- LaepixiaNiveau 8
llaima a écrit:Laepixia a écrit:Dans notre académie, les 2 IPR nous ont mentionné les souris et pas les grenouilles. Nous pouvons donc continuer avec les grenouilles.llaima a écrit:J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi tant de profs de SVT sont attachés à ces dissections qui ont quand même pour conséquence d'avoir à élever des animaux, de les tuer pour qu'ils finissent dans une poubelle! Avec juste comme intérêt pédagogique celui de montrer "la réalité"! On croirait que l'on ne sait pas quoi faire en classe pour combler nos pauvres 1,5h! Pourtant nos sciences ont connu tant de développement ces dernières années que nous n'avons que l’embarras du choix pour faire nos cours. Personnellement je manque cruellement de temps bien que je fasse peu de TP...
En plus une chose me déplais chez les partisans des dissections c'est souvent la présence du coté : "il faut voir la réalité", en réduisant les SVT à une science d'observation(naturaliste), à faire du St Thomas en fait, alors que non les SVT sont de vraies sciences, faites de théories explicatives du monde qui repose maintenant peu sur l'observation directe simple. Les observations sans théories ne valent rien!
Pour revenir sur cette intervention :
Les SVT sont des sciences qui partent de l'observation du réel, de l'observation sur le terrain et les recommandations de nos programmes sont bien claires là-dessus. Si tu ne fais pas de TP, tu ne suis pas les directives de l'EN.
Il y a quand même d'autres choix de TP/TD en dehors des dissections, après les TP à tout prix, la manipulation permanente, l'agitation brownienne des élèves à chaque séance, c'est sûr ça n'est pas mon enseignement car j'essaye de faire un vrai cours, avec la construction d'un savoir scientifique complet et non une découverte ludique d'un petit aspect de la science!Laepixia a écrit:
On ne peut certes se satisfaire du seul côté empirique mais cela reste un bon départ pour suivre une démarche scientifique. Je n'imagine pas ma discipline sans le côté pratique, c'est contraire à son essence et l'histoire des sciences montre largement que les savants partent de l'observation du réel pour construire des théories.
Oui mais quand on en arrive à un tel point de sacralisation de l'observation "brute" (qui n'existe pas vraiment), on arrive à faire des "sciences" à la St Thomas. "Il faut voir pour le croire", et bien non au contraire il faut sortir de cette vision primitive et dépassée...Laepixia a écrit:
D'autre part, et çà c'est un point de vue tout-à-fait personnel, je m'émerveille toujours en observant la nature et je rejoins le côté "magique" évoqué plus haut. Nous sommes souvent vus comme des gens carrés, peut-être sans imagination, voire boucher comme j'ai pu lire ici, mais c'est tout autre. Nous sommes des observateurs et des rêveurs.
Au moins sans les dissections on aura peut-être toujours le coté bouché mais plus le coté boucher! Après chacun ses goûts, si certains collègues trouvent source d'inspiration dans les entrailles d'une rat crevé je préfère voir les animaux vivants!
Hum comment dire. J'ai expliqué les raisons pour accorder sa place à la dissection, je ne peux pas plus. Maintenant, libre à toi de ne pas vouloir en faire.
Je ne sais pas où tu as vu de la sacralisation de l'observation brute dans mes propos. N'interprète pas à ta convenance et pour justifier tes dires.
- KimberliteExpert
llaima a écrit:Ce texte ne changera rien pour moi : Je n'ai jamais pratiqué ni fait pratiquer de dissections à des élèves. J'ai toujours trouvé (en plus d'être déplaisant à faire en classe) le fait d'élever, de nourrir des souris et des grenouilles juste pour qu'elles finissent sur une paillasse de lycée le ventre ouvert par des boutonneux, comme un grand gaspillage. Au nom d'une pédagogie constructiviste où l'élève devrait redécouvrir tout par lui même on a ressorti les vieilles dissections qui étaient en voie de disparition dans les années 90. Car à part ça l'intérêt pédagogique de ces dissections est proche de zéro! On ne fait pas disséquer des cadavres humains pour savoir où sont nos organes... On n'a pas besoin de "voir" absolument pour comprendre. Or la compréhension est pour moi le but principal, pas d'occuper 45 minutes des élèves pour faire un TP à tout prix. Je trouve que la démarche pour exploiter les dissections est une caricature de la démarche scientifique qui tournerait autour d'une sainte et saine observation visuelle. Or sans compréhension et sans théorie l'observation ne vaut rien! La principale arnaque des dissections c'est qu'elle fait croire qu'on fait de la science alors qu'on ne fait qu'une très grossière caricature de cette dernière. La seule chose qu'on apprend dans ce genre de TP finalement c'est à considérer les êtres vivants comme de la marchandise... Ce n'est vraiment pas ce que j'ai envie que mes élèves retiennent!
Je trouve très méprisante ta façon de parler de tes "boutonneux"... on a l'impression que tu les prends pour des débiles incapables de retirer quoi que ce soit de l'exercice qu'est une dissection.
Si l'on te suit, il ne sert à rien de faire pousser des graines en classe (quel gâchis et quel simulacre de science...), pas plus que d'expérimenter avec des "pseudos-volcans" (on gâche de la farine, du bicarbonate, etc... tout ça pour des boutonneux...). Au final, il ne faudrait faire que de la théorie, beaucoup de théorie... et, bon, peut-être après un peu d'observation...
Mais que sais-tu de la SCIENCE? As-tu travaillé dans un laboratoire de recherche?
Evidemment que ce que l'on fait pratiquer à nos élèves n'est qu'une initiation (j'ai beaucoup rigolé quand un de nos formateurs de l'ESPE prétendait que maintenant, la démarche suivie à base de "problèmes" qu'on doit faire poser aux élèves et de séquences bien construites était proche de la démarche suivie par les chercheurs...), et reste très éloigné de la "SCIENCE". Mais il faut un début à tout.
Et, bon, tu fais ce que tu veux, mais je peux t'assurer qu'une séance de dissection bien menée apporte vraiment quelque chose (je ne vais pas répéter les explications données précédemment). D'ailleurs, ce sont souvent les principaux intéressés (les élèves) qui soulignent l'intérêt de la chose.
K.
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- Spoiler:
- llaimaHabitué du forum
Laepixia a écrit:llaima a écrit:Apprenons-leur à nouveau vraiment la science plutôt que de leur faire faire semblant de jouer au "petit chercheur" avec des activités prétextes qui font du cours de SVT plus une activité ludique q'un vrai enseignement!
Qu'est-ce que la science alors ? Explique-moi çà.
J'emploie ici le terme science dans sa définition la plus simple : l'ensemble des connaissances acquises sur l'univers et les moyens qui ont permis de les obtenir. Et donc je pense que le rôle de l'enseignement de science dans le secondaire est, pour tous de donner les principales théories et explications de l'univers à nos élèves et montrer la spécificité du savoir scientifique basé sur une observation rationnelle de la réalité. En série S, on va un peu plus loin en préparant à d'éventuelles études scientifiques et donc ont donne des savoirs plus poussés et on démontre plus. Je ne pense pas que ma définition soit très différente de beaucoup de prof de SVT... Après je pense qu'il y a vraiment un clivage sur la mise en oeuvre de l'enseignement : Pour moi dans le secondaire on montre beaucoup les résultats, on démontre au maximum, on prouve le plus souvent, on peut montrer l'histoire de l'évolution des connaissances scientifiques aussi mais on ne fait pas de nos élèves des chercheurs! La dérive c'est quand on veut les transformer en "pseudo-chercheurs" avec des démarches d'investigation qui ne sont que des caricatures de démarches scientifiques et qu'on veut faire croire que l'élève est "artisan" de son savoir. Ces démarches en fait son incapables de permettre la découverte des grandes théories (évolution, gravité, héliocentrisme, dynamique, atomisme...), car si elles sont souvent faciles à comprendre, leur découverte fût le fruit de beaucoup de génie que nos élèves ne peuvent avoir : On ne va pas refaire l'histoire des sciences avec eux, même si on peut leur montrer... Alors comme on ne peut pas aller très loin dans les théories on va faire des petites démarches dans de petits domaines : On va perdre beaucoup de temps pour apprendre pas grand chose et c'est là le grand problème et on en voit le résultat : la chute du niveau dans les disciplines scientifiques comme dans les autres par ailleurs!
Pour moi les dissections rentrent complètement dans ces démarches constructivistes inefficaces et néfastes à notre enseignement!
- micaschisteMonarque
Beaucoup d'entre vous pensent que les grenouilles sont élévées comme les souris. En france, il n'y a qu'un raniculteur dont la très petite production est très loin de satisfaire la demande de mangeurs de cuisses de grenouille. La très grande majorité des grenouilles provient d'Asie.
Vous pensez vraiment qu'elles sont élevées ?
Vous pensez vraiment qu'elles sont élevées ?
- Spoiler:
- Bien non, elles sont prélevées dans les milieux naturels pour la quasi-totalité d'entre elles.
Pour moi, l'unique bonne raison d'interdire les dissections (et surtout il faudrait interdire la consommation) de grenouilles prélevées dans leur milieu est d'arrêter ce pillage
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- skindiverÉrudit
Je suis assez surpris de certaines réactions de profs de SVT ici. Je comprends qu'un prof d'anglais puisse ne pas comprendre l'intérêt d'une dissection en revanche qu'un prof de sciences ne le comprenne pas je suis vraiment surpris.
Lorsque j'étais élève, ce sont ces cours qui m'ont le plus marqués, ces cours où je me suis dit "ah ba en fait c'est comme ça en réalité" et non un positionnement d'organes comme sur les schémas, ces cours qui m'ont donné envie de poursuivre dans ce domaine.
Je ne suis pourtant pas sadique (je ne supporterais pas de chasser, je ne pourrais pas pécher un poisson, à l'idée de vider un poulet j'en vomirais) et pourtant je trouve les dissections passionnantes, elles ne me rendent pas malade et je pense que pédagogiquement c'est intéressant pour développer un esprit d'observation, de raisonnement à nos élèves. (en tout cas à une partie d'entre eux dont j'ai fait parti il y a quelques temps déjà).
Lorsque j'étais élève, ce sont ces cours qui m'ont le plus marqués, ces cours où je me suis dit "ah ba en fait c'est comme ça en réalité" et non un positionnement d'organes comme sur les schémas, ces cours qui m'ont donné envie de poursuivre dans ce domaine.
Je ne suis pourtant pas sadique (je ne supporterais pas de chasser, je ne pourrais pas pécher un poisson, à l'idée de vider un poulet j'en vomirais) et pourtant je trouve les dissections passionnantes, elles ne me rendent pas malade et je pense que pédagogiquement c'est intéressant pour développer un esprit d'observation, de raisonnement à nos élèves. (en tout cas à une partie d'entre eux dont j'ai fait parti il y a quelques temps déjà).
- llaimaHabitué du forum
[quote="KinetteKinette"]
Mains non ne t'inquiète pas je les aime bien mes petits "boutonneux" mais je sais aussi de quoi certains aussi son capable : méchanceté gratuite, cruauté, sadisme et au cours d'une dissection ce genre de "qualité" peut rapidement s'exprimer : on trouve les vidéos sur internet!
Faire de la science c'est surtout ça! Avoir des connaissances scientifiques c'est connaitre les théories! D'où vient ce mépris pour la théorie et en fin de compte pour la science car c'est la même chose?
Oui mais en quoi ma question personnelle a de l'importance ici, on parle enseignement et donc notre simple qualité d'enseignant suffit à participer au débat! J'argumente sur ce que je crois juste et n'utilise pas d'arguments d'autorité surtout que ce n'est pas le fait d'avoir passé quelques années dans un labo qui permet de juger de la meilleure manière d'enseigner!
Je suis d'accord sur ce point sauf que la démarche d'investigation n'est même pas un début de science! C'est juste une invention des pseudo-sciences de l'éducation!
Je ne crois pas que les élèves soient les meilleurs juges de notre enseignement surtout sur les dissections où beaucoup vont aimer le coté sanglant de la chose... Nous n'avons pas des petits anges en face de nous! Les dissections sont souvent le révélateurs des cotés obscurs de nos élèves... Et puis beaucoup ont horreur de ça, j'ai eu aussi des élèves qui m'ont dit qu'ils étaient bien content qu'on ne fasse plus de dissection et que notre matière évolue.
llaima a écrit:Ce texte ne changera rien pour moi : Je n'ai jamais pratiqué ni fait pratiquer de dissections à des élèves. J'ai toujours trouvé (en plus d'être déplaisant à faire en classe) le fait d'élever, de nourrir des souris et des grenouilles juste pour qu'elles finissent sur une paillasse de lycée le ventre ouvert par des boutonneux, comme un grand gaspillage. Au nom d'une pédagogie constructiviste où l'élève devrait redécouvrir tout par lui même on a ressorti les vieilles dissections qui étaient en voie de disparition dans les années 90. Car à part ça l'intérêt pédagogique de ces dissections est proche de zéro! On ne fait pas disséquer des cadavres humains pour savoir où sont nos organes... On n'a pas besoin de "voir" absolument pour comprendre. Or la compréhension est pour moi le but principal, pas d'occuper 45 minutes des élèves pour faire un TP à tout prix. Je trouve que la démarche pour exploiter les dissections est une caricature de la démarche scientifique qui tournerait autour d'une sainte et saine observation visuelle. Or sans compréhension et sans théorie l'observation ne vaut rien! La principale arnaque des dissections c'est qu'elle fait croire qu'on fait de la science alors qu'on ne fait qu'une très grossière caricature de cette dernière. La seule chose qu'on apprend dans ce genre de TP finalement c'est à considérer les êtres vivants comme de la marchandise... Ce n'est vraiment pas ce que j'ai envie que mes élèves retiennent!
KinetteKinette a écrit:Je trouve très méprisante ta façon de parler de tes "boutonneux"... on a l'impression que tu les prends pour des débiles incapables de retirer quoi que ce soit de l'exercice qu'est une dissection.
Mains non ne t'inquiète pas je les aime bien mes petits "boutonneux" mais je sais aussi de quoi certains aussi son capable : méchanceté gratuite, cruauté, sadisme et au cours d'une dissection ce genre de "qualité" peut rapidement s'exprimer : on trouve les vidéos sur internet!
Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas faire d'observations, au contraire mais qu'il ne fallait pas la sacraliser et se contenter d'observation brute sans théorie autour et surtout qu'il fallait pas pour faire une observation intéressante s'absoudre de toute morale : Faire une vivisection sur un humain vivant serait sûrement intéressant mais doit-on le faire?KinetteKinette a écrit:
Si l'on te suit, il ne sert à rien de faire pousser des graines en classe (quel gâchis et quel simulacre de science...)
Faire ce genre de chose en effet c'est un peu choquant dans le secondaire, non pas pour la farine perdue mais pour le temps perdu aux élèves. Là je pense que c'est du vrai mépris pour eux d'offrir ce genre de choses en lieu et place d'un cours de géologie... Les volcans de purée c'est pour la maternelle!KinetteKinette a écrit:
pas plus que d'expérimenter avec des "pseudos-volcans" (on gâche de la farine, du bicarbonate, etc... tout ça pour des boutonneux...)
KinetteKinette a écrit:
Au final, il ne faudrait faire que de la théorie, beaucoup de théorie... et, bon, peut-être après un peu d'observation...
Faire de la science c'est surtout ça! Avoir des connaissances scientifiques c'est connaitre les théories! D'où vient ce mépris pour la théorie et en fin de compte pour la science car c'est la même chose?
Mais que sais-tu de la SCIENCE? As-tu travaillé dans un laboratoire de recherche?
Oui mais en quoi ma question personnelle a de l'importance ici, on parle enseignement et donc notre simple qualité d'enseignant suffit à participer au débat! J'argumente sur ce que je crois juste et n'utilise pas d'arguments d'autorité surtout que ce n'est pas le fait d'avoir passé quelques années dans un labo qui permet de juger de la meilleure manière d'enseigner!
Evidemment que ce que l'on fait pratiquer à nos élèves n'est qu'une initiation (j'ai beaucoup rigolé quand un de nos formateurs de l'ESPE prétendait que maintenant, la démarche suivie à base de "problèmes" qu'on doit faire poser aux élèves et de séquences bien construites était proche de la démarche suivie par les chercheurs...), et reste très éloigné de la "SCIENCE". Mais il faut un début à tout.
Je suis d'accord sur ce point sauf que la démarche d'investigation n'est même pas un début de science! C'est juste une invention des pseudo-sciences de l'éducation!
Et, bon, tu fais ce que tu veux, mais je peux t'assurer qu'une séance de dissection bien menée apporte vraiment quelque chose (je ne vais pas répéter les explications données précédemment). D'ailleurs, ce sont souvent les principaux intéressés (les élèves) qui soulignent l'intérêt de la chose.
Je ne crois pas que les élèves soient les meilleurs juges de notre enseignement surtout sur les dissections où beaucoup vont aimer le coté sanglant de la chose... Nous n'avons pas des petits anges en face de nous! Les dissections sont souvent le révélateurs des cotés obscurs de nos élèves... Et puis beaucoup ont horreur de ça, j'ai eu aussi des élèves qui m'ont dit qu'ils étaient bien content qu'on ne fasse plus de dissection et que notre matière évolue.
- LaepixiaNiveau 8
llaima a écrit:KinetteKinette a écrit:
Au final, il ne faudrait faire que de la théorie, beaucoup de théorie... et, bon, peut-être après un peu d'observation...
Faire de la science c'est surtout ça! Avoir des connaissances scientifiques c'est connaitre les théories! D'où vient ce mépris pour la théorie et en fin de compte pour la science car c'est la même chose?
Aucun prof de SVT qui est intervenu ici ne sacralise comme tu dis l'observation brute ou l'expérimentation pour l'expérimentation. Toute activité rentre dans une démarche.
Et dire que faire de la science, c'est surtout faire de la théorie, c'est faux. Faire de la science et avoir des connaissances scientifiques, c'est différent. Personne ici n'a exprimé non plus de mépris vis-à-vis de la théorie.
Pour construire une théorie, il faut partir d'observations et d'expérimentations, c'est tout.
Même si tu sembles considérer que faire des TP, c'est du bricolage parce qu'on ne peut que se baser sur un facteur ou sur de la modélisation basique en collège, c'est çà aussi la science, montrer que, pour arriver à démontrer, il faut partir du réel mais qu'il faut toujours considérer que même ce qui semble être un fait doit être pris avec précaution.
On construit une théorie avec des faits sujets à caution donc la théorie est encore plus sujette à caution.
Enfin, croire que tous les élèves aiment la pratique parce que c'est plus ludique uniquement, c'est nier qu'avant d'être des élèves ce sont des individus et qu'ils peuvent avoir de l'intérêt pour le raisonnement qui mène à une théorie.
Quand j'étais élève, j'aimais les SVT pour tous leurs aspects, l'observation, l'expérimentation, la construction d'un raisonnement, les connaissances, les théories et l'évolution de ces théories.
- LaepixiaNiveau 8
Je voudrais ajouter aussi un exemple.
Une démonstration avec du "bricolage" peut permettre de faire comprendre certaines choses qui paraissent complexes aux élèves.
En 4ème, dans le chapitre sur les séismes, les élèves ont du mal à comprendre la différence entre échelle de Richter et échelle MSK.
Pour qu'ils aient une image simple en tête à laquelle ils peuvent se raccrocher pour différencier les 2, je prend une lampe. Je mets une feuille devant et je leur dis : si je rapproche la feuille de la lampe, la feuille est plus éclairée, l'intensité lumineuse est plus importante. Si je l'éloigne, elle diminue. C'est le même principe pour l'échelle MSK.
Par contre, que je rapproche ou que j'éloigne la feuille, l'ampoule aura toujours une puissance de 40 watts. C'est le même principe pour l'échelle de Richter.
C'est basique, c'est du "bricolage", mais les élèves comprennent mieux la différence.
Une démonstration avec du "bricolage" peut permettre de faire comprendre certaines choses qui paraissent complexes aux élèves.
En 4ème, dans le chapitre sur les séismes, les élèves ont du mal à comprendre la différence entre échelle de Richter et échelle MSK.
Pour qu'ils aient une image simple en tête à laquelle ils peuvent se raccrocher pour différencier les 2, je prend une lampe. Je mets une feuille devant et je leur dis : si je rapproche la feuille de la lampe, la feuille est plus éclairée, l'intensité lumineuse est plus importante. Si je l'éloigne, elle diminue. C'est le même principe pour l'échelle MSK.
Par contre, que je rapproche ou que j'éloigne la feuille, l'ampoule aura toujours une puissance de 40 watts. C'est le même principe pour l'échelle de Richter.
C'est basique, c'est du "bricolage", mais les élèves comprennent mieux la différence.
- KimberliteExpert
Ben justement, le fait que dans la nature les choses ne soient pas aussi claires que sur les schémas théoriques, c'est carrément important!Reine Margot a écrit:Dimka a écrit:Sinon, je ne sais pas si prôner l’usage de mannequins ou d’écrans pour remplacer les dissections soit très favorable aux bestioles : cela demande d’importer et de transformer du pétrole, des métaux rares… avec des industries et des moyens de transport très polluant, qui contribuent à faire disparaître des espèces entières en transformant leur cadre de vie.
Rien n'empêche le recyclage et l'amélioration technologique et écologique...Sinon, je n'ai pas de grands souvenirs des dissections de trucs morts (coeur de boeuf par exemple), je ne trouvais pas ça clair, on ne voyait pas forcément aussi bien finalement (enfin moi), par exemple tu passes 3 plombes à trouver telle veine qui est sur le schéma dans le truc et c'est un truc riquiqui que tu ne vois pas bien. J'ai plus de souvenirs marquants avec les plantes au microscope par exemple, ou les insectes vivants en terrarium.
Quand je fais observer des cœurs (achetés à la boucherie du coin, quelle horreur...) à mes élèves, je leur montre bien que chaque cœur est différent: certains sont plus gros, d'autres ont plus de gras autour, etc... et que certaines parties sont super résistantes (valves...), chose qui se retient et se comprend bien mieux en vrai que sur papier...
Pour les poumons, franchement, sans en voir en vrai, c'est super difficile de se les représenter autrement que comme des sacs, ce qui est évidemment totalement faux...
Je l'ai dit avant, je ne suis pas une fan absolue des dissections, et j'ai d'ailleurs pas mal critiqué une fac où je suis passée pour la profusion de dissections qu'ils faisaient faire à leurs étudiants, à mon sens pas très utiles (je considère l'exercice comme important, certes, mais pas au point de disséquer 10 espèces différentes...).
Chez nous (collège) de toute façon, on n'en fait pas des masses: branchie, poumon, cœur, et avant on avait quelques grenouilles pour les 3eme, une pour 4 ou 5 lève... ceci dit, pas mal de troisième m'ont dit avoir trouvé l'exercice très intéressant pour comprendre, et certains se sont vraiment passionnés pour la chose (on faisait ces dissections en fin d'année, sans enjeu, et sans forcer les élèves ne voulant pas manipuler, surtout pour le système nerveux, mais ça permettait d'aborder aussi pas mal d'autres choses).
Globalement, je déplore que l'on en arrive à une civilisation de plus en plus coupée de la nature et de sa réalité concrète: l'écologie devient une sorte de jolie fable poétique, voire une sorte de religion parfois bien peu tolérante, tandis que, sur le terrain, les bons botanistes deviennent une denrée rare (botanistes, mycologues, entomologistes... il n'y a guère que l'ornithologie qui se porte au mieux, sous la forme malheureusement souvent d'une sorte de "collectionnite" du nombre d'espèces observées bien éloignée des "écolos-barbus" de ma jeunesse, et il n'y a plus grand monde pour travailler sur le terrain à la protection des espèces (ben oui, un rhinolophe ou une petite plante ridicule mais rare, ça frappe moins les esprits qu'un ours blanc).
Et la suppression de tout ce qui était expérimental va évidemment dans le sens de cette disparition du lien à la nature.
C'est marrant, parce que je sens bien plus la "fibre naturaliste" parmi mes jeunes élèves qui pratiquent la pêche (ouh les vilains, ils tuent des poissons...) que parmi ceux qui prennent un air dégoûté en voyant des vers de farines (mais vous diront très sérieusement qu'il faut protéger la forêt vierge).
Certes, les bobos qui se pensent écolos ont cet intérêt qu'ils peuvent être une source de revenus pour les associations de protection de l'environnement (mais j'avoue avoir été parfois mal à l'aise avec les façons de collecter de l'argent ou des adhésions de certaines assos, très "marketting"), mais ils sont aussi à l'origine de décisions politiques assez irrationnelles, ou peuvent avoir un pouvoir de nuisance direct assez malheureux (destruction du matériel de recherche de certains labos publics ne travaillant pourtant pas sur des OGM destinés à faire du fric...).
K.
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- KimberliteExpert
Faux: les "observations sans théorie" sont aussi à la base de découvertes...llaima a écrit:J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi tant de profs de SVT sont attachés à ces dissections qui ont quand même pour conséquence d'avoir à élever des animaux, de les tuer pour qu'ils finissent dans une poubelle! Avec juste comme intérêt pédagogique celui de montrer "la réalité"! On croirait que l'on ne sait pas quoi faire en classe pour combler nos pauvres 1,5h! Pourtant nos sciences ont connu tant de développement ces dernières années que nous n'avons que l’embarras du choix pour faire nos cours. Personnellement je manque cruellement de temps bien que je fasse peu de TP...
En plus une chose me déplais chez les partisans des dissections c'est souvent la présence du coté : "il faut voir la réalité", en réduisant les SVT à une science d'observation(naturaliste), à faire du St Thomas en fait, alors que non les SVT sont de vraies sciences, faites de théories explicatives du monde qui repose maintenant peu sur l'observation directe simple. Les observations sans théories ne valent rien!
C'est rigolo, c'est un truc qui m'avait choqué à l'ESPE: pour les formateurs, les chercheurs travaillaient toujours comme ça: "problème-> hypothèse -> expérience -> conclusion". Et ben en fait, tout faux: quand on fait de la recherche, on ne travaille pas QUE comme ça. Souvent, certaines idées viennent justement de cette horrible "observation directe simple" (on observe un truc qui nous interpelle, on pense avoir une explication, et là, OK on fait une hypothèse...).
Bon sang, qu'est devenue la formation scientifique en quelques années?
Il me semble important de noter aussi qu'observer, ça n'est pas un truc inné: en biologie, bien observer, ça demande un apprentissage...
Vous croyez que Pasteurs avait dès le départ de jolies théories avant même de faire des observations?
J'aime aussi beaucoup le mépris affiché ici pour le côté "naturaliste": ah, ces couillons de naturalistes, qui ne font que s'émerveiller devant la nature sans rien inventer... De grand rêveurs qui ne servent à rien...
Mais bord...l, Darwin, il n'était pas naturaliste, par exemple? Et de Saussure? Et Fabre?
K
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- KimberliteExpert
Quel bel exemple de tolérance et de respect de l'autre. J'adore vous lire.llaima a écrit:Laepixia a écrit:Dans notre académie, les 2 IPR nous ont mentionné les souris et pas les grenouilles. Nous pouvons donc continuer avec les grenouilles.llaima a écrit:J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi tant de profs de SVT sont attachés à ces dissections qui ont quand même pour conséquence d'avoir à élever des animaux, de les tuer pour qu'ils finissent dans une poubelle! Avec juste comme intérêt pédagogique celui de montrer "la réalité"! On croirait que l'on ne sait pas quoi faire en classe pour combler nos pauvres 1,5h! Pourtant nos sciences ont connu tant de développement ces dernières années que nous n'avons que l’embarras du choix pour faire nos cours. Personnellement je manque cruellement de temps bien que je fasse peu de TP...
En plus une chose me déplais chez les partisans des dissections c'est souvent la présence du coté : "il faut voir la réalité", en réduisant les SVT à une science d'observation(naturaliste), à faire du St Thomas en fait, alors que non les SVT sont de vraies sciences, faites de théories explicatives du monde qui repose maintenant peu sur l'observation directe simple. Les observations sans théories ne valent rien!
Pour revenir sur cette intervention :
Les SVT sont des sciences qui partent de l'observation du réel, de l'observation sur le terrain et les recommandations de nos programmes sont bien claires là-dessus. Si tu ne fais pas de TP, tu ne suis pas les directives de l'EN.
Il y a quand même d'autres choix de TP/TD en dehors des dissections, après les TP à tout prix, la manipulation permanente, l'agitation brownienne des élèves à chaque séance, c'est sûr ça n'est pas mon enseignement car j'essaye de faire un vrai cours, avec la construction d'un savoir scientifique complet et non une découverte ludique d'un petit aspect de la science!Laepixia a écrit:
On ne peut certes se satisfaire du seul côté empirique mais cela reste un bon départ pour suivre une démarche scientifique. Je n'imagine pas ma discipline sans le côté pratique, c'est contraire à son essence et l'histoire des sciences montre largement que les savants partent de l'observation du réel pour construire des théories.
Oui mais quand on en arrive à un tel point de sacralisation de l'observation "brute" (qui n'existe pas vraiment), on arrive à faire des "sciences" à la St Thomas. "Il faut voir pour le croire", et bien non au contraire il faut sortir de cette vision primitive et dépassée...Laepixia a écrit:
D'autre part, et çà c'est un point de vue tout-à-fait personnel, je m'émerveille toujours en observant la nature et je rejoins le côté "magique" évoqué plus haut. Nous sommes souvent vus comme des gens carrés, peut-être sans imagination, voire boucher comme j'ai pu lire ici, mais c'est tout autre. Nous sommes des observateurs et des rêveurs.
Au moins sans les dissections on aura peut-être toujours le coté bouché mais plus le coté boucher! Après chacun ses goûts, si certains collègues trouvent source d'inspiration dans les entrailles d'une rat crevé je préfère voir les animaux vivants!
Evidemment, vous êtes probablement la seule enseignante en SVT à enseigner correctement... je m'incline devant votre grande sagesse, votre profonde compréhension de LA science. Pas de doute, vous formez les futurs prix Nobel.
EDIT: message écrit un peu vite. Ce n'est pas une déclaration de guerre. Je ne retirerai pas ce que j'ai écris, car il me semble que ma réaction est aussi liée au "ton" du message sus-cité, mais il me semble que les écrits dépassent parfois la pensée de ceux qui les écrivent. llaima, j'espère (et, dans mon optimisme, je le pense) que vous êtes dans la vie bien plus tolérante et respectueuse des autres que vos messages ne le laissent supposer...
K.
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- Spoiler:
- KimberliteExpert
Les dissections ont été très longtemps pratiquées en dehors de ces fameuses démarches "constructivistes" (on n'est pas en désaccord, voire carrément d'accord sur le fait qu'on se met le doigt dans l'oeil profond en imaginant leur faire faire un "travail de chercheur. Ceci dit, comme pour tout, il faut savoir être mesuré: on peut commencer une initiation à la démarche scientifique, pour que les élèves comprennent ce qu'est une hypothèse, par exemple). D'ailleurs, la génération de mes parents a fait beaucoup plus de dissections (dont des trucs auxquels je suis heureuse d'avoir échappé...), à partir du primaire. Du coup, l'argumentation sur la chute du niveau des disciplines scientifiques ne me semble pas tenir.llaima a écrit:Laepixia a écrit:llaima a écrit:Apprenons-leur à nouveau vraiment la science plutôt que de leur faire faire semblant de jouer au "petit chercheur" avec des activités prétextes qui font du cours de SVT plus une activité ludique q'un vrai enseignement!
Qu'est-ce que la science alors ? Explique-moi çà.
J'emploie ici le terme science dans sa définition la plus simple : l'ensemble des connaissances acquises sur l'univers et les moyens qui ont permis de les obtenir. Et donc je pense que le rôle de l'enseignement de science dans le secondaire est, pour tous de donner les principales théories et explications de l'univers à nos élèves et montrer la spécificité du savoir scientifique basé sur une observation rationnelle de la réalité. En série S, on va un peu plus loin en préparant à d'éventuelles études scientifiques et donc ont donne des savoirs plus poussés et on démontre plus. Je ne pense pas que ma définition soit très différente de beaucoup de prof de SVT... Après je pense qu'il y a vraiment un clivage sur la mise en oeuvre de l'enseignement : Pour moi dans le secondaire on montre beaucoup les résultats, on démontre au maximum, on prouve le plus souvent, on peut montrer l'histoire de l'évolution des connaissances scientifiques aussi mais on ne fait pas de nos élèves des chercheurs! La dérive c'est quand on veut les transformer en "pseudo-chercheurs" avec des démarches d'investigation qui ne sont que des caricatures de démarches scientifiques et qu'on veut faire croire que l'élève est "artisan" de son savoir. Ces démarches en fait son incapables de permettre la découverte des grandes théories (évolution, gravité, héliocentrisme, dynamique, atomisme...), car si elles sont souvent faciles à comprendre, leur découverte fût le fruit de beaucoup de génie que nos élèves ne peuvent avoir : On ne va pas refaire l'histoire des sciences avec eux, même si on peut leur montrer... Alors comme on ne peut pas aller très loin dans les théories on va faire des petites démarches dans de petits domaines : On va perdre beaucoup de temps pour apprendre pas grand chose et c'est là le grand problème et on en voit le résultat : la chute du niveau dans les disciplines scientifiques comme dans les autres par ailleurs!
Pour moi les dissections rentrent complètement dans ces démarches constructivistes inefficaces et néfastes à notre enseignement!
Bon, j'ai pas mal répondu, et j'ai été un peu "acide" sur certaines choses (désolée, j'aime bien râler et argumenter...), mais j'avoue ne pas pleurer tant que ça sur la disparition des dissections de souris (que je ne faisais pas...), et notre désaccord n'est peut-être pas si profond. Ce que je défend est surtout globalement de ne pas laisser tomber la part expérimentale de notre matière, qui disparaît peu à peu (attention à ne pas confondre le discours "constructiviste" comme tu dis et la réalité, qui fait qu'on fait de plus en plus semblant de faire des expériences, mais qu'en vérité les élèves touchent de moins en moins à l'expérimentation... à moins de compter les expérimentation sur ordinateur comme expériences).
Tu parlais de temps: je pense que c'est au cœur du problème... expérimenter me semble important, ne serait-ce que pour des aspects "techniques" (initier les élèves à l'organisation d'une expérience, à utiliser correctement du matériel, à suivre un protocole...), mais les notions à acquérir le sont tout autant, de même que la compréhension de documents, l'analyse de données... Or, nous avons bien peu de temps pour tout ceci.
K
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- Spoiler:
- KimberliteExpert
Je m'étais renseignée sur le sujet: les grenouilles entières proviennent en majorité de Turquie, et elles sont issues d'élevage (dans quelles conditions, difficile à dire). Par contre les cuisses proviennent d'Asie (beaucoup du Bengladesh), et là, oui, ce sont des animaux prélevés dans la nature. Je me souviens avoir lu qu'unune étude génétique a montré que l'on trouvait même des espèces encore inconnues dans les importations...micaschiste a écrit:Beaucoup d'entre vous pensent que les grenouilles sont élévées comme les souris. En france, il n'y a qu'un raniculteur dont la très petite production est très loin de satisfaire la demande de mangeurs de cuisses de grenouille. La très grande majorité des grenouilles provient d'Asie.
Vous pensez vraiment qu'elles sont élevées ?
- Spoiler:
Bien non, elles sont prélevées dans les milieux naturels pour la quasi-totalité d'entre elles.
Pour moi, l'unique bonne raison d'interdire les dissections (et surtout il faudrait interdire la consommation) de grenouilles prélevées dans leur milieu est d'arrêter ce pillage
Côté bien-être animal, difficile de dire ce qui est le mieux, mais au niveau écologique, les cuisses surgelées, c'est bien pire je pense. Et, de plus, je trouve que là, on réduit bien plus l'animal à une chose (un eu comme un steak, dont la vision ne fait pas nécessairement penser à la vache dont il est issu).
K
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- Spoiler:
- MrCaillouxExpert
llaima a écrit: Apprenons-leur à nouveau vraiment la science plutôt que de leur faire faire semblant de jouer au "petit chercheur" avec des activités prétextes qui font du cours de SVT plus une activité ludique q'un vrai enseignement!
:shock: :shock: Fais tu manipuler tes élèves? Une manipulation va quand même bien plus loin qu'un jeu, ou de la tambouille! (bien que pour certains inspecteurs cela puisse être différent de mon point de vue). Quant aux éruption avec la purée, bien que je ne sois pas un ultra fan de ce modèle permet quand même de les faire réfléchir (et d'avoir une démarche) avant d'en faire des savants.
llaima a écrit:KinetteKinette a écrit:
Au final, il ne faudrait faire que de la théorie, beaucoup de théorie... et, bon, peut-être après un peu d'observation...
Faire de la science c'est surtout ça! Avoir des connaissances scientifiques c'est connaitre les théories! D'où vient ce mépris pour la théorie et en fin de compte pour la science car c'est la même chose?
Faisons des sciences expérimentales avec du papier uniquement où les élèves doivent être assis sagement... Une raison valable de la perte définitive nos précieux dédoublements!
Laepixia a écrit:
Aucun prof de SVT qui est intervenu ici ne sacralise comme tu dis l'observation brute ou l'expérimentation pour l'expérimentation. Toute activité rentre dans une démarche.
Et dire que faire de la science, c'est surtout faire de la théorie, c'est faux. Faire de la science et avoir des connaissances scientifiques, c'est différent. Personne ici n'a exprimé non plus de mépris vis-à-vis de la théorie.
Pour construire une théorie, il faut partir d'observations et d'expérimentations, c'est tout.
Même si tu sembles considérer que faire des TP, c'est du bricolage parce qu'on ne peut que se baser sur un facteur ou sur de la modélisation basique en collège, c'est çà aussi la science, montrer que, pour arriver à démontrer, il faut partir du réel mais qu'il faut toujours considérer que même ce qui semble être un fait doit être pris avec précaution.
Enfin, croire que tous les élèves aiment la pratique parce que c'est plus ludique uniquement, c'est nier qu'avant d'être des élèves ce sont des individus et qu'ils peuvent avoir de l'intérêt pour le raisonnement qui mène à une théorie.
Quand j'étais élève, j'aimais les SVT pour tous leurs aspects, l'observation, l'expérimentation, la construction d'un raisonnement, les connaissances, les théories et l'évolution de ces théories.
Si j'avais eu que de la théorie comme cours de SVT, je pense que je n'aurais jamais fait ce métier. Transmettre des savoirs c'est bien, oui. Mais les aider à acquérir la méthode de raisonnement qui les aideront à pouvoir réfléchir plus tard, je trouve ça encore mieux. Leur bourrer le crâne de théories n'ayant absolument aucun sens pour eux, je n'en vois pas l'intérêt. Exemple avec la formation des combustibles fossiles, et leur faire comprendre l'enfouissement de la matière organique par subsidence (
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2016-2017: 4 6ème, 2 5ème, 4 4ème + PP (T2)
2015-2016: 2 5ème, 4 4ème, 4 3ème + PP (Néotit')
2014-2015: 5 2nde, 2 1ES/L, 3 MPS (Stagiaire)
2013-2014: 2 2nde (CAD2)
2012-2013: 2 6ème, 6 5ème, 2 4ème, 2 3ème, 1 2nde MPS
- MrCaillouxExpert
KinetteKinette a écrit:
Quel bel exemple de tolérance et de respect de l'autre. J'adore vous lire.
Evidemment, vous êtes probablement la seule enseignante en SVT à enseigner correctement... je m'incline devant votre grande sagesse, votre profonde compréhension de LA science. Pas de doute, vous formez les futurs prix Nobel.
K.
:lol: :lol: Ils seront à l'aise en médecine
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- llaimaHabitué du forum
Laepixia a écrit:
Et dire que faire de la science, c'est surtout faire de la théorie, c'est faux. Faire de la science et avoir des connaissances scientifiques, c'est différent. Personne ici n'a exprimé non plus de mépris vis-à-vis de la théorie.
Oui mais dans le secondaire faire de la science et apprendre des connaissances se confond car nos élèves ne font pas de science à proprement parler. Ils ne peuvent qu'acquérir les connaissances accumulés par leur glorieux prédécesseurs. En classe on peut refaire la démarche en accélérer, refaire l'histoire de l'aventure des sciences mais nos élèves ne vont pas être dans la peau de Galilée ou de Darwin! Et je trouve que de penser qu'on fait de la science comme dans la recherche en collège et lycée c'est une grave erreur qui conduit à une pédagogie inadaptée : C'est ça que je critique dans le constructivisme.
Laepixia a écrit:
Pour construire une théorie, il faut partir d'observations et d'expérimentations, c'est tout.
Même si tu sembles considérer que faire des TP, c'est du bricolage parce qu'on ne peut que se baser sur un facteur ou sur de la modélisation basique en collège, c'est çà aussi la science, montrer que, pour arriver à démontrer, il faut partir du réel mais qu'il faut toujours considérer que même ce qui semble être un fait doit être pris avec précaution.
On construit une théorie avec des faits sujets à caution donc la théorie est encore plus sujette à caution.
Oui on part bien entendu du réel, c'est ce qui distingue la science de la croyance! Après ta conclusion sur les théories qui seraient inférieures aux observations me semble abusive en plus comme je le disais on ne peut jamais vraiment faire d'observation brute. Prenons par exemple les fossiles : On pourrait dire que de décrire un fossile est une observation brute, pourtant ceci n'a pas toujours été évident et on n'a pas toujours pensé que les fossiles étaient des restes d'organismes pétrifiés. Si aujourd'hui on peut faire ce raccourci c'est seulement par-ce-que la cohérence de cette théorie est-elle que la théorie est devenu un fait : En fait je persiste en science on ne fait que d'établir ou étudier des théories... et c'est passionnant pour ça!
D'accord mais en quoi le fait de ne plus faire de dissections sur organismes vertébrés entier change quelque-chose à ça. Je fais faire tout ça depuis longtemps sans y avoir recours mais c'est sûr que si on se focalise juste sur l'observation on peut être perturbé... Et je pense que c'est la raison de la sur-réaction de certains collègues sur quelque-chose de finalement peu impotent.Laepixia a écrit:
Enfin, croire que tous les élèves aiment la pratique parce que c'est plus ludique uniquement, c'est nier qu'avant d'être des élèves ce sont des individus et qu'ils peuvent avoir de l'intérêt pour le raisonnement qui mène à une théorie.
Quand j'étais élève, j'aimais les SVT pour tous leurs aspects, l'observation, l'expérimentation, la construction d'un raisonnement, les connaissances, les théories et l'évolution de ces théories.
- llaimaHabitué du forum
KinetteKinette a écrit:
Globalement, je déplore que l'on en arrive à une civilisation de plus en plus coupée de la nature et de sa réalité concrète: l'écologie devient une sorte de jolie fable poétique, voire une sorte de religion parfois bien peu tolérante, tandis que, sur le terrain, les bons botanistes deviennent une denrée rare (botanistes, mycologues, entomologistes... il n'y a guère que l'ornithologie qui se porte au mieux, sous la forme malheureusement souvent d'une sorte de "collectionnite" du nombre d'espèces observées bien éloignée des "écolos-barbus" de ma jeunesse, et il n'y a plus grand monde pour travailler sur le terrain à la protection des espèces (ben oui, un rhinolophe ou une petite plante ridicule mais rare, ça frappe moins les esprits qu'un ours blanc).
Et la suppression de tout ce qui était expérimental va évidemment dans le sens de cette disparition du lien à la nature.
C'est marrant, parce que je sens bien plus la "fibre naturaliste" parmi mes jeunes élèves qui pratiquent la pêche (ouh les vilains, ils tuent des poissons...) que parmi ceux qui prennent un air dégoûté en voyant des vers de farines (mais vous diront très sérieusement qu'il faut protéger la forêt vierge).
Certes, les bobos qui se pensent écolos ont cet intérêt qu'ils peuvent être une source de revenus pour les associations de protection de l'environnement (mais j'avoue avoir été parfois mal à l'aise avec les façons de collecter de l'argent ou des adhésions de certaines assos, très "marketting"), mais ils sont aussi à l'origine de décisions politiques assez irrationnelles, ou peuvent avoir un pouvoir de nuisance direct assez malheureux (destruction du matériel de recherche de certains labos publics ne travaillant pourtant pas sur des OGM destinés à faire du fric...).
K.
Sur la disparition des naturalistes, je ne peux que le déplorer mais ce n'est pas faute de passionnés mais de postes ouverts au CNRS ou au MNHN! Je troquerais volontiers mon poste en lycée pour un poste pour faire l'inventaire de n'importe quoi même si j'ai été plutôt attiré au départ par les grandes théories j'ai pu développer un coté naturaliste pas mauvais au contact justement de la nature où j'essaye de passer le maximum de temps! Malheureusement, au risque de faire le "bobo parisien" qui te déplaît temps, la nature est en loque dans bien des régions. Difficile d'observer la faune au milieu des fusils des chasseurs qui effraient toute une plaine et éradiquent certaines espèces jusqu'au dernier spécimen! Dans mon secteur les seuls renards que j'ai vu c'est mort dans les bras d'un chasseur ou sur le bord d'une route. Avec en prime une agriculture ultra-polluante qui rase les arbres jusqu'aux derniers et inonde la campagne en pesticides je me demande combien de temps je pourrai voir un hérisson, une hirondelle ou une chauve-souris tant leur nombre est à un stade critique... Alors oui on n'a moins de naturalistes mais ce n'est pas à cause d'une trop grande place des théories mais des restrictions budgétaires et de la destruction de l'environnement! Et puis si j'ai beaucoup de mal à dire à propos de l'écologie politique(qui ne parle d'ailleurs plus ne protection de la nature depuis longtemps mais seulement d'accords électoraux avec le PS), on ne peut considérer que la conf' paysanne soit écologiste (José Bové dont tu parles veut détruire les loups en France!). Une partir de l'écologie est réactionnaire c'est sûr par certains cotés mais on peut être à la fois pour la protection de l'environnement et pour la science...
- llaimaHabitué du forum
KinetteKinette a écrit:[
Faux: les "observations sans théorie" sont aussi à la base de découvertes...
C'est rigolo, c'est un truc qui m'avait choqué à l'ESPE: pour les formateurs, les chercheurs travaillaient toujours comme ça: "problème-> hypothèse -> expérience -> conclusion". Et ben en fait, tout faux: quand on fait de la recherche, on ne travaille pas QUE comme ça. Souvent, certaines idées viennent justement de cette horrible "observation directe simple" (on observe un truc qui nous interpelle, on pense avoir une explication, et là, OK on fait une hypothèse...).
Bon sang, qu'est devenue la formation scientifique en quelques années?
Il me semble important de noter aussi qu'observer, ça n'est pas un truc inné: en biologie, bien observer, ça demande un apprentissage...
Vous croyez que Pasteurs avait dès le départ de jolies théories avant même de faire des observations?
J'aime aussi beaucoup le mépris affiché ici pour le côté "naturaliste": ah, ces couillons de naturalistes, qui ne font que s'émerveiller devant la nature sans rien inventer... De grand rêveurs qui ne servent à rien...
Mais bord...l, Darwin, il n'était pas naturaliste, par exemple? Et de Saussure? Et Fabre?
K
Comme l'expliquais plus haut même si on ne part pas bien sûr souvent d'une théorie, on se base sur beaucoup pour faire la moindre observation comme je l'explique plus haut. Par contre je te rejoins à 100% sur la caricature que représente la vision "IUFM" de la science et sa démarche d'investigation. On se demande s'ils connaissent un peu comment le système héliocentrique ou l'évolution ont été établis : et bien on est bien loin de ce schéma ultra-simpliste préconisé...
Je n'ai vraiment pas de mépris pour les "naturalistes" dont je pense faire partie un peu... Mais toutes les personnes que tu cite n'ont pas fait que de l'observation brute, surtout Darwin. Même Fabre interprétait ses observations même si c'était dans un cadre mystique plus que scientifique!
- llaimaHabitué du forum
*KinetteKinette a écrit:
Evidemment, vous êtes probablement la seule enseignante en SVT à enseigner correctement... je m'incline devant votre grande sagesse, votre profonde compréhension de LA science. Pas de doute, vous formez les futurs prix Nobel.
EDIT: message écrit un peu vite. Ce n'est pas une déclaration de guerre. Je ne retirerai pas ce que j'ai écris, car il me semble que ma réaction est aussi liée au "ton" du message sus-cité, mais il me semble que les écrits dépassent parfois la pensée de ceux qui les écrivent. llaima, j'espère (et, dans mon optimisme, je le pense) que vous êtes dans la vie bien plus tolérante et respectueuse des autres que vos messages ne le laissent supposer...
K.
Ne t'inquiète pas les discussions franches ne me gênent pas... je suis quelqu'un de conviction qui défend à ce quoi il croit, alors après c'est sûr sur un forum ça peut apparaître plus véhément que ça ne l'est.
Sinon par contre non la tolérance n'est vraiment pas ma qualité première mais j'arrive à discuter avec tout le monde sans me renier et en n'ayant peu d'ennemi en salle des profs , ça n'est déjà pas mal!
- llaimaHabitué du forum
KinetteKinette a écrit:Les dissections ont été très longtemps pratiquées en dehors de ces fameuses démarches "constructivistes" (on n'est pas en désaccord, voire carrément d'accord sur le fait qu'on se met le doigt dans l'oeil profond en imaginant leur faire faire un "travail de chercheur. Ceci dit, comme pour tout, il faut savoir être mesuré: on peut commencer une initiation à la démarche scientifique, pour que les élèves comprennent ce qu'est une hypothèse, par exemple). D'ailleurs, la génération de mes parents a fait beaucoup plus de dissections (dont des trucs auxquels je suis heureuse d'avoir échappé...), à partir du primaire. Du coup, l'argumentation sur la chute du niveau des disciplines scientifiques ne me semble pas tenir.llaima a écrit:Laepixia a écrit:
Qu'est-ce que la science alors ? Explique-moi çà.
J'emploie ici le terme science dans sa définition la plus simple : l'ensemble des connaissances acquises sur l'univers et les moyens qui ont permis de les obtenir. Et donc je pense que le rôle de l'enseignement de science dans le secondaire est, pour tous de donner les principales théories et explications de l'univers à nos élèves et montrer la spécificité du savoir scientifique basé sur une observation rationnelle de la réalité. En série S, on va un peu plus loin en préparant à d'éventuelles études scientifiques et donc ont donne des savoirs plus poussés et on démontre plus. Je ne pense pas que ma définition soit très différente de beaucoup de prof de SVT... Après je pense qu'il y a vraiment un clivage sur la mise en oeuvre de l'enseignement : Pour moi dans le secondaire on montre beaucoup les résultats, on démontre au maximum, on prouve le plus souvent, on peut montrer l'histoire de l'évolution des connaissances scientifiques aussi mais on ne fait pas de nos élèves des chercheurs! La dérive c'est quand on veut les transformer en "pseudo-chercheurs" avec des démarches d'investigation qui ne sont que des caricatures de démarches scientifiques et qu'on veut faire croire que l'élève est "artisan" de son savoir. Ces démarches en fait son incapables de permettre la découverte des grandes théories (évolution, gravité, héliocentrisme, dynamique, atomisme...), car si elles sont souvent faciles à comprendre, leur découverte fût le fruit de beaucoup de génie que nos élèves ne peuvent avoir : On ne va pas refaire l'histoire des sciences avec eux, même si on peut leur montrer... Alors comme on ne peut pas aller très loin dans les théories on va faire des petites démarches dans de petits domaines : On va perdre beaucoup de temps pour apprendre pas grand chose et c'est là le grand problème et on en voit le résultat : la chute du niveau dans les disciplines scientifiques comme dans les autres par ailleurs!
Pour moi les dissections rentrent complètement dans ces démarches constructivistes inefficaces et néfastes à notre enseignement!
Bon, j'ai pas mal répondu, et j'ai été un peu "acide" sur certaines choses (désolée, j'aime bien râler et argumenter...), mais j'avoue ne pas pleurer tant que ça sur la disparition des dissections de souris (que je ne faisais pas...), et notre désaccord n'est peut-être pas si profond. Ce que je défend est surtout globalement de ne pas laisser tomber la part expérimentale de notre matière, qui disparaît peu à peu (attention à ne pas confondre le discours "constructiviste" comme tu dis et la réalité, qui fait qu'on fait de plus en plus semblant de faire des expériences, mais qu'en vérité les élèves touchent de moins en moins à l'expérimentation... à moins de compter les expérimentation sur ordinateur comme expériences).
Tu parlais de temps: je pense que c'est au cœur du problème... expérimenter me semble important, ne serait-ce que pour des aspects "techniques" (initier les élèves à l'organisation d'une expérience, à utiliser correctement du matériel, à suivre un protocole...), mais les notions à acquérir le sont tout autant, de même que la compréhension de documents, l'analyse de données... Or, nous avons bien peu de temps pour tout ceci.
K
On va finir par être d'accord finalement!
- LaepixiaNiveau 8
llaima a écrit:KinetteKinette a écrit:[
Faux: les "observations sans théorie" sont aussi à la base de découvertes...
C'est rigolo, c'est un truc qui m'avait choqué à l'ESPE: pour les formateurs, les chercheurs travaillaient toujours comme ça: "problème-> hypothèse -> expérience -> conclusion". Et ben en fait, tout faux: quand on fait de la recherche, on ne travaille pas QUE comme ça. Souvent, certaines idées viennent justement de cette horrible "observation directe simple" (on observe un truc qui nous interpelle, on pense avoir une explication, et là, OK on fait une hypothèse...).
Bon sang, qu'est devenue la formation scientifique en quelques années?
Il me semble important de noter aussi qu'observer, ça n'est pas un truc inné: en biologie, bien observer, ça demande un apprentissage...
Vous croyez que Pasteurs avait dès le départ de jolies théories avant même de faire des observations?
J'aime aussi beaucoup le mépris affiché ici pour le côté "naturaliste": ah, ces couillons de naturalistes, qui ne font que s'émerveiller devant la nature sans rien inventer... De grand rêveurs qui ne servent à rien...
Mais bord...l, Darwin, il n'était pas naturaliste, par exemple? Et de Saussure? Et Fabre?
K
Comme l'expliquais plus haut même si on ne part pas bien sûr souvent d'une théorie, on se base sur beaucoup pour faire la moindre observation comme je l'explique plus haut. Par contre je te rejoins à 100% sur la caricature que représente la vision "IUFM" de la science et sa démarche d'investigation. On se demande s'ils connaissent un peu comment le système héliocentrique ou l'évolution ont été établis : et bien on est bien loin de ce schéma ultra-simpliste préconisé...
Je n'ai vraiment pas de mépris pour les "naturalistes" dont je pense faire partie un peu... Mais toutes les personnes que tu cite n'ont pas fait que de l'observation brute, surtout Darwin. Même Fabre interprétait ses observations même si c'était dans un cadre mystique plus que scientifique!
Eh bien voilà, tu le dis toi-même. Darwin est parti de ses observations pour construire sa théorie.
(Encore une fois personne ne parle d'observation brute ici.)
La théorie est une synthèse de réflexions se basant sur plusieurs observations.
- LaepixiaNiveau 8
llaima a écrit:Laepixia a écrit:
Et dire que faire de la science, c'est surtout faire de la théorie, c'est faux. Faire de la science et avoir des connaissances scientifiques, c'est différent. Personne ici n'a exprimé non plus de mépris vis-à-vis de la théorie.
Oui mais dans le secondaire faire de la science et apprendre des connaissances se confond car nos élèves ne font pas de science à proprement parler. Ils ne peuvent qu'acquérir les connaissances accumulés par leur glorieux prédécesseurs. En classe on peut refaire la démarche en accélérer, refaire l'histoire de l'aventure des sciences mais nos élèves ne vont pas être dans la peau de Galilée ou de Darwin! Et je trouve que de penser qu'on fait de la science comme dans la recherche en collège et lycée c'est une grave erreur qui conduit à une pédagogie inadaptée : C'est ça que je critique dans le constructivisme.
Je ne suis carrément pas d'accord. On ne cherche pas à redémontrer des théories complètes en collège. C'est bien trop complexe de toute façon.
Et si je te suis bien, seules les connaissances sont à acquérir pour les élèves. Les connaissances c'est une chose incontournable mais ce n'est pas seulement çà qu'on apprend aux élèves.
On apprend aux élèves à suivre une démarche raisonnée, à se poser des questions sur des phénomènes observables, à chercher une explication et on le fait sur des exemples simples. C'est aussi à travers çà qu'on leur apprend l'autonomie. Savoir raisonner, c'est un atout incontestable pour leur vie d'adulte.
llaima a écrit:Laepixia a écrit:
Pour construire une théorie, il faut partir d'observations et d'expérimentations, c'est tout.
Même si tu sembles considérer que faire des TP, c'est du bricolage parce qu'on ne peut que se baser sur un facteur ou sur de la modélisation basique en collège, c'est çà aussi la science, montrer que, pour arriver à démontrer, il faut partir du réel mais qu'il faut toujours considérer que même ce qui semble être un fait doit être pris avec précaution.
On construit une théorie avec des faits sujets à caution donc la théorie est encore plus sujette à caution.
Oui on part bien entendu du réel, c'est ce qui distingue la science de la croyance! Après ta conclusion sur les théories qui seraient inférieures aux observations me semble abusive en plus comme je le disais on ne peut jamais vraiment faire d'observation brute. Prenons par exemple les fossiles : On pourrait dire que de décrire un fossile est une observation brute, pourtant ceci n'a pas toujours été évident et on n'a pas toujours pensé que les fossiles étaient des restes d'organismes pétrifiés. Si aujourd'hui on peut faire ce raccourci c'est seulement par-ce-que la cohérence de cette théorie est-elle que la théorie est devenu un fait : En fait je persiste en science on ne fait que d'établir ou étudier des théories... et c'est passionnant pour ça!
Donc tu dis bien qu'on part du réel.
Encore une fois tu interprètes mes dires, je n'ai pas parlé de théorie qui serait inférieure à l'observation. Et encore, encore une fois, je ne parle pas d'observation brute.
Les observations sont le point de départ pour construire une théorie.
Enfin une théorie n'est en aucun cas un fait. Une théorie reste réfutable.
D'ailleurs, voici la définition wikipédia de la théorie : "Une théorie (du grec theorein, « contempler, observer, examiner ») est un ensemble d'explications, de notions ou d'idées sur un sujet précis, pouvant inclure des lois et des hypothèses, induites par l'accumulation de faits trouvés par l'observation ou l'expérience."
Son étymologie est parlante...
- KimberliteExpert
On dérive un peu (désolée pour la cohérence du fil de discussion), mais par rapport à ta réponse: quand je parlais de naturalistes, j'englobais non seulement les chercheurs, mais aussi les personnes de terrain, les passionnés qui donnent de leur temps et sont parfois tout aussi pointues que ceux qui en vivent.llaima a écrit:Sur la disparition des naturalistes, je ne peux que le déplorer mais ce n'est pas faute de passionnés mais de postes ouverts au CNRS ou au MNHN! Je troquerais volontiers mon poste en lycée pour un poste pour faire l'inventaire de n'importe quoi même si j'ai été plutôt attiré au départ par les grandes théories j'ai pu développer un coté naturaliste pas mauvais au contact justement de la nature où j'essaye de passer le maximum de temps! Malheureusement, au risque de faire le "bobo parisien" qui te déplaît temps, la nature est en loque dans bien des régions. Difficile d'observer la faune au milieu des fusils des chasseurs qui effraient toute une plaine et éradiquent certaines espèces jusqu'au dernier spécimen! Dans mon secteur les seuls renards que j'ai vu c'est mort dans les bras d'un chasseur ou sur le bord d'une route. Avec en prime une agriculture ultra-polluante qui rase les arbres jusqu'aux derniers et inonde la campagne en pesticides je me demande combien de temps je pourrai voir un hérisson, une hirondelle ou une chauve-souris tant leur nombre est à un stade critique... Alors oui on n'a moins de naturalistes mais ce n'est pas à cause d'une trop grande place des théories mais des restrictions budgétaires et de la destruction de l'environnement! Et puis si j'ai beaucoup de mal à dire à propos de l'écologie politique(qui ne parle d'ailleurs plus ne protection de la nature depuis longtemps mais seulement d'accords électoraux avec le PS), on ne peut considérer que la conf' paysanne soit écologiste (José Bové dont tu parles veut détruire les loups en France!). Une partir de l'écologie est réactionnaire c'est sûr par certains cotés mais on peut être à la fois pour la protection de l'environnement et pour la science...
Il est certain qu'un environnement dévasté tel que celui que tu décris a plus de difficultés à créer des vocations que celui dans lequel j'ai grandi... j'en conviens parfaitement.
Ceci dit, je suis certaine que, même dans ton coin dévasté, on pourra trouver plus d'espèces de chauves-souris par exemple que tu ne l'imagines, et même dans certains coins d'agriculture intensives comme les zones céréalières, on pourra trouver des espèces intéressantes à protéger comme les busards cendrés...
Le malheur, c'est que nos concitoyens sont de plus en plus consommateurs et de moins en moins mobilisables sur des actions demandant une certaine rigueur. "De mon temps", comme disent les vieux, il y avait peut-être moins de monde adhérent des associations, mais on trouvait des personnes prêtes à s'investir bien plus, qui faisaient des études de terrain, de la vulgarisation, etc... Et je ne me mets pas au-dessus du lot, car je sais bien que j'ai fait beaucoup moins pour l'environnement que les personnes qui m'ont formée. Deux biais qui rendent ma vision des choses pessimiste:
- les jeunes sont de moins en moins à la campagne, ce qui explique en partie le vieillissement des associations locales et affaiblit donc le suivi des espèces et des milieux (c'est désolant de voir la moyenne d'âge à certaines sorties botaniques ou mycologiques...).
- les retraités ont plus de temps que les plus jeunes, donc sont plus présents (mais c'était vrai aussi dans ma jeunesse, ça...).
On peut se réjouir de la professionnalisation de l'éducation à l'environnement (il y avait bien moins de personnes salariées dans ce domaine, "de mon temps"...), mais l'effet pervers est que les gens se voient aussi difficilement à la place de la personne qui explique, montre les choses (c'est son boulot, pas un loisir). De plus, on a pas mal perdu en indépendance du côté de pas mal d'associations (surtout les grosses) car leurs finances proviennent en grosse part d'argent public (donc le côté militant est un peu bridé).
K
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- micaschisteMonarque
Je viens de tomber sur ce modèle de dissection... :shock: :lol:
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- InvitéInvité
http://www.liberation.fr/direct/element/le-conseil-detat-annule-linterdiction-de-dissequer-des-souris-en-classe_34868/libé a écrit:Retour en arrière. Le Conseil d'Etat a annulél'interdiction de disséquer des souris en classe, qui avait été décidée par le ministère de l'Education. Le Snes-FSU, premier syndicat d'enseignants du secondaire, avait contesté une décision dans laquelle le ministère rejetait sa demande de retrait d'une circulaire de novembre 2014 interdisant ces dissections, notamment dans les cours de sciences et vie de la terre.
- gauvain31Empereur
- SVT - Les dissections sont de nouveau interdites.
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