Pensez-vous exercer ce métier jusqu'à la retraite ?
- leskhalNiveau 9
Pour tenir il faudra prendre de la distance : rester motivé le temps d'avancer les échelons correctement et puis lâcher prise pour avoir une vie à l'extérieur, une vraie vie. Ne plus se prendre la tête pour des broutilles, faire le minimum avec efficacité.
J'ai connu un prof d'histoire-géographie dont la réputation était déplorable auprès des élèves mais qui était un charmant compagnon de discussion, très cultivé, avec de la répartie, beaucoup de charme. Il devait passer en mode zombie pour ses cours, il n'en souffrait pas, il était ailleurs, c'est peu reluisant mais si c'est la seule façon d'avoir son traitement à la fin du mois parce qu'il faut bien payer ses traites ou son loyer...
J'ai connu un prof d'histoire-géographie dont la réputation était déplorable auprès des élèves mais qui était un charmant compagnon de discussion, très cultivé, avec de la répartie, beaucoup de charme. Il devait passer en mode zombie pour ses cours, il n'en souffrait pas, il était ailleurs, c'est peu reluisant mais si c'est la seule façon d'avoir son traitement à la fin du mois parce qu'il faut bien payer ses traites ou son loyer...
- LefterisEsprit sacré
On peut faire ses cours correctement, mais ne pas répondre aux injonctions de l'administration. Pour ma part, je soigne le contenu disciplinaire, je fais des cours structurés (c'est pas bien, je sais, il faut partir du "ressenti" des zapprenants, qui tels les marquis de Molière savent tout sans avoir appris...) avec le plus de contenu possible des textes patrimoniaux (et pas de la daube à la mode), en me disant que certains auront au moins appris quelque chose plutôt que "d'amuser" tout le monde. Résister à la bêtise ambiante est aussi une manière de se sentir mieux et d'être en règle avec sa conscience. Et pour le reste, je ne réponds à aucune sollicitation : pas de projets, sans doute plus jamais PP, pas de contorsions pédago qui mangent du temps pour préparer des "activités" improbables, évitement des réunions non obligatoires. Je ne participe qu'au CD , parce que chaque voix compte pour affronter les parents, et c'est notre vie de tous les jours. Le reste ne me concerne pas : cuisson des frites, commissions éducatives qui n'éduquent pas, etc. Je coupe avec le boulot dès que possible : jamaisn de cantine par exemple, je rentre chez moi, puisqu'on nous impose une longue coupure d'1H30, ou je mange au resto.leskhal a écrit:Pour tenir il faudra prendre de la distance : rester motivé le temps d'avancer les échelons correctement et puis lâcher prise pour avoir une vie à l'extérieur, une vraie vie. Ne plus se prendre la tête pour des broutilles, faire le minimum avec efficacité.
J'ai connu un prof d'histoire-géographie dont la réputation était déplorable auprès des élèves mais qui était un charmant compagnon de discussion, très cultivé, avec de la répartie, beaucoup de charme. Il devait passer en mode zombie pour ses cours, il n'en souffrait pas, il était ailleurs, c'est peu reluisant mais si c'est la seule façon d'avoir son traitement à la fin du mois parce qu'il faut bien payer ses traites ou son loyer...
Enfin là, je me mobilise syndicalement, c'st du boulot
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- SaphyrNiveau 9
Lefteris, je suis admirative. Peut-être que je n'ai pas suffisamment de recul pour faire comme toi, mais, moi, toutes ces injonctions me minent.
Je vais bosser à reculons et je n'attends qu'une chose : pouvoir me reconvertir. Enseigner me plait bien, mais tout ce qu'il y a autour me dérange et cela devient de plus en plus difficile d'y couper...
Je vais bosser à reculons et je n'attends qu'une chose : pouvoir me reconvertir. Enseigner me plait bien, mais tout ce qu'il y a autour me dérange et cela devient de plus en plus difficile d'y couper...
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"Ecoutez, mon vieux, peu importe qu'un homme vive trente ou cent ans, dans la mesure où il fait quelque chose qui en vaut la peine avant de casser sa pipe", Etats d'urgence, André Brink.
“I'm right and you're wrong, I'm big and you're small, and there's nothing you can do about it.”, Matilda, Roald Dahl
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Même chose que Lefteris.
Je suis dans ma deuxième année de carrière. Ce "détachement" est la condition nécessaire si je veux continuer à aimer mon métier, et je refuse de laisser pourrir mon envie d'enseigner, de cultiver, par les à-côtés. Donc, même si ce n'est pas facile, je les ignore. L'an prochain je refuserai d'être PP; je refuse aussi les heures supp. Je fais partie du CA (commission permanente et conseils de disciplines), pour voir "l'envers du décor" et faire entendre la voix de ceux qui protestent contre la réforme (je ne suis pas seule, on est une liste entière de "protestants"^^).
Je suis dans ma deuxième année de carrière. Ce "détachement" est la condition nécessaire si je veux continuer à aimer mon métier, et je refuse de laisser pourrir mon envie d'enseigner, de cultiver, par les à-côtés. Donc, même si ce n'est pas facile, je les ignore. L'an prochain je refuserai d'être PP; je refuse aussi les heures supp. Je fais partie du CA (commission permanente et conseils de disciplines), pour voir "l'envers du décor" et faire entendre la voix de ceux qui protestent contre la réforme (je ne suis pas seule, on est une liste entière de "protestants"^^).
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- RabelaisVénérable
J'aurais bien dit: comme vous, Lefteris et Fires of Pompeii ( plus jamais PP si je peux, plus d'HSA, plus de réunions inutiles mais des cours les plus chiadés possible) mais là, à la question posée, ce soir, j'ai juste envie de répondre que si je tiens jusqu'à Noel, ce sera déjà un exploit.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- CasparProphète
Rabelais a écrit:J'aurais bien dit: comme vous, Lefteris et Fires of Pompeii ( plus jamais PP si je peux, plus d'HSA, plus de réunions inutiles mais des cours les plus chiadés possible) mais là, à la question posée, ce soir, j'ai juste envie de répondre que si je tiens jusqu'à Noel, ce sera déjà un exploit.
Tomorrow's another day, one day at a time...
- RabelaisVénérable
Merci.Caspar Goodwood a écrit:Rabelais a écrit:J'aurais bien dit: comme vous, Lefteris et Fires of Pompeii ( plus jamais PP si je peux, plus d'HSA, plus de réunions inutiles mais des cours les plus chiadés possible) mais là, à la question posée, ce soir, j'ai juste envie de répondre que si je tiens jusqu'à Noel, ce sera déjà un exploit.
Tomorrow's another day, one day at a time...
- Invité ElExpert spécialisé
Jusqu'à 72 ans?
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- prof d'anglais97118Niveau 5
+1000Saphyr a écrit:Lefteris, je suis admirative. Peut-être que je n'ai pas suffisamment de recul pour faire comme toi, mais, moi, toutes ces injonctions me minent.
Je vais bosser à reculons et je n'attends qu'une chose : pouvoir me reconvertir. Enseigner me plait bien, mais tout ce qu'il y a autour me dérange et cela devient de plus en plus difficile d'y couper...
- LefterisEsprit sacré
A force de bosser à reculons, tu l'auras, le recul. Je ne fais rien d'admirable, je me préserve, et j'essaie aussi de préserver le peu qui reste à sauver, tant qu'à faire. Il est moins difficile de faire un bon cours, avec du contenu, un plan, une leçon parce que ça correspond à notre formation et qu'on sait que le avoir explicite est le seul qui vaille, plutôt que de faire du pédagogol qui mène on sait où, et qui amène à se mépriser soi-même.Saphyr a écrit:Lefteris, je suis admirative. Peut-être que je n'ai pas suffisamment de recul pour faire comme toi, mais, moi, toutes ces injonctions me minent.
Je vais bosser à reculons et je n'attends qu'une chose : pouvoir me reconvertir. Enseigner me plait bien, mais tout ce qu'il y a autour me dérange et cela devient de plus en plus difficile d'y couper...
J'ai compris ça dès l'IUFM, j' ai tout de suite compris face à quelles genres de personnes et de théories j'étais , les discours stéréotypés et sonnant faux m'ont tout de suite alerté.
Maintenant, j'essaie de partir aussi, mais comme je n'ai guère d'illusions (âge venant, obligation de trouver un détachement dans la même grille indiciaire, poste publiés mais non libres de fait .. ), il vaut mieux vivre dans son retranchement le mieux possible, et profiter d'autre chose à l'extérieur. C'est aussi plus facile pour moi que pour un jeune , car on ne me tient ni par la carotte, ni par le bâton : j'ai toujours été à un échelon élevé (reclassement) et maintenant HC. Pas besoin d'être PP, d'accumuler les HS, de pleurer pour un EDT correct (je disparais de la circulation au-delà d'une heure de "trou").
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- CarmenLRNeoprof expérimenté
Lefteris, pourquoi souhaites-tu partir tout en sachant que c'est au moins aussi terrible ailleurs ? Tu es sans illusions, contrairement à un bon nombre de personnes qui imaginent que l'herbe est verte et mangique ailleurs. Ce que dit de ton métier précédent et des fonctionnements de l'administration fait peu envie...
- LefterisEsprit sacré
Je ne partirai pas coûte-que-coûte pour faire n'importe quoi ,je ne vis pas un enfer quotidien (j'ai même honte quand je vois le cauchemar que vivent certains, auquel s'ajoutent les galères financières) . Je suis simplement démotivé par mon métier, et la réforme me fait atteindre le point de non retour. Je ne me lève que pour gagner ma croûte (je sais, c'est déjà pas mal, on en demande trop à sa vie professionnelle..) Il me reste suffisamment de temps à faire pour terminer dans autre chose de motivant. Donc si je trouve une sortie, je la prendrai, mais pas à n'importe quel prix, je ne vis pas pendu à cet espoir.CarmenLR a écrit:Lefteris, pourquoi souhaites-tu partir tout en sachant que c'est au moins aussi terrible ailleurs ? Tu es sans illusions, contrairement à un bon nombre de personnes qui imaginent que l'herbe est verte et mangique ailleurs. Ce que dit de ton métier précédent et des fonctionnements de l'administration fait peu envie...
Il est hors de question de repasser une concours, redémarrer une carrière , même en gardant mon indice à titre personnel. Il ne me reste dans les faits que la voie du détachement ou de l'intégration directe ( deux pistes en ce sens, à ce jour). L'inconvénient, c'est que les chances de départ son minimes (il faut des postes disponibles, on dépend de l'agrément de son dossier, etc.). L'avantage, c'est que je me retrouverais un peu dans la même situation que dans l'EN : détaché, je garde mon traitement, je prends les tous derniers échelons comme si j'étais dans l'EN. Intégré, je démarre à équivalence. Pas de pression sur la carrière donc, avec tout à refaire, les pressions , les coups fourrés dans les histoires d'avancement, etc.
L'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs en effet, ayant moi-même vécu une situation suffisamment difficile pour être poussé à partir (mais qui ne se serait pas produite si je n'avais pas été syndicaliste très engagé). J'ai raconté le cas d'une amie attachée qui subit une situation difficile (on lui reproche son 80%, car elle a un enfant handicapé), d'autres qui changent de grade et son obligés de muter.
Quelques points sont quand même à considérer pour un jeune enseignant , qui a encore 30 à 40 ans devant lui . La difficulté de changer passé un certain âge quand on est enseignant (le chemin inverse est plus facile), la variété du métier dans d'autres administrations, où il est plus aisé de bifurquer dans diverses fonctions, qui sont au sein de la même administration comme un changement de métier. Les perspectives de carrière et de rémunération , car là, l'E.N. est vraiment à la traîne, avec ses échelons interminables, son blocage en fin de grille (pas de débouchés fonctionnels, hors changement de corps) , son absence d'indemnités statutaires. Les dégradations à venir dans l'EN : elles ne relèvent plus de la fiction (je constate moi-même la dégradation rapide), même si je ne suis pas très ancien, il n'y aura plus la compensation de la liberté de travail, de son organisation, et même le statut est extrêmement menacé. A la vitesse où ça va, une situation à la France Télécom n'a plus rien de délirant (double statut, s'approchant de celui du privé pour les entrants, pression intense sur ceux qui sont entre deux âges...), avec les progrès de la régionalisation, l'extension du néo-management à l'EN, etc.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:Je ne partirai pas coûte-que-coûte pour faire n'importe quoi ,je ne vis pas un enfer quotidien (j'ai même honte quand je vois le cauchemar que vivent certains, auquel s'ajoutent les galères financières) . Je suis simplement démotivé par mon métier, et la réforme me fait atteindre le point de non retour. Je ne me lève que pour gagner ma croûte (je sais, c'est déjà pas mal, on en demande trop à sa vie professionnelle..) Il me reste suffisamment de temps à faire pour terminer dans autre chose de motivant. Donc si je trouve une sortie, je la prendrai, mais pas à n'importe quel prix, je ne vis pas pendu à cet espoir.CarmenLR a écrit:Lefteris, pourquoi souhaites-tu partir tout en sachant que c'est au moins aussi terrible ailleurs ? Tu es sans illusions, contrairement à un bon nombre de personnes qui imaginent que l'herbe est verte et mangique ailleurs. Ce que dit de ton métier précédent et des fonctionnements de l'administration fait peu envie...
Il est hors de question de repasser une concours, redémarrer une carrière , même en gardant mon indice à titre personnel. Il ne me reste dans les faits que la voie du détachement ou de l'intégration directe ( deux pistes en ce sens, à ce jour). L'inconvénient, c'est que les chances de départ son minimes (il faut des postes disponibles, on dépend de l'agrément de son dossier, etc.). L'avantage, c'est que je me retrouverais un peu dans la même situation que dans l'EN : détaché, je garde mon traitement, je prends les tous derniers échelons comme si j'étais dans l'EN. Intégré, je démarre à équivalence. Pas de pression sur la carrière donc, avec tout à refaire, les pressions , les coups fourrés dans les histoires d'avancement, etc.
L'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs en effet, ayant moi-même vécu une situation suffisamment difficile pour être poussé à partir (mais qui ne se serait pas produite si je n'avais pas été syndicaliste très engagé). J'ai raconté le cas d'une amie attachée qui subit une situation difficile (on lui reproche son 80%, car elle a un enfant handicapé), d'autres qui changent de grade et son obligés de muter.
Quelques points sont quand même à considérer pour un jeune enseignant , qui a encore 30 à 40 ans devant lui . La difficulté de changer passé un certain âge quand on est enseignant (le chemin inverse est plus facile), la variété du métier dans d'autres administrations, où il est plus aisé de bifurquer dans diverses fonctions, qui sont au sein de la même administration comme un changement de métier. Les perspectives de carrière et de rémunération , car là, l'E.N. est vraiment à la traîne, avec ses échelons interminables, son blocage en fin de grille (pas de débouchés fonctionnels, hors changement de corps) , son absence d'indemnités statutaires. Les dégradations à venir dans l'EN : elles ne relèvent plus de la fiction (je constate moi-même la dégradation rapide), même si je ne suis pas très ancien, il n'y aura plus la compensation de la liberté de travail, de son organisation, et même le statut est extrêmement menacé. A la vitesse où ça va, une situation à la France Télécom n'a plus rien de délirant (double statut, s'approchant de celui du privé pour les entrants, pression intense sur ceux qui sont entre deux âges...), avec les progrès de la régionalisation, l'extension du néo-management à l'EN, etc.
Il y a 7-8 ans une collègue en reconversion dans l'EN venait de France Telecom. Elle nous avait dit lors de la réunion de fin d'année de rester très vigilant car ce qui s'est passé à France Télécom pourrait arriver dans l'EN. Sur le moment cela m'a surpris et même fait sourire tellement c'était inenvisageable.
Maintenant je vois effectivement où ça peut nous mener. Mais les dégâts seraient plus importants qu'à FT: car d'une part il y a beaucoup de fonctionnaire, et d'autres part parce qu'on a en charge des mineurs, et enfin en terme d'image ce serait un suicide pur et simple de l'EN qui est très attachée à son image publique...et les concours seraient totalement désertés par les jeunes étudiants: ça ferait trop de vagues
- HORAHabitué du forum
Lefteris a écrit: A la vitesse où ça va, une situation à la France Télécom n'a plus rien de délirant (double statut, s'approchant de celui du privé pour les entrants, pression intense sur ceux qui sont entre deux âges...), avec les progrès de la régionalisation, l'extension du néo-management à l'EN, etc.
Perso, je crains beaucoup un tel scénario, sur le mode de ce qui s'est passé pour les télécommunications et l'énergie dans les années 90, parce qu'il est souhaité par les dirigeants et techniquement faisable : souhaité car le marché de la formation est très prometteur à l'heure où le travail salarié avec sécurité de l'emploi tend à se transformer au niveau international en denrée rare (cf la dette étudiante aux Etats-Unis) et qu'il faudra faire un tri entre les activités rentables, à privatiser, et le maintien d'une infrastructure publique, nécessaire ne serait-ce que pour garder les apparences mais à rémunérer au lance-pierre ; faisable par la grâce de la décentralisation, avec mainmise définitive des seigneurs locaux sur la formation, et du prof-bashing, qui permet de gagner des voix et de désarmer rapidement toute contestation.
- LefterisEsprit sacré
Justement, ce ne serait plus l'EN ...Gauvain31 a écrit:Mais les dégâts seraient plus importants qu'à FT: car d'une part il y a beaucoup de fonctionnaire, et d'autres part parce qu'on a en charge des mineurs, et enfin en terme d'image ce serait un suicide pur et simple de l'EN qui est très attachée à son image publique...et les concours seraient totalement désertés par les jeunes étudiants: ça ferait trop de vagues
Exactement : recrutements locaux avec concours habilitant à , mais ne donnant pas systématiquement un poste, entretien d'embauche et poste affecté sur contrat avec projet fiche de poste, non obligation à l'employeur de fournir un emploi à temps complet selon les besoins, individualisation d'une grosse partie du traitement. Comment ça je déraisonne ? On trouve déjà tout ou partie de ces éléments dans la FPT, dans le privé sous contrat, en Italie pour le travail partiel... Evidemment, enseignant sera vraiment un métier choisi en dernier recours, mais dans un contexte où la réduction des coûts passe avant tout, où le transfert des charges de l'Etat est la priorité absolue, rien d'inimaginable, surtout fait à petites doses au début en dissociant les statuts...HORA a écrit:
Perso, je crains beaucoup un tel scénario, sur le mode de ce qui s'est passé pour les télécommunications et l'énergie dans les années 90, parce qu'il est souhaité par les dirigeants et techniquement faisable : souhaité car le marché de la formation est très prometteur à l'heure où le travail salarié avec sécurité de l'emploi tend à se transformer au niveau international en denrée rare (cf la dette étudiante aux Etats-Unis) et qu'il faudra faire un tri entre les activités rentables, à privatiser, et le maintien d'une infrastructure publique, nécessaire ne serait-ce que pour garder les apparences mais à rémunérer au lance-pierre ; faisable par la grâce de la décentralisation, avec mainmise définitive des seigneurs locaux sur la formation, et du prof-bashing, qui permet de gagner des voix et de désarmer rapidement toute contestation.
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- KilmenyEmpereur
Oui, car mes élèves me mettent du baume au coeur.
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- Pat BÉrudit
J'ai voté oui, mais avec hésitation. Ca va être rude sur la fin, je pense que je finirai à temps partiel.
En fait, je pense que je tiendrai le coup, en me retirant petit à petit de tout ce qui est extérieur au métier d'enseignement proprement dit (PP, réunionite aiguë, je ne fais déjà jamais de projets divers et variés) ; me faire muter parce que je ne supporte plus notre nouveau boss tendance management néolibéral, si possible en lycée, passer l'agreg pour ça, et une fois là-bas, ne faire plus que mon boulot de prof et pas tout le reste qu'on nous impose... L'avantage, en fin de carrière, quand on a de la bouteille, c'est qu'on ne s'en fait plus conter par les cde qui voudraient nous croire corvéables à merci... et on sait tenir notre classe, on sait faire un cours, donc tout roule!?? Enfin... j'espère... Bon, heureusement qu'il y a les vacances pour tenir...
En fait, je pense que je tiendrai le coup, en me retirant petit à petit de tout ce qui est extérieur au métier d'enseignement proprement dit (PP, réunionite aiguë, je ne fais déjà jamais de projets divers et variés) ; me faire muter parce que je ne supporte plus notre nouveau boss tendance management néolibéral, si possible en lycée, passer l'agreg pour ça, et une fois là-bas, ne faire plus que mon boulot de prof et pas tout le reste qu'on nous impose... L'avantage, en fin de carrière, quand on a de la bouteille, c'est qu'on ne s'en fait plus conter par les cde qui voudraient nous croire corvéables à merci... et on sait tenir notre classe, on sait faire un cours, donc tout roule!?? Enfin... j'espère... Bon, heureusement qu'il y a les vacances pour tenir...
- AshtrakFidèle du forum
Sûrement, sauf si un des membres de la dynastie des extrémistes de droite prend le pouvoir.
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- LefterisEsprit sacré
Voilà, j'insiste lourdement , mais virer tout ce qui dénature le métier , ça change complètement la vie. J'ai testé...Pat B a écrit:
En fait, je pense que je tiendrai le coup, en me retirant petit à petit de tout ce qui est extérieur au métier d'enseignement proprement dit (PP, réunionite aiguë, je ne fais déjà jamais de projets divers et variés) ;
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Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- OsmieSage
Quand ce qui dénature le métier devient le "nouveau métier", c'est dur.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Lefteris a écrit:Voilà, j'insiste lourdement , mais virer tout ce qui dénature le métier , ça change complètement la vie. J'ai testé...Pat B a écrit:
En fait, je pense que je tiendrai le coup, en me retirant petit à petit de tout ce qui est extérieur au métier d'enseignement proprement dit (PP, réunionite aiguë, je ne fais déjà jamais de projets divers et variés) ;
On fait comment pour se retirer de l'AP et des enseignements d'exploration ?
- LefterisEsprit sacré
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Lefteris a écrit:Voilà, j'insiste lourdement , mais virer tout ce qui dénature le métier , ça change complètement la vie. J'ai testé...Pat B a écrit:
En fait, je pense que je tiendrai le coup, en me retirant petit à petit de tout ce qui est extérieur au métier d'enseignement proprement dit (PP, réunionite aiguë, je ne fais déjà jamais de projets divers et variés) ;
On fait commenter pour se retirer de l'AP et des enseignements d'exploration ?
On les transforme en cours . Enfin, je ne suis pas ne lycée, mais des collègues font ça...
tant que tu gardes la façade, peu importe ce qu'il y a derrière.
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- MrHabitué du forum
Pensez-vous exercer ce métier jusqu'à la retraite ?
Non. Je n'ai même aucune envie d'exercer un quelconque métier après 50-55 ans. Ou alors, un métier pour lequel je ressens une profonde motivation.
Pourtant quand j'ai démarré, j'adorais mon métier. Puis, il y a eu 12 années de TZR. Rien de tel pour vous écoeurer, surtout dans mon académie.
Depuis quelques années, je me concentre sur deux nouveaux projets :
- Etre heureux et rendre ma famille heureuse.
- Vivre sans travailler et sans sacrifier en niveau de vie.
Bien sur, cela demande des moyens, mais c'est un projet qui se prépare sur le long terme.
- prof d'anglais97118Niveau 5
Leperenoelnoir a écrit:
Non. Je n'ai même aucune envie d'exercer un quelconque métier après 50-55 ans. Ou alors, un métier pour lequel je ressens une profonde motivation.
Pourtant quand j'ai démarré, j'adorais mon métier. Puis, il y a eu 12 années de TZR. Rien de tel pour vous écoeurer, surtout dans mon académie.
Depuis quelques années, je me concentre sur deux nouveaux projets :
- Etre heureux et rendre ma famille heureuse.
- Vivre sans travailler et sans sacrifier en niveau de vie.
Bien sur, cela demande des moyens, mais c'est un projet qui se prépare sur le long terme.
- prof d'anglais97118Niveau 5
Cette fameuse réforme accentuera l'envie de départ de nombreux enseignants
- Si vous n'aviez-pas été profs, quel métier auriez-vous souhaité exercer?
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