Comment faites-vous pour aider vos élèves à réinvestir leurs connaissances en orthographe dans leurs rédactions?

Tout est dans le titre...

On a tous des élèves qui réussissent correctement les exercices structuraux de grammaire et d'orthographe, comme les accords dans le groupe nominal, l'accord sujet-verbe....mais qui, dès qu'on passe en rédaction, oublient tout et cumulent les fautes.... Comment les aider à écrire sans erreur?

Je vais plancher sur cela dans les mois à venir, et j'aimerais bien connaitre vos trucs qui fonctionnent...

En début d'année, je distribue "La fiche des règles d'orthographe" qu'ils collent dans leur cahier. Elle contient dix règles numérotées. A chaque contrôle, j'écris en haut de la copie quelles règles n'ont pas été respectées et ils doivent les cocher sur la fiche. Ainsi, ils repèrent les fautes qu'il font souvent et, lorsqu'ils sont sérieux, s'attardent sur ces points quand ils relisent leur copie. Ces règles sont affichées au tableau pendant les contrôles.
Pour les rédactions, en plus des règles d'orthographe, j'affiche au tableau la méthode pour relire sa copie, étape par étape.

Cela fonctionne pour les plus sérieux mais j'avoue ne pas savoir comment faire pour ceux qui ne relisent pas leur copie.

À part être hyper exigeante et ne laisser écrire la deuxième phrase (le deuxième paragraphe pour les plus grands) que lorsque la première a été entièrement corrigée, je n'ai pas encore trouvé...

je leur donne des sujets extrêmement cadrés, avec consignes, contraintes, étapes de travail, lexique, tournures, points de vigilance etc.
Deux heures en classe sont consacrées à la rédaction ou la préparation du brouillon.
Ensuite, les élèves peuvent me soumettre leur brouillon par mail, autant de fois qu'ils le veulent.
Pour certains, ça marche. Et les progrès sont visibles.

Avant de venir me voir, je leur demande de faire comme pour la dictée (chercher son verbe conjugué, son sujet et accorder, accords noms et adj etc...). Et 2 à 3 phrases au départ, quand le pli est pris on augmente les lignes...

Merci pour vos réponses.   
Si je récapitule, les pistes possibles qui semblent être efficaces sont:
- élaborer des règles pour bien écrire avec les élèves et en faire un affichage
- inciter les élèves à se fier à cet affichage pour se relire
- corriger chaque phrase au fur et à mesure de la rédaction
- proposer une situation d'écrit très cadrée
- proposer des écrits courts et augmenter peu à peu

Doublecasquette : le fait de venir se faire corriger phrase à phrase ne gêne-t-il pas tes élèves dans leur spontanéité?

Je me demande si la répétition ne serait pas un filon à creuser. En écrivant très souvent, voire quotidiennement, on peut imaginer que les élèves automatiseraient les règles d'orthographe... Surtout si on commence très très modestement (1 phrase) en augmentant petit à petit.

Je retiens que la relecture a toute son importance. Mais justement, je pense que cette relecture s'enseigne. Parce que, j'ai des élèves qui peuvent relire " Les petits chats miaules" dix fois sans repérer leur erreur...

Un petit truc tout bête : au lieu de parler de "relire", je parle de "vérifier". En effet, le mot "relire" n'a pas grand sens : ben OK, j'ai relu, ça parle bien de petits chats qui miaulent, je ne me suis pas trompé, j'ai pas mis crocodiles ni oublié un mot, c'est bon. Alors que "vérifier" les aide mieux à chercher l'erreur.

Je travaille en ce moment sur "une image par jour", je les fais rédiger le brouillon sur l'ardoise, puis recopier au propre. J'explique (presque) chaque correction faite sur le brouillon... du coup, j'ai peu de fautes à l'arrivée, c'est valorisant.

Zaubette a écrit:
Le fait de venir se faire corriger phrase à phrase ne gêne-t-il pas tes élèves dans leur spontanéité?

(Attention, je ne suis pas PE, mais prof de français.)
Je crois que Doublecasquette parle ici des petits petits, les CP-CE1, j'imagine. Dans ce cas, il me semble qu'il ne faut pas lier trop étroitement créativité et spontanéité narrative (le goût de raconter des histoires) à la rédaction écrite. Le dessin et le récit oral sont à mon avis plus à même de satisfaire le besoin d'expression à ce niveau.

doctor who a écrit:

Zaubette a écrit:
Le fait de venir se faire corriger phrase à phrase ne gêne-t-il pas tes élèves dans leur spontanéité?

(Attention, je ne suis pas PE, mais prof de français.)
Je crois que Doublecasquette parle ici des petits petits, les CP-CE1, j'imagine. Dans ce cas, il me semble qu'il ne faut pas lier trop étroitement créativité et spontanéité narrative (le goût de raconter des histoires) à la rédaction écrite. Le dessin et le récit oral sont à mon avis plus à même de satisfaire le besoin d'expression à ce niveau.

Oui, oui, je connais bien Doublecasquette !    mais je voudrais qu'elle explique mieux sa façon de faire.  

Rikki a écrit:Un petit truc tout bête : au lieu de parler de "relire", je parle de "vérifier". En effet, le mot "relire" n'a pas grand sens : ben OK, j'ai relu, ça parle bien de petits chats qui miaulent, je ne me suis pas trompé, j'ai pas mis crocodiles ni oublié un mot, c'est bon. Alors que "vérifier" les aide mieux à chercher l'erreur.

Je travaille en ce moment sur "une image par jour", je les fais rédiger le brouillon sur l'ardoise, puis recopier au propre. J'explique (presque) chaque correction faite sur le brouillon... du coup, j'ai peu de fautes à l'arrivée, c'est valorisant.

Très très bien, ce "truc tout bête". Je pense que ça peut motiver mes jeunes élèves, en effet. Je pense même qu'en employant le terme "inspecter", comme un inspecteur qui mène l'enquête, ça leur parlerait plus.  

Zaubette a écrit:Je me demande si la répétition ne serait pas un filon à creuser. En écrivant très souvent, voire quotidiennement, on peut imaginer que les élèves automatiseraient les règles d'orthographe... Surtout si on commence très très modestement (1 phrase) en augmentant petit à petit.

Je retiens que la relecture a toute son importance. Mais justement, je pense que cette relecture s'enseigne. Parce que, j'ai des élèves qui peuvent relire " Les petits chats miaules" dix fois sans repérer leur erreur...

La répétition, c'est indispensable, comme apprendre à se relire.
A l'élève qui me dit qu'il a fini, je réponds: "Tu as relu ce que tu as écrit ? Tu as cherché le sujet de chaque verbe ? Tu as cherché le genre et le nombre de chaque mot ? Non ? Alors tu n'as pas fini !" (Je précise que mes élèves sont au minimum en 6e.) Je le répète tellement souvent que très vite, quand un élève dit qu'il a terminé, il y en a deux ou trois qui s'exclame: "Tu t'es relu ? Non ? Alors tu n'as pas fini !"

Zaubette a écrit:le fait de venir se faire corriger phrase à phrase ne gêne-t-il pas tes élèves dans leur spontanéité?

Des réminiscences IUFMiesques ?   :lol: 

Dhaiphi a écrit:

Zaubette a écrit:le fait de venir se faire corriger phrase à phrase ne gêne-t-il pas tes élèves dans leur spontanéité?

Des réminiscences IUFMiesques ?   :lol: 

Ouh là là.... sans doute.... c'est un risque que je prends pour l'année prochaine, mais après je re-deviendrai moi-même !

Kan-gourou a écrit:

Zaubette a écrit:Je me demande si la répétition ne serait pas un filon à creuser. En écrivant très souvent, voire quotidiennement, on peut imaginer que les élèves automatiseraient les règles d'orthographe... Surtout si on commence très très modestement (1 phrase) en augmentant petit à petit.

Je retiens que la relecture a toute son importance. Mais justement, je pense que cette relecture s'enseigne. Parce que, j'ai des élèves qui peuvent relire " Les petits chats miaules" dix fois sans repérer leur erreur...

La répétition, c'est indispensable, comme apprendre à se relire.
A l'élève qui me dit qu'il a fini, je réponds: "Tu as relu ce que tu as écrit ? Tu as cherché le sujet de chaque verbe ? Tu as cherché le genre et le nombre de chaque mot ? Non ? Alors tu n'as pas fini !" (Je précise que mes élèves sont au minimum en 6e.) Je le répète tellement souvent que très vite, quand un élève dit qu'il a terminé, il y en a deux ou trois qui s'exclame: "Tu t'es relu ? Non ? Alors tu n'as pas fini !"

Je suis d'accord avec toi. Mais justement, dans les petites classes (CP-CE1) la relecture corrective ne va pas de soi du tout du tout. Je pense qu'une grille de relecture est indispensable. Et encore....il faut que ladite grille ne soit pas décourageante et que les élèves sachent s'en servir... Tout un programme à mon avis!

Zaubette a écrit:Merci pour vos réponses.   
Si je récapitule, les pistes possibles qui semblent être efficaces sont:
- élaborer des règles pour bien écrire avec les élèves et en faire un affichage
- inciter les élèves à se fier à cet affichage pour se relire
- corriger chaque phrase au fur et à mesure de la rédaction
- proposer une situation d'écrit très cadrée
- proposer des écrits courts et augmenter peu à peu

Doublecasquette : le fait de venir se faire corriger phrase à phrase ne gêne-t-il pas tes élèves dans leur spontanéité?

Bah, c'est-à-dire que la spontanéité du genre : "gévu lé petit cha y sons goli alr ge lé zèment troboucoup est ge di a ma maman ce je les zèmeré tougoure.", j'aime mieux la gêner un peu, vois-tu...   Mais j'ai honte...     

:lol: 

En tout cas, j'ai tout compris!
Enfin...face à une production pareille....il va falloir une sacrée grille de relecture!!   

Zaubette a écrit::lol: 

En tout cas, j'ai tout compris!
Enfin...face à une production pareille....il va falloir une sacrée grille de relecture!!   

  

Est-ce que quelqu'un se souvient d'un type qui était venu nous parler ici de son site et de sa façon d'enseigner la rédaction où les élèves n'avaient absolument pas droit à l'erreur? Vous souvenez-vous, les écrits comportant des erreurs allaient directement à la poubelle?
Je me souviens que le type ne s'était pas attardé ici car il n'avait pas été bien reçu.

Je n'arrive pas à le retrouver.... help!

Je m'en souviens effectivement ...

Quant à le retrouver ...  :gratte:

Je ne me souviens pas du tout du nom de sa méthode, ni de mots clés.... mes recherches n'aboutissent à rien....

Zaubette a écrit:Est-ce que quelqu'un se souvient d'un type qui était venu nous parler ici de son site et de sa façon d'enseigner la rédaction où les élèves n'avaient absolument pas droit à l'erreur? Vous souvenez-vous, les écrits comportant des erreurs allaient directement à la poubelle?
Je me souviens que le type ne s'était pas attardé ici car il n'avait pas été bien reçu.

Je n'arrive pas à le retrouver.... help!

C'était "apprendre en écrivant"
Je te retrouve ça tout de suite...


voilà !

Ici j'avoue que c'est un domaine que je n'ai pas pu travailler autant que je le souhaitais cette année    Trop de projets dans mon école, et l'an prochain ça sera pire...

phi a écrit:

C'était "apprendre en écrivant"
Je te retrouve ça tout de suite...


voilà !

Ici j'avoue que c'est un domaine que je n'ai pas pu travailler autant que je le souhaitais cette année    Trop de projets dans mon école, et l'an prochain ça sera pire...

Wah!!! Merci Phi!   
 Quelle mémoire!  

Je vais aller revisiter ce site. Ca me parait assez extrême mais bon, il y aura peut-être quelque chose à en retirer.

doublecasquette a écrit:

Zaubette a écrit:Merci pour vos réponses.   
Si je récapitule, les pistes possibles qui semblent être efficaces sont:
- élaborer des règles pour bien écrire avec les élèves et en faire un affichage
- inciter les élèves à se fier à cet affichage pour se relire
- corriger chaque phrase au fur et à mesure de la rédaction
- proposer une situation d'écrit très cadrée
- proposer des écrits courts et augmenter peu à peu

Doublecasquette : le fait de venir se faire corriger phrase à phrase ne gêne-t-il pas tes élèves dans leur spontanéité?

Bah, c'est-à-dire que la spontanéité du genre : "gévu lé petit cha y sons goli alr ge lé zèment troboucoup est ge di a ma maman ce je les zèmeré tougoure.", j'aime mieux la gêner un peu, vois-tu...   Mais j'ai honte...     

Les miens font mieux : voici deux écrits spontanés reçus aujourd'hui, pas bridés pour un sou dans leur créativité.

Je note plusieurs points :

1. La nouvelle orthographe ne passera pas par eux : notez le joli chapeau de la maîtresse !
2. Le verbe être est (parfois) reconnu. Bon, on n'a pas appris la deuxième personne, hein.
3. Le son "ien" = pas gagné !
4. Le pronom élidé avant le verbe aimer : pas gagné non plus.
5. J'ai passé la journée à leur gueuler dessus et à leur souffler dans les bronches. Je n'ai pas été gentille du tout, mais alors pas du tout. Donc, de deux choses l'une : soit ils sont totalement masos, soit ils espèrent m'amadouer...