Réforme : Comment ça se passe dans vos établissements (réunions, actions, etc) ?

gnafron2004 a écrit:Chez moi, on a pas d'allemand, pas de prof de LC titulaire, et on est en REP rural, pas d'établissement à 25 km à la ronde, alors du moment que chez nous la réforme n'a pas trop de conséquences évidentes, les collègues ne sont pas prêts à se bouger…et tant pis pour les autres, et tant pis pour le métier, et tant pis pour l'avenir- citation "on verra bien"

Et tant pis surtout pour les gamins qui auront un enseignement au rabais alors que ceux qui ont les moyens compenseront sans problème avec les offres qui vont fleurir dans des instituts privés (pour de l'anglais renforcé, des stages linguistiques, des options disparues....)
Cela + le mépris dans lequel on tient les profs dans les discours officiels ne suffisent pas à indigner et à remuer les gens ? Bon !

Chez nous on nous a demandé de réfléchir à des sujets d'EPI. Comme diraient les élèves : la flemme. Ce sera ma façon de résister.

MUTIS a écrit:[
Ne serait-ce que par solidarité avec les profs de Lettres classiques et d'allemand dont certains vont perdre leur poste, les gens devraient se mobiliser. C'est une autre dimension assez désespérante chez beaucoup : l'absence de solidarité et d'envie de soutenir les collègues.

Je me suis permise de dire ça à un collègue attentiste pro-réforme en salle des profs hier. Autant dire qu'il ne l'a pas super bien pris. D'autres ont du se sentir visés. Pas très intelligent ni très stratégique de ma part, je m'étais pourtant juré de me retenir dans le but de rassembler, les "passifs-attentistes" détestant être bousculés. Mais mon exaspération a pris le dessus.

kamasolou a écrit:

MUTIS a écrit:[
Ne serait-ce que par solidarité avec les profs de Lettres classiques et d'allemand dont certains vont perdre leur poste, les gens devraient se mobiliser. C'est une autre dimension assez désespérante chez beaucoup : l'absence de solidarité et d'envie de soutenir les collègues.

Je me suis permise de dire ça à un collègue attentiste pro-réforme en salle des profs hier. Autant dire qu'il ne l'a pas super bien pris. D'autres ont du se sentir visés. Pas très intelligent ni très stratégique de ma part, je m'étais pourtant juré de me retenir dans le but de rassembler, les "passifs-attentistes" détestant être bousculés. Mais mon exaspération a pris le dessus.

" ne pas renoncer face au ***, mais ne pas chercher à le changer non plus."

réf : http://www.slate.fr/tribune/81145/un-***

kamasolou a écrit:

MUTIS a écrit:[
Ne serait-ce que par solidarité avec les profs de Lettres classiques et d'allemand dont certains vont perdre leur poste, les gens devraient se mobiliser. C'est une autre dimension assez désespérante chez beaucoup : l'absence de solidarité et d'envie de soutenir les collègues.

Je me suis permise de dire ça à un collègue attentiste pro-réforme en salle des profs hier. Autant dire qu'il ne l'a pas super bien pris. D'autres ont du se sentir visés. Pas très intelligent ni très stratégique de ma part, je m'étais pourtant juré de me retenir dans le but de rassembler, les "passifs-attentistes" détestant être bousculés. Mais mon exaspération a pris le dessus.

En même temps, ne jamais rien dire, pour ne pas bousculer ceux qui dorment ou font les sourds, je ne suis pas sûr non plus que ça aide beaucoup. Et zut ! Il y a des moments où l'exaspération est inévitable ! Et si tu t'adresses à "un collègue attentiste pro-réforme"... inutile de prendre des gants (ou alors des gants de boxe ! )
Heureusement je suis dans un collège où la solidarité et la mobilisation sont unanimes. Sinon, je crois que je serais entré violemment en conflit avec beaucoup, car le silence, la soumission volontaire et la passivité m'exaspèrent...

Lundi prochain, réunion (à 17 h.) avec les instits du secteur pour mettre en place les programmes du cycle 3.
Quelle vous semble la meilleure attitude à adopter ? Ne pas y aller ? Y aller, dénoncer leur indigence et refuser de travailler sur des projets (on est bien d'accord, il n'y a toujours pas de programme en 6e ?) ?

Les programmes ne sortent que le 19, impossible de faire qqch avant.

Donc, y aller ou boycotter ?

Y a-t-il un IEN ? C'est eux qui risquent de nous imposer les lubies qu'ils imposent en primaire...

A ta place je n'irais pas. Ras le bol de ces gens qui se permettent de disposer de nos soirées pour réfléchir sur des "choses" (programmes ? ) qui n'ont pas encore d'existence officielle. Qui se permettent de disposer de nos soirées tout court d'ailleurs.

Ici les collègues de maths, qui se croyaient épargnés par les EPI (parce que bon, comme ils ont déjà plein d'heures sup, on ne pourra pas leur ajouter ça en plus...) ont enfin réalisé (disons qu'on leur a mis sous le nez le document, officiel, de la DGESCO, avec du fluo, pour leur indiquer que les heures d'EPI étaient bien prises sur les horaires disciplinaires) qu'ils avaient devoir les intégrer à leurs cours !
Et ce matin, ils avaient l'air bien embêtés en salle des profs... Comment faire pour intégrer les EPI à leur progression, dis donc... ? Mince alors...

VanGogh59 a écrit:Y a-t-il un IEN ? C'est eux qui risquent de nous imposer les lubies qu'ils imposent en primaire...

Je suis quasi-certain qu'il y aura l'IEN du 1er degré.

Alors boycotte. Faut qu'on arrête en effet de nous imposer ces heures sans contrepartie financière tout en nous précisant qu'il faut changer nos pratiques, que le biendeszenfants impose la bienveillance etc..

Chez nous, réunion syndicale avec quasiment tous els profs présents. On fait le bilan par discipline des "contre" (quasiment tous) puis on se dirige vers une totale non participation affichée : ni EPI, ni proposition de repartition des heures, ni proposition DGH : rien. Puisque l'administration impose, qu'elle se débrouille.

J'ai eu des comptes rendus pour la réunion de mardi.
Boycott général, une petite poignée de profs dans la salle, et deux/ trois écoutants, les autres discutant au fond.

Je suis fier de mes collègues finalement.

Y a que dans mon collège que les gens sont à fond pour la réforme? Certains collègues disaient avoir hâte de pouvoir s'y mettre, lors de la réunion de présentation de la réforme...

Je te rassure, c'est pas mieux ici...

On mérite bien ce qui nous arrive.

corailc a écrit:Y a que dans mon collège que les gens sont à fond pour la réforme? Certains collègues disaient avoir hâte de pouvoir s'y mettre, lors de la réunion de présentation de la réforme...

Odalisq a écrit:Je te rassure, c'est pas mieux ici...

Ici non plus.

Bon courage à ceux qui sont seuls au milieu de collègues pro-réforme     (Derborence, en particulier, j'ai lu ton intervention sur le fil LCA...   )

Chez moi, conseil péda aujourd'hui. J'y suis allée pour représenter les Lettres Classiques, vu que mes collègues étaient trèèèèèès loin de boycotter (pas pro-réforme non plus dans l'ensemble, mais tiédasses, quoi, et ce n'est pas faute d'avoir organisé des HIS depuis six mois), et poser quelques questions dérangeantes.

La chef (plutôt pro-réforme, ce qui est dommage car je l'appréciais beaucoup, mais pas non plus une fanatique, surtout depuis qu'elle commence à comprendre l'étendue du bousin) a commencé par une explication de l'origine de la réforme ("pourquoi la réforme ? l'échec du collège, blabla") assez "bonne parole", bien culpabilisante : chiffres montrant que le niveau baissait entre la 6e et la 3e, l'ennui des collégiens, etc. - à quoi il y a eu quand même quelque réactions des collègues qui se sentaient (on se demande pourquoi) vaguement insultés, et trouvaient que mesurer la réussite du collège au taux de passion des collégiens, c'était se f*** du monde. (Malheureusement leur passion s'est vite éteinte et les protestations n'ont pas été très vives par la suite.)
Rappel en début de séance (déjà fait par écrit en annonçant la réunion) que l'objectif était d'expliquer la réforme et de recueillir les questions sur sa mise en place, non de la contester, puisqu'elle avait été actée et que nous étions des fonctionnaires.
Puis explication des textes, que "tout le monde n'avait sans doute pas eu le temps de lire". Là-dessus, présentation plutôt honnête. Une collègue a remarqué avec acrimonie que le "23 + 3 / 22 + 4" était trompeur et qu'il aurait fallu indiquer "26 - 3 / -4".
J'ai pris la parole pour insister sur le fait que l'AP, d'après les textes (comme sa présentation le montrait bien), ne permettait pas d'avancer dans le programme, et qu'un professeur de français assurant 1h d'AP devrait donc boucler son programme en 3h au lieu de 4. Murmures des collègues, effectivement peu contents, mais résignés.
Une collègue, plutôt pro-EPI, a exprimé tout de même ses doutes sur la possibilité d'avancer dans le programme de manière homogène pour toutes les classes (là-dessus, je ne la suis pas, c'est plutôt le principe d'interdisciplinarité obligée et contraignant les points à aborder qui me hérisse, mais toutes les remarques négatives sont bonnes à prendre).
Pour les EPI, la chef a insisté sur la souplesse des possibilités d'organisation (même des EPI d'une heure - sur l'année entière - sont envisageables, tant qu'on a le compte des 72h ou 144h en tout). Elle a reconnu qu'il était possible de ne pas flécher les EPI dans les emplois du temps, mais semblait ennuyée par cette possibilité ("il faut qu'on ait un retour, qu'on sache où sont les heures, que ce soit clairement indiqué pour les parents...").
(J'aurais presque aimé qu'elle soit plus directive et pénible, ça aurait stimulé mes collègues.)
J'ai demandé comment les interventions ponctuelles dans les EPI, dans le cas d'une organisation "souple" (intervention d'un enseignant d'une autre classe par exemple, ou EPI ponctuel d'une semaine ou d'un mois...), pourraient être inscrites dans la VS, puisqu'elles ne correspondaient ni à des heures années, ni à des HSE. Blanc.
Il nous a également été dit que les matières perdant des heures auraient intérêt à intégrer les EPI pour boucler leur programme. J'ai demandé des explications, mais je n'ai toujours pas réussi à comprendre le raisonnement permettant cette affirmation (en-dehors de tout jugement pro- ou anti-EPI).
Au sujet des LCA, j'ai détaillé ici.

Mention faite des SEGPA, aussi ; ça va être rigolo, il paraît qu'ils devront être inclus dans les EPI. Malheureusement, cette information a été donnée par la directrice des SEGPA alors que la réunion avait déjà débordé d'un quart d'heure, qu'il restait 1/2h avant la reprise des cours de l'après-midi, et donc dans un certain bruit et sans suite.

Mercredi 2 décembre aprem prévu (sous forme de demi-journée, complétant celle des portes ouvertes l'an dernier, pour rattraper soit la journée de solidarité, soit la fameuse journée de rentrée... je n'arrive pas à savoir de quoi il retourne et n'ai pas eu la présence d'esprit de réagir tout à l'heure - et n'ai pas eu de réponse de mon syndicat sur le statut de cette journée :/) pour des ateliers disciplinaires afin de réfléchir sur les EPI.
Je vais proposer le boycott (ou la présence passive) à l'HIS la semaine prochaine. Mais entre la tiédeur de mes collègues et l'absentéisme aux HIS jusqu'alors (à peine 1/3 de présents), pour les remuer et les pousser à l'action de groupe, ça va être coton :/

Et si nous mutions tous ? On demande l'académie d'à côté, l'établissement d'à côté.
Mais tant que la demande n'est pas acceptée, ou refusée, pourquoi préparer une rentrée alors qu'on a une possibilité de mutation, comme les EPI, l'AP, etc.

Balthamos a écrit:Et si nous mutions tous ? On demande l'académie d'à côté, l'établissement d'à côté.
Mais tant que la demande n'est pas acceptée, ou refusée, pourquoi préparer une rentrée alors qu'on a une possibilité de mutation, comme les EPI, l'AP, etc.

En concertation (REP+), mardi, quand un collègue a dit qu'il préparerait tout ça quand il aurait son service définitif, certains ont été choqués : "Comment ? C'est parce que tu ne veux pas préparer des choses que tu risques de ne pas utiliser ?". Ben non. Moi non plus. Ces "bonnes âmes" vont m'achever.

Chez nous, sud Seine et Marne, conseil pédagogique un peu tendu.
Face à notre refus de participer aux formations "formatage", notre chef nous a désignés.
Les élus du CA  devront se rendre à ces 3 demi journées dont nous ne connaissons pas encore les dates précises.

Nous ne savons pas encore quelle stratégie nous adopterons, mais nous sommes TOUS opposés à devenir "formateurs" d'une réforme dont nous ne voulons pas.

La chef nous convoque à nouveau début décembre pour définir les EPI que nous choisirons pour chaque niveau.

Là, nous pensons boycotter, où lui demander des réunir des conseils d'enseignement en amont, car nous ne voulons pas "décider" pour nos collègues.

Nous avons ajouté que même avec la meilleure volonté du monde, nous ne pouvons pas travailler sérieusement sur ces EPI,  sans les programmes, la DHG, le nombre de classes, la carte des langues...nous ne pouvons rien construire de concret...car nous sommes des "bons" profs!!!
De plus, nous avons dit , assez fort, que nous trouvions honteux de dépenser autant d’énergie et d 'occuper notre temps à préparer la rentrée 2016 alors, que nos élèves, nos classes et nos projets actuels devraient être notre priorité.

Ce qui est chouette, c'est que nous sommes TOUS d'accord. Bien sûr, certains collègues voudraient anticiper de peur de vivre une rentrée 2016 "pourrie", mais nous avons su les convaincre d'abandonner cette idée.

Mercredi je suis celle qui participera au dialogue de gestion avec la DASEN...et je compte bien poser des questions très précises...
- maintien de la classe bilangue
- structure du collège
- précision d'HSA à assurer
- quid des effectifs des 6ème si nous devons y inclure les élèves d'ULIS et de SEGPA
- la carte des langues...la liste est longue!

Aurais je des réponses???
A cette entrevue, est également convier l'inspection primaire....

Courage à tous, ne baisser pas les bras car les collègues pro réforme ou résignés sont souvent ceux qui ne comprennent rien...quand ils verront les emploi du temps, ou bien le peu d'heures de cours qu'ils auront pour boucler le programmes, ou qu'ils devront travailler à deux...ils réagiront..

VanGogh59 a écrit:Alors boycotte. Faut qu'on arrête en effet de nous imposer ces heures sans contrepartie financière tout en nous précisant qu'il faut changer nos pratiques, que le biendeszenfants impose la bienveillance etc..

On voit ça demain avec les collègues.

arum a écrit:nous ne pouvons pas travailler sérieusement sur ces EPI,  sans les programmes, la DHG, le nombre de classes, la carte des langues...nous ne pouvons rien construire de concret...

Quand les programmes sortiront, n'oubliez pas de vérifier à quel point certains d'entre eux sont plus des cadrages que des programmes. L'argument tiendra toujours.

arum a écrit:
Mercredi je suis celle qui participera au dialogue de gestion avec la DASEN...et je compte bien poser des questions très précises...
- maintien de la classe bilangue
- structure du collège
- précision d'HSA à assurer
- quid des effectifs des 6ème si nous devons y inclure les élèves d'ULIS et de SEGPA
- la carte des langues...la liste est longue!

Au fait, on aimerait bien savoir si les groupes de lv ( ceux dont le nombre sera supérieur aux divisions, oui ça arrive, selon les effectifs dans telle ou telle langue) seront financés et si oui comment car ce n'est dans aucun texte.

Je ferai un CR de cet entretien.

Nous avons aussi préparer un courrier qui explique les raisons de notre opposition à la réforme que nous allons tous signer et faire signer à un maximum de famille.
Je le remettrai à la DASEN mercredi.

J'appréhende un peu car je serai entourée des chefs: P, PA , directeur de la SEGPA, plus de l'inspectirice primaire et d'une collègue doc qui retente le concours cette année...donc plutôt pro réforme!!