- philopoussinNiveau 8
Husserl, après avoir passé une année sur le phénomène, je serais candidate au CAPES, je me sentirais persécutée
Mais je me serais régalée, c’est dense, il y a beaucoup à déplier et à mettre en perspective...
Soso, au repos bien mérité!
Mais je me serais régalée, c’est dense, il y a beaucoup à déplier et à mettre en perspective...
Soso, au repos bien mérité!
- supersosoSage
Mouais, là, c'est ma pile de correction en retard qui m'attend, et préparer ma classe pour la reprise lundi. Et m'occuper de ma puce qui trouve que je l'ai délaissée (et c'est un peu vrai). Pffff, c'est quand les vacances ?
- User24373Neoprof expérimenté
Où est Parménide ???
- supersosoSage
- User17706Bon génie
Bon, voici le texte (enfin voici la traduction Ricœur, qui apparemment a été scrupuleusement reproduite, y compris les coquilles) :
J'ai mis des chevrons là où il y a clairement un problème. C'est le texte d'Aubier ; je ne sais pas si la substitution de « Mathematik » à « Thematik » a été reproduite dans le sujet... je n'ai pas vu le sujet.
Husserl a écrit:
La science mathématique de la nature est une technique admirable qui permet des inductions d’une fécondité, d’une probabilité, d’une précision, d’une facilité de calcul qu'on n'aurait pu soupçonner auparavant. En tant que création (Leistung), elle marque un des triomphes de l’esprit humain. Mais si l'on considère la rationalité de ses méthodes et théories, elle est complètement relative. Elle présuppose déjà l'apport fondamental d'une disposition ; or, cet apport est lui-même totalement dépourvu de rationalité effective. En même temps que l'environnement intuitif, ce facteur purement subjectif a été oublié dans la ‹ma›thématique scientifique, on a oublié en même temps le sujet lui-même qui la met en œuvre et le savant n'accède pas au rang de thème de réflexion. (De ce point de vue, la rationalité des sciences exactes reste dans la ligne de la rationalité qu'illustrent les Pyramides égyptiennes.)
Il est vrai que, depuis Kant, nous avons une théorie propre de la connaissance et, d’autre part, la psychologie se propose à nous : en prétendant à l'exactitude des sciences de la nature, elle veut être la science générale et fondamentale de l’esprit. Mais notre espoir d’une rationalité effective, c’est-à-dire d’une évidence intellectuelle véritable, est ici comme partout déçu‹e› [sic]. Les psychologues ne remarquent aucunement que même eux n'ont pas accès à eux-mêmes et à leur environnement vital, considéré dans son thème propre. Ils ne remarquent pas qu’ils se présupposent eux-mêmes à titre préalable comme hommes vivant en communauté et appartenant à leur propre environnement et au temps de l'histoire ; ils se présupposent eux-mêmes dès là qu'ils tendent vers la vérité en soi, valable en général pour quiconque. Son objectivisme interdit absolument à la psychologie d'inclure dans son thème de réflexion l’âme, le moi qui agit et souffre, pris en son sens le plus propre et le plus essentiel. À supposer qu'elle puisse objectiver et traiter inductivement les vécus de l'évaluation, les vécus volitifs, répartis dans les corps vivants, peut-elle en faire autant avec les buts, les valeurs, les normes ? peut-elle ériger la raison en thème de réflexion, au titre par exemple de disposition ? On oublie totalement que l'objectivisme, considéré comme l'œuvre (Leistung) du savant en quête de normes vraies, présuppose justement ces normes, qu'on ne peut donc vouloir dériver cet objectivisme des faits, car les faits y sont déjà désignés comme des vérités et non comme des fictions.
J'ai mis des chevrons là où il y a clairement un problème. C'est le texte d'Aubier ; je ne sais pas si la substitution de « Mathematik » à « Thematik » a été reproduite dans le sujet... je n'ai pas vu le sujet.
- supersosoSage
Ils ont corrigé le déçu en déçue (c'est pour ça que je ne comprenais pas ce que j'ai lu ailleurs à ce propos).
- User17706Bon génie
supersoso, je viens de remettre le e, qui ne se voyait pas à cause de l'interpréteur qui prend une expression entre > / < comme si elle était une commande HTML. J'ai mis des guillemets simples du coup. Le e est bien dans Aubier.
- User17706Bon génie
Plus inquiétant est le « ce facteur purement subjectif a été oublié dans la ‹ma›thématique scientifique » du 1er alinéa. J'espère qu'ils ont rétabli « thématique ».
- ÆnésidèmeNiveau 6
PauvreYorick a écrit:Bon, voici le texte (enfin voici la traduction Ricœur, qui apparemment a été scrupuleusement reproduite, y compris les coquilles) :Husserl a écrit:
La science mathématique de la nature est une technique admirable qui permet des inductions d’une fécondité, d’une probabilité, d’une précision, d’une facilité de calcul qu'on n'aurait pu soupçonner auparavant. En tant que création (Leistung), elle marque un des triomphes de l’esprit humain. Mais si l'on considère la rationalité de ses méthodes et théories, elle est complètement relative. Elle présuppose déjà l'apport fondamental d'une disposition ; or, cet apport est lui-même totalement dépourvu de rationalité effective. En même temps que l'environnement intuitif, ce facteur purement subjectif a été oublié dans la ‹ma›thématique scientifique, on a oublié en même temps le sujet lui-même qui la met en œuvre et le savant n'accède pas au rang de thème de réflexion. (De ce point de vue, la rationalité des sciences exactes reste dans la ligne de la rationalité qu'illustrent les Pyramides égyptiennes.)
Il est vrai que, depuis Kant, nous avons une théorie propre de la connaissance et, d’autre part, la psychologie se propose à nous : en prétendant à l'exactitude des sciences de la nature, elle veut être la science générale et fondamentale de l’esprit. Mais notre espoir d’une rationalité effective, c’est-à-dire d’une évidence intellectuelle véritable, est ici comme partout déçu‹e› [sic]. Les psychologues ne remarquent aucunement que même eux n'ont pas accès à eux-mêmes et à leur environnement vital, considéré dans son thème propre. Ils ne remarquent pas qu’ils se présupposent eux-mêmes à titre préalable comme hommes vivant en communauté et appartenant à leur propre environnement et au temps de l'histoire ; ils se présupposent eux-mêmes dès là qu'ils tendent vers la vérité en soi, valable en général pour quiconque. Son objectivisme interdit absolument à la psychologie d'inclure dans son thème de réflexion l’âme, le moi qui agit et souffre, prs en son sens le plus propre et le plus essentiel. À supposer qu'elle puisse objectiver et traiter inductivement les vécus de l'évaluation, les vécus volitifs, répartis dans les corps vivants, peut-elle en faire autant avec les buts, les valeurs, les normes ? peut-elle ériger la raison en thème de réflexion, au titre par exemple de disposition ? On oublie totalement que l'objectivisme, considéré comme l'œuvre (Leistung) du savant en quête de normes vraies, présuppose justement ces normes, qu'on ne peut donc vouloir dériver cet l’objectivisme des faits, car les faits y sont déjà désignés comme des vérités et non comme des fictions.
J'ai mis des chevrons là où il y a clairement un problème. C'est le texte d'Aubier ; je ne sais pas si la substitution de « Mathematik » à « Thematik » a été reproduite dans le sujet... je n'ai pas vu le sujet.
Oui le sujet comporte mathématique pour Thematik. Et il n'y a pas les précisions sur Leistung.
Je suis étonné que la traduction de Granel n'ait pas été choisie de préférence. Je pensais qu'elle faisait autorité.
- ÆnésidèmeNiveau 6
Pour la phrase litigieuse...
Je trouve ça plus clair ! (ne serait-ce qu'à cause de la ponctuation de Ricœur)
Granel a écrit:Dans la mesure où le monde-ambiant intuitif, ce pur subjectif, est oublié dans la thématique scientifique, dans cette mesure est également oublié le sujet qui travaille lui-même, et le savant ne devient jamais un thème.
Je trouve ça plus clair ! (ne serait-ce qu'à cause de la ponctuation de Ricœur)
- User17706Bon génie
Ça ne fait pas très sérieux... voire ça ne fait pas sérieux du tout. Bon, en fait c'est n'imp.Aenésidème a écrit: le sujet comporte mathématique pour Thematik.
Bon, ça, à la limite, c'est normal.Aenésidème a écrit: Et il n'y a pas les précisions sur Leistung.
Celle de Ricœur a une très bonne réputation ; mais cet extrait suffit à montrer qu'elle n'est pas sans erreurs.Aenésidème a écrit: Je suis étonné que la traduction de Granel n'ait pas été choisie de préférence. Je pensais qu'elle faisait autorité.
- JPhMMDemi-dieu
Serait-ce que tout est éternel recommencement ?PauvreYorick a écrit:Sujet de dissertation :
Peut-on tirer des leçons de l'histoire ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- ÆnésidèmeNiveau 6
PauvreYorick a écrit:
Celle de Ricœur a une très bonne réputation ; mais cet extrait suffit à montrer qu'elle n'est pas sans erreurs.
Outre les erreurs manifestes, outre la phrase litigieuse où Ricœur pourrait laisser entendre que "l'environnement intuitif" n'est pas identique à "ce facteur purement subjectif", la traduction parfois (par intermittences) littérale de l'allemand qu'on trouve dans la version Aubier peut s'avérer compliquer à l'extrême l'identification des référents. Par exemple...
...ce qui implique de remonter deux phrases plus haut pour comprendre à quoi renvoie l'adjectif possessif, à savoir la psychologie.Ricœur a écrit:Les psychologues ne remarquent aucunement que même eux n'ont pas accès à eux-mêmes et à leur environnement vital, considéré comme son thème propre.
Alors qu'une traduction plus soucieuse du lecteur pouvait lever l'ambiguïté à peu de frais.
:|Granel a écrit:Les psychologues ne remarquent absolument pas que ni eux-mêmes en tant que savants qui opèrent la science, ni le monde-ambiant de leur vie, ne pénètrent dans leur thème.
- ÆnésidèmeNiveau 6
Ce trouve ça un peu vache de livrer une version aussi brute de décoffrage pour le concours. D'autant que cette version était prévue pour accompagner le texte original et donc être en permanence contrôlée par le lecteur...
En tout cas, bravo aux candidats ! Le repos est bien mérité.
En tout cas, bravo aux candidats ! Le repos est bien mérité.
- User17706Bon génie
... lecteur qui peut lire « Thematik » sur la page de gauche... pfff, mais ils font quoi, à l'IG ?Aenésidème a écrit:Ce trouve ça un peu vache de livrer une version aussi brute de décoffrage pour le concours. D'autant que cette version était prévue pour accompagner le texte original et donc être en permanence contrôlée par le lecteur...
- User5899Demi-dieu
Ben pour ma part, composer de 20h-22h à 3h-5h m'avantagerait beaucoup par rapport au 9h-16h de ma jeunesse...Aspasie a écrit:Composer la nuit ! Waouw ! conditions de compositions compliquées tout-de-même...
- User17706Bon génie
Ah non, je ne dirais pas ça. Enfin, l'identifier en gros, en tout cas, c'est immédiat. Après, avec Husserl, j'ai presque toujours un scrupule.supersoso a écrit:Aspasie a écrit:Oui, voilà ; c'est exactement ça ! Mon ressenti précis à chaque fois que je tente de lire la moindre page des Ideen.PauvreYorick a écrit:Husserl est un auteur ultra-logomachique. Difficile, au moins au sens où il est possible d'avaler plusieurs pages sans être bien certain d'avoir identifié ce dont il y parle.
Mais dans ce texte précisément, c'était dur d'identifier ce dont on parle ? (là, il faut m'imaginer perplexe et penaude )
C'est peut-être vrai que sans aucune familiarité avec l'auteur le texte pouvait être un peu opaque. Difficile à dire pour moi.
- supersosoSage
Bon bah comme je ne suis pas familière avec Husserl et que je ne l'ai pas trouvé spécialement opaque, j'ai dû passer à côté de plein de choses, visiblement ! Tant pis, je ne peux pas refaire l'histoire...
- ÆnésidèmeNiveau 6
PauvreYorick a écrit: mais ils font quoi, à l'IG ?
Des réunions sur l'EMC pour tous...
- ParménideNeoprof expérimenté
Bon. Le vingtième siècle est tombé, comme je le pressentais.
Husserl en plus. C'est un moment historique. Ce n'est pas de sitôt que cet auteur retombe à l'écrit du capes.
Pour le sujet sur l'histoire, je ne vois pas trop quels auteurs j'aurais convoqués...
Husserl en plus. C'est un moment historique. Ce n'est pas de sitôt que cet auteur retombe à l'écrit du capes.
Pour le sujet sur l'histoire, je ne vois pas trop quels auteurs j'aurais convoqués...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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https://www.babelio.com/monprofil.php
- AspasieNiveau 10
En revanche, tu dois pouvoir identifier quels concepts tu aurais pu travailler, ce qui, sans nul doute, aurait pu être intéressant.Parménide a écrit:Pour le sujet sur l'histoire, je ne vois pas trop quels auteurs j'aurais convoqués...
- ParménideNeoprof expérimenté
Oui mais je n'ai pas l'impression que Hegel soit évident à placer dans ce sujet...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- AspasieNiveau 10
Ce n'est pas très important puisque la dissertation n'est pas un contrôle de connaissances mais la construction d'une réflexion.
- ParménideNeoprof expérimenté
Aspasie a écrit:Ce n'est pas très important puisque la dissertation n'est pas un contrôle de connaissances mais la construction d'une réflexion.
Oui, ça j'ai bien compris (enfin !)
Cela dit, j'ai toujours ce syndrome de culpabilisation ou de malaise du à la quantité de ce que j'écris en dissertation. Et qui me parait d'autant plus justifié par ce qu'a dit PY l'autre jour : copie de 6 pages = copie de terminale.
Et justement depuis maintenant des années, je ne suis plus en mesure d'atteindre ce que je considère comme étant une longueur convenable. C'est à dire que j'arrive péniblement à 7 pages, pas plus.
Je me demande à quoi peut être du ce phénomène, est ce que c'est juste du à ma forme d'esprit très synthétique ou est ce que c'est du au manque de connaissances?
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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