- Reine MargotDemi-dieu
Chacun fait comme il l'entend tant qu'il gère ses classes, et que les lois sont respectées (et il me semble que rien n'interdit de déchirer une punition, contrairement aux lignes), l'essentiel est là, non?
Sinon il y a pas mal d'hypocrisie avec la circulaire sur les punitions assimilées aux brimades, pour éviter les lignes il suffit de donner un texte à recopier sans faute d'orthographe, et hop, argument pédagogique du socle commun :succes:
Sinon il y a pas mal d'hypocrisie avec la circulaire sur les punitions assimilées aux brimades, pour éviter les lignes il suffit de donner un texte à recopier sans faute d'orthographe, et hop, argument pédagogique du socle commun :succes:
- CasparProphète
Non mais bon, je leur donne au moins l'illusion que je vais les vérifier attentivement. En tout cas, je ne les jette jamais devant eux.
Je ne leur donne pas de lignes mais des textes à copier, ou parfois des exercices ou des sujets de rédaction (en anglais ou en français).
Je ne leur donne pas de lignes mais des textes à copier, ou parfois des exercices ou des sujets de rédaction (en anglais ou en français).
- ChocolatGuide spirituel
totoro a écrit:Chocolat a écrit:
Pour ce qu'il en est des nuances entre vexation et humiliation... tenter de complètement séparer les deux me paraît très complexe, voire impossible.
C'est sans doute que tu as eu la chance de ne jamais te sentir humilier par un prof... Certaines remarques m'ont vexée (là, c'est ton amour propre qui en prend un coup), mais une m'a humiliée et c'est toute ta personne qui est rabaissée... C'était en CP, j'en garde encore un souvenir violent (et je cracherais bien à la figure de l'instit' en question..., c'est pour dire à quel point ça a pu me marquer...)
Sinon, j'évite de déchirer les punitions (qui consistent chez moi à du recopiage de textes pris au hasard dans le manuel), mais ça m'est arrivé... Je les ramasse, je les regarde vaguement. Quand le texte est vraiment long, je ne chipote pas sur les phrases qui pourraient manquer...
Et s'il faut juger de l'utilité de la punition, ce type de punition est utile parce qu'il permet de faire cours dans le calme: quand le début d'heure est déjà agité, je note au tableau les références du texte à copier, une série de tirets en dessous, les élèves savent ce que ça veut dire et s'arrêtent de parler; celui qui ne peut s'en empêcher au cours de l'heure me voit inscrire son nom au tableau sans même une réflexion à l'oral, sort son cahier de texte pour noter et se tait...
Mais savoir recopier un texte sans erreur est, à la différence des lignes (interdites de toute façon en collège et en lycée), un exercice très utile.
Pour les vexations et les humiliations - il ne faut pas oublier que nous n'avons pas tous les mêmes seuils de tolérance ; donc dans le doute, je crois qu'il est plus raisonnable de ne pas s'aventurer à l'aveugle en terrain glissant, d'autant plus que :
"Les punitions infligées doivent respecter la personne de l'élève et sa dignité : sont proscrites en conséquence toutes les formes de violence physique ou verbale, toute attitude humiliante, vexatoire ou dégradante à l'égard des élèves."
http://www.education.gouv.fr/bo/2000/special8/proced.htm
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- VolubilysGrand sage
Dans le doute, ne les punissons pas, sait-on jamais, ils pourraient mal le prendre.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- AtargatisNiveau 7
J'ai lu quelques réponses... Je lis toujours la production de l'élève et parfois je le note. Je menace de faire compter dans la moyenne si le travail est mauvais et ça suffit à peu près à les faire s'appliquer. Ainsi, une fois, un élève est parti dans un délire dans son travail (il m'a expliqué ensuite, entre deux sanglots, que c'était à cause de la surveillante qui s'acharnait sur lui, pauvre choupi ). Il avait écrit "de toute façon vous ne lirez pas donc je peux l'écrire, il faut tuer tous les Juifs blablabla". Convocation dans le bureau de la principale, le gamin me voit, reste interdit et éclate en sanglots... un petit dur de 14 ans... je pense sincèrement que ce n'était pas de la comédie.
Bref, déchirer sans lire, c'est permettre ce genre de débordement... Ça ne veut pas dire noter, corriger... Mais je pense que c'est "normal", ne serait-ce que pour vérifier que les choses sont bien faites.
(J'ai déjà arraché des pages dans des cahiers en mode actor studio quand j'avais des 6e, et ce dès le deuxième cours si les consignes n'étaient pas respectées... Ca peut paraître méchant, traumatisant et ça l'a sans doute été, mais les gamins ont vite compris qu'il fallait intégrer les règles très vite... Si c'était à refaire, dans le même type de classe, je recommencerais... En revanche, dans d'autres conditions je ne sais pas...)
Bref, déchirer sans lire, c'est permettre ce genre de débordement... Ça ne veut pas dire noter, corriger... Mais je pense que c'est "normal", ne serait-ce que pour vérifier que les choses sont bien faites.
(J'ai déjà arraché des pages dans des cahiers en mode actor studio quand j'avais des 6e, et ce dès le deuxième cours si les consignes n'étaient pas respectées... Ca peut paraître méchant, traumatisant et ça l'a sans doute été, mais les gamins ont vite compris qu'il fallait intégrer les règles très vite... Si c'était à refaire, dans le même type de classe, je recommencerais... En revanche, dans d'autres conditions je ne sais pas...)
- ProvenceEnchanteur
Caspar Goodwood a écrit:Je suis d'accord avec toi, je ne vois vraiment pas l'intérêt de déchirer une punition devant les élèves, et c'est contre-productif: pourquoi feraient-ils les suivantes?
Et pourtant, ils les font.
- InvitéInvité
Ce n'est absolument pas ce qui est dit.Volubilys a écrit:Dans le doute, ne les punissons pas, sait-on jamais, ils pourraient mal le prendre.
- bikkhouHabitué du forum
C'est un sujet intéressant. J'ai lu en diagonale vos réactions.
Peut-être que, quand on éprouve le besoin de déchirer et mettre la punition à la poubelle devant un élève, on a mal choisi la sanction.
Je m'explique : une sanction est adaptée à la gravité d'une situation x à un moment T et doit permettre de repartir sur des bases saines. Elle remet les pendules à l'heure. Pour toute la classe, d'ailleurs. Le professeur a le contrôle. Point.
Jeter ainsi la punition montre que l'émotion domine encore, quoi qu'on en dise, et c'est une sorte d'aveu de faiblesse, en soi.
Cela souligne aussi le fait que les sanctions "classiques" comme les travaux supplémentaires ne seraient plus adaptées aux comportements de certains élèves/classes d'aujourd'hui.
Dans mon établissement, c'est comme un jeu : ils comparent avec fierté leurs "scores" en comptant le nombre d'observations portées sur les carnets et les heures de colle accomplies. En conséquence, "ils" ont le contrôle sur le prof et la classe. Aussi, j'ai pris l'habitude d'impliquer la famille systématiquement. Je sanctionne extrêmement rarement. La punition est réfléchie et prise en charge par les parents et moi-même, puis ses effets contrôlés, jusqu'à ce que les élèves comprennent que je ne lâche jamais l'affaire, "pour leur bien" et celui de l'ensemble de la classe. Le mot passe rapidement, en début d'année, et mes classes fonctionnent plutôt bien de cette manière.
Cela ne règle pas le problème de l'élève au profil "décrocheur" qui cherchera jusqu'au bout le clash et ce problème est géré de manière plus globale avec l'ensemble de l'équipe éducative, CPE et direction compris.
Peut-être que, quand on éprouve le besoin de déchirer et mettre la punition à la poubelle devant un élève, on a mal choisi la sanction.
Je m'explique : une sanction est adaptée à la gravité d'une situation x à un moment T et doit permettre de repartir sur des bases saines. Elle remet les pendules à l'heure. Pour toute la classe, d'ailleurs. Le professeur a le contrôle. Point.
Jeter ainsi la punition montre que l'émotion domine encore, quoi qu'on en dise, et c'est une sorte d'aveu de faiblesse, en soi.
Cela souligne aussi le fait que les sanctions "classiques" comme les travaux supplémentaires ne seraient plus adaptées aux comportements de certains élèves/classes d'aujourd'hui.
Dans mon établissement, c'est comme un jeu : ils comparent avec fierté leurs "scores" en comptant le nombre d'observations portées sur les carnets et les heures de colle accomplies. En conséquence, "ils" ont le contrôle sur le prof et la classe. Aussi, j'ai pris l'habitude d'impliquer la famille systématiquement. Je sanctionne extrêmement rarement. La punition est réfléchie et prise en charge par les parents et moi-même, puis ses effets contrôlés, jusqu'à ce que les élèves comprennent que je ne lâche jamais l'affaire, "pour leur bien" et celui de l'ensemble de la classe. Le mot passe rapidement, en début d'année, et mes classes fonctionnent plutôt bien de cette manière.
Cela ne règle pas le problème de l'élève au profil "décrocheur" qui cherchera jusqu'au bout le clash et ce problème est géré de manière plus globale avec l'ensemble de l'équipe éducative, CPE et direction compris.
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Le rhinocéros courait / Le lion s'accrochait / mordait / le sang giclait le cou se tordait / Le rhinocéros regardait le ciel / Ciel bleu, calme et tranquille : / on y voyait la lune /
Tableau / Incident dans la jungle lointaine / Le paysage se taisait / Les deux bêtes se figeaient / Et dans le silence / Le lion tuait à chaque instant / Le rhinocéros mourait éternellement
KAORU MARUYAMA
- Marie LaetitiaBon génie
bikkhou a écrit:C'est un sujet intéressant. J'ai lu en diagonale vos réactions.
Peut-être que, quand on éprouve le besoin de déchirer et mettre la punition à la poubelle devant un élève, on a mal choisi la sanction.
Je m'explique : une sanction est adaptée à la gravité d'une situation x à un moment T et doit permettre de repartir sur des bases saines. Elle remet les pendules à l'heure. Pour toute la classe, d'ailleurs. Le professeur a le contrôle. Point.
Jeter ainsi la punition montre que l'émotion domine encore, quoi qu'on en dise, et c'est une sorte d'aveu de faiblesse, en soi.
Cela souligne aussi le fait que les sanctions "classiques" comme les travaux supplémentaires ne seraient plus adaptées aux comportements de certains élèves/classes d'aujourd'hui.
Dans mon établissement, c'est comme un jeu : ils comparent avec fierté leurs "scores" en comptant le nombre d'observations portées sur les carnets et les heures de colle accomplies. En conséquence, "ils" ont le contrôle sur le prof et la classe. Aussi, j'ai pris l'habitude d'impliquer la famille systématiquement. Je sanctionne extrêmement rarement. La punition est réfléchie et prise en charge par les parents et moi-même, puis ses effets contrôlés, jusqu'à ce que les élèves comprennent que je ne lâche jamais l'affaire, "pour leur bien" et celui de l'ensemble de la classe. Le mot passe rapidement, en début d'année, et mes classes fonctionnent plutôt bien de cette manière.
Cela ne règle pas le problème de l'élève au profil "décrocheur" qui cherchera jusqu'au bout le clash et ce problème est géré de manière plus globale avec l'ensemble de l'équipe éducative, CPE et direction compris.
euh non. Jeter la punition directement c'est juste éviter un papelard de plus sur le bureau... :shock:
Pour l'autre phrase: curieusement j'ai entendu un des plus pénibles faire son décompte exact de punition depuis la 6e mais à part ce cas exceptionnel, mes pénibles fuient les punitions...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- ProvenceEnchanteur
bikkhou a écrit:C'est un sujet intéressant. J'ai lu en diagonale vos réactions.
Peut-être que, quand on éprouve le besoin de déchirer et mettre la punition à la poubelle devant un élève, on a mal choisi la sanction.
Je m'explique : une sanction est adaptée à la gravité d'une situation x à un moment T et doit permettre de repartir sur des bases saines. Elle remet les pendules à l'heure. Pour toute la classe, d'ailleurs. Le professeur a le contrôle. Point.
Jeter ainsi la punition montre que l'émotion domine encore, quoi qu'on en dise, et c'est une sorte d'aveu de faiblesse, en soi.
:shock: :shock: :shock:
Je n'éprouve aucune émotion particulière lorsque je bazarde une punition. L'élève l'a faite, je vérifie vite fait, et je la balance parce que je ne vois pas ce que je pourrais en faire d'autre.
Ça m'étonnerait fort que mes élèves perçoivent cela comme un aveu de faiblesse...
Pardon, bikkhou, mais c'est vraiment de la psychologie de comptoir... Tu ne parais pas envisager qu'on puisse punir sans colère...
- CathEnchanteur
Absolument.
Je ne suis sous le coup d'aucune émotion quand je donne une punition, ni quand je la vérifie/déchire/jette. Je ne fais pas d'envolée de manches, c'est sobre et dépassionné: la punition a été faite, on passe à autre chose et notre relation (élève/prof) ne garde aucune trace de cet incident, comme je ne garde aucune trace de la punition.
Et on avance.
Je ne suis sous le coup d'aucune émotion quand je donne une punition, ni quand je la vérifie/déchire/jette. Je ne fais pas d'envolée de manches, c'est sobre et dépassionné: la punition a été faite, on passe à autre chose et notre relation (élève/prof) ne garde aucune trace de cet incident, comme je ne garde aucune trace de la punition.
Et on avance.
- bikkhouHabitué du forum
Provence a écrit:bikkhou a écrit:C'est un sujet intéressant. J'ai lu en diagonale vos réactions.
Peut-être que, quand on éprouve le besoin de déchirer et mettre la punition à la poubelle devant un élève, on a mal choisi la sanction.
Je m'explique : une sanction est adaptée à la gravité d'une situation x à un moment T et doit permettre de repartir sur des bases saines. Elle remet les pendules à l'heure. Pour toute la classe, d'ailleurs. Le professeur a le contrôle. Point.
Jeter ainsi la punition montre que l'émotion domine encore, quoi qu'on en dise, et c'est une sorte d'aveu de faiblesse, en soi.
:shock: :shock: :shock:
Je n'éprouve aucune émotion particulière lorsque je bazarde une punition. L'élève l'a faite, je vérifie vite fait, et je la balance parce que je ne vois pas ce que je pourrais en faire d'autre.
Ça m'étonnerait fort que mes élèves perçoivent cela comme un aveu de faiblesse...
Pardon, bikkhou, mais c'est vraiment de la psychologie de comptoir... Tu ne parais pas envisager qu'on puisse punir sans colère...
ouhlala ! :lol:
Si, bien sûr, je l'envisage... et je n'évoque pas la colère en particulier, mais si tu le fais, ce doit être parce que c'est la seule émotion qui te vienne spontanément à l'esprit : pas de psychologie de comptoir, donc... j'essaie de comprendre comment nous réagissons, nous, adultes, et j'émets des hypothèses sur cette manière de récupérer une punition.
Que les émotions ne guident pas nos gestes et comportements (réfléchis ou pas), grand bien nous fasse - c'est admirable - mais ce n'est pas le cas de nos élèves, nous le voyons.
Ou bien on fait exprès de la jeter à la poubelle devant l'élève et la classe en prenant le risque que cela soit interprété négativement ou bien on fait cela tout naturellement, gratuitement et froidement, et je m'interroge toujours et encore sur le sens et la portée de ce geste.
Je ne vois pas toujours l'intérêt de garder ces travaux mais ne les jette pas devant eux car même s'il s'agit d'une sanction, l'élève y a consacré un minimum de temps et de soin. Temps et soin attendus.
La "bazarder" signifie pour moi : "Tu l'as faite, normal, tu avais intérêt... attends regarde : hop, boulette !" ; la réceptionner en prenant la peine de vérifier l'état d'esprit de mon élève et ce qu'il a fait, puis la ranger, plus simple.
Enfin, puisque tu juges si sévèrement ce que "j'ose" écrire, je préfère très sincèrement ma psychologie de comptoir - perçue plus généralement comme une ridicule bienveillance, assumée - à ce qui me paraît comme une absence totale de.
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KAORU MARUYAMA
- tannatHabitué du forum
Pourquoi ne pas simplement la leur rendre cette punition ? C'est ce qui me semble le plus sensé, non ? (cela a sans doute déjà été évoqué je n'ai pas pris le temps de tout lire).
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- CathEnchanteur
Ils la refilent à un autre prof.
- tannatHabitué du forum
Euh chez moi ça n'est pas possible : la langue dans laquelle ils font ma punition n'est pas celle pratiquée par mes collègues en cours.
Enfin, il est peu probable qu'un collègue accepte de recevoir les exercices tant à tant de la page X du manuel de français niveau Y.
Enfin, il est peu probable qu'un collègue accepte de recevoir les exercices tant à tant de la page X du manuel de français niveau Y.
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- skindiverÉrudit
Je ne me permettrai jamais de déchirer une punition devant un élève.
J'attend qu'il soit sorti de ma salle pour la jeter à la poubelle
J'attend qu'il soit sorti de ma salle pour la jeter à la poubelle
- ChocolatGuide spirituel
bikkhou a écrit:C'est un sujet intéressant. J'ai lu en diagonale vos réactions.
Peut-être que, quand on éprouve le besoin de déchirer et mettre la punition à la poubelle devant un élève, on a mal choisi la sanction.
Je m'explique : une sanction est adaptée à la gravité d'une situation x à un moment T et doit permettre de repartir sur des bases saines. Elle remet les pendules à l'heure. Pour toute la classe, d'ailleurs. Le professeur a le contrôle. Point.
Jeter ainsi la punition montre que l'émotion domine encore, quoi qu'on en dise, et c'est une sorte d'aveu de faiblesse, en soi.
Cela souligne aussi le fait que les sanctions "classiques" comme les travaux supplémentaires ne seraient plus adaptées aux comportements de certains élèves/classes d'aujourd'hui.
Dans mon établissement, c'est comme un jeu : ils comparent avec fierté leurs "scores" en comptant le nombre d'observations portées sur les carnets et les heures de colle accomplies. En conséquence, "ils" ont le contrôle sur le prof et la classe. Aussi, j'ai pris l'habitude d'impliquer la famille systématiquement. Je sanctionne extrêmement rarement. La punition est réfléchie et prise en charge par les parents et moi-même, puis ses effets contrôlés, jusqu'à ce que les élèves comprennent que je ne lâche jamais l'affaire, "pour leur bien" et celui de l'ensemble de la classe. Le mot passe rapidement, en début d'année, et mes classes fonctionnent plutôt bien de cette manière.
Cela ne règle pas le problème de l'élève au profil "décrocheur" qui cherchera jusqu'au bout le clash et ce problème est géré de manière plus globale avec l'ensemble de l'équipe éducative, CPE et direction compris.
Je trouve ton point de vue sur la question très intéressant.
Et je ne pense pas, moi non plus, que l'on puisse repartir sur de bonnes bases dans un tel contexte qui offre sur un plateau l'occasion de montrer les limites du pouvoir du prof (j'ai parlé d'aveu d'impuissance en première page de ce fil).
Le devoir est jeté à la poubelle devant l'élève.
So what ?
Cela ne prouve pas que le prof en question ait une quelconque prise sur le gamin concerné, et encore moins que le prof en question ait gagné le respect de ce gamin à travers ce geste, bien au contraire.
Au mieux, chacun joue son rôle et accepte que ça se passe, en bonne intelligence ; au pire, c'est le clash assuré, un jour ou l'autre.
Perso, je n'aimerais pas devoir bosser dans de telles conditions.
Si j'arrive à convaincre les gamins qu'il est indispensable pour eux que le cours se déroule dans de bonnes conditions, c'est ok ; si je n'y arrive pas, cela signifie que je n'ai rien à faire dans une salle de classe ou que l'un, voire plusieurs d'entre eux n'ont rien à faire dans une salle de classe, et c'est là-dessus qu'il faut agir, parce que c'est le véritable problème.
_________________
- CathEnchanteur
Je suis en désaccord avec chacune de vos idées.
- Kan-gourouFidèle du forum
J'ai comme l'impression que les désaccords viennent du fait qu'au final personne ne sait vraiment ce que ressentent les élèves quand on jette leur punition devant eux. Il semblerait que certains élèves n'y trouvent rien à redire alors que d'autres se scandalisent ou se vexent. En fait, tout dépend du public que l'on a face à soi.
Le plus important, c'est que chaque "méthode" ait le mérite de remettre l'élève au travail, non ?
Le plus important, c'est que chaque "méthode" ait le mérite de remettre l'élève au travail, non ?
- VolubilysGrand sage
Mais pourquoi penser que si on la déchire c'est par colère ou impuissance? Je suis très calme quand on me rend les punitions, je la corrige et je ne la garde pas. Qu'en ferai-je?
Je suis l'enseignante, j'assume mon autorité, c'est à moi de faire respecter les règles de ma classe et de l'école. Je ne vais pas faire intervenir la famille à chaque fois qu'un élève bavarde ou fait l'imbécile. Assumer son autorité ne veut pas dire non plus punir à tour de bras. Je punis très peu, un rappel à l'ordre verbale (voir juste un regard noir) suffit la plupart du temps.
Déléguer son autorité aux familles est mieux? :shock: Pas peur que l'enfant se fasse battre comme plâtre à la maison? Pas peur de se prendre la famille en pleine face car elle nient tout ce que fait Monchériemoncoeur? Pas peur que l'enfant reconnaisse aussi peu d'autorité à sa famille qu'à ses enseignants?Dans mon établissement, c'est comme un jeu : ils comparent avec fierté leurs "scores" en comptant le nombre d'observations portées sur les carnets et les heures de colle accomplies. En conséquence, "ils" ont le contrôle sur le prof et la classe. Aussi, j'ai pris l'habitude d'impliquer la famille systématiquement. Je sanctionne extrêmement rarement. La punition est réfléchie et prise en charge par les parents et moi-même, puis ses effets contrôlés, jusqu'à ce que les élèves comprennent que je ne lâche jamais l'affaire, "pour leur bien" et celui de l'ensemble de la classe. Le mot passe rapidement, en début d'année, et mes classes fonctionnent plutôt bien de cette manière.
Je suis l'enseignante, j'assume mon autorité, c'est à moi de faire respecter les règles de ma classe et de l'école. Je ne vais pas faire intervenir la famille à chaque fois qu'un élève bavarde ou fait l'imbécile. Assumer son autorité ne veut pas dire non plus punir à tour de bras. Je punis très peu, un rappel à l'ordre verbale (voir juste un regard noir) suffit la plupart du temps.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- NitaEmpereur
tannat a écrit:Pourquoi ne pas simplement la leur rendre cette punition ? C'est ce qui me semble le plus sensé, non ? (cela a sans doute déjà été évoqué je n'ai pas pris le temps de tout lire).
Cath a écrit:Ils la refilent à un autre prof.
Je la leur rends avec, en travers, au feutre (j'en ai de toutes les couleurs, comme les gamins) vu le... et un gribouillis qui me tient lieu de signature...
Ils me disent : "je peux la jeter ?" ou "j'en fais quoi ?"
Je les regarde, et je réponds "plaît-il ?"
Ils reformulent leur interrogative (je sais qu'ils le font exprès, mais nous aimons bien les rites), et je réponds : elle est à toi, tu en fais ce que tu veux.
Ils la jettent, ou ils la rangent dans leur classeur.
Ceux dont les parents vérifient le classeur les jettent systématiquement.
_________________
A clean house is a sign of a broken computer.
- bikkhouHabitué du forum
Volubilys a écrit:Mais pourquoi penser que si on la déchire c'est par colère ou impuissance? Je suis très calme quand on me rend les punitions, je la corrige et je ne la garde pas. Qu'en ferai-je?
Déléguer son autorité aux familles est mieux? :shock: Pas peur que l'enfant se fasse battre comme plâtre à la maison? Pas peur de se prendre la famille en pleine face car elle nient tout ce que fait Monchériemoncoeur? Pas peur que l'enfant reconnaisse aussi peu d'autorité à sa famille qu'à ses enseignants?Dans mon établissement, c'est comme un jeu : ils comparent avec fierté leurs "scores" en comptant le nombre d'observations portées sur les carnets et les heures de colle accomplies. En conséquence, "ils" ont le contrôle sur le prof et la classe. Aussi, j'ai pris l'habitude d'impliquer la famille systématiquement. Je sanctionne extrêmement rarement. La punition est réfléchie et prise en charge par les parents et moi-même, puis ses effets contrôlés, jusqu'à ce que les élèves comprennent que je ne lâche jamais l'affaire, "pour leur bien" et celui de l'ensemble de la classe. Le mot passe rapidement, en début d'année, et mes classes fonctionnent plutôt bien de cette manière.
Je suis l'enseignante, j'assume mon autorité, c'est à moi de faire respecter les règles de ma classe et de l'école. Je ne vais pas faire intervenir la famille à chaque fois qu'un élève bavarde ou fait l'imbécile. Assumer son autorité ne veut pas dire non plus punir à tour de bras. Je punis très peu, un rappel à l'ordre verbale (voir juste un regard noir) suffit la plupart du temps.
Je ne délègue rien et surtout pas mon autorité : je supprime les intermédiaires et donc les sources de malentendus avec les parents de manière à ce que cette nécessaire autorité et ses manifestations, ne soient pas remises en question. Je les informe, par téléphone le plus souvent, et je demande leur concours pour que leur enfant se tienne au travail supplémentaire demandé.
De même, je punis très rarement, souvent les premières semaines à la rentrée, le temps qu'ils comprennent comment je fonctionne.
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KAORU MARUYAMA
- ChocolatGuide spirituel
PFC a écrit:J'ai comme l'impression que les désaccords viennent du fait qu'au final personne ne sait vraiment ce que ressentent les élèves quand on jette leur punition devant eux. Il semblerait que certains élèves n'y trouvent rien à redire alors que d'autres se scandalisent ou se vexent. En fait, tout dépend du public que l'on a face à soi.
Le plus important, c'est que chaque "méthode" ait le mérite de remettre l'élève au travail, non ?
Je crois qu'avant d'être profs, nous avons tous été élèves ; donc, si, nous le savons très bien.
Et je ne pense pas qu'il y ait besoin d'un sondage pour dire que personne n'apprécie de voir son travail déchiré puis jeté à la poubelle sous ses yeux de manière ostentatoire.
Après, s'il y en a qui aiment défendre l'indéfendable, grand bien leur fasse, m'enfin bon...
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- CathEnchanteur
Chocolat a écrit:
Je crois qu'avant d'être profs, nous avons tous été élèves ; donc, si, nous le savons très bien.
Et je ne pense pas qu'il y ait besoin d'un sondage pour dire que personne n'apprécie de voir son travail déchiré puis jeté à la poubelle sous ses yeux de manière ostentatoire.
Après, s'il y en a qui aiment défendre l'indéfendable, grand bien leur fasse, m'enfin bon...
Ben voyons.
- ChocolatGuide spirituel
Cath a écrit:
Ben voyons.
Mais encore ?
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- CathEnchanteur
Si vous croyez qu'il est si simple d'impliquer les parents de grands dadais de 15 à 20 ans et qu'ils ont eux-même encore une grande autorité sur leurs rejetons...
Ben c'est que vous êtes en collège.
Ben c'est que vous êtes en collège.
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