Demande de changement de prénom pour élève transgenre

Je constate que la question de départ n'est plus que rarement évoquée.
Je ne comptais pas former un débat sur le genre. Et encore moins sur le "ils savent pas à cet âge" ou "c'est quoi ces histoires de ne pas être né dans le bon corps". C'était pas le sujet et ça ne l'est toujours pas.

J'ai eu les retours d'avis que je souhaitais (aka : qu'auriez-vous fait dans mon cas ?). Je n'ai plus envie de chercher ces réponses au milieu du brouhaha ambiant.

Tu as bien fait. Autant je suis tout à fait hostile au lavage de cerveau généralisé sur la théorie du genre, le militantisme gay et cie, autant je suis réceptive aux demandes qui ne dérangent personne. J 'aurais eu la même non-réaction (d'ailleurs j'ai eu exactement la même quand j'ai eu la même situation). Ces questions sont par ailleurs plus que délicates et je suis d'avis que la volonté à respecter est celle de la personne intéressée. Après, tes collègues, les parents, et bien pauvres d'eux mais ils ne peuvent pas aller contre le ressenti intime d'un individu. Notre boulot est déjà bien assez compliqué, ce qui m'intéresse c'est le travail, l'anatomie génitale des élèves m'indiffère.

zeprof a écrit:
il y a de nombreuses personnes qui sont nées dans un corps et un sexe qui n'est pas le leur...

La formulation est étrange, je trouve, et c'est sans doute ce qui a fait réagir certains un peu rapidement. Si le corps n'est pas à eux, il est à qui? Je comprends le propos, on peut se sentir mal dans son corps, se dire que notre corps ne correspond pas à nos sentiments, etc. mais ça reste notre corps, non? C'est justement parce que c'est notre corps qu'on peut se permettre de le modifier pour qu'il soit plus en adéquation avec nous-même.

Certains cas vont jusqu'à l'automutilation face à un corps qui leur est répulsif, c'est des enjeux bien plus complexes que "se dire que notre corps ne correspond pas à nos sentiments".
La formulation de zeprof est peut-être maladroite mais on comprend bien l'idée derrière et la différence à faire avec les cas ponctuels du type "j'aime la mécanique alors que je suis une fille" ou "je porte du rose alors que je suis un garçon", qui n'ont pas grand chose à voir.

Zagara a écrit: la différence à faire avec les cas ponctuels du type "j'aime la mécanique alors que je suis une fille" ou "je porte du rose alors que je suis un garçon", qui n'ont pas grand chose à voir.

Ca parait évident.

eh ben je ne pensais pas provoquer autant de réactions avec cette formulation qui est, certes, un peu maladroite mais sur le coup, je n'avais rien de mieux en stock... et la phrase sur le ridicule m'avait un peu énervée du coup, j'ai eu une réponse un peu sanguine... :Oups:
il me semble qu' IR a bien éclairé mon propos, et qu'au delà de la formulation, tout le monde a plutôt bien saisi l'idée hormis ceux, ici, qui ne veulent pas comprendre.

Certains cas vont jusqu'à l'automutilation face à un corps qui leur est répulsif

Ce que tu décris là, c'est le syndrome de Cotard (automutilation d'un membre ou d'un organe après dépréciation de tout ou partie de son corps). C'est un syndrome lié à une mélancolie paranoïaque.

Les soldats de la "bien-pensance" sont en forme

COCOaine a écrit:Les soldats de la "bien-pensance" sont en forme

C'est à dire?

On sent qu'une pensée puissante, indépendante et profonde va s'exprimer. Je ne suis qu'impatience.

Dépasserons-nous cependant les fulgurances intellectuelles énoncées plus haut ?

Chertea a écrit:Je suis désolé mais, si tu es né de sexe féminin, tu peux t'habiller comme un homme, te comporter comme un homme, avoir une coupe de cheveux masculine mais tu resteras une femme. Je trouve cette mode de ""s'identifier"" comme étant du sexe opposé extrêmement ridicule.

PauvreYorick a écrit:

Lyanah a écrit:dans ce quartier, quand on n'est pas habitué, les prénoms masculins et féminins sont facilement confondables... ça se dit ça, confondable ?

(Si c'est une vraie question: ) il y avait "faciles à confondre" qui faisait le job sans souci
____________

Sinon, effectivement la question me semble difficile à trancher sans l'information suivante: à partir de quel âge est-on compétent (au sens juridique du terme) pour décider de son propre genre?

Bonjour, je ne réponds qu'à ce dernier point. On est juridiquement capable, en France, à 18 ans (16 ans en cas d'émancipation). Pour ces questions (dites d'état des personnes), pour contracter, etc.
Bien à vous

PauvreYorick a écrit:

Lyanah a écrit:dans ce quartier, quand on n'est pas habitué, les prénoms masculins et féminins sont facilement confondables... ça se dit ça, confondable ?

(Si c'est une vraie question: ) il y avait "faciles à confondre" qui faisait le job sans souci
____________

Sinon, effectivement la question me semble difficile à trancher sans l'information suivante: à partir de quel âge est-on compétent (au sens juridique du terme) pour décider de son propre genre?

Cela me semble en effet une question importante, à laquelle bien peu peuvent répondre sans doute, puisqu'il est d'usage lorsqu'un enfant nait avec un genre moins défini, de lui faire embrasser le genre féminin ou masculin par une médication, et aussi parfois par une opération de chirurgie, ceci souvent avec l'accord des parents et en fonction des possibilités d'intervention les moins invasives. Que cela infléchisse parfois complétement jusqu'au goûts et au caractère de l'individu - et que cet infléchissement, ainsi que le pot aux roses, devienne parfois perceptible par l'enfant, en creux, à l'adolescence, à la faveur d'une pause du traitement hormonal-, semble aux institutions moins cruel que d'admettre l'existence d'un individu ni seulement féminin, ni seulement masculin.

amour a écrit:
Cela me semble en effet une question importante, à laquelle bien peu peuvent répondre sans doute, puisqu'il est d'usage lorsqu'un enfant nait avec un genre moins défini, de lui faire embrasser le genre féminin ou masculin par une médication, et aussi parfois par une opération de chirurgie, ceci souvent avec l'accord des parents et en fonction des possibilités d'intervention les moins invasives. Que cela infléchisse parfois complétement jusqu'au goûts et au caractère de l'individu - et que cet infléchissement, ainsi que le pot aux roses, devienne parfois perceptible par l'enfant, en creux, à l'adolescence, à la faveur d'une pause du traitement hormonal-, semble aux institutions moins cruel que d'admettre l'existence d'un individu ni seulement féminin, ni seulement masculin.

Rappelons à ce propos que la France à déjà été rappelée à l'ordre trois fois par l'ONU pour la pratique de ces interventions chirurgicales sur des enfants intersexe qui, selon l'organisation, s'apparentent à des mutilations génitales.

Hirondelle78 a écrit:

PauvreYorick a écrit: Sinon, effectivement la question me semble difficile à trancher sans l'information suivante: à partir de quel âge est-on compétent (au sens juridique du terme) pour décider de son propre genre?

Bonjour, je ne réponds qu'à ce dernier point. On est juridiquement capable, en France, à 18 ans (16 ans en cas d'émancipation). Pour ces questions (dites d'état des personnes), pour contracter, etc.
Bien à vous

Merci. Cela dit, ma compagne me signale qu'à son avis, cette question que je posais est HS. J'en apprendrai plus dans les jours à venir

DesolationRow a écrit:On sent qu'une pensée puissante, indépendante et profonde va s'exprimer. Je ne suis qu'impatience.

Il n'est pas dit non plus que tous ces discours sur le "genre" soient tellement indépendants, tellement ils sentent bon l'air du temps.

Ton discours aussi "sent [...] l'air du temps" frigo, et ce sur tous les sujets de société que tu fréquentes. Notez que j'ai supprimé la mention inutile.

@Leodagan : je ne connaissais pas ce nom, merci. De facto ces questions difficiles à vivre, et les difficultés de la vie quotidienne, mènent souvent à des dépressions graves qui, effectivement, peuvent déboucher sur ce type de phénomènes. Je ne me souviens plus du ratio de suicides chez les personnes transgenres ou intersexuées (ancien terme "hermaphrodites"), mais c'est dramatiquement haut.

Tamerlan a écrit:

COCOaine a écrit:Les soldats de la "bien-pensance" sont en forme

C'est à dire?

C'est à dire que si quelqu'un veut penser différemment de la "majorité", il ne faut pas la "culpabiliser, brimer, insulter, harceler, etc..." Ce n'est pas bienveillant

Rassurez- vous, personne ici ne songe à insulter ou brimer un militant frontiste.

Parce que ton idéal de société, COCOaine, c'est de "culpabiliser, brimer, insulter, harceler, etc..." des gens gratuitement, du fait de leurs différences physiques ? Rappelle-moi de ne jamais croiser ton chemin... et j'espère pour toi que tu ne te retrouveras pas un jour dans une position de différence, de quelque ordre que ce soit, car alors ta propre pensée autorisera tes voisins à te "culpabiliser, brimer, insulter, harceler, etc...". Voilà qui serait cocasse.

COCOaine a écrit:

Tamerlan a écrit:

COCOaine a écrit:Les soldats de la "bien-pensance" sont en forme

C'est à dire?

C'est à dire que si quelqu'un veut penser différemment de la "majorité", il ne faut pas la "culpabiliser, brimer, insulter, harceler, etc..." Ce n'est pas bienveillant

Mais c'est un mal ça ?

Oui enfin, notre ami COCO abonde dans le sens d'un précédent message niant l'inné de l'orientation sexuelle, au minimum, et du genre par extension, les réduisant à un choix conscient, contre lequel une bonne paire de baffes vous font revenir n'importe- quel inverti dégénéré dans le droit chemin.

Ah, si on pouvait revenir aux électro-chocs... La belle époque...

Moi je m'en tiendrais à l'état civil sauf si demande expresse de l'élève!

Quand j'ai rencontré mon ex il est venu me chercher à la gare avec un garçon de 12 ans: allure masculine, loisirs masculins, vêtements masculins .....et ses soeurs l'appelaient "jules" en fait c'était l'abréviation de "Julie" et aujourd'hui Julie est une jeune femme très féminine et épanouie... Je me suis répandue en excuse concernant mon erreur.

Donc ne pas tirer de conclusion hâtive...peut-être que cette jeune fille se trouve bien pour l'instant dans un look de garçon et qu'accepter que les autres la considèrent comme un garçon est sa façon de s'intégrer dans un groupe!

Donc si la gamine ne fait pas de demande et bien elle est une fille, point final!

menerve a écrit:Moi je m'en tiendrais à l'état civil sauf si demande expresse de l'élève!

Quand j'ai rencontré mon ex il est venu me chercher à la gare avec un garçon de 12 ans: allure masculine, loisirs masculins, vêtements masculins .....et ses soeurs l'appelaient "jules" en fait c'était l'abréviation de "Julie" et aujourd'hui Julie est une jeune femme très féminine et épanouie... Je me suis répandue en excuse concernant mon erreur.

Donc ne pas tirer de conclusion hâtive...peut-être que cette jeune fille se trouve bien pour l'instant dans un look de garçon et qu'accepter que les autres la considèrent comme un garçon est sa façon de s'intégrer dans un groupe!

Donc si la gamine ne fait pas de demande et bien elle est une fille, point final!

Je suis assez d'accord avec ça aussi.
Dans le fond, dans la situation de départ décrite par la collègue, c'est l'enseignant qui peut avoir un trouble et un doute au moins langagier, pas l'élève qui visiblement n'a rien demandé et n'a pas réclamé de réaction particulière. Ce que cette jeune personne a en plus des autres, elle n'a pas demandé, à moins que j'ai loupé un message le racontant, à ce que ce soit nommé.

menerve a écrit:Moi je m'en tiendrais à l'état civil sauf si demande expresse de l'élève!

Quand j'ai rencontré mon ex il est venu me chercher à la gare avec un garçon de 12 ans: allure masculine, loisirs masculins, vêtements masculins .....et ses soeurs l'appelaient "jules" en fait c'était l'abréviation de "Julie" et aujourd'hui Julie est une jeune femme très féminine et épanouie... Je me suis répandue en excuse concernant mon erreur.

Donc ne pas tirer de conclusion hâtive...peut-être que cette jeune fille se trouve bien pour l'instant dans un look de garçon et qu'accepter que les autres la considèrent comme un garçon est sa façon de s'intégrer dans un groupe!

Donc si la gamine ne fait pas de demande et bien elle est une fille, point final!

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