Comment faites-vous pour obtenir le silence en début de cours ?

Je trouve que c'est de loin ce qu'il y a de plus difficile... les élèves rentrent, ils s'installent, il y a du bruit, ils parlent, comment obtenir le silence ensuite? Je n'ai pas réussi à trouver la solution lors de ma 1ère année...

Une année, j'ai chronométré le temps qu'il leur fallait pour être "ready to work" à savoir, cahier sorti, ouvert à la bonne page, et eux debouts, silencieux. C'était un rituel, J'écrivais leur score au tableau et ils me disaient soit

It took us ------ to get ready this time.
It has just taken us ------ to get ready this time.

Si le score était meilleur que la fois d'avant, toute la classe avait +1 pour une note à petit coefficient.

Par la suite, le rituel ancré, on a complexifié et eux mêmes disaient "whereas blahblahblah last time so we've
done better / worse / just the same" (phrase écrite dans le cahier, bien sûr).

La carrote de la note a bien fonctionné et cela les incitait à se discipliner les uns les autres avec des : "Bidule, grouille-toi!"

Une solution qui a bien fonctionné en ZEP pour moi: les îlots. Pouvant obtenir des points bonus en ayant un bon comportement, les élèves ont immédiatement compris leur intérêt de s'installer en silence.

Sinon, une autre solution: annoncer que tout temps où tu attends qu'ils se taisent sera rattrapé (et tu regardes ta montre). Ça fonctionne bien avec les classes pas trop difficiles.
Et surtout, lorsqu'ils rentrent, je les fais sortir leurs affaires et rester debout le temps qu'ils se taisent. S'ils ne se taisent pas, ils restent debout. Ca m'est arrivé de les faire ressortir et rerentrer si c'était trop le bazar, et ceux qui continuaient à parler en entrant avaient aussitôt leur carnet ramassé.

J'attends, en les fixant. En général, je ne dis rien et ça va très vite. Si ça dure plus que le temps de sortir leurs affaires, je leur demande de tout ranger sauf une feuille et un stylo et j'interroge sur le cours d'avant (normalement, j'interroge un ou deux élèves à l'oral). Ca arrive très rarement.

Ca a toujours marché avec les élèves les plus divers, du lycée à la ZEP.

On l'apprend à l'ESPÉ : tu accueilles chaque élève individuellement, lui offres des gateaux et du thé, t'informe de sa situation familiale. Pis ça sonne. Si t'es trop rapide pour que ça prenne toute l'heure, tu tapes deux doigts sur le coin de chaque table.

…non, sérieusement, c'est une bonne question. Normalement, quand on se met à parler, y'a un instant de silence curieux que nous devons capturer autant que faire se peut. Mais quand ce n'est pas le cas, quoi faire ?

je sors mon cahier de note à la page participation , je ne dis pas un mot pendant qu'ils sortent leurs affaires mais je les canarde du regard, et dès que j'en surprend un la bouche ouverte je lui enlève un demi-point de participation (sachant que j'avais 4 séances de cours par semaine certains perdaient 2 points par semaine au début de l'année). Au début on enlève beaucoup de points, mais après ils finissent par s'installer en silence. Normalement ça prend 3 minutes pour qu'ils soient en silence debout devant leur bureau.
Mais pour qu'ils ne reprennent pas le bavardage une fois assis j'embraye directement sur un calcul mental de 5 minutes. Et après je peux  commencer ma séance proprement dite.

Pour avoir le calme en début d'heure, il faut déjà qu'il y ait le calme lors de la mise en rang dans le couloir. Ils ne rentrent que s'ils sont rangés, silencieux et qu'ils m'ont dit bonjour (en me regardant).
Ensuite, ils attendent debout que le silence se fasse de nouveau dans la classe avant que je leur donne l'autorisation de s'asseoir.
Pour le reste, je les fixe, je ne parle pas et je n'hésite pas à me déplacer juste à côté de l'élève qui fait du bruit.

Je prends en note toutes ces idées car c'est un problème récurrent dans mon établissement aussi : les élèves arrivent au compte goutte (collègue précédent a attendu la 2eme sonnerie pour faire ranger, ou alors classe venant d'une salle à l'autre bout du collège ou du gymnase ou du collège d'en face - cours de langue rare mutualisé- ...), du coup le temps que l'effectif soit au complet, ça s'agite, ça bavarde, et quand la machine est lancée, c'est très difficile de reprendre la main

L'idée des points enlevés en cas de mise au calme trop longue est super. Chez nous on est nombreux à avoir mis en place un "permis à point" (ils partent tous de 20/20 et perdent des points quand oubli de matériel, cours non rattrapé...) et cela pourrait entrer dans ce cadre, ce serait parfait.

Panta Rhei a écrit:Une année, j'ai chronométré le temps qu'il leur fallait pour être "ready to work" à savoir, cahier sorti, ouvert à la bonne page, et eux debouts, silencieux. C'était un rituel, J'écrivais leur score au tableau et ils me disaient soit

It took us ------ to get ready this time.
It has just taken us ------ to get ready this time.

Si le score était meilleur que la fois d'avant, toute la classe avait +1 pour une note à petit coefficient.

Par la suite, le rituel ancré, on a complexifié et eux mêmes disaient "whereas blahblahblah last time so we've
done better / worse / just the same" (phrase écrite dans le cahier, bien sûr).

La carrote de la note a bien fonctionné et cela les incitait à se discipliner les uns les autres avec des : "Bidule, grouille-toi!"

J'aime bien ton idée, mais comment tu fais pour la note? Ils partent de 10 et tu ajoutes ou enlèves 1 point? Que faire une fois qu'ils arrivent à 20?

Est-ce que les élèves doivent rester debout en début de cours aussi en lycée, ou c'est plutôt au collège qu'on fait ça?

Chertea a écrit:Est-ce que les élèves doivent rester debout en début de cours aussi en lycée, ou c'est plutôt au collège qu'on fait ça?

Je l'ai fait jusqu'en terminale. S'ils râlent en disant qu'ils ne sont plus au collège, dis-leur que c'est à eux de le démontrer.

Je dis "Silence" et j'ai le silence.


















































:pas vrai:

ptifok a écrit:

Chertea a écrit:Est-ce que les élèves doivent rester debout en début de cours aussi en lycée, ou c'est plutôt au collège qu'on fait ça?

Je l'ai fait jusqu'en terminale. S'ils râlent en disant qu'ils ne sont plus au collège, dis-leur que c'est à eux de le démontrer.

Quand ils font du sport, ils sont capables de prendre leur place sur le terrain et d'attendre le coup de sifflet de l'arbitre et ils ne seraient pas capables de le faire au lycée ?
Quand ils râlent je leur sors cet argument et je n'ai plus de chouineries ensuite.

Donc, prévoir de noter le comportement () en bonus ( ) dès que quelque chose de normal se passe ( )


Bon, je suis un vieux, alors je vous donne des trucs de vieux : ne pas crier, parler le plus grave et le plus doucement possible, ne pas attendre une demi-heure pour mettre la classe au travail...
Pour ma part, je fais comme Elyas et on bosse tout de suite.

Spoiler:

cannelle21 a écrit:Pour avoir le calme en début d'heure, il faut déjà qu'il y ait le calme lors de la mise en rang dans le couloir. Ils ne rentrent que s'ils sont rangés, silencieux et qu'ils m'ont dit bonjour (en me regardant).
Ensuite, ils attendent debout que le silence se fasse de nouveau dans la classe avant que je leur donne l'autorisation de s'asseoir.
Pour le reste, je les fixe, je ne parle pas et je n'hésite pas à me déplacer juste à côté de l'élève qui fait du bruit.

+1

J'allais écrire exactement la même chose. Et à défaut de se déplacer et de se mettre à côté des élèves qui continuent de parler, je les interpellent nommément (pas d'intervention générale du type "silence !" ou "taisez-vous !", personne ne se sent concerné). Si je prononce deux fois le prénom d'un élève, je prends le carnet.

@ Chertea, je pars de 0 et ajoute un point à chaque fois que toute la classe a joué le jeu et qu'ils ont collectivement fait mieux que la fois précédente. Je prends une feuille de A3 sur laquelle j'écris en grosses lettres bien visibles la date et le score (j'ai la chance d'avoir une salle attitrée donc je peux afficher cette feuille) à "battre".

Une fois arrivé à 20, je mets 20/20 à toute la classe (avec un coefficient ridiculement bas du genre 0.1!) Ils ne savent pas ce que c'est, -même en 4ème, ils me demandent encore quelle est la différence entre moyenne brute et globale sur pronote- eux tout ce qu'ils voient c'est le 20/20.

Comme je vise l'efficacité et le renforcement de la coopération classe/professeur, j'insiste sur l'aspect "toute la classe".

Quand je vois que c'est toute la classe moins le gros cas disciplinaire "grande gueule" et que la classe a essayé de le/la juguler, alors je fais une exception et donne du travail de copie en anglais au(x) cas.

Noter le comportement est illégal, surtout depuis la fin de la note de vie scolaire (immonde chose bien-pensante au passage).

Cripure a écrit:Donc, prévoir de noter le comportement () en bonus ( ) dès que quelque chose de normal se passe ( )


Bon, je suis un vieux, alors je vous donne des trucs de vieux : ne pas crier, parler le plus grave et le plus doucement possible, ne pas attendre une demi-heure pour mettre la classe au travail...
Pour ma part, je fais comme Elyas et on bosse tout de suite.

Mince, je dois être déjà vieux parce que je suis parfaitement d'accord.

Sinon, je rejoins les autres sur le fait qu'il est impératif pour nous en LVE de les mettre en action le plus vite possible!

C'est la raison pour laquelle tandis qu'ils sont debout, un autre rituel d'interaction orale élève->prof->élève est prévu.

Cripure a écrit:Donc, prévoir de noter le comportement () en bonus ( ) dès que quelque chose de normal se passe ( )

Pour certains élèves, ce n'est pas "normal" de ne pas parler, de ne pas continuer leur conversation, de ne pas se dire "ta g...". Donc, oui il faut trouver des stratagèmes.

Panta Rhei a écrit:@ Chertea, je pars de 0 et ajoute un point à chaque fois que toute la classe a joué le jeu et qu'ils ont collectivement fait mieux que la fois précédente. Je prends une feuille de A3 sur laquelle j'écris en grosses lettres bien visibles la date et le score (j'ai la chance d'avoir une salle attitrée donc je peux afficher cette feuille) à "battre".

Une fois arrivé à 20, je mets 20/20 à toute la classe (avec un coefficient ridiculement bas du genre 0.1!) Ils ne savent pas ce que c'est, -même en 4ème, ils me demandent encore quelle est la différence entre moyenne brute et globale sur pronote- eux tout ce qu'ils voient c'est le 20/20.

Comme je vise l'efficacité et le renforcement de la coopération classe/professeur, j'insiste sur l'aspect "toute la classe".

Quand je vois que c'est toute la classe moins le gros cas disciplinaire "grande gueule" et que la classe a essayé de le/la juguler, alors je fais une exception et donne du travail de copie en anglais au(x) cas.

Et quand tu n'obtiens pas le silence, il se passe quoi ?

Ainsi les élèves peuvent faire du bruit 40 fois, s'ils parviennent à être silencieux 20 fois, ils auront quand même tous 20/20 ?

Tout commence par le couloir. Hors de question que des élèves rentrent quand c'est le foutoir. D'abord ils se rangent, ils se calment et rentrent en me saluant. Ensuite je suis debout pendant qu'ils sortent leurs affaires. La plupart du temps, le silence se fait très vite, tout seul. Et ils s'assoient, et on fait les rappels de la séance précédente.
Sinon les flinguer du regard suffit en général. Au pire, je finis par m'asseoir. Et je regarde ma montre. Vu que ce sont de grosses feignasses et qu'ils ont envie de s'asseoir, c'est rapide.

On a tous des méthodes bien différentes, je ne pensais pas qu'il pouvait y en avoir autant
Voici la mienne :

Je commence dès le couloir. J'attends qu'ils soient calmes en leur disant de cesser leurs bavardages en entrant. (je n'arrive pas à le faire taire complètement dans le couloir).

Je me tiens dans l'embrasure de la porte et ils passent un par un. Je leur dis bonjour. Quand je vois un bavard qui s'apprête à passer, je mets mon bras en travers de la porte et je dis "on se tait". Je lui demande de rester dans le couloir et de se calmer. De temps en temps je barre aussi le passage pour observer ceux qui sont déjà en classe. Je leur rappelle de se taire s'ils bavardent. S'il y a trop de grabuge, je vais au tableau et je note le nom du fauteur de trouble ...

Une fois tous entrés et devant leur table, déjà la propagation des bavardages a été limitée.
J'attends le silence complet sinon ils ne peuvent pas s'asseoir. S'il y a des récalcitrants, je note leur nom au tableau, ça les calme.

J'ai aussi trouvé qu'ils étaient plus calmes depuis que je mettais le plan de la séance au tableau. Comme ils sont curieux, au lieu de parler, ils lisent le tableau et ça leur donne envie de commencer le cours, donc de se taire.

J'ai aussi trouvé qu'ils étaient plus calmes depuis que je mettais le plan de la séance au tableau. Comme ils sont curieux, au lieu de parler, ils lisent le tableau et ça leur donne envie de commencer le cours, donc de se taire.

Excellente idée !!!! je te la pique

Cripure : bien sûr j'adorerais n'avoir recours à aucun stratagème pour que mes élèves se taisent au premier pied dans ma salle, et c'est le cas avec certaines classes, mais j'ai eu l'an dernier 2 classes de 4eme où on se félicitait si déjà ils ne s'étaient pas flanqué un coup de poing en une heure, alors tu sais, face à ce genre de gros cas que la vie scolaire nous remonte quand on les renvoie ("parce qu'ils sont chiants"....ah bon? mais pourquoi diable croyez vous que je les ai virés? parce que j'aime pas la couleur de leurs chaussettes?), je suis prête à tout tenter.

Quand j'étais prof de français, j'avais instauré un rituel. Je désignais à chaque début d'heure deux " volontaires" pour résumer le cours précédent....et évidemment je leur posais des questions. S'ils ne savaient pas répondre....leçon de la veille à copier 5 fois.

Evidemment les bavards ont vite compris que leur bavardage aidait le hasard à choisir les " volontaires" .

Et hop d'une pierre deux coups: on révise des notions et on fait le silence.