Je pense que cette réforme est
- OlympiasProphète
une future mariée abandonne son promis devant l'aut... : http://tinyurl.com/ldfepff”
Mais avec la réforme du collège, ça va s'améliorer
Mais avec la réforme du collège, ça va s'améliorer
- Thalia de GMédiateur
D'accord avec Celeborn, Provence, hypermnestre. Nous avons tous, ou presque mené des projets, même modestes avec des collègues que nous avions choisis et sur un thème que nous avions choisi. Le problème c'est qu'on nous imposer et sur un temps relativement long, avec le risque que ce soit au détriment de l'enseignement disciplinaire.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- OlympiasProphète
Et la non coopération non violente, c'est possible ? :lol:Celeborn a écrit:ninaaa a écrit:
La réforme, justement, m'intéresse, ses EPI surtout. Jusque là j'ai fonctionné seule, ou avec une collègue, nous avons fait bcp d'heures en plus, comme ça, pour "le fun"... A la longue, je en sais si c'est possible de continuer ainsi.
Avec les EPI, ce sera plus simple pour moi, ça rentrera dans ce cadre. Et ce travail sera reconnu, ce qui ne fait pas de mal.
Je crois que tu n'as pas encore bien vu le fonctionnement du truc. Ce sera OBLIGATOIRE, mais SANS AUCUN TEMPS de concertation/travail en équipe dégagé, a priori. Donc tu continueras de faire beaucoup d'heures en +, mais pas forcément avec des collègues avec qui tu souhaitais travailler, voire pas forcément sur des thèmes sur lesquels tu souhaitais travailler (pour ça, faut voir comment ils vont articuler l'ensemble, mais ça m'a l'air bien compliqué).
- VivivavaNiveau 10
Je n'ai pas encore répondu au sondage, j'attends plus de précisions pour me prononcer (j'oscille entre "mauvaise" et "catastrophique"). Les annonces posent à mon avis plusieurs problèmes que pourront faire remonter les syndicats :
- le gouvernement actuel a critiqué la réforme Chatel : pourquoi s'en inspire-t-il en reprenant le principe des enseignements d'exploration (EE) et de l'accompagnement ? Par ailleurs, cette réforme du lycée donne bien souvent de mauvais résultats sur le terrain (élèves déstabilisés, ne comprenant pas leur intérêt...) et n'a pas réussi à sauver certaines matières fragilisées (beaucoup d'investissement de la part de collègues qui se sont cassé les dents).
- Intégrer les langues anciennes dans les EPI, c'est en effet la disparition à terme de l'option grec ou latin ; les élèves qui prendraient EPI "langues et cultures de l'antiquité" auraient-ils la possibilité de le suivre durant 3 ans et avec le même volume horaire (2h puis 3h puis 3h) ? Difficile à faire.
- Il est louable de vouloir que tous les élèves aient quelques connaissances des langues anciennes via une initiation dans leur cours de français ; mais on pouvait le faire il y a quelques années ou avoir recours au collègues de lettres classiques pour le faire, sans pour autant concurrencer l'option (les manuels de langue de Sculfort chez Nathan, pour le cours de Français 6e, proposaient une page "initiation" dans chaque chapitre - ça a disparu dans les manuels suivants).
- Les langues anciennes et la LV2 : quels enfants choisiraient de suivre l'option grec ou latin (si elle est maintenue) s'il faut en même temps apprendre plus tôt une LV2 ?
- Les langues rares ou devenues rares : si les classes bilangues disparaissent, l'allemand, par exemple, ne risque-t-il pas d'être fragilisé ?
- La disparition des sections euro : oui, ce sont des sections élitistes ; mais elles ont pu permettre à des élèves pas particulièrement favorisés d'y entrer ; seuls les parents favorisés pourront avoir recours à des officines privées (et ils le feront)
- Le risque de l'usine à gaz : au lieu d'un emploi du temps et d'une identification clairs pour les enfants qui effectivement souffrent du passage d'un(e) maître/maîtresse à plusieurs profs, on leur propose un machin où seuls les enfants capables de se repérer vont réussir. Pour éviter ce risque, il faudrait imposer que les profs d'EPI soient ceux de la classe, ce qui contraint la formation des équipes et les choix des élèves, suppose des équipes installées (pas de TZR dont il faut compléter le service), donne des sueurs froides aux chefs d'établissement pour constituer les emplois du temps
- La pédagogie par projet : elle n'est pas à balayer d'un revers de main et est utile en ZEP (d'où je viens), mais en plus, pas à la place de ; c'est le moment d'approfondir des notions ou compétences, pas de les découvrir ou de les stabiliser. Cela sauve rarement des élèves en grande difficulté si cela remplace des heures disciplinaires. Cela demande un travail important de la part de collègues qui doivent être volontaires pour que cela marche, et doivent proposer des choses qui correspondent à l'identité et aux démarches de chaque discipline.
- La rémunération des EPI : si c'est comme les enseignements d'exploration, payés en fonction du nombre de profs (1 EE à deux profs = 0,75h par prof actuellement), cela ne permet pas de maintenir des profs en poste, c'est sous-payé pour le travail que cela demande.
Bref, si cette réforme n'est pas claire sur le papier, elle ne risque pas d'être claire pour les équipes, et par conséquent pour les élèves en échec scolaire, qui ont besoin d'un cadre simple et structurant pour se rassurer et progresser (les autres passeront dans les mailles du filet). Elle manque d'exigence alors qu'il faut effectivement faire quelque chose pour le collège.
Solidarité avec tous les collègues de collège et en particulier avec ceux des ex-ZEP.
- le gouvernement actuel a critiqué la réforme Chatel : pourquoi s'en inspire-t-il en reprenant le principe des enseignements d'exploration (EE) et de l'accompagnement ? Par ailleurs, cette réforme du lycée donne bien souvent de mauvais résultats sur le terrain (élèves déstabilisés, ne comprenant pas leur intérêt...) et n'a pas réussi à sauver certaines matières fragilisées (beaucoup d'investissement de la part de collègues qui se sont cassé les dents).
- Intégrer les langues anciennes dans les EPI, c'est en effet la disparition à terme de l'option grec ou latin ; les élèves qui prendraient EPI "langues et cultures de l'antiquité" auraient-ils la possibilité de le suivre durant 3 ans et avec le même volume horaire (2h puis 3h puis 3h) ? Difficile à faire.
- Il est louable de vouloir que tous les élèves aient quelques connaissances des langues anciennes via une initiation dans leur cours de français ; mais on pouvait le faire il y a quelques années ou avoir recours au collègues de lettres classiques pour le faire, sans pour autant concurrencer l'option (les manuels de langue de Sculfort chez Nathan, pour le cours de Français 6e, proposaient une page "initiation" dans chaque chapitre - ça a disparu dans les manuels suivants).
- Les langues anciennes et la LV2 : quels enfants choisiraient de suivre l'option grec ou latin (si elle est maintenue) s'il faut en même temps apprendre plus tôt une LV2 ?
- Les langues rares ou devenues rares : si les classes bilangues disparaissent, l'allemand, par exemple, ne risque-t-il pas d'être fragilisé ?
- La disparition des sections euro : oui, ce sont des sections élitistes ; mais elles ont pu permettre à des élèves pas particulièrement favorisés d'y entrer ; seuls les parents favorisés pourront avoir recours à des officines privées (et ils le feront)
- Le risque de l'usine à gaz : au lieu d'un emploi du temps et d'une identification clairs pour les enfants qui effectivement souffrent du passage d'un(e) maître/maîtresse à plusieurs profs, on leur propose un machin où seuls les enfants capables de se repérer vont réussir. Pour éviter ce risque, il faudrait imposer que les profs d'EPI soient ceux de la classe, ce qui contraint la formation des équipes et les choix des élèves, suppose des équipes installées (pas de TZR dont il faut compléter le service), donne des sueurs froides aux chefs d'établissement pour constituer les emplois du temps
- La pédagogie par projet : elle n'est pas à balayer d'un revers de main et est utile en ZEP (d'où je viens), mais en plus, pas à la place de ; c'est le moment d'approfondir des notions ou compétences, pas de les découvrir ou de les stabiliser. Cela sauve rarement des élèves en grande difficulté si cela remplace des heures disciplinaires. Cela demande un travail important de la part de collègues qui doivent être volontaires pour que cela marche, et doivent proposer des choses qui correspondent à l'identité et aux démarches de chaque discipline.
- Spoiler:
- le guide sur les oiseaux cité en exemple est intéressant pour de bons élèves, mais peut induire en erreur des élèves fragiles, en faisant cohabiter voire confondre une description objective - démarche SVT - et une vision subjective - la poésie, à moins qu'il s'agisse de poésie scientifique, comme dans Les Géorgiques, genre difficilement abordable au collège
- La rémunération des EPI : si c'est comme les enseignements d'exploration, payés en fonction du nombre de profs (1 EE à deux profs = 0,75h par prof actuellement), cela ne permet pas de maintenir des profs en poste, c'est sous-payé pour le travail que cela demande.
Bref, si cette réforme n'est pas claire sur le papier, elle ne risque pas d'être claire pour les équipes, et par conséquent pour les élèves en échec scolaire, qui ont besoin d'un cadre simple et structurant pour se rassurer et progresser (les autres passeront dans les mailles du filet). Elle manque d'exigence alors qu'il faut effectivement faire quelque chose pour le collège.
Solidarité avec tous les collègues de collège et en particulier avec ceux des ex-ZEP.
- kensingtonEsprit éclairé
Vivivava a écrit:
- La pédagogie par projet : elle n'est pas à balayer d'un revers de main et est utile en ZEP (d'où je viens), mais en plus, pas à la place de ; c'est le moment d'approfondir des notions ou compétences, pas de les découvrir ou de les stabiliser. Cela sauve rarement des élèves en grande difficulté si cela remplace des heures disciplinaires. Cela demande un travail important de la part de collègues qui doivent être volontaires pour que cela marche, et doivent proposer des choses qui correspondent à l'identité et aux démarches de chaque discipline.
Tout à fait d'accord, c'est un point essentiel je pense. mais c'est pourtant avec l'argument "d'enseigner autrement / "mieux apprendre" que l'on va nous vendre cette escroquerie.
- Presse-puréeGrand sage
En gros, Vivi a tout dit.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- ChocolatGuide spirituel
hypermnestre a écrit:Exactement. Il semble vraiment que l'on n'aura plus les avantages de l'ancienne formule, mais un grand nombre d'inconvénients en plus (en particulier, le fait que le projet ne soit plus un choix, mais une contrainte).Celeborn a écrit:ninaaa a écrit:
La réforme, justement, m'intéresse, ses EPI surtout. Jusque là j'ai fonctionné seule, ou avec une collègue, nous avons fait bcp d'heures en plus, comme ça, pour "le fun"... A la longue, je en sais si c'est possible de continuer ainsi.
Avec les EPI, ce sera plus simple pour moi, ça rentrera dans ce cadre. Et ce travail sera reconnu, ce qui ne fait pas de mal.
Je crois que tu n'as pas encore bien vu le fonctionnement du truc. Ce sera OBLIGATOIRE, mais SANS AUCUN TEMPS de concertation/travail en équipe dégagé, a priori. Donc tu continueras de faire beaucoup d'heures en +, mais pas forcément avec des collègues avec qui tu souhaitais travailler, voire pas forcément sur des thèmes sur lesquels tu souhaitais travailler (pour ça, faut voir comment ils vont articuler l'ensemble, mais ça m'a l'air bien compliqué).
Et s'ajoutent à cela la disparation des classes bilangues, euro, la mort programmée du latin...
Bref, j'ai du mal à voir comment l'on peut concevoir cette réforme comme "bonne" ou "excellente" .
Voilà !
Le dirigisme, les profs exécutants, la disparition des filières qui permettent une différenciation qui ne se résume pas au nivellement par le bas, beaucoup de travail et de temps supplementaires pour enjoliver des contenus parfois austères mais indispensables, des projets à thèmes imposés, et tout cela avec des classes de plus en plus surchargées, des élèves de plus en plus impolis et de moins en moins autonomes car enfermés dans des préoccupations extrascolaires se limitant à glander sur fessedebouc, devant les émissions de télé-réalité ou en bas de chez eux pour en discuter.
Merci à ninaaa d'avoir accepté de présenter une partie de son travail ici.
La pédagogie de projet a fait ses preuves et cette entrée permet de motiver pas mal d'élèves, j'en suis convaincue, donc perso, ce n'est pas du tout la reconnaissance de l'intérêt de cette approche qui me pose problème, bien au contraire.
J'édite pour ajouter un mot sur la fameuse séquence : je ne l'ai jamais acceptée, donc jamais pratiquée dans sa forme absurde et rigide avec des tableaux et des cases à remplir.
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- ElyasEsprit sacré
Au final, les EPI seraient une bonne chose. Certaines idées de Clisthène sont bonnes aussi (en particulier leurs semaines transdisciplinaires interclasses).
Les gros problèmes sont la probable baisse des horaires disciplinaires, la mise à mort des langues classiques et des options comme les options sports spéciaux, langues régionales, artistiques... etc.
Cependant, il ne faut pas se leurrer. Une partie de la profession hait ces options (surtout le latin et le grec) et se pourlèche les babines pour se goinfrer d'heures supplémentaires. Le côté intéressant des EPI n'aura aucun intérêt. Il ne deviendra qu'une variable pour sauver des postes ou gonfler un salaire misérable. Le niveau, la culture et cie seront secondaires.
Les gros problèmes sont la probable baisse des horaires disciplinaires, la mise à mort des langues classiques et des options comme les options sports spéciaux, langues régionales, artistiques... etc.
Cependant, il ne faut pas se leurrer. Une partie de la profession hait ces options (surtout le latin et le grec) et se pourlèche les babines pour se goinfrer d'heures supplémentaires. Le côté intéressant des EPI n'aura aucun intérêt. Il ne deviendra qu'une variable pour sauver des postes ou gonfler un salaire misérable. Le niveau, la culture et cie seront secondaires.
- RoninMonarque
Elyas a écrit:Au final, les EPI seraient une bonne chose. Certaines idées de Clisthène sont bonnes aussi (en particulier leurs semaines transdisciplinaires interclasses).
Les gros problèmes sont la probable baisse des horaires disciplinaires, la mise à mort des langues classiques et des options comme les options sports spéciaux, langues régionales, artistiques... etc.
Cependant, il ne faut pas se leurrer. Une partie de la profession hait ces options (surtout le latin et le grec) et se pourlèche les babines pour se goinfrer d'heures supplémentaires. Le côté intéressant des EPI n'aura aucun intérêt. Il ne deviendra qu'une variable pour sauver des postes ou gonfler un salaire misérable. Le niveau, la culture et cie seront secondaires.
Donc toi aussi tu vois que cette réforme c'est du foutage de gueule, bien loin des généreux objectifs annoncés. Pourtant, à suivre les tweets jeudi, on allait enfin changer l’École, en mieux, bien sûr...
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- ElyasEsprit sacré
Ronin a écrit:Elyas a écrit:Au final, les EPI seraient une bonne chose. Certaines idées de Clisthène sont bonnes aussi (en particulier leurs semaines transdisciplinaires interclasses).
Les gros problèmes sont la probable baisse des horaires disciplinaires, la mise à mort des langues classiques et des options comme les options sports spéciaux, langues régionales, artistiques... etc.
Cependant, il ne faut pas se leurrer. Une partie de la profession hait ces options (surtout le latin et le grec) et se pourlèche les babines pour se goinfrer d'heures supplémentaires. Le côté intéressant des EPI n'aura aucun intérêt. Il ne deviendra qu'une variable pour sauver des postes ou gonfler un salaire misérable. Le niveau, la culture et cie seront secondaires.
Donc toi aussi tu vois que cette réforme c'est du foutage de gueule, bien loin des généreux objectifs annoncés. Pourtant, à suivre les tweets jeudi, on allait enfin changer l’École, en mieux, bien sûr...
Disons que j'essaie toujours d'être optimiste et je donne rarement mon sentiment intérieur. Et quand je parle d'enseignants qui détestent le latin et le grec, je parle de gens que je côtoie tous les jours et qui crachent sur tout avant de se jeter dessus comme la peste sur le monde. Le fait de dire que le latin n'est qu'un projet, je l'ai entendu pour la première fois dans mon établissement par des gens qui voulaient détruire l'option. Les quelques défenseurs du latin ont réussi à bloquer cette offensive détestable. Mais là, je crains que ça soit fini chez nous.
- VivivavaNiveau 10
Il faut relativiser l'exemple de Clisthène. On brandit (pas toi) les bons résultats comme preuve de l'efficacité de Clisthène, mais ils sont à interroger.Elyas a écrit:Certaines idées de Clisthène sont bonnes aussi (en particulier leurs semaines transdisciplinaires interclasses).
Je ne sais pas si des collègues du Grand Parc (collège de Bordeaux très difficile "fournissant" Clisthène) sont sur Néoprofs, ou s'il y a des collègues de Clisthène (j'en doute) mais une collègue qui travaillait au Grand Parc m'avait expliqué que les collègues de Clisthène prenaient 18 élèves par classe, pas forcément tous bons, mais que parmi ceux-ci il y avait les meilleurs élèves qui auraient dû aller au Grand Parc, à condition qu'ils correspondent aux critères sociaux. Le Grand Parc se voyait délesté de certains élèves en échec, mais aussi des plus brillants.
Les bons résultats sont nécessairement influencés par cette sélection si elle est toujours la même. Ils apparaissent évidemment encore meilleurs par la comparaison qu'on fait souvent avec ceux du Grand Parc, qui, privé d'éléments moteurs, enregistre de faibles résultats.
Par ailleurs, à Clisthène, les professeurs ont une décharge horaire (certes compensée par du tutorat, mais ce n'est pas le même travail) et de petits groupes d'élèves. Dans ces conditions, c'est plutôt si Clisthène avait de mauvais résultats qu'il faudrait s'interroger.
Et donc, quand on a de bons élèves et de bonnes conditions de travail, l'interdisciplinaire ne peut que marcher.
- ElyasEsprit sacré
Vivivava a écrit:Il faut relativiser l'exemple de Clisthène.Elyas a écrit:Certaines idées de Clisthène sont bonnes aussi (en particulier leurs semaines transdisciplinaires interclasses).
Je ne sais pas si des collègues du Grand Parc (collège de Bordeaux très difficile "fournissant" Clisthène) sont sur Néoprofs, ou s'il y a des collègues de Clisthène (j'en doute) mais une collègue qui travaillait au Grand Parc m'avait expliqué que les collègues de Clisthène prenaient 18 élèves par classe, pas forcément tous bons, mais que parmi ceux-ci il y avait les meilleurs élèves qui auraient dû aller au Grand Parc, à condition qu'ils correspondent aux critères sociaux. Le Grand Parc se voyait délesté de certains élèves en échec, mais aussi des plus brillants.
Les bons résultats sont nécessairement influencés par cette sélection si elle est toujours la même. Ils apparaissent évidemment encore meilleurs par la comparaison qu'on fait souvent avec ceux du Grand Parc, qui, privé d'éléments moteurs, enregistre de faibles résultats.
Par ailleurs, à Clisthène, les professeurs ont une décharge horaire (certes compensée par du tutorat, mais ce n'est pas le même travail) et de petits groupes d'élèves. Dans ces conditions, c'est plutôt si Clisthène avait de mauvais résultats qu'il faudrait s'interroger.
Je sais absolument tout ça. Ce n'est pas ces choses qui m'intéressent. Ce sont les semaines transdisciplinaires décrites dans le numéro 510 des Cahiers Pédagogiques qui m'ont semblé intéressantes. Le reste, j'en suis bien conscient, est un principe dérogatoire et expérimental qui offre des situations de travail exceptionnelles.
- VivivavaNiveau 10
J'ai édité mon message avant de lire ta réponse, je crois que ma dernière phrase te répond.
- ElyasEsprit sacré
Vivivava a écrit:J'ai édité mon message avant de lire ta réponse, je crois que ma dernière phrase y répond.
Ils choisissent leurs élèves, selon ce que tu dis. Je croyais qu'ils recevaient des élèves venant de familles volontaires.
- isajanNiveau 5
Vivivava a écrit:Je n'ai pas encore répondu au sondage, j'attends plus de précisions pour me prononcer (j'oscille entre "mauvaise" et "catastrophique"). Les annonces posent à mon avis plusieurs problèmes que pourront faire remonter les syndicats :
- le gouvernement actuel a critiqué la réforme Chatel : pourquoi s'en inspire-t-il en reprenant le principe des enseignements d'exploration (EE) et de l'accompagnement ? Par ailleurs, cette réforme du lycée donne bien souvent de mauvais résultats sur le terrain (élèves déstabilisés, ne comprenant pas leur intérêt...) et n'a pas réussi à sauver certaines matières fragilisées (beaucoup d'investissement de la part de collègues qui se sont cassé les dents).
- Intégrer les langues anciennes dans les EPI, c'est en effet la disparition à terme de l'option grec ou latin ; les élèves qui prendraient EPI "langues et cultures de l'antiquité" auraient-ils la possibilité de le suivre durant 3 ans et avec le même volume horaire (2h puis 3h puis 3h) ? Difficile à faire.
- Il est louable de vouloir que tous les élèves aient quelques connaissances des langues anciennes via une initiation dans leur cours de français ; mais on pouvait le faire il y a quelques années ou avoir recours au collègues de lettres classiques pour le faire, sans pour autant concurrencer l'option (les manuels de langue de Sculfort chez Nathan, pour le cours de Français 6e, proposaient une page "initiation" dans chaque chapitre - ça a disparu dans les manuels suivants).
- Les langues anciennes et la LV2 : quels enfants choisiraient de suivre l'option grec ou latin (si elle est maintenue) s'il faut en même temps apprendre plus tôt une LV2 ?
- Les langues rares ou devenues rares : si les classes bilangues disparaissent, l'allemand, par exemple, ne risque-t-il pas d'être fragilisé ?
- La disparition des sections euro : oui, ce sont des sections élitistes ; mais elles ont pu permettre à des élèves pas particulièrement favorisés d'y entrer ; seuls les parents favorisés pourront avoir recours à des officines privées (et ils le feront)
- Le risque de l'usine à gaz : au lieu d'un emploi du temps et d'une identification clairs pour les enfants qui effectivement souffrent du passage d'un(e) maître/maîtresse à plusieurs profs, on leur propose un machin où seuls les enfants capables de se repérer vont réussir. Pour éviter ce risque, il faudrait imposer que les profs d'EPI soient ceux de la classe, ce qui contraint la formation des équipes et les choix des élèves, suppose des équipes installées (pas de TZR dont il faut compléter le service), donne des sueurs froides aux chefs d'établissement pour constituer les emplois du temps
- La pédagogie par projet : elle n'est pas à balayer d'un revers de main et est utile en ZEP (d'où je viens), mais en plus, pas à la place de ; c'est le moment d'approfondir des notions ou compétences, pas de les découvrir ou de les stabiliser. Cela sauve rarement des élèves en grande difficulté si cela remplace des heures disciplinaires. Cela demande un travail important de la part de collègues qui doivent être volontaires pour que cela marche, et doivent proposer des choses qui correspondent à l'identité et aux démarches de chaque discipline.Par ailleurs, je ne pense pas que la pédagogie par projet permette de combattre l'ennui des élèves (pourquoi combattrait-elle mieux le désir de s'amuser avec ses copains plutôt que d'être en classe ?).
- Spoiler:
le guide sur les oiseaux cité en exemple est intéressant pour de bons élèves, mais peut induire en erreur des élèves fragiles, en faisant cohabiter voire confondre une description objective - démarche SVT - et une vision subjective - la poésie, à moins qu'il s'agisse de poésie scientifique, comme dans Les Géorgiques, genre difficilement abordable au collège
- La rémunération des EPI : si c'est comme les enseignements d'exploration, payés en fonction du nombre de profs (1 EE à deux profs = 0,75h par prof actuellement), cela ne permet pas de maintenir des profs en poste, c'est sous-payé pour le travail que cela demande.
Bref, si cette réforme n'est pas claire sur le papier, elle ne risque pas d'être claire pour les équipes, et par conséquent pour les élèves en échec scolaire, qui ont besoin d'un cadre simple et structurant pour se rassurer et progresser (les autres passeront dans les mailles du filet). Elle manque d'exigence alors qu'il faut effectivement faire quelque chose pour le collège.
Solidarité avec tous les collègues de collège et en particulier avec ceux des ex-ZEP.
Pourquoi, utile en ZEP spécifiquement? On a tous connu des ingénieurs formés à la francaise, qui, confrontés au monde du travail, ont parlé de leurs difficultés à travailler en groupe au début de leur carrière. La pédagogie de projet peut être bénéfique pour tous, à condition que le projet puisse permettre d'aller plus loin dans les notions abordées par ailleurs en disciplinaire.
- VivivavaNiveau 10
Ils ne prennent pas tout le monde, mais en effet l'une de leurs conditions d'admission c'est la motivation des élèves et des parents.
- Reine MargotDemi-dieu
Bussy a écrit:Quelqu'un a coché "une excellent réforme" ! :shock:
41 la trouvent excellente! :shock: :shock: :shock:
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ycombeMonarque
C'est étonnant, on travaille depuis très longtemps sur des projets en groupe dans les écoles d'ingénieurs. C'est même assez classique. Mais il s'agit d'une formation professionnelle, pas générale. Il ne faut pas confondre les deux situations.isajan a écrit:
On a tous connu des ingénieurs formés à la francaise, qui, confrontés au monde du travail, ont parlé de leurs difficultés à travailler en groupe au début de leur carrière.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ycombeMonarque
Les familles doivent au moins donner leur accord, puisque c'est un établissement expérimental.Elyas a écrit:Vivivava a écrit:J'ai édité mon message avant de lire ta réponse, je crois que ma dernière phrase y répond.
Ils choisissent leurs élèves, selon ce que tu dis. Je croyais qu'ils recevaient des élèves venant de familles volontaires.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- VivivavaNiveau 10
Euh, je n'ai pas écrit "spécifiquement" donc pas laissé entendre qu'ailleurs c'était inutile.isajan a écrit:Pourquoi, utile en ZEP spécifiquement? On a tous connu des ingénieurs formés à la francaise, qui, confrontés au monde du travail, ont parlé de leurs difficultés à travailler en groupe au début de leur carrière. La pédagogie de projet peut être bénéfique pour tous, à condition que le projet puisse permettre d'aller plus loin dans les notions abordées par ailleurs en disciplinaire.
- Presse-puréeGrand sage
isajan a écrit:On a tous connu des ingénieurs formés à la francaise, qui, confrontés au monde du travail, ont parlé de leurs difficultés à travailler en groupe au début de leur carrière.
gnagnagna, les connaissances empêchent l'empathie...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- ycombeMonarque
Ce qui est un biais considérable sur les résultats si on compare simplement sur les CSP et le quartier. La principale cause de la réussite scolaire des élèves des familles défavorisées tient dans l'attitude des familles vis-à-vis de l'école.Vivivava a écrit:Ils ne prennent pas tout le monde, mais en effet l'une de leurs conditions d'admission c'est la motivation des élèves et des parents.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- VivivavaNiveau 10
ycombe a écrit:Ce qui est un biais considérable sur les résultats si on compare simplement sur les CSP et le quartier. La principale cause de la réussite scolaire des élèves des familles défavorisées tient dans l'attitude des familles vis-à-vis de l'école.Vivivava a écrit:Ils ne prennent pas tout le monde, mais en effet l'une de leurs conditions d'admission c'est la motivation des élèves et des parents.
Je suis d'accord.
- Reine MargotDemi-dieu
ninaaa a écrit:Eh bien puisque personne de ceux ou celles qui ont coché "bonne" ou "excellente" ne s'expriment, ou n'osent s'exprimer, je le fais...
Ce que j'ai lu dans la presse le 10 mars m'a semblé très intéressant.
Voilà 20 ans que j'enseigne le français, et je travaille de plus en plus dans une démarche de projet. Je trouve que les élèves que j'ai en classe depuis quelques années sont très différents de ceux que j'ai pu connaître avant, plus ouverts, plus mûrs, souvent, plus réactifs aussi (bon, évidemment, pas tous, on va dire "en gros").
Travailler avec ce type de démarche permet de davantage les intéresser, et, quand le projet choisi les intéresse, ils sont capables de travailler et de s'impliquer énormément. C'est bénéfique pour la classe, sa dynamique, sa cohésion, et aussi pour chacun d'entre eux, car ils travaillent bien plus qu'ils ne le feraient dans une séquence "classique".
Je précise que je ne fais pas de français "au rabais", mais qu'ainsi j'arrive à faire "passer" bien mieux certains points du programme. Et il y a quand même des choses un peu indigestes... ;-)
Bien sûr, cela demande beaucoup de travail, et comme je sors d'une semaine de ce type avec une classe, je suis bien fatiguée et je n'ai guère envie de développer un exemple concret.
Mais si je repense à qqs projets que j'ai menés depuis septembre, je me souviens de beaucoup de choses positives, beaucoup de lectures, notamment, faites avec sérieux ET plaisir, qui n'auraient pas "tenu" dans le cadre parfois trop rigide de la séquence...
Pour ce qui est de ces lectures, d'ailleurs, j'ai "explosé" le nombre demandé dans les programmes, pour leur plus grand bonheur d'ailleurs.
Je développerais bien, à vrai dire, mais j'ai remarqué dans le passé que lorsqu'on n'est pas d'accord avec l'opinion dominante sur néoprofs, on se fait tirer dessus à boulets rouges... :-) :-)
Alors j'attends les boulets, et ensuite on verra !
Je précise que je n'ai pas lu le projet de réforme en détail, mais ce que j'en ai lu dans Libé, si je me souviens bien, m'a beaucoup plu. Il reste cependant des points encore trop flous, sur les horaires disciplinaires notamment.
Je précise aussi que je ne fais partie d'aucun syndicat. Les syndicats ne m'intéressent plus guère, je trouve leurs discours ou caricaturaux, ou mollassons, ou les deux.
Maintenant vous pouvez vous lâcher ! :-))
Les élèves sont-ils plus capables de rédiger un texte en bon français? Comprennent-ils mieux les textes qu'ils lisent?
Le reste n'est que littérature, le resultat et les connaissances des élèves seuls importent.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CelebornEsprit sacré
Elyas a écrit:Vivivava a écrit:J'ai édité mon message avant de lire ta réponse, je crois que ma dernière phrase y répond.
Ils choisissent leurs élèves, selon ce que tu dis. Je croyais qu'ils recevaient des élèves venant de familles volontaires.
Il y a une sélection sur dossier. Actuellement, ils prennent 1 élève sur 3.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- ChocolatGuide spirituel
Reine Margot a écrit:Bussy a écrit:Quelqu'un a coché "une excellent réforme" ! :shock:
41 la trouvent excellente! :shock: :shock: :shock:
Mais une seule accepte d'en parler.
C'est dommage.
Perso, ce qui me dérange le plus, c'est le caractère irréaliste de cette réforme qui élude les problèmes les plus graves du collège français.
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- Langues : la LV2 sera étudiée dès la 5eme. Une heure d'anglais pourrait être supprimée.
- Pensez-vous que la réforme des rythmes scolaires sera appliquée à la rentrée 2014 ?
- A quoi pensez-vous pour trouver la motivation pour la rentrée ?
- Collège 2016 : "Pour une réforme qui mette fin au collège à deux vitesses !" (Communiqué de presse commun)
- La Croix : la Réforme du collège appliquée simultanément sur tous les niveaux dès la rentrée 2016
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