- User17706Bon génie
Sur l'intro de Parménide, les remarques de Naoo, page 15 du fil, étaient pertinentes. J'en rajoute un peu.
Commencer par la citation d'Aristote, pourquoi pas, mais comme disait Aspasie, si c'est décisif, il n'est pas mauvais d'étayer un peu. (Et, puisque c'est une citation d'Aristote et que tout le monde le sait, de le dire.) On peut se demander si les exemples proposés ont le degré d'universalité requis pour illustrer l'idée d'une « constante de la nature humaine ».
Fautes d'orthographe (connaître, nôtre, être... en fait tous les accents circonflexes semblent avoir disparu, ainsi que quelques traits d'union). Une division « intellectuel / sensible » vient apparemment jouer le rôle d'un vecteur de problématisation, mais on s'interroge sur son évidence ; la formule « il y a lieu de penser que » ne saurait évidemment tenir lieu d'argument. On n'est sûr ni de ce que sont les « objets les plus idéaux et élevés » ni des raisons pour lesquelles il faudrait croire que « la connaissance dans son acception la plus forte » les concerne.
À la division « intellectuel / sensible » semble à présent succéder une opposition « passion / raison » ; mais ce qui en est tiré est bizarre. En effet, si le désir montre que nous ne sommes pas « réductibles à la rationalité », est-ce le désir de connaissance qui le montre particulièrement, ou le désir en général ? vu la marche de l'introduction, on optera pour la seconde hypothèse. Mais alors, c'est du désir qu'il est question ici, et non du désir de connaissance. Ce n'est qu'en fin d'avant-dernier paragraphe qu'arrive un étonnement plus spécifique, dont j'ai dit plus haut qu'il n'était pas illégitime mais qu'il demandait à être lui-même un peu creusé.
Je ne comprends vraiment pas l'intérêt d'annoncer un plan dont on ne voit en rien en quoi il découle de ce qui précède, ni suivant quelle logique il progresse. Ça fait cheveu sur la soupe (en fait, ça fait trois cheveux successifs sur la soupe).
On a le sentiment que cette introduction ne choisit pas vraiment de traiter une difficulté (sentiment renforcé par l'absence de lien perceptible entre l'introduction et le plan annoncé), ou bien ne présente pas assez à fond la difficulté en question. D'un côté le « désir de connaissance » serait une donnée de fait, de l'autre un jonglage quelque peu abstrait entre concepts ferait comprendre que l'existence de ce désir serait quelque chose de « curieux ». Mais on n'est pas sûr de bien voir en quoi, ni de voir quel genre d'options on a à disposition pour traiter cette « curiosité ».
Parménide, en introduction, a écrit: L'homme a naturellement le désir de connaitre. C'est ce qui l'oppose à l'animal, lequel ne saurait faire usage de rationalité pour comprendre et connaitre le monde, ainsi que la nature. C'est un fait, le désir de connaissance nous habite tous, à différents niveaux. Nous pouvons désirer connaitre le monde en voyageant, nous pouvons désirer connaitre le mode de fabrication de tel objet en décidant d'en faire notre métier, nous pouvons satisfaire notre soif de culture en lisant par exemple des ouvrages d'histoire ou de philosophie.
Constante de la nature humaine, le désir de connaissance nous porte à vouloir faire notre un contenu objectif, intellectuel ou sensible. Souvent, cette connaissance s'adressera à l'intellect. Elle peut aussi s'adresser à notre etre sensible, comme cela peut etre le cas chez le jeune enfant dont la rationalité est embryonnaire.
Il y a lieu de penser qu'à mesure qu'un etre humain évolue, son désir de connaissance suit une voie de dématérialisation, qui le conduit vers des objets de plus en plus idéaux et élevés. C'est là que se situe la connaissance dans son acception la plus forte. Et si nous désirons connaitre, c'est que nous éprouvons un rapport passionnel à la connaissance, qui, elle, comporte toujours une dimension de rationalité. Le désir de connaissance est un mouvement, plus ou moins passionnel, nous poussant vers un objet de satisfaction : le savoir. La présence d'un désir de connaissance en nous nous montre que nous ne sommes pas réductibles à la rationalité. Et curieusement, c'est un objet rationnel qui nous fait agir de façon irrationnelle pour tendre vers lui et le faire notre.
Y a t il une légitimité à supposer une tension irrationnelle vers quelque chose de rationnel ou intellectuel? Nous verrons tout d'abord qu'il est logique de parler d'un désir de connaissance sensible. Ensuite, que le désir de connaissance intellectuelle constitue le propre de l'homme. Enfin, que le désir de connaissance n'est pas intrinsèquement sans danger.
Commencer par la citation d'Aristote, pourquoi pas, mais comme disait Aspasie, si c'est décisif, il n'est pas mauvais d'étayer un peu. (Et, puisque c'est une citation d'Aristote et que tout le monde le sait, de le dire.) On peut se demander si les exemples proposés ont le degré d'universalité requis pour illustrer l'idée d'une « constante de la nature humaine ».
Fautes d'orthographe (connaître, nôtre, être... en fait tous les accents circonflexes semblent avoir disparu, ainsi que quelques traits d'union). Une division « intellectuel / sensible » vient apparemment jouer le rôle d'un vecteur de problématisation, mais on s'interroge sur son évidence ; la formule « il y a lieu de penser que » ne saurait évidemment tenir lieu d'argument. On n'est sûr ni de ce que sont les « objets les plus idéaux et élevés » ni des raisons pour lesquelles il faudrait croire que « la connaissance dans son acception la plus forte » les concerne.
À la division « intellectuel / sensible » semble à présent succéder une opposition « passion / raison » ; mais ce qui en est tiré est bizarre. En effet, si le désir montre que nous ne sommes pas « réductibles à la rationalité », est-ce le désir de connaissance qui le montre particulièrement, ou le désir en général ? vu la marche de l'introduction, on optera pour la seconde hypothèse. Mais alors, c'est du désir qu'il est question ici, et non du désir de connaissance. Ce n'est qu'en fin d'avant-dernier paragraphe qu'arrive un étonnement plus spécifique, dont j'ai dit plus haut qu'il n'était pas illégitime mais qu'il demandait à être lui-même un peu creusé.
Je ne comprends vraiment pas l'intérêt d'annoncer un plan dont on ne voit en rien en quoi il découle de ce qui précède, ni suivant quelle logique il progresse. Ça fait cheveu sur la soupe (en fait, ça fait trois cheveux successifs sur la soupe).
On a le sentiment que cette introduction ne choisit pas vraiment de traiter une difficulté (sentiment renforcé par l'absence de lien perceptible entre l'introduction et le plan annoncé), ou bien ne présente pas assez à fond la difficulté en question. D'un côté le « désir de connaissance » serait une donnée de fait, de l'autre un jonglage quelque peu abstrait entre concepts ferait comprendre que l'existence de ce désir serait quelque chose de « curieux ». Mais on n'est pas sûr de bien voir en quoi, ni de voir quel genre d'options on a à disposition pour traiter cette « curiosité ».
- ÆnésidèmeNiveau 6
JPhMM a écrit:Oh put*** je viens de comprendre !!!
Fatigué je suis.
Si la proposition à étudier est vraie alors tout mathématicien tombe dans un des trois ensembles suivants : les mathématiciens non barges et non philosophes, les mathématiciens non barges et philosophes, les mathématiciens barges et philosophes.
Ce qui est une belle parade au constat d'existence de Pauvre Yorick, qui n'était finalement pas une objection dirimante.
- User17706Bon génie
Je me contente de l'intro aussi (de toute façon personne ne lit le reste, hein...) :
Levincent a écrit:Bon, ben alors voilà la bête :
- LE DESIR DE CONNAISSANCE:
Le désir est l’élan en vue de l'obtention, ou de la consommation, d'un objet, dont le manque produit un sentiment désagréable, voire une souffrance. La connaissance est le fait d'avoir en soi une représentation claire du principe, ou de la cause, d'une chose, ou des différentes caractéristiques relatives à la chose et qui découlent de ce principe. Il est remarquable que l'assouvissement d'un désir fait bientôt naître chez nous un autre désir, vers un nouvel objet. Par conséquent, le sentiment de malaise qui est la cause des désirs perdure, voire s'accroît à mesure que nous leur donnons systématiquement satisfaction. Ce fait, remarqué par de nombreux penseurs depuis l'Antiquité, a amené ceux-ci à conclure que la sagesse consiste à se libérer du cycle sans fin du désir en en modérant la satisfaction. Cependant, la sagesse consiste également à détenir une certaine forme de connaissance, et par conséquent, celui qui manifeste un désir pour la connaissance remplit la première condition pour devenir lui-même sage. La recherche de la sagesse semble donc contenir une contradiction interne, puisque celle-ci requiert un désir pour la connaissance, qu'elle demande, puisque c'est un désir, de modérer. Il convient donc d'élucider cette double contrainte, et pour ce faire nous demanderons dans quelle mesure le désir de connaissance doit être satisfait.
- Spoiler:
- Il y a quelque chose de mécanique dans la succession des deux « définitions » (et plus quelque chose se présente comme une définition, plus on s'attendra à ce que ce soit inattaquable : en l'espèce, on n'est pas certain que la clause sur le manque ne soit pas une thèse sur le désir, et pour ce qui est de définir la connaissance en deux lignes, ma foi si c'était possible ce serait génial ; mais je bute dès l'expression « principe d'une chose » pour laquelle je n'ai pas de signification univoque disponible, voire guère d'hypothèses de signification). La « conséquence » indiquée à la troisième phrase ne m'en paraît pas une, ou c'est que j'ai vraiment loupé un truc : mais qu'elle soit plutôt présentée juste après comme un « fait » (un fait dont je doute fort, soit dit en passant !) semble confirmer que ça n'est pas une simple conséquence des définitions (de la définition du désir). Après, c'est essentiellement du vague de la « modération » dont on parle (par exemple, concerne-t-elle tous les désirs ? qui au juste la prône ? « de nombreux penseurs depuis l'Antiquité » n'est pas une réponse) que profite le mouvement de problématisation, dans sa construction d'une « contradiction interne » apparente au désir de connaissance, alors même qu'on n'a en fait plus ou moins travaillé que sur le désir en général, avec l'intervention supplémentaire du concept de sagesse qu'Aspasie a commentée.
De façon générale, cette introduction me paraît pécher par excès d'abstraction : un peu comme Parménide, tu cherches à construire une opposition entre les termes du sujet pris indépendamment l'un de l'autre (« le désir » et à côté, « la connaissance »), et ce qui semble oublié dans toute l'opération, c'est ce que désigne ou peut désigner l'expression complète. C'est important, parce que ça fournit ce que j'aime à appeler le « terrain empirique » du sujet. Déjà, dès l'introduction, le souci de prendre en compte les différentes réalités qu'une telle expression peut décrire devrait apparaître, autant que le souci de décortiquer l'expression même.
Si vous voulez, ce que je veux dire, c'est qu'on peut se demander si, dans l'expression « désir de connaissance », il y a deux termes ou un seul. En un sens très important, ce n'est pas un sujet « binotionnel », comme on dit : ce n'est pas « connaissance et désir » ni « désir et connaissance ».
Pour le dire encore autrement, en tant que lecteur ou correcteur je n'ai rien contre le fait qu'on me cause du désir en général, mais je veux qu'il y ait une raison à cela ; et le fait que le mot apparaisse dans le sujet n'en constitue pas une à soi seul (pas plus, pour caricaturer mon propre propos, qu'un sujet sur les chauves-souris ne justifierait ipso facto à mes yeux un développement sur la calvitie, ou un sujet sur les lombrics un développement sur les briques).
- User17706Bon génie
Pas si on prend, comme il est naturel, la première proposition d'Hélips comme une définition (donc une équivalence) ; si un mathématicien est par définition à la fois philosophe et non-barge, il ne peut pas y avoir d'individu qui soit à la fois mathématicien et barge ; or il y en a ; ergo, par modus tollens, la définition devait être revue, comme elle l'a étéAenésidème a écrit:JPhMM a écrit:Oh put*** je viens de comprendre !!!
Fatigué je suis.
Si la proposition à étudier est vraie alors tout mathématicien tombe dans un des trois ensembles suivants : les mathématiciens non barges et non philosophes, les mathématiciens non barges et philosophes, les mathématiciens barges et philosophes.
Ce qui est une belle parade au constat d'existence de Pauvre Yorick, qui n'était finalement pas une objection dirimante.
- JPhMMDemi-dieu
Ah oui voilà, c'est un machin comme ça auquel je pensais en gros...
Bon j'vais m'coucher moi. :lol: :lol: :lol:
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- ÆnésidèmeNiveau 6
PauvreYorick a écrit:Pas si on prend, comme il est naturel, la première proposition d'Hélips comme une définition (donc une équivalence) ; si un mathématicien est par définition à la fois philosophe et non-barge, il ne peut pas y avoir d'individu qui soit à la fois mathématicien et barge ; or il y en a ; ergo, par modus tollens, la définition devait être revue, comme elle l'a étéAenésidème a écrit:JPhMM a écrit:Oh put*** je viens de comprendre !!!
Fatigué je suis.
Si la proposition à étudier est vraie alors tout mathématicien tombe dans un des trois ensembles suivants : les mathématiciens non barges et non philosophes, les mathématiciens non barges et philosophes, les mathématiciens barges et philosophes.
Ce qui est une belle parade au constat d'existence de Pauvre Yorick, qui n'était finalement pas une objection dirimante.
Mais la première proposition n'était la définition du mathématicien... Il n'y a pas équivalence sémantique, dans la langue française, entre : "Un philosophe non barge, c'est un mathématicien" et "un mathématicien, c'est un philosophe non barge". Je suis étonné de ton "comme il est naturel"...
- OlympiasProphète
Oui, au dodo ! C'est l'heure.JPhMM a écrit:
Ah oui voilà, c'est un machin comme ça auquel je pensais en gros...
Bon j'vais m'coucher moi. :lol: :lol: :lol:
- User17706Bon génie
En français, « une voiture dont les quatre roues sont motrices, c'est un 4×4 » n'est pas non plus l'équivalent de « un 4×4, c'est une voiture dont les quatre roues sont motrices »
- ÆnésidèmeNiveau 6
Exemple sophistique, puisque dans ce cas une voiture à quatre roues motrices = un 4x4.PauvreYorick a écrit:En français, « une voiture dont les quatre roues sont motrices, c'est un 4×4 » n'est pas non plus l'équivalent de « un 4×4, c'est une voiture dont les quatre roues sont motrices »
Alors que si tu prends l'exemple suivant (frappant, pour l'évidence), la conversion ne marche plus :
"Un mec qui vote M***, c'est un con" et "Un con, c'est un mec qui vote M***"... Or je connais des cons qui ne...
- LevincentNiveau 9
PauvreYorick a écrit:Je me contente de l'intro aussi (de toute façon personne ne lit le reste, hein...) :Levincent a écrit:Bon, ben alors voilà la bête :
- LE DESIR DE CONNAISSANCE:
Le désir est l’élan en vue de l'obtention, ou de la consommation, d'un objet, dont le manque produit un sentiment désagréable, voire une souffrance. La connaissance est le fait d'avoir en soi une représentation claire du principe, ou de la cause, d'une chose, ou des différentes caractéristiques relatives à la chose et qui découlent de ce principe. Il est remarquable que l'assouvissement d'un désir fait bientôt naître chez nous un autre désir, vers un nouvel objet. Par conséquent, le sentiment de malaise qui est la cause des désirs perdure, voire s'accroît à mesure que nous leur donnons systématiquement satisfaction. Ce fait, remarqué par de nombreux penseurs depuis l'Antiquité, a amené ceux-ci à conclure que la sagesse consiste à se libérer du cycle sans fin du désir en en modérant la satisfaction. Cependant, la sagesse consiste également à détenir une certaine forme de connaissance, et par conséquent, celui qui manifeste un désir pour la connaissance remplit la première condition pour devenir lui-même sage. La recherche de la sagesse semble donc contenir une contradiction interne, puisque celle-ci requiert un désir pour la connaissance, qu'elle demande, puisque c'est un désir, de modérer. Il convient donc d'élucider cette double contrainte, et pour ce faire nous demanderons dans quelle mesure le désir de connaissance doit être satisfait.
- Spoiler:
Il y a quelque chose de mécanique dans la succession des deux « définitions » (et plus quelque chose se présente comme une définition, plus on s'attendra à ce que ce soit inattaquable : en l'espèce, on n'est pas certain que la clause sur le manque ne soit pas une thèse sur le désir, et pour ce qui est de définir la connaissance en deux lignes, ma foi si c'était possible ce serait génial ; mais je bute dès l'expression « principe d'une chose » pour laquelle je n'ai pas de signification univoque disponible, voire guère d'hypothèses de signification). La « conséquence » indiquée à la troisième phrase ne m'en paraît pas une, ou c'est que j'ai vraiment loupé un truc : mais qu'elle soit plutôt présentée juste après comme un « fait » (un fait dont je doute fort, soit dit en passant !) semble confirmer que ça n'est pas une simple conséquence des définitions (de la définition du désir). Après, c'est essentiellement du vague de la « modération » dont on parle (par exemple, concerne-t-elle tous les désirs ? qui au juste la prône ? « de nombreux penseurs depuis l'Antiquité » n'est pas une réponse) que profite le mouvement de problématisation, dans sa construction d'une « contradiction interne » apparente au désir de connaissance, alors même qu'on n'a en fait plus ou moins travaillé que sur le désir en général, avec l'intervention supplémentaire du concept de sagesse qu'Aspasie a commentée.
De façon générale, cette introduction me paraît pécher par excès d'abstraction : un peu comme Parménide, tu cherches à construire une opposition entre les termes du sujet pris indépendamment l'un de l'autre (« le désir » et à côté, « la connaissance »), et ce qui semble oublié dans toute l'opération, c'est ce que désigne ou peut désigner l'expression complète. C'est important, parce que ça fournit ce que j'aime à appeler le « terrain empirique » du sujet. Déjà, dès l'introduction, le souci de prendre en compte les différentes réalités qu'une telle expression peut décrire devrait apparaître, autant que le souci de décortiquer l'expression même.
Si vous voulez, ce que je veux dire, c'est qu'on peut se demander si, dans l'expression « désir de connaissance », il y a deux termes ou un seul. En un sens très important, ce n'est pas un sujet « binotionnel », comme on dit : ce n'est pas « connaissance et désir » ni « désir et connaissance ».
Pour le dire encore autrement, en tant que lecteur ou correcteur je n'ai rien contre le fait qu'on me cause du désir en général, mais je veux qu'il y ait une raison à cela ; et le fait que le mot apparaisse dans le sujet n'en constitue pas une à soi seul (pas plus, pour caricaturer mon propre propos, qu'un sujet sur les chauves-souris ne justifierait ipso facto à mes yeux un développement sur la calvitie, ou un sujet sur les lombrics un développement sur les briques).
Merci pour ce commentaire détaillé. Mais est-ce que tu jetteras un oeil sur le développement aussi ? En fait, la raison pour laquelle le désir est abordé de manière générale et indépendante, c'est que par la suite le désir de connaissance est présenté comme spécial par rapport aux autres désirs.
_________________
« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- User17706Bon génie
L'exemple n'a rien de sophistique : il montre exactement ce qu'il montre et suffit à montrer tout ce qu'il était besoin de montrer, c'est-à-dire qu'en français, rien ne s'oppose à ce que deux expressions constituées comme celles en question recouvrent une équivalence. Ainsi l'objection est suffisamment retoquée ; il me suffit que ce soit possible, je n'ai pas besoin d'une règle générale.
Ensuite, pour le cas qui nous occupe, qu'Hélips ait reconnu la possibilité d'entendre son propos comme une équivalence se montre dans le fait qu'elle l'a modifié suite à la remarque (en précisant la fausseté de la réciproque). C'est tout ce qu'il nous fallait
Ensuite, pour le cas qui nous occupe, qu'Hélips ait reconnu la possibilité d'entendre son propos comme une équivalence se montre dans le fait qu'elle l'a modifié suite à la remarque (en précisant la fausseté de la réciproque). C'est tout ce qu'il nous fallait
- User17706Bon génie
Oui, je regarderai, un de ces jours ; cela dit je maintiens par avance les remarques, dans la mesure où l'introduction est un moment vraiment stratégique qu'il faut traiter comme tel. J'ai envie de dire qu'il faut écrire une introduction comme si de sa qualité dépendait le fait que le reste soit lu ou non. Ce n'est pas le cas, bien sûrLevincent a écrit: est-ce que tu jetteras un oeil sur le développement aussi ? En fait, la raison pour laquelle le désir est abordé de manière générale et indépendante, c'est que par la suite le désir de connaissance est présenté comme spécial par rapport aux autres désirs.
- ÆnésidèmeNiveau 6
PauvreYorick a écrit:L'exemple n'a rien de sophistique : il montre exactement ce qu'il montre et suffit à montrer tout ce qu'il était besoin de montrer, c'est-à-dire qu'en français, rien ne s'oppose à ce que deux expressions constituées comme celles en question recouvrent une équivalence. Ainsi l'objection est suffisamment retoquée ; il me suffit que ce soit possible, je n'ai pas besoin d'une règle générale.
Ensuite, pour le cas qui nous occupe, qu'Hélips ait reconnu la possibilité d'entendre son propos comme une équivalence se montre dans le fait qu'elle l'a modifié suite à la remarque (en précisant la fausseté de la réciproque). C'est tout ce qu'il nous fallait
Et pourtant elle existe cette règle générale : en français "un X, c'est un Y" signifie que l'on attribue Y à X. L'exemple me semble donc bien sophistique parce qu'il joue sur la confusion entre ce que signifie cette structure et les possibilités logiques qu'elle n'interdit pas : dire que "un X, c'est un Y" n'interdit pas de penser par ailleurs que la définition de Y c'est X, mais ne signifie pas une définition de Y.
- User17706Bon génie
Question de contexte : « un X qui a la propriété P, c'est un Y » peut, pour employer ton vocabulaire, signifier une définition des Y (il me suffit qu'elle le puisse) et peut aussi signifier la simple inclusion des X qui sont P dans les Y. Aussi n'est-il pas à mes yeux utile de recourir immédiatement à des accusations d'une telle gravité (« sophistique » !!) pour une question au mieux discutable. Bonne nuitAenésidème a écrit:Et pourtant elle existe cette règle générale : en français "un X, c'est un Y" signifie que l'on attribue Y à X. L'exemple me semble donc bien sophistique parce qu'il joue sur la confusion entre ce que signifie cette structure et les possibilités logiques qu'elle n'interdit pas : dire que "un X, c'est un Y" n'interdit pas de penser par ailleurs que la définition de Y c'est X, mais ne signifie pas une définition de Y.PauvreYorick a écrit:L'exemple n'a rien de sophistique : il montre exactement ce qu'il montre et suffit à montrer tout ce qu'il était besoin de montrer, c'est-à-dire qu'en français, rien ne s'oppose à ce que deux expressions constituées comme celles en question recouvrent une équivalence. Ainsi l'objection est suffisamment retoquée ; il me suffit que ce soit possible, je n'ai pas besoin d'une règle générale.
Ensuite, pour le cas qui nous occupe, qu'Hélips ait reconnu la possibilité d'entendre son propos comme une équivalence se montre dans le fait qu'elle l'a modifié suite à la remarque (en précisant la fausseté de la réciproque). C'est tout ce qu'il nous fallait
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Aenésidème, ça, c'était couru.
Une attaque possible était
1) « Un X, c'est un Y »
vs
2) « Un X est un Y »
Et montrer que (1) ne fonctionne pas comme énoncé définitoire stricto sensu.
Ainsi, dans (3) et (4) :
(3) « une voiture dont les quatre roues sont motrices (X), c'est un 4×4 (Y)»
ici, Y constitue un terme parmi d'autres, en aucune manière un terme donné comme substituable salva veritate
Idem en (4)
(4) « un 4×4, c'est une voiture dont les quatre roues sont motrices »
C'est d'ailleurs pour ça qu'on utilise "X est Y". Sans "c'".
Une attaque possible était
1) « Un X, c'est un Y »
vs
2) « Un X est un Y »
Et montrer que (1) ne fonctionne pas comme énoncé définitoire stricto sensu.
Ainsi, dans (3) et (4) :
(3) « une voiture dont les quatre roues sont motrices (X), c'est un 4×4 (Y)»
ici, Y constitue un terme parmi d'autres, en aucune manière un terme donné comme substituable salva veritate
Idem en (4)
(4) « un 4×4, c'est une voiture dont les quatre roues sont motrices »
C'est d'ailleurs pour ça qu'on utilise "X est Y". Sans "c'".
- ÆnésidèmeNiveau 6
PauvreYorick a écrit:Aussi n'est-il pas à mes yeux utile de recourir immédiatement à des accusations d'une telle gravité (« sophistique » !!)
Je n'accusais que l'exemple, et l'affirmation n'est pas si grave que ça... Tu n'es pas Socrate, ton exemple non plus.
Sinon, question de contexte, j'ai simplement pris en compte ton indication : "comme il est naturel", autrement dit en se fondant sur les fonctions syntaxiques de la langue naturelle... qui s'entend au premier abord.
- User17706Bon génie
Ma foi, et cette fois je vais dormir, si un propos sophistique est un propos que le locuteur sait erroné ou invalide et qu'il propose afin de tromper sciemment autrui, si, bien sûr, ça constitue une accusation (grave, bien évidemment très grave, et parfaitement incongrue, s'agissant de quelqu'un avec qui je n'ai, à ma connaissance, jamais échangé une parole avant ce soir). En revanche, que j'aie fait erreur, je le reconnaîtrai bien volontiers si on me le montre, mais j'ai comme dans l'idée que ça n'est pas la préoccupation principale dans ce bout de discussion : effectivement (mais depuis quand cela change-t-il quelque chose ?) je ne suis pas Socrate mais bien PauvreYorick
Nomd'U : je suis très très circonspect sur les affirmations au sujet de (3) et de (4). (« En aucune manière », comment donc ? pourquoi pas donné comme substituable salva veritate ? peut-être bien que si j'avais eu à gloser ça, c'est précisément l'expression que j'aurais employée. J'ai le sentiment que la position qui tend à se développer ici repose sur l'idée qu'une forme telle que « Un X qui est P, c'est un Y » n'aura qu'un type de signification, or ça me paraît une hypothèse bien lourde.)
Nomd'U : je suis très très circonspect sur les affirmations au sujet de (3) et de (4). (« En aucune manière », comment donc ? pourquoi pas donné comme substituable salva veritate ? peut-être bien que si j'avais eu à gloser ça, c'est précisément l'expression que j'aurais employée. J'ai le sentiment que la position qui tend à se développer ici repose sur l'idée qu'une forme telle que « Un X qui est P, c'est un Y » n'aura qu'un type de signification, or ça me paraît une hypothèse bien lourde.)
- LevincentNiveau 9
PauvreYorick a écrit:Oui, je regarderai, un de ces jours ; cela dit je maintiens par avance les remarques, dans la mesure où l'introduction est un moment vraiment stratégique qu'il faut traiter comme tel. J'ai envie de dire qu'il faut écrire une introduction comme si de sa qualité dépendait le fait que le reste soit lu ou non. Ce n'est pas le cas, bien sûrLevincent a écrit: est-ce que tu jetteras un oeil sur le développement aussi ? En fait, la raison pour laquelle le désir est abordé de manière générale et indépendante, c'est que par la suite le désir de connaissance est présenté comme spécial par rapport aux autres désirs.
Bien sûr, je ne disais pas cela pour balayer tes remarques du revers de la main. Il est bien entendu que je les prends en compte. Je commence à prendre conscience de ce qu'on attend d'une bonne introduction, ainsi que des répercussions que la qualité de l'introduction a sur la qualité du reste. Il va me falloir de l'exercice pour bien maîtriser cela.
- ÆnésidèmeNiveau 6
PauvreYorick a écrit:Ma foi, et cette fois je vais dormir, si un propos sophistique est un propos que le locuteur sait erroné ou invalide et qu'il propose afin de tromper sciemment autrui, si, bien sûr, ça constitue une accusation (grave, bien évidemment très grave, et parfaitement incongrue, s'agissant de quelqu'un avec qui je n'ai, à ma connaissance, jamais échangé une parole avant ce soir).
On se détend : tu joues sur les arguments, dans un fil ludique, il n'y a pas de mal !
- Nom d'utilisateurNiveau 10
可怜的约里克 a écrit:(« En aucune manière », comment donc ?) (...) . J'ai le sentiment que la position qui tend à se développer ici repose sur l'idée qu'une forme telle que « Un X qui est P, c'est un Y » n'aura qu'un type de signification, or ça me paraît une hypothèse bien lourde.
L'ajout de « c' » n'est pas du tout anodin, et son unicité est le fait en jeu, la donnée à préserver. On constate que « c' » vient, suivant les contextes et la nature des termes, bloquer ou brouiller la valeur définitoire telle que je la caractérisais plus haut (substituabilité salva veritate). Il en découle la dissymétrie nette entre X, c'est quoi? et l'improbable ?? X est quoi? (sauf si l'on a mal entendu ce qu'est X et qu'on redemande).
Or, il en va de même pour la dissymétrie entre l'archétype de l'énoncé définitoire représenté par Une voiture dont les quatre roues sont motrices est un 4x4 d'une part, et la variante en « c' » Une voiture dont les quatre roues sont motrices, c'est un 4x4 d'autre part : la mise en contexte de la variante en « c' » requiert des conditions qui ne se réduisent pas à la contrainte d'équivalence référentielle. Cela tend à montrer que cette contrainte est hors jeu.
La piste indiquée, un peu brutale, est : avec « c' », Y est donné « entre autres ». Et il ne saurait y avoir équivalence entre la simple mention d'un terme x, et la mention d'un terme y entre autres. À défaut de pouvoir ici citer et analyser des attestations en bonne et due forme : note que cela est cohérent avec ce qu'on sait par ailleurs de "ce", mais aussi que cela jette un peu de lumière sur le malentendu avec Aenésidème, qui insistait sur l'emploi de l'énoncé « en langue naturelle ».
...t'fiou, ce qu'il faut éditer pour obtenir du quasi-lisible (?) en si peu de lignes :-)
- User17706Bon génie
D'accord, je vois l'intention, mais j'avoue que je ne suis pas du tout séduit par le tout. Il y a quantité d'énoncés à prétention définitoire où « un X qui est P est un Y » et « un X qui est P, c'est un Y » sont interchangeables, et quantité d'énoncés sans telle prétention où c'est exactement la même chose qui se produit : autrement dit j'ai l'impression qu'on cherche ici l'explication d'un phénomène qui n'existe pas.
- ParménideNeoprof expérimenté
PauvreYorick a écrit:Sur l'intro de Parménide, les remarques de Naoo, page 15 du fil, étaient pertinentes. J'en rajoute un peu.Parménide, en introduction, a écrit: L'homme a naturellement le désir de connaitre. C'est ce qui l'oppose à l'animal, lequel ne saurait faire usage de rationalité pour comprendre et connaitre le monde, ainsi que la nature. C'est un fait, le désir de connaissance nous habite tous, à différents niveaux. Nous pouvons désirer connaitre le monde en voyageant, nous pouvons désirer connaitre le mode de fabrication de tel objet en décidant d'en faire notre métier, nous pouvons satisfaire notre soif de culture en lisant par exemple des ouvrages d'histoire ou de philosophie.
Constante de la nature humaine, le désir de connaissance nous porte à vouloir faire notre un contenu objectif, intellectuel ou sensible. Souvent, cette connaissance s'adressera à l'intellect. Elle peut aussi s'adresser à notre etre sensible, comme cela peut etre le cas chez le jeune enfant dont la rationalité est embryonnaire.
Il y a lieu de penser qu'à mesure qu'un etre humain évolue, son désir de connaissance suit une voie de dématérialisation, qui le conduit vers des objets de plus en plus idéaux et élevés. C'est là que se situe la connaissance dans son acception la plus forte. Et si nous désirons connaitre, c'est que nous éprouvons un rapport passionnel à la connaissance, qui, elle, comporte toujours une dimension de rationalité. Le désir de connaissance est un mouvement, plus ou moins passionnel, nous poussant vers un objet de satisfaction : le savoir. La présence d'un désir de connaissance en nous nous montre que nous ne sommes pas réductibles à la rationalité. Et curieusement, c'est un objet rationnel qui nous fait agir de façon irrationnelle pour tendre vers lui et le faire notre.
Y a t il une légitimité à supposer une tension irrationnelle vers quelque chose de rationnel ou intellectuel? Nous verrons tout d'abord qu'il est logique de parler d'un désir de connaissance sensible. Ensuite, que le désir de connaissance intellectuelle constitue le propre de l'homme. Enfin, que le désir de connaissance n'est pas intrinsèquement sans danger.
Commencer par la citation d'Aristote, pourquoi pas, mais comme disait Aspasie, si c'est décisif, il n'est pas mauvais d'étayer un peu. (Et, puisque c'est une citation d'Aristote et que tout le monde le sait, de le dire.) On peut se demander si les exemples proposés ont le degré d'universalité requis pour illustrer l'idée d'une « constante de la nature humaine ».
Fautes d'orthographe (connaître, nôtre, être... en fait tous les accents circonflexes semblent avoir disparu, ainsi que quelques traits d'union). Une division « intellectuel / sensible » vient apparemment jouer le rôle d'un vecteur de problématisation, mais on s'interroge sur son évidence ; la formule « il y a lieu de penser que » ne saurait évidemment tenir lieu d'argument. On n'est sûr ni de ce que sont les « objets les plus idéaux et élevés » ni des raisons pour lesquelles il faudrait croire que « la connaissance dans son acception la plus forte » les concerne.
À la division « intellectuel / sensible » semble à présent succéder une opposition « passion / raison » ; mais ce qui en est tiré est bizarre. En effet, si le désir montre que nous ne sommes pas « réductibles à la rationalité », est-ce le désir de connaissance qui le montre particulièrement, ou le désir en général ? vu la marche de l'introduction, on optera pour la seconde hypothèse. Mais alors, c'est du désir qu'il est question ici, et non du désir de connaissance. Ce n'est qu'en fin d'avant-dernier paragraphe qu'arrive un étonnement plus spécifique, dont j'ai dit plus haut qu'il n'était pas illégitime mais qu'il demandait à être lui-même un peu creusé.
Je ne comprends vraiment pas l'intérêt d'annoncer un plan dont on ne voit en rien en quoi il découle de ce qui précède, ni suivant quelle logique il progresse. Ça fait cheveu sur la soupe (en fait, ça fait trois cheveux successifs sur la soupe).
On a le sentiment que cette introduction ne choisit pas vraiment de traiter une difficulté (sentiment renforcé par l'absence de lien perceptible entre l'introduction et le plan annoncé), ou bien ne présente pas assez à fond la difficulté en question. D'un côté le « désir de connaissance » serait une donnée de fait, de l'autre un jonglage quelque peu abstrait entre concepts ferait comprendre que l'existence de ce désir serait quelque chose de « curieux ». Mais on n'est pas sûr de bien voir en quoi, ni de voir quel genre d'options on a à disposition pour traiter cette « curiosité ».
J'ai l'impression de ne pas savoir du tout comment faire pour trouver un problème...
En quoi mes exemples sont irrecevables ?
Pourquoi l'expression "il y a lieu de penser" n'est pas admissible ?
J'ai peur que mon correcteur me mette 8 ou 9 et que ça ne les valle pas... Quand j'ai rédigé cette dissertation j'étais trop hanté par l'idée d'écrire le plus possible et résultat , comme souvent, j'ai tout fait pour allonger et allonger encore sans vraiment tenir compte de l'examen d'un problème étape par étape, et en étant détaché de toute idée de longueur a priori...
Je me sens à nouveau la proie de crises d'angoisses...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- Nom d'utilisateurNiveau 10
PauvreYorick a écrit:D'accord, je vois l'intention, mais j'avoue que je ne suis pas du tout séduit par le tout. Il y a quantité d'énoncés à prétention définitoire où « un X qui est P est un Y » et « un X qui est P, c'est un Y » sont interchangeables, et quantité d'énoncés sans telle prétention où c'est exactement la même chose qui se produit : autrement dit j'ai l'impression qu'on cherche ici l'explication d'un phénomène qui n'existe pas.
Encore faut-il, il est vrai, désirer connaître les ressorts d'apparition du "C' ", et accepter que le criterium de l'interchangeabilité est empirique. Problème que les formulations standardisées de la la langue de la logique (type X est Y sans "c' ") neutralisent, par leur renvoi direct aux notations formelles dont elles sont la retranscription avec des mots.
EDIT. Bref, pour sortir maintenant une carte que je ressortirai à une autre occasion, dans des circonstances plus favorables : il existe une langue de la logique. Celle-ci ne contient pas "X, c'est Y". Je crois que les logiciens nient cela.
- henrietteMédiateur
Donc tu as conscience du problème, c'est plutôt une bonne chose. Tu sais dorénavant qu'il faut te méfier absolument de cette tentation de l'allongement et du remplissage qui détourne d'une vraie réflexion.Parménide a écrit:Quand j'ai rédigé cette dissertation j'étais trop hanté par l'idée d'écrire le plus possible et résultat , comme souvent, j'ai tout fait pour allonger et allonger encore sans vraiment tenir compte de l'examen d'un problème étape par étape, et en étant détaché de toute idée de longueur a priori...
Tu as compris que se focaliser sur la longueur du devoir fait passer à côté du devoir. C'est une très bonne chose, tu peux donc évacuer ce souci dorénavant.
Et Kierkegaard, ça donne quoi ? Tu disais vouloir en discuter.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- CroustibaptNiveau 7
Parménide a écrit:Pourquoi l'expression "il y a lieu de penser" n'est pas admissible ?
Je ne suis qu'un historien, mais une telle expression est proscrite aussi dans ma discipline. Pourquoi ? Parce qu'une dissertation est une argumentation. Comme je l'explique à mes lycéens, on doit DEMONTRER quelque chose, le prouver.
Par conséquent, toute forme d'argument d'autorité est irrecevable. "Il y a lieu de penser", "il est naturel de penser", "bien évidemment" ...
En histoire, tu n'as pas à dire ce que ton lecteur doit penser. En effet,
1. Tu as bien fait ta démonstration. Il le pense donc.
2. Tu as mal fait ta démonstration. Il ne le pense pas, et ce n'est pas en disant qu'il y a lieu de le penser qu'il va le faire.
Imaginons que j'écrive : "Le dogme de la double-prédestination est un ciment de la communauté réformée parisienne au début du XVIIe siècle. Il y a lieu de penser qu'il n'existe aucune contestation théologique de ce point." Cela ne te parait pas naturel du tout, et tu demanderas logiquement une preuve de ce que j'avance.
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Discipline & Bonté
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Généralisation : existe-t-il une discipline scolaire ou académique où "il y a lieu de penser" ne soit considéré, euh, "avec circonspection"? Il me semble que non, comparer avec :
(T ou S peuvent être remplacés par d'autres)Il y a tout lieu de penser que, dans le cadre de ces accords, les troupes russes ne soient pas prêtes de quitter Tskhinvali ou Soukhoumi.
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