- Presse-puréeGrand sage
Fantômette a écrit:Je ne sais plus si elle a parlé de correction à un quelconque moment !
J'ai mon idée sur la question...
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Fantômette a écrit:Je ne sais plus si elle a parlé de correction à un quelconque moment !
Non...
- CedricNiveau 6
Je ne parviens plus à retrouver le message d'origine mais quelqu'un parlait d'une formation où un IPR avait donné un découpage des notions de grammaire selon les années. La personne pourrait-elle transmettre ce document?
Merci d'avance
Merci d'avance
- Cath61Niveau 2
Il n'y a pas d'erreur, à mon sens. Tout dépend du point de vue adopté, dans ce cas particulier d'un accord du sujet, groupe nominal à sens collectif.
Ce qui me chagrine, c'est que, à la limite, peu me chaut, puisque les deux accords sont acceptables.
En revanche, je vais procéder à une économie: j'ai lu attentivement vos témoignages, et peu ou prou, le mien rejoint les vôtres. Les mêmes révolutions ultra-modernes et "branchées". Je ne suis pas une résistante au progrès pédagogique et didactique: loin de là. C'est même, à mon sens, une perspective passionnante...
Je n'ai jamais brassé autant de vide, de vain et de vent que ces "formations". Consternée, stupéfaite, sidérée. Et c'est bien la première fois qu'une "formatrice" m'a interdit de rire ( en "formation" à l'AP ). À ma grande "honte", en plénière, je n'ai pu m'empêcher de rire et cette jeune dame m'a dit devant tous mes collègues: "arrêtez de rire". Sic. Je suis allée la voir en fin de "formation" afin de l'assurer que mon rire n'était pas, en quoi que ce soit, moqueur envers sa personne, ou insultant....Elle l'avait bien compris: "Oui, mais vous n'avez pas le droit de rire de ce que je vous présente". En l'occurrence, en gros, que les savoirs sont secondaires ( je me marre), qu'il faut pratiquer en îlots ( je me marre), que les compétences priment ( je me marre) etc...Je suis sortie de cette réunion catastrophée: le rire est interdit, Rabelais est mort, prière de vous convertir à l'Évangile. Tout, sauf des bonnes nouvelles. On est presque en Corée du Nord. Je dois me conformer aux îlots et à la tablette. Et aux choses proches de préoccupations des jeunes. Tant qu'à faire, je vais écrire quelques livres, dont je puisse espérer des retombées économiques afin d'aider mes deux fils étudiants ( j'ai renoncé à toute forme d'espoir de revalorisation salariale):
- Les poireaux se révoltent contre Monsanto
-Barbie réclame une garde alternée
-Ken fait son outing
- Fantômette et le mariage pour tous
Bien entendu, je proscris le passé simple de ces projets narratifs. Et, tant qu'à faire, j'emploierai du vocabulaire minimaliste. Quelques insertions de SMS entre Barbie et Ken m'assureront-ils un succès de librairie?
Ce qui me chagrine, c'est que, à la limite, peu me chaut, puisque les deux accords sont acceptables.
En revanche, je vais procéder à une économie: j'ai lu attentivement vos témoignages, et peu ou prou, le mien rejoint les vôtres. Les mêmes révolutions ultra-modernes et "branchées". Je ne suis pas une résistante au progrès pédagogique et didactique: loin de là. C'est même, à mon sens, une perspective passionnante...
Je n'ai jamais brassé autant de vide, de vain et de vent que ces "formations". Consternée, stupéfaite, sidérée. Et c'est bien la première fois qu'une "formatrice" m'a interdit de rire ( en "formation" à l'AP ). À ma grande "honte", en plénière, je n'ai pu m'empêcher de rire et cette jeune dame m'a dit devant tous mes collègues: "arrêtez de rire". Sic. Je suis allée la voir en fin de "formation" afin de l'assurer que mon rire n'était pas, en quoi que ce soit, moqueur envers sa personne, ou insultant....Elle l'avait bien compris: "Oui, mais vous n'avez pas le droit de rire de ce que je vous présente". En l'occurrence, en gros, que les savoirs sont secondaires ( je me marre), qu'il faut pratiquer en îlots ( je me marre), que les compétences priment ( je me marre) etc...Je suis sortie de cette réunion catastrophée: le rire est interdit, Rabelais est mort, prière de vous convertir à l'Évangile. Tout, sauf des bonnes nouvelles. On est presque en Corée du Nord. Je dois me conformer aux îlots et à la tablette. Et aux choses proches de préoccupations des jeunes. Tant qu'à faire, je vais écrire quelques livres, dont je puisse espérer des retombées économiques afin d'aider mes deux fils étudiants ( j'ai renoncé à toute forme d'espoir de revalorisation salariale):
- Les poireaux se révoltent contre Monsanto
-Barbie réclame une garde alternée
-Ken fait son outing
- Fantômette et le mariage pour tous
Bien entendu, je proscris le passé simple de ces projets narratifs. Et, tant qu'à faire, j'emploierai du vocabulaire minimaliste. Quelques insertions de SMS entre Barbie et Ken m'assureront-ils un succès de librairie?
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La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, c'est la littérature Marcel Proust
- SalsepareilleÉrudit
Fantômette, nous avons assisté à la même formation!
J'ai deux questions pour toi:
1) Ton inspectrice (celle qui te dit de ne pas faire de leçon de grammaire en tant que telle) était-elle celle qui était présente lors de la formation?
2) Qui était le monsieur qui accompagnait cette inspectrice? Je n'ai jamais réussi à noter son nom.
Merci!
J'ai deux questions pour toi:
1) Ton inspectrice (celle qui te dit de ne pas faire de leçon de grammaire en tant que telle) était-elle celle qui était présente lors de la formation?
2) Qui était le monsieur qui accompagnait cette inspectrice? Je n'ai jamais réussi à noter son nom.
Merci!
- A TuinVénérable
Mari-aime a écrit:
Hier, formation disciplinaire lettres.
Où l'on apprend que ""Il est perdu dans la forêt" et "Il a perdu son sac" c'est pareil. Ce sont des prédicats.
L'important, c'est que l'élève comprenne que ce sont des groupes de mots qui dépendent du verbe."
Je ne visualise pas du tout comment vous allez pouvoir enseigner cela. Je ne comprends même pas votre histoire de prédicat : quésaquo ??? Vous ne pouvez plus dire simplement sujet, verbe, COD ou COI, ou Complément circonstanciel etc ??? cela n'a aucun sens, c'est juste nul.
je suis en train de me demander comment je vais pouvoir récupérer des jeunes entrants en CAP ou seconde Bac Pro, qui auront été assaisonnés à cette soupe. En gros si je commence à leur parler de complément circonstanciel, ou de subordonnée relative ils ne seront même plus en capacité de comprendre de quoi il s'agit parce qu'ils ne l'auront même jamais appris ???
Et après je m'étonnerai de lire des 'il lisat", "il ria" dans la plupart des copies. Au hasard des sujets j'ai lu qu'il serait préconisé de ne plus apprendre le passé simple en plus du reste ?
Je suis atterrée.
- Shere KhanNiveau 10
Et si elle ne parle pas plus fort, vous croyez vraiment que vous allez rater quelque chose ? :shock:nini066 a écrit:Nous avons eu une formation la semaine dernière sur les nouveaux programmes. Bilan: une inspectrice qui s'écoutait parler, qui semblait tout droit sortir de France culture, qui nous a demandé, par égard pour elle, d'être plus attentif prétextant qu'elle ne parlerait pas plus fort !! Bref, quelqu'un qui semblait sortir d'un autre monde...Insupportable à entendre et à digérer, surtout quand on bosse en REP+ et qu'on est immergé dans une toute autre réalité ! Je reprendrai les termes d'un collègue présent dans cette discussion : "Quand est-ce que, tous, nous nous lèverons et partirons ???"Si un seul collègue le fait, ça lui retombera dessus et ça n'aura aucun poids. Je pense que le monde enseignant est bien trop sage. Je regardai mes collègues de Lettres classiques venir poliment écouter leur mise à mort...
- AnaroreNiveau 9
A Tuin a écrit: Au hasard des sujets j'ai lu qu'il serait préconisé de ne plus apprendre le passé simple en plus du reste ?
Je suis atterrée.
Disons qu'il semble inutile aux formateurs qu'on leur apprenne le passé simple à toutes les personnes ! Et puis comme de toute façon c'est le passé-composé qui remplace maintenant le passé simple dans un grand nombre de textes modernes, pourquoi creuser la question hein ?
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Salsepareille a écrit:Fantômette, nous avons assisté à la même formation!
J'ai deux questions pour toi:
1) Ton inspectrice (celle qui te dit de ne pas faire de leçon de grammaire en tant que telle) était-elle celle qui était présente lors de la formation?
2) Qui était le monsieur qui accompagnait cette inspectrice? Je n'ai jamais réussi à noter son nom.
Merci!
Même question que la 2.
J'ai juste son prénom mais pas son nom.
- CelebornEsprit sacré
Moi aussi, j'ai été formé cette semaine, chouette !
Il y a eu du sport (et promis, ce n'était pas uniquement à cause de moi ). On a tenté de nous vendre la réforme du collège en début de séance (visiblement, il n'y avait pas beaucoup de collègues pour l'acheter). On est ensuite rentré dans le programme et là c'était plutôt intéressant (l'un des deux inspecteurs était assez intéressant). L'après-midi, devinez quoi ? Ateliers ! Deux fables de La Fontaine et c'est parti, roule ma poule, tu peux les faire n'importe quelle année dans n'importe quel thème : on s'en moque du cadrage des programmes (véridique : toutes les « indications de corpus » ne sont là que pour décorer, d'après l'IPR. Une collègue s'est alors demandé comment on allait construire une culture commune…) !
On a fini sur une mise en commun (youpi) et sur un petit coup d'AP pour la route, qui a clairement très mal tourné avec des collègues (dont moi, ok ) qui en avaient marre qu'on leur raconte qu'on allait enfin apprendre à lire aux élèves de 6e en difficulté avec 1h30 de français en moins via des organisations impossibles à mettre en place.
Des collègues étaient visiblement contents de ne pas se sentir seuls à être opposés à la réforme, et l'ambiance était bonne entre les collègues.
Sinon, les compétences, les compétences, les compétences : on va même pouvoir «travailler en cyclant les compétences » (!). Et on peut faire le COD si on veut, et ne pas parler du prédicat si on ne veut pas (en même temps, on peut visiblement faire n'importe quoi, donc bon… ^^).
Le mot du jour est « élaguer » : on va « élaguer sur le cahier, élaguer sur la trace écrite, élaguer sur les objectifs ». Il faut construire des « enquêtes littéraires » avec une problématique au départ (échanges nourris à ce sujet, parce que clairement pas grand monde n'arrivait à faire des problématiques qui convenaient aux IPR, ces derniers se gardant bien de nous donner une proposition quant à la « séquence » qu'il nous était proposé de construire en atelier).
Enfin, l'instant Top Chef, où l'on va « revisiter nos pratiques »…
Il y a eu du sport (et promis, ce n'était pas uniquement à cause de moi ). On a tenté de nous vendre la réforme du collège en début de séance (visiblement, il n'y avait pas beaucoup de collègues pour l'acheter). On est ensuite rentré dans le programme et là c'était plutôt intéressant (l'un des deux inspecteurs était assez intéressant). L'après-midi, devinez quoi ? Ateliers ! Deux fables de La Fontaine et c'est parti, roule ma poule, tu peux les faire n'importe quelle année dans n'importe quel thème : on s'en moque du cadrage des programmes (véridique : toutes les « indications de corpus » ne sont là que pour décorer, d'après l'IPR. Une collègue s'est alors demandé comment on allait construire une culture commune…) !
On a fini sur une mise en commun (youpi) et sur un petit coup d'AP pour la route, qui a clairement très mal tourné avec des collègues (dont moi, ok ) qui en avaient marre qu'on leur raconte qu'on allait enfin apprendre à lire aux élèves de 6e en difficulté avec 1h30 de français en moins via des organisations impossibles à mettre en place.
Des collègues étaient visiblement contents de ne pas se sentir seuls à être opposés à la réforme, et l'ambiance était bonne entre les collègues.
Sinon, les compétences, les compétences, les compétences : on va même pouvoir «travailler en cyclant les compétences » (!). Et on peut faire le COD si on veut, et ne pas parler du prédicat si on ne veut pas (en même temps, on peut visiblement faire n'importe quoi, donc bon… ^^).
Le mot du jour est « élaguer » : on va « élaguer sur le cahier, élaguer sur la trace écrite, élaguer sur les objectifs ». Il faut construire des « enquêtes littéraires » avec une problématique au départ (échanges nourris à ce sujet, parce que clairement pas grand monde n'arrivait à faire des problématiques qui convenaient aux IPR, ces derniers se gardant bien de nous donner une proposition quant à la « séquence » qu'il nous était proposé de construire en atelier).
Enfin, l'instant Top Chef, où l'on va « revisiter nos pratiques »…
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- User5899Demi-dieu
Comment ? On ne les spiralaire plus en les curriculant ?Celeborn a écrit:Sinon, les compétences, les compétences, les compétences : on va même pouvoir «travailler en cyclant les compétences » (!).
Déçu je suis, pour ne pas dire inquiet
- LefterisEsprit sacré
Non , on cycle le socle et on socle le cycle, tout en adoptant une "posture" latérale.Cripure a écrit:Comment ? On ne les spiralaire plus en les curriculant ?Celeborn a écrit:Sinon, les compétences, les compétences, les compétences : on va même pouvoir «travailler en cyclant les compétences » (!).
Déçu je suis, pour ne pas dire inquiet
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- User5899Demi-dieu
Lefteris a écrit:Non , on cycle le socle et on socle le cycle, tout en adoptant une "posture" latérale.Cripure a écrit:Comment ? On ne les spiralaire plus en les curriculant ?Celeborn a écrit:Sinon, les compétences, les compétences, les compétences : on va même pouvoir «travailler en cyclant les compétences » (!).
Déçu je suis, pour ne pas dire inquiet
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Et l'AP est donc un "changement de posture, de casquette". J'envisage de matérialiser l'AP en changeant de chemise littéralement. Et en les bombardant encore plus de grammaire. Quoi c'est pas ça accompagner?
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- DesolationRowEmpereur
Moi je trouve ça vaguement gênant toutes ces histoires de "posture".
- User5899Demi-dieu
Nouvelle critique, nouvelle posture, par Sutrah KhamahDesolationRow a écrit:Moi je trouve ça vaguement gênant toutes ces histoires de "posture".
Coquin, vous confondez avec "position", je parie !
- DesolationRowEmpereur
Cripure a écrit:Nouvelle critique, nouvelle posture, par Sutrah KhamahDesolationRow a écrit:Moi je trouve ça vaguement gênant toutes ces histoires de "posture".
Coquin, vous confondez avec "position", je parie !
Vous savez, dès que je lis les interventions de certain-e-s formateurs-rices (comme on dit maintenant), je confonds tout avec "position".
- IphigénieProphète
Dans notre rapport sur l'EAF d'il y a deux ans, les rédacteurs demandaient aux enseignants "d'abandonner la posture du professeur" pour corriger...
- InvitéInvité
Plus je lis les divers fils de Neo ( recension des journées de formation, des paroles d'Ipr, etc...), plus je suis sidérée, et extrêmement triste de ce que devient notre métier. Etant en congé de formation jusqu'au 1 er Mai, je n'aurai assisté à aucune réunion. Je risque de tomber de haut et de retrouver mes collègues dans un piteux état moral...
- A TuinVénérable
Anarore a écrit:A Tuin a écrit: Au hasard des sujets j'ai lu qu'il serait préconisé de ne plus apprendre le passé simple en plus du reste ?
Je suis atterrée.
Disons qu'il semble inutile aux formateurs qu'on leur apprenne le passé simple à toutes les personnes ! Et puis comme de toute façon c'est le passé-composé qui remplace maintenant le passé simple dans un grand nombre de textes modernes, pourquoi creuser la question hein ?
Mais c'est affreux !!! Franchement j'ai peur à penser que mes enfants risquent de subir ce système. Comment je vais faire pour TOUT leur apprendre ? C'est monumental, à un moment donné même si on suit la scolarité de ses gosses vu le fossé abyssal que tous les manques vont représenter, je ne vois pas comment on pourra faire pour colmater les brèches. Il y a tout le quotidien, des cours à préparer, etc. On ne pourra pas se transformer en maître bis tous les soirs de 6h à 9h du soir. Il faut manger, se laver, prendre le temps de s'oxygéner, etc. Juste matériellement, je ne vois pas comment les gens pourront faire ingurgiter à leurs enfants ce qui leur manquera. Ça fait vraiment peur je trouve.
- LefterisEsprit sacré
Pas grave. Le système est cohérent : ils seront incultes, mais la société en fera des imbéciles heureux. Leur vie sera accaparée par l' "entreprise", et pour le temps restant leur attention sera captée par les smparthones, tablettes , et autres écrans (le prix du bifteck monte, mais pas celui des gadgets) où ils pourront entre deux pubs se passionner pour le show-biz et le people. D'ailleurs les enseignants seront priés de les y encourager, puisque l'élève ne devra plus s'élever vers un savoir qui libère mais ce sera le professeur qui sera enjoint de descendre vers les préoccupations des "nenfants" ( il n'y a plus d'élèves, hein, d'ailleurs, mot qui commence à être banni...).A Tuin a écrit: Juste matériellement, je ne vois pas comment les gens pourront faire ingurgiter à leurs enfants ce qui leur manquera. Ça fait vraiment peur je trouve.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RoninMonarque
+ 1
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- InvitéInvité
Ceux qui pourront se permettre d'envoyer leurs enfants dans des écoles privées le feront...construction assumée de l'élite.
- DinaaaExpert spécialisé
A Tuin a écrit:Anarore a écrit:A Tuin a écrit: Au hasard des sujets j'ai lu qu'il serait préconisé de ne plus apprendre le passé simple en plus du reste ?
Je suis atterrée.
Disons qu'il semble inutile aux formateurs qu'on leur apprenne le passé simple à toutes les personnes ! Et puis comme de toute façon c'est le passé-composé qui remplace maintenant le passé simple dans un grand nombre de textes modernes, pourquoi creuser la question hein ?
Mais c'est affreux !!! Franchement j'ai peur à penser que mes enfants risquent de subir ce système. Comment je vais faire pour TOUT leur apprendre ? C'est monumental, à un moment donné même si on suit la scolarité de ses gosses vu le fossé abyssal que tous les manques vont représenter, je ne vois pas comment on pourra faire pour colmater les brèches. Il y a tout le quotidien, des cours à préparer, etc. On ne pourra pas se transformer en maître bis tous les soirs de 6h à 9h du soir. Il faut manger, se laver, prendre le temps de s'oxygéner, etc. Juste matériellement, je ne vois pas comment les gens pourront faire ingurgiter à leurs enfants ce qui leur manquera. Ça fait vraiment peur je trouve.
Je suis parfaitement d'accord avec l'imbécilité des nouveaux programmes, mais en même temps, ce que tu décris est déjà d'actualité : je travaille dans un collège défavorisé, mes élèves ont un niveau de CE2 pour certains : j'ai une fille en CE2 qui est loin d'être brillante mais qui lit mieux que certains de mes élèves de 6e et qui, surtout, comprend ce qu'elle lit et a l'habitude de travailler.
Dans le collège privé-boîte à bac de mon fils, en 6e, le niveau est incomparablement plus élevé et exigent.
Alors oui, le privé c'est pas bien, c'est pas démocratique, mais bon, quand il s'agit de ses propres gosses, les idéologies ne tiennent pas longtemps devant les faits.
Et personnellement, je rêve d'avoir des élèves qui auraient 16 de moyenne et à qui je marquerais dans le bulletin "Dois progresser en se montrant plus rigoureux dans l'analyse littéraire" (en 6e, je rappelle...). En général, j'en suis à "N'a pas acquis les bases de la lecture" et "Dois faire de gros efforts en langue" : tout le monde ici décryptera aisément ce que ça veut dire. :|
Pardon pour les anecdotes personnelles, mais l'hypocrisie du système m'insupporte de plus en plus, tout comme les nouveaux programmes qui vont renforcer cette éducation à deux vitesses : si tu veux que tes enfants aient un niveau d'éducation convenable, il faudra fatalement les mettre dans un collège qui recrute sur dossier. Nous, dans le public, serons condamnés à délivrer une éducation minimale, un "socle de compétences" à la con vide de toutes connaissances approfondies. Nos élèves passeront du CP en Terminale en baragouinant à peine leur langue et après ils se demanderont, arrivés sur le marché du travail, pourquoi ils ne trouvent pas d'emploi. Alors l'Etat leur donnera des allocations pour suppléer à leurs incompétences... On marche sur la tête.
- LefterisEsprit sacré
Je suis dans un coin où à quelques centaines de mètres, c'st exactement ce que tu décris : du privé exigeant, et des collèges de REP où des élèves de troisième ont majoritairement un faible niveau CE2, et un comportement qui empêche tout le monde de travailler. La plupart des enseignants qui vivent eux-mêmes dans ces secteurs ont leurs enfants dans le privé, car ils connaissent la trahison qu'on leur fait subir, dont ils sont déjà victimes une fois, et dont ils ne veulent pas pour leurs enfants au motif qu'ils ne peuvent pas aller dans le "bon" public, le m² étant trop cher.Dinaaa a écrit:
Je suis parfaitement d'accord avec l'imbécilité des nouveaux programmes, mais en même temps, ce que tu décris est déjà d'actualité : je travaille dans un collège défavorisé, mes élèves ont un niveau de CE2 pour certains : j'ai une fille en CE2 qui est loin d'être brillante mais qui lit mieux que certains de mes élèves de 6e et qui, surtout, comprend ce qu'elle lit et a l'habitude de travailler.
Dans le collège privé-boîte à bac de mon fils, en 6e, le niveau est incomparablement plus élevé et exigent.
Alors oui, le privé c'est pas bien, c'est pas démocratique, mais bon, quand il s'agit de ses propres gosses, les idéologies ne tiennent pas longtemps devant les faits.
Et personnellement, je rêve d'avoir des élèves qui auraient 16 de moyenne et à qui je marquerais dans le bulletin "Dois progresser en se montrant plus rigoureux dans l'analyse littéraire" (en 6e, je rappelle...). En général, j'en suis à "N'a pas acquis les bases de la lecture" et "Dois faire de gros efforts en langue" : tout le monde ici décryptera aisément ce que ça veut dire. :|
Pardon pour les anecdotes personnelles, mais l'hypocrisie du système m'insupporte de plus en plus, tout comme les nouveaux programmes qui vont renforcer cette éducation à deux vitesses : si tu veux que tes enfants aient un niveau d'éducation convenable, il faudra fatalement les mettre dans un collège qui recrute sur dossier. Nous, dans le public, serons condamnés à délivrer une éducation minimale, un "socle de compétences" à la con vide de toutes connaissances approfondies. Nos élèves passeront du CP en Terminale en baragouinant à peine leur langue et après ils se demanderont, arrivés sur le marché du travail, pourquoi ils ne trouvent pas d'emploi. Alors l'Etat leur donnera des allocations pour suppléer à leurs incompétences... On marche sur la tête.
Ce qui est effrayant , c'est aussi l'injonction à la surnotation , appelée en novlangue "bienveillance". Ainsi, on fait vivre d'année en années dans l'illusion des élèves qui n'ont aucun niveau, qui truffent de fautes leurs copies, et sont certaisn d'avoir le niveau. Un exemple frappant, que je connais : un jeune, bon élève en primaire, va dans un collège public de REP. 3 trimestres de félicitations, 17 de moyenne. Il obtient un collège privé en 5è : incapable de suivre, 9 de moyenne, il redouble (il a été gardé car ce n'est pas par manque de travail, sinon, vu la demande, c'est la porte...).
Le niveau faible + la surnotation lui ont saboté sa 6è... Imaginons ceux qui, même avec du potentiel, font un parcours complet dans ces pétaudières scolaires .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- A TuinVénérable
Lefteris a écrit:Pas grave. Le système est cohérent : ils seront incultes, mais la société en fera des imbéciles heureux. Leur vie sera accaparée par l' "entreprise", et pour le temps restant leur attention sera captée par les smparthones, tablettes , et autres écrans (le prix du bifteck monte, mais pas celui des gadgets) où ils pourront entre deux pubs se passionner pour le show-biz et le people. D'ailleurs les enseignants seront priés de les y encourager, puisque l'élève ne devra plus s'élever vers un savoir qui libère mais ce sera le professeur qui sera enjoint de descendre vers les préoccupations des "nenfants" ( il n'y a plus d'élèves, hein, d'ailleurs, mot qui commence à être banni...).A Tuin a écrit: Juste matériellement, je ne vois pas comment les gens pourront faire ingurgiter à leurs enfants ce qui leur manquera. Ça fait vraiment peur je trouve.
Bah oui mais avec tout ça si je veux rester pragmatique, cela me porte peine pour mes enfants en premier lieu : je n'ai pas envie qu'ils soient des incultes ignares faisant mumuse avec des téléphones. D'où ce que je disais : je ne comprends pas que des gens qui sont dans le domaine de l'enseignement puissent prôner ces réformes et en dire du bien. Ils n'ont donc pas d'enfants ? Ou s'en fichent ? Un enfant ne vit pas en vase clos : même les leurs seront au contact à un moment donné de toutes ces lubies, de près ou de loin.
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