD ou attribut)
2) Les types de syntagmes occupant la fonction sujet
Pas de marque morphologique spécifique (hors ce que sus-cité), il faut donc s’appuyer sur d’autres critères : c’est une fonction nominale, le sujet se présente donc sous la forme : d’un nom, d’un syntagme nominal ou d’un équivalent du nom : le pronom, l’infinitif, la PSR substantive ou la PSConjonctive :
- Syntagmes nominaux :
le mal nous pince (8) / le monde fait (11) / la facilité (12) / mon appétit (13) / l’acrimonie et la pointe des sauces (15) / le goût (17) / le vin (19) / ma bouche (18)
- Pronoms personnels P1
JE me suis / JE donne / JE n’aime / JE hais / JE reçoive (19) / JE fasse (20)
- Pronoms personnel P3
Puisqu’ON est au hasard (9)
- Pronoms relatifs
Des appétits QUI me pressaient / les remèdes QUI importunent (5) / QUI ne soit pénible (12) / QUI m’eût été bien plaisante (22) / désir QUI me tenait saisi (28)
- Pronoms démonstratifs
CE sont deux maux pour un (8) / C’est la chose de quoi (18)
- Pronom indéfini
RIEN que je fasse (20)
- Proposition subordonnée relative substantive :
Quoi que je reçoive désagréablement (20)
Analyse : « quoi que » : COD de « reçoive », la PSR est sujet du groupe verbal « me nuit ».
II/ Accord, place et expression du sujet
1/ Le sujet donne la marque d’accord du verbe.
- Accord avec deux groupes coordonnés :
L’acrimonie et la pointe des sauces m’agréèrent (16) : l’accord se fait au pluriel ; la coordination des deux sujets entraîne l’accord du verbe au pluriel. Deux termes coordonnés imposent un pluriel grammatical depuis le XVIIe, l’usage est encore flou au moment où Montaigne écrit.
- Accord en phrase attributive
D’être sujet à la colique, et sujet à m’abstenir […] ce sont deux maux pour un (6-8)
2/ La position du sujet
Dans la phrase déclarative canonique, l’ordre est Sujet – vb – Ct. L’ordre des mots est devenu essentiel car marqueur fonctionnel en raison de la disparition du système casuel latin.
-« Mon appétit […] soi-même » (13-14) : ordre Sujet – X – Verbe. Liberté de construction de certains compléments de verbes qui s’immiscent entre le sujet et le verbe.
-« Et si ai fait céder à mon plaisir » (22) : « Et si » occupe la première place et la sature, le verbe prend la 2è place. Le sujet est repoussé en 3ème place, mais il est omis ici : Et si ai JE fait
3/ L’ellipse du sujet
Le pronom clitique sujet est fréquemment non exprimé au XVIe.
- Absence du sujet après « et »
-« Et si ai fait […] »
-« Et me suis jeune [..] prêté » (24) : il n’y a pas d’ambiguité sur l’agent du procès. La conjonction de coordination n’aurait pas dû avoir d’incidence sur l’ordre des mots, mais elle est sentie comme un adverbe.
- Absence du sujet devant un verbe coordonné
-« Le monde fait au rebours, et ne pense à rien » (11) = et IL ne pense
-« Mon appétit […] s’est […], et rangé à la santé »(13-15) = et IL S’EST rangé
La non reprise par un clitique du sujet nominal a pour effet de coordonner les prédicats et de créer un lien sémantique étroit entre eux.
III. Les cas problématiques
1/ L’impératif
« hasardons-nous plutôt à la suite du plaisir » (10)
Le verbe au mode impératif s’emploie sans sujet explicite. La désinence verbale suffit à spécifier la personne ; ici, la forme pronominale (se hasarder) duplique la désinence.
2/ La structure comparative
« je hais les remèdes qui importunent plus que la maladie » (5-6)
« Et me suis prêté autant licencieusement et inconsidérément, qu’autre » (27) (sous entendu : qu’un autre s’est prêté au désir).
Au XVIe, « autre » pouvait être un pronom indéfini sans être précédé d’un article.
Ces cas sont problématiques car on ne peut parler de sujet que dans le cadre d’une phrase. Or les structures comparatives sont considérées :
- Soit comme de simples syntagmes nominaux compléments
- Soit comme des phrases à ellipse du syntagme verbal non répété.
Dans ces deux exemples, les syntagmes nominaux peuvent être considérés comme des sujets d’un verbe qui est sous-entendu.
3/ Construction disloquée avec dédoublement du sujet
« D’être sujet à la colique et sujet à m’abstenir […] ce sont… » (6-8)
Nous avons une thématisation d’un infinitif en prolepse ; sujet sémantique + sujet grammatical = dédoublement thématique du sujet.
En FM, on aurait plutôt recours au détachement.
4/ Sujet d’une proposition participiale ?
La proposition participiale est un groupe solidaire constitué d’un nom et d’un participe présent/passé. Ce groupe est perçu comme l’équivalent d’une PS Circonstancielle à un mode personnel, mais qui n’est pas introduite par un mot subordonnant. Le noyau verbal possède un agent propre, distinct du sujet de la PP sur le plan grammatical.
« Mon estomac s’en ennuyant » (16)
Ici : mode impersonnel, car ne donne pas d’accord à un verbe. « mon estomac » est agent, qui peut paraître comme un sujet mais qui est un contrôleur de la proposition participiale.
- sifiÉrudit
Bon je vais déclarer forfait pour cette semaine, je n'y arrive pas, trop de copies... je tenterai le sujet suivant.
- YoupitralalapouetpouetNiveau 3
Moi, je ne renonce pas encore...
En fin de semain peut être !
En fin de semain peut être !
- InvitéInvité
Je relance pour le sujet sur l'article, je ne retrouve pas l'extrait...
- YoupitralalapouetpouetNiveau 3
corailc a écrit:Je relance pour le sujet sur l'article, je ne retrouve pas l'extrait...
Montaigne, livre III, chap. IX, p. 307-309 de "J'ai eu connaissance des affaires de Romme" à "j'en admire les parties mêmes communes."
- Felix-icisNiveau 4
Bonsoir
Est-ce qu'un sujet sur le morphème "que" dans l'usage du monde vous plairait cette semaine? J'ai repéré une page et ça nous changerait de Montaigne.
Est-ce qu'un sujet sur le morphème "que" dans l'usage du monde vous plairait cette semaine? J'ai repéré une page et ça nous changerait de Montaigne.
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"Let the wild rumpus start"
- YoupitralalapouetpouetNiveau 3
Carrément!
Je ne désespère toujours pas de faire le sujet...
Je ne désespère toujours pas de faire le sujet...
- sifiÉrudit
Oh oui!! ça en principe je sais faire (et après je vais découvrir que je ne sais pas...)
- InvitéInvité
Nessy a déjà proposé la négation, sur Montaigne.
J'ai commencé à faire ma fiche.
Nessy, tu maintiens ? Dans ce cas-là, on fait ton sujet la semaine suivante, Felix-icis.
J'ai commencé à faire ma fiche.
Nessy, tu maintiens ? Dans ce cas-là, on fait ton sujet la semaine suivante, Felix-icis.
- Felix-icisNiveau 4
Ah j'avais pas vu. Va pour la négation alors
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"Let the wild rumpus start"
- NessyNiveau 3
Oui, oui, je maintiens.
Je n'arrive à boucler aucun sujet de grammaire en ce moment, j'ai la tête sous l'eau...
Je n'arrive à boucler aucun sujet de grammaire en ce moment, j'ai la tête sous l'eau...
- NessyNiveau 3
Voici le sujet de la semaine :
la négation, chapitre IX de p.260 "Laisse lecteur courir encore ce coup d'essai" à p.262 "non tant meilleure qu'autre."
la négation, chapitre IX de p.260 "Laisse lecteur courir encore ce coup d'essai" à p.262 "non tant meilleure qu'autre."
- Felix-icisNiveau 4
Voici mon devoir!
- la négation:
Introduction :
La négation consiste en une inversion de la valeur de vérité d’une proposition, on déclare fausse l’affirmation. La négation peut porter sur l’ensemble de la déclaration ou sur l’un de ses constituants. On peut nier tout le procès ou son complément. Il convient donc de s’interroger sur la portée de la négation, en particulier lors de la présence de quantifieurs (tout…) ou de verbes à valeur modale (devoir, falloir, vouloir…). L’examen du contexte permet d’identifier les constituants niés. Nous nous limitons donc à l’étude morphosyntaxique du système de la négation qui repose sur deux outils : NON (négation tonique prédicative) et NE (négation non prédicative liée au verbe conjugué). Attention, au XVIème siècle, l’utilisation d’un élément forclusif avec le NE n’est pas systématique. En outre certains éléments forclusifs avaient en dehors de NE des valeurs parfois positives.
1. Les emplois de NON.
Il est issu du latin NON et il est conservé en position tonique.
a. Prédicatif, il peut nier une proposition entière.( pas d’exemple dans le texte).
Soit en répondant à une question posée (constituant à lui seul une subordonnée complétive), soit en reprenant le contenu de l’énoncé précédent.
SINON : soudure de 2 éléments, il tient lieu de prédicat verbal dans une subordonnée hypothétique ellipsée. Pas d’occurrence dans le texte
b. NON permet de nier tout élément non prédicatif par lui-même.
Il peut nier un élément qu’il oppose à un autre dans un couple syntaxique (non par …mais par), dans un groupe infinitif : (il faut glisser, non pas s’y enfoncer), dans un groupe adjectival (tous ouvers et non clos), dans une subordonnée conjonctive (non parce que son âme est immortelle, mais parce qu’elle est mortelle), dans une forme nominale du verbe (suivant sinon suivant).
Exemples du texte : « non tant meilleure, qu'autre. » et « était-ce pas établir le doute, non la certitude » qu’on peut traduire par plutôt que la certitude.
Non prédicatif ne peut pas s’employer pour nier un verbe conjugué (non fassent mais parfassent : ce n’est pas le procés qui est nié mais l’emploi de ce verbe = je ne dirais pas fassent mais parfassent).
Dans ces emplois, NON peut être renforcé par PAS ou POINT.
c. NON s’emploie pour nier le contenu notionnel d’un lexème :
un infinitif substantivé (non estre), un adjectif (non propre, non merveilleuse), un adverbe (non toujours, non plus). Cet emploi de non génère des créations lexicales (non-voyant, nonchalant).
Exemples du texte : « mes contes prenant place selon leur opportunité, non toujours selon leur âge. » non nie âge par rapport à opportunité, ce que confirme la présence de l’adverbe « toujours ».
2. Les emplois de NE.
Proclitique atone, résultat de l’altération phonétique de NON. Il peut signifier seul la négation au XVIème Ses différents emplois dépendent des stades de négativation (théorie guillaumiènne).
a. NE explétif
Dans les comparatives (de supériorité, d’égalité, d’infériorité) Ne traduit la discordance entre les deux éléments (autre que je n’estois sentirais moins la ruine que je ne fais présent).
Dans des subordonnées qui dépendent de verbes ou des locutions exprimant la crainte, la dénégation ou le refus (de peur que les gens de la justice ne les attrape). C’est le contraire de NE…PAS.
Dans tous ces emplois, la négation est dans la principale exprime et est dirigée à l’encontre de l’éventualité exprimée dans la subordonnée. La présence de ce NE n’est pas obligatoire au XVIème (tant je crains que mon désir X me subordonne ; avant qu’elles X m’y force)
Exemples du texte : « mieux ailleurs, et ne corrompe la besogne » ; « afin que l'acheteur ne s'en aille les mains du tout vides »
b. Ne exceptif
Le cas des restrictions, la charge sémantique est positive.
Exemples du texte : « ce n'est qu'une marqueterie mal jointe) » , « quelque emblème (incrustation) supernuméraire » « Ce ne sont que surpoids » « si nous ne marchions que vers l'amendement »
c. Ne signifiant seul la négation (pas d’occurrence dans le texte)
Ne seul peut exprimer la négation avec certains verbes modaux :savoir, pouvoir oser (je ne says) mais aussi Devoir, pouvoir (quelle n’en puisse, et ne veulent).
Dans les formules exprimant le souhait, l’ordre ou le conseil (si je vous prie de ne me faire mourir), dans les interrogatives ou dans les locutions (je n’ay garde) ou dans des tournures impersonnelles (et ne me souvient aussi d’autre chose).
Quand le verbe nié est au subjonctif dans des tournures figées (cette pensée ne nous blesse).
Dans des subordonnées hypothétiques en SI ou autre (s’ils ne me blesse ; quand la sentence n’est forte à ma mesure).
Dans les structures avec le coordonnant NI (puis qu’elle ne voit ny l’un ny l’autre bout).
d. Ne accompagné d’un forclusif.(pas, point, personne, jamais, plus…)
-certains forclusifs ne sont là que pour entériner la négation (PAS, POINT).
Exemples du texte : « je ne corrige pas » ; « Mon entendement ne va pas toujours avant » ; « assagi je ne le suis certes pas d'un pouce » ;
- Certains la délimitent à un domaine précis (jamais, onques plus guère). Ces adverbes ou indéfinis (rien personne, auncun ,nul) peuvent se combiner entre eux. Ces forclusifs peuvent avoir une valeur originelle positive (personne, rien) mais siginfier désormais à eux seuls la négation.
Exemples du texte : « je trouve apparence qu'il n'y ait plus de droit » ; « il ne faudrait rien acheter » ; « Je ne me défie guère moins de mes fantaisies » ; « Mais quand meilleur, je n'en puis rien dire. »
Ils peuvent s’employer sans NE dans des interrogatives directes ou indirectes (est-il rien doux…), des comparatives (aussi farouche qu’aucune opinion), dans la sphère d’un élément (verbe, locution..) forcluant( à peine reconnaîtrait-on l’image d’aucune police)
Exemples du texte : « serait-ce pas toujours suivre Antiochus » ; « était-ce pas établir le doute ».
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"Let the wild rumpus start"
- NessyNiveau 3
Voici ma contribution sur la négation. L'intro est un peu bâclée, je n'ai pas défini précisément la négation.
- Spoiler:
- Nous nous limiterons ici à l'étude morphosyntaxique du système de la négation.
Il repose depuis le Moyen Âge sur l'opposition de deux outils de base : NON, négation tonique prédicative syntaxiquement autonome et NE, négation non prédicative liée au verbe conjugué. Au XVIème siècle, l'utilisation du morphème discontinu, comprenant NE et un forclusif encadrant le verbe, était courante, mais, dans certains contextes, NE pouvait signifier seul la négation et les forclusifs s'employer en dehors de NE, avec des valeurs allant du positif au négatif.
Nous étudierons les 19 occurrences du texte en envisageant dans un premier temps les emplois de NON, puis ceux de NE. Une troisième partie s'attachera à l'emploi des forclusifs sans NE, et nous terminerons par la négation lexicale exprimée par un préfixe.
I. Les emplois de NON
NON est issu de l'adverbe de négation latin NON, conservé en position tonique.
1. Prédicatif, il nie la proposition entière.
Il n'y a pas d'exemple de cet emploi dans le texte.
2. NON peut nier un élément qu'il oppose à un autre placé sur le même plan syntaxique, dans un couple antithétique : « était-ce pas établir le doute, non la certitude ».
3. NON s'emploie pour nier le contenu notionnel d'un adjectif ou d'un adverbe.
Adjectif : « non tant meilleure qu'autre »
adverbe : « non toujours selon leur âge »
II. Les emplois de NE
Le morphème proclitique NE, atone, résultat de l'altération phonétique de NON pouvait au XVIème siècle comme en ancien français et en latin signifier seul la négation, sans le concours d'un forclusif.
1. NE explétif
Il n'y a pas d'exemple de cet emploi dans le texte.
2. NE en système exceptif :
Dans ce cadre, on sort du mouvement négatif un élément dont la positivité est alors confirmée, pour ce faire, on utilise le mot « que ». On en trouve quatre occurrences :
« il ne faudrait rien acheter qu'après leur mort »,
« comme ce n'est qu'une marqueterie mal jointe »,
« ce ne sont que surpoids »,
« si nous ne marchions que vers l'amendement »
3. NE signifiant seul la négation.
Dans notre passage, NE employé seul suffit à exprimer la négation quand le verbe nié est au subjonctif :
« et ne corrompe la besoigne »
« afin que l'acheteur ne s'en aille les mains du tout vides »
4. NE accompagné d'un forclusif
Dans le système corrélatif à deux éléments, la négation initiée par NE est confirmée et renforcée par le second élément avec lequel il encadre le verbe.
On distingue :
les forclusifs dont l'unique fonction est d'entériner la négation signifiée par NE et que de ce fait ne se combinent pas entre eux, il s'agit des adverbes PAS et POINT. On en relève quatre occurrences :
« je ne corrige pas »
« qui ne condamnent point la première forme »
« mon entendement ne va pas toujours avant »
« je ne le suis certes pas d'un pouce »
les forclusifs qui limitent la négation à un domaine précis, peuvent se combiner entre eux : jamais, plus, guère, rien :
« qu'il n'y ait plus de droit »
« je ne me défie guère moins »
« je n'en puis rien dire »
III. Le forclusif sans NE
En situation forclusive, PAS et POINT peuvent s'employer sans NE. Dans une phrase interrogative, la mise en débat du procès leur donne une valeur d'indétermination orientée vers le positif, l'effet de sens obtenu est celui d'une interrogation oratoire.
« serait-ce toujours pas suivre Antiochus »
« était-ce pas établir le doute »
IV. La négation lexicale
Elle est exprimée ici par le préfixe dé- qui crée un dérivé antonyme du verbe « se fier » : « je ne me défie »
Nous avons choisi de ne pas associer l'adjectif « informe » puisqu'il n'existe pas de base adjectivale employée sans le préfixe, l'adjectif « forme » n'existe pas.
Conclusion : La multiplicité des occurrences présentes dans le texte balaye l'essentiel des catégories de la négation. Le forclusif seul, aujourd'hui très employé à l'oral, a cessé d'être utilisé à l'écrit à partir du XVIIème siècle.
- NessyNiveau 3
A vue de nez, nos contributions se ressemblent beaucoup Felix-icis.
J'ai rajouté la négation lexicale. Un prof nous avait conseillé de ne pas l'oublier lorsque l'on traite la négation
J'ai rajouté la négation lexicale. Un prof nous avait conseillé de ne pas l'oublier lorsque l'on traite la négation
- Felix-icisNiveau 4
Merci pour la négation lexicale, je retiens mais J'ai une petite question: "je ne me defie" =je me fie donc la négation s'annule non?
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"Let the wild rumpus start"
- NessyNiveau 3
Oui a priori, c'est vrai que je n'en ai pas parlé, peut-être faudrait-il le mentionner.
- JulieLHNiveau 8
Et si finalement on passait l'agrégation de grammaire ? 😋 Je n'ai pas le temps de traiter les sujets maintenant mais j'essaierai de les faire en juin. Bon dimanche.
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Quand ton anniv' tombe le 29 janvier. ^^
- InvitéInvité
Je n'ai pas ce passage dans mon édition abrégée. Je ferai le suivant, en attendant d'emprunter l'édition complète.
- InvitéInvité
Du coup, j'ai bossé un autre passage pour l'article, mon week-end n'aura pas été trop improductif.
- sifiÉrudit
Bon je cale encore ce we, j'essaie de carburer avant mon voyage scolaire pour finir Montaigne: je me rattraperai ensuite quand les preps de cours et les copies se calmeront.
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