- trompettemarineMonarque
Collier de Barbe a écrit:Eh bien, ce qu'il ne faut pas lire...
Moi la phrase de Finkelkraut magnifique "Mais...je ne stigmatise personne" merveilleux de mauvaise foi. Seulement 4 minutes après avoir expliqué que les problèmes des quartiers difficiles...sont d'abord le résultat des quartiers difficiles eux-mêmes. Bref, une fois de plus on l'a laissé péroré alors qu'il ne connaît rien au sujet.
Moi je remercie L. De Cock d'avoir rappelé que les "musulmans", les "maghrébins" et autres "nord-africains" sont d'abord nos élèves et qu'ils sont pour la plupart français. Les problèmes nous les connaissons ils sont aussi bien socio-économiques qu'éducatifs et ça n'est malheureusement pas quelques heures d'ECJS ou de rituels républicains qui vont les régler.
Soit,
néanmoins je trouve très problématique que, pour répondre à la question du journaliste qui lui demandait de raconter un petit ou grand bonheur qu'elle avait connu dans son enseignement, elle souligne à quel point dans le débat avec les élèves, elle a appris beaucoup de choses, qu'eux ont su mettre des mots justes qu'elle ne savait pas poser. Cette attitude, qu'elle a eue plusieurs fois, où elle porte l'enfant aux nues, et dénie l'importance du savoir du professeur (ou le nivelle à celui de l'élève) alors qu'au contraire il peut permettre à l'élève de s'élever au delà de l'émotionnel et faire preuve d'esprit critique, m' a profondément gênée.
Je l'ai trouvée aussi très agressive sur la fin, mais il n'y avait plus de débat possible à ce moment-là.
- Karine B.Guide spirituel
trompettemarine a écrit:Collier de Barbe a écrit:Eh bien, ce qu'il ne faut pas lire...
Moi la phrase de Finkelkraut magnifique "Mais...je ne stigmatise personne" merveilleux de mauvaise foi. Seulement 4 minutes après avoir expliqué que les problèmes des quartiers difficiles...sont d'abord le résultat des quartiers difficiles eux-mêmes. Bref, une fois de plus on l'a laissé péroré alors qu'il ne connaît rien au sujet.
Moi je remercie L. De Cock d'avoir rappelé que les "musulmans", les "maghrébins" et autres "nord-africains" sont d'abord nos élèves et qu'ils sont pour la plupart français. Les problèmes nous les connaissons ils sont aussi bien socio-économiques qu'éducatifs et ça n'est malheureusement pas quelques heures d'ECJS ou de rituels républicains qui vont les régler.
Soit,
néanmoins je trouve très problématique que, pour répondre à la question du journaliste qui lui demandait de raconter un petit ou grand bonheur qu'elle avait connu dans son enseignement, elle souligne à quel point dans le débat avec les élèves, elle a appris beaucoup de choses, qu'eux ont su mettre des mots justes qu'elle ne savait pas poser.
Peut-être parce que nos élèves vivent des choses que nous n'avons pas vécues, et que l'instruction ne peut remplacer ce vécu ?
_________________
Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- trompettemarineMonarque
C'est vrai bien sûr, mais, comprendre un élève (et il faut le faire), ce n'est pas instruire. Je pense qu'elle fait là une confusion : ce sont des moments très différents.
(qu'elle ne fait peut-être pas en cours systématiquement, il y a un pas entre ce que j'ai pu entendre de son discours et la réalité.).
Ce n'est pas parce que je suis pour une certaine exigence, que je n'ai pas d'empathie pour mes élèves. Au contraire, par le travail, la rigueur, une étude des textes, un travail sur l'expression toujours régulier, j'essaie d'ouvrir d'autres voies. Ne bâtir et concevoir son cours que par une approche empathique, c'est, me semble-t-il, pour le coup enfermer les élèves dans leur douleur.
(Ce qui ne veut pas dire qu'il faut être une vraie peau de vache, humilier les élèves, les insulter.)
La jeune femme qui a parlé à la fin a précisé qu'elle avait réussi parce qu'elle avait fait une prépa (entres autres raisons). Je signale qu'on les supprime peu à peu au lieu d'élever le niveau des élèves pour leur permettre d'y accéder. Elle a donc bénéficié à la fois de la bienveillance et de la rigueur du savoir.
La ministre veut aussi remettre à l'honneur le mérite républicain : cela m'a fait tout drôle d'entendre cela après la suppression de la bourse au mérite.
HS : sinon, il était temps que notre ministre s'exprimât, j'avais besoin d'entendre sa conception des rôles et devoirs de l'école.
(qu'elle ne fait peut-être pas en cours systématiquement, il y a un pas entre ce que j'ai pu entendre de son discours et la réalité.).
Ce n'est pas parce que je suis pour une certaine exigence, que je n'ai pas d'empathie pour mes élèves. Au contraire, par le travail, la rigueur, une étude des textes, un travail sur l'expression toujours régulier, j'essaie d'ouvrir d'autres voies. Ne bâtir et concevoir son cours que par une approche empathique, c'est, me semble-t-il, pour le coup enfermer les élèves dans leur douleur.
(Ce qui ne veut pas dire qu'il faut être une vraie peau de vache, humilier les élèves, les insulter.)
La jeune femme qui a parlé à la fin a précisé qu'elle avait réussi parce qu'elle avait fait une prépa (entres autres raisons). Je signale qu'on les supprime peu à peu au lieu d'élever le niveau des élèves pour leur permettre d'y accéder. Elle a donc bénéficié à la fois de la bienveillance et de la rigueur du savoir.
La ministre veut aussi remettre à l'honneur le mérite républicain : cela m'a fait tout drôle d'entendre cela après la suppression de la bourse au mérite.
HS : sinon, il était temps que notre ministre s'exprimât, j'avais besoin d'entendre sa conception des rôles et devoirs de l'école.
- CeladonDemi-dieu
J'ai trouvé fort pertinente l'explication de la jeune femme qui occupe un poste à responsabilités après avoir fait sciences po (je crois) qui mettait l'accent sur le rôle positif des parents par rapport à l'école, et qui a bien pointé le fait que les jeunes des cités ne sont pas sollicités pour entreprendre des études supérieures dans les grandes écoles. En outre elle était pondérée, agréable, et s'exprimait dans un français parfait. Ah si l'on avait réussi, parents et enseignants ENSEMBLE, à former des jeunes Français musulmans comme elle, on n'en serait pas là.
- IphigénieProphète
Mais je suis parfaitement d'accord avec ce que vous dites là: mais qu'est-ce qu'on fait? On passe notre temps à débattre de la poule et de l’œuf, ou on prend le problème tel qu'il est, et qu'il se manifeste hic et nunc? On continue de battre notre coulpe pour les croisades ou on s'occupe du monde d'aujourd'hui? C'est tout ce que je veux dire, rien de plus , rien de moins.Cher collègue
Je travaille depuis 10 ans en banlieue et contrairement a Finkelkraut je connais ces élèves et ses situations.
Bien sur qu'il existe du repli communautaire et des élèves qui se proclament musulmans avant tout. Bien sur qu'il existe des dérapages antisémites intolérables comme j'imagine nos collègues de province ont entendu des dérapages anti musulmans peu ragoûtant apres les attentats.
Mais si repli communautaire, il y a, d'où cela vient? D'où vient cet "apartheid" que se plait maintenant à dénoncer M. Valls?
Un peu d'histoire politique et socio-économique de la France permette de l'expliquer aisément: ces quartiers, ces impasses, c'est la société française qui les a fabriqué et qui les maintient (voyez comment les maires de nombreuses communes franciliennes fraudent massivement la loi LRU qui prévoit la construction de 20% de logements sociaux dans chaque commune). Tant qu'il n'y aura pas plus de mixité sociale dans nos écoles, rien à attendre de positif.
- IphigénieProphète
Le niveau monte.
Je suis stupéfait de lire les propos tenus par certains contributeurs sur Laurence De COCK, certainement parce que je l’ai trouvée personnellement plus agréable à écouter et à regarder que Barbara
- Une passanteEsprit éclairé
Celadon a écrit:J'ai trouvé fort pertinente l'explication de la jeune femme qui occupe un poste à responsabilités après avoir fait sciences po (je crois) qui mettait l'accent sur le rôle positif des parents par rapport à l'école, et qui a bien pointé le fait que les jeunes des cités ne sont pas sollicités pour entreprendre des études supérieures dans les grandes écoles. En outre elle était pondérée, agréable, et s'exprimait dans un français parfait. Ah si l'on avait réussi, parents et enseignants ENSEMBLE, à former des jeunes Français musulmans comme elle, on n'en serait pas là.
+1000, mais je doute que tout le monde ait voulu retenir l'importance du rôle des parents...
- IphigénieProphète
Le problème de la réponse de NBK c'est que c'est une réponse de politique et pas une réponse de responsable de l'éducation: elle donne à manger à tout le monde, avec le mot d'ordre du PS de profiter de l'aubaine de l'"union" nationale...:
la compréhension et la bienveillance, pour la gauche (à la louche)
les discours sur la morale et la laïcité pour ... les profs d'histoire
le discours sur l'enseignement du français..parce que ratissera lage (sans dire comment: "une évaluation au CE2": et?...)
la rigueur pour la droite et le centre:
l'ouverture de l'école aux parents pour... les parents
le retour de la discipline pour les profs.
Le problème c'est que tout ça est contradictoire en réalité. Et que tout va continuer comme avant...
la compréhension et la bienveillance, pour la gauche (à la louche)
les discours sur la morale et la laïcité pour ... les profs d'histoire
le discours sur l'enseignement du français..parce que ratissera lage (sans dire comment: "une évaluation au CE2": et?...)
la rigueur pour la droite et le centre:
l'ouverture de l'école aux parents pour... les parents
le retour de la discipline pour les profs.
Le problème c'est que tout ça est contradictoire en réalité. Et que tout va continuer comme avant...
- MoonchildSage
Soyons clair cet "apartheid" - le mot est très mal choisi - est le produit de mouvements démographiques et de contraintes économiques sur lesquels la société française n'a plus le contrôle puisque ses dirigeants successifs de tous bords confondus y ont renoncé.Collier de Barbe a écrit:Cher collègue
Je travaille depuis 10 ans en banlieue et contrairement a Finkelkraut je connais ces élèves et ses situations.
Bien sur qu'il existe du repli communautaire et des élèves qui se proclament musulmans avant tout. Bien sur qu'il existe des dérapages antisémites intolérables comme j'imagine nos collègues de province ont entendu des dérapages anti musulmans peu ragoûtant apres les attentats.
Mais si repli communautaire, il y a, d'où cela vient? D'où vient cet "apartheid" que se plait maintenant à dénoncer M. Valls?
Un peu d'histoire politique et socio-économique de la France permette de l'expliquer aisément: ces quartiers, ces impasses, c'est la société française qui les a fabriqué et qui les maintient (voyez comment les maires de nombreuses communes franciliennes fraudent massivement la loi LRU qui prévoit la construction de 20% de logements sociaux dans chaque commune). Tant qu'il n'y aura pas plus de mixité sociale dans nos écoles, rien à attendre de positif.
La logique intrinsèque des flux migratoires fait que les quartiers dont vous parlez sont des sas d'entrée pour les nouveaux migrants et que la misère s'y accumule car, pour évidentes raisons, quiconque a pu bénéficier de ce qu'il reste de l'ascenseur social quitte immédiatement les lieux et est remplacé par plus miséreux que lui (phénomène décrit par le géographe Christophe Guilluy). Pour que puisse exister cette fameuse mixité sociale dont vous rêvez, il aurait fallu depuis plus de trente ans mettre en place une politique autoritaire de déplacement des nouveaux migrants pour les répartir sur l'ensemble du territoire français en faisant parfois abstraction de leurs souhaits (se rapprocher de leur communauté d'origine ou de membres de leur famille déjà entrés en France) voire des logiques économiques entre lieu de résidence et bassin d'emploi (il aurait fallu désengorger les banlieues des métropoles et, comme les centres-ville ne sont pas indéfiniment extensibles, on en revient aux zones péri-urbaines et rurales qui sont encore davantage éloignées des centres d'activités économiques).
Invoquer aujourd'hui la mixité sociale comme une solution est d'une incroyable hypocrisie car, à cause de la fracture culturelle qu'on a laissé se créer, quasiment plus personne ne veut en faire l'expérience. Même s'ils le manifestent chacun à leur manière plus ou moins "brute de décoffrage" ou "civilisée", les petits prolos blancs et les bobos (qui déjà se détestent mutuellement) ont ceci en commun qu'ils ne veulent surtout pas voir débarquer dans leur univers quotidien un islam souvent revendicatif qui ne s'est pas acclimaté à la laïcité française ; tandis qu'une proportion non négligeable de musulmans, forte de son dynamisme démographique et de sa jeunesse, est entrée dans un stade assez avancé de communautarisation pour refuser une assimilation qui était pourtant la seule condition viable d'une vraie mixité sociale.
Bref, on n'est pas sorti des ronces et le déni mâtiné de "culture de l'excuse sociale" montré par plusieurs invités de l'émission d'hier laisse craindre qu'en définitive rien ne change.
- e-WandererGrand sage
Ce que dit Moonschild me semble assez juste.
Sans langue de bois, je peux dire moi-même que j'ai fui l'immeuble où j'habitais encore récemment, et précisément en raison de cette mixité sociale. Quand on s'endette jusqu'au cou sur 25 ans pour acheter un bien, on peut au moins avoir envie d'être tranquille.
Or dans cet immeuble, où il y avait plusieurs appartements appartenant à l'OPAC, on a eu droit à tout : à des locataires sans problèmes (heureusement qu'il en existe !), mais aussi au chômeur chronique qui venait faire du porte à porte pour demander de l'argent pour finir ses fins de mois et qu'on ne pouvait pas croiser dans l'escalier sans qu'il fasse la manche. Le même gus, qui avait été viré de son précédent logement pour des problèmes de racisme, faisait régulièrement du ramdam en pleine nuit en réveillant tout l'immeuble par ses gueulantes, au prétexte que son voisin marocain faisait du bruit (que personne n'entendait). On a eu droit aussi à l'invasion de cafards pour des problèmes d'hygiène. Aux bagarres liées aux trafics louches. Un beau jour la police a frappé à ma porte pour me demander des renseignements sur un voisin qui venait d'être épinglé pour deal lourd (un type complètement frappadingue qui un jour a balancé son canapé dans la cour 4 étages plus bas). Et pour couronner le tout, on a eu un incendie dans la cage d'escalier, en guise de règlement de comptes.
Libre à certains de prôner la mixité sociale. Pour ma part, j'ai donné. J'ai revendu mon appartement et je suis parti dans un quartier tranquille, résidentiel bourgeois. Je n'empêche personne de faire autrement, bien sûr.
Sans langue de bois, je peux dire moi-même que j'ai fui l'immeuble où j'habitais encore récemment, et précisément en raison de cette mixité sociale. Quand on s'endette jusqu'au cou sur 25 ans pour acheter un bien, on peut au moins avoir envie d'être tranquille.
Or dans cet immeuble, où il y avait plusieurs appartements appartenant à l'OPAC, on a eu droit à tout : à des locataires sans problèmes (heureusement qu'il en existe !), mais aussi au chômeur chronique qui venait faire du porte à porte pour demander de l'argent pour finir ses fins de mois et qu'on ne pouvait pas croiser dans l'escalier sans qu'il fasse la manche. Le même gus, qui avait été viré de son précédent logement pour des problèmes de racisme, faisait régulièrement du ramdam en pleine nuit en réveillant tout l'immeuble par ses gueulantes, au prétexte que son voisin marocain faisait du bruit (que personne n'entendait). On a eu droit aussi à l'invasion de cafards pour des problèmes d'hygiène. Aux bagarres liées aux trafics louches. Un beau jour la police a frappé à ma porte pour me demander des renseignements sur un voisin qui venait d'être épinglé pour deal lourd (un type complètement frappadingue qui un jour a balancé son canapé dans la cour 4 étages plus bas). Et pour couronner le tout, on a eu un incendie dans la cage d'escalier, en guise de règlement de comptes.
Libre à certains de prôner la mixité sociale. Pour ma part, j'ai donné. J'ai revendu mon appartement et je suis parti dans un quartier tranquille, résidentiel bourgeois. Je n'empêche personne de faire autrement, bien sûr.
- NicolatsarNiveau 9
Merci à Barbara Lefebvre , heureusement qu'elle était là !
_________________
Quels enfants léguerons-nous à notre terre ?
- archebocEsprit éclairé
Collier de Barbe a écrit:Un peu d'histoire politique et socio-économique de la France permette de l'expliquer aisément: ces quartiers, ces impasses, c'est la société française qui les a fabriqué et qui les maintient (voyez comment les maires de nombreuses communes franciliennes fraudent massivement la loi LRU qui prévoit la construction de 20% de logements sociaux dans chaque commune). Tant qu'il n'y aura pas plus de mixité sociale dans nos écoles, rien à attendre de positif.
Demandes de précisions :
- la mixité sociale est la doctrine officielle de l'Etat depuis les années 70, qu'a-t-elle apporté jusqu'ici ?
- sauf embrigadement forcé, il n'y a pas de raison que la mixité sociale fasse des progrès. La dernière phrase doit-elle être comprise comme le souhait d'un embrigadement forcé, ou bien comme le constat dépité que la situation est foutue ?
- "ces quartiers, ces impasses, c'est la société française qui les a fabriqué". Mais La loi SRU est largement postérieure à la constitution de ces quartiers. Que les populations intermédiaires ou aisées ne veuillent pas voir surgir dans leur environnement les populations défavorisées qu'elles cherchent à fuir, ce n'est pas une nouveauté. Pour rappel, les habitants de ces quartiers qui prennent une trajectoire sociale ascendante n'y restent pas non plus : ils les fuient eux-aussi. Et quelle est la raison de cette fuite, alors que ces quartier avaient su, dans les années 60, mélanger des populations de niveaux sociaux différents* ? Pouvez-vous détailler des causes nouvelles qu'on puisse imputer à la France ou à la société française ?
Correction de quelques inexactitudes (hors orthographe) :
- "Un peu d'histoire politique et socio-économique" : il faut y mettre aussi un peu de démographie.
- vous confondez la loi LRU avec la loi SRU
- la proportion de logements sociaux visée par la loi SRU n'est plus de 20%, mais de 25% (Usque non ascendat ?).
- les communes ne fraudent pas la loi SRU : elles préfèrent payer les pénalités que d'importer des problèmes qu'elles pensent ne pas pouvoir traiter toute seules.
- CleroliDoyen
archeboc a écrit:
Et quelle est la raison de cette fuite, alors que jusqu'aux années 60 la France arrivait à assimiler ceux qui s'installaient sur son sol ?
Puis-je te demander sur quels indicateurs tu te bases pour considérer que l'assimilation "marchait" bien jusqu'aux années 60 ?
- NannnieHabitué du forum
archeboc a écrit:
- les communes ne fraudent pas la loi SRU : elles préfèrent payer les pénalités que d'importer des problèmes qu'elles pensent ne pas pouvoir traiter toute seules.
Les communes ne respectant pas la loi SRU, n'ont que des amendes théoriques.
Si elles font des efforts pour augmenter leur parc HLM, l'amende n'est pas demandée (cas de Neuilly sur Seine mais aussi de Paris).
En ce qui concerne la mixité sociale, il est difficile de mettre en place la mixité sociale des quartiers mais aussi des cages d'escalier.
Et puis ?? Est-ce que la mixité sociale est le bon remède ?? Pas sûr que de mélanger des bobos du 16e avec des "djeun's" de banlieue dans les classes fera avancer le problème
- archebocEsprit éclairé
Cléroli a écrit:archeboc a écrit:
Et quelle est la raison de cette fuite, alors que jusqu'aux années 60 la France arrivait à assimiler ceux qui s'installaient sur son sol ?
Puis-je te demander sur quels indicateurs tu te bases pour considérer que l'assimilation "marchait" bien jusqu'aux années 60 ?
Très bonne question. Ma phrase était mal formulée, structurant la question sur une logique autochtone/allochtone alors que le clivage est d'abord économique.
Je la reformule :
Et quelle est la raison de cette fuite alors que ces quartier avaient su, dans les années 60, mélanger des populations de niveaux sociaux différents ?
Et pour répondre à ta question, Cléroli, comment attester la cohabitation sociale avant l'apparition des ghettos de pauvre :
https://www.google.fr/search?q=villeneuve+grenoble+histoire
- CondorcetOracle
John a écrit:Finkielkraut reprochant à Belkacem d'être violente a été "nuancé et subtil" ?
Xavier Lemoine et son Champomy ont été "clairs et posés" ?
Laurence de Cock et sa "crinière filasse" auraient été "de mauvaise foi" ?
Dites, je pense qu'on n'a pas vu la même émission
Ou plutôt : que chacun y a vu ce qu'il a voulu y voir :/
Même impression. Quant à Bernard Cazeneuve, "poids lourd du gouvernement" ? Il a tenu le discours que n'importe quel ministre de l'Intérieur aurait prononcé (en restant très discret sur la déchéance de nationalité et l'indignité nationale).
- CleroliDoyen
archeboc a écrit:
Et pour répondre à ta question, Cléroli, comment attester la cohabitation sociale avant l'apparition des ghettos de pauvre :
https://www.google.fr/search?q=villeneuve+grenoble+histoire
En fait, je me demande si cette fameuse mixité sociale avant les années 60 existait réellement et de partout. Dans ma (petite) ville les Italiens étaient regroupés dans certains quartiers et la mixité n'était pas présente (ou alors, il s'agissait de mixité économique, les ouvriers étaient dans les maisons ouvrières, Italiens comme Français). J'en parle d'autant plus facilement que c'était le cas de mes grands-parents (ouvriers italiens qui ont d'abord habité un immeuble d'italiens nouvellement arrivés comme eux puis les "maisons ouvrières".
Pour revenir à la Villeneuve, ce quartier est le fruit d'une volonté politique d'alors de constituer une mixité sociale (et sûrement de l'exaltation politique qui a suivi mai 68 puisque de nombreux profs de fac s'installaient là bas). Le développement du chômage dans les années 70 et sûrement (mais je m'avance là) les choix de l'équipe de Carignon, maire à partir de 1983, ont contribué à faire de ce quartier ce qu'il est aujourd'hui.
La mixité n'apparait pas spontanément, il faut en quelque sorte "forcer les choses", c'est le rôle du politique.
- CathEnchanteur
Et comment comptez-vous (c'est un "vous" général, je le précise) obliger les gens à vivre ensemble dans ces quartiers ?
- HonchampDoyen
Pour revenir au thème du début, j'ai également trouvé Laurence De Cock étonnante d'agressivité...En plus du "Circulez, y'a rien à voir". Autre discussion intéressante ce matin sur France Inter.
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- IgniatiusGuide spirituel
Je n'ai vu que la fin de l'émission, plutôt cacophonique.
J'ai aussi trouvé la dernière intervention de De Cock (que je ne connaissais pas) très agressive et relativement à côté de la plaque : Finkie a clairement un côté exaspérant et dit pas mal de bêtises, mais il a raison quand il prétend que le fossé se creuse toujours plus dans l'instruction reçue par les gamins relégués dans les quartiers défavorisés et ceux qui sont protégés.
Et du coup, j'ai trouvé la collègue hors sujet de lui répondre vertement sur le fait qu'on (nous les profs) y travaillait aussi sérieusement qu'ailleurs : c'est vrai et c'est faux.
C'est vrai car les collègues y sont aussi concernés qu'ailleurs, mais c'est faux car ce sont des bahuts dans lesquels on croule sous les projets qui bouffent du temps d'enseignement (évidemment, c'est pour tenter de remédier aux problèmes liés au niveau général) alors que les heures d'accompagnement en tout genre sont utilisées, dans les bahuts lambda (et je ne parle pas des bahuts d'excellence, ghettos de centre-ville) pour approfondir l'enseignement. Cela creuse les écarts entre les gamins à l'issue du collège, ou à l'issue du lycée, selon le degré de dégradation du quartier. Et cela éloigne les gamins capables issus de milieux défavorisés de la réalisation de leur potentiel. Et donc entérine l'idée qu'il n'y a pas d'avenir.
C'était moins vrai avant car ces heures fourre-tout où chacun fait un peu ce qu'il veut n'existaient pas.
Laurence De Cock m'a semblé peu crédible à tenter de nier cela face à Finkielkraut mais je suppose qu'il avait dû l'exaspérer auparavant dans l'émission.
En tout cas, je crois que ce genre d'attitude n'aidera pas à changer les choses.
Je retiendrai pour ma part, dans les dernières minutes, le fait que la ministre ait parlé de revaloriser et rétablir l'élitisme républicain : ça m'a coupé le souffle tellement cette expression est devenue un gros mot pour l'intégralité des réformateurs auto-proclamés.
Je ne sais pas s'il faut y voir un espoir cependant : on est tellement loin d'une prise de conscience salutaire...
J'ai aussi trouvé la dernière intervention de De Cock (que je ne connaissais pas) très agressive et relativement à côté de la plaque : Finkie a clairement un côté exaspérant et dit pas mal de bêtises, mais il a raison quand il prétend que le fossé se creuse toujours plus dans l'instruction reçue par les gamins relégués dans les quartiers défavorisés et ceux qui sont protégés.
Et du coup, j'ai trouvé la collègue hors sujet de lui répondre vertement sur le fait qu'on (nous les profs) y travaillait aussi sérieusement qu'ailleurs : c'est vrai et c'est faux.
C'est vrai car les collègues y sont aussi concernés qu'ailleurs, mais c'est faux car ce sont des bahuts dans lesquels on croule sous les projets qui bouffent du temps d'enseignement (évidemment, c'est pour tenter de remédier aux problèmes liés au niveau général) alors que les heures d'accompagnement en tout genre sont utilisées, dans les bahuts lambda (et je ne parle pas des bahuts d'excellence, ghettos de centre-ville) pour approfondir l'enseignement. Cela creuse les écarts entre les gamins à l'issue du collège, ou à l'issue du lycée, selon le degré de dégradation du quartier. Et cela éloigne les gamins capables issus de milieux défavorisés de la réalisation de leur potentiel. Et donc entérine l'idée qu'il n'y a pas d'avenir.
C'était moins vrai avant car ces heures fourre-tout où chacun fait un peu ce qu'il veut n'existaient pas.
Laurence De Cock m'a semblé peu crédible à tenter de nier cela face à Finkielkraut mais je suppose qu'il avait dû l'exaspérer auparavant dans l'émission.
En tout cas, je crois que ce genre d'attitude n'aidera pas à changer les choses.
Je retiendrai pour ma part, dans les dernières minutes, le fait que la ministre ait parlé de revaloriser et rétablir l'élitisme républicain : ça m'a coupé le souffle tellement cette expression est devenue un gros mot pour l'intégralité des réformateurs auto-proclamés.
Je ne sais pas s'il faut y voir un espoir cependant : on est tellement loin d'une prise de conscience salutaire...
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- CeladonDemi-dieu
Je ne sais pas comment se débrouille Finkie avec tous ses tics et ses tocs, ses mains qui lui échappent en permanence, son air constamment affligé et ses bafouillages à répétition, mais même quand il tente de dire quelque chose de pertinent, il fait rire. C'est tout de même malheureux !
- MoonchildSage
Avec les vagues d'immigration antérieures, il n'y avait pas encore de fracture "ethnique" au sein des classes populaires. Bien qu'il y ait naturellement eu des regroupements (la répartition territoriale des différentes catégories d'emplois influe mécaniquement sur la répartition sociologique des logements ; de plus l'immigration, même lorsqu'elle n'est pas clandestine, s'organise généralement selon des logiques de filière : peu d'immigrés débarquent dans l'inconnu complet, la plupart venant rejoindre des compatriotes qui ont déjà franchi le pas), globalement les prolos immigrés italiens, polonais, portugais, vivaient dans les mêmes quartiers que les prolos autochtones et, surtout, ces derniers faisaient office de référents culturels - pour trouver sa place l'immigré était tenu de s'adapter, quitte à renoncer à certaines spécificités, dans le cas contraire il repartait à moyen terme - dans un processus d'assimilation qui était soutenu par l'ensemble de la société et particulièrement relayé par certaines institutions comme l'école, les syndicats, le parti communiste et même l'église qui, malgré leurs divergences notoires, ont participé à l'homogénéisation culturelle des classes populaires.Cléroli a écrit:En fait, je me demande si cette fameuse mixité sociale avant les années 60 existait réellement et de partout. Dans ma (petite) ville les Italiens étaient regroupés dans certains quartiers et la mixité n'était pas présente (ou alors, il s'agissait de mixité économique, les ouvriers étaient dans les maisons ouvrières, Italiens comme Français). J'en parle d'autant plus facilement que c'était le cas de mes grands-parents (ouvriers italiens qui ont d'abord habité un immeuble d'italiens nouvellement arrivés comme eux puis les "maisons ouvrières".
Ce qui a changé avec les années 70, ce n'est pas seulement la crise économique ; elle a bien sûr joué un rôle non négligeable, mais elle ne suffit pas à tout expliquer. Il faut comprendre qu'à partir du regroupement familial, l'immigration a changé de nature et le modèle d'assimilation par la "fusion" des classes populaires et l'imposition de la culture d'accueil a fait place à un modèle multiculturel construit sur des enclaves territoriales puis consolidé ensuite par le droit à la différence revendiqué et prôné dès le milieu des années 80 ; or partout dans le monde, le multiculturalisme conduit au séparatisme.
Le géographe Christophe Guilluy a très clairement décrit le mécanisme de cette séparation entre classes populaires autochtones et descendants des dernières vagues d'immigration extra-européenne. Guilluy mentionne aussi l'impact majeur de la délinquance (pendant trop longtemps, ce phénomène n'a pas été considéré à sa juste mesure par les pouvoirs politiques et a été minimisé au nom de l'excuse sociale, exactement comme la dégradation de l'école) sur la fin de la mixité sociale - au sens économique - dans des quartiers qui hébergeaient autrefois un éventail de population allant des catégories défavorisées jusqu'à une petite classe moyenne en phase d'ascension sociale ; avec la recrudescence de la délinquance à partir des années 80, les petites classes moyennes ainsi que le haut des classes populaires ont déserté ces quartiers dès qu'elles en ont eu l'occasion, accentuant alors l'effet de relégation.
- JohnMédiateur
Et quand il ne se donne même pas cette peine, l'effet est le même :/Celadon a écrit:Je ne sais pas comment se débrouille Finkie avec tous ses tics et ses tocs, ses mains qui lui échappent en permanence, son air constamment affligé et ses bafouillages à répétition, mais même quand il tente de dire quelque chose de pertinent, il fait rire. C'est tout de même malheureux !
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- archebocEsprit éclairé
Celadon a écrit:Je ne sais pas comment se débrouille Finkie avec tous ses tics et ses tocs, ses mains qui lui échappent en permanence, son air constamment affligé et ses bafouillages à répétition, mais même quand il tente de dire quelque chose de pertinent, il fait rire. C'est tout de même malheureux !
C'est la malédiction de Cassandre, de dire toujours la vérité et de n'être jamais écoutée.
- BoubouleDoyen
Celadon a écrit:J'ai trouvé fort pertinente l'explication de la jeune femme qui occupe un poste à responsabilités après avoir fait sciences po (je crois) qui mettait l'accent sur le rôle positif des parents par rapport à l'école, et qui a bien pointé le fait que les jeunes des cités ne sont pas sollicités pour entreprendre des études supérieures dans les grandes écoles. En outre elle était pondérée, agréable, et s'exprimait dans un français parfait. Ah si l'on avait réussi, parents et enseignants ENSEMBLE, à former des jeunes Français musulmans comme elle, on n'en serait pas là.
C'est la force de Sciences Po, même quand isl ne sont pas là, si on présente une réussite, on croit que c'est eux.
Maths spé à Mantes-La-Jolie, ça devrait marquer, elle a réussi chez elle, avec les professeurs de chez elle.
- BoubouleDoyen
Igniatius a écrit:
[...]
Je retiendrai pour ma part, dans les dernières minutes, le fait que la ministre ait parlé de revaloriser et rétablir l'élitisme républicain : ça m'a coupé le souffle tellement cette expression est devenue un gros mot pour l'intégralité des réformateurs auto-proclamés.
Je ne sais pas s'il faut y voir un espoir cependant : on est tellement loin d'une prise de conscience salutaire...
Eh bien ce sont des paroles.
Et on attend les actes.
C'était donc une conclusion fort à propos.
On n'a pas eu sa définition sur ce coup-là, donc on risque de ne pas tous avoir compris ce qu'il fallait.
- Des Paroles et des Actes : qui sont les représentants de la politique française en 2014 ?
- Najat Vallaud-Belkacem et Jean-François Copé sur les rythmes scolaires dans Des Paroles et des Actes.
- HLP 1re : la Parole
- "Augmentation des actes de violence dans les lycées professionnels" (MEN)
- Manosque : Actes de vandalisme aux écoles de la Ponsonne et des Tillleuls
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum