Comment faites-vous pour obtenir le silence en début de cours ?

Quand j'étais prof de français, j'avais instauré un rituel. Je désignais à chaque début d'heure deux " volontaires" pour résumer le cours précédent....et évidemment je leur posais des questions. S'ils ne savaient pas répondre....leçon de la veille à copier 5 fois.

Evidemment les bavards ont vite compris que leur bavardage aidait le hasard à choisir les " volontaires" .

Et hop d'une pierre deux coups: on révise des notions et on fait le silence.

" tiens bidule, je vois que tu as envie de parler, peux tu nous parler des fonctions dans la phrase, de l'accord du pp, de ce qu'est le fantastique"

Spoiler:

Mwahaha !

titeprof a écrit:

J'ai aussi trouvé qu'ils étaient plus calmes depuis que je mettais le plan de la séance au tableau. Comme ils sont curieux, au lieu de parler, ils lisent le tableau et ça leur donne envie de commencer le cours, donc de se taire.

Excellente idée !!!! je te la pique

Cripure : bien sûr j'adorerais n'avoir recours à aucun stratagème pour que mes élèves se taisent au premier pied dans ma salle, et c'est le cas avec certaines classes, mais j'ai eu l'an dernier 2 classes de 4eme où on se félicitait si déjà ils ne s'étaient pas flanqué un coup de poing en une heure, alors tu sais, face à ce genre de gros cas que la vie scolaire nous remonte quand on les renvoie ("parce qu'ils sont chiants"....ah bon? mais pourquoi diable croyez vous que je les ai virés? parce que j'aime pas la couleur de leurs chaussettes?), je suis prête à tout tenter.

moi aussi!

Pour obtenir le silence, dès que je suis prête, je commence à dicter la phrase du jour. Ceux qui ne sont pas prêts n'ont pas intérêt à la ramener car ils écopent d'une punition.

Silence et mise au travail rapide garantis !

Pour mon année de stage dans un établissement relativement difficile, je passais par les rituels : silence dans le couloir avant d'entrer ==> entrée dans la classe sans un mot (le 1er qui ouvre la bouche a droit à une observation dans le carnet) ==> debout devant son bureau ==> chacun sort ses affaires ==> "bonjour à tous" (pas de questions ouvertes du genre : "Est-ce que le week-end s'est bien passé ?") ==> chacun s'installe ==> Je commence !

On recommence si nécessaire en faisait ressortir toute la classe dans le couloir. Alors oui ça les amuse la 1ere fois mais au bout d'un moment ils sont fatigués par les regards des autres classes encore dans le couloir.

jonjon71 a écrit:

Cripure a écrit:Donc, prévoir de noter le comportement () en bonus ( ) dès que quelque chose de normal se passe ( )


Bon, je suis un vieux, alors je vous donne des trucs de vieux : ne pas crier, parler le plus grave et le plus doucement possible, ne pas attendre une demi-heure pour mettre la classe au travail...
Pour ma part, je fais comme Elyas et on bosse tout de suite.

Mince, je dois être déjà vieux parce que je suis parfaitement d'accord.

CotPouletCot a écrit:

Spoiler:

Mwahaha !

J'ai vu le spoiler après, pour moi et mes collègues, ça relevait de l'évidence...
Bon, je vous comprends et je vous plains de tout coeur.

A chaque début d'heure en seconde, j'interrogeais quelqu'un sur la leçon précédente. C'était noté. Donc quand les premiers arrivaient, ils révisaient généralement.

Si vraiment, ils ne se calmaient pas, interrogation écrite. Cela calme pour quelques semaines.

Sinon le fait de projeter le plan de la séance, j'imagine que cela doit bien marcher. Les élèves adorent recopier... c'est étrange.
En cours, quand ils me fatiguaient, je les faisais écrire, écrire...c'était efficace question silence, le problème c'est que cela ne faisait pas office de punition finalement : je voyais les filles bien souligner, décorer même leur trace écrite
On dirait qu'ils se comportent comme s'ils avaient peur de "manquer" ...

livie a écrit:
Sinon le fait de projeter le plan de la séance, j'imagine que cela doit bien marcher. Les élèves adorent recopier... c'est étrange.

Par chez nous, ils aiment recopier aussi et ça les calme étonnamment.

Le si... quoi ?

Après, j'aime bien avoir aussi attraper une conversation de couloir (quand j'ouvre la salle) ou de classe (le plus fréquent, on se déplace plus que nos élèves) pour les secher et commencer dans un calme quasi complet.

Jenny a écrit:

jonjon71 a écrit:

Cripure a écrit:Donc, prévoir de noter le comportement () en bonus ( ) dès que quelque chose de normal se passe ( )


Bon, je suis un vieux, alors je vous donne des trucs de vieux : ne pas crier, parler le plus grave et le plus doucement possible, ne pas attendre une demi-heure pour mettre la classe au travail...
Pour ma part, je fais comme Elyas et on bosse tout de suite.

Mince, je dois être déjà vieux parce que je suis parfaitement d'accord.

+1

j'attends 30 secondes et après je pousse mon cri de guerre (celui qui fait immédiatement s'immobiliser chiens et chevaux, très efficaces aussi sur les élèves )

Une idée pour faire fortune : tu l'enregistres et diffuses l'enregistrement sur Itunes moyennant quelques cents !

:lol:

ça donne envie de l'entendre, ce cri de guerre !!!

Cripure a écrit:Donc, prévoir de noter le comportement () en bonus ( ) dès que quelque chose de normal se passe ( )


Bon, je suis un vieux, alors je vous donne des trucs de vieux : ne pas crier, parler le plus grave et le plus doucement possible, ne pas attendre une demi-heure pour mettre la classe au travail...
Pour ma part, je fais comme Elyas et on bosse tout de suite.

Spoiler:

Taratata. Facile quand dans le passé on a martyrisé de pauvres tables innocentes.

Les légendes ont la vie dure et se transmettent de générations en générations (d'élèves)

ptifok a écrit:

Cripure a écrit:Donc, prévoir de noter le comportement () en bonus ( ) dès que quelque chose de normal se passe ( )

Pour certains élèves, ce n'est pas "normal" de ne pas parler, de ne pas continuer leur conversation, de ne pas se dire "ta g...". Donc, oui il faut trouver des stratagèmes.

Je confirme, ici c'est même impensable pour certains que j'ose leur demander de se taire, vu qu'ils ne me parlent pas à moi .

Ils se rangent dans le couloir, dans le calme, et rentrent. Par contre, je n'attends pas le calme en les laissant debout etc, je leur dis tout de suite "asseyez-vous et sortez vos affaires", et seulement après cela, j'attends rapidement le silence.

Au début, j'attendais le calme en les laissant debout près de leur chaise, mais le brouhaha reprenait ensuite lorsqu'ils s'installaient, sortaient leurs affaires etc. Donc là, je fais tout d'un coup et cela est beaucoup plus rapide !

jonjon71 a écrit:

Panta Rhei a écrit:@ Chertea, je pars de 0 et ajoute un point à chaque fois que toute la classe a joué le jeu et qu'ils ont collectivement fait mieux que la fois précédente. Je prends une feuille de A3 sur laquelle j'écris en grosses lettres bien visibles la date et le score (j'ai la chance d'avoir une salle attitrée donc je peux afficher cette feuille) à "battre".

Une fois arrivé à 20, je mets 20/20 à toute la classe (avec un coefficient ridiculement bas du genre 0.1!) Ils ne savent pas ce que c'est, -même en 4ème, ils me demandent encore quelle est la différence entre moyenne brute et globale sur pronote- eux tout ce qu'ils voient c'est le 20/20.

Comme je vise l'efficacité et le renforcement de la coopération classe/professeur, j'insiste sur l'aspect "toute la classe".

Quand je vois que c'est toute la classe moins le gros cas disciplinaire "grande gueule" et que la classe a essayé de le/la juguler, alors je fais une exception et donne du travail de copie en anglais au(x) cas.

Et quand tu n'obtiens pas le silence, il se passe quoi ?

Ainsi les élèves peuvent faire du bruit 40 fois, s'ils parviennent à être silencieux 20 fois, ils auront quand même tous 20/20 ?

Pour être honnête, il est très rare que mes élèves ne soient pas prêts à travailler en moins de 5 minutes; nous avons des élèves "normaux" avec selon les années, de 1 à 4 gros cas par classe de 25-29. Pour les autres, les techniques évoquées par les collègues (posture assurée, bras croisés, l'air agacé, déplacement silencieux vers le ou les récalcitrants, le tout ponctué de "I'm waiting for you" "I'm ready to work, why aren't you?" ou alors très efficace "Kevin, are you ready to work?" ...)

Quant à ta seconde question, il sans dire que la "note" donnée augmente d'un point quand c'est mieux mais descend d'un point si c'est pire; cette dernière peut donc atteindre 18/20 puis redescendre à 15 dans la semaine! (3 séances avec un mauvais démarrage) Comme ils savent que la note est reportée une fois 20/20 obtenu, ils font des efforts et s'auto-disciplinent très vite.

J'ai conscience que cela fonctionne parce que la majorité a un bon fond et que la note a pour eux (encore) de la valeur. Je pense que même avec un public plus difficile cela devrait pouvoir fonctionner. A nouveau, le 20/20 est plus symbolique qu'autre chose (car affecté d'un coefficient ridicule). L'objectif est de créer une dynamique de classe positive et de faire que tous collaborent, soient au diapason, celui du travail.

Et comme d'autres l'ont dit, non en collège, même "normal", ce type de comportement ne va pas de soi de manière systématique.

D'ailleurs, j'en suis arrivé là parce que, bien installé dans ma routine d'ancien du collège, ayant eu les frères et/ou les cousins qui ont plus de 30 ans, et n'étant pas d'un naturel "pitbull", une fois, ils sont rentrés calmement, ils ont rejoint leur place, le tout dans un calme très calme, ils ont commencé à sortir leurs affaires, mais en parlant à voix basse, et moi j'étais là à les observer; j'avais l'impression de voir un film en "slow motion"! Ce fut pour moi le moment de réagir et de les secouer un peu! Depuis, l'entrée et classe est un plus martiale et rapide et j'en suis bien heureux!

Je demande juste :
"ça va, je ne vous dérange pas trop quand je fais cours à haute voix ?"
Et du coup j'ai le silence, le temps qu'ils se demandent in petto si la réponse la moins malvenue est "non" ou "si".
Un jour, un élève a crié son désespoir : "Ah, madaaaaame ! J'aime pas quand vous dites ça, je sais jamais quoi répondre, de toute façon ça vous mettra forcément en colère !"

Et il paraît que je fais peur quand je suis en colère.
Mais ça, c'était avant l'année terrible.

année terrible? Vous aviez un Ivan dans votre classe?

En moi, plutôt.

Chertea a écrit:

Panta Rhei a écrit:Une année, j'ai chronométré le temps qu'il leur fallait pour être "ready to work" à savoir, cahier sorti, ouvert à la bonne page, et eux debouts, silencieux. C'était un rituel, J'écrivais leur score au tableau et ils me disaient soit

It took us ------ to get ready this time.
It has just taken us ------ to get ready this time.

Si le score était meilleur que la fois d'avant, toute la classe avait +1 pour une note à petit coefficient.

Par la suite, le rituel ancré, on a complexifié et eux mêmes disaient "whereas blahblahblah last time so we've
done better / worse / just the same" (phrase écrite dans le cahier, bien sûr).

La carrote de la note a bien fonctionné et cela les incitait à se discipliner les uns les autres avec des : "Bidule, grouille-toi!"

J'aime bien ton idée, mais comment tu fais pour la note? Ils partent de 10 et tu ajoutes ou enlèves 1 point? Que faire une fois qu'ils arrivent à 20?

quand ils arrivent à 0/20 en note de participation je recrée une deuxième note pour cet élève spécifiquement et qui repart de 20/20 (Donc au meilleur des cas cela ralentit la chute de moyenne de l'élève, mais c'est transparent pour eux...). Pour la petite histoire, en 7 ans je n'ai eu qu'une seule élève qui a atteint 3 notes d'A.C.P (assiduité, comportement, participation) sachant que je remet les compteurs à zéro à chaque trimestre il faut vraiment le vouloir pour en arriver à ce stade

Généralement j'obtiens le silence très vite et sans rien faire (avantage d'avoir des lycéens) mais parfois c'est plus difficile en 2de. Dans ce cas, je me déplace dans la salle en posant quelques questions, de façon nominative, sur le cours. Cela suffit à retenir leur attention et à obtenir le silence. Dans les cas extrêmes, je m'installe à mon bureau et je leur demande de faire par écrit et en temps limité le travail que je m'apprêtais à débuter. Il est ramassé et noté. Après, il suffit que je leur rappelle cet épisode pour que le silence s'installe.

Mon "truc" est gros comme une maison et me ravit parce qu'il marche presque toujours:

S'ils avaient une leçon à apprendre, je leur dis de profiter de ce que je fais l'appel pour réviser.
S'ils avaient un devoir à faire, je leur conseille de vérifier qu'ils l'ont fait (je suis faux cul, je sais bien que pour beaucoup ce n'est pas le cas).

Je les entend se dire qu'il y a une interro ou que je vais ramasser, et je glousse intérieurement. C'est très drôle, et je ne sais pas pourquoi ça marche.