Réforme : Comment ça se passe dans vos établissements (réunions, actions, etc) ?

Mona Lisa Klaxon a écrit:

MUTIS a écrit:

Ronin a écrit:Il va bien falloir que certains IPR se prennent dans la tête ce qu'ils méritent.

Pour cela, il faut des professeurs qui se documentent, qui osent et qui ne se contentent pas d'obéir, de se taire ou de fuir... Des gens comme Audrey quoi. Et c'est rare... Très rare.

On n'était pas rares, hier...

Mona Lisa Klaxon a écrit:

MUTIS a écrit:

Ronin a écrit:Il va bien falloir que certains IPR se prennent dans la tête ce qu'ils méritent.

Pour cela, il faut des professeurs qui se documentent, qui osent et qui ne se contentent pas d'obéir, de se taire ou de fuir... Des gens comme Audrey quoi. Et c'est rare... Très rare.

On n'était pas rares, hier...

titeprof a écrit:La 2eme demi journée banalisée chez nous pour la réflexion sur les EPI a été...annulée, purement et simplement. C'est dommage, pour une fois, on avait prévu d'emmener croissant, café, brioches, gâteaux et jeu de tarot. Déçue je suis... :lol:

MUTIS a écrit:

Ronin a écrit:Ben oui. Le modèle limace est plus répandu que le modèle dragon. ET don c nous sommes traités en conséquence.

Les chiens domestiques sont plus communs que les loups et les moutons plus nombreux que les aigles... Les veaux sont... STOP ! On a compris ! Mais si tu peux répondre à la question "pourquoi ?" maintenant... ça m'intéresse !

Ronin a écrit:J'assume. Nous sommes des fonctionnaires avant d'être des intellectuels.

MUTIS a écrit:

Mona Lisa Klaxon a écrit:

MUTIS a écrit:

Ronin a écrit:Il va bien falloir que certains IPR se prennent dans la tête ce qu'ils méritent.

Pour cela, il faut des professeurs qui se documentent, qui osent et qui ne se contentent pas d'obéir, de se taire ou de fuir... Des gens comme Audrey quoi. Et c'est rare... Très rare.

On n'était pas rares, hier...

Bravo ! Espérons que bien d'autres suivent votre exemple.

gauvain31 a écrit:

titeprof a écrit:La 2eme demi journée banalisée chez nous pour la réflexion sur les EPI a été...annulée, purement et simplement. C'est dommage, pour une fois, on avait prévu d'emmener croissant, café, brioches, gâteaux et jeu de tarot. Déçue je suis... :lol:

Le boulanger aussi

jésus christ a écrit:Bonjour à tous,
je sors de ma 1ère demi-journée de formation sur la réforme :

C'est une IPR de math qui s'y est collée. Pour mettre tout le monde dans l'ambiance rapidement,  nous, les profs du collège recevant d'autres profs de plusieurs établissements, avons distribué des badges "abrogation de la réforme" et des tracts faits en heure syndicale annonçant notre refus de rendre quoique que ce soit comme travaux sur les EPI.
La formation a donc débuté de façon quelque peu tendue. La dame parle, on essaie de réagir, il paraît qu'on ne doit pas poser de questions... on est finalement 5 sur 140 à prendre la parole pour souligner les aberrations, nombreuses, de cette réforme. Au passage sur ces 5 collègues, 2 lettres classiques (faut dire qu'on a de quoi dire, en latin) dont moi, qui me suis beaucoup préparée en utilisant ce forum. Aucune réponse franche de l'IPR... Elle tente de noyer le poisson, l'habituel galimatias, quoi...
Deux profs passés du côté obscur nous présente leurs fantastiques projets interdisciplinaires, réalisés bien entendu sans moyen, sans heures de concertation, et à la place de leur programme disciplinaire.
C'est ensuite le début des "ateliers", nous sommes répartis par bahut, enfin on devrait l'être, nous décidons de ne pas bouger et de rester ds le réfectoire où avait eu lieu la plénière.
Voilà pour cette 1ère demi-journée...

jésus christ a écrit:Bonjour à tous,
je sors de ma 1ère demi-journée de formation sur la réforme :

C'est une IPR de math qui s'y est collée. Pour mettre tout le monde dans l'ambiance rapidement,  nous, les profs du collège recevant d'autres profs de plusieurs établissements, avons distribué des badges "abrogation de la réforme" et des tracts faits en heure syndicale annonçant notre refus de rendre quoique que ce soit comme travaux sur les EPI.
La formation a donc débuté de façon quelque peu tendue. La dame parle, on essaie de réagir, il paraît qu'on ne doit pas poser de questions... on est finalement 5 sur 140 à prendre la parole pour souligner les aberrations, nombreuses, de cette réforme. Au passage sur ces 5 collègues, 2 lettres classiques (faut dire qu'on a de quoi dire, en latin) dont moi, qui me suis beaucoup préparée en utilisant ce forum. Aucune réponse franche de l'IPR... Elle tente de noyer le poisson, l'habituel galimatias, quoi...
Deux profs passés du côté obscur nous présente leurs fantastiques projets interdisciplinaires, réalisés bien entendu sans moyen, sans heures de concertation, et à la place de leur programme disciplinaire.
C'est ensuite le début des "ateliers", nous sommes répartis par bahut, enfin on devrait l'être, nous décidons de ne pas bouger et de rester ds le réfectoire où avait eu lieu la plénière.
Voilà pour cette 1ère demi-journée...

blanche a écrit:Voici un petit bilan, comme promis, de ma première demi-journée de formation. J'y allais le cœur battant, appréhendant un peu de prendre la parole devant une grande assemblée (quatre collèges réunis) mais étant déterminée à me faire entendre.
En résumé : quelques collègues ont posé les bonnes questions (nous ne sommes que sept ou huit à avoir pris la parole...) / beaucoup de réactions négatives dans la salle aux propos tenus par les formateurs / j'ai pu dire tout ce que j'avais préparé : j'ai commencé par une question sur le fameux prétendu maintien du nombre d'heures de latin pour les élèves en demandant qu'on m'explique ce que je n'avais pas compris. L'IPR, incapable de répondre évidemment à ma question sur le décalage entre cette affirmation de la ministre et la réalité, m'a dit qu'elle n'avait pas de réponse à m'apporter et qu'elle me renvoyait à mon IPR de lettres. J'ai alors repris le micro pour expliquer que je voulais exprimer mon ressenti de prof de LC. J'ai dit que je me sentais méprisée et j'ai diffusé l'enregistrement des propos tenus par la ministre au mois de mai dernier (j'avais demandé à l'IPR l'autorisation de faire cela en début de séance et elle n'avait pas refusé, même si elle avait bien sûr un peu tiqué...) Je remets le lien vers ces fameux propos pour ceux qui les auraient ratés! https://www.neoprofs.org/t95126-programme-actuel-de-latin-rappel-des-propos-siderants-de-najat-vallaud-belkacem-en-mai-2015?highlight=propos+sid%E9rants) Et j'invite tous mes collègues de LC à faire de même, c'est un tel concentré de mensonges et de condescendance qu'il n'y a rien de plus éloquent... Les réactions dans la salle m'ont bien sûr encouragée à poursuivre mon discours. L'IPR a voulu m'interrompre -le micro ne fonctionnait plus et j'avais déjà parlé un certain temps, mais je ne me suis pas laissée faire, ai rétorqué que je voulais terminer ce que j'avais à dire, et ai conclu en disant que je trouvais déplorable que notre ministère de tutelle fasse preuve d'une telle déconsidération au sujet de notre travail. J'ai été applaudie, je me dis donc que mon discours a été entendu par mes collègues. L'IPR n'a fait aucun commentaire.
Présentation d'EPI fumeux ensuite, brouhaha dans la salle. De nouveau des questions, puis on nous a dit qu'il fallait arrêter et nous mettre en ateliers. Dans mon groupe, nous avons refusé de travailler et n'avons rien rendu, mais apparemment, d'autres groupes ont fait ce qu'on leur demandait...J'en saurai plus demain, je n'ai pas revu tous mes collègues. Je suis restée plus d'une heure à discuter dans le froid avec certains d'entre eux, dont une prof recrutée pour être formatrice qui reconnaît elle-même que la réforme est du grand n'importe quoi, mais qui était quand même à la table de l'IPR et des chefs...
Mon bilan est donc mitigé. Je me sens toujours combative, ai senti que les collègues n'adhèrent pas à la réforme, mais aimerais être davantage suivie sur le plan concret, et ce n'est pas gagné dans mon collège... En revanche, je viens de lire le compte-rendu d'un collègue enseignant en banlieue nancéienne, et je vois que ça bouge, ce qui correspond à d'autres échos que j'ai de mes amies profs en collège dans la région. Il faut donc continuer. Pour ma part, j'imprime demain ces comptes-rendus et des exemples de motions votées en CA pour que mes collègues cessent de me dire que, si, la réforme va passer, et que je rêve de penser le contraire.
Bonne nuit à vous, je suis épuisée ce soir.

laMiss a écrit:blanche et tous les autres courageux :  

Edité à la demande du collègue, ce compte-rendu était informel et destiné à l'interne, il a été publié sans son accord dans le groupe FB

Des nouvelles du formatage dans l'agglo de Nancy.
Nous étions 4 collèges conviés au lycée Georges de La Tour de Nancy. La Fontaine Laxou, René Nicklès Dommartemont, Jules Ferry Neuves-Maisons et Georges de La Tour Nancy.
Le proviseur du lycée nous a accueillis en nous remerciant d'avoir répondu à l'invitation. Sur ce la rprésentante du SNES et moi-même (SNFOLC) avons répondu en coeur que ce n'était pas une invitation et qu'on nous avait contraints à être là. J'ai pris alors la parole pour lire la motion intersyndicale SNFOLC SNEP-FSU rédigée en HIS début novembre au collège et signée par 14 collègues sur 24. Cette motion indique que nous demandons l'abrogation et que nous n'anticiperons pas la réforme, conformément à la déclaration de l'intersyndicale nationale. Applaudissements dans la salle.
Un jeune IPR d'EPS, pas démonté et visiblement brieffé pour rester zen nous a vanté la réforme en commentant les diapos de la DEGESCO. Une représentante de la FSU a posé une question, il a répondu qu'il allait faire passer des petits papiers jaunes sur lesquels on pourrait poser des questions et qu'ils y répondraient après les ateliers. Il a bien manoeuvré pour ne pas être débordé.
Quand il a parlé de la logique curriculaire, j'ai crié "Vous ne pouvez pas parler Français, je ne comprends pas ce que cela veut dire". Il m'a répondu "Tant pis pour vous!"
Pendant qu'il parlait au micro qui, entre parenthèses fonctionnait mal, il y avait un brouhaha dans la salle. Beaucoup discutaient entre eux, riaient ou encore corrigeaient leurs copies. Le proviseur de Georges de La Tour est venu me voir et m'a montré sur son smartphone que c'était la FSU qui employait ce mot sur son site et pas le ministère. Je lui ai ri au nez.
L'IPR a donné la parole à deux enseignantes qui ont présenté des projets interdisciplinaires qui se font dans leur établissement. La première, une prof de lettres de Revigny sur Ornain dans la Meuse a présenté un projet délirant n'ayant ni queue ni tête avec les arts plastiques, l'histoire, le Français, l'EPS, débouchant sur les arts du cirque, avec au passage de l'éducation à la citoyenneté....
Peu de monde l'écoutait. L'autre, une prof de sciences physiques d'Ars sur Moselle présentant un projet "passerelle" pour relier deux bâtiments de leur collège, projet faisant intervenir entre autres des étudiants en archi bénévoles ce qui a fait bondir ma collègue d'arts plastiques.
Ensuite, tout le monde s'est réparti en atelier par collège sous la responsabilité des chefs d'établissement. Mes collègues y sont tous allés, m'exortant à ne pas rester seule en me disant qu'ils ne rendraient rien. Ma tension a commencé à monter...
La principale nous a dit que cela ne changerait rien à nos pratiques, vu qu'on fait déjà des projets. Je lui ai répondu que c'est totalement différent car c'est pris sur les heures de cours et c'est imposé. "Autant proposer vous-mêmes des projets avec les collègues faute de quoi je serai obligée de nous en imposer" a-t-elle rétorqué.
J'ai dit que j'irais jusqu'au bout de ma logique et que je ne rendrais rien, nous ne sommes pas obligés de faire des EPI."J'entends bien ce que vous dites, mais on nous demandé de préparer la rentrée"
Elle a fait passer des feuilles, mais au bout du compte, personne n'a rendu quoi que ce soit.
Après quoi nous sommes retournés en plénière et comme au fond de la salle, il y avait les feuilles d'émargement, beaucoup ont signé et en ont profité pour s'éclipser. La collègue du SNES m'a dit qu'elle restait car elle voulait entendre les réponses aux questions. On les connaît déjà...
On nous a annoncé la prochaine, le 3 février, dans notre établissement.

jésus christ a écrit:Bravo Blanche pour ton intervention pendant la formation. Je pense qu'on se connaît ;-)
Et ce que tu racontes rassemble beaucoup à ce que j'ai vécu hier. Même refus de rendre quoique que ce soit concernant les EPI, même incapacité de répondre de la part de l'IPR formatrice... c'est frustrant...