Quand un autre prof entre dans ta salle pour imposer l'ordre...

Je trouve ça hyper humiliant pour le collègue et puis il faut quand même un sérieux niveau de bordel pour que ça traverse les murs (à moins que l'établissement ne soit très mal insonorisé). Je pense qu'une telle intervention ne peut qu'encore plus décrédibiliser la personne chez qui on intervient. Ce procédé ne me semble acceptable que si on est PP et à la demande de la personne.

Dalathée2 a écrit:
Zut, en deux messages, ascenseur émotionnel.
Message 1 : "Ah, tiens, c'est donc normal que les élèves bavardent à droite pendant qu'on rend et commente les copies à gauche. Youpi ! Je suis normale."
Message 2 : "Ah, non, ça n'est pas normal. J'ai encore du travail..."

Ah, mais les collègues plus expérimentées à qui j'en ai parlé m'ont dit que c'était normal qu'ils soient bavards à ce moment-là. C'est juste qu'ils pouvaient être aussi sacrément bavards le reste du temps surtout le vendredi de 16h à 17h (dieu que j'aimais ce cours... à la fin de l'année, j'en ai viré trois. Sentiment de libération immédiat.)

florestan a écrit:Je trouve ça hyper humiliant pour le collègue et puis il faut quand même un sérieux niveau de bordel pour que ça traverse les murs (à moins que l'établissement ne soit très mal insonorisé). Je pense qu'une telle intervention ne peut qu'encore plus décrédibiliser la personne chez qui on intervient. Ce procédé ne me semble acceptable que si on est PP et à la demande de la personne.

Chez moi, si les élèves sont très très silencieux (contrôle), j'entends la craie taper sur le tableau de l'autre côté de la cloison.

Mais effectivement, il y a une différence entre des élèves qui bavardent et des singes hurleurs qui jettent des tables dans le couloir. Que quelqu'un intervienne dans le cours de quelqu'un d'autre, c'est double effet : silence, si on est très optimiste, pour la fin de l'heure ; mais si le collègue espérait avoir encore un peu de crédibilité face à sa classe, c'est fichu...

j'ai toujours peur que quelqu 'un intervienne quand ya trop de bruit dans mon cours.. Bon c'est arrivé qu'une collègue tape dans le mur car il est vrai qu'on abusait: les gamins bossaient sur "une minute de terreur" en vidéo... Ben oui ils faisaient les bandes sons dans la réserve pour ne pas déranger les autres, et j ai pas pensé à la collègue de l'autre coté du mur   
D'une façon générale, quand les gamins bossent en groupe, sur des projets, en grand format avec de la peinture, on génère un bruit ahurissant, je n'arrive pas à cadrer le bruit avec les troisiemes... Du coup j'alterne travaux de groupe, et boulot individuel en silence... Mais c'est vrai que ça me stresse qu'un collègue intervienne

pasteque a écrit:j'ai toujours peur que quelqu 'un intervienne quand ya trop de bruit dans mon cours.. Bon c'est arrivé qu'une collègue tape dans le mur car il est vrai qu'on abusait: les gamins bossaient sur "une minute de terreur" en vidéo... Ben oui ils faisaient les bandes sons dans la réserve pour ne pas déranger les autres, et j ai pas pensé à la collègue de l'autre coté du mur   
D'une façon générale, quand les gamins bossent en groupe, sur des projets, en grand format avec de la peinture, on génère un bruit ahurissant, je n'arrive pas à cadrer le bruit avec les troisiemes... Du coup j'alterne travaux de groupe, et boulot individuel en silence... Mais c'est vrai que ça me stresse qu'un collègue intervienne

pardon ?   
Taper dans le mur comme certains peuvent parfois le faire avec des voisins très bruyants ? alors là, je suis horrifiée !!

pasteque a écrit:Mais c'est vrai que ça me stresse qu'un collègue intervienne

 Il n'a pas à intervenir! Le strict minimum c'est quand même de t'en parler. Si tu te sens gênée , anticipe et parle en aux voisins.

Je suis intervenue une fois.
La fois où je suis intervenue, c'était pour un stagiaire d'anglais qui avait la classe dont j'étais le PP. Mes élèves étaient en contrôle. Plusieurs fois, ils m'ont demandé de les faire taire carils n'arrivaient pas à se concentrer, c'étaient des élèves gentils, de bonne volonté qui eux ne sont pas susceptibles de mettre le bazar. Au bout d'un moments vu le cirque, vu les coups repetitifs et tres enervants portés sur le mur par un élève, vu la porte qui claquait toutes les 30secondes, je suis intervenue. Ce n'était plus tenable. À la sortie, je suis allée m'excuser. Il m'a remerciée car après, sa séance a pu se dérouler correctement, ou à peu près.

non franchement elle a eu raison de taper dans le mur car les élèves faisaient une bande son, donc faisaient vraiment du bruit, ils s'étaient isolés dans la réserve pour ne pas parasiter les films des autres, et franchement je ne les entendaient pas moi meme dans la salle, mais j'ai absolument pas penser qu elle serait genée de l'autre coté du mur!!! Les élèves ont bien sur de suite cessés et j ai été m'excuser platement à la fin lol

florestan a écrit:

pasteque a écrit:Mais c'est vrai que ça me stresse qu'un collègue intervienne

 Il n'a pas à intervenir! Le strict minimum c'est quand même de t'en parler. Si tu te sens gênée , anticipe et parle en aux voisins.

J'arrete pas, je me sens obligée de me justifier en plus, et personne ne m a fait de reflexion dans mon nouvel établissement donc je ne me rend pas compte de ce qui est acceptable ou non

Entrer dans ma salle pour imposer l'ordre... ?  :shock:   

Je pense que c'est une excellente façon de me faire gueuler bien fort, effectivement, mais pas forcément après les élèves...

Moi c'est arrivé, avec ma 4e que je tiens très mal. Ma collègue néo-titulaire devenue assez paternaliste/méprisante avec le temps est intervenue l'heure d'avant les vacs de noël où ils foutaient un brouhaha monstre. Ca m'a encore plus décrédibilisé. J'ai détesté. Et après Noël elle arrive en mode "Oui, tu tiens rien toute façon, c'est pas normal que j'ai eu à intervenir". Et c'est là, la première fois que j'ai osé la rembarrer en lui disant qu'elle était pas ma tutrice et que j'étais dsl pour le bruit mais que je m'occupais de construire ça moi-même. Depuis elle me fiche la paix !

Dinaaa a écrit:Entrer dans ma salle pour imposer l'ordre... ?  :shock:   

Je pense que c'est une excellente façon de me faire gueuler bien fort, effectivement, mais pas forcément après les élèves...

En même temps, si tu réagis comme ça, c'est qu'a priori, ça ne doit pas non plus être un boxon monstrueux chez toi

Il y a peu, sur Néo, j'avais lu un post où c'était la cde qui était entrée dans une salle où il y avait le bordel, pour engueuler... la prof !

La première année où j'étais dans mon lycée, nous étions dans les anciens locaux, trop petits, et il y avait des préfabriqués éparpillés... dans le cimetière
Un couloir central par préfa et deux salles de part et d'autre. Le mercredi matin, j'avais les secondes et en face, il y avait philo en TC. Et c'était un tel bordel que je ne m'entendais pas. Un jour, ils ont joué à se lancer en bloc contre les cloisons et les vibrations ont fait tomber un tube de néon sur le sol dans ma salle, alors je suis sorti, j'ai ouvert la porte et j'ai hurlé "garde à vous là-dedans !". Silence de mort, les grands benêts-gibier de prépa qui baissent les yeux et la prof qui, pétrifiée, finit par regarder le plancher... J'avais honte. Mais j'ai eu le silence.
Et j'ai appris que quand je suis parti, elle leur a dit : "ne vous inquiétez pas, il est très très gentil au fond"
Irrécupérable

Je l'ai déjà fait mais uniquement parce qu'un élève de la salle d'à côté (avec porte de communication), donnait des coups dans le mur, il profitait de la configuration de la salle en question, les dernières chaises étaient presque contre le mur qui donnait sur mon tableau et ça résonnait énormément. Je savais que la collègue (et amie) pouvait ne pas se rendre compte de ce qu'il faisait et je suis intervenue pour engueuler le gamin et signaler ses agissements.

En revanche, j'ai déjà été tentée d'intervenir quand c'était le bazar dans sa salle (des élèves particulièrement pénibles) parce que mes élèves étaient aux aguets et riaient de ce qu'ils entendaient... Mais je ne l'ai pas fait, je ne me serais pas permis de saper son autorité, cela m'aurait vraiment gênée. Tout en continuant à être attentive pour intervenir en cas de pépin.

C'est hyper délicat car parfois on a l'impression que ça peut dégénérer (violence verbale, agressivité...) mais qu'on attend avant d'intervenir, on attend d'être sûre que le/la collègue court des risques et n'est pas "simplement" "bordélisée"... Pas évident...

Cripure a écrit:La première année où j'étais dans mon lycée, nous étions dans les anciens locaux, trop petits, et il y avait des préfabriqués éparpillés... dans le cimetière
Un couloir central par préfa et deux salles de part et d'autre. Le mercredi matin, j'avais les secondes et en face, il y avait philo en TC. Et c'était un tel bordel que je ne m'entendais pas. Un jour, ils ont joué à se lancer en bloc contre les cloisons et les vibrations ont fait tomber un tube de néon sur le sol dans ma salle, alors je suis sorti, j'ai ouvert la porte et j'ai hurlé "garde à vous là-dedans !". Silence de mort, les grands benêts-gibier de prépa qui baissent les yeux et la prof qui, pétrifiée, finit par regarder le plancher... J'avais honte. Mais j'ai eu le silence.
Et j'ai appris que quand je suis parti, elle leur a dit : "ne vous inquiétez pas, il est très très gentil au fond"
Irrécupérable

Je suis lente quand je tape mes messages ;-) On a vécu à peu près la même situation.

Bon, en même temps, il n'y a pas vraiment de raison valable pour laisser tous ses cours pourrir à cause du voisin, hein. je veux bien que "ça sape son autorité", mais enfin, s'il en avait, interviendrait-on ?

Cripure a écrit:Bon, en même temps, il n'y a pas vraiment de raison valable pour laisser tous ses cours pourrir à cause du voisin, hein. je veux bien que "ça sape son autorité", mais enfin, s'il en avait, interviendrait-on ?

Cela dépend de là où on bosse

Anagramme a écrit:

Cripure a écrit:Bon, en même temps, il n'y a pas vraiment de raison valable pour laisser tous ses cours pourrir à cause du voisin, hein. je veux bien que "ça sape son autorité", mais enfin, s'il en avait, interviendrait-on ?

Cela dépend de là où on bosse

C'est sans doute vrai. Mais si personne n'a d'autorité ou ne parvient à l'exercer, personne ne doit être gêné alors, non ?

Cripure a écrit:Bon, en même temps, il n'y a pas vraiment de raison valable pour laisser tous ses cours pourrir à cause du voisin, hein. je veux bien que "ça sape son autorité", mais enfin, s'il en avait, interviendrait-on ?

:lol!:

Cripure a écrit:

Anagramme a écrit:

Cripure a écrit:Bon, en même temps, il n'y a pas vraiment de raison valable pour laisser tous ses cours pourrir à cause du voisin, hein. je veux bien que "ça sape son autorité", mais enfin, s'il en avait, interviendrait-on ?

Cela dépend de là où on bosse

C'est sans doute vrai. Mais si personne n'a d'autorité ou ne parvient à l'exercer, personne ne doit être gêné alors, non ?

Lorsqu'on travaille dans un établissement particulièrement difficile nous sommes habitués au bruit. Alors, oui, s'il y a trop de bruit à côté on se pose des questions, on va même jeté un coup d'oeil voir s'il n'y pas d'agression physiques (et un grand etc.). Il arrive même que des profs montrent leur nez car nous avons souvent des portes communiquant une salle et celle à côté...J'ai même vu un de mes collègues débarquer dans ma salle (furieux, aucune maîtrise de sa rage à ce moment-là)...on faisait une "compétition", on peut l'appeler un jeux si on veut,...

J'entends tous les quatre matins mon collègue du 4ème étage faire de "coups-de-talon-sans-talon-avec-son-bureau" (voyez-vous le truc ? je suis au 3ème). J'ai rien à faire, mes élèves non plus.

Chez nous le bruit c'est une forme de vivre. Alors, oui, j'ai vu une collègue il n'y pas longtemps qui m'a demandé, d'un air condescendent, "mais tout va bien dans tes cours -j'ai entendu beaucoup de bruit (bruit maîtrisé et pas abusif-" ? Je lui ai répondu : oui, tout va bien, on s'amuse (luxe chez nous, moyen d'apprentissage souvent aussi...  :shock: Shock de la part de la collègue. Tant pis.

Le problème est que le bruit est une nuisance et une source de fatigue, en plus d'empêcher la concentration et donc les apprentissages. Je me doute que ce doit être difficile, mais c'est quand même dommage que des élèves soient sans cesse dans une telle situation.

Cripure a écrit:Le problème est que le bruit est une nuisance et une source de fatigue, en plus d'empêcher la concentration et donc les apprentissages.
Je me doute que ce doit être difficile, mais c'est quand même dommage que des élèves soient sans cesse dans une telle situation.

Heureusement les élèves ne sont pas en cesse dans des situations pareilles. Cependant cela peut arriver -notamment en cours de LV-. Si cela n'est pas maîtrisé ou cela dérange quiconque mes portes sont ouvertes (car je fais presque toujours cours portes ouvertes).

Ça m'est arrivé une fois, il y a longtemps.
Je passais dans le couloir, je suis assez grand pour voir par dessus les vasistas qui donnaient sur le couloir, les élèves (de Seconde ZEP, banlieue parisienne) étaient en train de déshabiller la prof. Si !
Je n'ai pas eu à hurler — question de masse et d'autorité (je suis désolé d'avoir à le dire, mais on ne devrait pas faire ce métier quand on manque d'autorité naturelle). Ils ont couru à leur place. J'en avais repéré un que j'ai pris par le bras et traîné jusqu'au bureau du proviseur, qui lui a dit que ce n'était pas bien et l'a laissé repartir…
La collègue s'est fait mettre en arrêt-maladie prolongé — je ne l'ai jamais revue.

Milady de Winter a écrit:Ça m'est arrivé une fois, il y a longtemps.
Je passais dans le couloir, je suis assez grand pour voir par dessus les vasistas qui donnaient sur le couloir, les élèves (de Seconde ZEP, banlieue parisienne) étaient en train de déshabiller la prof. Si !
Je n'ai pas eu à hurler — question de masse et d'autorité (je suis désolé d'avoir à le dire, mais on ne devrait pas faire ce métier quand on manque d'autorité naturelle). Ils ont couru à leur place. J'en avais repéré un que j'ai pris par le bras et traîné jusqu'au bureau du proviseur, qui lui a dit que ce n'était pas bien et l'a laissé repartir…
La collègue s'est fait mettre en arrêt-maladie prolongé — je ne l'ai jamais revue.

D'accord, donc il y a deux clans, dans l'EN : les avec-autorité et les sans-autorité. Rien à voir avec le fait que l'on débute ou que l'on a de l'expérience, rien à voir avec le fait que les élèves nous connaissent ou non... Non-non. C'est naturel, qu'on vous dit.

Dalathée2 a écrit:

Milady de Winter a écrit:Ça m'est arrivé une fois, il y a longtemps.
Je passais dans le couloir, je suis assez grand pour voir par dessus les vasistas qui donnaient sur le couloir, les élèves (de Seconde ZEP, banlieue parisienne) étaient en train de déshabiller la prof. Si !
Je n'ai pas eu à hurler — question de masse et d'autorité (je suis désolé d'avoir à le dire, mais on ne devrait pas faire ce métier quand on manque d'autorité naturelle). Ils ont couru à leur place. J'en avais repéré un que j'ai pris par le bras et traîné jusqu'au bureau du proviseur, qui lui a dit que ce n'était pas bien et l'a laissé repartir…
La collègue s'est fait mettre en arrêt-maladie prolongé — je ne l'ai jamais revue.

D'accord, donc il y a deux clans, dans l'EN : les avec-autorité et les sans-autorité. Rien à voir avec le fait que l'on débute ou que l'on a de l'expérience, rien à voir avec le fait que les élèves nous connaissent ou non... Non-non. C'est naturel, qu'on vous dit.

+1000
J'en connais qui ont débuté sans autorité, et maintenant leurs cours sont hyper calmes, et ce sont de bons profs. Heureusement qu'ils n'ont pas renoncé juste parce qu'ils n'avaient pas cette "autorité naturelle".

Ben déjà qu'on a du mal à recruter, si en plus on ne prend que les personnes à autorité naturelle rayonnante....

L'autorité naturelle est rare, encore plus lorsqu'elle n'est pas doublée d'une personnalité autoritaire et cassante, ce qui n'est pas forcément une qualité pour enseigner, surtout à des petits sixièmes et cinquièmes, à mon avis.

Par contre, on apprend par l'expérience devant des élèves  :
à ne pas laisser passer certaines choses (en classe et dans la préparation des cours) à fort potentiel de barrage en couille ; quelles sont les façons de fonctionner au niveau des sanctions dans tel établissement donné (avez-vous remarqué que personne ne donne jamais cette information en pré-rentrée? Genre ici il n'y a tellement pas de problèmes qu'on ne va pas aborder ce sujet) quelles interaction avoir avec tel ou tel type d'élèves (l'émotif, celui qui marche à l'affectif, le stressé, le petit con, le mal élevé, le paresseux, celui dont les parents suivent, celui qui s'élève tout seul, celui dont les parents cautionnent, .... ), à être rigoureux dans la gestion du temps et des punitions, à forcer sa nature pour être rigoureux, à jouer la comédie pour avoir l'air fâché quand en fait on aimerait tellement laisser tomber,.... Oui, ça va mieux avec de l'expérience, à condition d'être dans des situations vivables dans lesquelles on peut en engranger , pas dans un perpétuel état de stress.