- Dadoo33Grand sage
Daphné a écrit:El-vacator a écrit:Presse-purée a écrit:
Voilà. C'est tout le problème. Ce que les commentateurs extérieurs ont du mal à percevoir, c'est que cette réforme met à bas une discipline sur la base de reproches qui sont largement imputables non à la discipline en question mais à la manière dont elle est perçue et gérée par l'institution. En gros, on reproche (violemment. Va relire un peu les propos de la ministre ou des défenseurs de cette réforme) aux profs de latin les conséquences de choix éducatifs qui ne leur sont pas imputables. Et derrière on se plaint que cela réagisse.
Flanque les maths en option au lycée, combien d'élèves continuent?
Flanque l'HG en option au collège, combien d'élèves la choisissent? Choisiront-ils cette discipline si les cours sont de 16 à 18 le vendredi soir?
Essaie d'ouvrir deux classes de latin au collège? "On n'a pas les heures". Mais derrière, on vient de reprocher d'enseigner quelque chose de "réservé" à une élite sociale informée (c'est sûr qu'au fin fond de l'Orne ou de la Meuse, c'est l'élite sociale qui peuple les classes de latinistes).
Essaie d'organiser des sorties, des partenariats culturels? "Il y a d'autres priorités" Mais ensuite on te dit que tu ne rends pas ta discipline "sexy".
Ferme une option dans un collège ou un lycée? "Si les élèves sont vraiment motivés, ils prendront le car pour aller plus loin et suivre l'option". Car qui part à 6h15 du mat', ce qui fait que l'élève devrait se lever à 5h30 pour aller en cours? Lol.
Bref, on pose de vagues principes "bouh bouh bouh le latin est inégalitaire"; on fait porter cette conséquence de l'organisation de son enseignement sur les profs eux-mêmes, on ment sciemment sur des chaînes de grande écoute pour défendre le truc ("le latin sera proposé à tous" "s'ils le souhaitent, ils peuvent continuer au lycée" "le latin est réservé à quelques élèves et pas proposé à tous"), on lâche les chiens de garde sur les réseaux sociaux (profs de latin = profs de voyage; latin = racines = français de souche = racisme...), et après on s'étonne de la réaction?
Bande d'hypocrites.
Magnifique. C'est exactement ça.
+100000000000000000
- IphigénieProphète
Nan mais sérieusement, tu te crois seul à penser "librement" alors? sans blague. A force de déresponsabiliser pieusement tout le monde au motif des injustices sociales on va finir par la guerre de tranchées. Ras-le-bol aussi de ce déterminisme de fadaises.the educator a écrit:Tu vois Presse Purée, je suis d'accord avec toi, et ta réaction quartdetouresque sur le nazi latiniste et le juste réformateur n'était simplement pas a sa placeOui voilà, et comme le libre arbitre coule au robinet, et qu'on n'a pas le droit de te le couper même si tu paies pas tes factures, tout va bien. Nan mais sérieusement?Iphégenie a écrit:L'école te donne des connaissances après tu as ton libre arbitre et t'en fais ce que tu peux, tu veux, tu es responsable de toi- même!
Les cloisons, ça vide un peu les inter... Des fois c'est nécessaire, d'autres fois... Cela dit ça illustre assez mon propos, et je t'en remercie.
Cela dit, Educator, si tu nous disais clairement ce que tu vois de bien dans cette foutue réforme?parce que là:
pardonne-moi mais je ne trouve aucun sens à ta phrase, donc si ça illustre ton propos...Les cloisons, ça vide un peu les inter... Des fois c'est nécessaire, d'autres fois... Cela dit ça illustre assez mon propos, et je t'en remercie
- the educatorFidèle du forum
Euh, je ne soutiens pas la réforme, hein, il y a quelques idées de fond auxquelles je pourrais adhérer si elles n’étaient mises en place en dépit de tout.Cela dit, Educator, si tu nous disais clairement ce que tu vois de bien dans cette foutue réforme?parce que là:
Je ne crois pas à la notion de responsabilité comme moteur dans la vie. C'est daté, pesant, ennuyeux. Je lui préfère l'implication, enfin plus précisément ce qu'ils appellent l'empowerment.Nan mais sérieusement, tu te crois seul à penser "librement" alors? sans blague. A force de déresponsabiliser pieusement tout le monde au motif des injustices sociales on va finir par la guerre de tranchées. Ras-le-bol aussi de ce déterminisme de fadaises.
Dans ma réponse précédente, j'ai un peu trop vite assimilé le libre arbitre dont tu parlais à l'intelligence, et je n'aurais pas du: ce n'est pas parce que tu as la liberté de choix que les choix se valent. Un peu comme la liberté d'expression. Longtemps, on a mis en place des systemes moraux déontologistes qui permettaient de se passer de l'intelligence pour exercer ces libertés, cependant à partir du moment ou tu dévoies ces systèmes, ou que tu les supprimes, alors il faut basculer vers d'autres modalité d'exercice de ces libertés.
- IphigénieProphète
C'est quoi "les idées de fond"?Euh, je ne soutiens pas la réforme, hein, il y a quelques idées de fond auxquelles je pourrais adhérer si elles n’étaient mises en place en dépit de tout.
La nécessité de faire des économies?
Celle de faire prendre en charge les "élites" par le privé- en excluant les enfants des classes populaires?
Celle de privilégier l'animation sur l'éducation?
J'ai beau chercher, je ne vois pas le fond en question....
- The GoonExpert
BRAVO !Presse-purée a écrit:
Voilà. C'est tout le problème. Ce que les commentateurs extérieurs ont du mal à percevoir, c'est que cette réforme met à bas une discipline sur la base de reproches qui sont largement imputables non à la discipline en question mais à la manière dont elle est perçue et gérée par l'institution. En gros, on reproche (violemment. Va relire un peu les propos de la ministre ou des défenseurs de cette réforme) aux profs de latin les conséquences de choix éducatifs qui ne leur sont pas imputables. Et derrière on se plaint que cela réagisse.
Flanque les maths en option au lycée, combien d'élèves continuent?
Flanque l'HG en option au collège, combien d'élèves la choisissent? Choisiront-ils cette discipline si les cours sont de 16 à 18 le vendredi soir?
Essaie d'ouvrir deux classes de latin au collège? "On n'a pas les heures". Mais derrière, on vient de reprocher d'enseigner quelque chose de "réservé" à une élite sociale informée (c'est sûr qu'au fin fond de l'Orne ou de la Meuse, c'est l'élite sociale qui peuple les classes de latinistes).
Essaie d'organiser des sorties, des partenariats culturels? "Il y a d'autres priorités" Mais ensuite on te dit que tu ne rends pas ta discipline "sexy".
Ferme une option dans un collège ou un lycée? "Si les élèves sont vraiment motivés, ils prendront le car pour aller plus loin et suivre l'option". Car qui part à 6h15 du mat', ce qui fait que l'élève devrait se lever à 5h30 pour aller en cours? Lol.
Bref, on pose de vagues principes "bouh bouh bouh le latin est inégalitaire"; on fait porter cette conséquence de l'organisation de son enseignement sur les profs eux-mêmes, on ment sciemment sur des chaînes de grande écoute pour défendre le truc ("le latin sera proposé à tous" "s'ils le souhaitent, ils peuvent continuer au lycée" "le latin est réservé à quelques élèves et pas proposé à tous"), on lâche les chiens de garde sur les réseaux sociaux (profs de latin = profs de voyage; latin = racines = français de souche = racisme...), et après on s'étonne de la réaction?
Bande d'hypocrites.
Presse-purée a écrit:J'ajoute que je suis lassé (pour ne pas dire plus) des leçons données généralement par des profs d'autres disciplines, obligatoires elles, parfois vues comme "utiles" et donc supérieures, assis bien tranquilles sur leur cul, qui ne savent absolument pas ce que peut être le fait d'enseigner une option chassée et méprisée.
Ils n'ont pas compris que le tour viendra.
- frdmNiveau 10
Les derniers propos de "the educator" me rappellent ce que disait wolfgang pauli à propos d'un article fumeux: "this paper is so bad it is not even wrong ".
- the educatorFidèle du forum
Voilà c'est ça. Mais c'est dur, sur un forum, avec la flemme du clavier, d'expliquer des trucs a des gens qui ont des repères "classiques" (pour pas dire datés et centrés). Il faut chaque fois repartir de très loin, la plupart du temps on te tend une embuscade à chaque virage. Je ne suis pas le seul à rencontrer le problème, et ce n'est pas spécifiques aux vieux profs latinistes non plus, je le rencontre aussi dans mon autre activité (et pour rassurer tout le monde sur ma santé mentale, les gens qui travaillent avec moi ont aussi le problème avec nos interlocuteurs en général). Il ne s'agit pas d'être en avance, d'être le seul, ou quoi que ce soit de prétentieux, c'est juste que des tas de choses (parfois fondamentales) que vous (pour généraliser) tenez pour acquises ne font pas évidence pour moi, et que ça bouscule largement tout le reste. Alors en fait je te l'accorde, retomber "sur mes pattes" dans ces circonstances, c'est quelque chose auquel j'ai renoncé.
- Employé oxymoriqueNiveau 7
Sinon, que deviennent les différents recours ? (Désolé d'arriver comme un cheveu sur la soupe...)
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Cymbale en chef au concert des immobiles.
« Il faudra résister à la dissolution programmée de l’enseignement, de la recherche scientifique, des classiques et des biens culturels. Car saboter la culture et l’instruction, c’est saboter le futur de l’humanité. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de lire une phrase simple, mais pleine de sens, qui était inscrite sur un panneau signalétique dans une bibliothèque de manuscrits au milieu d’une oasis perdue du Sahara ; « La connaissance est une richesse qu’on peut donner sans s’appauvrir. » Seul le savoir peut perturber la logique dominante du profit en étant partagé sans appauvrir, et même, bien au contraire, en enrichissant à la fois celui qui le transmet et celui qui le reçoit.»
L’Utilité de l’Inutile. Manifeste, Nuccio Ordine, éditions des Belles-Lettres.
- SibylleNeoprof expérimenté
Presse-purée a écrit:Iphigénie a écrit:Tu confonds l'intelligence et la morale
Par ailleurs la suppression des langues anciennes en tant que discipline c'est juste un axe majeur de la réforme ( c'est le cœur de sa philosophie) mais c'est un détail pour toi sans doute.
Voilà. C'est tout le problème. Ce que les commentateurs extérieurs ont du mal à percevoir, c'est que cette réforme met à bas une discipline sur la base de reproches qui sont largement imputables non à la discipline en question mais à la manière dont elle est perçue et gérée par l'institution. En gros, on reproche (violemment. Va relire un peu les propos de la ministre ou des défenseurs de cette réforme) aux profs de latin les conséquences de choix éducatifs qui ne leur sont pas imputables. Et derrière on se plaint que cela réagisse.
Flanque les maths en option au lycée, combien d'élèves continuent?
Flanque l'HG en option au collège, combien d'élèves la choisissent? Choisiront-ils cette discipline si les cours sont de 16 à 18 le vendredi soir?
Essaie d'ouvrir deux classes de latin au collège? "On n'a pas les heures". Mais derrière, on vient de reprocher d'enseigner quelque chose de "réservé" à une élite sociale informée (c'est sûr qu'au fin fond de l'Orne ou de la Meuse, c'est l'élite sociale qui peuple les classes de latinistes).
Essaie d'organiser des sorties, des partenariats culturels? "Il y a d'autres priorités" Mais ensuite on te dit que tu ne rends pas ta discipline "sexy".
Ferme une option dans un collège ou un lycée? "Si les élèves sont vraiment motivés, ils prendront le car pour aller plus loin et suivre l'option". Car qui part à 6h15 du mat', ce qui fait que l'élève devrait se lever à 5h30 pour aller en cours? Lol.
Bref, on pose de vagues principes "bouh bouh bouh le latin est inégalitaire"; on fait porter cette conséquence de l'organisation de son enseignement sur les profs eux-mêmes, on ment sciemment sur des chaînes de grande écoute pour défendre le truc ("le latin sera proposé à tous" "s'ils le souhaitent, ils peuvent continuer au lycée" "le latin est réservé à quelques élèves et pas proposé à tous"), on lâche les chiens de garde sur les réseaux sociaux (profs de latin = profs de voyage; latin = racines = français de souche = racisme...), et après on s'étonne de la réaction?
Bande d'hypocrites.
Tellement juste !!!!
- HerrelisGrand sage
Presse-Purée tu as exprimé clairement toute la frustration que je ressens depuis quelques mois, la schizophrénie du discours officiel, son hypocrisie et sa démagogie (ouais en latin, tu fais pas de cours toi, t'as rien à préparer). J'ajoute que je sais parfaitement à qui ont échu mes heures de latin... et ça me soûle. J'en ai marre.
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
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