- florestanGrand sage
La question est posée. Je trouve qu'il y a des choses particulières à maîtriser qui me font m'interroger sur des difficultés particulières aux langues. La gestion et la répartition de la prise de parole en particulier. L'argument "on comprend rien" qui peut pousser au bavardage si on refuse l'emploi massif du français. Le faible nombre d'heures et les faibles coefficients L'encouragement au travail de groupe (pour moi:affraid:,je trouve ça idéologiquement suspect et je trouve que ça fait du bruit, ça me fatigue et ça m'énerve)Un inspecteur à qui naïvement je faisais part de mes réticences m'a dit "mais enfin madame Florestan , c'est du bruit pédagogique":Gné: : moi je réfléchis et travaille bien mieux dans le silence . Mon seuil de tolérance est très bas.
Quelques réflexions que je vous soumets en vrac.
Quelques réflexions que je vous soumets en vrac.
- florestanGrand sage
Je parlais des langues vivantes.
- damanhourNiveau 9
houla ! les grands esprits se rencontrent (cf fil plus bas sur la gestion de classe). On en est là
"Mais tu penses que ce n'est pas bien ? En fait, je n'arrive pas à savoir si je gère mes classes ( débuts au collège, pas de tutrice car j'ai été monitrice en fac). Pour l'instant j'en ai puni un qui s'est levé (un exo à faire) et maintenant il est cadré. Mais j'ai peur qu'ils pensent que le cours d'italien c'est expression physique et orale en langue étrangère. En même temps à l'écrit ils sont calmes, ils apprennent leurs leçons. En gros, si je suis trop sévère sur les questions et les prises de parole, j'ai peur de les dégouter et je ne sais pas s'il vaut mieux qu'ils aient envie d'aller au tableau faire leur speech en prenant le risque que ça les fasse marrer"
"Mais tu penses que ce n'est pas bien ? En fait, je n'arrive pas à savoir si je gère mes classes ( débuts au collège, pas de tutrice car j'ai été monitrice en fac). Pour l'instant j'en ai puni un qui s'est levé (un exo à faire) et maintenant il est cadré. Mais j'ai peur qu'ils pensent que le cours d'italien c'est expression physique et orale en langue étrangère. En même temps à l'écrit ils sont calmes, ils apprennent leurs leçons. En gros, si je suis trop sévère sur les questions et les prises de parole, j'ai peur de les dégouter et je ne sais pas s'il vaut mieux qu'ils aient envie d'aller au tableau faire leur speech en prenant le risque que ça les fasse marrer"
- piescoModérateur
Je crois que la nature des cours de LVE, essentiellement oraux, est effectivement propice aux bavardages et agitations en tout genre: on demande aux camarades ce qu'on ne comprend pas, on essaie de répondre tous au même temps, on souffle quelques mots ou expressions au camarade qui prend la parole et a un trou de mémoire...
Quand je traverse les couloirs et je passe devant les salles de français, histoire, économie, des fois j'ai envie de pleurer. Ils ont le silence, eux.
Quand je traverse les couloirs et je passe devant les salles de français, histoire, économie, des fois j'ai envie de pleurer. Ils ont le silence, eux.
_________________
Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- florestanGrand sage
C'est un peu l'impression que j'ai Piesco.
- damanhourNiveau 9
Cela me rassure un peu. Les profs d'italien on est souvent un peu seuls dans l'établissement, donc je ne sais pas trop comment comparer ma gestion de classe et vérifier que je ne fais pas trop d'erreurs.piesco a écrit:Je crois que la nature des cours de LVE, essentiellement oraux, est effectivement propice aux bavardages et agitations en tout genre: on demande aux camarades ce qu'on ne comprend pas, on essaie de répondre tous au même temps, on souffle quelques mots ou expressions au camarade qui prend la parole et a un trou de mémoire...
Quand je traverse les couloirs et je passe devant les salles de français, histoire, économie, des fois j'ai envie de pleurer. Ils ont le silence, eux.
- AlExpert spécialisé
J'ai effacé mon message car je le pensais trop précis.
Mais non : en français c'est pas mieux :lol!:
Mais non : en français c'est pas mieux :lol!:
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- piescoModérateur
Un collègue de maths m'a avoué un jour penser qu'on ne faisait pas le même métier: "en langues, niveau gestion de la classe, c'est quand-même rude".
J'ai failli le prendre dans mes bras.
J'ai failli le prendre dans mes bras.
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- florestanGrand sage
Je comprends carrément ce que tu veux dire. Ce sont les dérives du tout communicationnel. Bien entendu qu'une langue est faite avant tout pour communiquer mais certains discours de certaines inspections de langue me font froid dans le dos (plus de contenu, il faut juste mettre en activité, pas de transmission verticale de savoir ouh le gros mot!!!). A mon sens cette idéologie délétère est en partie responsable des difficultés qui nous sont propres.damanhour a écrit:houla ! les grands esprits se rencontrent (cf fil plus bas sur la gestion de classe). On en est là
"Mais tu penses que ce n'est pas bien ? En fait, je n'arrive pas à savoir si je gère mes classes ( débuts au collège, pas de tutrice car j'ai été monitrice en fac). Pour l'instant j'en ai puni un qui s'est levé (un exo à faire) et maintenant il est cadré. Mais j'ai peur qu'ils pensent que le cours d'italien c'est expression physique et orale en langue étrangère. En même temps à l'écrit ils sont calmes, ils apprennent leurs leçons. En gros, si je suis trop sévère sur les questions et les prises de parole, j'ai peur de les dégouter et je ne sais pas s'il vaut mieux qu'ils aient envie d'aller au tableau faire leur speech en prenant le risque que ça les fasse marrer"
- florestanGrand sage
En allemand aussi ça peut être la fête du slipAletheia a écrit:J'ai effacé mon message car je le pensais trop précis.
Mais non : en français c'est pas mieux :lol!:
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Parfois, non, mais nous avons les moyens de les faire taire :diable: Plus sérieusement, je suis épatée par la patience des collègues de langues.piesco a écrit:Je crois que la nature des cours de LVE, essentiellement oraux, est effectivement propice aux bavardages et agitations en tout genre: on demande aux camarades ce qu'on ne comprend pas, on essaie de répondre tous au même temps, on souffle quelques mots ou expressions au camarade qui prend la parole et a un trou de mémoire...
Quand je traverse les couloirs et je passe devant les salles de français, histoire, économie, des fois j'ai envie de pleurer. Ils ont le silence, eux.
- ProvenceEnchanteur
A mon avis, le fait qu'il y ait souvent des regroupements d'élèves en cours de LV n'arrange pas la situation: certaines regroupements sont malheureux et le changement d'environnement est souvent propice à l'agitation.
- InviteeFVénérable
Je pense que les directives "les élèves parlent plus que le prof", perspective actionnelle etc. créent effectivement un cadre plus propice aux interventions indésirables que d'autres méthodes.
Je ne dis pas que je suis pour 100% de transmission verticale des connaissances , je tire un simple constat.
Du coup cela a pour conséquences d'exiger du prof une gestion de classe particulière. De là à dire que c'est plus ou moins difficile... je n'aime pas comparer je pense que chaque discipline a ses avantages et ses inconvénients en terme de gestion de classe (je pense aux collègues d'eps ou d'arts pla, d'éduc musicale... des problématiques très différentes.)
Je ne dis pas que je suis pour 100% de transmission verticale des connaissances , je tire un simple constat.
Du coup cela a pour conséquences d'exiger du prof une gestion de classe particulière. De là à dire que c'est plus ou moins difficile... je n'aime pas comparer je pense que chaque discipline a ses avantages et ses inconvénients en terme de gestion de classe (je pense aux collègues d'eps ou d'arts pla, d'éduc musicale... des problématiques très différentes.)
- florestanGrand sage
Exact, j'avais oublié ce facteur funeste. Trente cinq élèves venant de six classes différentes regroupés le vendredi de cinq à six (alignement oblige) , je m'en souviens encore. Du pur bonheur.Provence a écrit:A mon avis, le fait qu'il y ait souvent des regroupements d'élèves en cours de LV n'arrange pas la situation: certaines regroupements sont malheureux et le changement d'environnement est souvent propice à l'agitation.
- InviteeFVénérable
En revanche tout à fait d'accord avec ça + l'emploi du temps qui en découle (première ou dernière heure systématiquement. ..)Provence a écrit:A mon avis, le fait qu'il y ait souvent des regroupements d'élèves en cours de LV n'arrange pas la situation: certaines regroupements sont malheureux et le changement d'environnement est souvent propice à l'agitation.
Ça n'aide pas et c'est une joie réservée à certaines disciplines...
- InviteeFVénérable
florestan a écrit:Exact, j'avais oublié ce facteur funeste. Trente cinq élèves venant de six classes différentes regroupés le vendredi de cinq à six (alignement oblige) , je m'en souviens encore. Du pur bonheur.Provence a écrit:A mon avis, le fait qu'il y ait souvent des regroupements d'élèves en cours de LV n'arrange pas la situation: certaines regroupements sont malheureux et le changement d'environnement est souvent propice à l'agitation.
- ErgoDevin
+1 avec Provence !
Puis on est obligé de travailler l'expression orale en interaction, bref le dialogue donc forcément, ça fait parler toute une classe en même temps...l'évaluation de l'oral de manière générale est particulièrement pénible à ce sujet-là.
Je n'aime pas le bruit (je pense être de plus en plus intolérante au bruit) mais en 3e, compte tenu du profil particulier de la classe (moitié très bons, moitié très mauvais), j'ai opté pour le travail en groupes pour que chacun aille à son rythme et c'est sûr que c'est bruyant. Mais on m'a aussi fait le coup du "oui mais c'est du bon bruit, ils sont en activité".
Puis on est obligé de travailler l'expression orale en interaction, bref le dialogue donc forcément, ça fait parler toute une classe en même temps...l'évaluation de l'oral de manière générale est particulièrement pénible à ce sujet-là.
Je n'aime pas le bruit (je pense être de plus en plus intolérante au bruit) mais en 3e, compte tenu du profil particulier de la classe (moitié très bons, moitié très mauvais), j'ai opté pour le travail en groupes pour que chacun aille à son rythme et c'est sûr que c'est bruyant. Mais on m'a aussi fait le coup du "oui mais c'est du bon bruit, ils sont en activité".
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- florestanGrand sage
Tu as raison, il n'est pas question de comparer. Je n'aimerais pas être pro de physique en seconde option PFEG:shock:Voli vola a écrit:Je pense que les directives "les élèves parlent plus que le prof", perspective actionnelle etc. créent effectivement un cadre plus propice aux interventions indésirables que d'autres méthodes.
Je ne dis pas que je suis pour 100% de transmission verticale des connaissances , je tire un simple constat.
Du coup cela a pour conséquences d'exiger du prof une gestion de classe particulière. De là à dire que c'est plus ou moins difficile... je n'aime pas comparer je pense que chaque discipline a ses avantages et ses inconvénients en terme de gestion de classe (je pense aux collègues d'eps ou d'arts pla, d'éduc musicale... des problématiques très différentes.)
Je peux imaginer des situations bien galère... (prof de musique en collège...) Mais j'ai quand même l'impression qu'il y a quelque chose de propre aux langues et relevant de l'injonction contradictoire: "participez, soyez spontanés!" versus " taisez vous, écoutez!"
- piescoModérateur
Il ne s'agit pas de comparer, mais de reconnaître les spécificités de chaque discipline.
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https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- InviteeFVénérable
Absolument!florestan a écrit:Tu as raison, il n'est pas question de comparer. Je n'aimerais pas être pro de physique en seconde option PFEG:shock:Voli vola a écrit:Je pense que les directives "les élèves parlent plus que le prof", perspective actionnelle etc. créent effectivement un cadre plus propice aux interventions indésirables que d'autres méthodes.
Je ne dis pas que je suis pour 100% de transmission verticale des connaissances , je tire un simple constat.
Du coup cela a pour conséquences d'exiger du prof une gestion de classe particulière. De là à dire que c'est plus ou moins difficile... je n'aime pas comparer je pense que chaque discipline a ses avantages et ses inconvénients en terme de gestion de classe (je pense aux collègues d'eps ou d'arts pla, d'éduc musicale... des problématiques très différentes.)
Je peux imaginer des situations bien galère... (prof de musique en collège...) Mais j'ai quand même l'impression qu'il y a quelque chose de propre aux langues et relevant de l'injonction contradictoire: "participez, soyez spontanés!" versus " taisez vous, écoutez!"
- pastequeNiveau 10
Je fais le même constat avec les arts plastiques...
- InviteeFVénérable
Et le coup de "je ne comprends rien" :lol:
Eh Madame, parlez français. ..
Eh Madame, parlez français. ..
- InvitéMAFidèle du forum
La taille du groupe est un facteur aggravant. En allemand, quasiment aucun problème sauf pour mon groupe de 30 élèves. Les autres sont maximum 20. Ce que j'ai du mal à gérer, quel que soit le groupe, ce sont les élèves qui soufflent des mots pour aider au lieu de lever la main pour proposer quelque chose...
Sinon, le problème du décrochage (je ne fais rien car je n'ai rien appris donc je ne comprends rien, donc je ne fais rien donc...) s'aggrave au fur et à mesure que les années passent, car, plus que jamais (plus que dans d autres matières), on construit sur ce que l'on a vu avant...
C'est aussi le cas dans les autres matières, mais il me semble qu'en langue c'est tellement flagrant que même les élèves s'en rendent compte et baissent les bras.
Sinon, le problème du décrochage (je ne fais rien car je n'ai rien appris donc je ne comprends rien, donc je ne fais rien donc...) s'aggrave au fur et à mesure que les années passent, car, plus que jamais (plus que dans d autres matières), on construit sur ce que l'on a vu avant...
C'est aussi le cas dans les autres matières, mais il me semble qu'en langue c'est tellement flagrant que même les élèves s'en rendent compte et baissent les bras.
- ErgoDevin
C'est ma lutte quotidienne avec les 6e/5e en ce moment. Quand je donne une consigne, il y en a toujours deux ou trois pour trouver que l'élève ne va pas assez vite et la lui traduire.
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- palomitaNeoprof expérimenté
Bien sûr et pour plusieurs raisons :
- nos élèves doivent s'exprimer le plus possible dans une langue qui n'est pas la leur alors qu'ils n'ont pas les moyens linguistiques suffisants pour le faire , donc, cela entraîne les bavardages de ceux qui décrochent ou qui demandent de l'aide à ceux qui s'en sortent mieux.
- la mise en activité constante par le biais des activités langagières ne permet pas d' acquérir ou de renforcer les bases de la langue et donne l'illusion aux élèves qu'ils s'en sortent sans trop en faire .En fait, on fait du saupoudrage .
- les classes sont très hétérogènes et les regroupements accentuent ce phénomène ; on se retrouve donc en train de faire le grand écart permanent .
- les regroupements créent un groupe-classe où le prof de langue se retrouve isolé , les collègues des autres matières et les PP ne peuvent pas toujours nous aider en cas de cocktail explosif .
- Le nombre d'heures hebdomadaire et le coefficient ridicule au bac se traduisent par un manque d'investissement des élèves qui ne prennent pas la matière au sérieux.
Je parle évidemment du lycée, les choses sont peut-être différentes au collège .
Après, tout dépend du contexte ; dans certains établissements, ça roule mieux que dans d'autres , c'est le cas dans le mien, par exemple, et je mesure ma chance .
- nos élèves doivent s'exprimer le plus possible dans une langue qui n'est pas la leur alors qu'ils n'ont pas les moyens linguistiques suffisants pour le faire , donc, cela entraîne les bavardages de ceux qui décrochent ou qui demandent de l'aide à ceux qui s'en sortent mieux.
- la mise en activité constante par le biais des activités langagières ne permet pas d' acquérir ou de renforcer les bases de la langue et donne l'illusion aux élèves qu'ils s'en sortent sans trop en faire .En fait, on fait du saupoudrage .
- les classes sont très hétérogènes et les regroupements accentuent ce phénomène ; on se retrouve donc en train de faire le grand écart permanent .
- les regroupements créent un groupe-classe où le prof de langue se retrouve isolé , les collègues des autres matières et les PP ne peuvent pas toujours nous aider en cas de cocktail explosif .
- Le nombre d'heures hebdomadaire et le coefficient ridicule au bac se traduisent par un manque d'investissement des élèves qui ne prennent pas la matière au sérieux.
Je parle évidemment du lycée, les choses sont peut-être différentes au collège .
Après, tout dépend du contexte ; dans certains établissements, ça roule mieux que dans d'autres , c'est le cas dans le mien, par exemple, et je mesure ma chance .
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"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit"
Oscar wilde.
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