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User17706
Bon génie

(Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?  - Page 20 Empty Re: (Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?

par User17706 Ven 6 Mar 2015 - 0:03
Sur l'intro de Parménide, les remarques de Naoo, page 15 du fil, étaient pertinentes. J'en rajoute un peu.

Parménide, en introduction,  a écrit: L'homme a naturellement le désir de connaitre. C'est ce qui l'oppose à l'animal, lequel ne saurait faire usage de rationalité pour comprendre et connaitre le monde, ainsi que la nature. C'est un fait, le désir de connaissance nous habite tous, à différents niveaux. Nous pouvons désirer connaitre le monde en voyageant, nous pouvons désirer connaitre le mode de fabrication de tel objet en décidant d'en faire notre métier, nous pouvons satisfaire notre soif de culture en lisant par exemple des ouvrages d'histoire ou de philosophie.  

Constante de la nature humaine, le désir de connaissance nous porte à vouloir faire notre un contenu objectif, intellectuel ou sensible. Souvent, cette connaissance s'adressera à l'intellect. Elle peut aussi s'adresser à notre etre sensible, comme cela peut etre le cas chez le jeune enfant dont la rationalité est embryonnaire.

Il y a lieu de penser qu'à mesure qu'un etre humain évolue, son désir de connaissance suit une voie de dématérialisation, qui le conduit vers des objets de plus en plus idéaux et élevés. C'est là que se situe la connaissance dans son acception la plus forte. Et si nous désirons connaitre, c'est que nous éprouvons un rapport passionnel à la connaissance, qui, elle, comporte toujours une dimension de rationalité. Le désir de connaissance est un mouvement, plus ou moins passionnel, nous poussant vers un objet de satisfaction : le savoir. La présence d'un désir de connaissance en nous nous montre que nous ne sommes pas réductibles à la rationalité. Et curieusement, c'est un objet rationnel qui nous fait agir de façon irrationnelle pour tendre vers lui et le faire notre.

Y a t il une légitimité à supposer une tension irrationnelle vers quelque chose de rationnel ou intellectuel? Nous verrons tout d'abord qu'il est logique de parler d'un désir de connaissance sensible. Ensuite, que le désir de connaissance intellectuelle constitue le propre de l'homme. Enfin, que le désir de connaissance n'est pas intrinsèquement sans danger.

Commencer par la citation d'Aristote, pourquoi pas, mais comme disait Aspasie, si c'est décisif, il n'est pas mauvais d'étayer un peu. (Et, puisque c'est une citation d'Aristote et que tout le monde le sait, de le dire.) On peut se demander si les exemples proposés ont le degré d'universalité requis pour illustrer l'idée d'une « constante de la nature humaine ».

Fautes d'orthographe (connaître, nôtre, être... en fait tous les accents circonflexes semblent avoir disparu, ainsi que quelques traits d'union). Une division « intellectuel / sensible » vient apparemment jouer le rôle d'un vecteur de problématisation, mais on s'interroge sur son évidence ; la formule « il y a lieu de penser que » ne saurait évidemment tenir lieu d'argument. On n'est sûr ni de ce que sont les « objets les plus idéaux et élevés » ni des raisons pour lesquelles il faudrait croire que « la connaissance dans son acception la plus forte » les concerne.

À la division « intellectuel / sensible » semble à présent succéder une opposition « passion / raison » ; mais ce qui en est tiré est bizarre. En effet, si le désir montre que nous ne sommes pas « réductibles à la rationalité », est-ce le désir de connaissance qui le montre particulièrement, ou le désir en général ? vu la marche de l'introduction, on optera pour la seconde hypothèse. Mais alors, c'est du désir qu'il est question ici, et non du désir de connaissance. Ce n'est qu'en fin d'avant-dernier paragraphe qu'arrive un étonnement plus spécifique, dont j'ai dit plus haut qu'il n'était pas illégitime mais qu'il demandait à être lui-même un peu creusé.

Je ne comprends vraiment pas l'intérêt d'annoncer un plan dont on ne voit en rien en quoi il découle de ce qui précède, ni suivant quelle logique il progresse. Ça fait cheveu sur la soupe (en fait, ça fait trois cheveux successifs sur la soupe).

On a le sentiment que cette introduction ne choisit pas vraiment de traiter une difficulté (sentiment renforcé par l'absence de lien perceptible entre l'introduction et le plan annoncé), ou bien ne présente pas assez à fond la difficulté en question. D'un côté le « désir de connaissance » serait une donnée de fait, de l'autre un jonglage quelque peu abstrait entre concepts ferait comprendre que l'existence de ce désir serait quelque chose de « curieux ». Mais on n'est pas sûr de bien voir en quoi, ni de voir quel genre d'options on a à disposition pour traiter cette « curiosité ».
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Ænésidème
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(Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?  - Page 20 Empty Re: (Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?

par Ænésidème Ven 6 Mar 2015 - 0:15
JPhMM a écrit:Oh put*** je viens de comprendre !!!

Fatigué je suis. cafe

Wink

Si la proposition à étudier est vraie alors tout mathématicien tombe dans un des trois ensembles suivants : les mathématiciens non barges et non philosophes, les mathématiciens non barges et philosophes, les mathématiciens barges et philosophes.

Ce qui est une belle parade au constat d'existence de Pauvre Yorick, qui n'était finalement pas une objection dirimante.
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(Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?  - Page 20 Empty Re: (Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?

par User17706 Ven 6 Mar 2015 - 0:21
Je me contente de l'intro aussi (de toute façon personne ne lit le reste, hein...) :
Levincent a écrit:Bon, ben alors voilà la bête :

LE DESIR DE CONNAISSANCE:

Spoiler:
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par User17706 Ven 6 Mar 2015 - 0:25
Aenésidème a écrit:
JPhMM a écrit:Oh put*** je viens de comprendre !!!

Fatigué je suis. cafe

Wink

Si la proposition à étudier est vraie alors tout mathématicien tombe dans un des trois ensembles suivants : les mathématiciens non barges et non philosophes, les mathématiciens non barges et philosophes, les mathématiciens barges et philosophes.

Ce qui est une belle parade au constat d'existence de Pauvre Yorick, qui n'était finalement pas une objection dirimante.
Pas si on prend, comme il est naturel, la première proposition d'Hélips comme une définition (donc une équivalence) ; si un mathématicien est par définition à la fois philosophe et non-barge, il ne peut pas y avoir d'individu qui soit à la fois mathématicien et barge ; or il y en a ; ergo, par modus tollens, la définition devait être revue, comme elle l'a été Wink
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Demi-dieu

(Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?  - Page 20 Empty Re: (Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?

par JPhMM Ven 6 Mar 2015 - 0:30
(Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?  - Page 20 3795679266

Ah oui voilà, c'est un machin comme ça auquel je pensais en gros...

Bon j'vais m'coucher moi. :lol: :lol: :lol:

_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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Ænésidème
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par Ænésidème Ven 6 Mar 2015 - 0:31
PauvreYorick a écrit:
Aenésidème a écrit:
JPhMM a écrit:Oh put*** je viens de comprendre !!!

Fatigué je suis. cafe

Wink

Si la proposition à étudier est vraie alors tout mathématicien tombe dans un des trois ensembles suivants : les mathématiciens non barges et non philosophes, les mathématiciens non barges et philosophes, les mathématiciens barges et philosophes.

Ce qui est une belle parade au constat d'existence de Pauvre Yorick, qui n'était finalement pas une objection dirimante.
Pas si on prend, comme il est naturel, la première proposition d'Hélips comme une définition (donc une équivalence) ; si un mathématicien est par définition à la fois philosophe et non-barge, il ne peut pas y avoir d'individu qui soit à la fois mathématicien et barge ; or il y en a ; ergo, par modus tollens, la définition devait être revue, comme elle l'a été Wink

Mais la première proposition n'était la définition du mathématicien... Il n'y a pas équivalence sémantique, dans la langue française, entre : "Un philosophe non barge, c'est un mathématicien" et "un mathématicien, c'est un philosophe non barge". Je suis étonné de ton "comme il est naturel"...
Olympias
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Prophète

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par Olympias Ven 6 Mar 2015 - 0:33
JPhMM a écrit:(Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?  - Page 20 3795679266

Ah oui voilà, c'est un machin comme ça auquel je pensais en gros...

Bon j'vais m'coucher moi. :lol: :lol: :lol:
Oui, au dodo ! C'est l'heure. Sleep Sleep
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par User17706 Ven 6 Mar 2015 - 0:38
En français, « une voiture dont les quatre roues sont motrices, c'est un 4×4 » n'est pas non plus l'équivalent de « un 4×4, c'est une voiture dont les quatre roues sont motrices » Smile
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par Ænésidème Ven 6 Mar 2015 - 0:43
PauvreYorick a écrit:En français, « une voiture dont les quatre roues sont motrices, c'est un 4×4 » n'est pas non plus l'équivalent de « un 4×4, c'est une voiture dont les quatre roues sont motrices » Smile
Exemple sophistique, puisque dans ce cas une voiture à quatre roues motrices = un 4x4.
Alors que si tu prends l'exemple suivant (frappant, pour l'évidence), la conversion ne marche plus :
"Un mec qui vote M***, c'est un con" et "Un con, c'est un mec qui vote M***"... Or je connais des cons qui ne...
Levincent
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(Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?  - Page 20 Empty Re: (Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?

par Levincent Ven 6 Mar 2015 - 0:47
PauvreYorick a écrit:Je me contente de l'intro aussi (de toute façon personne ne lit le reste, hein...) :
Levincent a écrit:Bon, ben alors voilà la bête :

LE DESIR DE CONNAISSANCE:

Spoiler:

Merci pour ce commentaire détaillé. Mais est-ce que tu jetteras un oeil sur le développement aussi ? En fait, la raison pour laquelle le désir est abordé de manière générale et indépendante, c'est que par la suite le désir de connaissance est présenté comme spécial par rapport aux autres désirs.

_________________
« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
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par User17706 Ven 6 Mar 2015 - 0:51
L'exemple n'a rien de sophistique : il montre exactement ce qu'il montre et suffit à montrer tout ce qu'il était besoin de montrer, c'est-à-dire qu'en français, rien ne s'oppose à ce que deux expressions constituées comme celles en question recouvrent une équivalence. Ainsi l'objection est suffisamment retoquée ; il me suffit que ce soit possible, je n'ai pas besoin d'une règle générale.

Ensuite, pour le cas qui nous occupe, qu'Hélips ait reconnu la possibilité d'entendre son propos comme une équivalence se montre dans le fait qu'elle l'a modifié suite à la remarque (en précisant la fausseté de la réciproque). C'est tout ce qu'il nous fallait Smile
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par User17706 Ven 6 Mar 2015 - 0:53
Levincent a écrit: est-ce que tu jetteras un oeil sur le développement aussi ? En fait, la raison pour laquelle le désir est abordé de manière générale et indépendante, c'est que par la suite le désir de connaissance est présenté comme spécial par rapport aux autres désirs.
Oui, je regarderai, un de ces jours ; cela dit je maintiens par avance les remarques, dans la mesure où l'introduction est un moment vraiment stratégique qu'il faut traiter comme tel. J'ai envie de dire qu'il faut écrire une introduction comme si de sa qualité dépendait le fait que le reste soit lu ou non. Ce n'est pas le cas, bien sûr Wink
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par Ænésidème Ven 6 Mar 2015 - 0:56
PauvreYorick a écrit:L'exemple n'a rien de sophistique : il montre exactement ce qu'il montre et suffit à montrer tout ce qu'il était besoin de montrer, c'est-à-dire qu'en français, rien ne s'oppose à ce que deux expressions constituées comme celles en question recouvrent une équivalence. Ainsi l'objection est suffisamment retoquée ; il me suffit que ce soit possible, je n'ai pas besoin d'une règle générale.

Ensuite, pour le cas qui nous occupe, qu'Hélips ait reconnu la possibilité d'entendre son propos comme une équivalence se montre dans le fait qu'elle l'a modifié suite à la remarque (en précisant la fausseté de la réciproque). C'est tout ce qu'il nous fallait Smile

Et pourtant elle existe cette règle générale : en français "un X, c'est un Y" signifie que l'on attribue Y à X. L'exemple me semble donc bien sophistique parce qu'il joue sur la confusion entre ce que signifie cette structure et les possibilités logiques qu'elle n'interdit pas : dire que "un X, c'est un Y" n'interdit pas de penser par ailleurs que la définition de Y c'est X, mais ne signifie pas une définition de Y.
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par User17706 Ven 6 Mar 2015 - 1:00
Aenésidème a écrit:
PauvreYorick a écrit:L'exemple n'a rien de sophistique : il montre exactement ce qu'il montre et suffit à montrer tout ce qu'il était besoin de montrer, c'est-à-dire qu'en français, rien ne s'oppose à ce que deux expressions constituées comme celles en question recouvrent une équivalence. Ainsi l'objection est suffisamment retoquée ; il me suffit que ce soit possible, je n'ai pas besoin d'une règle générale.

Ensuite, pour le cas qui nous occupe, qu'Hélips ait reconnu la possibilité d'entendre son propos comme une équivalence se montre dans le fait qu'elle l'a modifié suite à la remarque (en précisant la fausseté de la réciproque). C'est tout ce qu'il nous fallait Smile
Et pourtant elle existe cette règle générale : en français "un X, c'est un Y" signifie que l'on attribue Y à X. L'exemple me semble donc bien sophistique parce qu'il joue sur la confusion entre ce que signifie cette structure et les possibilités logiques qu'elle n'interdit pas : dire que "un X, c'est un Y" n'interdit pas de penser par ailleurs que la définition de Y c'est X, mais ne signifie pas une définition de Y.
Question de contexte : « un X qui a la propriété P, c'est un Y » peut, pour employer ton vocabulaire, signifier une définition des Y (il me suffit qu'elle le puisse) et peut aussi signifier la simple inclusion des X qui sont P dans les Y. Aussi n'est-il pas à mes yeux utile de recourir immédiatement à des accusations d'une telle gravité (« sophistique » !!) pour une question au mieux discutable. Bonne nuit Smile
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par Nom d'utilisateur Ven 6 Mar 2015 - 1:05
Aenésidème, ça, c'était couru.
Une attaque possible était
1) « Un X, c'est un Y »
vs
2) « Un X est un Y »
Et montrer que (1) ne fonctionne pas comme énoncé définitoire stricto sensu.
Ainsi, dans (3) et (4) :
(3) « une voiture dont les quatre roues sont motrices (X), c'est un 4×4 (Y)»
ici, Y constitue un terme parmi d'autres, en aucune manière un terme donné comme substituable salva veritate
Idem en (4)
(4) « un 4×4, c'est une voiture dont les quatre roues sont motrices »
C'est d'ailleurs pour ça qu'on utilise "X est Y". Sans "c'".
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par Ænésidème Ven 6 Mar 2015 - 1:07
PauvreYorick a écrit:Aussi n'est-il pas à mes yeux utile de recourir immédiatement à des accusations d'une telle gravité (« sophistique » !!)

Je n'accusais que l'exemple, et l'affirmation n'est pas si grave que ça... Tu n'es pas Socrate, ton exemple non plus. Very Happy

Sinon, question de contexte, j'ai simplement pris en compte ton indication : "comme il est naturel", autrement dit en se fondant sur les fonctions syntaxiques de la langue naturelle... qui s'entend au premier abord.
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par User17706 Ven 6 Mar 2015 - 1:29
Ma foi, et cette fois je vais dormir, si un propos sophistique est un propos que le locuteur sait erroné ou invalide et qu'il propose afin de tromper sciemment autrui, si, bien sûr, ça constitue une accusation (grave, bien évidemment très grave, et parfaitement incongrue, s'agissant de quelqu'un avec qui je n'ai, à ma connaissance, jamais échangé une parole avant ce soir). En revanche, que j'aie fait erreur, je le reconnaîtrai bien volontiers si on me le montre, mais j'ai comme dans l'idée que ça n'est pas la préoccupation principale dans ce bout de discussion : effectivement (mais depuis quand cela change-t-il quelque chose ?) je ne suis pas Socrate mais bien PauvreYorick Wink

Nomd'U : je suis très très circonspect sur les affirmations au sujet de (3) et de (4). (« En aucune manière », comment donc ? pourquoi pas donné comme substituable salva veritate ? peut-être bien que si j'avais eu à gloser ça, c'est précisément l'expression que j'aurais employée. J'ai le sentiment que la position qui tend à se développer ici repose sur l'idée qu'une forme telle que « Un X qui est P, c'est un Y » n'aura qu'un type de signification, or ça me paraît une hypothèse bien lourde.)
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par Levincent Ven 6 Mar 2015 - 1:34
PauvreYorick a écrit:
Levincent a écrit: est-ce que tu jetteras un oeil sur le développement aussi ? En fait, la raison pour laquelle le désir est abordé de manière générale et indépendante, c'est que par la suite le désir de connaissance est présenté comme spécial par rapport aux autres désirs.
Oui, je regarderai, un de ces jours ; cela dit je maintiens par avance les remarques, dans la mesure où l'introduction est un moment vraiment stratégique qu'il faut traiter comme tel. J'ai envie de dire qu'il faut écrire une introduction comme si de sa qualité dépendait le fait que le reste soit lu ou non. Ce n'est pas le cas, bien sûr Wink

Bien sûr, je ne disais pas cela pour balayer tes remarques du revers de la main. Il est bien entendu que je les prends en compte. Je commence à prendre conscience de ce qu'on attend d'une bonne introduction, ainsi que des répercussions que la qualité de l'introduction a sur la qualité du reste. Il va me falloir de l'exercice pour bien maîtriser cela.
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par Ænésidème Ven 6 Mar 2015 - 1:35
PauvreYorick a écrit:Ma foi, et cette fois je vais dormir, si un propos sophistique est un propos que le locuteur sait erroné ou invalide et qu'il propose afin de tromper sciemment autrui, si, bien sûr, ça constitue une accusation (grave, bien évidemment très grave, et parfaitement incongrue, s'agissant de quelqu'un avec qui je n'ai, à ma connaissance, jamais échangé une parole avant ce soir).

On se détend : tu joues sur les arguments, dans un fil ludique, il n'y a pas de mal ! (Philo) - "Le désir de connaissance" : comment traiter ce sujet ?  - Page 20 2252222100
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par Nom d'utilisateur Ven 6 Mar 2015 - 2:04
可怜的约里克 a écrit:(« En aucune manière », comment donc ?)  (...) . J'ai le sentiment que la position qui tend à se développer ici repose sur l'idée qu'une forme telle que « Un X qui est P, c'est un Y » n'aura qu'un type de signification, or ça me paraît une hypothèse bien lourde.

L'ajout de « c' » n'est pas du tout anodin, et son unicité est le fait en jeu, la donnée à préserver. On constate que « c' » vient, suivant les contextes et la nature des termes, bloquer ou brouiller la valeur définitoire telle que je la caractérisais plus haut (substituabilité salva veritate). Il en découle la dissymétrie nette entre X, c'est quoi? et l'improbable  ?? X est quoi? (sauf si l'on a mal entendu ce qu'est X et qu'on redemande).

Or, il en va de même pour la dissymétrie entre l'archétype de l'énoncé définitoire représenté par Une voiture dont les quatre roues sont motrices est un 4x4 d'une part, et la variante en « c' »  Une voiture dont les quatre roues sont motrices, c'est un 4x4 d'autre part : la mise en contexte de la variante en « c' » requiert des conditions qui ne se réduisent pas à la contrainte d'équivalence référentielle. Cela tend à montrer que cette contrainte est hors jeu.

La piste indiquée, un peu brutale, est : avec « c' », Y est donné « entre autres ». Et il ne saurait y avoir équivalence entre la simple mention d'un terme x, et la mention d'un terme y entre autres. À défaut de pouvoir ici citer et analyser des attestations en bonne et due forme : note que cela est cohérent avec ce qu'on sait par ailleurs de "ce", mais aussi que cela jette un peu de lumière sur le malentendu avec Aenésidème, qui insistait sur l'emploi de l'énoncé « en langue naturelle ».

...t'fiou, ce qu'il faut éditer pour obtenir du quasi-lisible (?) en si peu de lignes :-)
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par User17706 Ven 6 Mar 2015 - 10:11
D'accord, je vois l'intention, mais j'avoue que je ne suis pas du tout séduit par le tout. Il y a quantité d'énoncés à prétention définitoire où « un X qui est P est un Y » et « un X qui est P, c'est un Y » sont interchangeables, et quantité d'énoncés sans telle prétention où c'est exactement la même chose qui se produit : autrement dit j'ai l'impression qu'on cherche ici l'explication d'un phénomène qui n'existe pas.
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par Parménide Ven 6 Mar 2015 - 10:20
PauvreYorick a écrit:Sur l'intro de Parménide, les remarques de Naoo, page 15 du fil, étaient pertinentes. J'en rajoute un peu.

Parménide, en introduction, a écrit: L'homme a naturellement le désir de connaitre. C'est ce qui l'oppose à l'animal, lequel ne saurait faire usage de rationalité pour comprendre et connaitre le monde, ainsi que la nature. C'est un fait, le désir de connaissance nous habite tous, à différents niveaux. Nous pouvons désirer connaitre le monde en voyageant, nous pouvons désirer connaitre le mode de fabrication de tel objet en décidant d'en faire notre métier, nous pouvons satisfaire notre soif de culture en lisant par exemple des ouvrages d'histoire ou de philosophie.  

Constante de la nature humaine, le désir de connaissance nous porte à vouloir faire notre un contenu objectif, intellectuel ou sensible. Souvent, cette connaissance s'adressera à l'intellect. Elle peut aussi s'adresser à notre etre sensible, comme cela peut etre le cas chez le jeune enfant dont la rationalité est embryonnaire.

Il y a lieu de penser qu'à mesure qu'un etre humain évolue, son désir de connaissance suit une voie de dématérialisation, qui le conduit vers des objets de plus en plus idéaux et élevés. C'est là que se situe la connaissance dans son acception la plus forte. Et si nous désirons connaitre, c'est que nous éprouvons un rapport passionnel à la connaissance, qui, elle, comporte toujours une dimension de rationalité. Le désir de connaissance est un mouvement, plus ou moins passionnel, nous poussant vers un objet de satisfaction : le savoir. La présence d'un désir de connaissance en nous nous montre que nous ne sommes pas réductibles à la rationalité. Et curieusement, c'est un objet rationnel qui nous fait agir de façon irrationnelle pour tendre vers lui et le faire notre.

Y a t il une légitimité à supposer une tension irrationnelle vers quelque chose de rationnel ou intellectuel? Nous verrons tout d'abord qu'il est logique de parler d'un désir de connaissance sensible. Ensuite, que le désir de connaissance intellectuelle constitue le propre de l'homme. Enfin, que le désir de connaissance n'est pas intrinsèquement sans danger.

Commencer par la citation d'Aristote, pourquoi pas, mais comme disait Aspasie, si c'est décisif, il n'est pas mauvais d'étayer un peu. (Et, puisque c'est une citation d'Aristote et que tout le monde le sait, de le dire.) On peut se demander si les exemples proposés ont le degré d'universalité requis pour illustrer l'idée d'une « constante de la nature humaine ».

Fautes d'orthographe (connaître, nôtre, être... en fait tous les accents circonflexes semblent avoir disparu, ainsi que quelques traits d'union). Une division « intellectuel / sensible » vient apparemment jouer le rôle d'un vecteur de problématisation, mais on s'interroge sur son évidence ; la formule « il y a lieu de penser que » ne saurait évidemment tenir lieu d'argument. On n'est sûr ni de ce que sont les « objets les plus idéaux et élevés » ni des raisons pour lesquelles il faudrait croire que « la connaissance dans son acception la plus forte » les concerne.

À la division « intellectuel / sensible » semble à présent succéder une opposition « passion / raison » ; mais ce qui en est tiré est bizarre. En effet, si le désir montre que nous ne sommes pas « réductibles à la rationalité », est-ce le désir de connaissance qui le montre particulièrement, ou le désir en général ? vu la marche de l'introduction, on optera pour la seconde hypothèse. Mais alors, c'est du désir qu'il est question ici, et non du désir de connaissance. Ce n'est qu'en fin d'avant-dernier paragraphe qu'arrive un étonnement plus spécifique, dont j'ai dit plus haut qu'il n'était pas illégitime mais qu'il demandait à être lui-même un peu creusé.

Je ne comprends vraiment pas l'intérêt d'annoncer un plan dont on ne voit en rien en quoi il découle de ce qui précède, ni suivant quelle logique il progresse. Ça fait cheveu sur la soupe (en fait, ça fait trois cheveux successifs sur la soupe).

On a le sentiment que cette introduction ne choisit pas vraiment de traiter une difficulté (sentiment renforcé par l'absence de lien perceptible entre l'introduction et le plan annoncé), ou bien ne présente pas assez à fond la difficulté en question. D'un côté le « désir de connaissance » serait une donnée de fait, de l'autre un jonglage quelque peu abstrait entre concepts ferait comprendre que l'existence de ce désir serait quelque chose de « curieux ». Mais on n'est pas sûr de bien voir en quoi, ni de voir quel genre d'options on a à disposition pour traiter cette « curiosité ».

J'ai l'impression de ne pas savoir du tout comment faire pour trouver un problème... Sad

En quoi mes exemples sont irrecevables ?

Pourquoi l'expression "il y a lieu de penser" n'est pas admissible ?

J'ai peur que mon correcteur me mette 8 ou 9 et que ça ne les valle pas... Quand j'ai rédigé cette dissertation j'étais trop hanté par l'idée d'écrire le plus possible et résultat , comme souvent, j'ai tout fait pour allonger et allonger encore sans vraiment tenir compte de l'examen d'un problème étape par étape, et en étant détaché de toute idée de longueur a priori...

Je me sens à nouveau la proie de crises d'angoisses... Sad


Dernière édition par Parménide le Ven 6 Mar 2015 - 10:28, édité 1 fois

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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)

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par Nom d'utilisateur Ven 6 Mar 2015 - 10:27
PauvreYorick a écrit:D'accord, je vois l'intention, mais j'avoue que je ne suis pas du tout séduit par le tout. Il y a quantité d'énoncés à prétention définitoire où « un X qui est P est un Y » et « un X qui est P, c'est un Y » sont interchangeables, et quantité d'énoncés sans telle prétention où c'est exactement la même chose qui se produit : autrement dit j'ai l'impression qu'on cherche ici l'explication d'un phénomène qui n'existe pas.

Encore faut-il, il est vrai, désirer connaître les ressorts d'apparition du "C' ", et accepter que le criterium de l'interchangeabilité est empirique. Problème que les formulations standardisées de la la langue de la logique (type X est Y sans "c' ") neutralisent, par leur renvoi direct aux notations formelles dont elles sont la retranscription avec des mots.
EDIT. Bref, pour sortir maintenant une carte que je ressortirai à une autre occasion, dans des circonstances plus favorables : il existe une langue de la logique. Celle-ci ne contient pas "X, c'est Y". Je crois que les logiciens nient cela.


Dernière édition par Nom d'utilisateur le Ven 6 Mar 2015 - 10:42, édité 1 fois
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par henriette Ven 6 Mar 2015 - 10:38
Parménide a écrit:Quand j'ai rédigé cette dissertation j'étais trop hanté par l'idée d'écrire le plus possible et résultat , comme souvent, j'ai tout fait pour allonger et allonger encore sans vraiment tenir compte de l'examen d'un problème étape par étape, et en étant détaché de toute idée de longueur a priori...
Donc tu as conscience du problème, c'est plutôt une bonne chose. Tu sais dorénavant qu'il faut te méfier absolument de cette tentation de l'allongement et du remplissage qui détourne d'une vraie réflexion.
Tu as compris que se focaliser sur la longueur du devoir fait passer à côté du devoir. C'est une très bonne chose, tu peux donc évacuer ce souci dorénavant.
Et Kierkegaard, ça donne quoi ? Tu disais vouloir en discuter.

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par Croustibapt Ven 6 Mar 2015 - 10:39
Parménide a écrit:Pourquoi l'expression "il y a lieu de penser" n'est pas admissible ?

Je ne suis qu'un historien, mais une telle expression est proscrite aussi dans ma discipline. Pourquoi ? Parce qu'une dissertation est une argumentation. Comme je l'explique à mes lycéens, on doit DEMONTRER quelque chose, le prouver.

Par conséquent, toute forme d'argument d'autorité est irrecevable. "Il y a lieu de penser", "il est naturel de penser", "bien évidemment" ...

En histoire, tu n'as pas à dire ce que ton lecteur doit penser. En effet,
1. Tu as bien fait ta démonstration. Il le pense donc.
2. Tu as mal fait ta démonstration. Il ne le pense pas, et ce n'est pas en disant qu'il y a lieu de le penser qu'il va le faire.

Imaginons que j'écrive : "Le dogme de la double-prédestination est un ciment de la communauté réformée parisienne au début du XVIIe siècle. Il y a lieu de penser qu'il n'existe aucune contestation théologique de ce point." Cela ne te parait pas naturel du tout, et tu demanderas logiquement une preuve de ce que j'avance.

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par Nom d'utilisateur Ven 6 Mar 2015 - 10:45
Généralisation : existe-t-il une discipline scolaire ou académique où "il y a lieu de penser" ne soit considéré, euh, "avec circonspection"? Il me semble que non, comparer avec :

Il y a tout lieu de penser que, dans le cadre de ces accords, les troupes russes ne soient pas prêtes de quitter Tskhinvali ou Soukhoumi.
(T ou S peuvent être remplacés par d'autres)
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