- Isis39Enchanteur
Instructeurpublic a écrit:*Fifi* a écrit:Et si on arrêtait de s'éloigner du sujet initial, hein ? :lol:
Tout à fait.
Où en étais-je ? Ah oui, je disais que des professeurs du "mouvement pédagogique", profitaient de la grogne légitime contre les programmes (surtout ceux de première d'ailleurs) pour faire passer leurs idées "progressistes". Mais apparemment certains n'aiment pas que ces choses soient dites.
Vous voyez des complots partout ! On dirait mes élèves....
- InstructeurpublicFidèle du forum
Un complot où ça ?
- doctor whoDoyen
Le problème, c'est que la plupart de ceux qu'on lit le plus sur Aggiornamento sont plutôt pour une refonte radicale des méthodes, voire de l'organisation de la matière au collège et en lycée : Capdebuy, Citron, De Cock et quelques autres.
On y lit donc plus de propositions dans le fil des réformes "modernistes" des années 60-70 (L'article fondateur de Suzanne Citron date de 69) que de propositions qui restent dans le cadre d'un enseignement classique.
J'ai parfois l'impression qu'on nous propose un pack tout compris à prendre ou à laisser.
Pourtant, malgré des exagérations, je suis globalement d'accord avec l'approche "histoire globale" de Capdebuy (dont le blog est très intéressant) ou "anti-histoire de France" de Citron.
Autre problème, plus fondamental (parce qu'après tout, il n'y a pas de raisons que ces opinions "modernistes" n'aient pas droit de citer) : la focalisation sur le secondaire. Il faudrait au contraire commencer par voir ce qui peut se faire au primaire. Et il y a une sacré marge de manoeuvre par rapport aux mauvais programmes d'histoire de 2008 (et de 2002, d'ailleurs).
On y lit donc plus de propositions dans le fil des réformes "modernistes" des années 60-70 (L'article fondateur de Suzanne Citron date de 69) que de propositions qui restent dans le cadre d'un enseignement classique.
J'ai parfois l'impression qu'on nous propose un pack tout compris à prendre ou à laisser.
Pourtant, malgré des exagérations, je suis globalement d'accord avec l'approche "histoire globale" de Capdebuy (dont le blog est très intéressant) ou "anti-histoire de France" de Citron.
Autre problème, plus fondamental (parce qu'après tout, il n'y a pas de raisons que ces opinions "modernistes" n'aient pas droit de citer) : la focalisation sur le secondaire. Il faudrait au contraire commencer par voir ce qui peut se faire au primaire. Et il y a une sacré marge de manoeuvre par rapport aux mauvais programmes d'histoire de 2008 (et de 2002, d'ailleurs).
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- InstructeurpublicFidèle du forum
doctor who a écrit:Le problème, c'est que la plupart de ceux qu'on lit le plus sur Aggiornamento sont plutôt pour une refonte radicale des méthodes, voire de l'organisation de la matière au collège et en lycée : Capdebuy, Citron, De Cock et quelques autres.
On y lit donc plus de propositions dans le fil des réformes "modernistes" des années 60-70 (L'article fondateur de Suzanne Citron date de 69) que de propositions qui restent dans le cadre d'un enseignement classique.
J'ai parfois l'impression qu'on nous propose un pack tout compris à prendre ou à laisser.
Voilà c'est à peu près ça... la nature ayant horreur du vide et les militants pédagogiques étant par définition plus actifs que les simples adhérents, ils finissent par occuper l'espace. Pas de complot à voir là dedans.
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Effectivement, on ne s'intéresse pas assez aux programmes du primaire mais cela demanderait aussi des contributions de PE qui ne devraient pas hésiter à intervenir dans les discussions qui ont lieu sur différentes canaux.doctor who a écrit:Le problème, c'est que la plupart de ceux qu'on lit le plus sur Aggiornamento sont plutôt pour une refonte radicale des méthodes, voire de l'organisation de la matière au collège et en lycée : Capdebuy, Citron, De Cock et quelques autres.
On y lit donc plus de propositions dans le fil des réformes "modernistes" des années 60-70 (L'article fondateur de Suzanne Citron date de 69) que de propositions qui restent dans le cadre d'un enseignement classique.
J'ai parfois l'impression qu'on nous propose un pack tout compris à prendre ou à laisser.
Pourtant, malgré des exagérations, je suis globalement d'accord avec l'approche "histoire globale" de Capdebuy (dont le blog est très intéressant) ou "anti-histoire de France" de Citron.
Autre problème, plus fondamental (parce qu'après tout, il n'y a pas de raisons que ces opinions "modernistes" n'aient pas droit de citer) : la focalisation sur le secondaire. Il faudrait au contraire commencer par voir ce qui peut se faire au primaire. Et il y a une sacré marge de manoeuvre par rapport aux mauvais programmes d'histoire de 2008 (et de 2002, d'ailleurs).
Pourquoi les programmes actuels sont-ils problématiques (je pose la question car je ne les connais pas) ?
- OlympiasProphète
Le blog de Capdepuy est très intéressant. Mais je crains fort que Suzanne Citron, engluée ds ses mythes (le roman national qu'on ne m'a jamais enseigne...), n'ait qu'une connaissance très limitée de ce qu'est l'élève actuel. Et elle croit toujours que l'APHG est celle de 1911.....
- HérodouteGrand sage
... c'était quoi déjà le sujet initial, me suis perdu...
_________________
"Le réchauffement climatique ? Deux degrés de plus, c'est que dalle, non ?", philosophe anonyme de la télé-réalité.
- GrypheMédiateur
C'était ça :Hérodoute a écrit:... c'était quoi déjà le sujet initial, me suis perdu...
Merci à tous ceux qui ont apporté des réponses précises.Gryphe a écrit:Dites-moi, je ne m'y connais pas en assoc' de profs d'HG.Rouletabille a écrit:Je trouve le communiqué de l'APHG plus que faible dans l'argumentation. On a lu mille fois plus incisif et clairvoyant sur ce site. Je pense qu'aggiornamento me décevra moins.
Est-ce qu'on peut dire que l'APHG représente plutôt un courant "républicain" et Aggiornamento plutôt un courant "mouvements pédagogiques", en gros ?
On peut élargir à d'autres assoc' d'Historiens-Géographes éventuellement.
- OlympiasProphète
Gryphe, les autres associations sont celles des historiens du supérieur. Il y aussi celles des sociétés histoire locale, mais ces dernières ne s'occupent pas des programmes.
- Marie LaetitiaBon génie
Olympias a écrit:Le blog de Capdepuy est très intéressant. Mais je crains fort que Suzanne Citron, engluée ds ses mythes (le roman national qu'on ne m'a jamais enseigne...), n'ait qu'une connaissance très limitée de ce qu'est l'élève actuel. Et elle croit toujours que l'APHG est celle de 1911.....
ah ça... ça rejoint d'ailleurs ce que je disais plus haut...
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- doctor whoDoyen
Olympias a écrit:le roman national qu'on ne m'a jamais enseigné
Tu peux préciser. Parce que quand on regarde les manuels d'avant-guerre...
(Encore qu'il y a eu une vague de manuels pacifistes après 1918, ce qui d'ailleurs ne garantit pas qu'ils aient été en rupture avec ce fameux roman national.)
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- AuroreEsprit éclairé
Pareil.Olympias a écrit:Le blog de Capdepuy est très intéressant. Mais je crains fort que Suzanne Citron, engluée ds ses mythes (le roman national qu'on ne m'a jamais enseigne...), n'ait qu'une connaissance très limitée de ce qu'est l'élève actuel. Et elle croit toujours que l'APHG est celle de 1911.....
Par contre, j'ai eu droit à des repères chronologiques solides lorsque j'étais élève dans le secondaire. Contrairement aux lycéens d'aujourd'hui... :diable:
- cliohistHabitué du forum
> les autres associations sont celles des historiens du supérieur
j'en ai listé quelques-unes hier.
http://clioweb.canalblog.com/tag/asso-historiens
Elles ont souvent d'autres priorités que l'histoire au collège et au lycée
> le roman national qu'on ne m'a jamais enseigne.
Olivier Loubes a souligné que le petit Lavisse était loin d'être le manuel le plus répandu en primaire.
De plus le contenu a bcp évolué, par ex entre 1895 et 1919.
L'Enseignement historique en Sorbonne et l'Education nationale,
La leçon de Lavisse en 1881 est disponible sur Gallica
http://clioweb.free.fr/textes/gallica/lavisse-1881.doc
Elle mérite le détour, pour la situation à la Sorbonne (petite ou grande leçon), pour les cinq parcours de profs, pour les séductions du Moyen-Age ...
Pour Annie Bruter, l'histoire de France en primaire daterait du 2d Empire.
La IIIe République, c'est plutôt la rupture avec l'histoire sainte des cléricaux.
http://clioweb.canalblog.com/tag/lavisse
(attention : blog - commencer par la fin)
.
j'en ai listé quelques-unes hier.
http://clioweb.canalblog.com/tag/asso-historiens
Elles ont souvent d'autres priorités que l'histoire au collège et au lycée
> le roman national qu'on ne m'a jamais enseigne.
Olivier Loubes a souligné que le petit Lavisse était loin d'être le manuel le plus répandu en primaire.
De plus le contenu a bcp évolué, par ex entre 1895 et 1919.
L'Enseignement historique en Sorbonne et l'Education nationale,
La leçon de Lavisse en 1881 est disponible sur Gallica
http://clioweb.free.fr/textes/gallica/lavisse-1881.doc
Elle mérite le détour, pour la situation à la Sorbonne (petite ou grande leçon), pour les cinq parcours de profs, pour les séductions du Moyen-Age ...
Pour Annie Bruter, l'histoire de France en primaire daterait du 2d Empire.
La IIIe République, c'est plutôt la rupture avec l'histoire sainte des cléricaux.
http://clioweb.canalblog.com/tag/lavisse
(attention : blog - commencer par la fin)
.
- OlympiasProphète
doctor who a écrit:Olympias a écrit:le roman national qu'on ne m'a jamais enseigné
Tu peux préciser. Parce que quand on regarde les manuels d'avant-guerre...
(Encore qu'il y a eu une vague de manuels pacifistes après 1918, ce qui d'ailleurs ne garantit pas qu'ils aient été en rupture avec ce fameux roman national.)
Ayant passé le bac en 1983, je n'ai pas eu droit aux programmes de 1918... Par contre je savais faire la dissertation à la fin de la seconde. Et en première on nous a fait faire la dissertation suivante : Coalitions électorales et majorités parlementaires dans la France de l'entre-deux guerres....Yeeaahhhh
Les programmes d'histoire étaient les suivants
- seconde 1789-1848
- première 1848-1914
- terminale 1918-1945
- ParatgeNeoprof expérimenté
Je me souviens de sujets de lycée :
En quoi les guerres napoléoniennes sont-elles des guerres à l'échelle européenne ?
Les paysans et la Révolution française.
Ce n'était pas avant 1918 ni avant 1958.
En quoi les guerres napoléoniennes sont-elles des guerres à l'échelle européenne ?
Les paysans et la Révolution française.
Ce n'était pas avant 1918 ni avant 1958.
- GrypheMédiateur
Bac 91.Olympias a écrit:Ayant passé le bac en 1983, je n'ai pas eu droit aux programmes de 1918...
en première on nous a fait faire la dissertation suivante : Coalitions électorales et majorités parlementaires dans la France de l'entre-deux guerres....Yeeaahhhh
J'avais ce genre de sujets en prépa.
- InstructeurpublicFidèle du forum
Olympias a écrit:Par contre je savais faire la dissertation à la fin de la seconde.
Bac 1997, quartier sensible... je savais faire la dissertation a ma deuxième tentative au Capes :succes:
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Instructeurpublic a écrit:Olympias a écrit:Par contre je savais faire la dissertation à la fin de la seconde.
Bac 1997, quartier sensible... je savais faire la dissertation a ma deuxième tentative au Capes :succes:
Bac 1998, il y avait en HG deux dissertations en 4h...
- InstructeurpublicFidèle du forum
Marcel Khrouchtchev a écrit:Instructeurpublic a écrit:Olympias a écrit:Par contre je savais faire la dissertation à la fin de la seconde.
Bac 1997, quartier sensible... je savais faire la dissertation a ma deuxième tentative au Capes :succes:
Bac 1998, il y avait en HG deux dissertations en 4h...
Je suis incapable de dire à quoi ressemblaient les épreuves ni sur quoi j'ai composé... si c'était deux dissertes j'ai du faire deux fois 20 lignes à tout péter. Je me demande encore comment je suis passé au travers. En fait non, depuis que je corrige des examens je ne me demande plus comment :lol:
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Instructeurpublic a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:Instructeurpublic a écrit:
Bac 1997, quartier sensible... je savais faire la dissertation a ma deuxième tentative au Capes :succes:
Bac 1998, il y avait en HG deux dissertations en 4h...
Je suis incapable de dire à quoi ressemblaient les épreuves ni sur quoi j'ai composé... si c'était deux dissertes j'ai du faire deux fois 20 lignes à tout péter. Je me demande encore comment je suis passé au travers. En fait non, depuis que je corrige des examens je ne me demande plus comment :lol:
Moi je me souviens exactement de mes sujets (histoire de la RDA et de la RFA et géographie de la Russie).
- OlympiasProphète
J'ai eu profs passionnants, l'un avec une culture folle, un marxiste qui ne prétendait jamais avoir raison sur tout. Je lisais énormément. Ca aide. Les programmes sont le reflet d'un temps. Ceux là n'avaient pas intégré des acquis récents de la recherche, forcément, mais ils étaient structurés et cohérents. J'ai donc fait de histoire américaine, soviétique, chinoise... Je crois que j'ai encore mes cahiers !!!!
- MareuilNeoprof expérimenté
Merci pour les docs.cliohist a écrit:> les autres associations sont celles des historiens du supérieur
j'en ai listé quelques-unes hier.
http://clioweb.canalblog.com/tag/asso-historiens
Elles ont souvent d'autres priorités que l'histoire au collège et au lycée
> le roman national qu'on ne m'a jamais enseigne.
Olivier Loubes a souligné que le petit Lavisse était loin d'être le manuel le plus répandu en primaire.
De plus le contenu a bcp évolué, par ex entre 1895 et 1919.
L'Enseignement historique en Sorbonne et l'Education nationale,
La leçon de Lavisse en 1881 est disponible sur Gallica
http://clioweb.free.fr/textes/gallica/lavisse-1881.doc
Elle mérite le détour, pour la situation à la Sorbonne (petite ou grande leçon), pour les cinq parcours de profs, pour les séductions du Moyen-Age ...
Pour Annie Bruter, l'histoire de France en primaire daterait du 2d Empire.
La IIIe République, c'est plutôt la rupture avec l'histoire sainte des cléricaux.
http://clioweb.canalblog.com/tag/lavisse
(attention : blog - commencer par la fin)
.
- doctor whoDoyen
groyer a écrit:Effectivement, on ne s'intéresse pas assez aux programmes du primaire mais cela demanderait aussi des contributions de PE qui ne devraient pas hésiter à intervenir dans les discussions qui ont lieu sur différentes canaux.
Pourquoi les programmes actuels sont-ils problématiques (je pose la question car je ne les connais pas) ?
Je pense que c'est une erreur importante que de ne pas s'y intéresser. Une bonne part des difficultés rencontrées dans le secondaire vient d'un manque de culture historique dû à l'enseignement primaire.
Pour ce qui est des programmes de 2008 :
Maternelle
Se repérer dans le temps
Les enfants perçoivent très progressivement, grâce à une organisation régulière de l’emploi du temps, la succession des moments de la journée, puis celle des jours et des mois. À la fin de l’école maternelle, ils comprennent l’aspect cyclique de certains phénomènes (les saisons) ou des représentations du temps (la semaine, le mois).
La notion de simultanéité est abordée dans des activités ou dans des histoires bien connues ; la représentation (dessins, images) contribue à la mettre en évidence.
Dès la petite section, les enfants utilisent des calendriers, des horloges, des sabliers pour se repérer dans la chronologie et mesurer des durées. Les acquisitions encore limitées seront à poursuivre au cours préparatoire. Par le récit d’événements du passé, par l’observation du patrimoine familier (objets conservés dans la famille...), ils apprennent à distinguer l’immédiat du passé proche et, avec encore des difficultés, du passé plus lointain.
Toutes ces acquisitions donnent lieu à l’apprentissage d’un vocabulaire précis dont l’usage réitéré, en particulier dans les rituels, doit permettre la fixation.
Pas d'histoire en maternelle. C'est assez habituel (même Pauline Kergomard, fondatrice de l'école maternelle, doutait de la possibilité d'en faire à ce niveau). Mais c'est très peu ambitieux, à un âge où beaucoup d'élèves aiment les chevaliers, les pirates, les indiens, etc.
La compétence de "repérage" me semble plus difficilement acquise si l'on se contente de partir du passé proche individuel et familial : pour se repérer, il faut des repères, c'est-à-dire des connaissances.
Concrètement, très rares sont les instits de grande section à faire de l'histoire.
CP-CE1
Se repérer dans l’espace et le temps
Les élèves découvrent et commencent à élaborer des représentations simples de l’espace familier : la classe, l’école, le quartier, le village, la ville. Ils comparent ces milieux familiers avec d’autres milieux et espaces plus lointains. Ils découvrent des formes usuelles de représentation de l’espace (cartes, mappemondes, globe…).
Les élèves apprennent à repérer les rythmes tels que les saisons, les mois, l’alternance jour-nuit. Ils utilisent des outils de repérage et de mesure du temps : le calendrier, l’horloge. Ils mémorisent des repères chronologiques : grandes dates et personnages de l’histoire de France ; ils prennent conscience de l’évolution des modes de vie.
On commence à parler d'histoire. Mais pas de programme. Les instits peuvent en faire un minimum. Deux cas de figures : l'urgence que constitue les apprentissages de la lecture, de l'écriture et du calcul prennent tout le temps et l'histoire passe à la trappe ; cette urgence n'est pas perçue par l'instit et l'on fait de l'histoire par grande séquences : un mois sur les hommes préhistoriques, un mois sur la première guerre mondiale.
Deux entrées dans la matière : les dates et les personnages ; les modes de vie. Les dates ne sont pas une priorité à cet âge-là, selon moi. On imagine le bourrage de câne à quoi peut aboutir une lecture au premier degré de cette consigne. Les personnages ne me dérangent pas. En revanche, il s'agit uniquement de "prendre conscience de l'évolution des modes de vie" : une séquence de travail sur les représentations initiales et l'on arrête, quand on estime que la prise de conscience est faite. Or, sans étude de plusieurs civilisations et de plusieurs époques du passé, comment en prendre conscience ? Ce travail-là ne peut se faire de manière complète en deux ans, surtout à cet âge. Il faut commencer à ce moment-là, certes, mais se concentrer sur cette compétence au détriment de connaissances historiques variées me semble contreproductif.
CE2-CM1-CM2
Histoire
L’étude des questions suivantes permet aux élèves d’identifier et de caractériser simplement les grandes périodes qui seront étudiées au collège. Elle s’effectue dans l’ordre chronologique. Les événements et les personnages indiqués ci-dessous en italique constituent une liste de repères indispensables que le maître pourra compléter en fonction de ses choix pédagogiques. Jalons de l’histoire nationale, ils forment la base d’une culture commune. Ces repères s’articuleront avec ceux de l’histoire des arts.
Enfin un programme. Et quel programme ! De l'histoire de France pur jus. Un élève de fin de CM2 peut avoir traversé sa scolarité sans avoir vu une pyramide ou un temple grec. (Mon gamin de quatre ans connaît déjà. Certes, c'est un fils de profs, mais justement ! Que deviennent les élèves dont les parents n'ont pas la culture nécessaire ou le goût pour l'histoire ?)
En outre, exit les modes de vie ! Du personnage, de la date, de l'événement ! C'est pas du Braudel !
Il ya en outre toutes les chances pour que les instits divisent le programme en trois. EN CM2, on n'a pas reparlé de la Gaule romaine depuis deux ans. Alors qu'en deux ans, il y en a des choses qu'on pourrait comprendre quinous étaient incompréhensible auparavant ! En 6 ans, on n'aura parlé qu'une fois de la société féodale, de Versailles ou de la machine à vapeur.
Bref, l'histoire en primaire c'est trop tard, trop peu, trop rapide, trop partiel.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Merci pour ces informations. En réalité j'en ai eu un aperçu lors du festival de Compiègne où avait eu lieu une conférence sur l'enseignement de la Seconde Guerre mondiale du primaire aux classes préparatoires. J'étais ressortie abasourdie par un discours sur le continuum pédagogique et l'idée qu'il fallait revivifier la mémoire des élèves. Ainsi, il ont vu De Gaulle en primaire, il suffit d'appuyer sur le bouton en troisième, puis en première, donc inutile de traiter des questions d'ensemble... Je n'ai toujours pas compris comment il fallait faire.doctor who a écrit:groyer a écrit:Effectivement, on ne s'intéresse pas assez aux programmes du primaire mais cela demanderait aussi des contributions de PE qui ne devraient pas hésiter à intervenir dans les discussions qui ont lieu sur différentes canaux.
Pourquoi les programmes actuels sont-ils problématiques (je pose la question car je ne les connais pas) ?
Je pense que c'est une erreur importante que de ne pas s'y intéresser. Une bonne part des difficultés rencontrées dans le secondaire vient d'un manque de culture historique dû à l'enseignement primaire.
Pour ce qui est des programmes de 2008 :
Maternelle
Se repérer dans le temps
Les enfants perçoivent très progressivement, grâce à une organisation régulière de l’emploi du temps, la succession des moments de la journée, puis celle des jours et des mois. À la fin de l’école maternelle, ils comprennent l’aspect cyclique de certains phénomènes (les saisons) ou des représentations du temps (la semaine, le mois).
La notion de simultanéité est abordée dans des activités ou dans des histoires bien connues ; la représentation (dessins, images) contribue à la mettre en évidence.
Dès la petite section, les enfants utilisent des calendriers, des horloges, des sabliers pour se repérer dans la chronologie et mesurer des durées. Les acquisitions encore limitées seront à poursuivre au cours préparatoire. Par le récit d’événements du passé, par l’observation du patrimoine familier (objets conservés dans la famille...), ils apprennent à distinguer l’immédiat du passé proche et, avec encore des difficultés, du passé plus lointain.
Toutes ces acquisitions donnent lieu à l’apprentissage d’un vocabulaire précis dont l’usage réitéré, en particulier dans les rituels, doit permettre la fixation.
Pas d'histoire en maternelle. C'est assez habituel (même Pauline Kergomard, fondatrice de l'école maternelle, doutait de la possibilité d'en faire à ce niveau). Mais c'est très peu ambitieux, à un âge où beaucoup d'élèves aiment les chevaliers, les pirates, les indiens, etc.
La compétence de "repérage" me semble plus difficilement acquise si l'on se contente de partir du passé proche individuel et familial : pour se repérer, il faut des repères, c'est-à-dire des connaissances.
Concrètement, très rares sont les instits de grande section à faire de l'histoire.
CP-CE1
Se repérer dans l’espace et le temps
Les élèves découvrent et commencent à élaborer des représentations simples de l’espace familier : la classe, l’école, le quartier, le village, la ville. Ils comparent ces milieux familiers avec d’autres milieux et espaces plus lointains. Ils découvrent des formes usuelles de représentation de l’espace (cartes, mappemondes, globe…).
Les élèves apprennent à repérer les rythmes tels que les saisons, les mois, l’alternance jour-nuit. Ils utilisent des outils de repérage et de mesure du temps : le calendrier, l’horloge. Ils mémorisent des repères chronologiques : grandes dates et personnages de l’histoire de France ; ils prennent conscience de l’évolution des modes de vie.
On commence à parler d'histoire. Mais pas de programme. Les instits peuvent en faire un minimum. Deux cas de figures : l'urgence que constitue les apprentissages de la lecture, de l'écriture et du calcul prennent tout le temps et l'histoire passe à la trappe ; cette urgence n'est pas perçue par l'instit et l'on fait de l'histoire par grande séquences : un mois sur les hommes préhistoriques, un mois sur la première guerre mondiale.
Deux entrées dans la matière : les dates et les personnages ; les modes de vie. Les dates ne sont pas une priorité à cet âge-là, selon moi. On imagine le bourrage de câne à quoi peut aboutir une lecture au premier degré de cette consigne. Les personnages ne me dérangent pas. En revanche, il s'agit uniquement de "prendre conscience de l'évolution des modes de vie" : une séquence de travail sur les représentations initiales et l'on arrête, quand on estime que la prise de conscience est faite. Or, sans étude de plusieurs civilisations et de plusieurs époques du passé, comment en prendre conscience ? Ce travail-là ne peut se faire de manière complète en deux ans, surtout à cet âge. Il faut commencer à ce moment-là, certes, mais se concentrer sur cette compétence au détriment de connaissances historiques variées me semble contreproductif.
CE2-CM1-CM2
Histoire
L’étude des questions suivantes permet aux élèves d’identifier et de caractériser simplement les grandes périodes qui seront étudiées au collège. Elle s’effectue dans l’ordre chronologique. Les événements et les personnages indiqués ci-dessous en italique constituent une liste de repères indispensables que le maître pourra compléter en fonction de ses choix pédagogiques. Jalons de l’histoire nationale, ils forment la base d’une culture commune. Ces repères s’articuleront avec ceux de l’histoire des arts.
Enfin un programme. Et quel programme ! De l'histoire de France pur jus. Un élève de fin de CM2 peut avoir traversé sa scolarité sans avoir vu une pyramide ou un temple grec. (Mon gamin de quatre ans connaît déjà. Certes, c'est un fils de profs, mais justement ! Que deviennent les élèves dont les parents n'ont pas la culture nécessaire ou le goût pour l'histoire ?)
En outre, exit les modes de vie ! Du personnage, de la date, de l'événement ! C'est pas du Braudel !
Il ya en outre toutes les chances pour que les instits divisent le programme en trois. EN CM2, on n'a pas reparlé de la Gaule romaine depuis deux ans. Alors qu'en deux ans, il y en a des choses qu'on pourrait comprendre quinous étaient incompréhensible auparavant ! En 6 ans, on n'aura parlé qu'une fois de la société féodale, de Versailles ou de la machine à vapeur.
Bref, l'histoire en primaire c'est trop tard, trop peu, trop rapide, trop partiel.
Pour en revenir à la maternelle, ma soeur qui y enseigne, travaille aussi je crois sur des grands répères chronologiques notamment par le biais de la musique (ils font un atelier avec la Cité de la musique). Pour le reste, je suis d'accord. Il me semble que les enfants (enfin, je ne suis pas une spécialiste) sont encore trop jeunes pour avoir une notion très claire du temps et de la chronologie. C'est encore le cas en seconde... En revanche, je trouve cela dommage de faire du zapping dès le primaire. De plus, il me semble qu'à cet âge, on est curieux de tout et effectivement, l'entrée par les modes de vie serait une excellente chose.
L'entrée par le local serait très efficace. En tout cas, c'est grâce à mon vieil instit qui nous avait fait faire l'histoire du village que j'ai aimé l'histoire. Dans ce sens, il faudrait combiner histoire locale et "grande histoire" et ouvrir les élèves à d'autres civilisations.
L'idéal serait donc l'apprentissage de grands repères et une approche fondée sur les modes de vie et pas forcément sur des tonnes de dates que de toute façon les élèves ne retiendront pas.
A mon sens, ce serait une sorte d'initiation qui serait approfondie dès la sixième. Le problème demeure la volonté d'imposer des programmes encyclopédiques et qui ne tiennent pas compte de la réalité de ce qu'est un élève. En faire moins mais mieux...
- doctor whoDoyen
A mon avis, c'est en traitant plus souvent les points d'histoire, en variant les perspectives et les échelles. Encore que De Gaulle n'est sans doute pas le meilleur exemple pour illustrer cette nécessité de la répétition. On peut imaginer qu'un élève ayant vu plusieurs fois la deuxième guerre mondiale, et De Gaulle un peu moins, puisse intégrer les quelques aperçus sur le personnage dans un cadre de connaissances bien établi et donc l'oublier moins facilement.groyer a écrit:Merci pour ces informations. En réalité j'en ai eu un aperçu lors du festival de Compiègne où avait eu lieu une conférence sur l'enseignement de la Seconde Guerre mondiale du primaire aux classes préparatoires. J'étais ressortie abasourdie par un discours sur le continuum pédagogique et l'idée qu'il fallait revivifier la mémoire des élèves. Ainsi, il ont vu De Gaulle en primaire, il suffit d'appuyer sur le bouton en troisième, puis en première, donc inutile de traiter des questions d'ensemble... Je n'ai toujours pas compris comment il fallait faire.
D'accord pour la difficulté d'avoir une notion claire du temps. En tout cas, il n'est pas judicieux d'en faire un objectif prioritaire, détaché du contenu social, politique, culturel, etc. de la matière historique.groyer a écrit:Pour en revenir à la maternelle, ma soeur qui y enseigne, travaille aussi je crois sur des grands répères chronologiques notamment par le biais de la musique (ils font un atelier avec la Cité de la musique). Pour le reste, je suis d'accord. Il me semble que les enfants (enfin, je ne suis pas une spécialiste) sont encore trop jeunes pour avoir une notion très claire du temps et de la chronologie. C'est encore le cas en seconde... En revanche, je trouve cela dommage de faire du zapping dès le primaire. De plus, il me semble qu'à cet âge, on est curieux de tout et effectivement, l'entrée par les modes de vie serait une excellente chose.
Entièrement d'accord. Sans pour autant rejeter l'histoire nationale, qui est à la jonction du local et du global.groyer a écrit:L'entrée par le local serait très efficace. En tout cas, c'est grâce à mon vieil instit qui nous avait fait faire l'histoire du village que j'ai aimé l'histoire. Dans ce sens, il faudrait combiner histoire locale et "grande histoire" et ouvrir les élèves à d'autres civilisations.
Oui, c'est à mon avis ce qu'il faut faire. Introduire progressivement les trois dimensions de l'action humaine selon Hannah Arendt : le travail, l'oeuvre et l'action. L'événementiel doit être introduit à petites doses, mais dès le début, et prendre davantage d'importance au cours moyen.groyer a écrit:L'idéal serait donc l'apprentissage de grands repères et une approche fondée sur les modes de vie et pas forcément sur des tonnes de dates que de toute façon les élèves ne retiendront pas.
Pas trop d'accord sur la critique de l'encyclopédisme, qui est un poncif du discours pédagogique depuis au moins les années 60 (voir Louis Legrand). Il est nécessaire, et d'ailleurs plus intéressant pour des petits, de voir des choses variées et nombreuses, plus susceptibles de servir de support à des éléments (très modestes en primaire) de "pensée historienne".groyer a écrit:A mon sens, ce serait une sorte d'initiation qui serait approfondie dès la sixième. Le problème demeure la volonté d'imposer des programmes encyclopédiques et qui ne tiennent pas compte de la réalité de ce qu'est un élève. En faire moins mais mieux...
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Quand j'évoquais l'encyclopédisme qui se rapproche en fait du zapping, je pensais aux programmes de 3e, première et terminale.
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