- gelsomina31Grand Maître
benjy_star a écrit:(...)
Pour le reste, quand une femme nous (hommes) demande pourquoi on ne veut pas faire l'amour ou essaye de nous convaincre, par des mots ou des gestes, vous trouvez donc aussi que c'est déjà une "violence" ?
Si l'homme se sent agressé alors oui c'est une violence. Les hommes violés, ça existe.
- User17706Bon génie
Le “teach men not to rape” qui semble choquant à plusieurs se comprend dans un contexte, sans lequel il perd une bonne partie de sa signification: c'est une réponse à un discours décrit comme “teach women how not to get raped”. Si on oublie ça forcément ça déforme tout. Ce que fait remarquer la campagne, c'est que «ben comment t'étais habillée, aussi?» sera analogue à ce qu'on appellerait, dans le domaine argumentatif, un déplacement de la charge de la preuve. Il ne s'agit pas de dire que la violence n'est pas en général condamnée (elle l'est, de façon générale) et moins encore de sous-entendre que le viol est le comportement basique des hommes. Après, chez les féministes il y a des fous et des folles comme partout et je ne serais pas étonné qu'il y en ait une partie pour croire ça et verser dans l'androphobie systématique, mais interpréter globalement cette campagne de cette façon, c'est faire des efforts bien ardus et bien inutiles, il y a des moyens bien plus simples de se tromper si c'est vraiment ce qu'on souhaite.Moonchild a écrit:Disons que la citation de Dalathée "on dit toujours à nos filles de ne pas se faire violer, mais jamais à nos garçons de ne pas violer" était déjà un peu ambiguë (en plus de ne pas être exacte, du moins dans certains milieux ou simplement dans une partie du discours médiatique) de même que sa version anglo-saxonne, le "teach men not to rape" qui sous-entend que le viol est le comportement basique des hommes contre lequel il faudrait lancer une campagne de prévention.PauvreYorick a écrit:Je précise en revanche que je ne vois vraiment pas où certains arrivent à trouver une culpabilisation des mâles en raison de leur qualité de mâles. Je suis sûr que si on transposait l'argument statistique à d'autres sujets ils seraient beaucoup moins enclins à y voir une démarche de stigmatisation essentialiste.
- henrietteMédiateur
Merci pour cette remise en perspective très éclairante, PY.PauvreYorick a écrit:Le “teach men not to rape” qui semble choquant à plusieurs se comprend dans un contexte, sans lequel il perd une bonne partie de sa signification: c'est une réponse à un discours décrit comme “teach women how not to get raped”. Si on oublie ça forcément ça déforme tout. Ce que fait remarquer la campagne, c'est que «ben comment t'étais habillée, aussi?» sera analogue à ce qu'on appellerait, dans le domaine argumentatif, un déplacement de la charge de la preuve. Il ne s'agit pas de dire que la violence n'est pas en général condamnée (elle l'est, de façon générale) et moins encore de sous-entendre que le viol est le comportement basique des hommes. Après, chez les féministes il y a des fous et des folles comme partout et je ne serais pas étonné qu'il y en ait une partie pour croire ça et verser dans l'androphobie systématique, mais interpréter globalement cette campagne de cette façon, c'est faire des efforts bien ardus et bien inutiles, il y a des moyens bien plus simples de se tromper si c'est vraiment ce qu'on souhaite.Moonchild a écrit:Disons que la citation de Dalathée "on dit toujours à nos filles de ne pas se faire violer, mais jamais à nos garçons de ne pas violer" était déjà un peu ambiguë (en plus de ne pas être exacte, du moins dans certains milieux ou simplement dans une partie du discours médiatique) de même que sa version anglo-saxonne, le "teach men not to rape" qui sous-entend que le viol est le comportement basique des hommes contre lequel il faudrait lancer une campagne de prévention.PauvreYorick a écrit:Je précise en revanche que je ne vois vraiment pas où certains arrivent à trouver une culpabilisation des mâles en raison de leur qualité de mâles. Je suis sûr que si on transposait l'argument statistique à d'autres sujets ils seraient beaucoup moins enclins à y voir une démarche de stigmatisation essentialiste.
- IgniatiusGuide spirituel
Je suis évidemment d'accord avec ça.
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- lumeekaExpert spécialisé
Oh un sujet patate chaude! Yata!!
Mistelle, tu vas me jeter des cailloux mais le Charles Bronson d'Igniatius est très drôle; on a les mêmes références. Celle-ci est d'ailleurs beaucoup plus pertinente que celle de Dexter...
En outre, dans ce débat qui tourne au pathos, je trouve qu'Igniatius a des arguments qui tiennent assez la route.
Mistelle, tu vas me jeter des cailloux mais le Charles Bronson d'Igniatius est très drôle; on a les mêmes références. Celle-ci est d'ailleurs beaucoup plus pertinente que celle de Dexter...
En outre, dans ce débat qui tourne au pathos, je trouve qu'Igniatius a des arguments qui tiennent assez la route.
_________________
Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- user7337Fidèle du forum
L'ennui, c'est qu'ici en tout cas, je crois justement jamais (me semble-t-il) que le cas inverse ne se produit jamais.PauvreYorick a écrit:Je précise en revanche que je ne vois vraiment pas où certains arrivent à trouver une culpabilisation des mâles en raison de leur qualité de mâles. Je suis sûr que si on transposait l'argument statistique à d'autres sujets ils seraient beaucoup moins enclins à y voir une démarche de stigmatisation essentialiste.
Et s'il se produisait, je trouverait ça tout aussi anormal, alors merci de ne pas prendre tes suppositions pour des vérités dont tu es "sûr", pour te citer.
- TristanaVénérable
Reine Margot a écrit:On peut tout simplement faire un constat sociologique avec des statistiques à l'appui (il y a eu un procès contre Zemmour à ce sujet, qu'il a gagné il me semble) et dire que oui, une majorité de délinquants est issu de l'immigration. Le problème ce serait de déduire que parce qu'on est issu de l'immigration on va devenir délinquant (généralisation) ou qu'il faut leur faire la chasse comme le dit le FN et maintenant l'UMP qui veut croire que les gens vont préférer la copie à l'original.
Maintenant ignorer Mme Michu qui s'est faite agresser ou M Bidochon qui se fait régulièrement cambrioler en leur faisant comprendre qu'ils devraient se taire ne va pas les apaiser, bien au contraire, comme dit plus haut, rendez-vous aux Européennes (et voyez mon post sur la dernière interview de Cambadélis qui montre bien l'échec de la gauche https://www.neoprofs.org/t74960-jean-christophe-cambadelis-admet-que-le-ps-a-echoue-face-au-fn#2502977)
Encore une fois, il faudra me donner les statistiques : elles sont pourtant interdites en France. Et il faut prendre en compte tous les paramètres : la délinquance et la criminalité en col blanc, tous ceux qui font s'évader leur argent gagné parfois par des manières bien malhonnêtes, on les compte dans les statistiques ? Etonnamment, non. C'est sûr que le gamin qui va aller voler un iPad va être autrement repérable que celui qui a tous les réseaux nécessaires pour masquer ses forfaits — et si on revient au sujet du fil (une agression sexuelle), il me semble qu'il est impossible d'établir un profil-type du violeur, tant on peut en trouver dans toutes les couches de la société, et comme souvent, ce sont bien les blancs et les riches qui n'ont jamais à répondre des leurs actes (exemple récent : DSK, qui a probablement violé bien plus de filles que la majorité des violeurs qui sont aujourd'hui en prison en France).
Je n'ai par ailleurs jamais dit à Mme Michu de se taire : je réponds juste que ces gens-là se trompent d'ennemi et qu'il est dramatique que des intellectuels leur donnent raison au lieu de leur montrer que le vote FN ne résoudra jamais leurs problèmes. Pour rappel, un texte très intelligent d'Alain Badiou sur la responsabilité des intellectuels dans le climat de notre époque : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/05/05/le-racisme-des-intellectuels-par-alain-badiou_1696292_1471069.html
Moonchild a écrit:Je crois que j'ai dû être élevé sur une autre planète parce que je n'ai pas le souvenir qu'on m'ait jamais enseigné autre chose que la nécessité du consentement d'un ou une partenaire, et il me semble qu'il en est de même pour la plupart des types que je fréquente assez pour pouvoir dire que je les connais un peu. Bien sûr, il est évident que cette notion du consentement est déjà plus relative dans certains milieux où je n'ai pas été élevé mais que j'ai côtoyés par la suite, toutefois je trouve que vous avez tout de même tendance à sous-entendre un peu hâtivement que n'importe quel homme est un violeur en puissance.
"Dans certains milieux" ? Lesquels ? J'imagine qu'on en revient aux méchantes racailles — ce n'est pas comme si tous les témoignages sur le viol ne rappelaient pas que c'est un crime commis par beaucoup de blancs très aisés...
Je suis ravie d'ailleurs que vous ayez été bien élevé et vos amis aussi. Je crois venir du même milieu que le vôtre, et je connais pourtant deux amies qui ont été violées par des garçons qu'elles croyaient très bien élevés et très gentils.
N'importe quel homme n'est pas un violeur en puissance, mais la société apprend aux garçons que le consentement n'est pas une donnée nécessaire pour l'acte sexuel. Beaucoup s'imaginent que coucher avec une fille qui est ivre, ce n'est pas un viol (et je pense exactement la même chose d'une femme qui irait se mettre sur son partenaire alors que celui-ci est trop ivre pour consentir à quoi que ce soit), qu'insister lourdement, ce n'est pas un viol (or quand quelqu'un insiste lourdement, qu'on est fatigué, qu'on nous culpabilise, on finit souvent par dire "oui"), que prendre une fille par surprise, ce n'est pas un viol (exemple tout récent d'une amie qui est rentrée ivre avec un garçon qui avait insisté pour la raccompagner, elle voulait qu'il parte, il a insisté pour dormir chez elle, elle voulait aller sur le canapé, il a insisté pour qu'elle vienne dans la chambre, et il a fini par jouir sur son visage sans la prévenir ni lui demander son avis — mais bon, ça peut pas être du viol, le mec était blanc, gentil et ne l'a pas violentée).
PauvreYorick a écrit:Je précise en revanche que je ne vois vraiment pas où certains arrivent à trouver une culpabilisation des mâles en raison de leur qualité de mâles. Je suis sûr que si on transposait l'argument statistique à d'autres sujets ils seraient beaucoup moins enclins à y voir une démarche de stigmatisation essentialiste.
C'est effectivement très amusant : décréter que la délinquance, c'est un truc d'étrangers, ça passe comme une lettre à la poste ; mais si on rappelle que le viol, c'est dans 90% des cas masculin, là, on est des méchantes qui stigmatisent ces pauvres hommes...
Pour lever toute ambiguïté : oui, il y a des femmes qui violent. Mais non, elles ne font pas partie d'un système social tout entier qui rappelle que les hommes ont des besoins sexuels à assouvir, que la femme doit combler. Les hommes ne naissent pas avec le gène du violeur, mais à force de leur dire qu'il est normal que leurs désirs soient satisfaits, et à force de répéter aux femmes qu'elles doivent faire attention à ne pas être violées, il n'y a rien de surprenant à ce que des hommes ne se considèrent même pas comme des violeurs quand ils forcent "un peu" leur copine ou leur rencontre d'un soir.
Créer le désir chez l'autre, ce n'est pas "insister", ce n'est pas "réclamer" du sexe parce qu'on y a "droit". Personne n'a "droit" au sexe ni à la sexualité.
- User17706Bon génie
«inverse»?benjy_star a écrit:L'ennui, c'est qu'ici en tout cas, je crois justementPauvreYorick a écrit:Je précise en revanche que je ne vois vraiment pas où certains arrivent à trouver une culpabilisation des mâles en raison de leur qualité de mâles. Je suis sûr que si on transposait l'argument statistique à d'autres sujets ils seraient beaucoup moins enclins à y voir une démarche de stigmatisation essentialiste.jamais(me semble-t-il) que le cas inverse ne se produit jamais.
Dont acte! il ne fallait pas te sentir visé comme ça, cher collègue.benjy_star a écrit: Et s'il se produisait, je trouverait ça tout aussi anormal
- IgniatiusGuide spirituel
Tristana a écrit:
Pour lever toute ambiguïté : oui, il y a des femmes qui violent. Mais non, elles ne font pas partie d'un système social tout entier qui rappelle que les hommes ont des besoins sexuels à assouvir, que la femme doit combler. Les hommes ne naissent pas avec le gène du violeur, mais à force de leur dire qu'il est normal que leurs désirs soient satisfaits, et à force de répéter aux femmes qu'elles doivent faire attention à ne pas être violées, il n'y a rien de surprenant à ce que des hommes ne se considèrent même pas comme des violeurs quand ils forcent "un peu" leur copine ou leur rencontre d'un soir.
Créer le désir chez l'autre, ce n'est pas "insister", ce n'est pas "réclamer" du sexe parce qu'on y a "droit". Personne n'a "droit" au sexe ni à la sexualité.
Pour une fois, je ne suis pas certain d'être entièrement d'accord avec toi, mais il faut dire que le sujet demanderait à rentrer dans des distinctions qui relèvent de discussions d'apothicaires.
Le "un peu" peut être interprété de mille façons différentes, et sur des sujets touchant à la relation de couple qui n'ont rien à voir avec le sexe, et où les rapports de domination me paraissent inversés.
Je m'en tiendrais à un accord total avec la dernière phrase.
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- TristanaVénérable
Igniatius a écrit:Tristana a écrit:
Pour lever toute ambiguïté : oui, il y a des femmes qui violent. Mais non, elles ne font pas partie d'un système social tout entier qui rappelle que les hommes ont des besoins sexuels à assouvir, que la femme doit combler. Les hommes ne naissent pas avec le gène du violeur, mais à force de leur dire qu'il est normal que leurs désirs soient satisfaits, et à force de répéter aux femmes qu'elles doivent faire attention à ne pas être violées, il n'y a rien de surprenant à ce que des hommes ne se considèrent même pas comme des violeurs quand ils forcent "un peu" leur copine ou leur rencontre d'un soir.
Créer le désir chez l'autre, ce n'est pas "insister", ce n'est pas "réclamer" du sexe parce qu'on y a "droit". Personne n'a "droit" au sexe ni à la sexualité.
Pour une fois, je ne suis pas certain d'être entièrement d'accord avec toi, mais il faut dire que le sujet demanderait à rentrer dans des distinctions qui relèvent de discussions d'apothicaires.
Le "un peu" peut être interprété de mille façons différentes, et sur des sujets touchant à la relation de couple qui n'ont rien à voir avec le sexe, et où les rapports de domination me paraissent inversés.
Je m'en tiendrais à un accord total avec la dernière phrase.
Mais comment veux-tu interpréter le "un peu" ? :shock: Forcer, c'est forcer. Point. Ce n'est pas parce que certains minimisent leur acte en disant que c'était juste "un peu" que ça change quoi que ce soit à la donne. Une personne qui vole "un peu", c'est une personne qui vole. Une personne qui ment "un peu", c'est une personne qui ment. On essaie de se donner bonne conscience en se disant que ce n'était pas grand-chose, mais la réalité est là, les faits sont là : forcer "un peu", c'est forcer, et c'est du viol.
Le plus triste, c'est qu'il y a justement beaucoup de viols conjugaux qui sont passés sous silence, pour les raisons que tu invoques toi-même. "Oui mais j'essayais de lui donner envie, oui mais je ne l'ai pas vraiment forcée, oui mais c'est ma copine"... mais et alors ? Si dans un couple, l'un a envie et l'autre pas, eh bien on ne fait rien, et puis c'est tout.
Le désir physique est une chose mécanique : oui, si un mec caresse sa copine, elle va répondre physiquement, et vice-versa. Sauf que le consentement est une question intellectuelle : le corps peut dire oui et la tête peut dire non, c'est même très fréquent (il y a des cas de viols en pleine rue avec une inconnue où la femme est lubrifiée, parce que son corps réagit à des stimulations physiques). D'où la nécessité absolue de communiquer et de demander à l'autre quels sont ses désirs, réellement, et de ne pas simplement lui imposer notre propre désir en faisant fonctionner des leviers physiques qui n'ont rien à voir avec le consentement.
- User17706Bon génie
Ça va bientôt devenir subtil ou obscène ou les deux
- IgniatiusGuide spirituel
Je suis d'accord mais la frontière sera très compliquée à déterminer : même en communiquant, qui dit que les choix exprimés par une partenaire ne sont pas dictés par l'emprise psychologique de l'homme ?Tristana a écrit:Igniatius a écrit:Tristana a écrit:
Pour lever toute ambiguïté : oui, il y a des femmes qui violent. Mais non, elles ne font pas partie d'un système social tout entier qui rappelle que les hommes ont des besoins sexuels à assouvir, que la femme doit combler. Les hommes ne naissent pas avec le gène du violeur, mais à force de leur dire qu'il est normal que leurs désirs soient satisfaits, et à force de répéter aux femmes qu'elles doivent faire attention à ne pas être violées, il n'y a rien de surprenant à ce que des hommes ne se considèrent même pas comme des violeurs quand ils forcent "un peu" leur copine ou leur rencontre d'un soir.
Créer le désir chez l'autre, ce n'est pas "insister", ce n'est pas "réclamer" du sexe parce qu'on y a "droit". Personne n'a "droit" au sexe ni à la sexualité.
Pour une fois, je ne suis pas certain d'être entièrement d'accord avec toi, mais il faut dire que le sujet demanderait à rentrer dans des distinctions qui relèvent de discussions d'apothicaires.
Le "un peu" peut être interprété de mille façons différentes, et sur des sujets touchant à la relation de couple qui n'ont rien à voir avec le sexe, et où les rapports de domination me paraissent inversés.
Je m'en tiendrais à un accord total avec la dernière phrase.
Mais comment veux-tu interpréter le "un peu" ? :shock: Forcer, c'est forcer. Point. Ce n'est pas parce que certains minimisent leur acte en disant que c'était juste "un peu" que ça change quoi que ce soit à la donne. Une personne qui vole "un peu", c'est une personne qui vole. Une personne qui ment "un peu", c'est une personne qui ment. On essaie de se donner bonne conscience en se disant que ce n'était pas grand-chose, mais la réalité est là, les faits sont là : forcer "un peu", c'est forcer, et c'est du viol.
Le plus triste, c'est qu'il y a justement beaucoup de viols conjugaux qui sont passés sous silence, pour les raisons que tu invoques toi-même. "Oui mais j'essayais de lui donner envie, oui mais je ne l'ai pas vraiment forcée, oui mais c'est ma copine"... mais et alors ? Si dans un couple, l'un a envie et l'autre pas, eh bien on ne fait rien, et puis c'est tout.
Le désir physique est une chose mécanique : oui, si un mec caresse sa copine, elle va répondre physiquement, et vice-versa. Sauf que le consentement est une question intellectuelle : le corps peut dire oui et la tête peut dire non, c'est même très fréquent (il y a des cas de viols en pleine rue avec une inconnue où la femme est lubrifiée, parce que son corps réagit à des stimulations physiques). D'où la nécessité absolue de communiquer et de demander à l'autre quels sont ses désirs, réellement, et de ne pas simplement lui imposer notre propre désir en faisant fonctionner des leviers physiques qui n'ont rien à voir avec le consentement.
De plus, si je suis d'accord pour dire que la société encourage les hommes à assouvir leurs désirs, elle formate aussi les femmes à choisir pour partenaires ceux qui prennent, ceux qui affirment une certaine violence dans leur vie quotidienne (on appelle cela "assurance" souvent) : moi qui suis plutôt très respectueux des femmes, j'ai souvent, dans ma jeunesse, pu observer que des filles que je convoitais étaient séduites par le plus "mâle" du groupe, le plus à même d'imposer sa violence.
Cela ne m'a pas fait changer de comportement, mais je m'interroge sur la culpabilisation extrême des hommes que je crois lire sur ce fil.
PauvreYorick a écrit:Ça va bientôt devenir subtil ou obscène ou les deux
C'est ce que je crains, et je n'ai pas le temps aujourd'hui d'être subtil : je reviens ce soir, je verrai si je dois détailler.
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- user7337Fidèle du forum
Oui, j'ai bien dit "inverse". Je n'insiste pas, afin de ne pas faire dévier le débat, d'autant que tu dois très bien comprendre ce que je veux dire, et j'ai dit ce que j'avais à dire, je ne vois pas quoi rajouter.PauvreYorick a écrit:«inverse»?benjy_star a écrit:L'ennui, c'est qu'ici en tout cas, je crois justementPauvreYorick a écrit:Je précise en revanche que je ne vois vraiment pas où certains arrivent à trouver une culpabilisation des mâles en raison de leur qualité de mâles. Je suis sûr que si on transposait l'argument statistique à d'autres sujets ils seraient beaucoup moins enclins à y voir une démarche de stigmatisation essentialiste.jamais(me semble-t-il) que le cas inverse ne se produit jamais.
- TristanaVénérable
Igniatius a écrit:Je suis d'accord mais la frontière sera très compliquée à déterminer : même en communiquant, qui dit que les choix exprimés par une partenaire ne sont pas dictés par l'emprise psychologique de l'homme ?
Soit le choix est exprimé sous la contrainte (on dit "oui" par peur d'être blâmé, frappé), auquel cas effectivement le consentement ne vaut rien ; soit le choix est exprimé librement (on peut se mettre des barrières, se dire "bon il a envie donc je dis oui", sans pour autant qu'il y ait une réelle contrainte), auquel cas je ne vois pas le problème.
Dans le deuxième cas, ce qui est encore une fois nécessaire, c'est l'éducation. Dalathée l'a très bien dit : il faut apprendre aux filles à dire "non" quand elles ne veulent pas d'un rapport sexuel. Beaucoup n'osent pas, et se forcent — loin de moi l'idée de dire que les hommes qui couchent avec elles sont des violeurs : le consentement est donné, de manière libre. Ils ne sont pas censés savoir que le "oui" est en fait "non", et que c'est une violence que la femme s'impose toute seule, justement parce que la société lui a toujours répété que les hommes ont besoin de sexe, et que si elle a flirté (par exemple), eh bien elle doit aller jusqu'au bout.
Rappelons aux hommes qu'ils doivent toujours s'assurer du consentement d'autrui ; rappelons aux femmes que quand elles n'ont pas envie, elles n'ont pas à se forcer.
Igniatius a écrit:De plus, si je suis d'accord pour dire que la société encourage les hommes à assouvir leurs désirs, elle formate aussi les femmes à choisir pour partenaires ceux qui prennent, ceux qui affirment une certaine violence dans leur vie quotidienne (on appelle cela "assurance" souvent) : moi qui suis plutôt très respectueux des femmes, j'ai souvent, dans ma jeunesse, pu observer que des filles que je convoitais étaient séduites par le plus "mâle" du groupe, le plus à même d'imposer sa violence.
Forcément : la société est faite par et pour les mâles violents et qui imposent leur loi. Il n'est pas illogique que les femmes soient attirées par ce genre de profils.
Néanmoins, il ne sert à rien de caricaturer : les cas de violence conjugale par exemple sont rarement aussi clairs que ça. Souvent, l'homme apparaît gentil, doux et attentionné au premier abord (et je dis ça en connaissance de cause : j'ai un ami en couple avec un homme qui l'a coupé de tous ses amis, de toutes ses activités autres que partagées avec lui, et les premières fois où j'avais rencontré ce garçon je l'avais trouvé absolument adorable). Je connais peu de femmes qui iraient vers des mecs qu'elles trouvent violents ou dangereux — ou alors on parle de certains milieux où être un homme passe par battre sa femme. Contre ça, encore une fois : éducation, éducation, éducation.
Igniatius a écrit:
Cela ne m'a pas fait changer de comportement, mais je m'interroge sur la culpabilisation extrême des hommes que je crois lire sur ce fil.
Je ne culpabilise que les violeurs, Igniatius. Je n'ai jamais pensé que tous les hommes étaient des violeurs, et je ne l'ai jamais dit. C'est justement en rappelant certaines vérités qui tiennent davantage du bon sens qu'autre chose qu'on permettra de faire changer les mentalités sur le viol et sa banalité.
_________________
« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- User17706Bon génie
Alors là, pas le moins du monde (en particulier je ne vois pas le rapport avec ce que tu citais de moi plus haut). Mais pas de pb pour laisser ça de côté si tu juges que ça ferait dévier le débat.benjy_star a écrit: tu dois très bien comprendre ce que je veux dire
- TristanaVénérable
D'ailleurs je suis tombée ce matin sur une vidéo à l'initiative du gouvernement américain, avec entre autres Benicio del Toro et Daniel Craig (personnalités déjà plus crédibles que Sean Penn qui s'était illustré dans une campagne contre la prostitution en portant une pancarte : "real mean don't buy girls" — sauf que venant d'un homme coupable de violences conjugales, ça sonnait un peu faux), qui rappelle que si une femme ne consent pas ou ne peut pas consentir, c'est une agression :
_________________
« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- ArverneGrand sage
J'ai du mal à comprendre ça. Quand j'ai pas envie, j'ai pas envie, ni ma tête, ni mon corps. Des femmes qui lubrifient lors d'un viol ? Tu sors ça d'où ? J'ai du mal à comprendre sur quelles sources on peut s'appuyer pour affirmer ça.Tristana a écrit: le corps peut dire oui et la tête peut dire non, c'est même très fréquent (il y a des cas de viols en pleine rue avec une inconnue où la femme est lubrifiée, parce que son corps réagit à des stimulations physiques).
- TristanaVénérable
Arverne a écrit:J'ai du mal à comprendre ça. Quand j'ai pas envie, j'ai pas envie, ni ma tête, ni mon corps. Des femmes qui lubrifient lors d'un viol ? Tu sors ça d'où ? J'ai du mal à comprendre sur quelles sources on peut s'appuyer pour affirmer ça.Tristana a écrit: le corps peut dire oui et la tête peut dire non, c'est même très fréquent (il y a des cas de viols en pleine rue avec une inconnue où la femme est lubrifiée, parce que son corps réagit à des stimulations physiques).
http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articles/des-viols-et-des-orgasmes/12024
Sur des sources scientifiques et réelles.
Tant mieux pour toi si ton corps et ton cerveau sont toujours d'accord : ce n'est pas le cas de toutes les femmes.
Le plaisir et le désir sexuel sont mécaniques, chez les hommes comme chez les femmes. Un clitoris stimulé de manière adéquate va provoquer une lubrification du vagin. Encore une fois, cela ne signifie pas pour autant qu'on soit d'accord avec le fait d'avoir un rapport sexuel.
- PseudoDemi-dieu
Arverne a écrit:J'ai du mal à comprendre ça. Quand j'ai pas envie, j'ai pas envie, ni ma tête, ni mon corps. Des femmes qui lubrifient lors d'un viol ? Tu sors ça d'où ? J'ai du mal à comprendre sur quelles sources on peut s'appuyer pour affirmer ça.Tristana a écrit: le corps peut dire oui et la tête peut dire non, c'est même très fréquent (il y a des cas de viols en pleine rue avec une inconnue où la femme est lubrifiée, parce que son corps réagit à des stimulations physiques).
C'est un réflexe, provoqué entre autre par la peur. On peut même jouir lors d'un viol, et en ressentir une grande honte. Et cela n'enlève rien au traumatisme.
On oublie souvent (ou on ne le sait pas) que la sexualité féminine a un coté mécanique, tout comme celle des hommes.
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- florestanGrand sage
+Pseudo a écrit:Arverne a écrit:J'ai du mal à comprendre ça. Quand j'ai pas envie, j'ai pas envie, ni ma tête, ni mon corps. Des femmes qui lubrifient lors d'un viol ? Tu sors ça d'où ? J'ai du mal à comprendre sur quelles sources on peut s'appuyer pour affirmer ça.Tristana a écrit: le corps peut dire oui et la tête peut dire non, c'est même très fréquent (il y a des cas de viols en pleine rue avec une inconnue où la femme est lubrifiée, parce que son corps réagit à des stimulations physiques).
C'est un réflexe, provoqué entre autre par la peur. On peut même jouir lors d'un viol, et en ressentir une grande honte. Et cela n'enlève rien au traumatisme.
On oublie souvent (ou on ne le sait pas) que la sexualité féminine a un coté mécanique, tout comme celle des hommes.
Avec un inconnu?? Pour être excitée il faut un minimum être en confiance ou en position de force il me semble, ça doit être perso. Quand a jouir lors d'un viol il doit me manquer une case.
- PseudoDemi-dieu
florestan a écrit:+Pseudo a écrit:Arverne a écrit:
J'ai du mal à comprendre ça. Quand j'ai pas envie, j'ai pas envie, ni ma tête, ni mon corps. Des femmes qui lubrifient lors d'un viol ? Tu sors ça d'où ? J'ai du mal à comprendre sur quelles sources on peut s'appuyer pour affirmer ça.
C'est un réflexe, provoqué entre autre par la peur. On peut même jouir lors d'un viol, et en ressentir une grande honte. Et cela n'enlève rien au traumatisme.
On oublie souvent (ou on ne le sait pas) que la sexualité féminine a un coté mécanique, tout comme celle des hommes.
Avec un inconnu?? Pour être excitée il faut un minimum être en confiance ou en position de force il me semble, ça doit être perso. Quand a jouir lors d'un viol il doit me manquer une case.
Je suis désolée mais ça arrive. Et cela ne veut pas dire que le moment est agréable pour la dame. Elle est bel et bien violée.
C'est un des tabous du viol, parce que cela donnerait à croie que la violée prend du plaisir à cela.
Or, l'orgasme peut être totalement mécanique. C'est un fait, même si cela parait incroyable.
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- TristanaVénérable
Pseudo a écrit:
Or, l'orgasme peut être totalement mécanique. C'est un fait, même si cela parait incroyable.
Oui oui. Et c'est bien ce qu'explique ce lien, très sérieux : http://www.popsci.com/science/article/2013-05/science-arousal-during-rape
- florestanGrand sage
Tristana a écrit:Pseudo a écrit:
Or, l'orgasme peut être totalement mécanique. C'est un fait, même si cela parait incroyable.
Oui oui. Et c'est bien ce qu'explique ce lien, très sérieux : http://www.popsci.com/science/article/2013-05/science-arousal-during-rape
D'un point de vue tout à fait personnel ça me semble complètement inenvisageable
- SeiGrand Maître
Pseudo a écrit:florestan a écrit:+Pseudo a écrit:
C'est un réflexe, provoqué entre autre par la peur. On peut même jouir lors d'un viol, et en ressentir une grande honte. Et cela n'enlève rien au traumatisme.
On oublie souvent (ou on ne le sait pas) que la sexualité féminine a un coté mécanique, tout comme celle des hommes.
Avec un inconnu?? Pour être excitée il faut un minimum être en confiance ou en position de force il me semble, ça doit être perso. Quand a jouir lors d'un viol il doit me manquer une case.
Je suis désolée mais ça arrive. Et cela ne veut pas dire que le moment est agréable pour la dame. Elle est bel et bien violée.
C'est un des tabous du viol, parce que cela donnerait à croie que la violée prend du plaisir à cela.
Or, l'orgasme peut être totalement mécanique. C'est un fait, même si cela parait incroyable.
Lynch le représente admirablement bien dans l'une des scènes de Sailor et Lula. L'insoutenable n'est pas le viol en lui-même, mais le "plaisir" qu'y prend Lula, violée sans ambiguïté, pourtant.
- TristanaVénérable
florestan a écrit:Tristana a écrit:Pseudo a écrit:
Or, l'orgasme peut être totalement mécanique. C'est un fait, même si cela parait incroyable.
Oui oui. Et c'est bien ce qu'explique ce lien, très sérieux : http://www.popsci.com/science/article/2013-05/science-arousal-during-rape
D'un point de vue tout à fait personnel ça me semble complètement inenvisageable
En même temps, j'imagine que les personnes à qui c'est arrivé ne pensaient pas ça envisageable, non plus. Et je ne te souhaite pas d'en faire jamais l'expérience.
- florestanGrand sage
Tristana a écrit:florestan a écrit:Tristana a écrit:
Oui oui. Et c'est bien ce qu'explique ce lien, très sérieux : http://www.popsci.com/science/article/2013-05/science-arousal-during-rape
D'un point de vue tout à fait personnel ça me semble complètement inenvisageable
En même temps, j'imagine que les personnes à qui c'est arrivé ne pensaient pas ça envisageable, non plus. Et je ne te souhaite pas d'en faire jamais l'expérience.
Je te remercie :lol:
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum