- ProvençalLeGauloisExpert
Igniatius a écrit:JE ne connais absolument pas le déroulement des oraux du CRPE, mais j'ai lu dans l'article que des zéros avaient été obtenus à des oraux de maths par exemple : cela semble quand même disciplinaire non ? S'ils sont pédagogiques et qu'il s'agit de se soumettre à la doxa ambiante, je change mon analyse du sujet.
Les oraux du CRPE en maths et français consistent à présenter une séquence pédagogique (différentes séances, objectifs, etc).
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Leclochard a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:
On en a déjà parlé longuement, nous savons tous qu'il y a des académies où il est facile d'avoir le CRPE, d'autre où c'est très difficile.
A Versailles, le taux de réussite tourne autour de 50% comme à Créteil. Autrement dit, il faut être d'un niveau indigne pour ne pas devenir Pe dans ces académies.
Tout dépend du niveau de départ des candidats (à l'agreg d'hébreu ou d'arabe, il doit y avoir des taux proches, car il y a très peu de candidats possibles).
Mais sur ce cas-là, je partage assez ton analyse.
- IgniatiusGuide spirituel
supersoso a écrit:Igniatius, tout d'abord, je m’adressais à toi sur la question des maths, pas sur l'idée de la supériorité.
Je ne sais pas s'il existe des statistiques sur les PE sur leur niveau initial, sur le fait qu'ils soient scientifique sou non. Mais beaucoup de ceux que j'ai rencontré et avec qui j'ai travaillé, ne sont pas forcément des littéraires à la base. Et contrairement à ce que tu crois, plus de scientifiques que l'on pourrait croire, surtout parmi les reconversions (j'ai vu :docteur en chimie, en bio, plusieurs DEA scientifiques, ingénieur, et ce dans une des académies les plus faciles à avoir ; au vu de l'état de la recherche en France, PE est une reconversion plus utilisée qu'on ne le croit) . Et beaucoup d'anciens étudiants de Staps aussi, Sciences humaines, etc
Après nous sommes tenus par des programmes. Et sur certaines choses, il y a la nécessité des fois d'en passer par des semi-vérités (ou des vraies "erreurs" ) pour commencer l'apprentissage. Ce sont des concepts extrêmement abstraits et très difficiles à saisir pour les enfants et tu peux être obligé d'en passer par des phases qui sont "fausses" pour un mathématicien mais qui sont comme des vérités partielles sur lesquelles l'enfant pourra s'appuyer pour les dépasser et comprendre un peu mieux l'abstraction dont il est question.
Pour être plus claire, je n'ai pas fait d'études de maths mais j'ai un Bac C obtenu en 1992 avec 16 en maths à l'époque (donc je pense à peu près comprendre tout ce qui est requis pour un PE en connaissances nécessaires même si je suis loin d'être "matheuse"). Or c'est une des matières qui me pose le plus de problème à enseigner. Et plus les élèves sont petits, plus je suis démunie à ce niveau et je suis obligée de rentrer dans plein d'autres problématiques pour arriver à comprendre comment faire pour les amener au point où je veux (dont par exemple la dimension psychologique qui est un frein chez certains bouts de chou : par exemple, certains enfants ont énormément de mal à rentrer dans la notion de soustraction car il y a des choses de l'ordre de la "perte", qu'ils ont parfois du mal à dépasser). Donc effectivement, ça m'énerve quand je lis certaines choses, car il est souvent plus difficile de faire comprendre les objets et concepts mathématiques et que si on ne les fait pas comprendre, les enfants ne sauront pas les utiliser : je peux insister sur la maîtrise opératoire mais si un enfant ne comprend pas quand il doit utiliser addition ou soustraction, cela ne sert à rien....
Et sinon, je maintiens : on dit qu'on recrute mais dans les faits, le mot d'ordre est de ne pas recruter autant. Et donc on ne remplace toujours pas les départs à la retraite... Mais on prend de plus en plus de précaire... Ce n'est même plus le problème du niveau de recrutement qui est en jeu, là. Mais le fait qu'on ne veut plus recruter de fonctionnaire !
Et Ronin
Les stats sont disponibles et incontestables : les scientifiques sont sous-représentés parmi les PE.
Et je l'ai dit plus haut : cela n'en fait pas nécessairement des littéraires.
C'est un vieil état de fait, qui s'est accentué ces dernières années, mais cela ne posait pas de pb tant que chaque bachelier avait pu recevoir un enseignement scientifique valable.
Ce n'est plus le cas depuis une dizaine d'années.
Comme pour tout l'enseignement, je ne dis pas que la maîtrise de concepts théoriques entraîne automatiquement une bonne façon d'apprendre aux gamins. Mais elle la facilite, à mon avis incontestablement.
Sinon, je suis d'accord avec tous ceux qui dénoncent le système : loin de moi l'idée de reprocher cette situation aux candidats.
Si les étudiants ont des lacunes, c'est de notre faute : je sais, je leur donne le bac...
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
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- ProvençalLeGauloisExpert
Leclochard a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:
On en a déjà parlé longuement, nous savons tous qu'il y a des académies où il est facile d'avoir le CRPE, d'autre où c'est très difficile.
A Versailles, le taux de réussite tourne autour de 50% comme à Créteil. Autrement dit, il faut être d'un niveau indigne pour ne pas devenir Pe dans ces académies.
C'est pour cela que les candidats éliminés avec 12 de moyenne s'indignent alors que des candidats ont été pris à 4 de moyenne au sein de la même académie.
- LeclochardEmpereur
Marcel Khrouchtchev a écrit:Leclochard a écrit:
A Versailles, le taux de réussite tourne autour de 50% comme à Créteil. Autrement dit, il faut être d'un niveau indigne pour ne pas devenir Pe dans ces académies.
Tout dépend du niveau de départ des candidats (à l'agreg d'hébreu ou d'arabe, il doit y avoir des taux proches, car il y a très peu de candidats possibles).
Mais sur ce cas-là, je partage assez ton analyse.
Il y a quelques années au capes de breton, la situation s'était présentée : le taux de réussite était très élevé car il y avait peu de postulants par rapport aux postes proposés. Pour autant, je ne crois pas qu'on aurait pris un touriste, pour avoir discuté avec les lauréats.
dans tous les cas, la liberté des jurys est garante de la qualité du recrutement.
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- LeclochardEmpereur
ProvencalLeGaulois a écrit:Leclochard a écrit:
A Versailles, le taux de réussite tourne autour de 50% comme à Créteil. Autrement dit, il faut être d'un niveau indigne pour ne pas devenir Pe dans ces académies.
C'est pour cela que les candidats éliminés avec 12 de moyenne s'indignent alors que des candidats ont été pris à 4 de moyenne au sein de la même académie.
Oui mais si quelque chose était rédhibitoire à l'oral, il fallait bien trouver un moyen de les virer comme l'a dit Will. Reste à savoir pourquoi on a autant de cas dans ces académies en particulier.
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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Leclochard a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:
Tout dépend du niveau de départ des candidats (à l'agreg d'hébreu ou d'arabe, il doit y avoir des taux proches, car il y a très peu de candidats possibles).
Mais sur ce cas-là, je partage assez ton analyse.
Il y a quelques années au capes de breton, la situation s'était présentée : le taux de réussite était très élevé car il y avait peu de postulants par rapport aux postes proposés. Pour autant, je ne crois pas qu'on aurait pris un touriste, pour avoir discuté avec les lauréats.
dans tous les cas, la liberté des jurys est garante de la qualité du recrutement.
Je suis bien d'accord avec toi et c'est pour cela que je soutiens la possibilité de mettre des 0 éliminatoires, à condition que ces 0 ne soient pas mis pour les raisons qu'évoque Supersoso (que j'ai tendance à croire, car elle connaît mieux le sujet que moi). Tout ça pour dire que je ne suis plus sûr de rien, je pensais aussi au départ que ces 0 avaient été mis pour des lacunes disciplinaires.
- LeclochardEmpereur
A vrai dire, on ne sait pas exactement pourquoi ces candidats ont eu zéro. Mais de fait, soit ils deviendront contractuels, soit ils réussiront l'an prochain ou l'année suivante encore, vu les taux de réussite. je ne vois pas trop l’intérêt de ne pas les sélectionner si c'est juste un caprice de jury car ils se retrouveront d'une façon ou d'une autre devant les enfants.
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- egometDoyen
Leclochard a écrit:A vrai dire, on ne sait pas exactement pourquoi ces candidats ont eu zéro. Mais de fait, soit ils deviendront contractuels, soit ils réussiront l'an prochain ou l'année suivante encore, vu les taux de réussite. je ne vois pas trop l’intérêt de ne pas les sélectionner si c'est juste un caprice de jury car ils se retrouveront d'une façon ou d'une autre devant les enfants.
Pour pouvoir les virer en cas de défaillance et en prendre de meilleurs plus tard (si on en trouve).
Pour les payer moins cher.
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- TristanaVénérable
Mais avec des réflexions pareilles, alors on n'embauche plus de professeurs titulaires, mais uniquement des contractuels : peut-on vraiment et en toute sérénité "donner un blanc-seing" à un étudiant après 5 ou 6 épreuves qui peuvent s'être bien déroulées pour lui par chance, parce qu'il avait bien dormi la veille, parce qu'il avait bossé les sujets qui sont tombés, etc ?egomet a écrit:chartoine a écrit:Je suis effarée par les seuils d'admission des aca parisiennes cette année : 4,1/20 Créteil, 4.7/20 Versailles et 6/20 Paris...si si vous avez bien lu...habitant les Yvelines ma fille pourrait avoir une PE qui a eu son concours avec de telles notes...même si on peut tomber sur des sujets qu'on ne maitrise pas, avoir de telles notes montrent surtout qu'on ne maitrise rien..ça fait très peur...
Les 0 éliminatoires alors qu'on manque de profs et qu'on va encore faire appel a des contractuels je ne pige pas..surtout éliminer des gens a plus de 12 de moyenne..OK si il ressort a l'oral qu'ils sont limite psychopates mais ça m'étonnerait qu'ils le soient tous! Et ce qui me choque encore plus c'est que oui, les éliminés ont eu le lendemain des résultats un email du rectorat leur demandant de devenir contractuel a la rentrée..quel mépris et manque de considération! Pas assez bon pour avoir le concours mais assez pour boucher les trous...
Il y aurait une très bonne raison pour mettre des 0 éliminatoires et recruter des contractuels. Il est presque impossible de se débarrasser d'un professeur défaillant s'il est titulaire. Alors que pour un contractuel, c'est très simple: il suffit de ne pas le reprendre. Si les candidats présentent des "risques" pour l'institution, il vaut bien mieux ne pas leur donner le concours, qui risque d'être interprété comme un blanc-seing. Il n'y a pas si longtemps, on ne s'interrogeait même pas sur les compétences disciplinaires d'un titulaire, on pouvait mettre en doute ses compétences pédagogiques, sa personnalité, mais on partait du principe que les concours étaient assez durs pour qu'on ne revienne pas sur les disciplines testées.
Prendre des contractuels en attendant des temps meilleur n'est pas irrationnel.
Si on commence à se dire qu'il vaut mieux de mauvais contractuels que de mauvais titulaires parce qu'alors on peut s'en débarrasser, il semble assez évident que la prochaine étape, c'est de préférer les bons contractuels aux bons titulaires, parce que même un bon peut finir par devenir mauvais, et que s'il est contractuel, on peut le renvoyer.
Votre argument permet la casse pure et simple du service public de l'enseignement.
Des oraux non pas de maths, mais qui portent sur une séquence telle qu'elle serait présentée en classe (en maths ou en français ou etc.). Certes, il y a du contenu disciplinaire, mais ça n'a rien à voir avec ce qui est demandé aux épreuves écrites : une séquence de maths en primaire, cela revient à parler de soustractions et d'additions, quand aux écrits au contraire on demande des savoirs de niveau 3e ou 2nde. Ce qui est jugé, ce n'est pas tant le savoir disciplinaire (même le plus nul des nuls sait additionner 2 + 2) que la manière dont on va permettre aux élèves de s'approprier ce savoir. En gros, c'est une épreuve pédagogique.Igniatius a écrit:JE ne connais absolument pas le déroulement des oraux du CRPE, mais j'ai lu dans l'article que des zéros avaient été obtenus à des oraux de maths par exemple : cela semble quand même disciplinaire non ? S'ils sont pédagogiques et qu'il s'agit de se soumettre à la doxa ambiante, je change mon analyse du sujet.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
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- kiwiGuide spirituel
Je ne voudrai pas en rajouter une couche sur le niveau de certains candidats aux concours (PE, mais je suis sûr que pour les concours du secondaire, ce n'est guère mieux...), mais je viens de lire les rapports du jury de l'épreuve d'HG de l'académie de Poitiers... Le florilège d'âneries relevées dans les copies me laisse sans voix :
Céline est une femme ; Victor Hugo a témoigné de la 1ère GM et même de la 2ème GM... Enfin quelle inculture crasse quand même. Certes, on ne peut pas être spécialiste de tout, évidemment. Mais là ce sont juste des connaissances relevant de la culture générale que je devais avoir en classe de 4ème... Je ne sais pas. C'est inquiétant. Ils relèvent bien sûr les lacunes d'expression.
Céline est une femme ; Victor Hugo a témoigné de la 1ère GM et même de la 2ème GM... Enfin quelle inculture crasse quand même. Certes, on ne peut pas être spécialiste de tout, évidemment. Mais là ce sont juste des connaissances relevant de la culture générale que je devais avoir en classe de 4ème... Je ne sais pas. C'est inquiétant. Ils relèvent bien sûr les lacunes d'expression.
- IphigénieProphète
Voui, on se demande comment avec tant de progrès dans la pédagogie et la prise en compte de tant de compétences réelles et variées des zapprenants, on en est arrivé là.
- LeclochardEmpereur
kiwi a écrit:Je ne voudrai pas en rajouter une couche sur le niveau de certains candidats aux concours (PE, mais je suis sûr que pour les concours du secondaire, ce n'est guère mieux...), mais je viens de lire les rapports du jury de l'épreuve d'HG de l'académie de Poitiers... Le florilège d'âneries relevées dans les copies me laisse sans voix :
Céline est une femme ; Victor Hugo a témoigné de la 1ère GM et même de la 2ème GM... Enfin quelle inculture crasse quand même. Certes, on ne peut pas être spécialiste de tout, évidemment. Mais là ce sont juste des connaissances relevant de la culture générale que je devais avoir en classe de 4ème... Je ne sais pas. C'est inquiétant. Ils relèvent bien sûr les lacunes d'expression.
avec ce genre de bêtises, peut-on devenir professeur des écoles ? Si oui, ça fait peur.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- CathEnchanteur
supersoso a écrit:Leclochard a écrit:
Tu affirmes que les professeurs des écoles ne lisent plus? Tu ne généralises pas abusivement, là? (...)
[
Beaucoup de PE n'ont matériellement pas le temps de lire ! Et sont trop crevé le soir. Quant au w-e, ils préparent leur semaine (au moins jusqu'au mardi) et le mercredi, idem. Le soir, souvent il y a des corrections. Et la fatigue de la journée fait qu'il est quasi impossible de lire. Mais je généralise, il est vrai ou plutôt je fais comme toi, je fais parler "mon expérience" !
Et donc mon expérience (puisqu'on en est là), c'est que la plupart des PE sont tellement rincés qu'ils ne lisent plus ou si peu (hormis pendant les grandes vacances et encore quand tu n'as pu qu'à grand peine profité de ta famille pendant l'année scolaire, tu fais passer tes enfants avant la lecture !) même ceux qui lisaient beaucoup !
Euh quand même, supersoso...
- CathEnchanteur
Bah, il y a peu, un PLP de langue (je ne dis pas laquelle) a été recruté avec 01/20 dans la dite langue... Sans doute que le jury pensant ainsi l'éliminer...Ben même pas! Il a été reçu et titularisé, malgré les fautes variées qu'il faisait au tableau.
- supersosoSage
Leclochard a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:
On en a déjà parlé longuement, nous savons tous qu'il y a des académies où il est facile d'avoir le CRPE, d'autre où c'est très difficile.
A Versailles, le taux de réussite tourne autour de 50% comme à Créteil. Autrement dit, il faut être d'un niveau indigne pour ne pas devenir Pe dans ces académies.
Je ne reviendrai pas sur ce que tu penses être la dignité pour ces personnes : cela n'engage que toi finalement et prouve une fois encore à quel point tu te sens supérieure (or, tu ne fais qu'asséner une doxa parmi d'autre finalement, sans même argumenter).
Après, il ne suffit pas d'être indigne : il suffit juste d'avoir une note éliminatoire. Quand des candidats ont 147/240, que le dernier admis (Paris) a 74 points, il faut m'expliquer ce que ce 0 à l'oral veut dire ! Presque tous les PE passés par ce post vous le dise que ces oraux n'ont rien de disciplinaire... Donc je crois que ça ne sert à rein de débattre plus avant avec toi : tu as décidé que c'était bien mérité sans rien connaître du CRPE. Soit... Pour ma part, je ne vois pas l'intérêt d'essayer de te faire comprendre quoique ce soit : tu choisiras de ne lire que quelque mot et fera une interprétation très éloignée sur le ton de la donneuse de leçon. Le dialogue de sourd ne m'intéresse guère.
(soi-dit en passant, quand je dis "enfant de moins de 10 ans", je ne dis pas "enfant de 10 ans" : ne lire qu'une partie des mots entraîne une interprétation bien lacunaire dont l'auteur des lignes n'est à la base pas responsable mais bien le lecteur).
- supersosoSage
cath5660 a écrit:supersoso a écrit:
Beaucoup de PE n'ont matériellement pas le temps de lire ! Et sont trop crevé le soir. Quant au w-e, ils préparent leur semaine (au moins jusqu'au mardi) et le mercredi, idem. Le soir, souvent il y a des corrections. Et la fatigue de la journée fait qu'il est quasi impossible de lire. Mais je généralise, il est vrai ou plutôt je fais comme toi, je fais parler "mon expérience" !
Et donc mon expérience (puisqu'on en est là), c'est que la plupart des PE sont tellement rincés qu'ils ne lisent plus ou si peu (hormis pendant les grandes vacances et encore quand tu n'as pu qu'à grand peine profité de ta famille pendant l'année scolaire, tu fais passer tes enfants avant la lecture !) même ceux qui lisaient beaucoup !
Euh quand même, supersoso...
Oui ? Qu'est-ce qui te pose problème dans ce que je viens de dire ?
- HérodouteGrand sage
Lire : ça fait partie du boulot. On sait bien qu'on perd nos réflexes et certaines dispositions à l'écrit et on sait tous qu'il faut lire...alors aucune excuse au fait de ne pas lire surtout pour un enseignant.
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"Le réchauffement climatique ? Deux degrés de plus, c'est que dalle, non ?", philosophe anonyme de la télé-réalité.
- egometDoyen
Tristana a écrit:egomet a écrit:
Il y aurait une très bonne raison pour mettre des 0 éliminatoires et recruter des contractuels. Il est presque impossible de se débarrasser d'un professeur défaillant s'il est titulaire. Alors que pour un contractuel, c'est très simple: il suffit de ne pas le reprendre. Si les candidats présentent des "risques" pour l'institution, il vaut bien mieux ne pas leur donner le concours, qui risque d'être interprété comme un blanc-seing. Il n'y a pas si longtemps, on ne s'interrogeait même pas sur les compétences disciplinaires d'un titulaire, on pouvait mettre en doute ses compétences pédagogiques, sa personnalité, mais on partait du principe que les concours étaient assez durs pour qu'on ne revienne pas sur les disciplines testées.
Prendre des contractuels en attendant des temps meilleur n'est pas irrationnel.
Mais avec des réflexions pareilles, alors on n'embauche plus de professeurs titulaires, mais uniquement des contractuels : peut-on vraiment et en toute sérénité "donner un blanc-seing" à un étudiant après 5 ou 6 épreuves qui peuvent s'être bien déroulées pour lui par chance, parce qu'il avait bien dormi la veille, parce qu'il avait bossé les sujets qui sont tombés, etc ?
Si on commence à se dire qu'il vaut mieux de mauvais contractuels que de mauvais titulaires parce qu'alors on peut s'en débarrasser, il semble assez évident que la prochaine étape, c'est de préférer les bons contractuels aux bons titulaires, parce que même un bon peut finir par devenir mauvais, et que s'il est contractuel, on peut le renvoyer.
Votre argument permet la casse pure et simple du service public de l'enseignement.
D'une manière générale, le statut de fonctionnaire est excessivement protecteur en France. Il conduit au maintien, voire à la promotion d'un grand nombre d'incompétents. Il est courant de donner une promotion à quelqu'un pour s'en débarrasser. Les mauvais professeurs sont parfois (souvent) encouragés à devenir CDE, juste pour les faire dégager. Le statut de fonctionnaire a aussi des effets délétères connus sur la motivation. Ce n'est pas forcément vrai pour tous les métiers: le professeur titularisé est certainement moins enclin à la paresse que l'administratif, parce que la présence des élèves est un rappel permanent de la nécessité de bosser. Ça compense à mon avis largement. Mais d'une manière générale, la fonction publique manque de procédures pour se purger de toutes ses scories (procédures inutiles, dogmes inefficaces, personnel défaillant).
Un concours exigeant est un des garde-fous du système. Au passage, il est rare qu'on obtienne le concours seulement "par chance". La chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés. D'ailleurs, le but principal de toutes les procédures d'embauche n'est pas tant de trouver les meilleurs, que d'éviter les catastrophes. Si on veut maintenir le service public de l'enseignement, la moindre des choses est d'en voir les problèmes et ce qui permet de les éviter ou de les contenir. Reste à savoir si ces garde-fous sont suffisants.
C'est vrai, je ne suis pas plus attaché que cela au service public de l'école. L'important, c'est qu'un maximum de jeunes soient scolarisés et que l'enseignement soit de qualité. Il y a toujours plusieurs méthodes pour atteindre un même objectif, et le plus grand problème de notre système, c'est justement qu'il nie cette évidence. Je ne suis pas sectaire, tant que le service public fonctionne, on peut le maintenir. Je n'aime pas les révolutions. Ça coûte trop cher. Mais si la crise de l'école publique est structurelle et les réformes impossibles, parce qu'on a atteint un point crucial d'incohérence, alors oui, il faut passer à autre chose.
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- supersosoSage
Hérodoute a écrit:Lire : ça fait partie du boulot. On sait bien qu'on perd nos réflexes et certaines dispositions à l'écrit et on sait tous qu'il faut lire...alors aucune excuse au fait de ne pas lire surtout pour un enseignant.
Et bien deviens PE et on verra si tu trouves beaucoup de temps pour lire d'autres choses que ce qui te permet de préparer ta classe... Et que certains trouve le temps tant mieux pour eux... Mais beaucoup n'ont quasi plus de temps.
Franchement, un certain nombre d'entre vous me sidère !
- HérodouteGrand sage
tu as raison Supersoso, on n'a pas le temps de lire... c'est toi qui devient sidérant là... Pour rappel : on a 4 mois de vacances par an hein... alors si rien que là tu ne trouves pas le temps de lire tout en bossant les cours à côté...
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- egometDoyen
Hérodoute a écrit:Lire : ça fait partie du boulot. On sait bien qu'on perd nos réflexes et certaines dispositions à l'écrit et on sait tous qu'il faut lire...alors aucune excuse au fait de ne pas lire surtout pour un enseignant.
Sauf si on lui complique artificiellement ses tâches.
Dans un système sain, les PE devraient avoir largement le temps de lire, et pas seulement pendant les vacances. Mais avec les grilles d'évaluation, le montage de séquences pédagogiques toujours plus complexes et les tâches annexes qui s'accumulent, je comprends qu'ils n'aient plus de temps.
Et c'est très grave si le système empêche les professeurs d'être ce qu'il doivent être: cultivés.
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- supersosoSage
egomet a écrit:Hérodoute a écrit:Lire : ça fait partie du boulot. On sait bien qu'on perd nos réflexes et certaines dispositions à l'écrit et on sait tous qu'il faut lire...alors aucune excuse au fait de ne pas lire surtout pour un enseignant.
Sauf si on lui complique artificiellement ses tâches.
Dans un système sain, les PE devraient avoir largement le temps de lire, et pas seulement pendant les vacances. Mais avec les grilles d'évaluation, le montage de séquences pédagogiques toujours plus complexes et les tâches annexes qui s'accumulent, je comprends qu'ils n'aient plus de temps.
Et c'est très grave si le système empêche les professeurs d'être ce qu'il doivent être: cultivés.
Tu es plus au fait de ce qu'on nous impose que bien des prof ici présent, egomet...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
kiwi a écrit:Je ne voudrai pas en rajouter une couche sur le niveau de certains candidats aux concours (PE, mais je suis sûr que pour les concours du secondaire, ce n'est guère mieux...), mais je viens de lire les rapports du jury de l'épreuve d'HG de l'académie de Poitiers... Le florilège d'âneries relevées dans les copies me laisse sans voix :
Céline est une femme ; Victor Hugo a témoigné de la 1ère GM et même de la 2ème GM... Enfin quelle inculture crasse quand même. Certes, on ne peut pas être spécialiste de tout, évidemment. Mais là ce sont juste des connaissances relevant de la culture générale que je devais avoir en classe de 4ème... Je ne sais pas. C'est inquiétant. Ils relèvent bien sûr les lacunes d'expression.
Regarde quel âge ont les candidats, vois ce qu'ils ont fait au collège et au lycée en HG et tirons-en les conséquences.
- IlianaGrand sage
Leclochard a écrit:kiwi a écrit:Je ne voudrai pas en rajouter une couche sur le niveau de certains candidats aux concours (PE, mais je suis sûr que pour les concours du secondaire, ce n'est guère mieux...), mais je viens de lire les rapports du jury de l'épreuve d'HG de l'académie de Poitiers... Le florilège d'âneries relevées dans les copies me laisse sans voix :
Céline est une femme ; Victor Hugo a témoigné de la 1ère GM et même de la 2ème GM... Enfin quelle inculture crasse quand même. Certes, on ne peut pas être spécialiste de tout, évidemment. Mais là ce sont juste des connaissances relevant de la culture générale que je devais avoir en classe de 4ème... Je ne sais pas. C'est inquiétant. Ils relèvent bien sûr les lacunes d'expression.
avec ce genre de bêtises, peut-on devenir professeur des écoles ? Si oui, ça fait peur.
Tandis que j'attendais entre deux épreuves pour le capes externe de lettres, un groupe de dindes (désolée, je n'ai pas d'autre mot) écoutait l'une d'entre elles expliquer qu'ayant le choix entre Les Mémoires d'Hadrien ou Le Cid, elle avait pris Le Cid, bien qu'elle ne l'ait pas lu, parce que, bah, Hadrien, elle ne connaissait pas cet auteur.
Voilà, cette personne avait donc eu les écrits du capes.
Puis, en tant que stagiaire, j'ai assisté à une formation en grammaire où deux stagiaires se faisaient la remarque en pouffant qu'elles confondaient pronoms et déterminants. Elles avaient donc eu le concours, et se trouvaient devant des élèves :| Personnellement je trouve ça affligeant. Donc parfois les 0 éliminatoires, ce n'est pas un mal. Sachant que là, de toute façon, si j'ai bien compris, on parle dans le vent parce qu'on ne sait pas pourquoi chacune de ces personnes a eu une note éliminatoire.
_________________
Minuit passé déjà. Le feu s'est éteint et je sens le sommeil qui gagne du terrain.
Je vais m'endormir contre vous, respirer doucement, parce que je sais où nous allons désormais.
Fauve - Révérence
- VioletEmpereur
Supersoso, ce n'est parce que tu es PE et que tu as passé les épreuves que tu as une vision juste du fonctionnement des jurys.
Crois-moi, les commissions ne mettent pas de zéros éliminatoires sans avoir bien réfléchi.
Crois-moi, les commissions ne mettent pas de zéros éliminatoires sans avoir bien réfléchi.
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