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User17706
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Philosophie : Pourquoi mes copies de Capes ne m'ont-elles pas valu une bonne note ? Sénèque (capes 2012) et "L'art est-il un langage ?" (capes 2014) - Page 2 Empty Re: Philosophie : Pourquoi mes copies de Capes ne m'ont-elles pas valu une bonne note ? Sénèque (capes 2012) et "L'art est-il un langage ?" (capes 2014)

par User17706 Jeu 2 Oct - 15:08
Nom d'utilisateur a écrit: on dit : il faut réfléchir sur ce que signifie le texte, or la signification renvoie à une expérience partagée. A ce que chacun peut trouver au moyen de la réflexion - si tant est qu'il a décidé de réfléchir à ces matières, ce qui restreint singulièrement le spectre des "chacuns", s'entend - peut trouver par lui-même. A ce niveau, on est en-deçà d'une interrogation sur le stoïcisme comme moment singulier de l'histoire de la pensée philosophique.

"Partagé", cela signifie : en même temps mentionné dans le texte, et extérieur au texte, puisque accessible au lecteur/commentateur/critique.

Pourquoi diantre s'interdire de réfléchir sur ce que sont les honneurs ; sur ce qu'est la richesse ? Ce qui vient de se dire, c'est que la philosophie n'est pas seulement un corpus (un ensemble de textes qui se répondent de loin en loin), mais convoque aussi celui qui s'y penche et sollicite sa réflexion. C'est-i pas sympa, ça ? Arrêter de passer le micro aux autres, et se lancer soi-même, quoi.

C'est exactement ce que je souhaitais dire et c'est admirablement dit, merci Smile
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par supersoso Jeu 2 Oct - 15:14
Parménide, si tu veux réussir il faut t'entraîner en prenant en compte les conseils donnés. Cela ne veut pas dire que tu ne feras plus d'erreur. Mais comment veux-tu progresser autrement ? Mais à l'inverse personne ne peut t'assurer que tu seras à niveau en avril (car ça dépend pour une bonne part du travail que tu auras fait). Bon sinon, tu n'as pas envie de continuer le Gorgias ?
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par User17706 Jeu 2 Oct - 15:24
Parménide a écrit: Tu as lu l'intégralité d'une des mes explications de texte valant 7. Tu crois que j'aurais pu avoir 12 ou 13 au texte de Platon en avril dernier ?... Et qu'en avril prochain ce serait la même chose, quel que soit le texte?

Ce n'est pas soutenable une seconde...
 
[...] Et ce n'est pas parce que la copie date d'il y a 3 ans qu'elle n'est pas révélatrice de mon niveau !

Sauf que le niveau, ça change, et ça peut changer vite. J'ai un exemple d'étudiant qui en quatre entraînements est passé, sur l'explication de texte, de 06/20 à 18/20 (note au concours, la meilleure en l'occurrence). Même s'il est évidemment impossible de garantir une progression fulgurante comme celle-ci, un étudiant qui passe en quelques mois de 07/20 à 13/20, en revanche, ça n'a vraiment rien de rare. Supersoso a donné le secret, l'unique secret qui existe pour obtenir ce genre de résultat : « s'entraîner en prenant en compte les conseils donnés ». Mais ça suppose vraiment de s'y mettre au lieu de contempler l'ampleur de la tâche. On peut s'autoriser une soirée ou un week-end de relâche pour reprendre ses esprits, mais si on a besoin de beaucoup plus, c'est qu'on a besoin d'un soutien moral d'un autre type.
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par Parménide Jeu 2 Oct - 15:31
supersoso a écrit:
Parménide, si tu veux réussir il faut t'entraîner en prenant en compte les conseils donnés. Cela ne veut pas dire que tu ne feras plus d'erreur. Mais comment veux-tu progresser autrement ?

Je ne demande pas mieux, moi. Ce que je veux là, à l'heure actuelle, c'est parvenir à expliquer ce texte de façon correcte. Mais je ne sais pas comment faire... Si je dois faire économie de toutes mes connaissances (aussi imparfaites soient-elles d'ailleurs) je ne vois pas trop ce que je vais tirer de ce texte. Il me semble que la première chose à apprendre c'est identifier le problème du texte, et ça je ne sais pas le faire. Je m'en suis rendu compte encore pour le texte de Pascal de 2013.


supersoso a écrit:

Mais à l'inverse personne ne peut t'assurer que tu seras à niveau en avril (car ça dépend pour une bonne part du travail que tu auras fait). Bon sinon, tu n'as pas envie de continuer le Gorgias ?  

C'est tout à fait impossible que je sois au niveau dans 6 mois, même en faisant des entrainements réguliers. Je pars de trop loin. C'est tellement évident que je ne vois pas comment ça pourrait être contesté.

Je n'ai pas du tout envie de continuer le Gorgias pour l'instant, pour la simple et bonne raison que le problème qui se pose est le même , un problème de méthode de lecture. J'ai plus à gagner méthodologiquement à recommencer à commenter ce texte de Sénèque qu'à me lancer dans une œuvre intégrale dont je retiendrai juste 2-3 idées convenues niveau terminale, et que je ne saurai pas replacer dans l'économie de l'œuvre, œuvre dont en plus je ne saisirai pas les tenants et aboutissants, etc... Sad

C'est totalement fou de dire ça mais j'ai parfois l'impression que mon rapport à la philosophie est l'objet d'une malédiction, depuis au moins 6 ans...

_________________
"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)

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par supersoso Jeu 2 Oct - 15:42
Mais justement, travaille sur le Gorgias parce qu'on est plusieurs à le lire et qu'on peut donc interroger le texte tous ensemble  ! Ce que tu apprendras à faire sur une œuvre complète te donnera aussi une manière d'aborder un texte singulier. Je t'ai posé quelques questions. Essaie de répondre à la dernière, au moins. Et si tu t'avoues vaincu à la moindre difficulté, comment veux-tu progresser ? Tout le monde t'a dit que tu avais à y gagner à lire un texte du début à la fin. Et la seule chose que tu fais est de retarder ta lecture, retarder le fait de faire des devoirs, etc. Je comprends que ce soit angoissant, mais passé le moment de sidération, de torpeur qui envahit face à l'ampleur de la tâche, soit tu te secoues un peu les puces et tu t'y mets, soit tu réfléchis à la raison profonde (aux raisons ?) qui te pousse(nt) à ne pas vraiment y aller.
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par supersoso Jeu 2 Oct - 15:46
Ah la malédiction, tu ne nous l'avais pas encore faite :lol: ! Tu imagines la mienne : à pas loin de 40 ans, j'envisage à nouveau de préparer un concours qui m'a échappé il y a bien longtemps... Pfffffiou..... Ça n'est plus une malédiction à ce niveau  :lol: Razz. (mais ça n'est pas non plus une histoire de revanche envers le passé : c'est bien plus une envie d'orienter ma carrière dans cette direction Wink )
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par Parménide Jeu 2 Oct - 16:10
supersoso a écrit:Mais justement, travaille sur le Gorgias parce qu'on est plusieurs à le lire et qu'on peut donc interroger le texte tous ensemble  ! Ce que tu apprendras à faire sur une œuvre complète te donnera aussi une manière d'aborder un texte singulier. Je t'ai posé quelques questions. Essaie de répondre à la dernière, au moins. Et si tu t'avoues vaincu à la moindre difficulté, comment veux-tu progresser ? Tout le monde t'a dit que tu avais à y gagner à lire un texte du début à la fin. Et la seule chose que tu fais est de retarder ta lecture, retarder le fait de faire des devoirs, etc. Je comprends que ce soit angoissant, mais passé le moment de sidération, de torpeur qui envahit face à l'ampleur de la tâche, soit tu te secoues un peu les puces et tu t'y mets, soit tu réfléchis à la raison profonde (aux raisons ?) qui te pousse(nt) à ne pas vraiment y aller.

Je n'ai pas l'esprit au Gorgias pour l'instant. Il faut me comprendre : après 6 échecs , je ne peux pas très bien vivre l'évaluation qui vient d'être faite, même si c'est moi qui l'ai sollicitée après tout. C'est une situation extrêmement dure. Et ça me blesse un peu plus d'entendre que la fac a tout fait parfaitement et que c'est juste moi qui n'ai pas su saisir les opportunités quand il le fallait. Alors que là-bas on a par exemple refusé de lire mes copies, je cite,  "par principe" Sad

J'ai vu tes question dans le topic consacré au Gorgias, j'y répondrai, beaucoup de choses à dire là aussi, mais là je me sens trop préoccupé...

Ce que je veux pour l'instant, c'est savoir comment il va être possible de commenter un texte sans faire appel à des connaissances extérieures... Parce que là je sens que je suis bon pour 2-3 ans supplémentaires à m'acharner sur des textes... En fait, j'ai l'impression de retourner à ma situation de 2008, en matière d'explication de texte. Sad

On est typiquement là dans une phase où j'ai l'impression d'être dégouté de la philo. Une de ces périodes de "crise" comme j'en ai connues depuis 6 ans Sad

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par supersoso Jeu 2 Oct - 16:20
Dis quand tu étais inscrit en fac, tu avais bien des devoirs à faire et à rendre, non ? On lisait donc bien tes copies. Après qu'ils n'aient pas voulu de copies supplémentaires, c'est autre chose.
Par ailleurs, on ne dit pas que la fac a tout fait parfaitement mais quand on voit la manière dont tu retournes et comprends les réponses qui te sont faites, on peut penser que tu as probablement fait de même par le passé. Alors on extrapole à partir de ce que tu nous dit et peut-être nous trompons-nous. Mais de toute façon, ça ne fait pas avancer le schmilblick de te fixer sur ça. Ce qui prime c'est de te mettre au boulot parce que les autres prétendants aux postes, y sont, eux. Allez zou !
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par Parménide Jeu 2 Oct - 18:37
J'ai relu le rapport sur cette épreuve. Déjà c'est un compte rendu pas forcément facile à lire. D'une façon générale, on a l'impression que le niveau du concours plane quelque part dans les hautes sphères, inaccessibles.

Quoi qu'on fasse, on a le sentiment qu'aux yeux d'un correcteur, rien n'ira jamais; ça me rappelle typiquement l'impression que j'avais au début en prépa.

C'est tout de même affolant le niveau demandé. ça reste nimbé de mystère et je n'aime pas du tout ça. Si j'ai bien compris ce n'est pas phrase par phrase que le texte doit être commenté, mais mot par mot. Mais même en étant le plus attentif , je crois que j'oublierai toujours quelque chose d'important dans un texte.

Je suis convaincu aussi qu'il me manque du matériel théorique sur ce qu'est une explication et comment la réaliser.

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par supersoso Jeu 2 Oct - 18:57
Je suis désolée Parménide mais tu vois du mystère là où nous voyons des conseils, des pistes de travail, etc. Par ailleurs, si tu as des difficultés sur ce qu'est une explication, travaillons sur le Gorgias (je sais je suis un peu monomaniaque sur le coup Very Happy ) et confrontons ce que nous tirons de ce texte. Vu les différentes phases de l'argumentation et les différents thèmes abordés, tu es quasiment sûr de pouvoir le réutiliser et que ce ne soit pas vain. Et ça te sera utile pour comprendre comment lire et utiliser une œuvre, mais aussi sur la démarche générale de l'explication (utiliser le texte pour lui-même et par lui-même et ne pas lui faire dire autre chose que ce qu'il dit, essayer d'arriver "vierge" de toute interprétation quand tu te confrontes au texte, chercher à lui rendre raison, etc). Je te le propose maintenant mais sache que dès que je l'aurai terminé, je trouverai probablement moins de temps pour y revenir (ayant par ailleurs d'autres lectures en cours et d'autres chats à fouetter malheureusement). Penses-y. C'est de bon cœur, que je veux bien m'atteler à la tâche avec toi sur ce texte, tout en sachant que je ne suis effectivement pas prof de philo, que j'en suis à peu près au même point que toi, aussi bien concernant les connaissances que sur la méthodologie.
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par User17706 Ven 3 Oct - 15:25
Trois remarques quand même (on a l'impression que quoi qu'on dise il faudra toujours en rajouter parce qu'il y aura toujours un petit truc qui sera surinterprété) :

Parménide a écrit: Si j'ai bien compris ce n'est pas phrase par phrase que le texte doit être commenté, mais mot par mot.
Pour prévenir un éventuel malentendu : que (idéalement) chaque mot doive être expliqué ne veut pas dire qu'il faut expliquer « mot par mot » et surtout pas mot après mot : ce serait au contraire idéal pour rendre le tout inintelligible par émiettement. Mais effectivement il faut tâcher de marier deux exigences qui tirent en sens un peu contraire : expliquer tout le détail et expliquer l'ensemble. C'est la difficulté et l'intérêt de la chose.
Parménide a écrit: même en étant le plus attentif , je crois que j'oublierai toujours quelque chose d'important dans un texte
Peu importe ce genre de croyance. L'exigence d'exhaustivité a du sens même si on n'est pas sûr de pouvoir la remplir et même si elle n'est pas remplie. De la même façon, ce n'est pas parce qu'on n'est pas certain d'atteindre le centre de la cible, au tir à l'arc, qu'il faut viser à côté ou viser autre chose (aussi longtemps, du moins, que c'est bien du tir à l'arc qu'on fait).

Il va de soi, par exemple, qu'un rapport de jury ne fournit pas les indices pour avoir 12/20 (d'autant qu'il n'y a pas de copie-type pour cette note, que peuvent recevoir des travaux qualitativement très différents). Il indique la direction où tendre pour avoir la note maximale, et c'est bien normal vu que, encore une fois, c'est la seule chose qu'il y ait un sens à viser.
Parménide a écrit: J'ai plus à gagner méthodologiquement à recommencer à commenter ce texte de Sénèque
Ça n'engage que moi, mais à mon humble avis, si la question est d'apprendre, en s'exerçant, à bien expliquer un texte, mieux vaut en prendre un autre.
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par Parménide Ven 3 Oct - 16:28
Merci de revenir préciser certaines choses  Very Happy

ça me met dans l'embarras de constamment me mettre en position de victime dans cette affaire. Et pourtant, force est de reconnaitre que je n'ai pas eu de chance au cours des dernières années. Bon d'accord, contrairement à la moitié des gens que j'ai pu connaitre, je n'ai jamais pris une seule année de retard dans mon cursus.

Mais je me suis remarquablement rattrapé en ce qui concerne la réussite niveau concours  Rolling Eyes Et ça me rend malade de voir ces années gaspillées. J'ai beau me raisonner et me dire qu'après tout je peux considérer que je n'ai jamais tenté le capes que 2 fois, au fond , mes quatre premières présentations étant non-représentatives de mon niveau vu l'absence totale de préparation, je ressens de l'usure et de la lassitude face à une entreprise qui parfois me semble irréalisable.    

PauvreYorick a écrit:Trois remarques quand même (on a l'impression que quoi qu'on dise il faudra toujours en rajouter parce qu'il y aura toujours un petit truc qui sera surinterprété) 
Je sais que je me rends insupportable. Ce n'est pourtant pas ce que je cherche à faire. Il y a encore, et je ne sais pas pourquoi, de réelles incompréhensions de ma part en ce qui concerne les attendus formels des deux exercices demandés. C'est la raison pour laquelle les entrainements ne suffiront pas, il faudra en plus une sorte de déclic global sur la philosophie (c'est le cas de le dire) de ces deux exercices fondamentaux proposés aux concours.  

Parfois j'en viens à me demander si les 15 personnes à peu près que j'ai vu être reçues depuis 2008 ne sont pas tout simplement supérieures à moi intellectuellement...  Sad

Il faut dire aussi que les concours de philo présentent la difficulté d'exiger la maitrise de 2 exercices quand même bien distincts : dissertation et commentaire. ça me semble être le cran encore au dessus par rapport au concours de l'ENS.

Si au moins certains des membres de jury avaient été eux aussi confrontés aux très grandes difficultés auxquelles je fais fasse dans la compréhension de ce qu'on me demande, ça me rassurerait vraiment.

J'ai le sentiment d'avoir trop longtemps sous-estimé le niveau de ce concours, d'avoir été hors de cette réalité et très éloigné de cette réalité pendant trop longtemps pour que ce soit facilement réversible.

Mon rêve a l'heure actuelle serait que tout devienne clair, simple, limpide et facile, hors ce n'est pas possible.

Mon dieu que c'est dur de croire en son propre potentiel parfois...  Sad

Parménide a écrit:
Pour prévenir un éventuel malentendu : que (idéalement) chaque mot doive être expliqué ne veut pas dire qu'il faut expliquer « mot par mot » et surtout pas mot après mot : ce serait au contraire idéal pour rendre le tout inintelligible par émiettement. Mais effectivement il faut tâcher de marier deux exigences qui tirent en sens un peu contraire : expliquer tout le détail et expliquer l'ensemble. C'est la difficulté et l'intérêt de la chose.
ça c'est extrêmement dur à réaliser. D'accord, il faut s'entrainer mais je crois quand même que sans certaines "clés" je ne suis pas prêt d'y arriver.

Parménide a écrit:
Il va de soi, par exemple, qu'un rapport de jury ne fournit pas les indices pour avoir 12/20 (d'autant qu'il n'y a pas de copie-type pour cette note, que peuvent recevoir des travaux qualitativement très différents). Il indique la direction où tendre pour avoir la note maximale, et c'est bien normal vu que, encore une fois, c'est la seule chose qu'il y ait un sens à viser.

Ces rapports aident mais sont aussi une grande source de découragement. Il faut les lire avec un état d'esprit assez spécifique et c'est dur à faire...

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par User17706 Ven 3 Oct - 16:42
Certes, les rapports de jury deviennent infiniment plus faciles à lire aussitôt qu'on est lauréat... je comprends, et je l'observe depuis un bon moment. Là, je n'ai pas grand'chose à dire si ce n'est qu'il faut essayer, certes c'est aisé à dire, de faire preuve du maximum de détachement dans sa lecture.
Parménide a écrit:
PauvreYorick a écrit: effectivement il faut tâcher de marier deux exigences qui tirent en sens un peu contraire : expliquer tout le détail et expliquer l'ensemble. C'est la difficulté et l'intérêt de la chose.
ça c'est extrêmement dur à réaliser. D'accord, il faut s'entraîner mais je crois quand même que sans certaines "clés" je ne suis pas prêt d'y arriver.
Mais il n'y a pas vraiment de «clefs», en tout cas pas de secrets de fabrication qu'on se passerait de maître en disciple. L'immense majorité progresse en corrigeant successivement le tir, d'exercice en exercice, et en relevant ses propres exigences.
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par Parménide Ven 3 Oct - 16:52
PauvreYorick a écrit:Certes, les rapports de jury deviennent infiniment plus faciles à lire aussitôt qu'on est lauréat... je comprends, et je l'observe depuis un bon moment. Là, je n'ai pas grand'chose à dire si ce n'est qu'il faut essayer, certes c'est aisé à dire, de faire preuve du maximum de détachement dans sa lecture.
Parménide a écrit:
PauvreYorick a écrit: effectivement il faut tâcher de marier deux exigences qui tirent en sens un peu contraire : expliquer tout le détail et expliquer l'ensemble. C'est la difficulté et l'intérêt de la chose.
ça c'est extrêmement dur à réaliser. D'accord, il faut s'entraîner mais je crois quand même que sans certaines "clés" je ne suis pas prêt d'y arriver.
Mais il n'y a pas vraiment de «clefs», en tout cas pas de secrets de fabrication qu'on se passerait de maître en disciple. L'immense majorité progresse en corrigeant successivement le tir, d'exercice en exercice, et en relevant ses propres exigences.

Aux concours blancs de ma fac je n'ai jamais dépassé 7 . Et il y a quand même un grand principe qui fait que le concours véritable est généralement mieux réussi que les concours blancs. Cette règle ne s'est jamais appliquée à moi (sauf pour le concours de l'ENS)

Jamais je n'ai eu de retours concrets sur ces copies. Et j'ai vu une quinzaine de personnes réussir, et qui pour certaines ne fréquentaient pas spécialement la fac.

ça prouve bien à mon sens que quelque chose a vraiment cloché dans ma formation et que l'efficacité réelle était à chercher institutionnellement ailleurs. Plus j'avançais au fil des années et plus j'avais l'impression d'être nul...

C'est quand même pas normal !

Ma seule fierté à l'heure actuelle c'est le fait d'avoir eu 7,5 de moyenne à ma dernière tentative, et d'être légèrement au dessus de la moyenne des candidats aux épreuves écrites. Je sais même plus de combien d'ailleurs soit d'un demi-point, soit d'un point.

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par supersoso Sam 4 Oct - 10:53
Bon je ne sais pas si ça peut t'être utile. Mais il y a deux ans j'avais pris l'inscription au CNED (je n'avais finalement pas pu suivre : trop de choses perso en même temps). Comme je suis à nouveau inscrite cette année, j'ai en double les fascicules sur la méthodo de la dissert et l'explication de texte. Ils ont juste deux-trois coups de stabilos (et une couverture abîmée : mon chat a fait des siennes :lol: ) mais si ça te dit je te les envoie (me faut juste ton adresse). Celui sur l'explication est bien je trouve. J'ai eu plus de mal à accrocher sur celui de la dissert. En plus, il y a des exemples d'explications de texte (moi, ça me parle en tout cas, voir un exemple de ce qu'il faut faire est souvent plus parlant que de multiples conseils) et de dissert.
Si tu es intéressé, envoie-moi ton adresse en MP.
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par Parménide Sam 4 Oct - 11:42
J'hésite...

J'ai déjà tellement de choses du point de vue didactique, et que je ne sais pas du tout exploiter. Le guide de Tinland, les fiches de Pauvre Yorick, et puis d'autres choses...

A vrai dire, je me suis au fil des années bâti ma propre méthode de commentaire, qui est une synthèse de différents conseils, et qui si ça se trouve est totalement à revoir. Je suis dans l'expectative, là...

Cette méthode n'est pas forcément mauvaise mais disons que jusque là elle doit me faire rater l'essentiel...

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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)

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par supersoso Sam 4 Oct - 11:55
Oui l'essentiel est de faire des exercices, hein Wink . Bon en tout cas, si ça t'intéresse, même dans deux mois, n'hésite pas (je te les laisse de côté). Sinon, les fiches de PY, c'est quoi ?
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par Parménide Sam 4 Oct - 13:19
supersoso a écrit: Sinon, les fiches de PY, c'est quoi ?

Ce sont 2 feuilles, 2 recto, dont chacune présente les réquisits de la dissertation et du commentaire. Les conseils vont au plus vif et à l'essentiel. Après, il est certain que sans exercices ces données théoriques ne peuvent que rester lettre morte !

La dissertation comme le commentaire sont vraiment de l'artisanat, lire à n'en plus finir de la méthode n'apporte pas grand chose en matière de progression.

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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)

"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)

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par supersoso Sam 4 Oct - 13:33
nous sommes bien d'accord.

Bon et le Gorgias tu as avancé ?
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Philosophie : Pourquoi mes copies de Capes ne m'ont-elles pas valu une bonne note ? Sénèque (capes 2012) et "L'art est-il un langage ?" (capes 2014) - Page 2 Empty L'art est-il un langage ? - capes 2014 : votre avis sur ma copie ?

par Parménide Dim 5 Oct - 11:42
Tant qu'à faire, allons jusqu'au bout ! (désolé par avance s'il subsiste des fautes de frappe !)

                                                                               L'art est-il un langage?


L'art est un objet ainsi qu'une pratique, qui, au même titre que d'autres notions philosophiques, fait problème, de par son statut. Nous savons tous ce qu'est l'art, que nous l'entendions au sens strict, ou bien, en un sens plus large. Bien que nous sachions tous ce qu'est l'art, au moins à un niveau minimal, et que nous soyons capables d'éprouver du plaisir au contact d'une œuvre d'art en général, sans être très au fait des pratiques artistiques ou des théories esthétiques nous ne sommes pas capables de préciser quel statut est celui de l'art. Moins encore sommes nous aptes, au premier abord, de mettre en évidence un certain rapport ou des rapports entre art et langage ; celui-ci étant une autre notion philosophique non moins problématique. Nous avons par conséquent affaire à deux objets de réflexion à part entière, dont il s'agira d'explorer les relations.  Au premier abord, il nous apparait que art et langage sont nécessairement liés dans le cadre de certaines pratiques artistiques. C'est le cas de tout ce qui est relatif aux "lettres" : littérature, poésie, théâtre... Il semble par là que nous envisagions des définitions très précises des notions d'art et de langage. Il nous faut clarifier ici un certain nombre de choses : s'agissant de l'art, nous pouvons distinguer d'une part l'art "stricto sensu", au sens des beaux arts , de l'art en tant que "manière de faire" ou "technè". S'agissant du langage nous pouvons envisager deux distinctions conceptuelles, langage strictement humain et langage en un sens plus indéfini d'une part ; communication et expression d'autre part.      

Dès lors, quel peut bien être le statut de l'art ? Qu'en est il de ce dernier , à partir du moment où nous l'envisageons, non seulement dans sa binarité, mais encore dans son rapport avec une autre notion, le langage, qui obéit elle aussi à une pluralité d'approches?

Nous pourrons nous demander dans un premier temps si l'art n'est finalement pas autre chose que communication ; dans un deuxième temps nous aborderons la question de l'art en tant qu'il ressortit plutôt à l'expression ; enfin nous synthétiserons notre propos en faisant valoir qu'au fond art et langage ne sont guère séparables. Nous allons donc explorer les relations possibles ou effectives entre d'une part cette capacité à produire quelque chose s'ajoutant à la nature, et d'autre part ce système de signes permettant la double fonction d'émission et de réception de messages.

------

Si nous envisageons l'art au sens le plus général du terme, nous nous confrontons à l'idée d'une pratique qui s'effectue selon des règles précises. Il s'agit de l'antique "technè" grecque, d'ailleurs reprise par le monde latin avec la notion d' "ars". Il s'agit d'une habileté, un savoir-faire. Dans cette perspective la notion de "beaux-arts" n'a pas vraiment à être sollicitée. et pour cause, celle-ci n'existait pas à l'époque de l'Antiquité, et n'a émergé qu'au XVIIIème siècle, à l'instigation de l'esthétique kantienne.    

Historiquement, la notion d'art sera ainsi perçue de l'Antiquité jusqu'à l'époque moderne : l'artiste est plutôt artisan. point ne lui est demandé de faire preuve de singularité absolue. Même si l'on songe à créer un bel objet ou une belle œuvre d'art, nous pouvons dire que la mentalité "artisane" l'emporte sur la singularité artistique. Ceci est démontré longuement par la sociologue de l'art Nathalie Heinich dans l'Elite artiste. L'art n'est dès lors que simple mise en forme selon des codes plus ou moins académiques. Qui dit "codes" dit "messages", et donc "langage". A cet égard, le cas de l'artisanat est révélateur : le menuisier , par exemple, met en œuvre un savoir et des techniques ("technè") pour fabriquer un meuble de qualité. Il suit un processus sans être tributaire d'aucun "génie" (même si l'on ne peut pas exclure qu'il puisse apporter une touche personnelle). Le processus n'est autre qu'une forme de langage ; il informe au sens aristotélicien, il donne forme à son matériau (ici le bois) ; ce faisant, il communique à son matériau une certaine configuration. Par conséquent, nous pouvons dire que la matière sera pour le coup pourvue de "langage", au sens d'une certaine forme. Cette forme est intervenue sous l'autorité de certains codes formant un langage précis , celui-ci étant constitutif du savoir et du pouvoir de l'artisan.

Nous avons donc affaire ici à la notion d'art, au sens le plus large du terme : il s'agit de l'art de la fabrication, la savoir-faire mis en œuvre concrètement dans un matériau. Dans cette perspective, l'art est par essence communication ; communication destinée à placer l'esprit humain en position de récepteur d'un certain message. Ou bien nous sommes censés être émus devant l'œuvre, ou bien nous sommes censés faire usage de l'objet fabriqué selon les "règles de l'art". Dans les deux cas, le langage fait figure de médiation entre un producteur, ou un créateur, et un récepteur ou un spectateur.. Si l'art n'est que "façon de faire", alors, dans cette perspective, il n'y a qu'un pas à faire pour considérer le récepteur comme la victime d'un encodage habile, d'une pratique langagière malhonnête. Platon, dans le livre VII de la République , sera le "procureur" bien connu de l'art et des artistes. Les pratiques de représentation de ces derniers s'avèrent proches des techniques de manipulation de l'opinion utilisées par les sophistes, maitres de la rhétorique, et utilisant le langage de façon brillante pour parvenir à leurs fins. Sophisme esthétique pour Platon, l'art n'est alors rien d'autre qu'un langage sensible nous éloignant grandement du monde des essences pures et éternelles, les "eidos", situées dans un ciel des idées, un au delà intelligible. Dans ce même livre de la République, Platon utilise le même exemple du lit : nous avons d'abord l'idée du lit ("eidos"), nous avons ensuite le lit concret et matériel tel qu'il est fabriqué par l'artisan, et moins parfait ; en dernier lieu Platon nous présente, en le condamnant, le lit peint, c'est à dire l'image élaborée par l'artiste.      

Ici, la qualification d'"artifice", (d'ailleurs et ce n'est pas pour rien, étymologiquement liée à "art"), prend son sens véritable. Tout comme les techniques de manipulation des sophistes, l'artifice de l'artisan, et plus encore, de l'artiste, ressortissent au fond à ce que l'on qualifierait aujourd'hui d'"opération de communication". Il s'agit de faire passer un message, ici, de faire prendre l'image pour la réalité, ce que Platon dénonce vigoureusement via Socrate. Si l'art ressortit au "tour d'adresse", comme le dénoncera aussi Hegel dans son cours d'esthétique, il n'est pas étonnant dès lors qu'il ne s'apparente pas à autre chose qu'un système de signes, plus ou moins savant, et nécessitant de façon inévitable un travail en vue d'acquérir la technique adéquate. "Nous pratiquons le culte du génie par vanité", écrit Nietzsche dans Humain trop humain. Nous préférons croire que l'inspiration provient de quelque source mystique plutôt que de réaliser la nécessité de la grande part de travail nécessaire à la création. Ce travail est un travail de mise en forme , de communication, et donc, de langage. Empruntons le vocabulaire de la linguistique introduit par F. de Saussure : les "signifiants" utilisés par l'artiste visent à nous les communiquer en tant que "référents", et non en tant que "signifiés".

Mais si l'art en tant que "technè" et façon de procéder n'est que communication, qu'en est il de ce que nous qualifions aujourd'hui comme étant les "beaux arts"?

------

Nous sommes tous susceptibles d'éprouver du plaisir artistique ou esthétique au contact d'une œuvre d'art . Cela ne ressortit nullement à la commodité, à l'usage, à l'utilité. Il s'agit d'un plaisir pur, désintéressé, ou encore, pour reprendre la formule présente dans le Cours d'esthétique de Hegel : "s'adressant au coté théorique de l'esprit". Qu'en est il ici de la communication? Elle est toujours présente, mais se trouve anoblie et embellie. Elle est donc communication au sens fort du terme, c'est à dire "expression". Expression, par son étymologie, fait clairement référence à un mouvement vers le dehors, une force centrifuge. L'artiste exprime sa propre intériorité ou subjectivité. Comme le souligne Nathalie Heinich dans son livre, c'est au XIXème siècle, avec l'avènement du romantisme et du symbolisme, que l'artiste tend à être considéré pour l'essentiel, comme un messager divin, l'interprète de la parole de Dieu ou des Dieux. En extériorisant sa propre subjectivité, l'artiste produit la beauté, plus par accident que par volonté. de ce fait, le langage descend de sa posture purement utilitaire, occupé qu'il était à susciter l'admiration des naïfs, pourrions-nous dire, en reprenant les analyses platoniciennes précédemment évoquées. Si le langage devient "utile", c'est ici au sens noble du terme, au sens fort : il est le médiateur d'une vérité transcendante qui le dépasse. Cette thématique de l'artiste perçu comme un être divin et inspiré était déjà présente chez Platon. Ce dernier ne voit pas nécessairement l'artiste comme un falsificateur , mais aussi comme le révélateur d'un message divin. Ceci est développé entre autres, dans le dialogue intitulé Ion. Platon y évoque les "transes bachiques qui se saisissent d'une âme tendre et vierge". Le poète se laisse investir par la parole divine et la retransmet. Nous sommes là dans un cas de figure où l'art est un langage au vrai sens du mot, dans la mesure où l'aède est un poète.          

Sans nécessairement faire dépendre cette perception du rapport entre l'art et le langage d'une perspective religieuse, il nous est possible d'analyser la notion de "génie". Elle est pour l'essentiel le résultat de l'élaboration de l'esthétique, la philosophie de l'art du XVIIIème siècle. Suite aux travaux de Baumgarten, et surtout de Kant, la notion d'artiste de "génie" voit le jour. Le génie est l'artiste créant ce que personne n'a jamais créé avant lui. Il fait par conséquent œuvre (dans tous les sens du terme), d'une singularité ou idiosyncrasie absolues. Son langage, qu'il soit verbal, pictural, ou encore sculptural, n'est autre que pure expression, exaltation d'une individualité. C'est dans le paragraphe 46 de la Critique de la faculté de juger que Kant définit et analyse la notion de "génie". Cette disposition innée ou naturelle, fait advenir dans l'esprit de l'artiste des Idées esthétiques originales, et se faisant, le génie a l'étonnante capacité de fournir à la pratique artistique de nouvelles règles, auxquelles personne n'avais songé auparavant. Ici, l'art, l'œuvre, ainsi que la pratique artistique sont élaboration d'une expression singulière, d'un langage singulier, ou, pour être tout à fait exact, d'une "parole". La parole, selon la philosophie du langage, est par essence singulière, car est relative à tel homme, tel individu. L'exaltation artistique du soi telle qu'elle a pu avoir lieu aux XVIIIème et XIXème siècles semble être parfaitement en accord avec cette idée d'une parole singulière , procédant d'une individualité, d'un génie propre, irréductibles à d'autres.      

Par cette singularité intérieure, l'artiste est susceptible de nous offrir, grâce au langage qui lui est propre, non seulement une image de son monde intérieur, mais encore, de nous fournir comme la clé du monde où nous vivons. Ainsi en est il du traitement de la lumière dans les tableaux de Rembrandt ou Vermeer, ou encore de l'architecture des tableaux expressionnistes tels que les évoque le peintre Paul Klee : si l'on se met à peindre des maisons qui penchent, ceci n'est pas à prendre au premier degré, mais à concevoir comme un message d'ordre symbolique : le monde ne va pas très bien, est troublé.  

L'artiste peut donc se servir d'un langage dans le cadre d'une parole qui lui est propre, pour véhiculer un message personnel, d'ordre non utilitaire, ce qui peut expliquer certainement le désintérêt ou le dédain de certains artistes quant à la réception de leur œuvre. Il semblerait effectivement que la langue ou la parole de certains artistes ne "parlent pas du tout" , pour reprendre une expression consacrée, à certains.  Il faut reconnaitre, il est vrai, que certains artistes sont allés si loin dans la maitrise de leur propre langage, qu'ils ont cru pouvoir détourner et jouer avec certains codes du langage et de la représentation artistique. A cet égard nous pourrions évoquer l'exemple de l'artiste américain Jasper Johns, analysé par le philosophe de l'art Arthur Danto, dans La transfiguration du banal. Johns crée des œuvres qui ne sont que des représentations d'objets courants : ampoules, drapeaux, cibles.  Il faut concevoir ces représentations déroutantes comme une façon de s'interroger sur leur propre langage, c'est à dire leur propre possibilité en tant qu'œuvres.

Est-il toutefois bien judicieux d'opposer de façon très tranchée, pour ce qui est de la création artistique, expression et communication?

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L'art est certes expression. Expression d'une singularité. mais est il bien raisonnable d'envisager cette expression en dehors de toute idée de communication, en dehors de toute composante, communicationnelle. Le philosophe contemporain Jürgen Habermas parle de la communicabilité de la raison. Pourquoi n'envisagerions-nous pas une communicabilité de l'œuvre d'art, qui préserverait en même temps la singularité de son expression.

Le très grand art, qui, bien sur relève de l'expression, est aussi communication. Prenons l'exemple du théâtre et plus précisément, du paradoxe sur le comédien de Diderot. Le véritable acteur, le véritable artiste sait transfigurer une réalité douloureuse : la héros tombe sur scène avec la grandeur et la noblesse du gladiateur antique, sans se laisser aller à quelque mouvement naturel qui serait disgracieux. C'est pourquoi Diderot dénonce, s'agissant du grand comédien, "l'action dénuée de tout apprêt", autrement dit, dénuée de toute volonté de communication. Un grand art, en plus de faire usage d'un langage ou d'une parole singulière, doit faire usage, dans cette parole, d'une certaine volonté d'émouvoir, ou de créer l'émotion esthétique. Ici, chez le spectateur au théâtre.

L'artiste transfigure le banal ou le trivial en noblesse, mais ne saurait le réussir sans ce don (et on en revient ici au génie) qui communique une émotion à autrui. C'est en ayant la volonté de communiquer ou dévoiler la dignité des choses et des êtres que l'artiste vrai fait montre d'un véritable talent, et cela peut être conçu comme un surcroit d'expression ou dans l'expression. particulièrement éloquentes sont à cet égard les réflexions de Heidegger dans "L'origine de l'œuvre" d'art : l'artiste dévoile l'être de l'étant, fait apparaitre l'être de l'étant.

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Ainsi, nous avons pu voir que l'art est au plus proche du langage en tant qu'il est communication ; il incarne la noblesse du langage en tant qu'expression ; mais l'art est réellement conçu quand il est vu comme expression et communication.  


Mon autoévaluation :

Autant au sortir de l'épreuve que maintenant, je trouve que c'est un travail faible. J'ai meme été étonné au moment des résultats de ne pas avoir moins de 7. Je pense que c'est le développement (où j'ai quand même su saisir des points importants soulevés par le sujet) qui a fait que le correcteur n'en est pas resté à 5 ou 6.  D'une façon générale, je trouve aussi que c'est une dissertation trop courte (mais ça c'est un aspect surtout subjectif)


Introduction : elle est franchement mauvaise, je ne soulève pas de problème en lien avec le libellé. Je n'ai fait que plaquer des oppositions convenues : expression / communication,  technique de l'artisan / art de l'artiste, et essayé de faire jouer ces termes entre eux pour créer un problème. ça ne marche pas. Ce qui m'inquiète c'est que sur le moment je n'ai absolument pas perçu d'autre façon de procéder. Peut être en irait il d'une autre façon si je reprenais le sujet à tête reposée.    

Développement : sans doute trop de références, parfois allusives, peut être tirées par les cheveux dans certains cas. Tendance à historiciser le propos.  Troisième partie squelettique

Conclusion : de toute façon indigente, et à partir du moment où le reste n'est pas à la hauteur il sera difficile d'y trouver des qualités.

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par SosoB Dim 5 Oct - 13:49
Encore un vieux devoir?!?  affraid

Tu ne voudrais pas arrêter de ressasser le passé et te tourner un peu vers la préparation de ton avenir? Traiter de nouveaux sujets plutôt que de perdre ton temps à recopier des brouillons de dissertations réalisées il y a plus d'un an et déjà corrigées et notées?
Et question liée : tu ne veux pas commencer à te prendre en main, aller vers un peu plus d'autonomie, plutôt que de te faire prisonnier de commentaires et de la patience d'inconnus?

Tu vas poster combien de vieux devoirs encore? Et pourquoi t'obstines-tu dans cette démarche? La dernière fois que tu as fait ça, tu n'as compris aucun des conseils qui t'ont été donnés et tu as fini par être encore plus découragé, au point de reprendre ta vieille litanie ("ça sert à rien que je passe cette session) et d'être encore plus dégoutté par la philosophie. Qu'est ce que tu vas en retirer cette fois?
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par Bouboule Dim 5 Oct - 13:59
SosoB a écrit:Encore un vieux devoir?!?  affraid

Tu ne voudrais pas arrêter de ressasser le passé et te tourner un peu vers la préparation de ton avenir? Traiter de nouveaux sujets plutôt que de perdre ton temps à recopier des brouillons de dissertations réalisées il y a plus d'un an et déjà corrigées et notées?
Et question liée : tu ne veux pas commencer à te prendre en main, aller vers un peu plus d'autonomie, plutôt que de te faire prisonnier de commentaires et de la patience d'inconnus?

Tu vas poster combien de vieux devoirs encore? Et pourquoi t'obstines-tu dans cette démarche? La dernière fois que tu as fait ça, tu n'as compris aucun des conseils qui t'ont été donnés et tu as fini par être encore plus découragé, au point de reprendre ta vieille litanie ("ça sert à rien que je passe cette session) et d'être encore plus dégoutté par la philosophie. Qu'est ce que tu vas en retirer cette fois?

Bizarre tout ça.
Je trouve plutôt que c'est une bonne idée (courageuse) d'essayer d'obtenir des avis expérimentés.
Evidemment, si on est réfractaire aux conseils qui suivent, ça ne sert à rien.
Parménide
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par Parménide Dim 5 Oct - 14:12
SosoB a écrit:Encore un vieux devoir?!?  affraid

Tu ne voudrais pas arrêter de ressasser le passé et te tourner un peu vers la préparation de ton avenir? Traiter de nouveaux sujets plutôt que de perdre ton temps à recopier des brouillons de dissertations réalisées il y a plus d'un an et déjà corrigées et notées?
Et question liée : tu ne veux pas commencer à te prendre en main, aller vers un peu plus d'autonomie, plutôt que de te faire prisonnier de commentaires et de la patience d'inconnus?

Tu vas poster combien de vieux devoirs encore? Et pourquoi t'obstines-tu dans cette démarche? La dernière fois que tu as fait ça, tu n'as compris aucun des conseils qui t'ont été donnés et tu as fini par être encore plus découragé, au point de reprendre ta vieille litanie ("ça sert à rien que je passe cette session) et d'être encore plus dégoutté par la philosophie. Qu'est ce que tu vas en retirer cette fois?

Vieux? ça date de juin 2013, c'est pas non plus le Néolithique. Et quand bien même, c'est toujours quelque chose qui peut être étudié. Après, moi, je ne force personne à rien, réagiront ceux qui le voudront.  

C'est le dernier devoir que je retranscris, c'est déjà assez fastidieux comme ça. Les conseils qui m'ont été donnés sur l'autre, passé le premier moment de découragement ont quand même fait leur chemin dans mon esprit. Et j'en retirerai toujours quelque chose.

A la limite je pourrais même retranscrire le Pascal de la même session mais c'est inutile : j'ai eu 8 et un œil professionnel me fera les mêmes remarques que pour Sénèque (en un peu moins sévère évidemment vu que j'ai monté d'un point)

Crois-tu que je rendrais public mon travail ici si j'avais l'opportunité d'avoir un traitement privilégié pendant un an auprès d'un professionnel que je pourrais rencontrer IRL, comme certains ont pu l'avoir ?

En tous cas s'agissant d'avril 2015 c'est exactement comme si j'étais champion de tennis de ma région et que je veuille tout d'un coup tenter ma chance à Roland Garros, c'est du même ordre ! Il est des choses qui ne peuvent pas être envisagées, c'est tellement évident à mes yeux.

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par User17706 Dim 5 Oct - 14:24
Pour ce qui est d'avril 2015 tu te trompes totalement (je ne comprends pas comment il est possible que cette erreur subsiste au fil des semaines, c'est pardonnable quelques minutes, mais pas plus). Même l'analogie ne va pas, je pense, parce que plus d'un bon tennisman au niveau régional se précipiterait sur l'occasion d'aller à Roland Garros, même si c'est pour se faire sortir dès les premiers tours. Même quelqu'un qui estime n'avoir pas grand'chose à gagner ou très peu de chances de gagner quoi que ce soit voit bien en revanche qu'il n'y a strictement rien à perdre, donc il serait absurde de ne pas y aller, ne serait-ce qu'à titre d'entraînement supplémentaire.

Les pages 8 à 13 de la note d'étape de la session exceptionnelle ( http://cache.media.education.gouv.fr/file/exce/15/6/philo_286156.pdf ) contiennent beaucoup d'indications utiles dont beaucoup s'appliquent directement à cette copie, donc ce qu'il serait possible d'en dire serait en grande partie redondant vis-à-vis du rapport.

Ce que tu proposes comme « autocritique » (si j'ose dire) est juste.

pour développer un tout petit peu:


Dernière édition par PauvreYorick le Dim 5 Oct - 17:59, édité 1 fois
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par supersoso Dim 5 Oct - 14:27
Évident à tes yeux, Parménide, mais pas aux yeux des autres (tu devrais quand même te demander pourquoi).
Par ailleurs, il faut arrêter un peu avec le traitement privilégié auquel, soi disant, ont le droit certains. Nous sommes assez nombreux à essayer de t'apporter une aide (dans la mesure de nos connaissances) pour que tu puisses toi aussi être considéré comme privilégié !

Sinon, il serait temps d'essayer de passer à un devoir nouveau pour voir ce que t'ont apporté les conseils des uns et des autres.
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par SosoB Dim 5 Oct - 14:37
Parménide a écrit:Crois-tu que je rendrais public mon travail ici si j'avais l'opportunité d'avoir un traitement privilégié pendant un an auprès d'un professionnel que je pourrais rencontrer IRL, comme certains ont pu l'avoir ?

Jusqu'à preuve du contraire, la copie que tu postes a été corrigée par un professionnel, et même par 2 professionnels, qui ont noté ta copie ET ont donné des conseils, pistes pour comprendre sa note... dans un rapport. En ce sens, tu n'es ni plus ni moins privilégié qu'un autre.

Quant à ton amertume concernant le "traitement privilégié" de certains, je suppose que tu parles de ceux qui ont bénéficié d'un suivi et de devoirs corrigés pendant leur année de préparation (tout comme tu pourrais en bénéficier en t'inscrivant au CNED ou à une prépa CAPES, ou en ayant recours à un professeur particulier). J'ose penser que les devoirs qui leur ont été corrigés étaient des sujets d'entrainement (inédits) destinés à préparer le CAPES, et non une recorrection infinie de devoirs déjà corrigés par un jury. Ce qui leur a permis d'avancer plutôt que de tourner en rond et de regarder sans cesse en arrière.
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