Nouveaux programmes 2016 [Français]: qu'allons-nous faire lire à nos 6ème ?

De même pour mon enfant de cm2: bonne école, de très bonnes bases en conjugaison, orthographe, syntaxe ,un programme bien avancé en grammaire, vraiment.
En revanche, pour la lecture....c'est plutôt restreint.
Rien d'obligatoire... Donc rien.
Bon, je ne me plains pas, il lit beaucoup ici mais pour les autres?

Dinaaa a écrit:Volubilys, j'aurais bien aimé que mon fils ait eu une PE comme toi cette année... il finit tranquillement son CM2 avec Enquête au collège, 2e et dernier livre de l'année... Aucune fable, aucun conte, rien de rien sur le théâtre... Heureusement que sa mère est prof de Français et qu'il dévore tout ce que je lui donne à lire, mais comment font ses camarades ?

Ceci dit, je connais des collègues de collège qui n'étudient en classe que des trucs comme Enquête LV3 ou la mort des livres, une daube sans nom. Mes 3e ont été effarés en début d'année quand je leur ai dit qu'on allait lire des classiques... ils ont passé leur année de 4e sur Mourlevat et Morpurgo...

Et pourtant, les programmes actuels mettent bel et bien en avant la littérature patrimoniale pour les OI. La littérature jeunesse , elle, est plutôt conseillée en LC...

Je fais lire plusieurs pages chaque jour, à préparer à la maison, et chaque après-midi je tire au sort plusieurs élèves qui devront lire ces pages devant toute la classe. (Ils ne se font pas avoir plusieurs fois à ne pas avoir préparé leur lecture... ) Après on décortique le texte à l'oral et/ou à l'écrit...
Un chapitre par jour, ça en fait des bouquins en une année... La semaine prochaine on attaque "Tistou les pouces verts".

Volubilys a écrit:Mais ne vous en faite pas pour mes élèves, ils auront tout oublié l'année prochaine et ils auront en 6e soit un contractuel pas forcément francophone (c'est le cas cette année, le prof de français des 6e est russophone et a été recruté en octobre) ou un prof stagiaire.

Avoir un prof stagiaire c'est super ! 
Les stagiaires sont tellement suivis/ observés  que leurs cours sont plutôt complets 

Mais les futurs 6e qu'il aura lui feront faire des cauchemars tellement ils seront bruyants, paresseux et insolents. Ils ont épuisé tous les PE qu'ils ont eu au primaire...

Volubilys a écrit:

Mais ne vous en faite pas pour mes élèves, ils auront tout oublié l'année prochaine et ils auront en 6e soit un contractuel pas forcément francophone (c'est le cas cette année, le prof de français des 6e est russophone et a été recruté en octobre) .

Oooh oui, j'ai connu ça dans mon précédent collège : quand ma collègue de Français est partie en congé mat', ses élèves sont restés 6 semaines sans prof. De guerre lasse, le principal a recruté la première personne qui passait : une jeune polonaise aux imposants atouts pulmonaires mais à la syntaxe très aléatoire et à l'orthographe farfelue... le tout mâtiné d'un accent incompréhensible.
Le must a été quand on lui a demandé de faire la dictée au brevet blanc : tollé dans la salle, la CPE a dû s'en charger au pied levé pour calmer les élèves...

Même la façade s'écroule !

"Ah mais c'est vrai ça, y a le feu, ça noircit la façade, je vais aller racheter du crépi !"
Je ne vais pas m'en remettre !

simone43 a écrit:
Avoir un prof stagiaire c'est super ! 
Les stagiaires sont tellement suivis/ observés  que leurs cours sont plutôt complets 

Oui, effectivement ! L'avantage de cette nouvelle formation (bien que trop suffocante) est qu'elle nous permet de proposer des cours vraiment fiables, puisqu'on est constamment évalués, inspectés, visités...

Ceci étant, je précise que dans "professeur stagiaire", il y a le substantif "professeur", ce qui impique que le CAPES a été obtenu et que, par extension, nous sommes aptes à enseigner. Je pense, et je parle en connaissance de cause - j'enseigne notamment en 1ère STMG, et je rencontre souvent des problèmes de violence - qu'un enseignant stagiaire peut réellement tenir une classe et apporter un contenu fiable et pertinent. Qui que nous soyons, nous sommes tous fatigués, quelques fois, lorsqu'on sort de cours.

Bref, je m'excuse une nouvelle fois, et ouvertement, de ma maladresse. Je ne voulais ni stigmatiser, ni dénigrer, mais simplement tenter de comprendre comment j'allais pouvoir proposer une progression correcte du CM2 à la 6ème. Des solutions m'ont été apportées, c'est déjà super et je tâcherai de réellement en comprendre les enjeux lorsque je serai en poste au collège 2016

Proustichou a écrit:

Même la façade s'écroule !

Elle est géniale !

Sujet déplacé dans la catégorie adéquate.

Que de mépris pour la littérature de jeunesse!

Je préfère sincèrement que les élèves lisent de la littérature de jeunesse plutôt qu' ils fassent semblant de lire de la littérature classique...

Je préfère qu'ils apprécient les charmes des deux, mais surtout de la patrimoniale

Kak a écrit:
Je préfère sincèrement que les élèves lisent de la littérature de jeunesse plutôt qu' ils fassent semblant de lire de la littérature classique...

Pourquoi "faire semblant"?
Sinon, pour moi, le problème de la littérature jeunesse n'est pas de la faire lire mais de la faire étudier.

Les deux sont possibles.
Mais la littérature de jeunesse peut être avantageusement accompagnées et partiellement remplacée, par des morceaux choisis "classiques" bien choisis.
Et ça, presque personne ne le fait en 6e.

Provence a écrit:

Kak a écrit:
Je préfère sincèrement que les élèves lisent de la littérature de jeunesse plutôt qu' ils fassent semblant de lire de la littérature classique...

Pourquoi "faire semblant"?
Sinon, pour moi, le problème de la littérature jeunesse n'est pas de la faire lire mais de la faire étudier.

Tout à fait.
La littérature jeunesse dit ce qu'elle a à dire, sans que nous ayons besoin d'expliquer quoi que ce soit tant elle est transparente et même si elle raconte des histoires qui peuvent être intéressantes à un certain âge. Les élèves n'ont pas besoin de nous pour comprendre.
Il m'est arrivé, comme à beaucoup sans doute d'entendre des élèves demander pourquoi on n'étudierait pas tel bouquin qui est "super". Parce que je n'ai rien à en dire et il m'ennuie. Je leur précise que je ne méprise pas cette littérature, elle est adaptée à leur âge.

CNFA a écrit:Le deuxième difficulté, c'est la progression qu'il faudra mettre en place avec les collègues PE : progression en grammaire, orthographe - lecture (littérature de jeunesse ou ??? sachant que le genre  du conte, de la fable sont passés en 5ème) - rédaction (ceux qui en font, ceux qui n'en font pas...) On n'a pas fini de se réunir pour faire le travail que ces incapables n'ont pas été fichu de faire !

Le fait que conte et fable soient cités en 5e ne veut pas dire qu'ils ne sont plus au programme de 6e, puisque ce ne sont pas les mêmes cycles. Le "programme" de lecture est très flou pour le cycle 3, cependant il est précisé que les élèves doivent connaître les "caractéristiques et spécificités des genres littéraires (conte, fable, poésie, roman, théâtre)".

miss sophie a écrit:

CNFA a écrit:Le deuxième difficulté, c'est la progression qu'il faudra mettre en place avec les collègues PE : progression en grammaire, orthographe - lecture (littérature de jeunesse ou ??? sachant que le genre  du conte, de la fable sont passés en 5ème) - rédaction (ceux qui en font, ceux qui n'en font pas...) On n'a pas fini de se réunir pour faire le travail que ces incapables n'ont pas été fichu de faire !

Le fait que conte et fable soient cités en 5e ne veut pas dire qu'ils ne sont plus au programme de 6e, puisque ce ne sont pas les mêmes cycles. Le "programme" de lecture est très flou pour le cycle 3, cependant il est précisé que les élèves doivent connaître les "caractéristiques et spécificités des genres littéraires (conte, fable, poésie, roman, théâtre)".

+1

A noter ( mais peut- être cela a- t- il déjà été dit) : les fabliaux en 3e.

Dinaaa a écrit:Ceci dit, je connais des collègues de collège qui n'étudient en classe que des trucs comme Enquête LV3 ou la mort des livres, une daube sans nom. Mes 3e ont été effarés en début d'année quand je leur ai dit qu'on allait lire des classiques... ils ont passé leur année de 4e sur Mourlevat et Morpurgo...

Je ne considère pas "Virus LIV3" de Christian Grenier comme "une daube" ; c'est pour moi un bon roman de littérature jeunesse, je le donne volontiers à lire aux élèves. Je ne l'étudie pas mais je leur explique les clins d’œil de l'auteur dans le choix des noms des personnages, la référence à Fahrenheit 451 aussi. Faire lire du Mourlevat, cela ne me choque pas non plus, il écrit bien : L'enfant océan en 6e, Le combat d'hiver en 4e, c'est très bien. Mais là encore, il s'agit de lectures personnelles à proposer (ou imposer d'ailleurs), pas d'études d’œuvre intégrale à mener en classe, qui concernent pour moi des œuvres classiques, patrimoniales, et pour lesquelles un accompagnement est justement nécessaire.

Mamousse a écrit:A noter ( mais peut- être cela a- t- il déjà été dit) : les fabliaux en 3e.

Les références aux genres dans ce tableau (cycle 4) ne sont données qu'à "titre indicatif" et ce sont des "repères non exhaustifs" (page 10). En d'autres termes, pour traiter le thème "Dénoncer les travers de la société" en 3e, rien ne m'oblige à aller piocher dans les fabliaux alors que la liste de repères cite aussi pour cette entrée les "contes philosophiques" (enfin le retour de Voltaire !) : c'est plutôt cela que je vais faire étudier à mes élèves.

Oui, c'est vrai miss Sophie, merci d' ajuster.

M'enfin pour faire quelque chose de cohérent, exhaustif et sans redite, il faudrait se réunir avec tous les PE de toutes les écoles de recrutement du collège où l'on travaille pour élaborer une progression commune...

Ils ne pensent vraiment à rien, hein. (Ou alors, au contraire, ils n'y pensent que trop.)

Dalathée2 a écrit:M'enfin pour faire quelque chose de cohérent, exhaustif et sans redite, il faudrait se réunir avec tous les PE de toutes les écoles de recrutement du collège où l'on travaille pour élaborer une progression commune...

Dans toutes les matières...

Ce sera évidemment impossible. Pour la lecture, je me dis que ce n'est pas si grave : un petit sondage auprès des élèves en début d'année peut suffire pour ajuster notre progression. Après tout, on l'a dit plus haut, il y a déjà des recoupements entre programmes du primaire et programmes du collège, donc avant d'étudier Le petit prince ou Alice au pays des merveilles, il valait mieux vérifier que cela n'avait pas été fait en CM2. On fera aussi le point sur contes et fables, et puis voilà.
En revanche, pour la progression grammaticale, ça va être plus compliqué. Mais en même temps, elle est tellement allégée que s'ajuster au dernier moment doit être faisable aussi. Je vous rappelle que désormais nous ne devons pas enseigner aux 6es les notions de COD, COI, attribut... : tout cela, ce sont des compléments du verbe épicétou.

miss sophie a écrit:

Mamousse a écrit:A noter ( mais peut- être cela a- t- il déjà été dit) : les fabliaux en 3e.

Les références aux genres dans ce tableau (cycle 4) ne sont données qu'à "titre indicatif" et ce sont des "repères non exhaustifs" (page 10). En d'autres termes, pour traiter le thème "Dénoncer les travers de la société" en 3e, rien ne m'oblige à aller piocher dans les fabliaux alors que la liste de repères cite aussi pour cette entrée les "contes philosophiques" (enfin le retour de Voltaire !) : c'est plutôt cela que je vais faire étudier à mes élèves.

C'est en fait l'un des gros problèmes de ces programmes : sur le plan culturel, ils ne cadrent absolument rien. Mais vraiment absolument rien. On peut en gros faire n'importe quoi avec n'importe quel "support" de n'importe quel "genre". Les seules dimensions cadrantes sont en réalité, contrairement à ce qui est écrit dans le premier volet, dans le fait que l'on impose la façon de faire sur le plan pédagogique. Bref, c'est exactement l'inverse de ce que devrait être un programme, i.e. exigeant dans ses contenus et non prescriptif dans la mise en œuvre.

Dalathée2 a écrit:M'enfin pour faire quelque chose de cohérent, exhaustif et sans redite, il faudrait se réunir avec tous les PE de toutes les écoles de recrutement du collège où l'on travaille pour élaborer une progression commune...

Ils ne pensent vraiment à rien, hein. (Ou alors, au contraire, ils n'y pensent que trop.)

Génial pour les collèges qui recrutent dans 7/8 écoles...