- delespaceNiveau 10
Enaeco a écrit:Un bon vieux Docteur Maboul n'est-il pas amplement suffisant pour traiter le programme de SVT?
finalement, peut-être, au moins on sera une matière "ludique"
- gauvain31Empereur
MrCailloux a écrit:gauvain31 a écrit:Trois points m'inspirent
-d'abord les grenouilles peuvent être disséquées puisqu'elles font partie de l'alimentation humaine
-pourquoi le terme "d'alimentation " dans les texte se limiterait à l'alimentation humaine ?
et pourquoi ne pas considérer les souris comme des produits alimentaires pour NAC (Nouveaux animaux de compagnie) . On connaît tous des animaleries qui vous vendent par paquet des souris (congelées ou vivantes);
Enfin perso , je continuerai à faire des dissections sur souris en 1ère S (je les achèterai dans une animalerie) pour situés les organes génitaux. Ceux de la grenouille sont organisés trop différemment de ceux des Mammifères.
-enfin on fait pas des dissections pour faire des dissections (surtout celles des Mammifères), mais pour montrer aux élèves comment ils ont faits . Il y a quand même une vertu éducative à savoir où sont situés nos organes. Un livre illustré ne remplacera jamais le fait de palper les organes (désolé pour ceux qui goûtent... )
Ce texte est une pure hypocrisie
j'ai eu la "chance" de pouvoir caser la dissection de la souris avant que ce soit ferme et définitif. Je demande aujourd'hui à mes élèves, qu'avez vous appris de la dissection de la souris? Ils me répondent juste à 75%
Devant la souris, ils reconnaissent "leurs" organes. Devant la grenouille... c'est le flou total.
Au final, plus le droit au plus "bel" exemple de dissection, je ne vois pas pourquoi je sacrifierai un autre animal "abstrait" pour les élèves. Fini les dissections pour ma part. Et je gagne une séance.
J'irai pas en acheter. Ils veulent sacrifier certaines choses. Je les laisse le sacrifier en appliquant le texte de façon bête et méchante.
Ravi de voir que le ressenti des élèves est aussi le nôtre. Je veux bien faire des efforts pour la classe de seconde (avec des sardines) on peut voir les plans d'organisation sans utiliser la souris ; mais traiter des appareils génitaux en 1ère S sans faire de dissection, je suis désolé, mais ce n'est pas pédagogique. Je veux bien faire encore une fois faire quelques efforts , mais là je suis désolé, il y a des choses que je ne peux pas faire.
- lumeekaExpert spécialisé
J'ai vraiment les fesses entre deux chaises.
Je suis végétarienne, incapable de tuer un cafard, j'ai une carte anglaise de donneur d'organes et je suis athée. Et pourtant...
Je pense que ce qui me turlupine est 1) ces animaux sont ils morts de mort naturelle ? Alors, ok.
mais 2) finir disséqué par des ados, quelle horrible fin. 3) y a-t-il de réels bienfaits à faire disséquer un cadavre à des gosses au collège ? (ma question n'est pas du tout sarcastique) et 4) comment gérez-vous/gériez-vous les élèves qui refusent.
PS : la seule chose que j'ai disséquée est une pelote de chouette.
Je suis végétarienne, incapable de tuer un cafard, j'ai une carte anglaise de donneur d'organes et je suis athée. Et pourtant...
Je pense que ce qui me turlupine est 1) ces animaux sont ils morts de mort naturelle ? Alors, ok.
mais 2) finir disséqué par des ados, quelle horrible fin. 3) y a-t-il de réels bienfaits à faire disséquer un cadavre à des gosses au collège ? (ma question n'est pas du tout sarcastique) et 4) comment gérez-vous/gériez-vous les élèves qui refusent.
PS : la seule chose que j'ai disséquée est une pelote de chouette.
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Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- MrCaillouxExpert
lumeeka a écrit:J'ai vraiment les fesses entre deux chaises.
Je suis végétarienne, incapable de tuer un cafard, j'ai une carte anglaise de donneur d'organes et je suis athée. Et pourtant...
Je pense que ce qui me turlupine est 1) ces animaux sont ils morts de mort naturelle ? Alors, ok.
mais 2) finir disséqué par des ados, quelle horrible fin. 3) y a-t-il de réels bienfaits à faire disséquer un cadavre à des gosses au collège ? (ma question n'est pas du tout sarcastique) et 4) comment gérez-vous/gériez-vous les élèves qui refusent.
PS : la seule chose que j'ai disséquée est une pelote de chouette.
C'est assez étonnant de voir l'application qu'ils ont pour disséquer l'animal! C'est nous (profs) qui passons pour des barbare :lol: J'évalue leur dissection (attitude, soin du travail etc...) ça leur apporte une bonne note.
Les élèves qui refusent, c'est leur droit, on ne peut pas les forcer. On leur donne un autre type d'activité sur papier, sur PC si dispo. Mais c'est moins efficace pour eux et ils sont non évalué. (sinon on doit évaluer leur réflexion et ce n'est pas équitable)
_________________
2016-2017: 4 6ème, 2 5ème, 4 4ème + PP (T2)
2015-2016: 2 5ème, 4 4ème, 4 3ème + PP (Néotit')
2014-2015: 5 2nde, 2 1ES/L, 3 MPS (Stagiaire)
2013-2014: 2 2nde (CAD2)
2012-2013: 2 6ème, 6 5ème, 2 4ème, 2 3ème, 1 2nde MPS
- isabelle10Niveau 6
J'ai un mauvais souvenir des dissections que j'ai pu faire étant élève. Je ne supporte pas ça. Mais c'est enrichissant pour les très nombreux élèves qui aiment.
Tout dépend cela dit des conditions de mort des pauvres bêtes.
Tout dépend cela dit des conditions de mort des pauvres bêtes.
- SeiGrand Maître
Les travaux pratiques de biologie «peuvent être réalisés sur des invertébrés [...] à l’exception des céphalopodes [...] et sur des vertébrés ou sur des produits issus de vertébrés faisant l’objet d’une commercialisation destinée à l’alimentation», a écrit le ministère dans une lettre envoyée à tous les recteurs d’académie citée par Antidote Europe dans un communiqué.
Somme toute, quel drôle d'arbitrage !
J'imagine que l'on aurait tout aussi pu bien décider d'une "interdiction de manger des animaux autres que ceux faisant l'objet d'une commercialisation destinée à la dissection dans le secondaire".
- KimberliteExpert
B... de p... de m...Normandyx a écrit:jusqu'à preuve du contraire, en France, les dissections se font sur des humains morts qui ont légué leur corps à la science, je n'ai pas entendu parler de dissection à vif pour montrer les battements du coeur et les effets de la digitaline, quand il a été question de brancher des gens à l'électricité, j'ai cru comprendre qu'il ne s'agissait pas de médecine, sinon Massu et Lepen auraient été des chirurgiens renommés.. :lol:Audrey a écrit:Et bientôt on reviendra aussi sur l'autorisation de la dissection du corps humain dans les études de médecine...?
Bravo, on a touché le point Godwin.
Je n'aurais jamais pensé ça de toi.
C'est quand même rigolo que les mêmes qui hurlent à la mort quand on sort des fadaises sur les pratiques actuelles dans leur enseignement viennent aujourd'hui nous casser les miches avec leur expérience de quand ils étaient petits, c'était trop horrible, etc... etc...
Actuellement, il ne doit foutre pas y avoir des masses d'enseignants de SVT s'amusant à ouvrir une bestiole vivante devant des élèves en collège.
En tout cas je n'en connais pas.
Les vers de farine que j'ai utilisés étaient ou congelés ou tués à l'alcool... et je rigolerais bien de voir le sort que réservent nos chantres du respect animal ici à un cafard ou bien à des mites alimentaires...
Je serais très étonnées qu'ils s'interrogent sur "la façon de tuer ces animaux la plus humaine possible"...
Ben pourtant, c'est ce que je fais si je ois tuer des bestioles, quelles qu'elles soient...
Quelle mentalité... allez-y réjouissez-vous du sort réservé à la SVT, nous on va aussi se gausser des réformes qui vous emmerdent...
K.
- KimberliteExpert
Bah... bientôt il n'y aura plus de SVT...Enaeco a écrit:Un bon vieux Docteur Maboul n'est-il pas amplement suffisant pour traiter le programme de SVT?
On demandera aux profs de français de s'occuper de l'éducation à la sexualité, aux profs d'histoire-géo de faire l'information sur l'alimentation, la géologie, etc...
Et je serai ravie de donner des cours d'espagnol (langue que je ne maîtrise pas) ou des cours de technologie (sur ordinateur... parce que même demander aux élèves d'utiliser des ciseaux actuellement, c'est dangereux.).
YOUPI
K
- KimberliteExpert
Bah tes organes, ils ne sont pas "laissés" si tu utilises des poissons, des lapins, etc...Reine Margot a écrit:Bientôtlesud a écrit:Reine Margot a écrit:S'ils sont élevés dans le seul but de les disséquer en classe, j'en déduis qu'ils sont vivants (ou alors tués avant pour être disséqués ensuite en classe, ce qui 'nest guère mieux)
Les établissements du second degré (hors CPGE) n'ont pas le droit pour des raisons vétérinaires d'élever ni de tuer des êtres vivants. Les animaux destinés aux dissections (souris et grenouilles principalement) sont achetés morts et (le plus souvent) congelés.
je sais bien que les établissements du second degré n'élèvent pas d'animaux pour la dissection, je pense que je les aurais remarqués en une vingtaine de bahuts... :lol:
Sinon l'épisode des crabes c'était en 1997, pas si vieux donc.
C'est l'idée d'élever et de tuer des animaux uniquement pour que des élèves, qui ne sont ni étudiants en médecine ni chercheurs, les dissèquent, qui m'interroge. Par contre qu'on utilise des organes laissés par des boucheries (l'animal a été tué pour autre chose) ne me dérange pas.
Il faut arrêter l'hypocrisie (si tu veux vraiment les consommer, je veux bien t'envoyer par la poste les poissons qu'ont disséqué mes élèves...).
De même, les cuisses de grenouille (tuées dans des conditions dégueulasses en Asie...), c'est à chaque fois un animal tué pour n'en manger pas grand chose...
Et ne parlons pas des circuits actuels de distribution et de la quantité d'animaux qui sont tués pour rien car tout part à la poubelle avant même d'avoir été mangé.
Il y en a vraiment qui se trompent de combats... mais aiment se donner bonne conscience (tiens ça me rappelle la discussion sur les abeilles...).
En attendant, on manque toujours de naturalistes de terrain, et les gens sont bien gentils pour signer des pétitions, mais pour le reste, y a plus grand monde à bord.
K.
- KimberliteExpert
Donnes-moi les noms de "ces gens du CNRS" on va rigoler...Normandyx a écrit:je crois que c'est bien pour cela que les gens du CNRS se sont mobilisés, je ne pense pas que ce soit par sensiblerie.
Autrefois les bestiaux arrivaient vivants et c'était le préparateur qui était chargé de les occire, je me souviens de cartons de grenouilles vivantes dans des sacs plastiques et de souris qui finissaient dans une cloche avec un sol poreux et une arrivée de gaz...
En ce qui concerne la façon de tuer les animaux: quand j'étais en fac, notre responsable d'enseignement m'avait expliqué privilégier le froid pour une raison physiologique. Les petits animaux comme les souris, si on les refroidit, entrent naturellement dans un état de torpeur (la température chute lentement, l'animal entre dans une sorte de vie ralentie). En s'y prenant bien (sans trop stresser l'animal) l'animal meurt dans des conditions bien plus acceptables qu'avec le gaz ou la technique du "coup du lapin" que certains faisaient (c'est normalement rapide si bien fait... mais personnellement ça ne m'enchanterait pas) voir faisaient faire (avec toutes les conséquences que vous pouvez imaginer) aux élèves ou étudiants.
Ceci dit... je ne pense pas qu'une vache ou un lapin qui a subit des kilomètres de route entassé dans un camion, qui à l'abattoir a été à moitié brutalisé pour le faire sortir, a entendu les bruits, senti l'odeur, et finit avec un marteau sur la tête a une vie plus enviable (et ne parlons pas de l'abattage rituel, sinon ça va mal tourner...).
Nous vivons dans un monde d'une hypocrisie sans limite, et je respecte beaucoup les végétariens, qui essaient au moins d'être cohérents entre leurs idéaux et leur façon de vivre.
K.
- NormandyxNeoprof expérimenté
KinetteKinette a écrit:B... de p... de m...Normandyx a écrit:jusqu'à preuve du contraire, en France, les dissections se font sur des humains morts qui ont légué leur corps à la science, je n'ai pas entendu parler de dissection à vif pour montrer les battements du coeur et les effets de la digitaline, quand il a été question de brancher des gens à l'électricité, j'ai cru comprendre qu'il ne s'agissait pas de médecine, sinon Massu et Lepen auraient été des chirurgiens renommés.. :lol:Audrey a écrit:Et bientôt on reviendra aussi sur l'autorisation de la dissection du corps humain dans les études de médecine...?
Bravo, on a touché le point Godwin.
Je n'aurais jamais pensé ça de toi.
C'est quand même rigolo que les mêmes qui hurlent à la mort quand on sort des fadaises sur les pratiques actuelles dans leur enseignement viennent aujourd'hui nous casser les miches avec leur expérience de quand ils étaient petits, c'était trop horrible, etc... etc...
Actuellement, il ne doit foutre pas y avoir des masses d'enseignants de SVT s'amusant à ouvrir une bestiole vivante devant des élèves en collège.
En tout cas je n'en connais pas.
Les vers de farine que j'ai utilisés étaient ou congelés ou tués à l'alcool... et je rigolerais bien de voir le sort que réservent nos chantres du respect animal ici à un cafard ou bien à des mites alimentaires...
Je serais très étonnées qu'ils s'interrogent sur "la façon de tuer ces animaux la plus humaine possible"...
Ben pourtant, c'est ce que je fais si je ois tuer des bestioles, quelles qu'elles soient...
Quelle mentalité... allez-y réjouissez-vous du sort réservé à la SVT, nous on va aussi se gausser des réformes qui vous emmerdent...
K.
Ma réponse avec humour noir était destinée à quelqu'un qui comparait les dissections des étudiants en médecine et celles pratiquées en collège et en lycée.
Je suis désolé d'avoir jeté mes cours avec schéma et tout sur la grenouille spinale suspendue à une potence avec une électrode sur le nerf sciatique et cage thoracique ouverte pour voir le coeur battre et mettre de la digitaline dessus quand il faiblissait et je ne sais plus quoi pour le ralentir.
Je n'étais absolument pas horrifié, je trouvais ça un peu dégueu, et quand je me souviens qu'il y avait une grenouille pour 4 et qu'on a fini autour de 2 grenouilles parce qu'une partie de la manip avait été ratée par les autres, c'est vrai que je pense que ce n'était peut être pas si performant pour l'observation et donc que ce n'est peut être pas utile.
S'il y a un consensus, et que tout le monde trouve cela utile, je ne vois pas d'inconvénient à ce que les dissections continuent avec des animaux élevés pour cela, souris, grenouilles, chats, chiens etc...
- DimkaVénérable
Et puis, surtout…KinetteKinette a écrit:PS: et l'on passera sur la grande hypocrisie du "respect des animaux" dans une société où les animaux de boucherie sont de plus en plus traités de façon innommable et certainement bien pire qu'une souris élevée en laboratoire...
1/ C’est tellement grave de tuer… allez, quoi ? une moyenne d’une demi-douzaine de bestioles par individu durant sa vie, dans une optique intellectuelle. À comparer à la viande dont il se baffre deux fois par jour, tous les jours de sa vie, cela juste pour devenir gros et chopper des problèmes cardiaques.
2/ Les écrans, c’est tellement mieux. C’est bien connu, la production en masse d’écrans, et d’électricité pour les alimenter, ça ne pose aucun problème environnemental, les petits animaux trop mignons n’en souffrent pas du tout.
Je ne crois pas. Quand il y a de réels enjeux, en particulier économiques, on sait parfaitement maintenir une formation de qualité.Audrey a écrit:Et bientôt on reviendra aussi sur l'autorisation de la dissection du corps humain dans les études de médecine...?
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- Spoiler:
- KimberliteExpert
lumeeka a écrit:J'ai vraiment les fesses entre deux chaises.
Je suis végétarienne, incapable de tuer un cafard, j'ai une carte anglaise de donneur d'organes et je suis athée. Et pourtant...
Je pense que ce qui me turlupine est 1) ces animaux sont ils morts de mort naturelle ? Alors, ok.
mais 2) finir disséqué par des ados, quelle horrible fin. 3) y a-t-il de réels bienfaits à faire disséquer un cadavre à des gosses au collège ? (ma question n'est pas du tout sarcastique) et 4) comment gérez-vous/gériez-vous les élèves qui refusent.
PS : la seule chose que j'ai disséquée est une pelote de chouette.
Je vais essayer de répondre à tes questions.
1) non, les animaux de laboratoire élevés pour les dissections ne sont pas morts de mort naturelle. Ceci dit, les contrôles (et heureusement) ont été énormément durcis en ce qui concerne les conditions des élevages et les méthodes d'abattage (on peut rendre justice aux activistes qui ont fait pas mal bouger les choses. Remarquons aussi que les chercheurs en biologie ont aussi maintenant pour la majorité une réflexion personnelle en ce qui concerne l'éthique de leur métier...). Je ne te dis pas que c'est le paradis... mais je préférerais être une souris de laboratoire qu'un poisson d'élevage ou un lapin pour la consommation.
2) Je ne sais pas s'il vaut mieux terminer disséqué ou dans le ventre de quelqu'un. Au moins en SVT on peut insister sur le respect, parler de l'animal vivant, leur faire réaliser que le poisson que l'on dissèque c'est le même que celui qu'ils mangent (qui a aussi respiré, vécu dans l'eau...). Il y aura toujours des abrutis pour prendre ça comme un jeu... mais on essaie aussi de faire passer des choses.
Le fait d'observer comment est faite la nature permet à beaucoup d'évoluer dans leur perception, d'être un peu "émerveillé"... ce qui est déjà un pas vers le respect.
On oublie trop que nous ne sommes pas seulement faits de réflexion... sans contact avec le monde vivant (ce qui est malheureusement de plus en plus le cas des élèves) on perd non seulement le sens des réalités, mais par la même occasion le côté "sensible" de la chose.
J'ai remarqué que peu d'élèves faisaient la relation entre la viande qu'ils mangent et les muscles des animaux... c'est quand même embêtant, non seulement scientifiquement, mais aussi par rapport à leur vision des choses: être consommateur et ne pas comprendre la portée de ses actes, c'est un problème...
3) Les élèves, pour une bonne part, mangent des "cadavres", en cuisinent... j'ai aussi beaucoup d'élèves qui pratiquent la pêche (on a un public en partie "rural"). Ils n'ont aucun recul par rapport à ceci. Un bienfait est donc déjà de remettre les choses en place: la viande, ça vient des animaux (pourquoi prendre un air dégoûté devant un animal mort, quand on en mange?).
Au niveau de l'enseignement, il y a plein de points intéressants:
- certains élèves ont une mémoire qui fonctionne bien mieux sur des activités où ils réalisent une tâche... pour eux (et ils sont nombreux) le fait de faire un TP est dix fois plus efficace que d'étudier un document ou un logiciel.
- le fait d'être capable de réaliser une observation fait partie intégrante de la science. Ceci ne se résume pas à "suivre un film": il faut être capable de comprendre comment bien observer, être capable de faire des choix (guidés, mais des choix quand même) sur la façon dont on va "explorer" un objet, un animal... le dessin d'observation et/ou le compte-rendu permet ensuite de communiquer cette observation.
- la nature n'est pas homogène... tout n'y est pas aussi clair que dans les livres ou les logiciels. C'est ça qui fait aussi son charme. Dans une dissection, on est confronté à cette réalité: chaque cœur est unique, chaque poisson est différent. Parfois, il faut se donner un peu de mal pour retrouver ce qui sur une schéma ou un logiciel paraît évident (par exemple, le pancréas est une glande au tissus très diffus: c'est impressionnant qu'un organe somme toute important soit si ténu... par contre, le foie est un organe massif dont on ne saisit pas bien les proportions quand on regarde un dessin.).
- l'observation "en vrai" permet beaucoup plus facilement de faire saisir certaines notions: en observant un cœur, les élèves sont bien plus facilement convaincus et retiennent que c'est en majorité du muscle qui le constitue. L'explication de ce qu'est un infarctus est aussi nettement plus facile à faire passer.
- il ne faut pas non plus nier que l'expérimentation est un des éléments les plus motivants pour les élèves dans notre enseignement (j'ai fait des sondages, ça arrive bien avant l'utilisation de l'ordinateur!). On sort un peu du cadre "on étudie un document/un film/un schéma etc..." Certains élèves ayant des difficultés sur d'autres types d'activité font alors preuve de qualités d'observation, d'habileté... qui donnent un autre regard sur eux, et leur permet de valoriser d'autres "compétences".
- pour les élèves qui envisagent un cursus médical/en biologie, ça leur permet de se confronter à autre chose que de la théorie, et d'affiner leur début de projet professionnel.
4) Aucun problème pour les élèves qui refusent. De toute façon on n'a pas un animal par élève (question de budget mais aussi d'utilité: trouver important que les élèvent fassent quelques dissections ne justifie pas de tuer des masses d'animaux... l'important est qu'ils puissent voir, observer, comprendre, et manipuler pour ceux qui veulent). Celui qui ne veut pas toucher ne le fait pas. Je lui demande d'essayer de suivre ce qui se passe, et si possible de faire le dessin, si c'est prévu. Pour l'instant, je n'ai eu qu'un seul élève qui se soit senti mal au point de devoir sortir dans le couloir (c'est embêtant, il veut être aide-soignant!). Un grand 4eme qui roulait des mécaniques et faisait rêver pas mal de minettes! Dans les autres cours, j'ai surtout eu des élèves qui au départ étaient un peu dégoûtés mais terminaient le cours contents et intéressés (et plus dégoûtés).
En fac, j'ai eu quelques étudiants (toujours des garçons) qui se sentaient mal pour une étude des cerveaux d'animaux (mais là encore, je ne vois pas pourquoi je les aurais embêtés... ce genre de chose arrive).
K
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- Spoiler:
- KimberliteExpert
Normandyx a écrit:Ma réponse avec humour noir était destinée à quelqu'un qui comparait les dissections des étudiants en médecine et celles pratiquées en collège et en lycée.
Je suis désolé d'avoir jeté mes cours avec schéma et tout sur la grenouille spinale suspendue à une potence avec une électrode sur le nerf sciatique et cage thoracique ouverte pour voir le coeur battre et mettre de la digitaline dessus quand il faiblissait et je ne sais plus quoi pour le ralentir.
Je n'étais absolument pas horrifié, je trouvais ça un peu dégueu, et quand je me souviens qu'il y avait une grenouille pour 4 et qu'on a fini autour de 2 grenouilles parce qu'une partie de la manip avait été ratée par les autres, c'est vrai que je pense que ce n'était peut être pas si performant pour l'observation et donc que ce n'est peut être pas utile.
S'il y a un consensus, et que tout le monde trouve cela utile, je ne vois pas d'inconvénient à ce que les dissections continuent avec des animaux élevés pour cela, souris, grenouilles, chats, chiens etc...[
Désolée alors, j'avais mal compris...
Pour la manip que tu décris... je ne vois en effet pas de nécessité à faire ce genre de chose (surtout pour le cœur qui bat ).
Quel intérêt à part dégoûter les élèves?
Ma mère m'a aussi raconté ce genre de truc qu'elle avait fait en collège ou lycéen, avec une souris mal endormie! Je ne sais pas comment j'aurais réagit en tant qu'élève...
Au lycée, je me souvient avoir étudié le nerf avec un système d'électrodes (la préparation était faite par le prof, on devait comprendre comment ça marchait pour la transmission du signal).
Ceci aurait pu être fait sur document, mais c'est quand même mieux (d'ailleurs je m'en rappelle alors que les études de documents... ) de voir comment l'expérience marchait (envoi du signal, transmission par le nerf, réception par l'électrode après...).
Je trouve dommage que les progrès fait dans l'utilisation d'animaux pour les dissections (élimination de manips inutiles, éthiquement contestables...) tourne actuellement à l'impossibilité de faire quoi que ce soit... entre les principes de précaution et les décisions hypocrites sous couvert d'éthique... par contre personne ne s'interroge sur les dangers de l'utilisation croissante des ordinateurs (effets sur la santé, effets sur l'environnement...).
K.
- BientôtlesudFidèle du forum
La solution est toute trouvée
http://www.legorafi.fr/2014/12/17/dissections-en-cours-de-biologie-des-chomeurs-pour-remplacer-les-souris-et-les-grenouilles/
Après la décision de ne plus utiliser des souris et des grenouilles pour les dissections, le ministère a trouvé une solution de remplacement qui va permettre aux cours de se dérouler normalement. Ainsi des chômeurs pourront désormais être disséqués durant les cours de biologie. Reportage.
Une innovation qui a été testée avec succès dans diverses académies et qui a permis à de nombreux chômeurs de trouver un poste de cobaye de dissection dans des lycées. C’est le cas à Nantes, où Éric, au chômage depuis deux ans, se fait disséquer 3 fois par semaine par les classes de 3ème pour un salaire équivalent à ¾ du SMIC. « Au début, j’étais un peu circonspect » raconte le jeune homme recouvert de cicatrices sur le tout le corps. « Mais l’anesthésie est réalisée par des professionnels et on ne ressent rien quand ils vous ouvrent et parfois ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère, ils n’ont pas encore les gestes qu’il faut ».
http://www.legorafi.fr/2014/12/17/dissections-en-cours-de-biologie-des-chomeurs-pour-remplacer-les-souris-et-les-grenouilles/
- lumeekaExpert spécialisé
KinetteKinette, merci pour ta réponse et la qualité de ton argumentation, c'est toujours un plaisir de te lire.
Pour l'hypocrisie, je suis d'accord. Malgré mon végétarisme et mon affection pour des créatures assez peu populaires (pigeons, cafards, araignées, hyènes), j'ai moi aussi une échelle de valeur : je me moque royalement de la vie d'un moustique, d'un moucheron qui ose se baigner dans mon verre de blanc ou d'une mite alimentaire.
J'ai particulièrement aimé :
Pour l'hypocrisie, je suis d'accord. Malgré mon végétarisme et mon affection pour des créatures assez peu populaires (pigeons, cafards, araignées, hyènes), j'ai moi aussi une échelle de valeur : je me moque royalement de la vie d'un moustique, d'un moucheron qui ose se baigner dans mon verre de blanc ou d'une mite alimentaire.
^^Bientôtlesud a écrit:La solution est toute trouvée
Après la décision de ne plus utiliser des souris et des grenouilles pour les dissections, le ministère a trouvé une solution de remplacement qui va permettre aux cours de se dérouler normalement. Ainsi des chômeurs pourront désormais être disséqués durant les cours de biologie. Reportage.
Une innovation qui a été testée avec succès dans diverses académies et qui a permis à de nombreux chômeurs de trouver un poste de cobaye de dissection dans des lycées. C’est le cas à Nantes, où Éric, au chômage depuis deux ans, se fait disséquer 3 fois par semaine par les classes de 3ème pour un salaire équivalent à ¾ du SMIC. « Au début, j’étais un peu circonspect » raconte le jeune homme recouvert de cicatrices sur le tout le corps. « Mais l’anesthésie est réalisée par des professionnels et on ne ressent rien quand ils vous ouvrent et parfois ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère, ils n’ont pas encore les gestes qu’il faut ».
http://www.legorafi.fr/2014/12/17/dissections-en-cours-de-biologie-des-chomeurs-pour-remplacer-les-souris-et-les-grenouilles/
J'ai particulièrement aimé :
Des enseignants qui doivent vérifier que tous les organes sont à leur place au moment de recoudre. « Les enfants sont joueurs. Parfois ils emportent un poumon ou une vésicule pour impressionner leurs camarades ».
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- TaekNiveau 8
Je n'arrive pas à savoir pourquoi c'est interdit par l'Europe, rien n'est expliqué. Quelqu'un peut m'éclairer?
- KimberliteExpert
De rien... et tu as aussi le droit de ne pas partager mon avislumeeka a écrit:KinetteKinette, merci pour ta réponse et la qualité de ton argumentation, c'est toujours un plaisir de te lire.
Pour l'hypocrisie, je suis d'accord. Malgré mon végétarisme et mon affection pour des créatures assez peu populaires (pigeons, cafards, araignées, hyènes), j'ai moi aussi une échelle de valeur : je me moque royalement de la vie d'un moustique, d'un moucheron qui ose se baigner dans mon verre de blanc ou d'une mite alimentaire.
Notre relation avec la nature est en bonne partie émotionnelle... il est donc naturel d'être plus sensible à certaines formes de vie qu'à d'autres. Tout comme toi, je tue des moustiques (pour voir, j'en ai aussi observé, et épargné quelques-uns: ce sont de jolies bestioles, malgré tout fascinantes... mais je me considère en droit de défendre mon corps contre les agresseurs naturels!). Il m'arrive d'aider des bestioles à sortir d'une flaque où elles se seraient sinon noyées... mais j'aurai plus de compassion pour un hérisson que pour un bousier (même si j'ai aussi sauvé des bousiers).
Ecologiquement, il est aussi logique de considérer qu'écraser une fourmi est moins grave que tuer un ours: à l'échelle de la population de fourmis, l'individu est vraiment peu de choses et sa mort, même si elle est regrettable, a bien peu de chances d'avoir un impact sur la survie de son espèce. Pour l'ours, la mort d'un individu a un impact plus fort, car les populations sont moindres, le renouvellement de la population est plus lent...
K.
- JPhMMDemi-dieu
Oui, c'est un peu cela.pmuller a écrit:Normandyx a écrit:
Dommage pour les pauvres insectes, ils n'ont pas encore accès à la respectabilité...
Oui - nous avons toujours, nous humains, l'impression que moins ça nous ressemble, moins cela a de la valeur.
Après, refuser de tuer toute forme de vie animale me semble des plus compliqués. Je me demande combien de vies je tue à chaque pas posé sur la pelouse. Ce n'est évidemment pas un argument pour disséquer un insecte plutôt qu'une grenouille (je détesterais autant l'un que l'autre), mais il faut bien reconnaitre que si cette plus grande distance dans la ressemblance n'impliquait pas un indifférence plus grande, nous aurions bien du mal à accepter de vivre sans nous tourmenter à chaque seconde.
Mais cela pose évidemment des questions.
PS : je n'ai pas de réponse. Et je constate que si quand une abeille est en danger dans mon jardin, j'essaie de la sauver avec autant de conviction qu'un oiseau dans la même posture. Je parle par expérience des deux événements cet été.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- KimberliteExpert
Ok pour l'abeille, mais sauveras-tu avec autant d'enthousiasme une araignée, une limace ou un cafard?JPhMM a écrit:PS : je n'ai pas de réponse. Et je constate que si quand une abeille est en danger dans mon jardin, j'essaie de la sauver avec autant de conviction qu'un oiseau dans la même posture. Je parle par expérience des deux événements cet été.
K.
- JPhMMDemi-dieu
Je ne sais pas.KinetteKinette a écrit:Ok pour l'abeille, mais sauveras-tu avec autant d'enthousiasme une araignée, une limace ou un cafard?JPhMM a écrit:PS : je n'ai pas de réponse. Et je constate que si quand une abeille est en danger dans mon jardin, j'essaie de la sauver avec autant de conviction qu'un oiseau dans la même posture. Je parle par expérience des deux événements cet été.
K.
Je ne crois pas, non.
Mais dans la mesure du possible, j'essaie d'éviter de les tuer. Ce qui n'est pas facile dans le cas des araignées, mon épouse étant arachnophobe.
Il est vrai que la distance de ressemblance n'est pas le seul critère, puisque qu'une abeille n'est pas moins distante de nous qu'un cafard. Il y a donc autre chose, les "bons" et les "mauvais" insectes, pour le dire vite, la vermine donc. Je présume que cela a quelque chose à voir avec notre conception de la pourriture, du cadavre en décomposition, que c'est effectivement très psychologique, certains insectes étant associés à la mort ou à la putréfaction, quand d'autres sont associés aux fleurs.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Longyearbyen's loverNiveau 5
Intéresser des élèves qui ne savent pas aligner trois mots sans faute, c'est un voeu pieu.
- JPhMMDemi-dieu
Certes.
Et ?
Et ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- User17706Bon génie
[Fesseur Pro] Au piquet ! [/Fesseur Pro]Longyearbyen's lover a écrit: c'est un voeu pieu.
- RendashBon génie
Longyearbyen's lover a écrit: Intéresser des élèves qui ne savent pas aligner trois mots sans faute, c'est un voeu pieu.
On dissèque des vampires en SVT aujourd'hui?
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- DimkaVénérable
Seulement s’ils sont destinés à la consommation.
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