- sifiÉrudit
Bon je cale encore ce we, j'essaie de carburer avant mon voyage scolaire pour finir Montaigne: je me rattraperai ensuite quand les preps de cours et les copies se calmeront.
- InvitéInvité
- Spoiler:
- Je mets l'extrait pour ceux qui comme moi n'ont pas l'oeuvre complète. Je la bosse avant mercredi.
La négation est l'acte de rejeter l'existence de quelque chose ou quelqu'un. Elle est exprimée par des adverbes, déterminants, pronoms, noms, mots-phrases. La phrase négative appartient à un type de phrase facultative et le plus souvent représentée par deux éléments qui entourent le verbe, le discordantiel placé avant et le forclusif placè après.
Laisse, lecteur, courir encore ce coup d'essai et ce troisième allongeail du reste des pièces de ma peinture. J'ajoute, mais je ne corrige pas. Premièrement, par ce que celui qui a hypothéqué au monde son ouvrage, je trouve apparence qu'il n'y ait plus de droit. Qu'il die, s'il peut, mieux ailleurs, et ne corrompe x la besogne qu'il a vendue. De telles gens il ne faudrait rien acheter qu'après leur mort. Qu'ils y pensent bien avant que de se produire. Qui les hâte ? Mon livre est toujours un. Sauf qu'à mesure qu'on se met à le renouveler afin que l'acheteur ne s'en aille les mains du tout vides, je me donne loi d'y attacher (comme ce n'est qu'une marqueterie mal jointe), quelque emblème (incrustation) supernuméraire. Ce ne sont que surpoids, qui ne condamnent point la première forme, mais donnent quelque prix particulier à chacune des suivantes par une petite subtilité ambitieuse. De là toutefois il adviendra facilement qu'il s'y mêle quelque transposition de chronologie — mes contes prenant place selon leur opportunité, non toujours selon leur âge. Secondement que, pour mon regard, je crains de perdre au change. Mon entendement ne va pas toujours avant, il va à reculons aussi. Je ne me défie guère moins de mes fantaisies pour être secondes ou tierces que premières, ou présentes que passées. Nous nous corrigeons aussi sottement souvent comme nous corrigeons les autres. Mes premières publications furent l'an 1580. Depuis d'un long trait de temps je suis envieilli, mais assagi je ne le suis certes pas d'un pouce. Moi asteure et moi tantôt sommes bien deux. Mais quand meilleur, je nen puis rien dire. Il ferait beau être vieil si nous ne marchions que vers l'amendement. C'est un mouvement d'ivrogne titubant, vertigineux, informe, ou des joncs que l'air manie casuellement selon soi. Antiochus avait vigoureusement écrit en faveur de l'Académie, il prit sur ses vieux ans un autre parti. Lequel des deux je suivisse, x serait-ce pas toujours suivre Antiochus ? Après avoir établi le doute, vouloir établir la certitude des opinions humaines, x était-ce pas établir le doute, non la certitude ? Et promettre, qui lui eut donné encore un âge à durer, qu'il était toujours en terme de nouvelle agitation — non tant meilleure, qu'autre ?
La négation est exprimée par un adverbe de négation totale=ne..pas/ne..point
-par un adverbe de négation partielle
-temporelle=ne..guère/ne..plus
-par un adverbe de négation restrictive=ne ..que
-par non en emploi adverbial=non
-par un pronom=rien (couplé aussi avec un adverbe de négation restrictive: ne rien..que, ce qui annule la négation?)
Je note que pour trois occurences, la forme négative est incomplète: pas de ne (car se sont des questions?) ou de pas (parce que c'est sur le mode impératif?) ou bien ce sont des tournures 16ème siècle?
Non.. toujours et pas..toujours ne sont pas des négations il me semble mais je ne sais pas comment l'expliquer
- YoupitralalapouetpouetNiveau 3
Bonjour à toutes : dur dur de tenir le rythme...
Je ne suis pas parvenue à faire les deux derniers sujets mais chose promise, chose dure : le morphème si dans Les Essais ou se rabat-on sur le sujet proposé sur Bouvier?
Bon courage à toutes!
Je ne suis pas parvenue à faire les deux derniers sujets mais chose promise, chose dure : le morphème si dans Les Essais ou se rabat-on sur le sujet proposé sur Bouvier?
Bon courage à toutes!
- dansesNiveau 9
Bonjour à tous !
Votre fil est providentiel, vu mes pitoyables résultats en grammaire. Je vous trouve hyper-réactifs et courageux, et je m'y colle également (si vous le voulez bien).
Je vais travailler sur la négation dans Montaigne pour commencer, mercredi ou plus probablement jeudi, mais j'aime bien l'idée du morphème SI également... Je vais chercher une idée pour Racine (le subjonctif ?).
Bon travail ! Et du courage !
Votre fil est providentiel, vu mes pitoyables résultats en grammaire. Je vous trouve hyper-réactifs et courageux, et je m'y colle également (si vous le voulez bien).
Je vais travailler sur la négation dans Montaigne pour commencer, mercredi ou plus probablement jeudi, mais j'aime bien l'idée du morphème SI également... Je vais chercher une idée pour Racine (le subjonctif ?).
Bon travail ! Et du courage !
- YoupitralalapouetpouetNiveau 3
Pas mal de changer un peu de Montaigne... non?
- amarineNiveau 4
Tardivement, mais fait quand même...
- négation-Montaigne pp260-262:
La NEGATION dans le passage suivant de Montaigne : III,9, de la page 260 "Laisse lecteur…" à la page 262 "...non tant meilleure qu’autre."
introduction : la négation est le fait de nier la vérité ou l’existence de quelque chose – quelqu’un.
En français moderne, la négation est formée généralement par un système corrélatif alliant le clitique « ne » et un forclusif. Au XVIème siècle, l’état de la langue n’est pas encore à ce stade et « ne » peut s’employer seul pour marquer le mouvement de la négation.
On exclut de l’étude morphosyntaxique la négation lexicale. Les occurrences sont classées selon la structure de la négation : en système corrélatif, ou en mot seul.
1.Négation en système corrélatif
L’usage en français moderne. Un certain nombre d’occurrences dans le texte de Montaigne.
1.1.Négation totale : ne…pas / ne…point
la négation porte sur la totalité de l’énoncé ; les forclusifs pas/point viennent d’anciens substantifs
l.3-je ne corrige pas
l20- mon entendement ne va pas toujours
l.27-je ne le suis certes pas
l.14-qui ne condamnent point
2.2.Négation partielle : ne …rien
pronom négatif « rien » renvoie à des inanimés ; s’oppose à au mot positif « quelque chose »
l.8-il ne faudrait rien
l.20-je n’en puis rien dire
2.3.cas particulier : ne…plus / ne..guère
*ne plus - négation qui suspend le déroulement temporel : ne plus = ne pas à partir du moment où cela est énoncé
l.5-6-qu’il n’y ait plus de droit
*négation restreinte : ne …guère
Le mouvement de la négation initié par le clitique « ne » n’est pas totalement verrouillé par le forclusif « guère »
l.21-je ne me défie guère
2.4.négation restrictive (exceptive) : ne …que….
Le mouvement initié par le clitique « ne » ne verrouille pas la négation : un élément en est exclu. Le mouvement est finalement inverse : les expressions commutent avec une forme affirmative. Sortir un élément du mouvement négatif, revient finalement à porter une affirmation.
l.12 ce n’est qu’une marqueterie mal jointe
l.13-14 ce ne sont que surpoids
l.29-30 si nous ne marchions que vers…
2.Négation avec un mot seul
2.1. Le clitique « ne »
mot atone (vs « non ») donc dépendant d’un support verbal, il est toujours adossé au verbe qu’il précède. Le seul mot qui suffisait à nier dans l’ancienne langue.
On peut rétablir la négation complète « ne…pas… »
l.6-7-qu’il die…et ne corrompe la besogne
l.11-afin que l’acheteur ne s’en aille
On observe que les occurrences du texte sont employées avec le mode subjonctif.
2.2.Le mot « non »
mot tonique, peut fonctionner seul comme centre de phrase. Ici, est employé comme négation d’un constituant de la phrase
l.18-selon leur opportunité, non toujours selon leur âge
l.36-le doute, non la certitude
l.38-non tant meilleure qu’autre
2.3. « pas »
En théorie un forclusif, utilisé en complément du clitique « ne » qui donne l’impulsion à la négation. Mais il peut être utilisé seul dans des phrases non verbales par exemple
Dans le texte l’emploi est daté-on ne le trouverait plus en français moderne – et contraint dans des tournures interrogatives
l.34-serait-ce pas ?
l.36-était-ce pas ?
conclusion : variété des outils grammaticaux pour exprimer la négation ; état du texte de Montaigne finalement assez proche pour les emplois de la négation du français moderne.
- YoupitralalapouetpouetNiveau 3
Chères consœurs, que fait-on cette semaine ?
Le morphème SI?
Le morphème SI?
- Felix-icisNiveau 4
J'ai bossé le morphème si la semaine dernière sur Racine, je tente le morphème que dans Bouvier cette semaine si ça tente quelqu'un: page 105 de "Ici , fit Thierry" à "ce dont on manque".
_________________
"Let the wild rumpus start"
- JulieLHNiveau 8
Allez, je propose un sujet qui ne fait pas mal à la tête :
Les prépositions dans les 3 premières lignes de l'incipit de L'Education sentimentale.
Est-ce que quelqu'un aurait le courage de copier-coller ici des exemples de sujets tirés des rapports de jury ?
Merci !
Les prépositions dans les 3 premières lignes de l'incipit de L'Education sentimentale.
Est-ce que quelqu'un aurait le courage de copier-coller ici des exemples de sujets tirés des rapports de jury ?
Merci !
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Quand ton anniv' tombe le 29 janvier. ^^
- sifiÉrudit
Je te suis Julie, je ferai ça ce we. Un peu de grammaire dans ce monde de brutes.
- amarineNiveau 4
Bonjour à tous,
je me suis rapidement penchée sur le morphème QUE dans la page proposée par Félix-icis, sans ouvrir mes grammaires, que je n'ai pas avec moi aujourd'hui. En "freestyle", donc, voici ce que je propose.
Je ne suis pas certaine a posteriori quant au choix du classement des occurrences.
Un travail sur l'origine (étymologie) serait intéressant. Je m'en occuperai prochainement.
Mais l'intérêt du forum est de nous confronter à des exercices (en alternant les moments d'étude, de travail approfondi, et les moments plus rapides) et que les réponses envoyées suscitent la discussion
je me suis rapidement penchée sur le morphème QUE dans la page proposée par Félix-icis, sans ouvrir mes grammaires, que je n'ai pas avec moi aujourd'hui. En "freestyle", donc, voici ce que je propose.
Je ne suis pas certaine a posteriori quant au choix du classement des occurrences.
Un travail sur l'origine (étymologie) serait intéressant. Je m'en occuperai prochainement.
Mais l'intérêt du forum est de nous confronter à des exercices (en alternant les moments d'étude, de travail approfondi, et les moments plus rapides) et que les réponses envoyées suscitent la discussion
- le morphème QUE- Bouvier page 105:
GRAMMAIRE – Le morphème QUE – L’Usage du monde, Nicolas Bouvier page 105
de "Ici , fit Thierry" à "ce dont on manque".
introduction : je n’ai pas consulté les grammaires, mais je pencherai pour une définition allant dans ce sens : hétérogénéité de l’emploi du morphème que, liée à la particularité qu’elle correspond à une forme phonétique unique en français moderne, mais provenant de structures différentes en latin
Classement des occurrences en fonction de l’emploi en syntaxe du morphème, seul ou avec un autre mot.
1.Morphème employé seul
1.1.Conjonction de subordination
morphème sémantiquement vide ; introduit la proposition subordonnée conjonctive, à fonction complément du verbe (COD) : rôle de transition entre le verbe et son complément.
ligne 1 - on dirait que le pays refuse absolument d’avoir un village
ligne 14 – on sentait que, là aussi, Ataturk avait passé, avec sa verge d’instituteur…
avec une construction impersonnelle : le morphème « que » introduit la proposition subordonnée conjonctive, régime de l’impersonnel. – je ne suis pas sûre ici du bon emploi de ces termes
ligne 19 - Il est bien naturel que les gens d’ici n’en aient que pour les moteurs …
1.2.Pronom relatif
Le morphème « que » fonctionne ici à deux niveaux : il est un outil de transition entre le nom « quinine » et son complément (il assure la transition entre le nom et son complément) et il reprend le mot « quinine », il en contient le sens (il est un pronom de reprise).
ligne 13 - à prendre régulièrement la quinine que leur donnait la maîtresse
2.Morphème employé avec d’autres
2.1.dans un rôle de subordination
=>« que » fait partie d’une locution conjonctive
La locution conjonctive « parce que » introduit une proposition subordonnée conjonctive, complément de phrase. Contrairement au morphème « que » employé seul, cette locution a un sens, elle prend une valeur circonstancielle (cause).
ligne 10 – des cols (…) parce qu’ils représentaient l’école
ligne 24 parce qu’on est moins sensible à ce qu’on a qu’à ce dont on manque
=>la locution conjonctive « ce que »
Perçue globalement, elle introduit une proposition subordonnée conjonctive complément du verbe (COD) ligne 23 ou complément de l’adjectif (ligne 25)
Si on analyse plus finement, cette locution est composée du pronom neutre démonstratif « ce » qui constitue ce complément et qui est repris par le morphème « que » fonctionnant alors comme un pronom relatif, la proposition subordonnée relative explicitant le contenu du pronom neutre « ce ».
ligne 23 – où vous trouveriez ce que vous êtes venu chercher
ligne 25 parce qu’on est moins sensible à ce qu’on a qu’à ce dont on manque
=>en corrélation
ligne 10 – Et si minable qu’elle fût, ces gamines y apprenaient quand même…
Le morphème « que » fonctionne ici avec l’adverbe intensif « si » et prend une valeur circonstancielle de concession. Cette construction commute avec une locution conjonctive comme « bien que », nécessitant elle aussi le mode subjonctif. Le corrélatif « si…que.. ; » par rapport la locution « bien que » aura un intérêt énonciatif, par la mise en valeur de l’adjectif récusé.
2.2.dans une construction clivée, phrase emphatique (c’est…que…)
le morphème « que » développe dans une structure complexe le présentatif « c’est » / « ce sont » - l’ensemble de la structure clivée peut être supprimée. Son intérêt réside dans les choix énonciatifs : il s’agit de mettre en valeur le complément par l’extraction.
ligne 21 – En Turquie, ce sont surtout ces choses-là qu’on vous montre et qu’il faut bien apprendre à regarder d’un œil nouveau
2.3.dans une construction binaire autre qu’un système corrélatif
=>deuxième élément de la négation restrictive ou exceptive
ligne 19 - Il est bien naturel que les gens d’ici n’en aient que pour les moteurs …
Le mouvement de négation initié par le clitique « ne » n’est pas verrouillé par le deuxième terme qui au contraire exclu un ensemble de la négation : cela revient à le mettre en valeur.
=>introduction du complément du comparatif
ligne 25 parce qu’on est moins sensible à ce qu’on a qu’à ce dont on manque
le morphème « que » introduit ici un complément de comparatif, facultatif. Il est calqué sur la structure latine (minus…quam…)
conclusion : quel que soit son usage, la caractéristique du morphème « que » est d’être un outil de transitivité, que le complément introduit soit obligatoire ou non. A ce titre, on peut le rapprocher du morphème « de ».
- amarineNiveau 4
JulieLH a écrit:Allez, je propose un sujet qui ne fait pas mal à la tête :
Les prépositions dans les 3 premières lignes de l'incipit de L'Education sentimentale.
Est-ce que quelqu'un aurait le courage de copier-coller ici des exemples de sujets tirés des rapports de jury ?
Merci !
Un copié / collé ne rend pas bien. Les rapports de jury sont faciles à trouver.
Je joins ici les rapports sur la question de grammaire des années 2014 -2015 -2016
- Felix-icisNiveau 4
voici mon devoir sur le morphème que
- morphème que:
]b]Le morphème Que dans l’Usage du monde
Page 105 « ici fit Thierry…ce dont on manque »[/b]
Ici fit Thierry, on dirait que le pays refuse absolument d’avoir un village.
C’en était un pourtant, étendu, jaune lépreux, se distinguant à peine de la terre du plateau. Des casquettes noires, des pieds nus, des chiens scorbutiques, du trachome, et, sortant d’une bâtisse comme un essaim de mouches bourdonnantes, des groupes de petites filles noirâtres, l’air « en dessous », qui portaient des bas noirs, des sarreaux noirs, des nattes bien serrées et des cols en celluloïd. Des cols absurdes, laids et très réconfortants, parce qu’ils représentaient l’école. Et si minable qu’elle fût, ces gamines y apprenaient quand même un peu de calcul, l’alphabet, à se tenir propre, à ne pas frotter leurs yeux avec des paumes sales, à prendre régulièrement la quinine que leur donnait la maîtresse. C’étaient déjà des armes. On sentait que, là aussi, Atatürk avait passé, avec sa verge d’instituteur, son air de loup et son terrible tableau noir. Dans le misérable bistrot-à-thé où nous nous reposions, on pouvait voir, à côté de son portrait en couleur, un flyx-tox pendu comme un glaive.
Il est bien naturel que les gens d’ici n’en aient que pour les moteurs, les robinets, les haut-parleurs et les commodités. En Turquie, ce sont surtout ces choses-là qu’on vous montre, et qu’il faut apprendre à regarder avec un œil nouveau. L’admirable mosquée de bois où vous trouveriez justement ce que vous êtes venu chercher, ils ne penseront pas à la montrer, parce qu’on est moins sensible à ce qu’on a qu’à ce dont on manque.
Introduction :
En supposant une homonymie entre des unités lexicales différentes, procédant d'origines latines elles aussi différentes : quem, quod, quam, quia. On distingue alors le relatif, l'interrogatif, le conjonctif, l'adverbe, la béquille du subjonctif. Bien que la grammaire scolaire se contente d'un tel classement, également fondé sur les origines latines diverses des différents QUE, on peut aussi supposer une polysémie de QUE, et partir, d'une donnée lexicale commune à toutes les réalisations syntaxiques de QUE, c’est la théorie guillaumienne de la "subduction", le que se dégrammaticalise et monte dans l’échelle des abstraits.
Si on part de l'origine sémantique de QUE, obtenu par "subduction exotérique" de QUOI, pronom de l'être inanimé virtuel. Dans son état sémantique le plus dense, QUE est la forme ténue de QUOI et il a le même sens que celui-ci : il signifie l'inanimé virtuel, face au qui, signifiant « l'animé virtuel ».
1. Que pronom interrogatif (pas d’occurrence dans le texte)
L'état plénier de QUE correspond à son emploi de pronom interrogatif ; ses traits distinctifs sont alors : genre inanimé, fonction objet ou attribut :
(Qu'est-ce donc que nous crie )
Le pronom interrogatif que ne peut renvoyer qu'à de l'inanimé. Ajoutons qu'il lui est impossible d'occuper la fonction sujet. Pour remédier à cette impossibilité, le sujet parlant recourt à la locution « qu'est-ce qui » pour interroger sur un inanimé sujet. Mais ici, nous interrogeons sur l'inanimé, donc la locution qui double le pronom interrogatif est un renforcement.
2- Que pronom relatif
Son premier état subduit lui fait perdre son genre propre mais conserver sa fonction objet ou attribut :
Exemples :
« la quinine que leur donnait la maîtresse » = qui leur était donnée par la maîtresse
« Ce sont ces choses-là qu’on vous montre » = qui vous sont montrées
« Et qu’il faut bien apprendre à regarder » =qui doivent être regardées
« Ce que vous êtes venus chercher » = la chose qui était cherchée par vous.
Des relatives déterminatives.
De la signification d'inanimé virtuel, nous passons, par subduction ésotérique (la subduction exotérique fait passer de quoi, tonique, à que, atone), à la signification de patient, et syntaxiquement à la fonction d'objet
2. Que adverbe
statut quasi-adverbial, celui où il introduit, en tant qu'adverbe relatif, et par corrélation, les comparatives et les consécutives.
- Que adverbe relatif : à mi-chemin entre le pronom relatif antérieur et l'adverbe ; on le trouve en corrélation exprimant soit la comparaison soit la conséquence ; ici la comparaison (équivalent à « plus » ou « tel » ou dans les superlatives).
Exemples :
« et si minable qu’elle fut »
« on est moins sensible à ce qu’on a qu’à ce dont on manque »
- que, adverbe exclamatif Par subduction encore, nous passons à l'étape où que, adverbe, signifie l'intensité, le haut degré.
(pas d’occurrence dans le texte)
- que, adverbe de la négation restrictive Il est alors inverseur du mouvement de pensée négatif produit par le NE.
Exemple : « n’en aient que pour les moteurs »
3- Que, conjonction de subordination
Que est assurément de toutes les conjonctions celle dont le sémantisme est le plus ténu : un « regard en direction du positif » :
Exemples : « il est bien naturel que les gens d’ici »
« on sentait que là aussi, Atatürk avait passé »
« on dirait que le pays refuse »
Que conjonction, ne comporte plus ni l'évocation d'un être, ni celle du degré d'intensité.
Que entre aussi dans la constitution de conjonctions de subordination : parce que, depuis que, quoique
Exemples :
« parce qu’on est moins sensible »
« des cols absurdes, réconfortants, parce qu’ils représentaient l’école »
4. QUE dit démarcatif dans des phrases du type :
Quel idiot que Paul ! : Ce QUE unit propos et thème et il est supprimable.
Pas d’exemple dans le texte.
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"Let the wild rumpus start"
- JeannesylNiveau 1
Bonjour à tous,
Je serai très heureuse de me joindre à vous d'ici quelques semaines. Pour le moment, je vais finir mes fiches sur Flaubert et Bouvier. Je viens de lire une partie de vos échanges, c'est super ce que vous faîtes.
Je serai très heureuse de me joindre à vous d'ici quelques semaines. Pour le moment, je vais finir mes fiches sur Flaubert et Bouvier. Je viens de lire une partie de vos échanges, c'est super ce que vous faîtes.
- JulieLHNiveau 8
Merci Amarine !
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Quand ton anniv' tombe le 29 janvier. ^^
- InvitéInvité
Allez, je le fais pour ce week-end! :lecteur:
- amarineNiveau 4
bonjour,
voici deux sujets de grammaire que je propose à l'étude/à la révision avant le traitement de la question sur le texte dévoilé dimanche soir:
*les valeurs de l'imparfait
*les formes simples et composées du verbe
voici deux sujets de grammaire que je propose à l'étude/à la révision avant le traitement de la question sur le texte dévoilé dimanche soir:
*les valeurs de l'imparfait
*les formes simples et composées du verbe
- amarineNiveau 4
amarine a écrit:bonjour,
voici deux sujets de grammaire que je propose à l'étude/à la révision avant le traitement de la question sur le texte dévoilé dimanche soir:
*les valeurs de l'imparfait
*les formes simples et composées du verbe
Voici les références de l'extrait:
L’Usage du monde, Nicolas Bouvier - pages 84-86 : « Une que nos déboires n’étonnait pas.. qu’ils avaient préparée pour nous. »
On se laisse la semaine pour travailler et discuter sur la question, avant nouvelle proposition le weekend prochain.
- Felix-icisNiveau 4
bonsoir voici mon devoir sur les valeurs de l''imparfait. Quant au second sujet j'avoue que je sèche, car je ne vois pas bien comment cerner le sujet. Formes infinitives? les valeurs de l'auxiliaire être et avoir... Je sèche.
- les valeurs de l'imparfait:
Introduction
Les temps du passé
Alors qu'il ne dispose que d'un seul temps pour montrer un procès s'accomplissant dans le présent, le français a de nombreux tiroirs verbaux pour décrire un procès dans passé.
Considérons tout d’abord les temps simples du passé, qui décrivent le procès :
- soit en train de s’accomplir dans le passé (imparfait)
- soit ayant eu lieu dans le passé, montré globalement du début à la fin de son accomplissement, comme un trait ou une petite bulle sur l’axe du temps.
Il est impossible qu’un texte soit entièrement au passé simple ou à l'imparfait
L’imparfait est le temps de ce qui n'est plus. Dès qu’un être vient de mourir, on ne parle plus jamais de lui au présent, mais au passé.
I Valeur de base
L’imparfait indique une action en train de se dérouler dans une portion du passé sans que soit considéré son début ni sa fin : l’action est présentée comme non achevée à l'époque passée où elle se situe et le mot imparfait a le sens de « non accompli parfaitement ».
La durée et l’inachèvement sont les valeurs de base de l’imparfait, ce qui explique les différents emplois suivants :
- a) imparfait de description
Plusieurs actions concomitantes, s’étendant dans la durée, forment une toile de fond. C’est le temps qui ouvre souvent un récit, décrit la situation initiale.
- Une que nos déboires n’étonnaient pas, c’était la chambrière du Moda
- Ça lui faisait même plaisir, ces difficultés qu’on lui racontait
- les nôtres lui paraissaient bien naturels et bénins
- b) imparfait d'habitude
Il correspond pour le passé au présent marquant l’habitude. Ce sont les indications temporelles de la phrase qui indiquent qu’il s’agit d’actions répétées :
- qui portait sur ses cheveux gris un de ces diadèmes empesés comme on en trouve encore dans les palaces de Montreux, et faisait tout son service une cigarette à la bouche
- Chaque matin, après avoir apporté le thé, elle s’asseyait au bout du lit
- . Elle m’écoutait les yeux baissés
- De temps en temps, elle se tournait vers nous
- Elle passait ses journées à l’office en compagnie d’Osman
- Si tard que nous rentrions, nous les trouvions
- Le soir, ils se mettaient à deux pour servir Madame Wanda qui dinait seule sans prononcer un mot
- La vaisselle terminée, ils la rejoignaient pour une partie de whist qui se prolongeait très tard dans la nuit
c) imparfait « des dires », exprimant des paroles rapportées
Il transcrit dans le discours indirect et dans les discours indirect libre des propos qui seraient au présent de l'indicatif dans discours direct et joue le rôle d'un présent dans passé :
et se faisait raconter par le menu nos échecs de la veille.
ces difficultés qu’on lui racontait
un geste des deux mains qui voulait dire : évidemment.
d) Emplois particuliers : l’Imparfait historique
On parle aussi d’imparfait narratif, pittoresque, de rupture, de clôture…
. La chambre était encore grise, on entendait mugir les bateaux du Bosphore
Comme on le constate ici, il se substitue au passé simple (et il est coordonné à un passé simple) et est très souvent accompagné d’une indication de temps (une heure plus tard). Cet usage, survenu au début du XIXe siècle, en vogue notamment chez les naturalistes, semblerait s'expliquer par désir de décrire, d'étendre un moment précis. Il donne l'impression au lecteur que l'action est saisie dans son déroulement passé.
II Valeurs modales
Il transcrit dans tous les cas suivants une distance prise par énonciateur par rapport à l'événement :
o Imparfait d'un système hypothétique pas d’occurrence dans le texte
Il exprime un fait exclu de la réalité présente ou simplement éventuel (revoir le cours sur la condition.
Si je gagnais le gros lot, je m'achèterais une Rolls (cela peut m’arriver un jour ou bien ce n’est pas possible car actuellement je n’ai pas gagné).
C’est uniquement le contexte qui permet de faire la différence : la valeur d’éventuel ou d’irréel du présent est liée au sémantisme et non pas au temps lui-même.
Sans principale, l’imparfait marque la suggestion (Et si nous allions au bord de la mer ?) ou le souhait (si seulement il pouvait pleuvoir !).
o Imparfait d'atténuation
C’est une façon de marquer la politesse, la discrétion. Les linguistes Wagner et Pinchon l’expliquent ainsi : « Le locuteur considère de loin et comme étrangère la chose qui, cependant, constitue bien son actualité ». L’imparfait est employé surtout avec des verbes introduisant un infinitif et jouant rôle de semi-auxiliaires :
C’était sa manière à elle de nous encourager
o Imparfait de conséquence infaillible pas d’occurrence dans le texte
Il indique un fait qui aurait pu se produire dans le passé mais qui ne s'est pas produit et se substitue à un conditionnel passé pour dramatiser :
Sans toi, il se noyait.
Il est également souvent utilisé avec devoir, falloir, pouvoir :
Il fallait me le dire
o Imparfait hypocoristique pas d’occurrence dans le texte
D’un verbe grec qui signifie « parler d’une manière enfantine ». On parle aussi d’imparfait mignard. Il s’accompagne d’une énallage de la personne (revoir le cours sur les pronoms personnels), pour parler à un enfant, à un malade, à un vieillard, à un animal… :
Et ça, qu'est-ce que c'était que ça ? Ça c'était la baballe au chienchien (sketch de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault : Langage pour chien)
o Imparfait préludique pas d’occurrence dans le texte
Il est utilisé dans un discours précédant un jeu, pour indiquer que les faits futurs que les enfants imaginent sont déjà devenus réels :
Tu étais le docteur et tu me disais que je devais prendre mon sirop sans pleurer.
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"Let the wild rumpus start"
- InvitéInvité
Tu postes déjà, Felix !?
Amarine, on bosse ces deux points, et tu proposes un sujet précis sur Bouvier dimanche prochain ou j'ai tout compris de travers ?
Amarine, on bosse ces deux points, et tu proposes un sujet précis sur Bouvier dimanche prochain ou j'ai tout compris de travers ?
- amarineNiveau 4
- Les valeurs de l'imparfait:
Définition : imparfait perçu traditionnellement comme un temps du passé; or cette définition est réductrice dans la mesure où de nombreux emplois ne se limitent pas à l'évocation des faits passés.
Par ailleurs, l'aspect sécant de l'imparfait saisit le procès de l'intérieur, sans limite de début et de fin - l'impression de durée est ainsi une conséquence de l'aspect sécant.
Du fait de la saisie intérieure, on perçoit deux moments : l'un réalisé, l'autre fictif. De la mise en valeur du premier, découle une valeur temporelle de l'imparfait : le procès est décalé dans le passé. De la mise en valeur du second, découle une valeur modale l'imparfait: le procès est envisagé comme possible hors de l'univers réel.
1.Valeur temporelle, temps du passé
1.1.imparfait comme valeur d'arrière plan, s'opposant au premier plan d'une action attendue au passé simple
nos déboires n'étonnaient pas, c'était la chambrière, faisait tout son service
qui portait sur ses cheveux
+la chambre était encore grise - ici l'adverbe "encore" programme la limitation du procès
1.2.imparfait d'habitude, valeur itérative
=l'essentiel des verbes à l'imparfait à partir du complément de temps "chaque matin", repérage textuel qui donne à l'imparfait cette valeur là qu'il ne contient pas par lui-même; valeur relancée par "de temps en temps" et "le soir" : empilement des valeurs d'arrière-plan et d'habitude
elle s'asseyait, se faisait raconter, on entendait mugir, elle m'écoutait
"de temps en temps" : elle se tournait, qui voulait dire, c'était sa manière
"le soir", ils se mettaient à deux, qui dînait seule, une partie qui se prolongeait
à noter que :
*elle passait ses journées : le verbe et l'expression "passer ses journées" contient une valeur durative qui s'ajoute à la valeur d'habitude dans le passage
*la vaisselle terminée, ils la rejoignaient : la proposition subordonnée participiale "la vaisselle terminée" constitue un repère temporel par rapport auquel le verbe rejoindre exprime la succession chronologique, ce que l'imparfait n'indique pas en soi.
*si tard que nous rentrions, nous trouvions... = pas une hypothétique mais l'équivalent de "même si nous rentrions très tard" (expression de l'opposition) => deux imparfaits d'habitude
1.3.imparfait de commentaire OU concordance des temps : discours indirect libre
ça lui faisait plaisir...qu'on lui racontait; les nôtres lui paraissaient ...
= commentaires du voyageur quand il relate au passé son voyage
ou = transcription au discours indirect libre des paroles de la chambrière
2.Valeur modale
pas d'occurrence dans le texte.
conclusion : ici l'imparfait est utilisé principalement comme un temps du passé, mais pas dans l'alternance avec le passé simple. Ce temps a ainsi son autonomie par rapport à l'autre temps qu'on présente comme son complément. En revanche, l'imparfait s'adosse à des repères textuels pour construire sa valeur itérative.
- InvitéInvité
Bon, ben j'ai tout compris de travers....
- amarineNiveau 4
LouisedeL a écrit:Tu postes déjà, Felix !?
Amarine, on bosse ces deux points, et tu proposes un sujet précis sur Bouvier dimanche prochain ou j'ai tout compris de travers ?
Bonsoir Julie, j'ai proposé les pages 84-86 de Bouvier : regarde deux ou trois posts plus haut.
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