Concours sans diplômes ?

thrasybule a écrit:Quand je corrige les copies, j'ai de plus en plus l'impression de faire un travail d'égoutier. Franchement, même si ça me saoule, je ne déteste pas faire cours, mais les corrections au secours.

Égoutier ? Oui, il y a de ça. Je cherche un peu plus crade, mais égoutier, c'est pas mal. A vrai dire, je ne comprends pas comment on peut écrire autant de conneries à la ligne et de façon inconsciente. Parce qu'ils ne sont pas conscients, quand même. Hein ?

thrasybule a écrit:Après Ferré, je me fais les chansons de Rick Astley, tout en jouant avec la souris télécommandée. Je crois que je vais passer à Wham. La recherche exigeante de l'ascèse...

:lol: :lol:

thrasybule a écrit:Il y a un nouveau collègue d'histoire insupportable dans mon bahut. "La culture classique, c'est élitiste": pour travailler sur Sparte, il montre 300 à ses élèves. Le pire, c'est que je ne peux l'ignorer, il me gonfle en parlant sans cesse dans la salle des profs de ces cucuteries pédagogiques. Je l'appelle "Doliprane"

Meuh non, c'est juste Kevin Saint-Anne
Sérieux ? Abaddo a enregistré les Brandebourgeois ?

neocdt a écrit:Pourquoi mettre des conditions et ne pas laisser passer ce concours à tout le monde ?

Parce que le diplôme détermine la catégorie de fonctionnaire et donc l'échelle de rémunération. Enfin, jusqu'à Sarkozy, qui a cassé ça - aussi

Rendash a écrit:Le master MEEF est une escroquerie.

Bah oui, c'est Sarkozy qui l'a créé

skindiver a écrit:Je trouve lamentable de laisser passer ces concours par des parents de 3 enfants sans condition de diplôme ni d'expérience professionnelle... En gros tu te fais sauter quelques fois sans capotes et on considère que tu as le niveau requis pour présenter un concours...

Amis de la poésie
Et puis c'est sexiste, car si un mec se fait saut... Groumf, heu, rien

Salammb0 a écrit:Ceci dit il paraît que si on se fait "sauter" trois fois sans capote par un membre du jury, on devient agrégé HC directement. Légende urbaine ?

J'ai sauté dans ma jeunesse un futur IG, bah rien

florestan a écrit:

Cripure a écrit:

florestan a écrit: Les diplômes sont des diplômes. Ils peuvent avoir été obtenus à tel ou tel endroit. Dans telles ou telle discipline. Un concours est un concours, et là plus de discussion possible. Ce sont deux choses différentes.

Mais bon sang, vous avez vu ce que sont devenues les épreuves du CAPES ?

En fait non, ça ne m'intéresse pas plus que ça .

Laissez-moi deviner...

Spoiler:

Cripure, c'est le lien qui a été donné. En Italie, à Milan, je ne sais plus. Le deuxième (vous savez avec la trompette jubilatoire de Jericho), est magnifique. Le mouvement central est tellement beau que l'on devient comme Niobé face à tant d'émotion.

Je suis assez d'accord pour dire qu'il faut une certaine "sélection" pour les concours, mais le critère des enfants...

Un jeune arrêtant ses études après le bac pour X raisons (besoin de travailler, plus de volonté, devant élever ses frères et soeurs...), ayant un potentiel certain..

Et bien, pourquoi cette personne, 10/15 ans plus tard ne pourrait pas passer le même concours que ce papa ou cette maman de 3 enfants ?

Il y a le troisième concours pour les salariés du privé.

thrasybule a écrit:Cripure, c'est le lien qui a été donné. En Italie, à Milan, je ne sais plus. Le deuxième (vous savez avec la trompette jubilatoire de Jericho), est magnifique. Le mouvement central est tellement beau que l'on devient comme Niobé face à tant d'émotion.

Je ne savais pas. Où avez-vous eu ce lien ?

neocdt a écrit:Je suis assez d'accord pour dire qu'il faut une certaine "sélection" pour les concours, mais le critère des enfants...

Un jeune arrêtant ses études après le bac pour X raisons (besoin de travailler, plus de volonté, devant élever ses frères et soeurs...), ayant un potentiel certain..

Et bien, pourquoi cette personne, 10/15 ans plus tard ne pourrait pas passer le même concours que ce papa ou cette maman de 3 enfants ?

3e concours.

Elyas a écrit:

neocdt a écrit:Je suis assez d'accord pour dire qu'il faut une certaine "sélection" pour les concours, mais le critère des enfants...

Un jeune arrêtant ses études après le bac pour X raisons (besoin de travailler, plus de volonté, devant élever ses frères et soeurs...), ayant un potentiel certain..

Et bien, pourquoi cette personne, 10/15 ans plus tard ne pourrait pas passer le même concours que ce papa ou cette maman de 3 enfants ?

3e concours.

Et ceux qui ne justifient pas des 5 années ? On assimile ces 5 années aux 3 enfants ?

C'est à peu près le temps qu'il faut pour faire trois enfants, sauf si on fait des triplés ! :lol:

neocdt a écrit:

Elyas a écrit:

neocdt a écrit:Je suis assez d'accord pour dire qu'il faut une certaine "sélection" pour les concours, mais le critère des enfants...

Un jeune arrêtant ses études après le bac pour X raisons (besoin de travailler, plus de volonté, devant élever ses frères et soeurs...), ayant un potentiel certain..

Et bien, pourquoi cette personne, 10/15 ans plus tard ne pourrait pas passer le même concours que ce papa ou cette maman de 3 enfants ?

3e concours.

Et ceux qui ne justifient pas des 5 années ? On assimile ces 5 années aux 3 enfants ?

Aheum... Comme le dit Maîtresse, j'aimerais voir une personne passant le concours après trois grossesses d'affilée (ce qui ferait plus ou moins 27 mois plus l'année de concours, donc 39 mois), l'obtenir. Rien que pour cet exploit herculéen, je tirerai mon chapeau.

Déjà faire deux enfants ayant 9 mois d'écart, c'est un exploit herculéen !

maîtresse a écrit:C'est à peu près le temps qu'il faut pour faire trois enfants, sauf si on fait des triplés ! :lol:

Mon cousin a réussi à faire ça.... il a fait n'importe quoi avec son plan cul niveau protection et ils ont eu des triplés....

Mon message a été mal compris. Je trouve ça anormal qu'avec 3 enfants on puisse passer un concours sachant qu'un étudiant bac+3 et 4 (je n'en sais plus trop rien ça change tellement) ne peut pas le passer.
Je ne remets pas en causes les capacités ni les connaissance d'une personne sans diplôme.

skindiver a écrit:

maîtresse a écrit:C'est à peu près le temps qu'il faut pour faire trois enfants, sauf si on fait des triplés ! :lol:

Mon cousin a réussi à faire ça.... il a fait n'importe quoi avec son plan cul niveau protection et ils ont eu des triplés....

Mon message a été mal compris. Je trouve ça anormal qu'avec 3 enfants on puisse passer un concours sachant qu'un étudiant bac+3 et 4 (je n'en sais plus trop rien ça change tellement) ne peut pas le passer.
Je ne remets pas en causes les capacités ni les connaissance d'une personne sans diplôme.

Ça c'est vraiment pas de bol !
On est toujours puni par où on a pêché !

Pour le reste, le droit de s'inscrire à un concours ne signifie pas de l'obtenir...

maîtresse a écrit:Déjà faire deux enfants ayant 9 mois d'écart, c'est un exploit herculéen !

les faire, non ! les élever, oui !

Rendash a écrit:

Pour connaître quelqu'un, mieux vaut un cortex qu'un minus

oui mais au final le minus dominera le monde

Chez nous les mères de 3 enfants ont aussi 3 points de plus au barème, ce qui fait que les "reconversions" ont aussi la garantie d'un poste à côté de chez elles. J'ai le souvenir d'une camarade de promo qui faisait ça pour passer le temps, ses enfants étant ados et son mari débordé. Après notre concours n'étant pas disciplinaire il est plus aléatoire et j'ai eu des camarades de promo pourtant géniaux (dont un pote qui était déjà en poste dans le privé) qui n'ont pas été pris alors que d'autres (dont moi) l'étaient dirons-nous beaucoup moins.

skindiver a écrit:Mon cousin a réussi à faire ça.... il a fait n'importe quoi avec son plan cul niveau protection et ils ont eu des triplés....

Cela ferait un super film. Ils font des triplés, ils passent l'agreg, et ils l'ont tous les deux. Et naturellement, ils sont nommés dans deux académies différentes (et pas dans la même zone).

Bonjour,
J'ai lu, avec attention toutes les pages. Je voulais donc, juste, indiquer, à certains, mon parcours :
En 3ème, une prof de maths a déclaré que j'étais une élève perdue. Installée au fond de la classe, elle m'a laissé végéter.
Après ma 3ème, j'ai fait un BEP Sanitaire et social option sociale.
A 18 ans, j'avais mon BEP.
Une intervention chirurgicale m'empêche de poursuivre cette année là. Je me fais opérée. 6 mois de réeducation. Puis, je travaille ... comme TUC animatrice dans un service d'onconlogie enfants. Je viens d'avoir 19 ans lorsque je démarre mon contrat. A 19 ans, donc, lorsque j'arrive au boulot, je regarde si aucun lit n'est vide. Bref. Je garde aujourd'hui de ces 6 mois, un souvenir atroce mais aussi, paradoxalement, un merveilleux souvenir.
Suite à cela, je rentre à l'école d'auxiliaire de puériculture. J'ai 21 ans lorsque j'en ressors.
Mon passage par le service d'oncologie m'a fait grandir. J'ai alors, à ce moment, envie de passer mon BAC pour ensuite faire une école d'éducatrice de jeunes enfants, travailler en pédiatrie, faire rire les enfants.
Je me lance alors dans le BAC F8, par correspondance. Je travaille à plein temps en crèche, je suis enceinte de mon premier Loulou. Travail à plein temps, grossesse, puis bébé, il me faut un peu plus de temps que les 2 années de prévues. Pas grave. Je mets 3 ans pour obtenir non pas le bac mais le diplôme de fin d'études secondaires, avec 9,89 de moyenne. Nb : je suis une grosse bille en maths.
Je continue mon bonhomme de chemin, en crèche collective. Puis, j'ai un deuxième enfant.
Pour faire l'école d'EJE, il faut compter 3 ans sans salaire. Difficile avec 2 enfants et une maison qui se construit. Il faut faire des choix, je ne regrette rien.
Enceinte de mon troisième enfant, je suis arrétée rapidement pour menace d'accouchement prématuré. Les journées sont longues. Puis, pas de moyen de garde, je prends un congé parental, et décide, du coup, de poursuivre mes études.
A ce moment, j'envisage le CRPE. J'ai 3 enfants. Désolée. Autour de moi, on me les déconseille : tu vas te retrouver en face de gens qui ont une licence ... c'est difficile ... Je les écoute. Et passe, sans trop de convictions, un BTS Economie sociale et familiale par le CNED aussi. Je l'obtiens. Ouhais ... mais non.
En 2002, je me lance alors dans l'aventure CRPE. Profitant du congé parental de mon 4ème enfant. Le CNED encore. A ma grande surprise, je suis admissible. Mais je n'ai pas du tout bossé les oraux, donc, forcément, je ne suis pas admise.
Je retente l'expérience l'année suivante. Là, ça aurait pu passer .. sauf que je suis arrivée en retard à une épreuve orale et que j'ai été éliminée.L'année suivante, je suis sur LC mais je ne suis pas appelée.
Bref, j'ai toujours passé le cap des écrits. Mais aux oraux, je panique et ne suis absolument pas convaincante.
Je travaille toujours en crèche. Je suis passé par un passage où je voulais enseigner en maternelle, "suite logique de la crèche", et puis, je ne sais pas si j'étais ou non faite pour ce métier, pour enseigner en primaire ou non, ce que je sais, c'est que le concours en tous cas, n'est pas fait pour moi. Alors, à force de me planter, j'ai lâcher l'affaire.
Aujourd'hui, si je suis là, c'est parce que, à force aussi de recevoir des stagiaires, CAP Petite Enfance, BEP, BAC Pro, auxiliaires de puériculture, je suis convaincue, pardonnez moi si vous estimez que mon égo est surdimensionné, que je peux apporter quelque chose. Que les gens du terrain, même s'ils n'ont pas de master, peuvent tout autant apporter que ceux qui ont un master. J'ai été et je suis sur le terrain, depuis 1988, j'ose dire que mes connaissances sont aussi nobles que celles des personnes qui sortent de la fac. Elles sont peut-être plus "basiques", peut-être plus terre à terre, mais elles sont présentes.
J'ai eu envie d'enseigner en maternelle, en élémentaire aussi. Parce que, je suis une optimiste, et que j'avais envie de donner aux enfants envie d'apprendre. J'avais envie de leur apporter quelque chose, tout comme, en travaillant en crèche, je pense apporter quelque chose aux enfants. Et aujourd'hui, j'ai envie d'apporter quelque chose à ces futurs professionnels qui se destinent à travailler dans l'accompagnement des personnes.
Si je réussi le concours, je ne crois pas que j'aurais volé la place d'un diplômé.
Et puis, en même temps que je tentais le CRPE, une maman, que je connaissais, tentait, elle aussi le CRPE. Sans diplôme elle non plus, juste avec ses 4 enfants. Du premier coup, elle a réussi le concours.
Je l'ai retrouvé, quelques années plus tard, directrice et enseignante dans l'école maternelle de mon fils .. le petit 5ème. Hé bien, sincèrement, c'est une enseignante au top. Même si elle n'a pas de licence (à l'époque, c'était niveau licence).
Voilà, désolée de ce pavé. Je n'ai aucune colère, rien envers ceux qui pensent que notre droit de concourir n'est pas légitime. Chacun pense ce qu'il veut. Juste que, vous demandez à vos collègues s'ils ont un master, une licence ou rien du tout ? S'ils sont arrivés par la 3ème voie, par l'interne ou par l'externe ? Parce que je cumule, désolée, je passe par la voie interne et la dispense de diplôme. C'est grave ?

estaroloma a écrit:Bonjour,
Aujourd'hui, si je suis là, c'est parce que, à force aussi de recevoir des stagiaires, CAP Petite Enfance, BEP, BAC Pro, auxiliaires de puériculture, je suis convaincue, pardonnez moi si vous estimez que mon égo est surdimensionné, que je peux apporter quelque chose. Que les gens du terrain, même s'ils n'ont pas de master, peuvent tout autant apporter que ceux qui ont un master. J'ai été et je suis sur le terrain, depuis 1988, j'ose dire que mes connaissances sont aussi nobles que celles des personnes qui sortent de la fac. Elles sont peut-être plus "basiques", peut-être plus terre à terre, mais elles sont présentes.
J'ai eu envie d'enseigner en maternelle, en élémentaire aussi. Parce que, je suis une optimiste, et que j'avais envie de donner aux enfants envie d'apprendre. J'avais envie de leur apporter quelque chose, tout comme, en travaillant en crèche, je pense apporter quelque chose aux enfants. Et aujourd'hui, j'ai envie d'apporter quelque chose à ces futurs professionnels qui se destinent à travailler dans l'accompagnement des personnes.
Si je réussi le concours, je ne crois pas que j'aurais volé la place d'un diplômé.
Et puis, en même temps que je tentais le CRPE, une maman, que je connaissais, tentait, elle aussi le CRPE. Sans diplôme elle non plus, juste avec ses 4 enfants. Du premier coup, elle a réussi le concours.
Je l'ai retrouvé, quelques années plus tard, directrice et enseignante dans l'école maternelle de mon fils .. le petit 5ème. Hé bien, sincèrement, c'est une enseignante au top. Même si elle n'a pas de licence (à l'époque, c'était niveau licence).
Voilà, désolée de ce pavé. Je n'ai aucune colère, rien envers ceux qui pensent que notre droit de concourir n'est pas légitime. Chacun pense ce qu'il veut. Juste que, vous demandez à vos collègues s'ils ont un master, une licence ou rien du tout ? S'ils sont arrivés par la 3ème voie, par l'interne ou par l'externe ? Parce que je cumule, désolée, je passe par la voie interne et la dispense de diplôme. C'est grave ?

Bonjour, bravo pour ton parcours.
Effectivement tu as certainement des "choses" à apporter mais plutôt dans ton domaine professionnel, pourquoi ne pas passer le PLP/CAPET où ton expérience sera très intéressante pour tes élèves plutôt que le CPRE où ton vécu ne servira, à mon avis, pas à grand-chose pour des maternelles ou, encore plus, des primaires.

estaroloma a écrit:Bonjour,
J'ai lu, avec attention toutes les pages. Je voulais donc, juste, indiquer, à certains, mon parcours :
En 3ème, une prof de maths a déclaré que j'étais une élève perdue. Installée au fond de la classe, elle m'a laissé végéter.
Après ma 3ème, j'ai fait un BEP Sanitaire et social option sociale.
A 18 ans, j'avais mon BEP.
Une intervention chirurgicale m'empêche de poursuivre cette année là. Je me fais opérée. 6 mois de réeducation. Puis, je travaille ... comme TUC animatrice dans un service d'onconlogie enfants. Je viens d'avoir 19 ans lorsque je démarre mon contrat. A 19 ans, donc, lorsque j'arrive au boulot, je regarde si aucun lit n'est vide. Bref. Je garde aujourd'hui de ces 6 mois, un souvenir atroce mais aussi, paradoxalement, un merveilleux souvenir.
Suite à cela, je rentre à l'école d'auxiliaire de puériculture. J'ai 21 ans lorsque j'en ressors.
Mon passage par le service d'oncologie m'a fait grandir. J'ai alors, à ce moment, envie de passer mon BAC pour ensuite faire une école d'éducatrice de jeunes enfants, travailler en pédiatrie, faire rire les enfants.
Je me lance alors dans le BAC F8, par correspondance. Je travaille à plein temps en crèche, je suis enceinte de mon premier Loulou. Travail à plein temps, grossesse, puis bébé, il me faut un peu plus de temps que les 2 années de prévues. Pas grave. Je mets 3 ans pour obtenir non pas le bac mais le diplôme de fin d'études secondaires, avec 9,89 de moyenne. Nb : je suis une grosse bille en maths.
Je continue mon bonhomme de chemin, en crèche collective. Puis, j'ai un deuxième enfant.
Pour faire l'école d'EJE, il faut compter 3 ans sans salaire. Difficile avec 2 enfants et une maison qui se construit. Il faut faire des choix, je ne regrette rien.
Enceinte de mon troisième enfant, je suis arrétée rapidement pour menace d'accouchement prématuré. Les journées sont longues. Puis, pas de moyen de garde, je prends un congé parental, et décide, du coup, de poursuivre mes études.
A ce moment, j'envisage le CRPE. J'ai 3 enfants. Désolée. Autour de moi, on me les déconseille : tu vas te retrouver en face de gens qui ont une licence ... c'est difficile ... Je les écoute. Et passe, sans trop de convictions, un BTS Economie sociale et familiale par le CNED aussi. Je l'obtiens. Ouhais ... mais non.
En 2002, je me lance alors dans l'aventure CRPE. Profitant du congé parental de mon 4ème enfant. Le CNED encore. A ma grande surprise, je suis admissible. Mais je n'ai pas du tout bossé les oraux, donc, forcément, je ne suis pas admise.
Je retente l'expérience l'année suivante. Là, ça aurait pu passer .. sauf que je suis arrivée en retard à une épreuve orale et que j'ai été éliminée.L'année suivante, je suis sur LC mais je ne suis pas appelée.
Bref, j'ai toujours passé le cap des écrits. Mais aux oraux, je panique et ne suis absolument pas convaincante.
Je travaille toujours en crèche. Je suis passé par un passage où je voulais enseigner en maternelle, "suite logique de la crèche", et puis, je ne sais pas si j'étais ou non faite pour ce métier, pour enseigner en primaire ou non, ce que je sais, c'est que le concours en tous cas, n'est pas fait pour moi. Alors, à force de me planter, j'ai lâcher l'affaire.
Aujourd'hui, si je suis là, c'est parce que, à force aussi de recevoir des stagiaires, CAP Petite Enfance, BEP, BAC Pro, auxiliaires de puériculture, je suis convaincue, pardonnez moi si vous estimez que mon égo est surdimensionné, que je peux apporter quelque chose. Que les gens du terrain, même s'ils n'ont pas de master, peuvent tout autant apporter que ceux qui ont un master. J'ai été et je suis sur le terrain, depuis 1988, j'ose dire que mes connaissances sont aussi nobles que celles des personnes qui sortent de la fac. Elles sont peut-être plus "basiques", peut-être plus terre à terre, mais elles sont présentes.
J'ai eu envie d'enseigner en maternelle, en élémentaire aussi. Parce que, je suis une optimiste, et que j'avais envie de donner aux enfants envie d'apprendre. J'avais envie de leur apporter quelque chose, tout comme, en travaillant en crèche, je pense apporter quelque chose aux enfants. Et aujourd'hui, j'ai envie d'apporter quelque chose à ces futurs professionnels qui se destinent à travailler dans l'accompagnement des personnes.
Si je réussi le concours, je ne crois pas que j'aurais volé la place d'un diplômé.
Et puis, en même temps que je tentais le CRPE, une maman, que je connaissais, tentait, elle aussi le CRPE. Sans diplôme elle non plus, juste avec ses 4 enfants. Du premier coup, elle a réussi le concours.
Je l'ai retrouvé, quelques années plus tard, directrice et enseignante dans l'école maternelle de mon fils .. le petit 5ème. Hé bien, sincèrement, c'est une enseignante au top. Même si elle n'a pas de licence (à l'époque, c'était niveau licence).
Voilà, désolée de ce pavé. Je n'ai aucune colère, rien envers ceux qui pensent que notre droit de concourir n'est pas légitime. Chacun pense ce qu'il veut. Juste que, vous demandez à vos collègues s'ils ont un master, une licence ou rien du tout ? S'ils sont arrivés par la 3ème voie, par l'interne ou par l'externe ? Parce que je cumule, désolée, je passe par la voie interne et la dispense de diplôme. C'est grave ?

Je suis d'accord avec toi, et loin de moi (de nous) de remettre en questions tes compétences et tes connaissances.
C'est juste que je n'arrive pas à comprendre pourquoi avoir 3 enfants donne plus de légitimité à passer un concours qu'une personne ayant un bac plus 3 ou 4 mais n'ayant pas 3 enfants.

Elyas a écrit:'aimerais voir une personne passant le concours après trois grossesses d'affilée (ce qui ferait plus ou moins 27 mois plus l'année de concours, donc 39 mois), l'obtenir. Rien que pour cet exploit herculéen, je tirerais mon chapeau.

:sanscom: :350:

skindiver a écrit:

Je suis d'accord avec toi, et loin de moi (de nous) de remettre en questions tes compétences et tes connaissances.
C'est juste que je n'arrive pas à comprendre pourquoi avoir 3 enfants donne plus de légitimité à passer un concours qu'une personne ayant un bac plus 3 ou 4 mais n'ayant pas 3 enfants.

Ça ne donne pas plus. Ça donne la possibilité de. En sachant bien qu'après, le concours permet de faire le tri sur les connaissances et la formation intellectuelle.

Les étudiants qui postulaient pour devenir PE en profitant de cette opportunité et que j'ai rencontrés, en tant qu'enseignante, étaient beaucoup plus vifs d'esprit, plus bosseurs, plus efficaces que les étudiants de 21 ou 22 ans. Et comme ils étaient conscients de leurs lacunes, malgré leur "droit" de s'inscrire au concours, ils s'étaient inscrits pour suivre une troisième année après le bac, à défaut d'être obligés de valider cette année pour pouvoir s'inscrire au concours...

Bref, ça offre des opportunités de reconversion à des gens qui ont construit leur vie et le concours fait le travail de sélection. Basta.

Marie Laetitia a écrit:

skindiver a écrit:

Je suis d'accord avec toi, et loin de moi (de nous) de remettre en questions tes compétences et tes connaissances.
C'est juste que je n'arrive pas à comprendre pourquoi avoir 3 enfants donne plus de légitimité à passer un concours qu'une personne ayant un bac plus 3 ou 4 mais n'ayant pas 3 enfants.

Ça ne donne pas plus. Ça donne la possibilité de. En sachant bien qu'après, le concours permet de faire le tri sur les connaissances et la formation intellectuelle.

Les étudiants qui postulaient pour devenir PE en profitant de cette opportunité et que j'ai rencontrés, en tant qu'enseignante, étaient beaucoup plus vifs d'esprit, plus bosseurs, plus efficaces que les étudiants de 21 ou 22 ans. Et comme ils étaient conscients de leurs lacunes, malgré leur "droit" de s'inscrire au concours, ils s'étaient inscrits pour suivre une troisième année après le bac, à défaut d'être obligés de valider cette année pour pouvoir s'inscrire au concours...

Bref, ça offre des opportunités de reconversion à des gens qui ont construit leur vie et le concours fait le travail de sélection. Basta.

estaroloma a écrit:Je n'ai aucune colère, rien envers ceux qui pensent que notre droit de concourir n'est pas légitime. Chacun pense ce qu'il veut. Juste que, vous demandez à vos collègues s'ils ont un master, une licence ou rien du tout ? S'ils sont arrivés par la 3ème voie, par l'interne ou par l'externe ? Parce que je cumule, désolée, je passe par la voie interne et la dispense de diplôme. C'est grave ?

Pour vous répondre très directement, très franchement et avec le sourire, je ne leur demande pas ce qu'ils ont comme diplômes, mais ils sont finalement assez nombreux ceux dont je me demande d'où ils sortent pour être aussi mauvais, je veux dire à côté de la plaque s'agissant de la maîtrise de ce qu'ils sont censés enseigner.
Finalement, ce fil, et notamment votre message, auront contribué à me donner un aperçu du début d'une réponse possible.

Spoiler:

Cripure a écrit:

estaroloma a écrit:Je n'ai aucune colère, rien envers ceux qui pensent que notre droit de concourir n'est pas légitime. Chacun pense ce qu'il veut. Juste que, vous demandez à vos collègues s'ils ont un master, une licence ou rien du tout ? S'ils sont arrivés par la 3ème voie, par l'interne ou par l'externe ? Parce que je cumule, désolée, je passe par la voie interne et la dispense de diplôme. C'est grave ?

Pour vous répondre très directement, très franchement et avec le sourire, je ne leur demande pas ce qu'ils ont comme diplômes, mais ils sont finalement assez nombreux ceux dont je me demande d'où ils sortent pour être aussi mauvais, je veux dire à côté de la plaque s'agissant de la maîtrise de ce qu'ils sont censés enseigner.
Finalement, ce fil, et notamment votre message, auront contribué à me donner un aperçu du début d'une réponse possible.

Spoiler:

Comme quoi, avoir une licence ou un master n'est pas gage de qualité...

Pour être sérieux deux minutes, si quelqu'un arrive à décrocher l'agrég de lettres classiques sans avoir les connaissances et la formation que donne un master, il faut peut-être se poser la question du niveau du concours plutôt que de remettre en cause des personnes et des conditions d'accès au concours...

Je ne sais à qui vous vous adressez, ML, à moi, semble-t-il, mais ce ne sont pas mes propos que vous graissez, donc c'est peu clair. Ce que vous écrivez ne concerne bien évidemment pas l'agrégation externe de lettres classiques, ni d'ailleurs n'importe quelle agrégation externe, elle concerne des CAPES internes ou "3e voie" obtenus parfois avec dispense de diplôme et sur des critères qui n'ont rien à voir avec la discipline sur laquelle ils ouvrent. En clair, certains certifiés de lettres sont autant compétents en lettres que mon garagiste.
Mais c'est finalement ce que j'avais écrit bien plus haut s'agissant des plaisanteries administratives que constituent certains CAPES.

Mon garagiste rédige ses factures sans faute!