- arumNiveau 5
Tardis a écrit:Dans notre collège, pendant l'heure syndicale, on a voté pour boycotter les journées de formation et de rester au collège pour faire cours. Impossible, dit le chef (un bon), c'est illégal. Donc nous allons aller à la formation sur nos heures de cours uniquement (ou faire grève).
Nous avons , nous aussi boycotté la journée de formation de la semaine dernière.
Nous avons au préalable, adressé une lettre à la rectrice (modèle proposé par le SNES) sous couvert du CDE et nous avons fait cours.
Nous ferons de même pour la prochaine demi journée.
Nous sommes le seul collège du district à avoir agit ainsi, mais nous refusons cette réforme donc...pas de formation pour nous! Et quand j'ai lu le compte rendu d'une collègue d'un établissement voisin, je suis bien contente de ne pas y être allée!
Nous verrons bien les conséquences sur nos salaires...mais à ce jour, même les grèves de mai n'ont pas été débitée...
- RabelaisVénérable
Et bien bilan de la première formation: ça commence à s'écharper pour repartir l'AP.
Dans mon College, on doit tout faire nous même, se répartir l'AP, se répartir les thèmes d'EPI..la réforme est déjà acquise, ils se battent entre eux pour les heures.
Dans mon College, on doit tout faire nous même, se répartir l'AP, se répartir les thèmes d'EPI..la réforme est déjà acquise, ils se battent entre eux pour les heures.
_________________
Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- GalliaNiveau 9
Rabelais a écrit:Et bien bilan de la première formation: ça commence à s'écharper pour repartir l'AP.
Dans mon College, on doit tout faire nous même, se répartir l'AP, se répartir les thèmes d'EPI..la réforme est déjà acquise, ils se battent entre eux pour les heures.
Chez nous, la DGH commence déjà à créer des disputes concernant les heures de marge et chacun y va pour dire que certaines disciplines sont plus importantes que d'autres.
Les rares profs contre la réforme se taisent pendant que je dis ouvertement ce que j'en pense : à savoir que je ne ferai rien durant les formations des collègues devenus formateurs référents concernant cette fichue réforme (que je distingue des formations pour les nouveaux pgms disciplinaires).
Nous devons être formés 3 jours à compter de janvier (3 fois de 15h à 18H) et je sens que je vais être la seule à boycotter passivement puisque tous sont pro EPI, pro AP, etc... D'ailleurs, étant donné qu'une des journées est prévue le vendredi après-midi et que je ne travaille pas à ce moment, suis-je obligée d'y aller ? De même, est-ce légal de nous demander de rester de 17h à 18h vu qu'on termine à 17h ?
Merci.
Gallia
- titus06Habitué du forum
nesssnousss a écrit:voici le compte rendu de la réunion formation de ce matin.
IPR Eco Gestion + un gars du rectorat car la 2eme IPR n'est pas venue.
20 min de culpabilisation des enseignants et de contre vérités.
Elle nous a présenté de jolis graphiques (source rapport sur la pauvreté et réussite scolaire de JP Delahaye + PISA) et elle a commenté :
- nos résultats Pisa sont moyens alors que l'on dépense plus d'autres qui font mieux
- les élèves faibles ont le même niveau que ceux du Mexique et les bons ont le même niveau que ceux de la Corée
On donne plus à certains, avec la réforme on donnera plus à tous (une collègue à hurlé "ce sera moins pour tous !")
Réponse au collègue de Latin et de Niçois qui perdent des heures : c'est sûr que pour vous c'est une perte mais dans de nombreux établissements, il n'y a pas de Latin ... donc cela ne pose aucun problème.
Réponse aux collègues d'Italien : on attend la carte des langues + pas spécialiste des langues
Le chef a confirmé que l'on prendrai sur la marge pour finir le cursus Euro 3e.
Pour l'AP pas de dédoublement (trop cher) il faut des barrettes (par ex 3 profs pour 2 classes) pour ne surtout pas tomber dans du disciplinaire (le chef à failli défaillir )
Les EPI : le mot d'ordre c'est recycler (ce qui se fait déjà)!
Le temps de concertation : elle demande qu'une heure non rémunérée soit inscrite dans les EDT =>Tollé
La suite ce soir
Je me demande ce qu’un IPR d'éco-gestion vient faire à se mêler de reforme du collège... Enfin ce choix n'est pas si anodin et révèle les véritables objectifs de la réforme!
Étant de la même académie, j'imagine que nous aurons droit aussi à son intervention lors de notre CE.
Chez nous, nous avons eu une réunion générale sur la répartition des EPI et des AP. Pour ces derniers, la collègue d'espagnol a trouvé une idée géniale : comme tout le monde en fait sans le savoir, qu'on en mettre 5mn par matière pour chaque niveau et le tour est joué.
Une collègue de maths était, pour sa part, effondré lorsqu'elle a (re)vu les horaires dédiés à sa matière en 3e. Je la comprends : 3h30 en y incluant AP et éventuels EPI, c'est juste hallucinant.
- amethysteDoyen
Bilan de ma première formation : je suis arrivée avec un zoli tee-shirt avec des transferts disant le fond de ma pensée. Ca a bien fait rire certains collègues, ça aura été le seul moment de détente.
IPR d’EPS donc, très gentil au début : rassurant, « vous êtes inquiets mais tout va bien se passer », de moins en moins au fur et à mesure des questions et remarques et plus du tout à la fin de l’après-midi.
Donc diaporama pour nous présenter la réforme, questions ensuite. Sauf qu’au bout de 20 mn, on n’en pouvait plus, donc des questions ont commencé à être posées, et on n’a pas tout vu. Je suis pas mal intervenue, car dans un tel état d’exaspération par rapport à cette réforme, que si je ne veux pas faire cocotte-minute , j’ai intérêt à dire ce que je pense. Je m’étais promis de rester calme et digne (l’IPR n’est pas plus responsable de la réforme que moi), mais certaines remarques m’ont fait bondir et j’ai fini par répondre assez vivement que non, si je voulais pouvoir me regarder dans la glace l’année prochaine, je ne ferais pas tout pour mettre en œuvre cette réforme, mais que j’avais au contraire fait grève CONTRE ! Réponses de moins en moins aimables, voire pas du tout de l’IPR à la fin. Heureusement, pas mal de collègues ont réagi à ses remarques, et au final, l’IPR ne savait plus que nous dire qu’il ne fallait pas freiner devant la réforme (on a dû l’entendre 10 fois au moins, cette réponse). Mais, sinon, pas de souci, partez de l’existant, le latin sera maintenu (« vous n’avez pas le droit de dire le contraire », non, certes, mais l’incertitude est quand même bien présente), l’allemand LV1 se fera toujours, l’AP et l’EPI partent du disciplinaire. Ah oui, mais, temps de concertation à toutes les sauces, 4 niveaux à changer ? pfff ! les TZR ? C’est leur triste sort, tant pis pour eux ! les CDS ? pensez au biendezenfants ! la diminution des horaires ? c’est pas vrai !
Dialogue de sourd au fur et à mesure, j’ai quand même souligné que j’avais vraiment l’impression que mon travail des 20 dernières années étaient complètement méprisé et renié et que c’était dur à entendre. S’en f…
On a eu droit aussi à l’évaluation (j’ai quand même lancé qu’après 3 ans d’évaluation par compétences en 6e en SVT, on avait jeté l’éponge au vu des résultats, c’était quand même bête de me demander de l’appliquer sur les 4 niveaux. On s’est bien entendu avec l’IPR ! )
Au final, l’IPR nous a dit qu’il espérait qu’on serait plus attentif aux prochaines formations, parce que c’était difficile, nous n’étions pas suffisamment calmes ? concentrés ? pas mignons ? J’ai eu l’impression qu’il nous prenait pour des élèves . M’efin, les collègues d’EPS ont pu cirer les pompes de leur IPR en vue de leur prochaine inspection, je pense qu’il va y avoir une bonne ambiance…
Bon, je vais aller me changer les idées en allant sur le fil "prendre du recul sur son métier"...
IPR d’EPS donc, très gentil au début : rassurant, « vous êtes inquiets mais tout va bien se passer », de moins en moins au fur et à mesure des questions et remarques et plus du tout à la fin de l’après-midi.
Donc diaporama pour nous présenter la réforme, questions ensuite. Sauf qu’au bout de 20 mn, on n’en pouvait plus, donc des questions ont commencé à être posées, et on n’a pas tout vu. Je suis pas mal intervenue, car dans un tel état d’exaspération par rapport à cette réforme, que si je ne veux pas faire cocotte-minute , j’ai intérêt à dire ce que je pense. Je m’étais promis de rester calme et digne (l’IPR n’est pas plus responsable de la réforme que moi), mais certaines remarques m’ont fait bondir et j’ai fini par répondre assez vivement que non, si je voulais pouvoir me regarder dans la glace l’année prochaine, je ne ferais pas tout pour mettre en œuvre cette réforme, mais que j’avais au contraire fait grève CONTRE ! Réponses de moins en moins aimables, voire pas du tout de l’IPR à la fin. Heureusement, pas mal de collègues ont réagi à ses remarques, et au final, l’IPR ne savait plus que nous dire qu’il ne fallait pas freiner devant la réforme (on a dû l’entendre 10 fois au moins, cette réponse). Mais, sinon, pas de souci, partez de l’existant, le latin sera maintenu (« vous n’avez pas le droit de dire le contraire », non, certes, mais l’incertitude est quand même bien présente), l’allemand LV1 se fera toujours, l’AP et l’EPI partent du disciplinaire. Ah oui, mais, temps de concertation à toutes les sauces, 4 niveaux à changer ? pfff ! les TZR ? C’est leur triste sort, tant pis pour eux ! les CDS ? pensez au biendezenfants ! la diminution des horaires ? c’est pas vrai !
Dialogue de sourd au fur et à mesure, j’ai quand même souligné que j’avais vraiment l’impression que mon travail des 20 dernières années étaient complètement méprisé et renié et que c’était dur à entendre. S’en f…
On a eu droit aussi à l’évaluation (j’ai quand même lancé qu’après 3 ans d’évaluation par compétences en 6e en SVT, on avait jeté l’éponge au vu des résultats, c’était quand même bête de me demander de l’appliquer sur les 4 niveaux. On s’est bien entendu avec l’IPR ! )
Au final, l’IPR nous a dit qu’il espérait qu’on serait plus attentif aux prochaines formations, parce que c’était difficile, nous n’étions pas suffisamment calmes ? concentrés ? pas mignons ? J’ai eu l’impression qu’il nous prenait pour des élèves . M’efin, les collègues d’EPS ont pu cirer les pompes de leur IPR en vue de leur prochaine inspection, je pense qu’il va y avoir une bonne ambiance…
Bon, je vais aller me changer les idées en allant sur le fil "prendre du recul sur son métier"...
- RabelaisVénérable
Gallia a écrit:Rabelais a écrit:Et bien bilan de la première formation: ça commence à s'écharper pour repartir l'AP.
Dans mon College, on doit tout faire nous même, se répartir l'AP, se répartir les thèmes d'EPI..la réforme est déjà acquise, ils se battent entre eux pour les heures.
Chez nous, la DGH commence déjà à créer des disputes concernant les heures de marge et chacun y va pour dire que certaines disciplines sont plus importantes que d'autres.
Les rares profs contre la réforme se taisent pendant que je dis ouvertement ce que j'en pense : à savoir que je ne ferai rien durant les formations des collègues devenus formateurs référents concernant cette fichue réforme (que je distingue des formations pour les nouveaux pgms disciplinaires).
Nous devons être formés 3 jours à compter de janvier (3 fois de 15h à 18H) et je sens que je vais être la seule à boycotter passivement puisque tous sont pro EPI, pro AP, etc... D'ailleurs, étant donné qu'une des journées est prévue le vendredi après-midi et que je ne travaille pas à ce moment, suis-je obligée d'y aller ? De même, est-ce légal de nous demander de rester de 17h à 18h vu qu'on termine à 17h ?
On est nombreux à être partis à 17h, 17h10.
Point
Merci.
Gallia
- OsmieSage
Amethyste :
On note des constantes dans le discours, quelle que soit l'académie. Ce mépris, cette infantilisation, cette déconsidération, cette certitude que les professeurs ont peur du changement...mais à qui croient-ils s'adresser ?
On note des constantes dans le discours, quelle que soit l'académie. Ce mépris, cette infantilisation, cette déconsidération, cette certitude que les professeurs ont peur du changement...mais à qui croient-ils s'adresser ?
- Fesseur ProGuide spirituel
A des veaux, des moutons.
Ce que nous sommes dans une énorme majorité...
Ce que nous sommes dans une énorme majorité...
_________________
Pourvu que ça dure...
- Luigi_BGrand Maître
Pour le latin, "Partez de l'existant" = quittez, abandonnez, oubliez ce qui existe.Mais, sinon, pas de souci, partez de l’existant, le latin sera maintenu (« vous n’avez pas le droit de dire le contraire »
Le raisonnement est admirable : sous prétexte qu'ont été précipitamment rétablis, quinze jours après la présentation de la réforme, des moignons d'options, fragiles, précaires et volés aux autres disciplines, les professeurs devraient être rassurés sur les intentions de ce gouvernement à l'égard du latin.
Honte à tous les IPR qui cautionnent cette imposture pédagogique, dont le seul but est communicationnel : pouvoir dire que le latin n'a pas été supprimé (« vous n’avez pas le droit de dire le contraire »).
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ZeSandmanFidèle du forum
Ça faisait longtemps que je voulais écrire un CR de mes deux premières journées de formation (mi-novembre et fin novembre).
Avant tout je me dois de préciser que dans mon académie, les formations ont été déléguées à des enseignants, pour la plupart puisés dans le cheptel des enseignants formateurs auparavant.
J’ai cru comprendre qu’eux-mêmes avaient aussi été essentiellement formés par des enseignants responsables de formations ; bref chacun en pensera ce qu’il voudra mais point d’IPR ni CDE à l’horizon, c’est un fait.
J’ai eu l’immense honneur d’être proposé au conseil pédagogique, et ce sont les membres de ce conseil dans les collèges qui ont eu la primeur de faire partie de la première vague de formation.
Première journée
Nous avons droit à deux formateurs, que pour simplifier j’appellerai Robot n°1 et Robot n°2, qui se montrent vraisemblablement dès le début très enthousiastes dans leur rôle. C’est parti pour la séance diapos.
On commence à nous expliquer l’urgence de la réforme, résultats PISA et ennui des élèves (71% quand même) à l’appui. On nous rappelle la réussite en fonction de la classe sociale ; seule l’une d’elle en réussite cite un exemple : les enfants d’enseignants (très classe la culpabilisation à peine cachée).
Allez je commence ma longue série d’interventions rectificatives ; en tant que prof de maths je rappelle, comme je le fais avec mes élèves, qu’il faut toujours s’interroger sur la population ciblée par un sondage (merci Néoprofs, Luigi et « La Vie Moderne », je suis devenu fan), et rappelle aussi les 80% d’élèves qui se sentent bien à l’école en France d’après PISA.
Nos Robots en charge du formatage de la formation ne rebondissent pas et continuent de dérouler ; il faut dire que Robot n°2 nous a vite expliqué que notre mission était d’être bien attentif et de rapporter la bonne parole dans nos établissements (sic). Moi qui n’ai jamais aimé me retrouver dans un lieu de culte ni les professions de foi, mes oreilles commencent à saigner.
Au bout d’un moment on a droit à la magnifique diapo de la DGESCO qui nous démontre, histogrammes à l’appui, que les horaires sont maintenus mais mieux répartis. J’interviens pour dire qu’il est temps que les mathématiques investissent les autres matières, vivement les EPI (Robot n°1 et 2 sont respectivement profs d’HG et LM), car un rapide calcul montre qu’on perd 4h30 semaine sur un cursus de collège.
J’en profite pour déplorer la situation des collègues de LC mais aussi celle des profs d’allemand et autres LV2, courrier du recteur de l’académie de Nantes à l’appui dans lequel on prévoit déjà le recyclage de ces collègues qui ma foi ont bien mal choisi la matière qui les passionne.
On nous présente aussi les EPI et l’AP, leurs modalités etc. Pour les EPI nos Robots insistent bien sur le fait que les EPI n’ont rien, mais alors vraiment rien à voir avec les IDD, avec l’argument choc : les EPI sont disciplinaires et s’appuient sur les programmes.
Je redemande la parole et je demande à nos robots (ils sont relativement jeunes, la trentaine) s’ils ont déjà fait des IDD, ce qui s’avère ne pas être le cas.
Je leur explique donc que pour les avoir pratiqués, les textes et les IPR insistaient bien sur le fait que les IDD devaient être ancrés dans les programmes des deux disciplines concernées, qu’ils étaient interdisciplinaires, qu’ils utilisaient la pédagogie de projet avec réalisation à la fin.
Je conclus en constatant qu’il y a pour moi deux différences entre EPI et IDD : il y avait des heures fléchées pour les IDD alors que les EPI sont prélevés sur nos horaires disciplinaires, et qu’il n’y avait que quatre thématiques pour les IDD alors qu’il y en a le double pour les EPI, ce qui constitue presque une avancée.
Mais je demande quand même pourquoi ils sont devenus très rapidement optionnels et si une évaluation de leur mise en place et de leur efficacité avait été réalisée par le MEN.
Robot N°1 trouve le temps de me répondre que les EPI sont plus transdisciplinaires qu’interdisciplinaires ; je me permets de trouver dommage que le nom ne soit pas au final adapté à ce concept qui a l’air fascinant et fondamentalement différent.
J’en profite pour m’interroger sur l’efficacité de ces pédagogies, exemple du Québec à l’appui (encore merci Néoprofs, si chronophage mais si éclairant). Là, sans rire, Robot n°1 m’explique que l’on ne peut pas comparer des systèmes éducatifs différents.
Je m’étouffe un bon coup et lui demande ce que fait PISA qui est à la base de la moitié des arguments semblant justifier cette réforme et exposés depuis le début de cette joyeuse réunion.
Réponse « Oui mais bon là ce n’est pas le lieu faut qu’on avance ».
Alors que les collègues présents jusqu’ici ont été très sages, l’un d’entre eux, genre 2 mètres pour 100 kg, qui jusqu’ici ne se concentrait que sur son portable, approuve vigoureusement. Je comprends vite qu’il n’a qu’une envie : partir à l’heure et il me voit comme un obstacle à son plan.
J’évite de lui parler comme à l’un de mes élèves qui vient en cours parce que ses parents l’y obligent mais qui au collège affirme que l’école il s’en bat les cou….es, et parvient à le rassurer qu’il n’aura pas à partir plus tard que l’horaire spécifié sur son ordre de mission, quoi qu’il se passe pendant la réunion (ça me démangeait de lui dire de laisser les adultes parler entre eux, mais mon instinct de survie et mes 30 kg tout mouillé m’ont arrêté, tel Michel Blanc dans les Bronzés premier du nom).
Là quelqu’un d’autre s’énerve et me reproche de monopoliser la parole, sans même se retourner ; je me permets de lui dire que la parole, j’ai la politesse de la demander, et que ce n’est sûrement pas la sienne que je monopolise…
Bref j’essaye de rester courtois mais je constate déjà ce qui m’attends si cette réforme passe : me retrouver dos à dos injustement avec des collègues.
Ça a le mérite de libérer un peu la parole et certains s’inquiètent du nombre de réunions que la mise en place implique. Robot n°2, un sourire aux lèvres, n’a pas honte de rétorquer que ça rentre dans les 1607 heures que l’on doit dans notre service. Je lui demande d’où il tient une telle affirmation, il me répond que ce sont nos nouveaux statuts, mais face à mes demandes et mes références aux textes et au statut dérogatoire, appuyé par une collègue syndiquée que je connais de mes longues errances de TZR, les Robots éludent le sujet (en fait le hasard a fait que je me retrouve avec trois établissements sur les cinq présents dans lesquels je suis passé ; ça aide à la prise de parole car beaucoup me connaissent).
Rien de bien intéressant sur la suite de la journée ; elle se finira avec une présentation par une COP des trois parcours (avenir, citoyen et artistique, ancien Piiodmep mais apparemment le nom n’était pas assez sexy).
Seconde journée
Consacrées aux EPI, la séance de diapos commence fort : nos Robots nous expliquent que blablabla jusqu’ici on était un peu bête, nous, les profs, parce qu’on ignorait qu’il y avait plusieurs matières enseignées, parfois même dans la salle jouxtant la notre, et qu’en fait tout est lié dans la vie, et la réforme, avec ses petits bras musclés, va nous décloisonner tout ça.
Et quoi de mieux pour illustrer ce propos qu’une série de dessins pas du tout, mais alors pas du tout caricaturaux.
Ces dessins représentent des vacanciers sur la plage, d’abord absorbés chacun à leur activité (nager, bronzer, lire, pêcher etc), puis qui échangent deux par deux pour finir par faire tous ensemble une partie de beach volley, youpi !
Là je sens quand même un malaise dans l’assemblée, et les gens interviennent pour dire qu’ils sont un peu vexés quand même, et le ton monte un peu. Un collègue de techno déplore la perte d’heures et l’EIST, le tout numérique (son collège est pilote sur les tablettes et en tant que PRN ça doit faire bien trois mois qu’il n’a pas fait une nuit de plus de cinq heures…).
Malheureusement, une collègue que pourtant j’apprécie beaucoup, se sent obligée de rappeler le « don’t shoot the messenger », qui calme un peu tout le monde. Enfin sauf moi qui me permets de dire que tout messager qu’ils sont, rien n’interdit de prendre un peu de recul.
Là Robot n°1 s’énerve et me dit que cette présentation lui a demandé beaucoup de boulot ; je lui rétorque que d’autres formateurs ont fait le choix de ne pas montrer ces diapos qu’on vient de prendre en pleine face, que depuis le début il y avait dans leur propos beaucoup de contre-vérités, mais je crois comprendre que notre idylle n’ira pas plus loin.
On nous explique ensuite l’intérêt de l’interdisciplinarité vu par Philippe Meirieu (ah Saint Meirieu) et l’utilisation de la mémoire de travail. Merci pour la perche, j’explique à l’assemblée le fonctionnement de la mémoire de travail d’après les neuroscientifiques et sa rapide saturation (article de Daisy Christodoulou) et la nécessité que ces pratiques interdisciplinaires s’appuient sur des connaissances. J’illustre aussi mon propos par les programmes de mathématiques qui expliquent l’importance de bien connaître les tables de multiplication pour libérer de la mémoire.
S’en suit présentations d’EPI bateaux mais jamais vus (en fait un truc bateau maths-HG qui est en fait une activité classique en maths et un autre Français-SVT sur une analyse scène de crime, lien avec des polars).
On nous explique le mode d’évaluation des EPI, et j’en profite pour embrayer sur l’usine à gaz des prochains bulletins en souhaitant bonne chance à ceux qui voudront encore être PP.
L’après-midi on nous demande de concevoir des EPI sur un coin de table entre collègues du même établissement, et que certains viendront fièrement nous présenter par la suite.
Je pars d’ici avec le sentiment que le mépris pour notre profession n’est pas le monopole de nos dirigeants, ni de ceux qui ont pondu ce plan social habillé de pédagogie appelé réforme, mais qu’il est partagé par de nombreux collègues comme mes Robots 1 et 2.
Je me promets de ne pas oublier, alors que la semaine prochaine aura lieu un CP où beaucoup de mes collègues vont essayer d’EPIsser plus loin que les autres, de demander à celle de SVT s’il existe beaucoup de régions dans le monde où moutons et autruches parviennent à cohabiter si naïvement ensemble.
Je sonne amer (et moi-même méprisant je m’en rends compte) mais en fait je ne désespère pas de voir les collègues changer petit à petit leur regard sur cette réforme en les informant grâce à tout ce que j’apprends sur ce forum. C’est pour cela notamment que j’ai choisi de ne pas boycotter ces journées de formation.
Avant tout je me dois de préciser que dans mon académie, les formations ont été déléguées à des enseignants, pour la plupart puisés dans le cheptel des enseignants formateurs auparavant.
J’ai cru comprendre qu’eux-mêmes avaient aussi été essentiellement formés par des enseignants responsables de formations ; bref chacun en pensera ce qu’il voudra mais point d’IPR ni CDE à l’horizon, c’est un fait.
J’ai eu l’immense honneur d’être proposé au conseil pédagogique, et ce sont les membres de ce conseil dans les collèges qui ont eu la primeur de faire partie de la première vague de formation.
Première journée
Nous avons droit à deux formateurs, que pour simplifier j’appellerai Robot n°1 et Robot n°2, qui se montrent vraisemblablement dès le début très enthousiastes dans leur rôle. C’est parti pour la séance diapos.
On commence à nous expliquer l’urgence de la réforme, résultats PISA et ennui des élèves (71% quand même) à l’appui. On nous rappelle la réussite en fonction de la classe sociale ; seule l’une d’elle en réussite cite un exemple : les enfants d’enseignants (très classe la culpabilisation à peine cachée).
Allez je commence ma longue série d’interventions rectificatives ; en tant que prof de maths je rappelle, comme je le fais avec mes élèves, qu’il faut toujours s’interroger sur la population ciblée par un sondage (merci Néoprofs, Luigi et « La Vie Moderne », je suis devenu fan), et rappelle aussi les 80% d’élèves qui se sentent bien à l’école en France d’après PISA.
Nos Robots en charge du formatage de la formation ne rebondissent pas et continuent de dérouler ; il faut dire que Robot n°2 nous a vite expliqué que notre mission était d’être bien attentif et de rapporter la bonne parole dans nos établissements (sic). Moi qui n’ai jamais aimé me retrouver dans un lieu de culte ni les professions de foi, mes oreilles commencent à saigner.
Au bout d’un moment on a droit à la magnifique diapo de la DGESCO qui nous démontre, histogrammes à l’appui, que les horaires sont maintenus mais mieux répartis. J’interviens pour dire qu’il est temps que les mathématiques investissent les autres matières, vivement les EPI (Robot n°1 et 2 sont respectivement profs d’HG et LM), car un rapide calcul montre qu’on perd 4h30 semaine sur un cursus de collège.
J’en profite pour déplorer la situation des collègues de LC mais aussi celle des profs d’allemand et autres LV2, courrier du recteur de l’académie de Nantes à l’appui dans lequel on prévoit déjà le recyclage de ces collègues qui ma foi ont bien mal choisi la matière qui les passionne.
On nous présente aussi les EPI et l’AP, leurs modalités etc. Pour les EPI nos Robots insistent bien sur le fait que les EPI n’ont rien, mais alors vraiment rien à voir avec les IDD, avec l’argument choc : les EPI sont disciplinaires et s’appuient sur les programmes.
Je redemande la parole et je demande à nos robots (ils sont relativement jeunes, la trentaine) s’ils ont déjà fait des IDD, ce qui s’avère ne pas être le cas.
Je leur explique donc que pour les avoir pratiqués, les textes et les IPR insistaient bien sur le fait que les IDD devaient être ancrés dans les programmes des deux disciplines concernées, qu’ils étaient interdisciplinaires, qu’ils utilisaient la pédagogie de projet avec réalisation à la fin.
Je conclus en constatant qu’il y a pour moi deux différences entre EPI et IDD : il y avait des heures fléchées pour les IDD alors que les EPI sont prélevés sur nos horaires disciplinaires, et qu’il n’y avait que quatre thématiques pour les IDD alors qu’il y en a le double pour les EPI, ce qui constitue presque une avancée.
Mais je demande quand même pourquoi ils sont devenus très rapidement optionnels et si une évaluation de leur mise en place et de leur efficacité avait été réalisée par le MEN.
Robot N°1 trouve le temps de me répondre que les EPI sont plus transdisciplinaires qu’interdisciplinaires ; je me permets de trouver dommage que le nom ne soit pas au final adapté à ce concept qui a l’air fascinant et fondamentalement différent.
J’en profite pour m’interroger sur l’efficacité de ces pédagogies, exemple du Québec à l’appui (encore merci Néoprofs, si chronophage mais si éclairant). Là, sans rire, Robot n°1 m’explique que l’on ne peut pas comparer des systèmes éducatifs différents.
Je m’étouffe un bon coup et lui demande ce que fait PISA qui est à la base de la moitié des arguments semblant justifier cette réforme et exposés depuis le début de cette joyeuse réunion.
Réponse « Oui mais bon là ce n’est pas le lieu faut qu’on avance ».
Alors que les collègues présents jusqu’ici ont été très sages, l’un d’entre eux, genre 2 mètres pour 100 kg, qui jusqu’ici ne se concentrait que sur son portable, approuve vigoureusement. Je comprends vite qu’il n’a qu’une envie : partir à l’heure et il me voit comme un obstacle à son plan.
J’évite de lui parler comme à l’un de mes élèves qui vient en cours parce que ses parents l’y obligent mais qui au collège affirme que l’école il s’en bat les cou….es, et parvient à le rassurer qu’il n’aura pas à partir plus tard que l’horaire spécifié sur son ordre de mission, quoi qu’il se passe pendant la réunion (ça me démangeait de lui dire de laisser les adultes parler entre eux, mais mon instinct de survie et mes 30 kg tout mouillé m’ont arrêté, tel Michel Blanc dans les Bronzés premier du nom).
Là quelqu’un d’autre s’énerve et me reproche de monopoliser la parole, sans même se retourner ; je me permets de lui dire que la parole, j’ai la politesse de la demander, et que ce n’est sûrement pas la sienne que je monopolise…
Bref j’essaye de rester courtois mais je constate déjà ce qui m’attends si cette réforme passe : me retrouver dos à dos injustement avec des collègues.
Ça a le mérite de libérer un peu la parole et certains s’inquiètent du nombre de réunions que la mise en place implique. Robot n°2, un sourire aux lèvres, n’a pas honte de rétorquer que ça rentre dans les 1607 heures que l’on doit dans notre service. Je lui demande d’où il tient une telle affirmation, il me répond que ce sont nos nouveaux statuts, mais face à mes demandes et mes références aux textes et au statut dérogatoire, appuyé par une collègue syndiquée que je connais de mes longues errances de TZR, les Robots éludent le sujet (en fait le hasard a fait que je me retrouve avec trois établissements sur les cinq présents dans lesquels je suis passé ; ça aide à la prise de parole car beaucoup me connaissent).
Rien de bien intéressant sur la suite de la journée ; elle se finira avec une présentation par une COP des trois parcours (avenir, citoyen et artistique, ancien Piiodmep mais apparemment le nom n’était pas assez sexy).
Seconde journée
Consacrées aux EPI, la séance de diapos commence fort : nos Robots nous expliquent que blablabla jusqu’ici on était un peu bête, nous, les profs, parce qu’on ignorait qu’il y avait plusieurs matières enseignées, parfois même dans la salle jouxtant la notre, et qu’en fait tout est lié dans la vie, et la réforme, avec ses petits bras musclés, va nous décloisonner tout ça.
Et quoi de mieux pour illustrer ce propos qu’une série de dessins pas du tout, mais alors pas du tout caricaturaux.
Ces dessins représentent des vacanciers sur la plage, d’abord absorbés chacun à leur activité (nager, bronzer, lire, pêcher etc), puis qui échangent deux par deux pour finir par faire tous ensemble une partie de beach volley, youpi !
Là je sens quand même un malaise dans l’assemblée, et les gens interviennent pour dire qu’ils sont un peu vexés quand même, et le ton monte un peu. Un collègue de techno déplore la perte d’heures et l’EIST, le tout numérique (son collège est pilote sur les tablettes et en tant que PRN ça doit faire bien trois mois qu’il n’a pas fait une nuit de plus de cinq heures…).
Malheureusement, une collègue que pourtant j’apprécie beaucoup, se sent obligée de rappeler le « don’t shoot the messenger », qui calme un peu tout le monde. Enfin sauf moi qui me permets de dire que tout messager qu’ils sont, rien n’interdit de prendre un peu de recul.
Là Robot n°1 s’énerve et me dit que cette présentation lui a demandé beaucoup de boulot ; je lui rétorque que d’autres formateurs ont fait le choix de ne pas montrer ces diapos qu’on vient de prendre en pleine face, que depuis le début il y avait dans leur propos beaucoup de contre-vérités, mais je crois comprendre que notre idylle n’ira pas plus loin.
On nous explique ensuite l’intérêt de l’interdisciplinarité vu par Philippe Meirieu (ah Saint Meirieu) et l’utilisation de la mémoire de travail. Merci pour la perche, j’explique à l’assemblée le fonctionnement de la mémoire de travail d’après les neuroscientifiques et sa rapide saturation (article de Daisy Christodoulou) et la nécessité que ces pratiques interdisciplinaires s’appuient sur des connaissances. J’illustre aussi mon propos par les programmes de mathématiques qui expliquent l’importance de bien connaître les tables de multiplication pour libérer de la mémoire.
S’en suit présentations d’EPI bateaux mais jamais vus (en fait un truc bateau maths-HG qui est en fait une activité classique en maths et un autre Français-SVT sur une analyse scène de crime, lien avec des polars).
On nous explique le mode d’évaluation des EPI, et j’en profite pour embrayer sur l’usine à gaz des prochains bulletins en souhaitant bonne chance à ceux qui voudront encore être PP.
L’après-midi on nous demande de concevoir des EPI sur un coin de table entre collègues du même établissement, et que certains viendront fièrement nous présenter par la suite.
Je pars d’ici avec le sentiment que le mépris pour notre profession n’est pas le monopole de nos dirigeants, ni de ceux qui ont pondu ce plan social habillé de pédagogie appelé réforme, mais qu’il est partagé par de nombreux collègues comme mes Robots 1 et 2.
Je me promets de ne pas oublier, alors que la semaine prochaine aura lieu un CP où beaucoup de mes collègues vont essayer d’EPIsser plus loin que les autres, de demander à celle de SVT s’il existe beaucoup de régions dans le monde où moutons et autruches parviennent à cohabiter si naïvement ensemble.
Je sonne amer (et moi-même méprisant je m’en rends compte) mais en fait je ne désespère pas de voir les collègues changer petit à petit leur regard sur cette réforme en les informant grâce à tout ce que j’apprends sur ce forum. C’est pour cela notamment que j’ai choisi de ne pas boycotter ces journées de formation.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- pamplemousses4Expert
ZeSadman, merci beaucoup de ces longs CR.
Bravo pour tes interventions courageuses et bien informées.
Bravo pour tes interventions courageuses et bien informées.
- nesssnousssNiveau 6
titus06 a écrit:Je me demande ce qu’un IPR d'éco-gestion vient faire à se mêler de reforme du collège... Enfin ce choix n'est pas si anodin et révèle les véritables objectifs de la réforme!
Justement, les collègues TZR, qui ont l'habitude du lycée, l'ont alpaguée sur l'AP.
réponse de l'IPR : l'AP a été de suite dévoyée au lycée car reprise pour faire du disciplinaire, ce ne sera pas le cas au collège car il faut "casser" les groupes classes en utilisant la marge...
Ce qui est très drôle, c'est que notre PA ne veut absolument pas de barettes pour l'AP ou EPI (il y a déjà assez de contraintes comme ça sur les EDT pour maintenir les groupes de LV, latin, niçois) alors que l'IPR n'a que ce mot la à la bouche :lol:
Le PA penche plutôt pour les demi-groupes/quinzaine ce qui va très bien pour toutes les disciplines à horaire hebdomadaire décimal, l'organisation est simple, on garde nos groupes classes et cela facilite la répartition des classes.
-Les EPI : les élèves sont constamment stimulés par les nouvelles technologies... ils sont incapables de suivre plus de 5min de cours traditionnel
La solution : c'est la sur-stimulation au collège aussi le saupoudrage disciplinaire....développer les pédagogies innovantes...
Elle n'a pas arrêté de dire qu'avec la marge, on peut faire ci... on peut faire ça .... la collègue de ScPhy désespérée lui a hurlé dessus en rappelant que ce sont toujours des choix par défaut, surtout pour la répartition sciences. Elle a rappelé qu'elle était spécialiste de sa discipline et incapable d’enseigner la SVT.
Réponse de l'IPR : débrouillez-vous!
A un moment, j'ai un peu décroché : un collègue a fait une remarque sur "le mépris de l'élitisme" et sur les effets pervers des "contraintes réglementaires"
Réponse de de l'IPR : dans un groupe il y a toujours 3 catégories, les pro-actifs, les neutres qui suivent les leaders et les réfractaires... cela ne vous rappelle rien :lol: Je peux vous dire qu'elle n'a pas pu finir son explication :lol: je vous laisse imaginer dans quelle catégorie elle nous a classés :lol:
2h de concentré de mépris et d'incompétence
La seule info "positive" de la matinée venait des chefs, maintient de l'année euro possible pris sur la marge et pas de mélange des groupes LV bilangues et LV2.
Et pour finir, on a appris que notre DGH tombe Lundi :|
- AphrodissiaMonarque
Hier en conseil péda, j'ai demandé donc que l'on inscrive dans le projet d'établissement notre volonté de maintenir toutes les langues enseignées au collège.Celeborn a écrit:Aphrodissia a écrit:Et je remonte ce message, parce que j'aimerais bien avoir un avis.Aphrodissia a écrit:Bonjour.
Mon CdE dit que la mise en place de la réforme (et des EPI par la même occasion) dépend absolument du projet d'établissement que nous sommes en train de réécrire.
Si l'on écrit dans le projet d'établissement un article stipulant que l'on souhaite maintenir et rendre pérenne la diversité des langues enseignées dans le collège (anglais, allemand, espagnol et latin et grec en EC), est-ce que ce serait suffisant pour éviter la fermeture de classes d'allemand et de latin si jamais le CdE (ou le rectorat?) estimait qu'il n'y a plus assez d'élèves dans ces cours pour les maintenir?
Dans mon collège, il n'y a plus de LV2 allemand depuis 2 ou 3 ans, parce qu'il y avait moins de 10 élèves qui voulaient en faire, seulement la section bilangue allemand, et lundi, en réunion sur le choix des EPI, les collègues ont voté pour autre chose que l'EPI LCA. Mon cours de latin se porte très bien pour le moment 20 à 24 élèves par niveau), mais je ne sais pas si ça va durer et, tant qu'à faire, j'aimerais demander l'ouverture de l'EC grec.
Qu'en pensez-vous? On a conseil péda vendredi pour finaliser un projet d'établissement qui est d'une tristesse terrible.
Suffire non, aider oui. Si la réforme s'applique, c'est au local que l'on décide de la création des enseignements de complément. S'ils figurent noir sur blanc dans le projet d'établissement, ça va être difficile de ne pas les mettre en œuvre.
- la CdE a d'abord refusé: on n'a pas le TRMD, on ne peut pas prendre une telle initiative et décider déjà pour le latin, ça risque d'enlever des heures à une autre matière,
- j'ai dit qu'il faudrait quand même savoir si DGH, EPI, AP et autres dépendaient du projet d'étab ou si c'était l'inverse,
- elle a avancé que justement il n'y avait pas d'EPILCA
- j'ai signalé qu'on avait quand même proposé un EPILCA pour chaque niveau mais que les EPI ayant été soumis au vote, d'autres EPI avaient été choisis
- elle a fini par dire qu'on avait élaboré le projet d'étab en assemblée plénière et qu'elle ne pouvait pas ajouter cet article sans concertation
- j'ai pu encore contrer: j'avais demandé via la messagerie Pronote aux collègues ce qu'ils pensaient d'un tel article: les collègues y avaient répondu favorablement; j'avais pris la précaution de mettre les chefs en destinataires de la conversation.
- la CdE a fini par accepter, je crois que c'est parce qu'elle était très contente que j'aie utilisé cette messagerie. :lol:
Je crois que si elle n'avait pas cédé, j'aurais demandé à ce qu'on cesse de travailler sur le projet d'étab. En effet, je veux pour preuve de la mauvaise foi des chefs qu'à partir du moment où on a commencé à y travailler, on a nécessairement modifié, ajouté des articles, mais cela ne leur posait pas de problème puisque les modifications allaient dans leur sens, voire émanaient de leur réflexion. Mais un article venant des professeurs avait l'air plus difficile à accepter.
- laMissSage
pamplemousses4 a écrit:ZeSadman, merci beaucoup de ces longs CR.
Bravo pour tes interventions courageuses et bien informées.
+ 1000
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- kamasolouHabitué du forum
nesssnousss a écrit:
Et pour finir, on a appris que notre DGH tombe Lundi :|
Le CTM est prévu jeudi 17/12... Lundi, vous aurez peut-être une enveloppe officieuse, à titre indicatif, mais rien d'officiel.
- LMVénérable
Pas de consensus dans mon collège, donc nous serons quelques grévistes mercredi après-midi lors de la 1ère 1/2 journée de formation pro-réforme avec IPR.
Nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord, donc pour moi, pour être en accord avec ma conscience, je n'irai pas.
Nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord, donc pour moi, pour être en accord avec ma conscience, je n'irai pas.
- VanGogh59Expert spécialisé
amethyste a écrit: 4 niveaux à changer ? pfff ! les TZR ? C’est leur triste sort, tant pis pour eux !
Cette logique d'argument est complètement abjecte. En gros, n'améliorons pas les conditions de travail de ceux qui sont confrontés au pire mais empirons les conditions de travail de tous pour les rapprocher de ceux qui galèrent. Belle conception de l'égalité ! Lorsqu'il faudra justifier l'augmentation du temps de travail avec les mêmes salaires, on prendra certainement les exemples des travailleurs chinois du textile ou du Bangladesh. C'est sur, on peut toujours trouver pire que nous... En même temps, regarder toujours vers le bas me semble, il est vrai, bien correspondre avec la philosophie de cette réforme
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- Luigi_BGrand Maître
Merci @ZeSandman pour son témoignage détaillé et extrêmement drôle.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- musaNeoprof expérimenté
ZeSandman, merci ! :mdr3:
- FantômetteHabitué du forum
Luigi_B a écrit:Merci @ZeSandman pour son témoignage détaillé et extrêmement drôle.
Je plussoie et vais m'empresser de diffuser, si tu le permets, ton témoignage édifiant, je me fais une petite anthologie :diable:
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"La dictature s'épanouit sur le terreau de l'ignorance." G.Orwell
- gnafron2004Grand sage
VanGogh59 a écrit:C'est sur, on peut toujours trouver pire que nous... En même temps, regarder toujours vers le bas me semble, il est vrai, bien correspondre avec la philosophie de cette réforme
Je crois que c'est le fondement même de cette réforme...
- ZeSandmanFidèle du forum
pamplemousses4 a écrit:ZeSadman, merci beaucoup de ces longs CR.
Je dois bien avouer que cette réforme me déprime, certains jours plus que d'autres, mais je ne vais pas changer mon pseudo pour autant :mdr3:
Fantômette a écrit:Je plussoie et vais m'empresser de diffuser, si tu le permets, ton témoignage édifiant, je me fais une petite anthologie
Bien évidemment, en fait je ne fais que rendre à César.
Ce n'est pas de courage dont j'ai usé pendant ces réunions, j'ai utilisé la force de conviction contre cette réforme que j'ai puisée dans les posts de tous les membres de ce forum qui prennent la peine de détricoter méticuleusement les textes officiels et la communication, disons un peu démago et méprisante pour les enseignants, du MEN.
C'était sûrement d'autant plus facile que nos IPR alsaciens ont cru bon de ne pas venir nous rencontrer directement (bon en fait je veux croire que ça n'aurait rien changé sinon que j'aurais couru le risque du manque de déférence).
Petite délicatesse de mes bots formateurs préférés que je n'ai pas racontée.
Je vous livre la chronologie telle que je l'ai vécue cette seconde journée.
Dès le début de la présentation un personnel du lycée qui nous accueille vient trouver bot2 et lui glisse quelque chose à l'oreille ; ils quittent ensemble la salle et bot2 revient quelques minutes plus tard.
Il parle à l'oreille de bot1, et la réunion continue.
30 minutes plus tard bot1, d'après lui suite à des demandes de certains collègues présents, nous propose de finir à 11h30 au lieu de 12h, afin d'éviter l'heure de pointe dans les restos alentour (il faut dire que le proviseur du lycée était venu nous accueillir le premier jour en nous expliquant qu'il n'avait pas les moyens de nous offrir du café, donc logiquement il ne nous avait pas plus proposé l'accès à leur service de restauration).
On accepte ; seulement l'après-midi à notre retour on découvre que les syndicats avaient prévu de venir à 12h à la sortie du lycée pour distribuer des tracts et informer sur la réforme, et qu'ils n'ont du coup trouvé personne...
Bot1 a pris la peine de venir voir les enseignants dans les salles où ils préparaient leurs EPI pour s'en excuser, que même s'ils avaient l'info ce n'était pas du tout lié au décalage horaire proposé.
Je lui ai dit qu'ayant l'info, et quelle que soit la raison initiale de ce décalage à 11h30, ils avaient quand même décidé d'omettre de nous donner tous les tenants.
Chacun en pensera ce qu'il voudra, mais autant dire que ça ne m'a pas aidé à apprécier un peu plus les méthodes de celui que je rechigne désormais à appeler collègue.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- Norman BatesNiveau 10
ZeSandman a écrit: l'après-midi à notre retour on découvre que les syndicats avaient prévu de venir à 12h à la sortie du lycée pour distribuer des tracts et informer sur la réforme, et qu'ils n'ont du coup trouvé personne...
Bot1 a pris la peine de venir voir les enseignants dans les salles où ils préparaient leurs EPI pour s'en excuser, que même s'ils avaient l'info ce n'était pas du tout lié au décalage horaire proposé.
hahaha les renards !
- trompettemarineMonarque
+1musa a écrit:ZeSandman, merci ! :mdr3:
- NasopiBon génie
J'aurais une question. L'intersyndicale a déposé un préavis de grève tous les jours jusqu'aux vacances de Noël pour pouvoir boycotter les formations. Mais est-ce qu'il y a aussi un préavis de grève pour après ? Parce que dans mon collège, les formations auront lieu au mois de janvier et au mois de février. Puis-je faire grève ces jours-là ?
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- DaphnéDemi-dieu
Norman Bates a écrit:ZeSandman a écrit: l'après-midi à notre retour on découvre que les syndicats avaient prévu de venir à 12h à la sortie du lycée pour distribuer des tracts et informer sur la réforme, et qu'ils n'ont du coup trouvé personne...
Bot1 a pris la peine de venir voir les enseignants dans les salles où ils préparaient leurs EPI pour s'en excuser, que même s'ils avaient l'info ce n'était pas du tout lié au décalage horaire proposé.
hahaha les renards !
Et encore le terme de renard est bien trop soft
- Réforme : Comment ça se passe dans vos établissements (réunions, actions, etc) ?
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