- IphigénieProphète
La règle est un peu floue il faut dire. On met le singulier tout le temps si on veut, mais il vaut mieux le pluriel dans certains cas: en l’occurrence « ce sont des pommes » paraît préférable à « c’est des pommes », plus familier...
C’est nous, mais ce sont eux, (c’est eux possible)...
« Ce ne sont pas tes affaires » sonne mieux que « c’est pas tes affaires » me semble-t-il par exemple aussi...
C’est nous, mais ce sont eux, (c’est eux possible)...
« Ce ne sont pas tes affaires » sonne mieux que « c’est pas tes affaires » me semble-t-il par exemple aussi...
- NLM76Grand Maître
@maikreeeesse : tu as bien le droit de reprendre sur "c'est des pommes" ! C'est effectivement connoté comme une tournure familière, et "ce sont des pommes" sonne comme un langage plus châtié. Et celui qui ne saurait pas ces distinctions manquerait d'une certaine habileté sociale.
En somme, il s'agit d'une des zones les plus arbitraires de la langue française, qui me semble servir essentiellement à tenir des distinctions sociales, et non à tenir l'équilibre et la clarté de la langue. Un peu comme les interdits frappant "malgré que", "au contraire", "voire même", utilisés par les meilleurs auteurs.
En somme, il s'agit d'une des zones les plus arbitraires de la langue française, qui me semble servir essentiellement à tenir des distinctions sociales, et non à tenir l'équilibre et la clarté de la langue. Un peu comme les interdits frappant "malgré que", "au contraire", "voire même", utilisés par les meilleurs auteurs.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- maikreeeesseGrand sage
C'est peut être le biais d'enseigner dans les petites classes et donc du passage de l'oral aux premiers écrits mais je me rends compte que j'ai du mal à penser l'enseignement de la grammaire en tant que clarté de la langue. Finalement je réfléchis toujours en termes d'habilité sociale : remplacer le on, être attentif aux marques de la négation, de la prononciation à l'oral, de la politesse. Un peu tout de même de concordance des temps et de travail sur les pronoms. Finalement je passe presque tout mon temps à normer le discours oral pour le mettre par écrit. Il faudrait sûrement que je rééquilibre tout cela.
- NLM76Grand Maître
En tout cas, c'est très bien de "normer" !
Les élèves que je reçois au lycée ne maîtrisent aucune norme. Mais il est vrai que le pire, c'est le baragouin informe qui ne porte aucune signification.
Le gros problème des copies, ce ne sont pas tant les incorrections que le charabia lié à l'absence de propos : il ne s'agit pas de dire quelque chose, mais seulement de produire un "texte".
Et j'ai idée qu'ils n'ont pas eu assez de maikresses qui leur aurait fait sentir qu'une langue tenue existait aussi à l'oral, qu'elle permettait de s'exprimer, de dire quelque chose, et qu'il n'existe pas de langue qui serait par nature écrite : la vraie langue écrite n'est que la trace d'une parole véritable.
Les élèves que je reçois au lycée ne maîtrisent aucune norme. Mais il est vrai que le pire, c'est le baragouin informe qui ne porte aucune signification.
Le gros problème des copies, ce ne sont pas tant les incorrections que le charabia lié à l'absence de propos : il ne s'agit pas de dire quelque chose, mais seulement de produire un "texte".
Et j'ai idée qu'ils n'ont pas eu assez de maikresses qui leur aurait fait sentir qu'une langue tenue existait aussi à l'oral, qu'elle permettait de s'exprimer, de dire quelque chose, et qu'il n'existe pas de langue qui serait par nature écrite : la vraie langue écrite n'est que la trace d'une parole véritable.
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- CarabasVénérable
Bien sûr qu'il faut normer, surtout dans les petites classes. Mais je ne suis pas sûre que le c'est + pluriel soit un relâchement. On est plus face à une tournure quasi figée. Le pluriel étant plus rare, il fait plus soutenu, mais le "c'est" est correct. Maintenant les sensibilités et allergies personnelles, c'est autre chose!
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- JayKewNiveau 9
Iphigénie a écrit:La règle est un peu floue il faut dire. On met le singulier tout le temps si on veut, mais il vaut mieux le pluriel dans certains cas: en l’occurrence « ce sont des pommes » paraît préférable à « c’est des pommes », plus familier...
C’est nous, mais ce sont eux, (c’est eux possible)...
« Ce ne sont pas tes affaires » sonne mieux que « c’est pas tes affaires » me semble-t-il par exemple aussi...
Et si tu réintroduis la négation ? « Ce n’est pas tes affaires » ne sonne-t-il pas déjà un peu mieux ?
Intéressant, ta remarque sur « c’est nous » versus « ce sont eux ». Je n’avais jamais remarqué qu’on ne pouvait pas dire « ce sont nous », alors que « nous » est un pluriel.
- IphigénieProphète
Ce n’est pas tant que « nous » soit un pluriel que le fait qu’un accord du pluriel entraînerait un accord ( ou une difficulté à l’oreille dans l’absence d’accord) de la personne: *ce sommes nous, *ce sont vous...
PS je n’ai pas mis la négation pour souligner la différence d’usage entre la langue familière et la langue écrite ou plus soutenue
PS je n’ai pas mis la négation pour souligner la différence d’usage entre la langue familière et la langue écrite ou plus soutenue
- Ajonc35Sage
Plus complexe que chacun pouvait le penser. "C'est nous" , "c'est vous", car je pense que le "nous" et le "vous" fonctionnent comme un groupe et donc "c'est eux", mais aussi "ce sont eux". Bref !JayKew a écrit:Iphigénie a écrit:La règle est un peu floue il faut dire. On met le singulier tout le temps si on veut, mais il vaut mieux le pluriel dans certains cas: en l’occurrence « ce sont des pommes » paraît préférable à « c’est des pommes », plus familier...
C’est nous, mais ce sont eux, (c’est eux possible)...
« Ce ne sont pas tes affaires » sonne mieux que « c’est pas tes affaires » me semble-t-il par exemple aussi...
Et si tu réintroduis la négation ? « Ce n’est pas tes affaires » ne sonne-t-il pas déjà un peu mieux ?
Intéressant, ta remarque sur « c’est nous » versus « ce sont eux ». Je n’avais jamais remarqué qu’on ne pouvait pas dire « ce sont nous », alors que « nous » est un pluriel.
- IphigénieProphète
Je pense que c'est vraiment une question d'oreille et d'usage: je ne m'entends pas dire par exemple:
"c'est tes parents"
par contre je pourrais sans doute dire "c'est mes parents qui m'ont offert ce sac."
comme le dit Ajonc35 cela dépend sans doute de la perception de groupe ou d'individualités plurielles et de ce sur quoi on veut mettre l'accent avec le présentatif...
"c'est tes parents"
par contre je pourrais sans doute dire "c'est mes parents qui m'ont offert ce sac."
comme le dit Ajonc35 cela dépend sans doute de la perception de groupe ou d'individualités plurielles et de ce sur quoi on veut mettre l'accent avec le présentatif...
- NLM76Grand Maître
Bon sinon, les collègues qui n'enseignez pas les lettres, vous êtes courant qu'à l'origine, on disait "Ce sommes nous" ? "Ce" était en fait attribut du sujet. En somme, le bazar, c'est que quelquefois, aujourd'hui, "ce" est sujet, quelquefois, il est attribut.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- JayKewNiveau 9
Iphigénie a écrit:Ce n’est pas tant que « nous » soit un pluriel que le fait qu’un accord du pluriel entraînerait un accord ( ou une difficulté à l’oreille dans l’absence d’accord) de la personne: *ce sommes nous, *ce sont vous...
PS je n’ai pas mis la négation pour souligner la différence d’usage entre la langue familière et la langue écrite ou plus soutenue
Au passage, c’est ainsi qu’on le dirait en espagnol (somos nosotros), en portugais (somos nós) et en italien (siamo noi).
- IphigénieProphète
NLM76 a écrit:Bon sinon, les collègues qui n'enseignez pas les lettres, vous êtes courant qu'à l'origine, on disait "Ce sommes nous" ? "Ce" était en fait attribut du sujet. En somme, le bazar, c'est que quelquefois, aujourd'hui, "ce" est sujet, quelquefois, il est attribut.
Et le latin accordait « ce » ce qui finalement est plus logique: haec est virtus.JayKew a écrit:Iphigénie a écrit:Ce n’est pas tant que « nous » soit un pluriel que le fait qu’un accord du pluriel entraînerait un accord ( ou une difficulté à l’oreille dans l’absence d’accord) de la personne: *ce sommes nous, *ce sont vous...
PS je n’ai pas mis la négation pour souligner la différence d’usage entre la langue familière et la langue écrite ou plus soutenue
Au passage, c’est ainsi qu’on le dirait en espagnol (somos nosotros), en portugais (somos nós) et en italien (siamo noi).
On s’en sort pas
- HocamSage
L'emploi répétitif de participer de m'agace fortement. De est parfois légitime après participer dans le sens « relever de, avoir trait à, tenir de », mais bien souvent soit il y a une façon plus simple de dire les choses, soit la personne qui dit cela veut dire en fait participer à. Exemple que je viens de réentendre, notre président dans son allocution du 28 octobre :
Autre erreur que je viens d'entendre sur France Info, l'historien Thomas Snegarov :
Commémorer un anniversaire, grrr.
Emmanuel Macron a écrit:Je vous invite donc, dans la mesure des possibilités de chacun, à participer de cet effort en travaillant, en soutenant les entreprises qui, proches de chez vous, ont innové à travers des commandes à distance, la vente à emporter ou la livraison à domicile.
Autre erreur que je viens d'entendre sur France Info, l'historien Thomas Snegarov :
Thomas Snegarov a écrit:Nous commémorons l'anniversaire de...
Commémorer un anniversaire, grrr.
- ShingolaNiveau 4
C est du "jamais vu depuis" avant-hier, ou depuis 1989, une expression quasiment quotidienne dans les médias radiophoniques en particulier. C'est du jamais vu depuis le journal de 13h.
Sur France Inter récemment, aux infos, une journaliste regrettait que les commerçants ne soient pas tous " sur un même pied d'égalité". Y a t'il plusieurs pieds d'égalité à comparer ? Il me semble important qu'il n'y en ait qu'un seul.
Sur France Inter récemment, aux infos, une journaliste regrettait que les commerçants ne soient pas tous " sur un même pied d'égalité". Y a t'il plusieurs pieds d'égalité à comparer ? Il me semble important qu'il n'y en ait qu'un seul.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
C'est une méprise additionnant ou superposant deux expressions tout à fait correctes.
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Si tu vales valeo.
- ditaNeoprof expérimenté
Mais comme on a deux pieds, il peut y avoir deux pieds d'égalité.Shingola a écrit:C est du "jamais vu depuis" avant-hier, ou depuis 1989, une expression quasiment quotidienne dans les médias radiophoniques en particulier. C'est du jamais vu depuis le journal de 13h.
Sur France Inter récemment, aux infos, une journaliste regrettait que les commerçants ne soient pas tous " sur un même pied d'égalité". Y a t'il plusieurs pieds d'égalité à comparer ? Il me semble important qu'il n'y en ait qu'un seul.
- X.Y.U.Niveau 7
Je n'ai pas lu les messages plus anciens de ce topic, mais je n'en peux plus de la faute "je ne suis pas prête de l'oublier"... TOUT le monde autour de moi l'emploie (et je l'ai encore lue sur ce forum il y a peu), c'est tellement ancré, grrrr... mais je ne peux pas m'empêcher de bondir intérieurement !
- ipomeeGuide spirituel
Moi, c'est "mettre la barre haute".
- User12486Niveau 5
Le verbe "débuter" suivi d'un COD (je dois avouer que j'ai longtemps ignoré que ce verbe était intransitif ;-) )
- Sandrine MainardNiveau 1
Le "malgré que" à toutes les sauces.
- IphigénieProphète
étymologiquement il ne l'est pas: débuter c'est écarter quelque chose du but dé-buter.winton a écrit:Le verbe "débuter" suivi d'un COD (je dois avouer que j'ai longtemps ignoré que ce verbe était intransitif ;-) )
- LombalgiaNiveau 10
"Je me suis permise..."
- EsméraldaGrand sage
Rhaaaaaaaaa les "du coup" à l'oral et de plus en plus à l'écrit, ça m'éneeeeeeeerve !
- epekeina.tes.ousiasModérateur
L'expression “malgré que” me semble fautive et fabriquée à partir de “bien que” — en revanche, je pense que l'expression “malgré quoi” existe bien (je l'ai croisée dans je ne sais plus quel texte du XX° s.).
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Si tu vales valeo.
- LaverdureEmpereur
Les apostrophes bizarrement placées comme dans "y a-t'il ?" au lieu de "y a-t-il ?"
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- Quelle proportion de fautes dans un devoir de lycée pouvez-vous tolérer ?
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