Quand un autre prof entre dans ta salle pour imposer l'ordre...

Je voudrais connaître votre avis à propos de ça. Quel est le but d'entrer dans notre classe?

Au début que pensais qu'il s’agissait de l'aide que l'on doit se donner entre collègues. Mais après... Je me suis dit: et si tout ce qu'il voulait c'était de faire semblant qu'il gère mieux que moi?

Qu'est-ce que vous en pensez?   

Que le bruit l'empêche de faire son cours ?
Qu'il a cru que les élèves étaient seuls?
Il m'est arrivé de croire cela et d'entrer en gu….lant dans la salle voisine, à ma grande honte !

c'est délicat…
J'ai déjà eu un collègue dans une salle voisine, qui n'arrivait pas à tenir ses classes, dont la 3e dont j'étais PP.
ça m'a parfois démangée, j'avoue….surtout quand le bruit empêchait mes élèves de bosser, et notamment lors des devoirs.
Mais jamais, jamais je ne l'ai fait : je pense que ça aurait de facto sapé l'autorité du collègue.

Voilà ce qu'il m'arrive. Et c'est gênant!

tu veux dire qu'un collègue est intervenu dans ta salle ?

prof93 a écrit:Voilà ce qu'il m'arrive. Et c'est gênant!

Bonjour Prof93!

Je vois que tu enseignes l'Espagnol, alors peut-être tes élèves étaient-ils en train de travailler en groupe, et donc un peu plus bruyants?
Je crois que si ton collègue est entré dans ta salle, c'est qu'il ne pouvait plus travailler avec ses élèves à cause du bruit de tes élèves.

J'irais lui parler, si j'étais à ta place.

Ca m'est arrivé l'an dernier. Je rends les copies aux 3e bavards, un peu de brouhaha tandis que je circule dans la salle et que je commente la copie de l'un ou de l'autre (franchement, on était loin du b**del organisé) : voilà-t-y pas que l'infirmière, qui animait de la prévention chaipaquoi dans la salle d'à côté, ouvre ma porte, pointe son nez, ne me jette ni un regard ni la parole et demande à mes élèves de se taire... Je reprends difficilement contenance, commence mon cours dans un silence relatif, un surveillant entre et me demande de leur distribuer un papier quelconque. Je m'exécute, une fois de plus dans les deux minutes que je mets à faire le tour de la salle le brouhaha reprend. L'infirmière revient, et sans plus m'adresser la parole leur intime l'ordre de se taire sans quoi elle ira chercher la CDE... je me suis sentie humiliée à un point terrible. Je ne savais plus où me mettre.

Sphinx a écrit:Ca m'est arrivé l'an dernier. Je rends les copies aux 3e bavards, un peu de brouhaha tandis que je circule dans la salle et que je commente la copie de l'un ou de l'autre (franchement, on était loin du b**del organisé) : voilà-t-y pas que l'infirmière, qui animait de la prévention chaipaquoi dans la salle d'à côté, ouvre ma porte, pointe son nez, ne me jette ni un regard ni la parole et demande à mes élèves de se taire... Je reprends difficilement contenance, commence mon cours dans un silence relatif, un surveillant entre et me demande de leur distribuer un papier quelconque. Je m'exécute, une fois de plus dans les deux minutes que je mets à faire le tour de la salle le brouhaha reprend. L'infirmière revient, et sans plus m'adresser la parole leur intime l'ordre de se taire sans quoi elle ira chercher la CDE... je me suis sentie humiliée à un point terrible. Je ne savais plus où me mettre.

Ça, ça nécessite une recadrage auprès de la personne concernée. C'est totalement déplacé.

Je n'ai pas osé. J'étais à six mois du début de ma carrière (et sans tuteur pour m'aider). Surtout que c'était vrai que mes élèves étaient bavards avec moi, même si ça n'est jamais allé jusqu'au b**del organisé. J'en ai parlé, au bord des larmes, avec une ou deux collègues plus âgées qui ont convenu que ça ne se faisait pas, mais ça n'est pas allé plus loin.

Il faut dire que c'était trois minutes avant la sonnerie...  Je les avais laissé sortir mais ils étaient rentrés, déjà qu'il n'y avait personne dans les couloirs.

Ils ne travaillaient pas en groupe.

prof93 a écrit:Il faut dire que c'était trois minutes avant la sonnerie...  Je les avais laissé sortir mais ils étaient rentrés, déjà qu'il n'y avait personne dans les couloirs.

Ils ne travaillaient pas en groupe.

  

albertine02 a écrit:
ça m'a parfois démangée, j'avoue….surtout quand le bruit empêchait mes élèves de bosser, et notamment lors des devoirs.
Mais jamais, jamais je ne l'ai fait : je pense que ça aurait de facto sapé l'autorité du collègue.

+1

prof93 a écrit:Il faut dire que c'était trois minutes avant la sonnerie...  Je les avais laissé sortir mais ils étaient rentrés, déjà qu'il n'y avait personne dans les couloirs.

Ils ne travaillaient pas en groupe.

Tu les laisses sortir avant la sonnerie?

je ne capte pas…tu les as laissé partir, mais ils sont rentrés ?

albertine02 a écrit:c'est délicat…
J'ai déjà eu un collègue dans une salle voisine, qui n'arrivait pas à tenir ses classes, dont la 3e dont j'étais PP.
ça m'a parfois démangée, j'avoue….surtout quand le bruit empêchait mes élèves de bosser, et notamment lors des devoirs.
Mais jamais, jamais je ne l'ai fait : je pense que ça aurait de facto sapé l'autorité du collègue.

Pareil !
L'an passé, j'avais une collègue de français qui se faisait systématiquement bordél*sée... le nombre de fois où ça m'a démangée   Mes élèves (des ch*eurs de première, pourtant) m'avaient même demandé si je pouvais aller leur dire de se taire   

littlemary a écrit:

prof93 a écrit:Il faut dire que c'était trois minutes avant la sonnerie...  Je les avais laissé sortir mais ils étaient rentrés, déjà qu'il n'y avait personne dans les couloirs.

Ils ne travaillaient pas en groupe.

  

Pareil, je ne comprends pas... je sais que mes neurones sont fatigués mais là    

Je n'aurais jamais cru ça possible mais je suis intervenue dans la salle d'une collègue en début d'année. Contractuelle en espagnol jusqu'aux vacances de la Toussaint, d'un certain âge, elle n'a jamais pu / su tenir ses classes au point qu'elle a pourri pendant un mois et demi les cours de tous les collègues de l'étage. Et elle le reconnaissait bien volontiers, demandant des conseils à tous les collègues, disant haut et fort qu'elle ne savait pas quoi faire et que ce métier en collège n'était pas fait pour elle. Je n'étais même pas dans la salle à côté ni même juste en face, mais en face et en décalé d'une salle et portes fermées, mes élèves étaient en contrôle et ne pouvaient travailler tellement il y avait de bruit : des élèves couraient et hurlaient dans le couloir, les portes claquaient et l'on entendait les élèves crier et bouger les tables dans la salle. C'était insupportable! Je n'ai pas vérifié l'heure et cinq minutes avant que ça sonne, la fureur l'a emporté depuis un mois et demi que ça durait, j'ai frappé, je suis entrée en trombe, j'ai ordonné aux élèves de se taire sous peine de sanction immédiate. Bref leçon de morale. La collègue était assise bras croisés à son bureau... Je crois que je ne l'ai même pas regardée, je ne me suis adressée qu'aux élèves et le calme est revenu pour les quelques minutes qui restaient. La collègue m'a dit ensuite qu'elle était désolée mais qu'elle ne savait plus quoi faire, le problème étant que c'était comme ça avec toutes ses classes. Bref... Voilà pour mon expérience. Je voulais juste avoir du calme et pouvoir travailler. Ce n'était pas contre la collègue même si j'étais à bout - tout comme tous mes collègues du couloir. Je crois aussi que j'ai craqué parce que ça faisait un mois et demi et que de toute façon je savais qu'elle partait - l'effet des hormones aussi sûrement.   

Après ça a dû m'arriver une fois que lors d'un travail de groupes ou d'oral, un surveillant rentre en classe pour voir ce qui se passait! Mais ce n'est pas grave! Ça compense les fois où un surveillant rentre et me demande si les élèves sont en contrôle tellement ils sont calmes!   

Bref tout dépend du cas de figure, je ne pense pas que tu sois dans le cas de ma collègue, donc déculpabilise, dédramatise, prends-le avec humour!

Prof93, estimes-tu que tes élèves étaient bruyants ou pas ? Le sont-ils habituellement ?
Effectivement, il se peut qu'on "craque" car on veut juste travailler dans le calme (ma tolérance au bruit est assez basse... voire trèèèèès basse ).

Ca m'est arrivé mais gentiment et en m'excusant par avance et par après auprès de la collègue car mes élèves étaient en contrôle.
Ca a calmé le jeu 5mn et c'est reparti de plus belle.
Je me suis arrangé pour ne plus programmer de contrôles quand elle était dans la salle d'à côté...

Moi aussi ça m'a déjà démangé d'intervenir : la remplaçante en espagnol se faisait complètement bordeliser par la 3ème dont je suis pp. Une fois j'étais sur le palier devant la porte. Et puis je n'ai pas osé. Peur de saper l'autorité de la collègue.

ça me rappelle que j'ai connu un truc du même genre, très très désagréable.
Je venais d'arriver dans un collège en ZEP, comme TZR, en cours d'année, après mon congé maternité et j'étais complètement déphasée : on était dans la région depuis peu, je n'avais jamais eu de collégiens de ma vie, j'arrivais du supérieur…bref, je galérais comme pas possible.
Un collègue de maths, pensant être gentil, a sermonné pendant un de ses cours, les élèves que l'on avait en commun "et il faut être sage avec madame albertine, c'est pas facile pour elle, elle n'a jamais eu de collégien avant, elle arrive en cours d'année, faites un effort etc etc".
Il me l'avait d'ailleurs raconté sans le moindre état d'âme et était persuadé d'avoir fait une bonne action….sauf que moi, je me suis sentie un peu minable, renvoyée à ma nullité et mon incapacité à gérer des 6e. Et en prime, son sermon n'a eu aucun effet….

Morale : jamais je n'interviens, directement ou non, dans le cours d'un collègue.

Sphinx a écrit:Ca m'est arrivé l'an dernier. Je rends les copies aux 3e bavards, un peu de brouhaha tandis que je circule dans la salle et que je commente la copie de l'un ou de l'autre (franchement, on était loin du b**del organisé) : voilà-t-y pas que l'infirmière, qui animait de la prévention chaipaquoi dans la salle d'à côté, ouvre ma porte, pointe son nez, ne me jette ni un regard ni la parole et demande à mes élèves de se taire... Je reprends difficilement contenance, commence mon cours dans un silence relatif, un surveillant entre et me demande de leur distribuer un papier quelconque. Je m'exécute, une fois de plus dans les deux minutes que je mets à faire le tour de la salle le brouhaha reprend. L'infirmière revient, et sans plus m'adresser la parole leur intime l'ordre de se taire sans quoi elle ira chercher la CDE... je me suis sentie humiliée à un point terrible. Je ne savais plus où me mettre.

Sphinx a écrit:Je n'ai pas osé. J'étais à six mois du début de ma carrière (et sans tuteur pour m'aider). Surtout que c'était vrai que mes élèves étaient bavards avec moi, même si ça n'est jamais allé jusqu'au b**del organisé.  J'en ai parlé, au bord des larmes, avec une ou deux collègues plus âgées qui ont convenu que ça ne se faisait pas, mais ça n'est pas allé plus loin.

Zut, en deux messages, ascenseur émotionnel.
Message 1 : "Ah, tiens, c'est donc normal que les élèves bavardent à droite pendant qu'on rend et commente les copies à gauche. Youpi ! Je suis normale."
Message 2 : "Ah, non, ça n'est pas normal. J'ai encore du travail..."

Amaliah a écrit:Je n'aurais jamais cru ça possible mais je suis intervenue dans la salle d'une collègue en début d'année. [...]

Vu ce que tu racontes, ça ne me semble pas déplacé que tu sois intervenue.

Je suis contre le fait d'intervenir - je me l'interdis aussi - mais bon, si ça devient un boxon monstrueux au point que des élèves se baladent ici et là...

Dalathée2 a écrit:Message 1 : "Ah, tiens, c'est donc normal que les élèves bavardent à droite pendant qu'on rend et commente les copies à gauche. Youpi ! Je suis normale."

Quand je rends un contrôle, je les autorise (explicitement) à en parler entre eux (car je sais que je ne parviendrai pas à l'empêcher, dans tous les cas), mais j'exige que cela se fasse dans un certain calme. Ça fonctionne bien.

J'ai des élèves très bavards dans une classe de seconde...jamais aucun collègue ne s'est permis de me faire la moindre remarque. Si un collègue entrait dans la salle , je lui laisserais bien volontiers la classe et je rentrerais chez moi.

Il y a une différence entre des élèves très bavards et un bazar sans nom qui empêche de travailler!   

Je trouve ça hyper humiliant pour le collègue et puis il faut quand même un sérieux niveau de bordel pour que ça traverse les murs (à moins que l'établissement ne soit très mal insonorisé). Je pense qu'une telle intervention ne peut qu'encore plus décrédibiliser la personne chez qui on intervient. Ce procédé ne me semble acceptable que si on est PP et à la demande de la personne.