- IphigénieProphète
Sans doute:Celeborn a écrit:La 2e partie est ici : LIEN.
C'est ultra-intéressant. Et ça me paraît très honnête dans la démarche comme dans le compte rendu.
mais pourquoi trouve-t-on extraordinaire qu'une journaliste rapporte ce que 800 000 enseignants (à la louche) vivent et disent tous les jours et depuis des années? Sommes-nous à ce point invisibles et inaudibles?
- Spoiler:
- Ben oui. Faut croire...
- SphinxProphète
Ah non, c'est juste que nous, on ment pour se faire plaindre.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- keroGrand sage
J'ai cru revivre une des premières impressions eues lors de mon tout premier cours, lorsqu'elle remarque que...
Et je me suis beaucoup amusé à lire qu'...
LT a écrit:Mes connaissances théoriques sur la reproduction sociale à l’école s’effacent tout de suite devant les individualités
Et je me suis beaucoup amusé à lire qu'...
LT a écrit:Après tant de débats et de lectures critiques sur le sujet, c’est le plus simplement du monde que la note devient ma nouvelle arme. Eh oui, dire que je vais mettre une note me permet d’obtenir… du travail de la part des élèves (et m’en donne aussi énormément). La persévérance et l’attention sont des aptitudes qui se travaillent mais elles sont plus faciles à acquérir quand il y a des gratifications à la clé.
- ysabelDevin
Ah, moi aussi j'ai adoré ce passage !
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Mrs D.Niveau 5
Iphigénie a écrit:pourquoi trouve-t-on extraordinaire qu'une journaliste rapporte ce que 800 000 enseignants (à la louche) vivent et disent tous les jours et depuis des années? Sommes-nous à ce point invisibles et inaudibles?
Sphinx a écrit:Ah non, c'est juste que nous, on ment pour se faire plaindre.
Voilà, c'est exactement ce que ça m'inspire aussi.
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"Always the years between us. Always the years. Always the love. Always the hours." Stephen Daldry, The Hours
https://toujourslesheures.wordpress.com/
- DaphnéDemi-dieu
Ben non : justement nous on ne nous croit pas : nous ne sommes que des nantis qui passons notre temps à nous plaindre, c'est bien connu !Iphigénie a écrit:Sans doute:Celeborn a écrit:La 2e partie est ici : LIEN.
C'est ultra-intéressant. Et ça me paraît très honnête dans la démarche comme dans le compte rendu.
mais pourquoi trouve-t-on extraordinaire qu'une journaliste rapporte ce que 800 000 enseignants (à la louche) vivent et disent tous les jours et depuis des années? Sommes-nous à ce point invisibles et inaudibles?
Ben oui. Faut croire...
- MalagaModérateur
Je trouve ses articles très justes et donc très intéressants. Pour ceux qui la liront et qui ne sont pas enseignants, je suis sûre que cela peut les faire réfléchir. Car ce n'est pas un prof qui "râle" encore une fois (comme nous sommes si souvent décrits) mais quelqu'un extérieur à l'EN qui constate les mêmes choses que nous !
Je crois l'inverse. Quand on n'a pas exercé un métier ou une fonction, impossible de connaitre vraiment le travail d'une personne. A titre perso, j'ai vraiment compris ce qu'était le boulot de caissière quand je l'ai exercé durant mes études. Et pourtant, j'allais régulièrement au supermarché avant...
J'ai également adoré ce passage !
Tangleding a écrit:C'est intéressant, mais aussi quel aveu de l'inconsistance de son travail de journalisme jusque là. Car il n'y a pas besoin de faire le job pendant 3 mois pour savoir quel boulot est celui des femmes de ménage de la brittany pour Aubenas, des enseignants pour Louise Touret qui était censément spécialisée éducation.
Je crois l'inverse. Quand on n'a pas exercé un métier ou une fonction, impossible de connaitre vraiment le travail d'une personne. A titre perso, j'ai vraiment compris ce qu'était le boulot de caissière quand je l'ai exercé durant mes études. Et pourtant, j'allais régulièrement au supermarché avant...
kero a écrit:J'ai cru revivre une des premières impressions eues lors de mon tout premier cours, lorsqu'elle remarque que...LT a écrit:Mes connaissances théoriques sur la reproduction sociale à l’école s’effacent tout de suite devant les individualités
Et je me suis beaucoup amusé à lire qu'...LT a écrit:Après tant de débats et de lectures critiques sur le sujet, c’est le plus simplement du monde que la note devient ma nouvelle arme. Eh oui, dire que je vais mettre une note me permet d’obtenir… du travail de la part des élèves (et m’en donne aussi énormément). La persévérance et l’attention sont des aptitudes qui se travaillent mais elles sont plus faciles à acquérir quand il y a des gratifications à la clé.
J'ai également adoré ce passage !
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- IphigénieProphète
Je crois l'inverse. Quand on n'a pas exercé un métier ou une fonction, impossible de connaitre vraiment le travail d'une personne. A titre perso, j'ai vraiment compris ce qu'était le boulot de caissière quand je l'ai exercé durant mes études. Et pourtant, j'allais régulièrement au supermarché avant...
Aller au supermarché ce n'est pas tenir toutes les semaines une émission sur France culture comme journaliste spécialiste de l'éducation. En fait ce qui est étonnant c'est d'avoir d'abord été spécialiste de l'éducation et d'être allé voir ensuite concrètement comment ça se passe sur le terrain. Après, c'est mieux que jamais: mais quand même.
- TangledingGrand Maître
Je n'ai jamais travaillé en caisse, je le reconnais. Mais j'ai écouté des caissières, des ami(e)s ayant bossé en caisse (ou en service/plonge) et intellectuellement je crois vraiment avoir une idée assez juste de ce qu'est ce métier, la répétition, la vitesse, l'indifférence des clients, leur impolitesse, leur mauvaise humeur, les propos grossiers des clients pour les femmes en caisse, le petit chef qui vient mettre la pression, les clients qui râlent contre la caissière parce qu'ils sont en sous effectif patent, etc.Malaga a écrit:Je trouve ses articles très justes et donc très intéressants. Pour ceux qui la liront et qui ne sont pas enseignants, je suis sûre que cela peut les faire réfléchir. Car ce n'est pas un prof qui "râle" encore une fois (comme nous sommes si souvent décrits) mais quelqu'un extérieur à l'EN qui constate les mêmes choses que nous !Tangleding a écrit:C'est intéressant, mais aussi quel aveu de l'inconsistance de son travail de journalisme jusque là. Car il n'y a pas besoin de faire le job pendant 3 mois pour savoir quel boulot est celui des femmes de ménage de la brittany pour Aubenas, des enseignants pour Louise Touret qui était censément spécialisée éducation.
Je crois l'inverse. Quand on n'a pas exercé un métier ou une fonction, impossible de connaitre vraiment le travail d'une personne. A titre perso, j'ai vraiment compris ce qu'était le boulot de caissière quand je l'ai exercé durant mes études. Et pourtant, j'allais régulièrement au supermarché avant...
Que ce soit différent de vivre cela dans sa chair est une chose. Mais qu'on ne puisse avoir une idée d'un métier sans l'exercer est une autre. Ou alors c'est nier la capacité d'empathie et d'une certaine façon la littérature elle-même (Flaubert était-il une femme ?)
Mais ce que fait Mme Touret diffère tout autant du métier d'un prof qui sait qu'il va faire ce métier des années en étant toujours plus méprisé par l'administration/le MEN, avec son salaire de merde pour un moment, etc. Et surtout, il faut une éthique comme celle de Simone Weil, pour que cette expérience ait quelque valeur. Je ne comparerais pas Louise Touret à la philosophe, par exemple. Ni ce que Simone Weil a fait de cette expérience et ce que Louise Touret en fait avec son ton mutin, en s'amusant de son audace...
Je maintiens que si Louise Touret avait simplement fait son boulot, elle aurait pu écrire tout ce qu'elle écrit. On a tous suffisamment raconté cela à des amis pour qu'ils sachent ce qu'il en est. Mme Touret n'avait qu'à faire son boulot, càd écouter des profs en l'occurrence, des AED, des infirmières scolaires, des assistantes sociales scolaires. Elle aurait su depuis des années tout ce qu'elle découvre aujourd'hui en ravi(e) de la crèche.
Évidemment c'est un peu plus exigeant que de mettre côte à côte (dans le meilleur des cas) les déclarations de la ministre et celles d'un ou deux porte parole de syndicats enseignants.
J'ajoute que si les enseignants en général faisaient leur boulot comme les journalistes font le leur, le système scolaire aurait implosé depuis fort longtemps et n'assurerait même pas la réussite dit-on toujours plus éclatante des meilleurs.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- OsmieSage
Iphigénie a écrit:
Je crois l'inverse. Quand on n'a pas exercé un métier ou une fonction, impossible de connaitre vraiment le travail d'une personne. A titre perso, j'ai vraiment compris ce qu'était le boulot de caissière quand je l'ai exercé durant mes études. Et pourtant, j'allais régulièrement au supermarché avant...
Aller au supermarché ce n'est pas tenir toutes les semaines une émission sur France culture comme journaliste spécialiste de l'éducation. En fait ce qui est étonnant c'est d'avoir d'abord été spécialiste de l'éducation et d'être allé voir ensuite concrètement comment ça se passe sur le terrain. Après, c'est mieux que jamais: mais quand même.
Entièrement d'accord ; les gens parlent de sujets qu'ils maîtrisent mal, à l'image de notre ministre de tutelle.
Elle découvre la piètre maîtrise de la langue par les collégiens, la valeur de la notation, etc. ; mieux vaut tard que jamais, mais c'est vraiment ne pas voir ce qui crève les yeux depuis des lustres.
- OsmieSage
Tangleding a écrit:Je n'ai jamais travaillé en caisse, je le reconnais. Mais j'ai écouté des caissières, des ami(e)s ayant bossé en caisse (ou en service/plonge) et intellectuellement je crois vraiment avoir une idée assez juste de ce qu'est ce métier, la répétition, la vitesse, l'indifférence des clients, leur impolitesse, leur mauvaise humeur, les propos grossiers des clients pour les femmes en caisse, le petit chef qui vient mettre la pression, les clients qui râlent contre la caissière parce qu'ils sont en sous effectif patent, etc.Malaga a écrit:Je trouve ses articles très justes et donc très intéressants. Pour ceux qui la liront et qui ne sont pas enseignants, je suis sûre que cela peut les faire réfléchir. Car ce n'est pas un prof qui "râle" encore une fois (comme nous sommes si souvent décrits) mais quelqu'un extérieur à l'EN qui constate les mêmes choses que nous !Tangleding a écrit:C'est intéressant, mais aussi quel aveu de l'inconsistance de son travail de journalisme jusque là. Car il n'y a pas besoin de faire le job pendant 3 mois pour savoir quel boulot est celui des femmes de ménage de la brittany pour Aubenas, des enseignants pour Louise Touret qui était censément spécialisée éducation.
Je crois l'inverse. Quand on n'a pas exercé un métier ou une fonction, impossible de connaitre vraiment le travail d'une personne. A titre perso, j'ai vraiment compris ce qu'était le boulot de caissière quand je l'ai exercé durant mes études. Et pourtant, j'allais régulièrement au supermarché avant...
Que ce soit différent de vivre cela dans sa chair est une chose. Mais qu'on ne puisse avoir une idée d'un métier sans l'exercer est une autre. Ou alors c'est nier la capacité d'empathie et d'une certaine façon la littérature elle-même (Flaubert était-il une femme ?)
Mais ce que fait Mme Touret diffère tout autant du métier d'un prof qui sait qu'il va faire ce métier des années en étant toujours plus méprisé par l'administration/le MEN, avec son salaire de merde pour un moment, etc.
Je maintiens que si elle avait fait son boulot, elle aurait pu écrire tout ce qu'elle écrit. On a tous suffisamment raconté cela à des amis pour qu'ils sachent ce qu'il en est. Mme Touret n'avait qu'à faire son boulot, càd écouter des profs en l'occurrence, des AED, des infirmières scolaires, des assistantes sociales scolaires. Elle aurait su tout ce qu'elle découvre il y a des années.
Évidemment c'est un peu plus exigeant que de mettre côte à côte (dans le meilleur des cas) les déclarations de la ministre et celles d'un ou deux porte parole de syndicats enseignants.
- IphigénieProphète
Pour prolonger les réflexions précédentes, je salue sans doute l'honnêteté intellectuelle de la journaliste même si je trouveson désir d'information concrète tardif.kero a écrit:J'ai cru revivre une des premières impressions eues lors de mon tout premier cours, lorsqu'elle remarque que...LT a écrit:Mes connaissances théoriques sur la reproduction sociale à l’école s’effacent tout de suite devant les individualités
Et je me suis beaucoup amusé à lire qu'...LT a écrit:Après tant de débats et de lectures critiques sur le sujet, c’est le plus simplement du monde que la note devient ma nouvelle arme. Eh oui, dire que je vais mettre une note me permet d’obtenir… du travail de la part des élèves (et m’en donne aussi énormément). La persévérance et l’attention sont des aptitudes qui se travaillent mais elles sont plus faciles à acquérir quand il y a des gratifications à la clé.
Mais, par ailleurs, je ne suis pas sûre de partager l'enthousiasme de certains sur le passage, par exemple des notations. Car si on lit l'ensemble il en ressort que sa conclusion est grosso modo "qu'il faut former les professeurs à une nouvelle forme de notation ".
C'est-à-dire qu'avec l'audience que lui donne sa fonction, cette fois, de journaliste, elle appuie toujours (et ne s'y oppose pas), le discours officiel: les profs font mal parce qu'ils ne savent pas. Mais s'ils étaient formés....
C'est-à-dire sur la notation, qu'on continue à voir le doigt et on ne voit pas la lune: la notation et non pourquoi les notes ont perdu leur sens.
Il faudrait travailler sur les contenus et les exigences, on continue à diffuser l'idée qu'il faut travailler les méthodes voire les coumleurs de la notation. Les notes ont perdu leur sens parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut évaluer: il n'y a qu'à prendre n'importe quelle réunion d'harmonisation de bac pour s'en rendre compte: allez, une nouvelle enquête embedded?
- KapellmeisterHabitué du forum
Tangleding a écrit:Je n'ai jamais travaillé en caisse, je le reconnais. Mais j'ai écouté des caissières, des ami(e)s ayant bossé en caisse (ou en service/plonge) et intellectuellement je crois vraiment avoir une idée assez juste de ce qu'est ce métier, la répétition, la vitesse, l'indifférence des clients, leur impolitesse, leur mauvaise humeur, les propos grossiers des clients pour les femmes en caisse, le petit chef qui vient mettre la pression, les clients qui râlent contre la caissière parce qu'ils sont en sous effectif patent, etc.Malaga a écrit:Je trouve ses articles très justes et donc très intéressants. Pour ceux qui la liront et qui ne sont pas enseignants, je suis sûre que cela peut les faire réfléchir. Car ce n'est pas un prof qui "râle" encore une fois (comme nous sommes si souvent décrits) mais quelqu'un extérieur à l'EN qui constate les mêmes choses que nous !Tangleding a écrit:C'est intéressant, mais aussi quel aveu de l'inconsistance de son travail de journalisme jusque là. Car il n'y a pas besoin de faire le job pendant 3 mois pour savoir quel boulot est celui des femmes de ménage de la brittany pour Aubenas, des enseignants pour Louise Touret qui était censément spécialisée éducation.
Je crois l'inverse. Quand on n'a pas exercé un métier ou une fonction, impossible de connaitre vraiment le travail d'une personne. A titre perso, j'ai vraiment compris ce qu'était le boulot de caissière quand je l'ai exercé durant mes études. Et pourtant, j'allais régulièrement au supermarché avant...
Que ce soit différent de vivre cela dans sa chair est une chose. Mais qu'on ne puisse avoir une idée d'un métier sans l'exercer est une autre. Ou alors c'est nier la capacité d'empathie et d'une certaine façon la littérature elle-même (Flaubert était-il une femme ?)
Mais ce que fait Mme Touret diffère tout autant du métier d'un prof qui sait qu'il va faire ce métier des années en étant toujours plus méprisé par l'administration/le MEN, avec son salaire de merde pour un moment, etc. Et surtout, il faut une éthique comme celle de Simone Weil, pour que cette expérience ait quelque valeur. Je ne comparerais pas Louise Touret à la philosophe, par exemple. Ni ce que Simone Weil a fait de cette expérience et ce que Louise Touret en fait avec son ton mutin, en s'amusant de son audace...
Je maintiens que si Louise Touret avait simplement fait son boulot, elle aurait pu écrire tout ce qu'elle écrit. On a tous suffisamment raconté cela à des amis pour qu'ils sachent ce qu'il en est. Mme Touret n'avait qu'à faire son boulot, càd écouter des profs en l'occurrence, des AED, des infirmières scolaires, des assistantes sociales scolaires. Elle aurait su depuis des années tout ce qu'elle découvre aujourd'hui en ravi(e) de la crèche.
Évidemment c'est un peu plus exigeant que de mettre côte à côte (dans le meilleur des cas) les déclarations de la ministre et celles d'un ou deux porte parole de syndicats enseignants.
J'ajoute que si les enseignants en général faisaient leur boulot comme les journalistes font le leur, le système scolaire aurait implosé depuis fort longtemps et n'assurerait même pas la réussite dit-on toujours plus éclatante des meilleurs.
Alors là :
- CathEnchanteur
Là aussi, entièrement d'accord.Iphigénie a écrit:Pour prolonger les réflexions précédentes, je salue sans doute l'honnêteté intellectuelle de la journaliste même si je trouveson désir d'information concrète tardif.
Mais, par ailleurs, je ne suis pas sûre de partager l'enthousiasme de certains sur le passage, par exemple des notations. Car si on lit l'ensemble il en ressort que sa conclusion est grosso modo "qu'il faut former les professeurs à une nouvelle forme de notation ".
C'est-à-dire qu'avec l'audience que lui donne sa fonction, cette fois, de journaliste, elle appuie toujours (et ne s'y oppose pas), le discours officiel: les profs font mal parce qu'ils ne savent pas. Mais s'ils étaient formés....
C'est-à-dire sur la notation, qu'on continue à voir le doigt et on ne voit pas la lune: la notation et non pourquoi les notes ont perdu leur sens.
Il faudrait travailler sur les contenus et les exigences, on continue à diffuser l'idée qu'il faut travailler les méthodes voire les coumleurs de la notation. Les notes ont perdu leur sens parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut évaluer: il n'y a qu'à prendre n'importe quelle réunion d'harmonisation de bac pour s'en rendre compte: allez, une nouvelle enquête embedded?
- Reine MargotDemi-dieu
idem.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- OsmieSage
"Moi qui ai travaillé en collège comme professeur de français, voilà ce que je propose pour améliorer le système scolaire..."
- SulfolobusÉrudit
Quelle conscience en dehors du monde professoral le français moyen a du niveau actuel de l'école ? Il en a deux : celle de son époque et celle des statistiques. La première n'a plus rien à voir avec l'actuelle et la deuxième a savamment été sapée.Mrs D. a écrit:Iphigénie a écrit:pourquoi trouve-t-on extraordinaire qu'une journaliste rapporte ce que 800 000 enseignants (à la louche) vivent et disent tous les jours et depuis des années? Sommes-nous à ce point invisibles et inaudibles?Sphinx a écrit:Ah non, c'est juste que nous, on ment pour se faire plaindre.
Voilà, c'est exactement ce que ça m'inspire aussi.
Le français moyen pense-t-il que le professeur peut avoir une vision rationnelle de ce niveau ? Non, parce qu'il est juge et partie (et histoire d'arranger les choses, la profession n'a pas l'habitude de dire aux étudiants que tout va bien et que c'est pas la peine de faire mieux et les politiques conspuent les professeurs à tout va pour saper le reste de crédibilité).
Ce qui est intéressant ici, c'est qu'on retrouve un thermomètre. Quelqu'un qui a connu l'école à son époque, quelqu'un qui a cru les statistiques, quelqu'un d'extérieur qui tombe des nues quand elle s'y frotte.
C'est exactement ce qu'il se passe avec les migrants : tout le monde savait que beaucoup de migrants se noyaient en Méditerranée en tentant de rejoindre l'Europe. Tout le monde. La presse en faisait ses gros titres. Mais il a suffit d'une photo pour faire passer le drame qui se joue en Méditerranée de théorique à réel. Et je pense que c'est ce que tente de faire LT. Malheureusement, je doute qu'elle ait autant de succès que la photographe qui a pris cette photo.
La baisse du niveau de l'école c'est quelque chose de très théorique pour les gens qui ne sont pas dans le milieu. Vous avez beau le répéter, ça n'a pas de sens. Même si vous sortez des copies, on vous répond que vous sortez les pires, des cas exceptionnels... bref que vous gonflez les choses. Ce témoignage ici l'est beaucoup moins, parce que LT c'est la française moyenne, pas une personne du corps professoral qui s'y est frottée et qui l'a ressentie et qui en témoigne. Et c'est ça qui est vraiment intéressant et fort : elle n'est pas professeur, elle est Madame Tout-le-Monde et c'est Madame Tout-Le-Monde qui a été choquée.
- TristanaVénérable
Iphigénie a écrit:
Mais, par ailleurs, je ne suis pas sûre de partager l'enthousiasme de certains sur le passage, par exemple des notations. Car si on lit l'ensemble il en ressort que sa conclusion est grosso modo "qu'il faut former les professeurs à une nouvelle forme de notation ".
C'est-à-dire qu'avec l'audience que lui donne sa fonction, cette fois, de journaliste, elle appuie toujours (et ne s'y oppose pas), le discours officiel: les profs font mal parce qu'ils ne savent pas. Mais s'ils étaient formés....
C'est-à-dire sur la notation, qu'on continue à voir le doigt et on ne voit pas la lune: la notation et non pourquoi les notes ont perdu leur sens.
Il faudrait travailler sur les contenus et les exigences, on continue à diffuser l'idée qu'il faut travailler les méthodes voire les coumleurs de la notation. Les notes ont perdu leur sens parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut évaluer: il n'y a qu'à prendre n'importe quelle réunion d'harmonisation de bac pour s'en rendre compte: allez, une nouvelle enquête embedded?
Ce n'est pas ce qu'elle dit. Elle souligne surtout que ce sont les élèves qui la réclament, cette note, parce que c'est leur habitude. Je ne lis pas chez elle de condamnation ferme de la note, mais plutôt un constat réaliste : si on veut (et elle ne prend pas position sur le fait de vouloir cette évolution ou non) changer la méthode d'évaluation, alors il faut vraiment que tous les enseignants jouent le jeu dès le primaire, car c'est un système duquel il est difficile de sortir.
Moi, j'ai au contraire davantage vu ça comme un moyen de dire qu'en l'état, il est préférable de continuer à noter les élèves plutôt que de faire autrement. Mais j'imagine que je n'ai pas les mêmes préjugés à l'encontre de cette journaliste que je n'avais jamais écoutée...
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- IphigénieProphète
C'est bien ce qu'on a compris.Tristana a écrit:Iphigénie a écrit:
Mais, par ailleurs, je ne suis pas sûre de partager l'enthousiasme de certains sur le passage, par exemple des notations. Car si on lit l'ensemble il en ressort que sa conclusion est grosso modo "qu'il faut former les professeurs à une nouvelle forme de notation ".
C'est-à-dire qu'avec l'audience que lui donne sa fonction, cette fois, de journaliste, elle appuie toujours (et ne s'y oppose pas), le discours officiel: les profs font mal parce qu'ils ne savent pas. Mais s'ils étaient formés....
C'est-à-dire sur la notation, qu'on continue à voir le doigt et on ne voit pas la lune: la notation et non pourquoi les notes ont perdu leur sens.
Il faudrait travailler sur les contenus et les exigences, on continue à diffuser l'idée qu'il faut travailler les méthodes voire les coumleurs de la notation. Les notes ont perdu leur sens parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut évaluer: il n'y a qu'à prendre n'importe quelle réunion d'harmonisation de bac pour s'en rendre compte: allez, une nouvelle enquête embedded?
Ce n'est pas ce qu'elle dit. Elle souligne surtout que ce sont les élèves qui la réclament, cette note, parce que c'est leur habitude. Je ne lis pas chez elle de condamnation ferme de la note, mais plutôt un constat réaliste : si on veut (et elle ne prend pas position sur le fait de vouloir cette évolution ou non) changer la méthode d'évaluation, alors il faut vraiment que tous les enseignants jouent le jeu dès le primaire, car c'est un système duquel il est difficile de sortir.
Moi, j'ai au contraire davantage vu ça comme un moyen de dire qu'en l'état, il est préférable de continuer à noter les élèves plutôt que de faire autrement. Mais j'imagine que je n'ai pas les mêmes préjugés à l'encontre de cette journaliste que je n'avais jamais écoutée...
Tout ça pour dire: " si le gouvernement doit changer la notation il faut commencer plus tôt et former les enseignants": le problème c'est finalement le manque de formation des enseignants: n'importe qui qui débarque dans une classe trouve, comme les enseignants, que la note c'est commode: mais des savants, quelque part, connaissent d'autres systèmes potentiellement vachement meilleurs auxquels personne n'a pensé, surtout pas les profs, mais si on fait un gros efforts de formation on va pouvoir remplacer les notes par des pastilles vertes et roses . La réflexion est profonde, innovante et éclairante, aucun doute.
En même temps, on pourrait choisir de s'interroger plutôt sur les causes bien autrement complexes que cette histoire de notes, qui font que certains méritent des tôles et sur les moyens à mettre en œuvre pour faire en sorte qu'un élève entre en sixième en sachant écrire son nom. Bref, le débat progresse : heureusement, une journaliste spécialiste des problèmes éducatifs a mis les mains dans le cambouis pour nous aider à résoudre ces problèmes .
Pour le dire autrement et plus rapidement:
tu m'avoueras qu'il fallait une parole d'expert et trois mois d'immersion sur le terrain pour déboucher sur cette révélation fracassante... :lol:Moi, j'ai au contraire davantage vu ça comme un moyen de dire qu'en l'état, il est préférable de continuer à noter les élèves plutôt que de faire autrement.
- dandelionVénérable
En même temps, elle ne peut pas vraiment admettre que ça fait des années qu'elle raconte des crétineries et que maintenant qu'elle est allée sur le terrain, elle s'en rend finalement compte.
En tout cas, ça donne de l'espoir à tous ceux d'entre nous qui souhaiteraient se reconvertir: perso, je pense à devenir dès demain experte auto-proclamée en agriculture. Si j'ai besoin d'une info, j'appelle le porte-parole du ministère, et puis, ce n'est pas comme si je n'avais pas d'expérience, ça fait quand même des années que je mange des carottes et j'ai même des tomates dans mon jardin. D'ici dix-quinze ans, je ferai peut-être un stage dans une ferme, pour asseoir mes certitudes.
En tout cas, ça donne de l'espoir à tous ceux d'entre nous qui souhaiteraient se reconvertir: perso, je pense à devenir dès demain experte auto-proclamée en agriculture. Si j'ai besoin d'une info, j'appelle le porte-parole du ministère, et puis, ce n'est pas comme si je n'avais pas d'expérience, ça fait quand même des années que je mange des carottes et j'ai même des tomates dans mon jardin. D'ici dix-quinze ans, je ferai peut-être un stage dans une ferme, pour asseoir mes certitudes.
- IphigénieProphète
:lol: :lol:
- the educatorFidèle du forum
De manière moins profonde, tu peux aussi estimer que la note s'inscrit dans un système et que l'on ne peut pas passer à une autre méthode d'évaluation (enfin ici en l’occurrence une autre méthode de gratification :soupir:) simplement en décidant de supprimer la note.La réflexion est profonde, innovante et éclairante, aucun doute.
- IphigénieProphète
voui, bon et après?
Y a vraiment le temps de perdre son temps à l'EN à modifier ce qui fonctionne à peu près ? (comme tout autre système, et plutôt un peu mieux d'ailleurs, si écoute les témoignages des parents d'élèves à gommettes)
Y a vraiment le temps de perdre son temps à l'EN à modifier ce qui fonctionne à peu près ? (comme tout autre système, et plutôt un peu mieux d'ailleurs, si écoute les témoignages des parents d'élèves à gommettes)
- the educatorFidèle du forum
Je ne sais pas si cela fonctionne à peu près, ni dans quel but cela fonctionne à peu près. Tu l'as lu aillleurs, je ne suis pas convaincu par l'école pour "elever" (au sens large et étendu) des enfants. A cette echelle, la seule chose qui fonctionne a peu près, c'est d'ôter aux parents toute responsabilité dans l'instruction et de leur laisser du temps libre pour être plus ou moins productifs. C'est déjà un exploit, de "gérer" 12 000 000 d'enfants 8h par jour.
- OsmieSage
dandelion a écrit:En même temps, elle ne peut pas vraiment admettre que ça fait des années qu'elle raconte des crétineries et que maintenant qu'elle est allée sur le terrain, elle s'en rend finalement compte.
En tout cas, ça donne de l'espoir à tous ceux d'entre nous qui souhaiteraient se reconvertir: perso, je pense à devenir dès demain experte auto-proclamée en agriculture. Si j'ai besoin d'une info, j'appelle le porte-parole du ministère, et puis, ce n'est pas comme si je n'avais pas d'expérience, ça fait quand même des années que je mange des carottes et j'ai même des tomates dans mon jardin. D'ici dix-quinze ans, je ferai peut-être un stage dans une ferme, pour asseoir mes certitudes.
- Reine MargotDemi-dieu
Tristana a écrit:Iphigénie a écrit:
Mais, par ailleurs, je ne suis pas sûre de partager l'enthousiasme de certains sur le passage, par exemple des notations. Car si on lit l'ensemble il en ressort que sa conclusion est grosso modo "qu'il faut former les professeurs à une nouvelle forme de notation ".
C'est-à-dire qu'avec l'audience que lui donne sa fonction, cette fois, de journaliste, elle appuie toujours (et ne s'y oppose pas), le discours officiel: les profs font mal parce qu'ils ne savent pas. Mais s'ils étaient formés....
C'est-à-dire sur la notation, qu'on continue à voir le doigt et on ne voit pas la lune: la notation et non pourquoi les notes ont perdu leur sens.
Il faudrait travailler sur les contenus et les exigences, on continue à diffuser l'idée qu'il faut travailler les méthodes voire les coumleurs de la notation. Les notes ont perdu leur sens parce qu'on ne sait pas ce qu'il faut évaluer: il n'y a qu'à prendre n'importe quelle réunion d'harmonisation de bac pour s'en rendre compte: allez, une nouvelle enquête embedded?
Ce n'est pas ce qu'elle dit. Elle souligne surtout que ce sont les élèves qui la réclament, cette note, parce que c'est leur habitude.
C'est aussi un salaire, une récompense; il est plus gratifiant de recevoir une bonne note sur 20 qu'un point vert "compétence acquise".
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
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