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- TangledingGrand Maître
J'en profite pour lancer le débat : quel est l'intérêt de lire un livre sans intérêt littéraire ? Autant lire le journal, non ?
J'évite la "littérature dite de jeunesse" parce que je trouve que généralement ce n'est pas de la littérature.
Mon but en tant qu'enseignant c'est de leur faire aimer la littérature, des livres que l'on peut entendre nous dire quelque chose. Si c'est pour qu'ils lisent Musso, je préfère encore qu'ils ne lisent pas du tout et regardent les arbres jaunir à l'automne...
A vos caillasses.
J'évite la "littérature dite de jeunesse" parce que je trouve que généralement ce n'est pas de la littérature.
Mon but en tant qu'enseignant c'est de leur faire aimer la littérature, des livres que l'on peut entendre nous dire quelque chose. Si c'est pour qu'ils lisent Musso, je préfère encore qu'ils ne lisent pas du tout et regardent les arbres jaunir à l'automne...
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- Invité ElExpert spécialisé
Avant les caillasses, je t'envoie des fleurs.
Lire pour lire, c'est non. Il faut lire quelque chose qui a du sens. Et si d'aventure, il y a aussi un peu de vocabulaire et de style, c'est mieux (et c'est rare dans la littérature de jeunesse).
Lire pour lire, c'est non. Il faut lire quelque chose qui a du sens. Et si d'aventure, il y a aussi un peu de vocabulaire et de style, c'est mieux (et c'est rare dans la littérature de jeunesse).
- V.MarchaisEmpereur
Tangleding a écrit:J'en profite pour lancer le débat : quel est l'intérêt de lire un livre sans intérêt littéraire ?
On est bien d'accord qu'on parle de cursives, hein.
Tu ne lis jamais de polars ? De bouquins drôles et sans prétentions ? De livres contemporains qui t'attirent, tout simplement, et dont il est bien trop tôt pour prétendre qu'ils seraient ou non de la littérature ?
Je suis d'accord qu'on ne peut pas étudier un livre qui n'a aucune épaisseur, tout simplement parce qu'on en serait réduit à de la paraphrase (ou pire, de la technique en séquence : narrateur, temps du récit, chronologie...). Mais en cursive, l'important est que les élèves rencontrent des personnages qui les touchent, des histoires qui les emportent, et peu importe si le Lancelot qui va les séduire est celui de Montella plutôt que Chrétien de Troyes.
- IsmyrrNiveau 6
Justement je viens de finir Graal de Montella, et je l'ai trouvé très bien écrit pour de la littérature jeunesse, et peut-être même encore trop difficile pour certains de mes 5ème.
J'avais d'importants a priori négatifs sur le littérature jeunesse, et n'en lisais jamais, mais en fouillant les fils de Mutis sur le sujet, j'en ai découvert qui valent le détour.
Mes 3ème ont adoré lire "Sobibor" et "ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre".
L'idée de la cursive reste de les amener à lire et à aimer ça, et en ce sens, je pense qu'il n'y a pas de bon ou de mauvais livre, il y a des livres qui correspondent à un centre d'intérêt, à un moment donné.
Après tout, j'ai bien commencé à aimer lire avec les fantômettes...
- AnaroreNiveau 9
Tangleding a écrit:J'en profite pour lancer le débat : quel est l'intérêt de lire un livre sans intérêt littéraire ? Autant lire le journal, non ?
J'évite la "littérature dite de jeunesse" parce que je trouve que généralement ce n'est pas de la littérature.
Mon but en tant qu'enseignant c'est de leur faire aimer la littérature, des livres que l'on peut entendre nous dire quelque chose. Si c'est pour qu'ils lisent Musso, je préfère encore qu'ils ne lisent pas du tout et regardent les arbres jaunir à l'automne...
A vos caillasses.
Parce que lire c'est aussi s'évader, faire rêver, donner des idées, développer l'imagination, faire plaisir. C'est comme les films au cinéma : certains sont des chefs d'oeuvres, d'autres sont juste un bon moment de rigolade ou d'horreur (selon le genre de prédilection lol). Du coup, la littérature jeunesse est un bon moyen de leur ouvrir les portes de la littérature par la suite. On a quand même beaucoup d'élèves qui ne sautent pas de joie à l'idée de lire Chateaubriand, Voltaire, ou même Molière (qui ne sont pas les plus ardus pourtant).
A dire que tu préfères qu'ils ne lisent pas du tout, je trouve que c'est le meilleur moyen pour les laisser dans un univers hermétique et une ignorance crasse...
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- Presse-puréeGrand sage
V.Marchais a écrit:Tangleding a écrit:J'en profite pour lancer le débat : quel est l'intérêt de lire un livre sans intérêt littéraire ?
On est bien d'accord qu'on parle de cursives, hein.
Tu ne lis jamais de polars ? De bouquins drôles et sans prétentions ? De livres contemporains qui t'attirent, tout simplement, et dont il est bien trop tôt pour prétendre qu'ils seraient ou non de la littérature ?
Je suis d'accord qu'on ne peut pas étudier un livre qui n'a aucune épaisseur, tout simplement parce qu'on en serait réduit à de la paraphrase (ou pire, de la technique en séquence : narrateur, temps du récit, chronologie...). Mais en cursive, l'important est que les élèves rencontrent des personnages qui les touchent, des histoires qui les emportent, et peu importe si le Lancelot qui va les séduire est celui de Montella plutôt que Chrétien de Troyes.
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La littérature jeunesse n'est pas un problème (lisez par exemple Les Dieux s'amusent, de Denis Lindon), le problème c'est de dire qu'il n'y a que cela qui doit être étudié parce que c'est à la portée des élèves. Il y a un moment où il serait nécessaire d'aller un peu plus loin... même si, dans ces nouveaux programmes, c'est le plus tard possible (au lycée? à la fac? en master?).
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- F.LemoineÉrudit
Tangleding a écrit:J'en profite pour lancer le débat : quel est l'intérêt de lire un livre sans intérêt littéraire ? Autant lire le journal, non ?
J'évite la "littérature dite de jeunesse" parce que je trouve que généralement ce n'est pas de la littérature.
Mon but en tant qu'enseignant c'est de leur faire aimer la littérature, des livres que l'on peut entendre nous dire quelque chose. Si c'est pour qu'ils lisent Musso, je préfère encore qu'ils ne lisent pas du tout et regardent les arbres jaunir à l'automne...
A vos caillasses.
Tang, je n'étudie aucun de ces livres pour la jeunesse en classe. Et si tu relis bien mon message, je n'ai pas employé le mot de "littérature" pour cette catégorie. Je m'y refuse.
J'espère leur donner le goût de lire des récits d'abord. C'est une activité intellectuelle très importante et complexe, qui doit être suscitée et entraînée. J'espère ensuite les attirer vers Candide, Yvain, etc. en étudiant ces œuvres en classe. Pour mes absolus non-lecteurs, les livres pour la jeunesse me paraissent un passage obligé. Jamais ils ne sauraient lire la littérature seuls à la maison.
Et si ça ne fonctionne pas, contrairement à toi, je préfère qu'ils lisent Musso que rien du tout.
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"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
- MUTISExpert
Pour une fois, pas du tout d'accord avec toi Tang,
Tu trouveras des discussions sur le sujet sur ces deux fils...
https://www.neoprofs.org/t48283-lecture-cursive-5-demandez-le-programme?highlight=demandez
https://www.neoprofs.org/t82104-top-ten-des-lectures-pour-les-3?highlight=lectures+3%E8me
Tu trouveras des discussions sur le sujet sur ces deux fils...
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- AmaliahEmpereur
Moi non plus, je ne suis pas du tout d'accord avec toi, Tang. En collège, il faut qu'ils lisent. Je donne des titres divers et variés pour essayer de faire lire le plus possible. Certains titres en litté jeunesse sont remarquables et permettent ensuite de passer à des lectures moins aisées. Bien entendu, certains titres, certaines collections sont absolument nulles, je pense aux romans de chez Rageot par exemple. Ceux que mon fils a lus n'étaient vraiment pas intéressants, ce n'est pas grave tant qu'il ne lit pas que ça.
Je donne donc moi-même une liste assez longue à mes 6e : ils ont le choix mais c'est quand même moi qui donne les titres. Pour l'instant, ils ont lu des livres brefs que je pouvais emprunter en série à la médiathèque : L'Oeil du loup, La Vengeance de la momie et Le Chat qui parlait malgré lui. La lecture des vacances, c'est L'Affaire Caïus. Et presque tous ont déjà lu un livre de la liste pour le défi lecture. Je suis contente!
Mais c'est plus facile en 6e qu'en 3e.
En 3e, j'ai donné Antigone et un récit sur la première guerre mondiale à une classe et on a lancé la lecture du Soleil des Scorta en OI à la rentrée et dans l'autre, Un Secret et un livre au choix parmi les titres que j'avais sélectionnés au CDI et La Promesse de l'aube à la rentrée. Difficile d'en faire plus.
Je donne donc moi-même une liste assez longue à mes 6e : ils ont le choix mais c'est quand même moi qui donne les titres. Pour l'instant, ils ont lu des livres brefs que je pouvais emprunter en série à la médiathèque : L'Oeil du loup, La Vengeance de la momie et Le Chat qui parlait malgré lui. La lecture des vacances, c'est L'Affaire Caïus. Et presque tous ont déjà lu un livre de la liste pour le défi lecture. Je suis contente!
Mais c'est plus facile en 6e qu'en 3e.
En 3e, j'ai donné Antigone et un récit sur la première guerre mondiale à une classe et on a lancé la lecture du Soleil des Scorta en OI à la rentrée et dans l'autre, Un Secret et un livre au choix parmi les titres que j'avais sélectionnés au CDI et La Promesse de l'aube à la rentrée. Difficile d'en faire plus.
- TangledingGrand Maître
Bonjour,
Je note les arguments intéressants des uns et des autres dans le sens contraire de ma position actuelle.
C'est vrai que j'ai de mauvais souvenir d'avoir dû faire étudier comme TZR en IDD unidsiciplinaire "Meurtre à la cathédrale" et simplement en cours de français 'Double meurtre à l'abbaye". Sur lesquels je n'avais rien à dire, et ce quel que fût l'extrait.
Donc il y avait bien de ma part confusion entre lecture & étude.
Effectivement ton argument, Freddie, sur le fait de lire un récit, est intéressant.
Là où je bloque tout de même c'est que je ne vois pas le rapport avec mon rôle de professeur de lettres modernes. Je veux dire : ce sont des lectures personnelles, ils n'ont aucune obligation de les partager avec leur prof ou avec leurs camarades dans le cadre du cours.
J'ai lu bcp de SF (pas de polar, j'avoue, V. marchais, je n'aime pas...) étant jeune, je piochais dans les étagères de mon père, comme un grand. Pour moi cela a plus à voir avec mon collègue professeur documentaliste.
L'an dernier j'ai étrenné un cahier de lectures avec les 6e et 5e. Mais sur des bouquins comme la série "Chérub", souvent choisis, cela n'avait jamais grand intérêt y compris pour des élèves bon lecteurs & intelligents : la pauvreté de l'oeuvre les limitait...
Personnellement à part leur donner des suggestions de titres et les envoyer au CDI, je n'ai pas l'impression que la cursive soit de mon domaine de compétence. Je préfèrerais largement centrer toutes mes "séquences" (études) sur des OI, en fait.
Pour moi le professeur de français est là, en collège, pour leur apprendre la langue, leur apprendre à écrire, les aider à accéder à la littérature dans la lecture et par l'écriture.
Désolé enfin si ma formulation à l'emporte-pièce a pu sembler excessive, et merci à chacun de vous pour ces éclairages.
EDIT@Amaliah : Oh "l'oeil du loup" je trouve que c'ets de qualité (et je n'aime guère Pennac par ailleurs), je l'ai déjà fait étudier en classe. Pour moi c'est de la littérature.
Je note les arguments intéressants des uns et des autres dans le sens contraire de ma position actuelle.
C'est vrai que j'ai de mauvais souvenir d'avoir dû faire étudier comme TZR en IDD unidsiciplinaire "Meurtre à la cathédrale" et simplement en cours de français 'Double meurtre à l'abbaye". Sur lesquels je n'avais rien à dire, et ce quel que fût l'extrait.
Donc il y avait bien de ma part confusion entre lecture & étude.
Effectivement ton argument, Freddie, sur le fait de lire un récit, est intéressant.
Là où je bloque tout de même c'est que je ne vois pas le rapport avec mon rôle de professeur de lettres modernes. Je veux dire : ce sont des lectures personnelles, ils n'ont aucune obligation de les partager avec leur prof ou avec leurs camarades dans le cadre du cours.
J'ai lu bcp de SF (pas de polar, j'avoue, V. marchais, je n'aime pas...) étant jeune, je piochais dans les étagères de mon père, comme un grand. Pour moi cela a plus à voir avec mon collègue professeur documentaliste.
L'an dernier j'ai étrenné un cahier de lectures avec les 6e et 5e. Mais sur des bouquins comme la série "Chérub", souvent choisis, cela n'avait jamais grand intérêt y compris pour des élèves bon lecteurs & intelligents : la pauvreté de l'oeuvre les limitait...
Personnellement à part leur donner des suggestions de titres et les envoyer au CDI, je n'ai pas l'impression que la cursive soit de mon domaine de compétence. Je préfèrerais largement centrer toutes mes "séquences" (études) sur des OI, en fait.
Pour moi le professeur de français est là, en collège, pour leur apprendre la langue, leur apprendre à écrire, les aider à accéder à la littérature dans la lecture et par l'écriture.
Désolé enfin si ma formulation à l'emporte-pièce a pu sembler excessive, et merci à chacun de vous pour ces éclairages.
EDIT@Amaliah : Oh "l'oeil du loup" je trouve que c'ets de qualité (et je n'aime guère Pennac par ailleurs), je l'ai déjà fait étudier en classe. Pour moi c'est de la littérature.
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- MUTISExpert
On peut aussi concevoir que le rôle du prof est de les inciter à lire, les encourager dans cette démarche et leur proposer des titres choisis. Dans la production contemporaine il y a des livres tout à fait intéressants et je me méfie au passage des grandes catégories comme "littérature pour le jeunesse" qui englobent en gros tout ce qui se produit pour les jeunes et les adolescents. Parmi les titres, certains sont de bonne qualité, d'autres sont médiocres ou franchement mauvais (je n'arrive pas à faire lire par exemple Double meurtre à l'abbaye en 5ème ou les Weulersse parce que je les trouve mauvais).Tangleding a écrit:
Là où je bloque tout de même c'est que je ne vois pas le rapport avec mon rôle de professeur de lettres modernes. Je veux dire : ce sont des lectures personnelles, ils n'ont aucune obligation de les partager avec leur prof ou avec leurs camarades dans le cadre du cours.
J'ai lu bcp de SF (pas de polar, j'avoue, V. marchais, je n'aime pas...) étant jeune, je piochais dans les étagères de mon père, comme un grand. Pour moi cela a plus à voir avec mon collègue professeur documentaliste.
Pour moi, notre boulot consiste aussi à proposer des titres variés et à faire lire ou découvrir. Et je regrette vraiment que les programmes n'indiquent que 3 lectures cursives qui deviennent parfois 2,1 ou 0. J'ai pu le mesurer avec mon fils en collège... Et je suis heureux que cette année ce soit différent et qu'il ait un vrai programme de lectures ! Mais cela donne aussi du boulot et cela contraint à lire, faire des choix, des erreurs parfois.
Enfin, une petite remarque : certains "classiques" passent très mal en lecture cursive, certains livres pour la jeunesse passent très bien. Qu'est-ce qui est alors préférable : que les élèves apprécient un livre et qu'on puisse échanger, réfléchir (je fais toujours une reprise sur les questionnaires lecture que je donne) ou qu'ils s'ennuient en lisant un classique qu'ils ne comprendront pas forcément très bien et qui pourra parfois les détourner de la lecture ?
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"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- AmaliahEmpereur
Tangleding a écrit:Bonjour,
Je note les arguments intéressants des uns et des autres dans le sens contraire de ma position actuelle.
C'est vrai que j'ai de mauvais souvenir d'avoir dû faire étudier comme TZR en IDD unidsiciplinaire "Meurtre à la cathédrale" et simplement en cours de français 'Double meurtre à l'abbaye". Sur lesquels je n'avais rien à dire, et ce quel que fût l'extrait.
Donc il y avait bien de ma part confusion entre lecture & étude.
Effectivement ton argument, Freddie, sur le fait de lire un récit, est intéressant.
Là où je bloque tout de même c'est que je ne vois pas le rapport avec mon rôle de professeur de lettres modernes. Je veux dire : ce sont des lectures personnelles, ils n'ont aucune obligation de les partager avec leur prof ou avec leurs camarades dans le cadre du cours.
J'ai lu bcp de SF (pas de polar, j'avoue, V. marchais, je n'aime pas...) étant jeune, je piochais dans les étagères de mon père, comme un grand. Pour moi cela a plus à voir avec mon collègue professeur documentaliste.
L'an dernier j'ai étrenné un cahier de lectures avec les 6e et 5e. Mais sur des bouquins comme la série "Chérub", souvent choisis, cela n'avait jamais grand intérêt y compris pour des élèves bon lecteurs & intelligents : la pauvreté de l'oeuvre les limitait...
Personnellement à part leur donner des suggestions de titres et les envoyer au CDI, je n'ai pas l'impression que la cursive soit de mon domaine de compétence. Je préfèrerais largement centrer toutes mes "séquences" (études) sur des OI, en fait.
Pour moi le professeur de français est là, en collège, pour leur apprendre la langue, leur apprendre à écrire, les aider à accéder à la littérature dans la lecture et par l'écriture.
Désolé enfin si ma formulation à l'emporte-pièce a pu sembler excessive, et merci à chacun de vous pour ces éclairages.
EDIT@Amaliah : Oh "l'oeil du loup" je trouve que c'ets de qualité (et je n'aime guère Pennac par ailleurs), je l'ai déjà fait étudier en classe. Pour moi c'est de la littérature.
Euh, Tang... Je ne comprends pas la première phrase. Le professeur de français est là, entre autres, pour faire lire les élèves et la lecture ne passe pas que par les OI.
Pour la deuxième phrase que je souligne, je passe le fait que le cahier du lecteur ne me plaît pas spécialement, mais c'est pour éviter ces lectures-là que je donne une liste! Si c'est pour lire Enjoy Marie par exemple, ça ne me regarde pas...
Mais je passe tout mon temps sur des OI ou des GT ou des oeuvres par extraits, la LC ne me prend pas beaucoup de temps. Mais il y a une certaine émulation en 6e lorsqu'on travaille sur une liste et les élèves se conseillent des livres, bref c'est toujours ça de pris.
- TangledingGrand Maître
Finalement la question est celle du choix, si c'est un choix dans un catalogue choisi par l'enseignant pour son intérêt et ses qualités littéraires, cela me convient. Mais lire des CR de lecture de Chérub, non merci.
Chez nous on a fait un catalogue des propositions de lectures avec un petit paragraphe dans le style 4e de couv, pour chaque titre, en lien avec les sections des programmes pour chaque niveau & exclusivement des titres dispo au CDI. Mais j'ai l'impression que les gamins ne l'utilisent pas, même les habitués du CDI... :/
Chez nous on a fait un catalogue des propositions de lectures avec un petit paragraphe dans le style 4e de couv, pour chaque titre, en lien avec les sections des programmes pour chaque niveau & exclusivement des titres dispo au CDI. Mais j'ai l'impression que les gamins ne l'utilisent pas, même les habitués du CDI... :/
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- Presse-puréeGrand sage
MUTIS a écrit:Pour une fois, pas du tout d'accord avec toi Tang,
Tu trouveras des discussions sur le sujet sur ces deux fils...
https://www.neoprofs.org/t48283-lecture-cursive-5-demandez-le-programme?highlight=demandez
https://www.neoprofs.org/t82104-top-ten-des-lectures-pour-les-3?highlight=lectures+3%E8me
Faudrait lancer ce même topic pour la 4ème, si ce n'est pas encore fait...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Invité ElExpert spécialisé
Je reste d'accord avec Tang, et conçois mon travail ainsi: je dois rendre mes élèves capables de maîtriser la langue, orale et écrite. "Faire lire" n'est pas une fin en soi, car ce qui compte, pour eux comme pour nous, c'est que le contenu ait un intérêt. La fin en soi, c'est qu'ils soient libres, et pour cela qu'ils pensent. On ne pense pas avec Musso, je suis désolé.
Si l'idée est de leur faire découvrir un nouveau "divertissement", pas la peine, ils ont ce qu'il faut et franchement, entre une bonne partie de Call of Duty et Gavalda, vous ne gagnerez pas.
Or, les oeuvres de jeunesse constituent bien une catégorie et, à ce titre, relèvent de logiques marketing. Ce qui explique qu'elles soient si souvent faites de bons sentiments. Ceci me gêne car précisément cela ne leur apportera rien.
Quant au plaisir de la lecture que nous voulons faire partager, j'ai l'impression que c'est un tropisme assez propre aux enseignants de lettres. Je n'imagine pas que l'enseignant de mathématiques se dise que son premier objectif, c'est que les élèves fassent des maths ou aiment ça. Evidemment, si au passage il peut leur faire sentir qu'une démonstration c'est admirable, et susciter ainsi quelque amour pour sa matière, il sera ravi mais il ne fera jamais la confusion des fins me semble-t-il.
Ensuite, pour provoquer tout candidement, je dirais qu'il y a un peu d'hypocrisie dans ce genre de discussion. Quand il s'agit d'un contexte polémique, le discours des défenseurs des ouvrages de jeunesse c'est toujours: "c'est un premier pas, il faut qu'ils lisent, ça les aidera à entrer dans les grandes oeuvres littéraires". Mais quand on surprend une conversation en salle des profs ou qu'on lit en cachette un topic entre collègues qui s'entendent, on lit surtout de l'enthousiasme. Et au final, la liste des livres en effet lisibles pour un élève de seconde est devenue bien rachitique. Alors, on commence quand?
Enfin, je me rappelle que dans le second collège où j'ai enseigné, il y avait un "défi lecture" entre trois établissements, organisé par les documentalistes (ça rejoint une remarque de Tang d'ailleurs). Les élèves piochaient dans une liste d'une centaine de titres, que nous pouvions augmenter, et la majorité était constituée d'ouvrages de jeunesse. Evidemment, je me suis mis à la disposition du processus, sans y croire vraiment toutefois, mais j'ai ajouté régulièrement des "classiques". Non seulement les élèves en souffrance avec la lecture n'aimaient toujours pas lire (ou alors leur enthousiasme portait sur des textes que tous vous trouveriez consternants j'en suis certain), mais les plus avancés empruntaient de plus en plus souvent ces classiques qui leur semblaient avoir du sens. J'ai rarement vu une classe s'enthousiasmer pour un récit fait pour lui (l'argument marketing), mais souvent pour l'intrigue du Cid.
Si l'idée est de leur faire découvrir un nouveau "divertissement", pas la peine, ils ont ce qu'il faut et franchement, entre une bonne partie de Call of Duty et Gavalda, vous ne gagnerez pas.
Or, les oeuvres de jeunesse constituent bien une catégorie et, à ce titre, relèvent de logiques marketing. Ce qui explique qu'elles soient si souvent faites de bons sentiments. Ceci me gêne car précisément cela ne leur apportera rien.
Quant au plaisir de la lecture que nous voulons faire partager, j'ai l'impression que c'est un tropisme assez propre aux enseignants de lettres. Je n'imagine pas que l'enseignant de mathématiques se dise que son premier objectif, c'est que les élèves fassent des maths ou aiment ça. Evidemment, si au passage il peut leur faire sentir qu'une démonstration c'est admirable, et susciter ainsi quelque amour pour sa matière, il sera ravi mais il ne fera jamais la confusion des fins me semble-t-il.
Ensuite, pour provoquer tout candidement, je dirais qu'il y a un peu d'hypocrisie dans ce genre de discussion. Quand il s'agit d'un contexte polémique, le discours des défenseurs des ouvrages de jeunesse c'est toujours: "c'est un premier pas, il faut qu'ils lisent, ça les aidera à entrer dans les grandes oeuvres littéraires". Mais quand on surprend une conversation en salle des profs ou qu'on lit en cachette un topic entre collègues qui s'entendent, on lit surtout de l'enthousiasme. Et au final, la liste des livres en effet lisibles pour un élève de seconde est devenue bien rachitique. Alors, on commence quand?
Enfin, je me rappelle que dans le second collège où j'ai enseigné, il y avait un "défi lecture" entre trois établissements, organisé par les documentalistes (ça rejoint une remarque de Tang d'ailleurs). Les élèves piochaient dans une liste d'une centaine de titres, que nous pouvions augmenter, et la majorité était constituée d'ouvrages de jeunesse. Evidemment, je me suis mis à la disposition du processus, sans y croire vraiment toutefois, mais j'ai ajouté régulièrement des "classiques". Non seulement les élèves en souffrance avec la lecture n'aimaient toujours pas lire (ou alors leur enthousiasme portait sur des textes que tous vous trouveriez consternants j'en suis certain), mais les plus avancés empruntaient de plus en plus souvent ces classiques qui leur semblaient avoir du sens. J'ai rarement vu une classe s'enthousiasmer pour un récit fait pour lui (l'argument marketing), mais souvent pour l'intrigue du Cid.
- AmaliahEmpereur
Je souris en te lisant, elpenor car je repense à la prof de maths de mon fils en 6e qui nous a dit lors de la réunion de début d'année qu'elle espérait leur faire acquérir de bonnes bases mais aussi leur montrer qu'on peut aimer les maths! Comme quoi...
C'est étrange de mettre toute la littérature jeunesse dans le même paquet...
C'est étrange de mettre toute la littérature jeunesse dans le même paquet...
- Invité ElExpert spécialisé
Ce n'est pas une contradiction: elle n'a pas confondu l'ordre des priorités. Le plaisir est second.
Je ne suis pas dupe de mes outrances: mais vu l'ambiance générale, je préfère consacrer mon énergie exclusivement à la défense de Proust & al.
Je ne suis pas dupe de mes outrances: mais vu l'ambiance générale, je préfère consacrer mon énergie exclusivement à la défense de Proust & al.
- V.MarchaisEmpereur
Cette agilité de la pensée que tu appelles de tes voeux naît d'une pratique régulière de la lecture. Alors si tu veux qu'elle advienne un jour, il faut que lecture il y ait. Si, à vouloir à toute force coller Verne ou Zola entre les mains de gosses de 12 ou 13 ans, tu les dégoûtes seulement de lire parce qu'ils n'y arrivent pas tout seuls, tu obtiendras l'inverse de ton but.
- Invité ElExpert spécialisé
Ce n'est, pour l'instant, pas ce qui m'est arrivé.
- V.MarchaisEmpereur
Eh bien si tu n'as que des élèves capables de lire tout seuls des classiques, tu as bien de la chance. Mais dis-toi que pour nombre d'élèves, c'est totalement hors de portée, et ce n'est pas juste une question de bonne volonté de leur part.
- Invité ElExpert spécialisé
J'en étais sûr de celle-là: c'est que tes élèves ont des QI stratosphériques. Non.
En effet, je ne pense pas que ce soit uniquement un problème de bonne volonté de leur part.
Par exemple, vu le nombre de fois où j'ai entendu dans une salle des profs (pas de cours) des phrases comme "Montaigne, quand même, c'est chiant", ou "les phrases de Proust, c'est trop long", ou encore "je ne fais pas Céline paske c'est un type malsain", ça m'invite à chercher d'autres causes.
En effet, je ne pense pas que ce soit uniquement un problème de bonne volonté de leur part.
Par exemple, vu le nombre de fois où j'ai entendu dans une salle des profs (pas de cours) des phrases comme "Montaigne, quand même, c'est chiant", ou "les phrases de Proust, c'est trop long", ou encore "je ne fais pas Céline paske c'est un type malsain", ça m'invite à chercher d'autres causes.
- V.MarchaisEmpereur
Là, tu es proche du procès d'intention.
Pour les fréquenter depuis longtemps, je doute que ni Mutis, ni PP, ni Amaliah dénigrent, même en off, ni Montaigne, ni Proust. Sans doute même en font-ils lire des passages - mais pas sans aide.
Tu sais, Elpenor, l'an passé, j'ai fait étudier à mes 5e une nouvelle de Sherlock Holmes. Sherlock Holmes, c'est facile, non ? Eh bien les trois quarts de la classe n'ont rien compris aux premiers chapitres. Trop de vocabulaire inconnu, tout simplement. Alors nous avons repris cela en classe, développé des stratégies de lecture, et ils en sont venus à bout. Mais tu vois, même ça, ils ne peuvent le lire seuls.
T'es-tu déjà intéressé aux rapports du HCE sur la lecture ? As-tu une petite idée du pourcentage d'élèves pour lesquels l'élaboration du sens même n'est pas encore automatisée en Sixième ? De ceux dont le déficit lexical est tel qu'ils ne peuvent comprendre un texte destiné a priori à des lecteurs de leur âge ? Cette situation, on peut la déplorer, on devrait la combattre, mais c'est une réalité sociologique qu'on ne peut nier. Demander à ces élèves de lire seuls Verne ou Homère, c'est le mettre face à l'impossible, tout simplement.
Élever l'élève, oui, évidemment. Mais en restant, pour le travail individuel qu'on lui demande, dans la zone proximale de développement. Sinon, on ne l'élève pas : on l'envoie dans le mur - et ça lui fait mal.
Pour les fréquenter depuis longtemps, je doute que ni Mutis, ni PP, ni Amaliah dénigrent, même en off, ni Montaigne, ni Proust. Sans doute même en font-ils lire des passages - mais pas sans aide.
Tu sais, Elpenor, l'an passé, j'ai fait étudier à mes 5e une nouvelle de Sherlock Holmes. Sherlock Holmes, c'est facile, non ? Eh bien les trois quarts de la classe n'ont rien compris aux premiers chapitres. Trop de vocabulaire inconnu, tout simplement. Alors nous avons repris cela en classe, développé des stratégies de lecture, et ils en sont venus à bout. Mais tu vois, même ça, ils ne peuvent le lire seuls.
T'es-tu déjà intéressé aux rapports du HCE sur la lecture ? As-tu une petite idée du pourcentage d'élèves pour lesquels l'élaboration du sens même n'est pas encore automatisée en Sixième ? De ceux dont le déficit lexical est tel qu'ils ne peuvent comprendre un texte destiné a priori à des lecteurs de leur âge ? Cette situation, on peut la déplorer, on devrait la combattre, mais c'est une réalité sociologique qu'on ne peut nier. Demander à ces élèves de lire seuls Verne ou Homère, c'est le mettre face à l'impossible, tout simplement.
Élever l'élève, oui, évidemment. Mais en restant, pour le travail individuel qu'on lui demande, dans la zone proximale de développement. Sinon, on ne l'élève pas : on l'envoie dans le mur - et ça lui fait mal.
- AmaliahEmpereur
Face à des élèves de 3e qui ignorent ce que signifie une barque, c'est être réaliste que de reconnaître que je ne peux pas leur donner à lire en LC un Zola. Et quand je donne des extraits des Misérables en LC pour accompagner ma séquence, j'essaie de donner un parcours de lecture et des extraits limités. Mais je n'ai eu que des 4e de ZEP, les plus faibles du collège, pendant des années.
En OI, c'est autre chose. Enfin, c'était puisque depuis 2011, feu Zola en 3e. Avant 2011, je ne m'en suis pas privée. Mode souvenirs on : J'ai même fait une année Le Ventre de Paris. Mode souvenirs off.
En OI, c'est autre chose. Enfin, c'était puisque depuis 2011, feu Zola en 3e. Avant 2011, je ne m'en suis pas privée. Mode souvenirs on : J'ai même fait une année Le Ventre de Paris. Mode souvenirs off.
- AnaroreNiveau 9
@ Tang : C'est ce que j'ai proposé à ma classe : j'ai fait une liste de livres de littérature jeunesse qui soit d'un autre niveau que ceux que tu cites. ça marche très bien !
@ elpenor : et pourtant, ça marche. J'en témoigne parce que moi-même, si j'ai très souvent aimé les classiques, il y en a peu qui ont vraiment eu un impact sur moi. Je les ai tous trouvés intéressants/beaux/complexes. Mais je peux résumer sur les doigts d'une main ceux qui m'ont forgée. A l'inverse j'ai des souvenirs de littérature jeunesse "plein de bons sentiments" comme tu dis, qui m'ont ouverte au monde, et appris des choses sur moi et les gens autour de moi, qui m'ont réconfortée etc. Alors je persiste et signe : la littérature jeunesse est importante, et c'est très bien de faire aimer la chose aux élèves. J'ai une élève qui lit "La guerre des clans" avec passion (fan de chats), et qui a commencé "les Misérables" par curiosité en 5eme. Quand elle a du mal, elle vient me voir et me pose des questions. Elle aime quand il y a beaucoup de personnages, mais même si l'histoire l'intéresse (l'avenir de cette orpheline, c'est poignant) c'est quand même compliqué, seule. Et qu'est-ce qui l'a amené aux Misérables ? Le cinéma ! Et le moins qu'on puisse dire c'est que la dernière version des Misérables n'est pas terrible Comme quoi, ça peut quand même faire un déclic !
Les trois quarts de ma classe a lu "La guerre des clans". Moralité, j'ai choisi le poème sur les chats de Baudelaire : je suis sûre de les intéresser, et de pouvoir naviguer en poésie en ayant un minimum d'intérêt pour eux.
Malgré tout mes élèves ont un bon niveau et j'ai de la chance. Mais je pense tout simplement qu'il y a un changement d'ère, y compris au niveau des professeurs tu as raison. Moi-même il y a des auteurs qui ne m'enthousiasment pas et certes, Montaigne est très intéressant mais compliqué ; Proust a son style extrêmement riche mais vite lassant à cet âge ; sans parler de Balzac "madame, 10 pages pour décrire une table ?!"... et j'ai Zola en abomination ! Je les fais quand même parce que je veux que les élèves connaissent un maximum de choses mais parfois je suis à court d'arguments pour leur faire comprendre que chaque auteur a son style et son époque, et qu'entre eux et nous il y a finalement beaucoup d'écart !
@ elpenor : et pourtant, ça marche. J'en témoigne parce que moi-même, si j'ai très souvent aimé les classiques, il y en a peu qui ont vraiment eu un impact sur moi. Je les ai tous trouvés intéressants/beaux/complexes. Mais je peux résumer sur les doigts d'une main ceux qui m'ont forgée. A l'inverse j'ai des souvenirs de littérature jeunesse "plein de bons sentiments" comme tu dis, qui m'ont ouverte au monde, et appris des choses sur moi et les gens autour de moi, qui m'ont réconfortée etc. Alors je persiste et signe : la littérature jeunesse est importante, et c'est très bien de faire aimer la chose aux élèves. J'ai une élève qui lit "La guerre des clans" avec passion (fan de chats), et qui a commencé "les Misérables" par curiosité en 5eme. Quand elle a du mal, elle vient me voir et me pose des questions. Elle aime quand il y a beaucoup de personnages, mais même si l'histoire l'intéresse (l'avenir de cette orpheline, c'est poignant) c'est quand même compliqué, seule. Et qu'est-ce qui l'a amené aux Misérables ? Le cinéma ! Et le moins qu'on puisse dire c'est que la dernière version des Misérables n'est pas terrible Comme quoi, ça peut quand même faire un déclic !
Les trois quarts de ma classe a lu "La guerre des clans". Moralité, j'ai choisi le poème sur les chats de Baudelaire : je suis sûre de les intéresser, et de pouvoir naviguer en poésie en ayant un minimum d'intérêt pour eux.
Malgré tout mes élèves ont un bon niveau et j'ai de la chance. Mais je pense tout simplement qu'il y a un changement d'ère, y compris au niveau des professeurs tu as raison. Moi-même il y a des auteurs qui ne m'enthousiasment pas et certes, Montaigne est très intéressant mais compliqué ; Proust a son style extrêmement riche mais vite lassant à cet âge ; sans parler de Balzac "madame, 10 pages pour décrire une table ?!"... et j'ai Zola en abomination ! Je les fais quand même parce que je veux que les élèves connaissent un maximum de choses mais parfois je suis à court d'arguments pour leur faire comprendre que chaque auteur a son style et son époque, et qu'entre eux et nous il y a finalement beaucoup d'écart !
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- Invité ElExpert spécialisé
V.Marchais a écrit:Là, tu es proche du procès d'intention.
Pour les fréquenter depuis longtemps, je doute que ni Mutis, ni PP, ni Amaliah dénigrent, même en off, ni Montaigne, ni Proust. Sans doute même en font-ils lire des passages - mais pas sans aide.
Je ne fais de procès d'intention à personne ici. Les phrases que j'ai citées sont cependant authentiques. Et ça aussi, ça fait mal.
Je suis évidemment admiratif de tous les collègues qui exercent dans les conditions les plus difficiles et avec les élèves les plus faibles.
Il est vraiment temps de se scandaliser absolument et à toute force contre ce constat de l'indigence linguistique de trop d'élèves. Au collège, il est trop tard, et il faut faire avec, pourtant, je le reconnais.
Mais encore une fois les phrases que j'ai citées devraient nous indigner.
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