- ParménideNeoprof expérimenté
Al-qalam a écrit:Pourquoi ne tentes-tu pas le CNED, qui propose des devoirs réguliers ?
Pour des raisons financières. Mais le problème ne se pose plus (enfin!) vu que j'ai un correcteur !
- ShajarVénérable
Vu combien tu payes ton correcteur (même si en soi, 20€ de l'heure pour ce niveau, c'est pas cher, pour toi, ça monte vite), j'ai bien l'impression que le CNED te reviendrait moins cher. Mais enfin bon, l'essentiel, c'est de trouver sa propre formule, pour ce genre de trucs.
- ParménideNeoprof expérimenté
Gryphe a écrit:
Tu ne peux pas effectuer l'année de stage car tu dis toi-même que tu ne comprends pas comment on peut noter des copies.
On ne "prépare" pas l'année de stage, on l'effectue pour montrer qu'on sait tout faire comme les autres, y compris préparer des cours, corriger des copies, faire le programme (en un an, pas en six), faire lire des œuvres complètes à ses élèves (oui ), tenir des classes, etc. Tout ça en même temps.
Donc à partir de là je fais comment si je veux enseigner une discipline mais que je ne sais pas vraiment comment on l'enseigne?
Enfin, c'est même pas ça le problème : le problème c'est plutôt que je ne sais pas encore si je saurai l'enseigner vu que j'ai déjà du mal avec le concours en lui même pour toutes les raisons que l'on sait...
Et pourtant j'aime la philo. et j'ai envie de l'enseigner.
Et c'est vrai que j'angoisse de plus en plus pour la question des corrections de devoirs. Mais peut être est ce prématuré.
_________________
"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
-----------
https://www.babelio.com/monprofil.php
- CatLeaBon génie
Parménide, il y a une chose que je ne comprends pas : si ta fac n'assurait pas une assez bonne formation au CAPES à tes yeux, pourquoi ne pas en avoir changé? Ou pourquoi ne pas t'être dit que la fac ne te correspondait pas et que tu préférais travailler avec le CNED?
A un moment, quand ça ne convient pas, on change. C'est une fausse excuse. Maintenant, participer une heure aux écrits et partir au bout d'une heure, désolée de te dire ça mais c'est comme ne pas y aller. On ne fait rien en une heure d'épreuve de concours de l'enseignement.
Dans une semaine, je vais aller aux écrits de l'agreg interne que je n'ai pas eu le temps de travailler correctement. Et bien, tant pis, j'y vais quand même et je vais défendre mes chances jusqu'au bout du temps des deux épreuves parce qu'on ne sait jamais. Sur un malentendu...
Bref, tout ça pour dire que tu te cherches des excuses pour justifier tes échecs alors qu'il n'y a qu'une seule chose à faire : te prendre en main : changer de fac ou de méthode de formation au CAPES, aller aux écrits et tenter ta chance JUSQU'AU BOUT et pas seulement pendant une heure.
Et arrête de te victimiser comme ça. Si tu tiens ce genre de discours le jour des oraux, tu vas te faire allumer franchement par le jury et ensuite, par ton tuteur lors de l'année de stage.
A un moment, quand ça ne convient pas, on change. C'est une fausse excuse. Maintenant, participer une heure aux écrits et partir au bout d'une heure, désolée de te dire ça mais c'est comme ne pas y aller. On ne fait rien en une heure d'épreuve de concours de l'enseignement.
Dans une semaine, je vais aller aux écrits de l'agreg interne que je n'ai pas eu le temps de travailler correctement. Et bien, tant pis, j'y vais quand même et je vais défendre mes chances jusqu'au bout du temps des deux épreuves parce qu'on ne sait jamais. Sur un malentendu...
Bref, tout ça pour dire que tu te cherches des excuses pour justifier tes échecs alors qu'il n'y a qu'une seule chose à faire : te prendre en main : changer de fac ou de méthode de formation au CAPES, aller aux écrits et tenter ta chance JUSQU'AU BOUT et pas seulement pendant une heure.
Et arrête de te victimiser comme ça. Si tu tiens ce genre de discours le jour des oraux, tu vas te faire allumer franchement par le jury et ensuite, par ton tuteur lors de l'année de stage.
- ShajarVénérable
Par curiosité Parménide, tu as déjà bossé ? Autrement que de manière universitaire, je veux dire, bossé pour gagner un salaire ?
- Une passanteEsprit éclairé
Parménide a écrit:
-Jamais un seul cours sur la méthodologie ni de la dissertation, ni du commentaire
-Jamais une seule bibliographie distribuée
Je fais comme toi et ne parle que d'une partie de ton message (puisque tu persistes à vouloir accuser la fac de tous les maux) : Si j'ai bien compris, tu as fait une prépa avant d'aller à la fac, ne t'est-il jamais venu à l'esprit que la méthodologie et les bibliographies avaient été vues la première année, et qu'il est donc normal que tu n'aies pas eu de cours dessus ?
Tu as dû arriver en troisième année, heureusement qu'on ne t'a pas attendu pour expliquer aux étudiants comment faire ! D'ailleurs, qu'attendais-tu exactement ?
En première année de fac, j'ai eu un vague cours sur le commentaire, jamais rien sur la dissertation (que j'étais censée avoir travaillée au lycée...), j'ai donc acheté des ouvrages méthodologiques, comme tout étudiant pourvu d'un peu de jugeote, et j'ai appris toute seule.
Et je n'ai pas souvenir d'avoir eu beaucoup d'entraînements après le DEUG, un ou deux devoirs par an.
La fac, c'est l'autonomie...
Comme cela a été dit, beaucoup passent (et obtiennent) le capes sans avoir fait les études nécessaires, parce qu'ils travaillent, parce qu'ils sont autonomes, parce qu'ils ne rejettent pas la faute sur les autres....
Tu as raté le début du cursus parce que tu étais en prépa, mais rien ne t'empêchait en arrivant à la fac, de te préoccuper de ce qui avait été fait auparavant par les autres étudiants...
- GrypheMédiateur
Tu fais comme tout le monde : tu plonges dans la piscine et tu regardes si tu arrives à te débrouiller.Donc à partir de là je fais comment si je veux enseigner une discipline mais que je ne sais pas vraiment comment on l'enseigne?
- JennyMédiateur
Parménide a écrit:Gryphe a écrit:
Tu ne peux pas effectuer l'année de stage car tu dis toi-même que tu ne comprends pas comment on peut noter des copies.
On ne "prépare" pas l'année de stage, on l'effectue pour montrer qu'on sait tout faire comme les autres, y compris préparer des cours, corriger des copies, faire le programme (en un an, pas en six), faire lire des œuvres complètes à ses élèves (oui ), tenir des classes, etc. Tout ça en même temps.
Donc à partir de là je fais comment si je veux enseigner une discipline mais que je ne sais pas vraiment comment on l'enseigne?
Tu te débrouilles comme un grand. Il est possible de demander des conseils, mais parfois tu es en classe et tu dois gérer la situation. Tu ne vas pas faire à tes élèves : "attendez, je vais demander à mon tuteur…". Tu testes des trucs, parfois ça marche (ou pas), tu lis, tu vas en formation (mais la qualité est variable), tu vas voir des collègues.
Je n'ai pas le souvenir qu'on m'ait expliqué comment corriger une copie ou remplir des bulletins. Ce n'est pas le plus compliqué.
Pour les bibliographies, ça se trouve sur internet quand même.
- CatLeaBon génie
Ben oui. Quand j'ai commencé, je n'avais JAMAIS enseigné, aucune prépa au concours puisqu'en sortant de mes études je ne voulais surtout pas être enseignante (comme quoi, on change ). J'ai commencé direct avec un TP de 8 heures en BTS deuxième année. Ben je suis allée voir ma collègue qui faisait le TP la veille avec son groupe, ai posé plein de questions, ai bossé comme une malade la veille au soir et le lendemain, boum, dans le grand bain. Et bien je n'ai pas coulé, on s'adapte...enfin, si on veut VRAIMENT s'adapter.Gryphe a écrit:Tu fais comme tout le monde : tu plonges dans la piscine et tu regardes si tu arrives à te débrouiller.Donc à partir de là je fais comment si je veux enseigner une discipline mais que je ne sais pas vraiment comment on l'enseigne?
- JennyMédiateur
Gryphe a écrit:Tu fais comme tout le monde : tu plonges dans la piscine et tu regardes si tu arrives à te débrouiller.Donc à partir de là je fais comment si je veux enseigner une discipline mais que je ne sais pas vraiment comment on l'enseigne?
C'est ça
(Et forcément, parfois, tu bois un peu la tasse :lol: )
- ShajarVénérable
C'est surtout que devant une classe, tu es TOUT SEUL. Pendant une heure, souvent deux, trois, quatre, sans interruption, tu es seul. Tu n'as pas le choix, il y a 30 élèves devant toi, qui te testent et sont prêts à faire des conneries, et dont tu es RESPONSABLE. Il faut que tu paraisses sûr de toi sans l'être, que tu saches tout faire, et tu ne peux pas sortir ou demander un conseil, dire "je ne sais pas faire", dire "c'est la faute des élèves". Les élèves, ils sont très, très humains, pas du tout désincarnés. Et la philo, c'est rarement leur matière préférée.
C'est pour ça que je te demande si tu as déjà bossé, c'est à dire déjà dû prendre des responsabilités dans un contexte qui n'est pas nécessairement bienveillant, et qui ne mets pas en jeu seulement ta propre réussite, mais surtout celle des autres.
C'est pour ça que je te demande si tu as déjà bossé, c'est à dire déjà dû prendre des responsabilités dans un contexte qui n'est pas nécessairement bienveillant, et qui ne mets pas en jeu seulement ta propre réussite, mais surtout celle des autres.
- Une passanteEsprit éclairé
Parménide a écrit:Et pourtant j'aime la philo. et j'ai envie de l'enseigner.
Comment peux-tu aimer ce que tu ne connais que de manière fragmentaire ???
Aimer la philo, c'est aimer lire des ouvrages de philosophie !
- RendashBon génie
Parménide a écrit:Je comprends que la solidarité pousse tout le monde ici à défendre la fac. Mais personnellement , j'ai vécu à cause d'eux des années de cauchemar.
Il faut rappeler les faits :
Durant 2 ans j'ai participé à la formation officielle et j'ai déjà évoqué l'indigence de son contenu :
-4 écrits par an (non corrigés avec seulement une note)
-1oral par an
-Jamais un seul cours sur la méthodologie ni de la dissertation, ni du commentaire
-Jamais une seule bibliographie distribuée
A partir du moment où on prétend assurer une préparation aux concours, je pense qu'il faut en assumer la responsabilité jusqu'au bout et ne pas se contenter du minimum du minimum syndical. De ce point de vue la fac a été d'une hypocrisie extraordinaire et n'a jamais joué le jeu. Il aurait mieux valu, et ça, un intervenant l'a dit, que la fac annonce la couleur dès la début en déclarant qu'elle n'assurerait aucune formation et que pour ça chacun doit se débrouiller par des moyens privés (et d'ailleurs les professeurs agrégés donnant des cours particuliers ne doivent pas courir les rues, je suppose...).
Oui, je suis responsable de ne pas m'être adapté bien plus tôt. mais la fac est responsable d'une négligence extrême qui m'a en partie amené au désastre. Et je vais en subir encore les conséquences pour longtemps. Et en plus de ça j'ai été systématiquement méprisé là bas, alors que j'ai toujours été très correct avec tout le monde.
Quelle solidarité? Personne ne défend quoi que ce soit, on te dit juste que la fac fonctionne d'une certaine manière, et que tu n'as pas su t'y adapter.
Pour les épreuves, je te l'ai déjà dit, c'est à peu près pareil partout. Tu as quatre écrits, un oral, parfois plus, parfois moins.
Le minimum syndical, c'est toi qui l'a fourni, il serait grand temps que tu te fourres ça dans le crâne. Te cacher derrière l'avis de cet hypothétique intervenant pourra à la rigueur te rassurer et te laisser dans cette stupide obstination à faire de la fac le responsable de tes dix années d'échecs (je ne parle pas que de tes six échecs au CAPES, là ). Il faudrait regarder le pourcentage de lauréats des concours de l'enseignement qui sortent de fac, juste pour rire. Je pense qu'on est plus qu'un ou deux. Ce qui montre que la fac arrive tout à fait à préparer sérieusement des étudiants sérieux.
Après, c'est un concours, hein. Par définition, tout le monde ne peut pas y arriver. Et la meilleure préparation du monde n'arrivera pas à faire d'un étudiant en philo pas foutu de lire une oeuvre intégrale en dix ans, de rester plus d'une heure sur une épreuve de concours, pas fichu d'assumer et d'analyser ses échecs, et qui préfère pleurnicher et couper les cheveux en quatre, plutôt que de se prendre sérieusement en main, un major d'agreg (Al Qalam ), ni même un pauvre lauréat de CAPES, même par hasard ( )
Je le lui ai déjà dit, ça Mais qui sait peut-être qu'à force...Al-Qalam ( ) a écrit:De toute évidence, tu es encore dans une optique lycée-prépa : un élève qui attends la becquée. En lycée, on te demandera d'être adulte et autonome. Tel que tu te présentes ici, c'est sûr que tu vas énormément souffrir l'année de stage
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- RendashBon génie
Une passante a écrit:Parménide a écrit:Et pourtant j'aime la philo. et j'ai envie de l'enseigner.
Comment peux-tu aimer ce que tu ne connais que de manière fragmentaire ???
Aimer la philo, c'est aimer lire des ouvrages de philosophie !
Bon, c'est aussi aimer se poser des questions. Parménide a déjà fait un pas, donc, de ce point de vue
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- InvitéInvité
Quatre écrits par an, ça signifie qu'en sept ans, tu as passé vingt-huit écrits.
(Je suis trop forte en calcul !!!!)
(Je suis trop forte en calcul !!!!)
- ShajarVénérable
Vénérez-moi, vénérez-moi !Al Qalam
(Mon message peut prêter à confusion, je n'ai pas fait d'études d'histoire, par contre, j'ai fait la prépa concours à la fac, faut pas pousser non plus ! Mais c'est le fil de Parménide, là !).
- RendashBon génie
Oui, mais justement, ton exemple montre (brillamment ) que ce n'est pas la fac qui prépare un étudiant à un concours, mais l'étudiant qui se prépare au concours dans une fac.
Et donc, que Parménide, sur ce point précis, en plus d'être pitoyable, n'est pas honnête. Et être malhonnête avec soi-même, c'est souvent dommageable, et toujours triste.
Et donc, que Parménide, sur ce point précis, en plus d'être pitoyable, n'est pas honnête. Et être malhonnête avec soi-même, c'est souvent dommageable, et toujours triste.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- JPhMMDemi-dieu
Gryphe a écrit:Tu fais comme tout le monde : tu plonges dans la piscine et tu regardes si tu arrives à te débrouiller.Donc à partir de là je fais comment si je veux enseigner une discipline mais que je ne sais pas vraiment comment on l'enseigne?
Cela me rappelle une image de plongeur, écrite il y a quelque temps.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- GrypheMédiateur
Ah oui, c'était si beau.JPhMM a écrit:Cela me rappelle une image de plongeur, écrite il y a quelque temps.
Tu nous la remets ?
Courage pour ton pied.
- kookNiveau 8
A chaque fois que je me connecte sur neo, il y a un nouveau topic ou un ancien remonté à ce sujet avec toujours les mêmes choses qui sont dites.
- ParménideNeoprof expérimenté
Mon dieu quelle pagaille ! je réponds à quelques trucs :
Non mais c'est terrible, absolument TERRIBLE cette situation qui consiste à aimer une discipline mais de se rendre compte que le fait qu'on sait pas la travailler de façon efficace, amoindrit le gout pour la discipline et à terme, donne l'impression qu'on n'aime plus la discipline... Alors qu'il y a un intérêt de ma part très réel au départ. C'est là le cœur du problème, je pense.
ça a quelque chose de kafkaïen
En plus l'un des problèmes c'est que j'ai toujours été dans une dichotomie entre d'une part la philo pratiquée pour mon propre plaisir et la philo pratiquée de façon purement pragmatique, à des fins institutionnelles, de concours, d'examens... Et c'est ce deuxième aspect qui m'a enfermé dans une effroyable logique scolaire, sans aucun recul, courant constamment après les méthodes et les bibliographies, les conseils, etc...
Oui, en plus de cours particuliers (j'ai été recruté par ACADOMIA en 2010) j'ai fait un remplacement en lettres en collège. ça ne m'a pas déplu mais c'est une expérience que je ne renouvelerai pas car je me suis beaucoup trop senti "en amateur", devant les élèves. Notamment à cause du fait que la discipline n'était pas la meme. Et puis j'éprouve beaucoup de culpabilité à l'idée d'enseigner sans etre titulaire d'un concours. Même dans le cadre de cours particuliers.
NON
Je ne peux pas laisser dire des choses pareilles.
La fac a été malhonnête au sens où elle a prétendu assurer une formation qui est pour l'essentiel restée lettre morte. Dans le monde du commerce on appellerait ça de la publicité mensongère. Et encore, ça , ça pourrait être pardonnable, mais le pire c'est la façon dont j'ai été rejeté !
Et je trouve que c'est trop facile de parler d'autonomie à tous bouts de champs. Il y a des choses qu'on n'acquiert pas par soi-même. Et on ne peut pas corriger soi même ses propres copies, par exemple.
***
Aurais je du changer de fac? J'y ai un peu pensé mais c'était trop compliqué pour moi matériellement, et c'était pas du tout évident à mes yeux que ce soit mieux ailleurs.
J'ai eu une chance invraisemblable de tomber sur ce correcteur. Parce que sinon je n'aurais peut etre trouvé personne. Et le forum n'aurait pas suffi. C'est sûr.
Gryphe a écrit:Tu fais comme tout le monde : tu plonges dans la piscine et tu regardes si tu arrives à te débrouiller.Donc à partir de là je fais comment si je veux enseigner une discipline mais que je ne sais pas vraiment comment on l'enseigne?
Non mais c'est terrible, absolument TERRIBLE cette situation qui consiste à aimer une discipline mais de se rendre compte que le fait qu'on sait pas la travailler de façon efficace, amoindrit le gout pour la discipline et à terme, donne l'impression qu'on n'aime plus la discipline... Alors qu'il y a un intérêt de ma part très réel au départ. C'est là le cœur du problème, je pense.
ça a quelque chose de kafkaïen
En plus l'un des problèmes c'est que j'ai toujours été dans une dichotomie entre d'une part la philo pratiquée pour mon propre plaisir et la philo pratiquée de façon purement pragmatique, à des fins institutionnelles, de concours, d'examens... Et c'est ce deuxième aspect qui m'a enfermé dans une effroyable logique scolaire, sans aucun recul, courant constamment après les méthodes et les bibliographies, les conseils, etc...
Al-qalam a écrit:Par curiosité Parménide, tu as déjà bossé ? Autrement que de manière universitaire, je veux dire, bossé pour gagner un salaire ?
Oui, en plus de cours particuliers (j'ai été recruté par ACADOMIA en 2010) j'ai fait un remplacement en lettres en collège. ça ne m'a pas déplu mais c'est une expérience que je ne renouvelerai pas car je me suis beaucoup trop senti "en amateur", devant les élèves. Notamment à cause du fait que la discipline n'était pas la meme. Et puis j'éprouve beaucoup de culpabilité à l'idée d'enseigner sans etre titulaire d'un concours. Même dans le cadre de cours particuliers.
Rendash a écrit:Oui, mais justement, ton exemple montre (brillamment ) que ce n'est pas la fac qui prépare un étudiant à un concours, mais l'étudiant qui se prépare au concours dans une fac.
Et donc, que Parménide, sur ce point précis, en plus d'être pitoyable, n'est pas honnête. Et être malhonnête avec soi-même, c'est souvent dommageable, et toujours triste.
NON
Je ne peux pas laisser dire des choses pareilles.
La fac a été malhonnête au sens où elle a prétendu assurer une formation qui est pour l'essentiel restée lettre morte. Dans le monde du commerce on appellerait ça de la publicité mensongère. Et encore, ça , ça pourrait être pardonnable, mais le pire c'est la façon dont j'ai été rejeté !
Et je trouve que c'est trop facile de parler d'autonomie à tous bouts de champs. Il y a des choses qu'on n'acquiert pas par soi-même. Et on ne peut pas corriger soi même ses propres copies, par exemple.
***
Aurais je du changer de fac? J'y ai un peu pensé mais c'était trop compliqué pour moi matériellement, et c'était pas du tout évident à mes yeux que ce soit mieux ailleurs.
J'ai eu une chance invraisemblable de tomber sur ce correcteur. Parce que sinon je n'aurais peut etre trouvé personne. Et le forum n'aurait pas suffi. C'est sûr.
_________________
"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
-----------
https://www.babelio.com/monprofil.php
- JPhMMDemi-dieu
MerciGryphe a écrit:Ah oui, c'était si beau.JPhMM a écrit:Cela me rappelle une image de plongeur, écrite il y a quelque temps.
Tu nous la remets ?
Si tu veux. Voilà :
JPhMM a écrit:Cher Parménide,
Quand j'étais plus jeune, j'adorais plonger d'un plongeoir, sans être capable de le faire. Pour moi, les jeunes garçons qui couraient et jouaient de la gravité par leurs figures fantasques pour disparaitre à travers la membrane de l'eau étaient des sortes d'élus qui disposaient de dons qui m'étaient étrangers et dont je ne pourrais jamais faire partie.
Je courais sur la planche et m'évertuais à penser mon saut à son extrémité. La surface approchait, le vide se dévoilait sous moi, l'extrémité de la planche s'imposait à mon esprit, et mon seul secours à la terreur produite par ces immensités était de penser chacun de mes gestes. Immanquablement j'échouais, à trop penser je ne pouvais pas agir, et ne pouvais que tomber au lieu de sauter. Face à l'immensité de la surface, je songeais qu'il fallait que j'oppose une grandeur, grandeur illusoire, mais je l'ignorais. J'essayais de me protéger dans l'action d'embrasser (presque littéralement) la surface de l'onde, que je confondais avec l'élément liquide. Ce faisant, à l'instant, à l'instance, précédent l'apesanteur, sommet de la parabole, je paniquais et ne goûtais jamais cet instant.
C'est que la surface de l'eau n'est pas de l'eau, ce n'est qu'une frontière entre deux éléments, un interstice entre deux mondes, une surface lumineuse comme un immense artefact optique, un rien qui s'impose au regard et dissimule ce qui existe vraiment : le volume liquide. Elle me faisait l'effet d'un panoptique (au sens de Bentham), et ce rien qui cachait le volume qu'il me fallait seul penser m'était prison de l'esprit au-delà de laquelle il n'y avait que néant. Cet artefact de la surface des choses m'était tout alors qu'il n'est rien, et me cachait la présence de la seule chose qui était quelque chose.
Un jour je compris que regarder cette surface qui était frontière entre deux milieux c'était refuser de changer de milieu, et provoquait que je pense au lieu d'agir. Alors j'ai fermé les yeux et j'ai sauté. Peu à peu, au lieu de vouloir me faire grand pour embrasser une surface qui n'est qu'optique, j'ai laissé mon corps comprendre que pour entrer dans l'immensité, il convient d'être petit, et le corps s'adapte de lui-même à cette chose, il s'aligne, et entre dans la masse aqueuse, ignorant cette surface qui n'est pas encore de l'eau, et qui n'est plus tout à fait de l'air. Une fois dans l'eau, j'ouvris les yeux, et découvris ce monde volume qui m'était refusé, et que j'apprivoisais un peu plus à chaque mouvement, patiemment. Plus immense encore que sa surface, il me rassurait. J'y étais, le reste serait question de temps.
Merci Gryphe.Gryphe a écrit:Courage pour ton pied.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Thalia de GMédiateur
Merci, JP.
J'y avais repensé très récemment.
J'y avais repensé très récemment.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- JennyMédiateur
Parménide : Ce qui m'inquiète, c'est que ce manque de légitimité, on le ressent aussi quand on est stagiaire. Parfois, on sent qu'on n'a pas été bon, qu'on aurait du faire autrement. L'année de stage est parfois infantilisante et du coup, ce n'est pas toujours simple de se sentir "vrai prof". Je pense qu'on se sent légitime avec l'expérience.
Pourquoi ne pas chercher des remplacements dans ta matière ? Si tu as ton concours, tu auras forcément des classes à examen, c'est une grosse responsabilité. Acquérir un peu d'expérience avant peut être positif (et te permettre de voir si le métier te plaît vraiment).
Ca t'avait plu ton remplacement ?
Pour les cours particuliers, tu sais, la majorité des intervenants sont des étudiants. Si tu fais ton travail correctement, il n'y a pas de culpabilité à avoir.
Pourquoi ne pas chercher des remplacements dans ta matière ? Si tu as ton concours, tu auras forcément des classes à examen, c'est une grosse responsabilité. Acquérir un peu d'expérience avant peut être positif (et te permettre de voir si le métier te plaît vraiment).
Ca t'avait plu ton remplacement ?
Pour les cours particuliers, tu sais, la majorité des intervenants sont des étudiants. Si tu fais ton travail correctement, il n'y a pas de culpabilité à avoir.
- Le capes de philosophie et moi. Bilan
- Philosophie : Pourquoi mes copies de Capes ne m'ont-elles pas valu une bonne note ? Sénèque (capes 2012) et "L'art est-il un langage ?" (capes 2014)
- Bilan de l'agrégation de philosophie
- Le jury du CAFEP de philosophie est-il distinct du jury du CAPES de philosophie
- Sujets du Capes de philosophie 2022
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum