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- OsmieSage
zouz a écrit:Karine B. a écrit:zouz a écrit:
Quant à révéler son identité, comment dire, facile à dire quand on est protégé par son mandat.
Première nouvelle ... !
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130424.REU2672/le-gouvernement-contre-une-amnistie-des-syndicalistes.html
Je ne parlais pas d'immunité mais de protection (je copie-colle) : Un représentant syndical ne peut pas être sanctionné du fait d'activités syndicales normales, fût-ce d'une manière déguisée (avancement retardé, appréciation annuelle moins favorable, changement de service... etc.).
- LefterisEsprit sacré
De rien, j'espère que tu vas mieux à la retraite. Oui si j'en juge tes explications de textes...Robin a écrit:Marci à Lefteris pour sa sainte colère. J'ai connus deux collègues qui se sont suicidés et à chaque fois c'était la même langue de bois : problèmes personnels. Tout le monde a des problèmes personnels, mais chacun sait ce que l'Education nationale (les parents, les élèves, l'administration) fait vivre au quotidien dans beaucoup d'Etablissements. J'ai exercé pendant 30 ans dans cette Institution, après avoir passé le CAPES sur le tard en 1990 et fait d'autres choses avant. Dans les dernières années, je me suis débattu dans un cauchemar et j'ai connu la dépression et combien de fois j'ai eu aussi l'envie d'en finir. L'avant-dernière année (en 2009), après un retour de réadaptation (euphémisme pour désigner les gens fragiles qui ont des problèmes personnels et qui craquent), on m'a mis sur deux établissements avec trois heures de trajet, malgré une hernie discale. La dernière année, sur deux établissements, dont un en ZEP. Mon psy. m'a dit qu'il m'aiderait à tenir l'année et qu'il me conseillait de prendre ma retraite sinon je risquais d'y laisser ma peau, ce que j'ai fait. J'ai eu deux malaises graves en classe. Combien de fois j'ai eu envie d'en finir, moi aussi. Voilà, j'écris ici ce que je n'ai jamais écrit. Je dis ce que je n'ai jamais dit et basta ! Je le fais pour cette collègue que je ne connais pas et qui avait, comme moi "des problèmes personnels"... comme Primo Levi ?
Pour ma part, j'ai été confronté au suicide , à la dépression quand j'étais délégué syndical dans une autre administration. A chaque fois, l'administration enfonçait les fonctionnaires. Il valait mieux encore se taire, prendre des médicaments. La plupart du temps, les problèmes personnels venaient du boulot . Fonctionnaire à bout, déplacé injustement, spolié de droits à la mutation (beaucoup de postes "au profil") Les seuls recours étaient parfois administratifs, car l'administration faisait toujours obstacle , par principe, par volonté de ne pas se déjuger.
La seule chose qui intéressait la hiérarchie, c'était le silence sur les problèmes. Un service avait connu de nombreux cas de dépression et plusieurs suicides . Le fait est sorti dans la presse. L'administration a diligenté une enquête interne, mais une enquête disciplinaire, pour savoir "qui avait parlé".
J'ai gagné quelques recours , et on me l'a fait payer au prix fort après le mandat. D'où mon changement de métier.
zouz a écrit:Karine B. a écrit:zouz a écrit:
Quant à révéler son identité, comment dire, facile à dire quand on est protégé par son mandat.
Première nouvelle ... !
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130424.REU2672/le-gouvernement-contre-une-amnistie-des-syndicalistes.html
Je ne parlais pas d'immunité mais de protection (je copie-colle) : Un représentant syndical ne peut pas être sanctionné du fait d'activités syndicales normales, fût-ce d'une manière déguisée (avancement retardé, appréciation annuelle moins favorable, changement de service... etc.).
Ca c'est la théorie. La pratique est tout autre.A un certain niveau, oui, on est protégé. Pour ma part, je n'ai jamais été proposé à l'avancement pendant mon mandat, on m'"oubliait" systématiquement, je prenais du retard sur tout le monde. A l'issue , ça a été la curée : déplacé d'office, rétrogradé dans ma notation, évincé du tableau d'avancement, harcelé au quotidien. J'ai compris par expérience que mon tour était venu, je me suis inscrit in extremis au capes avant d'être vidé par les procédures de recours (c'était ma formation et les LA un peu mon hobby) , en prenant des jours de congé pour le passer en catimini. Je crois quand même que dans l'EN les syndicalistes même de base sont moins exposés.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LilypimsGrand sage
Lefteris a écrit:De rien, j'espère que tu vas mieux à la retraite. Oui si j'en juge tes explications de textes...Robin a écrit:Marci à Lefteris pour sa sainte colère. J'ai connus deux collègues qui se sont suicidés et à chaque fois c'était la même langue de bois : problèmes personnels. Tout le monde a des problèmes personnels, mais chacun sait ce que l'Education nationale (les parents, les élèves, l'administration) fait vivre au quotidien dans beaucoup d'Etablissements. J'ai exercé pendant 30 ans dans cette Institution, après avoir passé le CAPES sur le tard en 1990 et fait d'autres choses avant. Dans les dernières années, je me suis débattu dans un cauchemar et j'ai connu la dépression et combien de fois j'ai eu aussi l'envie d'en finir. L'avant-dernière année (en 2009), après un retour de réadaptation (euphémisme pour désigner les gens fragiles qui ont des problèmes personnels et qui craquent), on m'a mis sur deux établissements avec trois heures de trajet, malgré une hernie discale. La dernière année, sur deux établissements, dont un en ZEP. Mon psy. m'a dit qu'il m'aiderait à tenir l'année et qu'il me conseillait de prendre ma retraite sinon je risquais d'y laisser ma peau, ce que j'ai fait. J'ai eu deux malaises graves en classe. Combien de fois j'ai eu envie d'en finir, moi aussi. Voilà, j'écris ici ce que je n'ai jamais écrit. Je dis ce que je n'ai jamais dit et basta ! Je le fais pour cette collègue que je ne connais pas et qui avait, comme moi "des problèmes personnels"... comme Primo Levi ?
Pour ma part, j'ai été confronté au suicide , à la dépression quand j'étais délégué syndical dans une autre administration. A chaque fois, l'administration enfonçait les fonctionnaires. Il valait mieux encore se taire, prendre des médicaments. La plupart du temps, les problèmes personnels venaient du boulot . Fonctionnaire à bout, déplacé injustement, spolié de droits à la mutation (beaucoup de postes "au profil") Les seuls recours étaient parfois administratifs, car l'administration faisait toujours obstacle , par principe, par volonté de ne pas se déjuger.
La seule chose qui intéressait la hiérarchie, c'était le silence sur les problèmes. Un service avait connu de nombreux cas de dépression et plusieurs suicides . Le fait est sorti dans la presse. L'administration a diligenté une enquête interne, mais une enquête disciplinaire, pour savoir "qui avait parlé".
J'ai gagné quelques recours , et on me l'a fait payer au prix fort après le mandat. D'où mon changement de métier.zouz a écrit:Karine B. a écrit:zouz a écrit:
Quant à révéler son identité, comment dire, facile à dire quand on est protégé par son mandat.
Première nouvelle ... !
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130424.REU2672/le-gouvernement-contre-une-amnistie-des-syndicalistes.html
Je ne parlais pas d'immunité mais de protection (je copie-colle) : Un représentant syndical ne peut pas être sanctionné du fait d'activités syndicales normales, fût-ce d'une manière déguisée (avancement retardé, appréciation annuelle moins favorable, changement de service... etc.).
Ca c'est la théorie. La pratique est tout autre.A un certain niveau, oui, on est protégé. Pour ma part, je n'ai jamais été proposé à l'avancement pendant mon mandat, on m'"oubliait" systématiquement, je prenais du retard sur tout le monde. A l'issue , ça a été la curée : déplacé d'office, rétrogradé dans ma notation, évincé du tableau d'avancement, harcelé au quotidien. J'ai compris par expérience que mon tour était venu, je me suis inscrit in extremis au capes avant d'être vidé par les procédures de recours (c'était ma formation et les LA un peu mon hobby) , en prenant des jours de congé pour le passer en catimini. Je crois quand même que dans l'EN les syndicalistes même de base sont moins exposés.
Moi aussi, j'espère que tu vas mieux.
C'est effrayant, Lefteris.
- philannDoyen
Lefteris!
tu confirmes malheureusement que si une prise de conscience doit avoir lieu et si des réactions il doit y avoir, cela ne peut pas être uniquement de la part de nos représentants syndicaux...à moins de les souhaiter eux aussi suicidaires (t'as quand même une sacrée résistance pour avoir fait face à cette pression!!)
Merci pour ton témoignage
tu confirmes malheureusement que si une prise de conscience doit avoir lieu et si des réactions il doit y avoir, cela ne peut pas être uniquement de la part de nos représentants syndicaux...à moins de les souhaiter eux aussi suicidaires (t'as quand même une sacrée résistance pour avoir fait face à cette pression!!)
Merci pour ton témoignage
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- dandelionVénérable
C'est effrayant mais pas surprenant. Récemment j'ai été confrontée à un CDE dont je me suis toujours demandé comment il pouvait ne pas envisager que je me suicide. A la réflexion, j'en ai conclu qu'il avait dû l'envisager et ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Il y a beaucoup de personnes dépourvues d'empathie qui aspirent à des fonctions de commandement je crois, aussi ne faut-il pas s'étonner qu'elles en fassent mauvais usage. Comme beaucoup de syndicalistes s'y mettent par empathie, leur taux de suicide doit être particulièrement élevé (les idéalistes ne vivent pas vieux).
Pour revenir sur les syndicats et leur communication, j'ai été aidée plusieurs fois par le SNES, je suis syndiquée depuis longtemps chez eux, et l'intervention du représentant local du SNES m'a certainement évité le pire très récemment. Comme j'ai muté plusieurs fois, je connais informatiquement Karine depuis longtemps et j'ai beaucoup d'admiration pour elle. Néanmoins, je dois avouer que je trouve la communication du SNES généralement très mauvaise. J'ai souvent vu des représentants nationaux se laisser manipuler par les journalistes. C'est vraiment dommage. Il me semble qu'admettre qu'il y a là un problème majeur et réfléchir à une communication plus efficace est urgent. On sait qu'on va être coupé et que l'ensemble sera 'monté', on sait qu'une réaction à chaud est dangereuse: pourquoi ne pas se taire ou botter en touche en parlant des difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les enseignants? Je comprends d'autant moins ce manque d'attention à la communication que j'ai suffisamment fait d'histoire pour savoir que la formation en comm' des leaders syndicalistes, ça n'a rien de neuf.
Pour revenir sur les syndicats et leur communication, j'ai été aidée plusieurs fois par le SNES, je suis syndiquée depuis longtemps chez eux, et l'intervention du représentant local du SNES m'a certainement évité le pire très récemment. Comme j'ai muté plusieurs fois, je connais informatiquement Karine depuis longtemps et j'ai beaucoup d'admiration pour elle. Néanmoins, je dois avouer que je trouve la communication du SNES généralement très mauvaise. J'ai souvent vu des représentants nationaux se laisser manipuler par les journalistes. C'est vraiment dommage. Il me semble qu'admettre qu'il y a là un problème majeur et réfléchir à une communication plus efficace est urgent. On sait qu'on va être coupé et que l'ensemble sera 'monté', on sait qu'une réaction à chaud est dangereuse: pourquoi ne pas se taire ou botter en touche en parlant des difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les enseignants? Je comprends d'autant moins ce manque d'attention à la communication que j'ai suffisamment fait d'histoire pour savoir que la formation en comm' des leaders syndicalistes, ça n'a rien de neuf.
- Karine B.Guide spirituel
http://cote-d-azur.france3.fr/2013/05/13/suicide-d-une-enseignante-au-college-de-la-trinite-le-snes-demande-une-enquete-administrative-250683.html
Suicide d'une enseignante au collège de la Trinité: le SNES demande une enquête administrative
Après le suicide d'une enseignante en espagnol du collège de La Bourgade de La Trinité, dans les Alpes-Maritimes, la semaine dernière, le SNES-FSU demande aujourd'hui "que toute la lumière soit faite sur ce drame".
Nathalie Filippi, 45 ans, professeur non titulaire depuis 2 ans dans l'établissement a décidé de mettre fin à ses jours. Ses proches ont évoqué le "harcèlement psychologique" dont elle aurait été victime dans son travail. Les enseignants et les élèves sont très choqués. Une marche de soutien a eu lieu ce matin.
Dans un comminqué, le SNES indique: " Quelle qu’ait été la situation professionnelle et personnelle de notre collègue, il est nécessaire que toute la lumière soit faite sur ce drame qui intervient dans un contexte difficile, celui de l’exercice dans le second degré, et dans un établissement qui connaît un certain nombre de tensions. La section académique a d’ores et déjà demandé que soit menée par les autorités de l’Education Nationale une enquête administrative."
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Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- zouzFidèle du forum
Lefteris a écrit:De rien, j'espère que tu vas mieux à la retraite. Oui si j'en juge tes explications de textes...Robin a écrit:Marci à Lefteris pour sa sainte colère. J'ai connus deux collègues qui se sont suicidés et à chaque fois c'était la même langue de bois : problèmes personnels. Tout le monde a des problèmes personnels, mais chacun sait ce que l'Education nationale (les parents, les élèves, l'administration) fait vivre au quotidien dans beaucoup d'Etablissements. J'ai exercé pendant 30 ans dans cette Institution, après avoir passé le CAPES sur le tard en 1990 et fait d'autres choses avant. Dans les dernières années, je me suis débattu dans un cauchemar et j'ai connu la dépression et combien de fois j'ai eu aussi l'envie d'en finir. L'avant-dernière année (en 2009), après un retour de réadaptation (euphémisme pour désigner les gens fragiles qui ont des problèmes personnels et qui craquent), on m'a mis sur deux établissements avec trois heures de trajet, malgré une hernie discale. La dernière année, sur deux établissements, dont un en ZEP. Mon psy. m'a dit qu'il m'aiderait à tenir l'année et qu'il me conseillait de prendre ma retraite sinon je risquais d'y laisser ma peau, ce que j'ai fait. J'ai eu deux malaises graves en classe. Combien de fois j'ai eu envie d'en finir, moi aussi. Voilà, j'écris ici ce que je n'ai jamais écrit. Je dis ce que je n'ai jamais dit et basta ! Je le fais pour cette collègue que je ne connais pas et qui avait, comme moi "des problèmes personnels"... comme Primo Levi ?
Pour ma part, j'ai été confronté au suicide , à la dépression quand j'étais délégué syndical dans une autre administration. A chaque fois, l'administration enfonçait les fonctionnaires. Il valait mieux encore se taire, prendre des médicaments. La plupart du temps, les problèmes personnels venaient du boulot . Fonctionnaire à bout, déplacé injustement, spolié de droits à la mutation (beaucoup de postes "au profil") Les seuls recours étaient parfois administratifs, car l'administration faisait toujours obstacle , par principe, par volonté de ne pas se déjuger.
La seule chose qui intéressait la hiérarchie, c'était le silence sur les problèmes. Un service avait connu de nombreux cas de dépression et plusieurs suicides . Le fait est sorti dans la presse. L'administration a diligenté une enquête interne, mais une enquête disciplinaire, pour savoir "qui avait parlé".
J'ai gagné quelques recours , et on me l'a fait payer au prix fort après le mandat. D'où mon changement de métier.zouz a écrit:Karine B. a écrit:zouz a écrit:
Quant à révéler son identité, comment dire, facile à dire quand on est protégé par son mandat.
Première nouvelle ... !
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130424.REU2672/le-gouvernement-contre-une-amnistie-des-syndicalistes.html
Je ne parlais pas d'immunité mais de protection (je copie-colle) : Un représentant syndical ne peut pas être sanctionné du fait d'activités syndicales normales, fût-ce d'une manière déguisée (avancement retardé, appréciation annuelle moins favorable, changement de service... etc.).
Ca c'est la théorie. La pratique est tout autre.A un certain niveau, oui, on est protégé. Pour ma part, je n'ai jamais été proposé à l'avancement pendant mon mandat, on m'"oubliait" systématiquement, je prenais du retard sur tout le monde. A l'issue , ça a été la curée : déplacé d'office, rétrogradé dans ma notation, évincé du tableau d'avancement, harcelé au quotidien. J'ai compris par expérience que mon tour était venu, je me suis inscrit in extremis au capes avant d'être vidé par les procédures de recours (c'était ma formation et les LA un peu mon hobby) , en prenant des jours de congé pour le passer en catimini. Je crois quand même que dans l'EN les syndicalistes même de base sont moins exposés.
Voilà, tu es davantage protégé que l'enseignant lambda et c'est bien normal étant donné les risques encourus...j'évoquais ce point uniquement par rapport au fait que l'on souhaitait qu'un membre révèle son identité, je n'en faisais pas un principe intangible...mais de post en post, le sujet a légèrement évolué...
- zouzFidèle du forum
Karine B. a écrit:http://cote-d-azur.france3.fr/2013/05/13/suicide-d-une-enseignante-au-college-de-la-trinite-le-snes-demande-une-enquete-administrative-250683.html
Dans un comminqué, le SNES indique: " Quelle qu’ait été la situation professionnelle et personnelle de notre collègue, il est nécessaire que toute la lumière soit faite sur ce drame qui intervient dans un contexte difficile, celui de l’exercice dans le second degré, et dans un établissement qui connaît un certain nombre de tensions. La section académique a d’ores et déjà demandé que soit menée par les autorités de l’Education Nationale une enquête administrative."
Réaction avec laquelle tout le monde est d'accord je crois...
- LefterisEsprit sacré
Effrayant, mais pas surprenant, et çe que je vais dire va recentrer le sujet : il se trouve que c'est un secteur où le management existe. Pouvoir décisionnaire de la hiérarchie sur les mutations, avancements uniquement sur propositions, primes au mérite, possibilité pur la hiérarchie de changer discrétionnairement les services (donc de punir de manière déguisée) . Donc, chacun vit dans la crainte perpétuelle de la disgrâce, et la tension est perpétuelle aisi que les conflits de personne (concurrence permamente).Lilypims a écrit:
C'est effrayant, Lefteris.
Je m'étais suis juré de ne pas laisser des :censure: m'abattre, j'ai donc choisi le départ avant de m'épuiser, esseulé, en procédures juridictionnelles qui durent des années, chacune d'entre elle valant un nouveau coup sur la tête, parce que ça déplaît.philann a écrit:Lefteris!
tu confirmes malheureusement que si une prise de conscience doit avoir lieu et si des réactions il doit y avoir, cela ne peut pas être uniquement de la part de nos représentants syndicaux...à moins de les souhaiter eux aussi suicidaires (t'as quand même une sacrée résistance pour avoir fait face à cette pression!!)
Merci pour ton témoignage
J'étais monté quand même un temps à 16 de tension, et je dormais deux heures par nuit, j'avais pris 10 kilos , donc il ne fallait plus traîner, tant pis pour le salaire, ce que j'avais vu autour de moi m'avait instruit.Il me semble avoir très bien compris les mécanismes qui poussent les gens à bout, sans que personne ne soit responsable au sens juridique du terme.
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ErgoDevin
Si vrai...et désespérant trop souvent...Robin a écrit:
J'ai discuté un jour avec une infirmière en psychiatrie et je lui ai parlé du comportement de certains de mes élèves. Réaction : mais ils se conduisent comme les malades de mon service. Vous ne pouvez pas vous en sortir. Nous nous réunissons tous les matins pour faire le point et les problèmes sont gérés en équipe. Dans un collège Lamda, c'est chacun pour soi, chacun dans son coin. L'administration soucieuse de ne pas faire de vagues et de se concilier les parents, les collègues souvent fuyants, pratiquant le "chacun pour soi" et le "moi, je n'ai pas de problèmes". Le système tient par le sacrifice de boucs émissaires. Le grand problème des collèges français (je ne sais pas trop ce qui se passe à l'étranger), c'est le manque de réalisme et de professionnalisme. On minimise constamment la gravité des faits et on résout les problèmes en niant leur existence.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- ZenxyaGrand sage
Lefteris crois-tu que la base peut faire quelque chose d' efficace contre ces dérives. Je m'explique est-ce que si tout le monde se serre les coudes, ne reste plus seul dans son coin,en réorganisant le travail et les activités, crée des solidarités de fait il n'y aurait pas moyens de mieux résister. En clair un mur résiste mieux aux assauts.
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- RobinFidèle du forum
Oui, je vais mieux, merci. Je donne des cours particuliers et je fais de l'aide aux devoirs dans un organisme de formation privé, mais je suis en CDD et je ne bénéficie pas des congés payés. Je n'aurais pas pu m'arrêter de travailler car ma retraite se monte à environ 1100 euros/mois... et si j'en juge par les progrès et les résultats des élèves, le problème ne venait pas (uniquement ?) de moi, mais on finit par ne plus très bien savoir où on en est et par se sentir nul.
Je pense que j'avais tort de vouloir continuer à enseigner quelque chose. J'aurais peut-être dû faire du Meirieu : les mettre en binôme et leur faire faire des "activités" (je le faisais de temps en temps, mais pas tout le temps), ne pas avoir d'exigences, ne pas vouloir leur faire faire de l'orthographe, de la grammaire, etc. Mettre des bonnes notes à tout le monde... Que sais-je ? Mais je n'y suis pas arrivé. J'ai le malheur d'avoir une conscience professionnelle (ou une conscience tout court ?) et je ne pouvais pas faire un sous-enseignement de masse, ne serait-ce que pour certains élèves qui ne méritaient pas ça.
Oui, j'ai l'impression d'être sorti d'un cauchemar, comme Henry Fonda dans Le faux coupable d'Alfred Hitchcock. Ça permis de comprendre beaucoup de choses, notamment le phénomène totalitaire et concentrationnaire, ce qui s'était passé dans ce pays sous l'Occupation, la collaboration, ce qu'on a fait aux juifs, le rôle de la bureaucratie dans la déportation, etc. Comme disait (presque) Nietzsche ce qui ne vous tue pas vous rend moins bête.
Je pense que j'avais tort de vouloir continuer à enseigner quelque chose. J'aurais peut-être dû faire du Meirieu : les mettre en binôme et leur faire faire des "activités" (je le faisais de temps en temps, mais pas tout le temps), ne pas avoir d'exigences, ne pas vouloir leur faire faire de l'orthographe, de la grammaire, etc. Mettre des bonnes notes à tout le monde... Que sais-je ? Mais je n'y suis pas arrivé. J'ai le malheur d'avoir une conscience professionnelle (ou une conscience tout court ?) et je ne pouvais pas faire un sous-enseignement de masse, ne serait-ce que pour certains élèves qui ne méritaient pas ça.
Oui, j'ai l'impression d'être sorti d'un cauchemar, comme Henry Fonda dans Le faux coupable d'Alfred Hitchcock. Ça permis de comprendre beaucoup de choses, notamment le phénomène totalitaire et concentrationnaire, ce qui s'était passé dans ce pays sous l'Occupation, la collaboration, ce qu'on a fait aux juifs, le rôle de la bureaucratie dans la déportation, etc. Comme disait (presque) Nietzsche ce qui ne vous tue pas vous rend moins bête.
- LefterisEsprit sacré
Je suis persuadé que la base pourrait en effet, si elle était unie . Mais le système encourage de plus en plus l'individualisme, qui empêche toute union, et crée au contraire la concurrence. J'en ai fait la dure expérience, car j'ai vu beaucoup de gens en demandeurs de services, et quand je me suis retrouvé seul, on m'évitait comme un pestiféré, même des gens que j'avais aidés. D'ailleurs, mon syndicat régional a implosé sous les coups de l'administration, qui avait réussi à créer une division entres les personnels, en promouvant certains, pas d'autres, en arrosant la structure qui était au-dessus (jours de détachement supérieurs au quota, promotions, mutations hors-mouvement..). Quand ma tête et celle de certains membres de la commission exécutive (je gênais, je faisais des recours, j'écrivais des articles publiant les turpitudes) a été mise en balance avec ces avantages, je peux te dire que le choix a été vite fait...Zenxya a écrit:Lefteris crois-tu que la base peut faire quelque chose d' efficace contre ces dérives. Je m'explique est-ce que si tout le monde se serre les coudes, ne reste plus seul dans son coin,en réorganisant le travail et les activités, crée des solidarités de fait il n'y aurait pas moyens de mieux résister. En clair un mur résiste mieux aux assauts.
Dans l'EN , je vois des gens pleurnicher pour avoir une HS , telle ou telle classe, une salle, alors je me dis que ce n'est pas gagné, même si le milieu est moins brutal.
L'avantage de l'EN , c'est quand même la possibilité d'être en retrait du panier de crabe, de ne pas jouer le jeu : mauvais emploi du temps ? Qu'à cela ne tienne, on ne me voit jamais, je mange dehors, je rentre chez moi dans le gros trous , désinvestissement total. Classes pourries ? J'allège mes préparations. HS ? J'en veux pas. Promotion ? j'ai pas attendu , j'ai passé l'agreg. Mutation ? j'attends mon tour, je ne réclame rien, et bon, j'ai autre chose dans la vie, j'habite pas loin .
Le secret du bonheur relatif , c'est de ne pas fournir de prise. Et si personne n'était quémandeur, si des bouts de gras n'étaient pas distribués par stratégie managériale, on aurait peut-être une unité. Je crains fort qu'on n'aille pas dans ce sens.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- philannDoyen
Lefteris a écrit:
Dans l'EN , je vois des gens pleurnicher pour avoir une HS , telle ou telle classe, une salle, alors je me dis que ce n'est pas gagné, même si le milieu est moins brutal.
L'avantage de l'EN , c'est quand même la possibilité d'être en retrait du panier de crabe, de ne pas jouer le jeu : mauvais emploi du temps ? Qu'à cela ne tienne, on ne me voit jamais, je mange dehors, je rentre chez moi dans le gros trous , désinvestissement total. Classes pourries ? J'allège mes préparations. HS ? J'en veux pas. Promotion ? j'ai pas attendu , j'ai passé l'agreg. Mutation ? j'attends mon tour, je ne réclame rien, et bon, j'ai autre chose dans la vie, j'habite pas loin .
Le secret du bonheur relatif , c'est de ne pas fournir de prise. Et si personne n'était quémandeur, si des bouts de gras n'étaient pas distribués par stratégie managériale, on aurait peut-être une unité. Je crains fort qu'on n'aille pas dans ce sens.
de l'autre côté, autant je trouve le manque de soutien parfois horrible entre collègues, autant mes collègues actuels me font espérer. ELèves durs...MAIS des collègues qui se soutiennent, qui sortent parfois ensemble, qui ne laissent pas rentrer quelqu'un à la maison sans avoir laissé cracher au collègue tout ce qu'il a sur le coeur avant de rentrer à la maison. SI on ajoute à ça une PA tiptop...et une bonne entente entre profs et vis sco. ...franchement je crois que parfois il n'en faut pas beaucoup... Ca n'évite pas forcément le pire (pas de solution miracle) mais je pense que ça aide à diminuer un peu le risque.
- ZenxyaGrand sage
Autant baisser les bras, ça me dérange vraiment. (réponse au message de Lefteris)
Dans mon lycée, un prof est en souffrance, bordélisé par ses classes et absolument pas soutenu par le CDE (ben oui, sûr que c'est le bordel, il est nul, j'ai entendu des trucs pas mal de la CPE aussi !!!). Et bien sûr tout est fait de manière insidieuse, ce n'est pas frontal ou avec des témoins, il n'y a pas convocation dans le bureau où il pourrait être assisté. Un faisceau d'indices concordants pourrait-on dire si c'était un thriller. Nous essayons de l'aider mais à part lui parler, lui payer un café, nous sommes impuissants. Certains ont une attitude incroyable, comme ce n'est pas sur eux que s'abattent les récriminations du "chef", ils ferment les écoutilles et refusent de voir (je refuse de croire que cela puisse leur complaire). Lâcheté ou inconscience ???? Bon sang, ces trucs là me font froid dans le dos.
Dans mon lycée, un prof est en souffrance, bordélisé par ses classes et absolument pas soutenu par le CDE (ben oui, sûr que c'est le bordel, il est nul, j'ai entendu des trucs pas mal de la CPE aussi !!!). Et bien sûr tout est fait de manière insidieuse, ce n'est pas frontal ou avec des témoins, il n'y a pas convocation dans le bureau où il pourrait être assisté. Un faisceau d'indices concordants pourrait-on dire si c'était un thriller. Nous essayons de l'aider mais à part lui parler, lui payer un café, nous sommes impuissants. Certains ont une attitude incroyable, comme ce n'est pas sur eux que s'abattent les récriminations du "chef", ils ferment les écoutilles et refusent de voir (je refuse de croire que cela puisse leur complaire). Lâcheté ou inconscience ???? Bon sang, ces trucs là me font froid dans le dos.
- ZenxyaGrand sage
Un bon début de solution il me semble.philann a écrit:
de l'autre côté, autant je trouve le manque de soutien parfois horrible entre collègues, autant mes collègues actuels me font espérer. ELèves durs...MAIS des collègues qui se soutiennent, qui sortent parfois ensemble, qui ne laissent pas rentrer quelqu'un à la maison sans avoir laissé cracher au collègue tout ce qu'il a sur le coeur avant de rentrer à la maison. SI on ajoute à ça une PA tiptop...et une bonne entente entre profs et vis sco. ...franchement je crois que parfois il n'en faut pas beaucoup... Ca n'évite pas forcément le pire (pas de solution miracle) mais je pense que ça aide à diminuer un peu le risque.
- User5899Demi-dieu
Robin, votre confidence me touche, bien sûr parce que je vous estime, mais aussi parce que ce que vous écrivez finira par m'"arriver, je le sens même si rien de concret ne s'est encore déclaré.
- ZenxyaGrand sage
Robin a écrit:Oui, je vais mieux, merci. Je donne des cours particuliers et je fais de l'aide aux devoirs dans un organisme de formation privé, mais je suis en CDD et je ne bénéficie pas des congés payés. Je n'aurais pas pu m'arrêter de travailler car ma retraite se monte à environ 1100 euros/mois... et si j'en juge par les progrès et les résultats des élèves, le problème ne venait pas (uniquement ?) de moi, mais on finit par ne plus très bien savoir où on en est et par se sentir nul.
Je pense que j'avais tort de vouloir continuer à enseigner quelque chose. J'aurais peut-être dû faire du Meirieu : les mettre en binôme et leur faire faire des "activités" (je le faisais de temps en temps, mais pas tout le temps), ne pas avoir d'exigences, ne pas vouloir leur faire faire de l'orthographe, de la grammaire, etc. Mettre des bonnes notes à tout le monde... Que sais-je ? Mais je n'y suis pas arrivé. J'ai le malheur d'avoir une conscience professionnelle (ou une conscience tout court ?) et je ne pouvais pas faire un sous-enseignement de masse, ne serait-ce que pour certains élèves qui ne méritaient pas ça.
Oui, j'ai l'impression d'être sorti d'un cauchemar, comme Henry Fonda dans Le faux coupable d'Alfred Hitchcock. Ça permis de comprendre beaucoup de choses, notamment le phénomène totalitaire et concentrationnaire, ce qui s'était passé dans ce pays sous l'Occupation, la collaboration, ce qu'on a fait aux juifs, le rôle de la bureaucratie dans la déportation, etc. Comme disait (presque) Nietzsche ce qui ne vous tue pas vous rend moins bête.
Robin (si je peux me permettre).
Pour ce que j'ai mis en gras, j'avais lu un article en lien avec les travaux de Stanley Milgran et effectivement c'est vraiment dur d'admettre que certaines choses deviennent possibles par obéissance et soumission à la hiérarchie.
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- LefterisEsprit sacré
Zenxya a écrit:Autant baisser les bras, ça me dérange vraiment. (réponse au message de Lefteris)
Dans mon lycée, un prof est en souffrance, bordélisé par ses classes et absolument pas soutenu par le CDE (ben oui, sûr que c'est le bordel, il est nul, j'ai entendu des trucs pas mal de la CPE aussi !!!). Et bien sûr tout est fait de manière insidieuse, ce n'est pas frontal ou avec des témoins, il n'y a pas convocation dans le bureau où il pourrait être assisté. Un faisceau d'indices concordants pourrait-on dire si c'était un thriller. Nous essayons de l'aider mais à part lui parler, lui payer un café, nous sommes impuissants. Certains ont une attitude incroyable, comme ce n'est pas sur eux que s'abattent les récriminations du "chef", ils ferment les écoutilles et refusent de voir (je refuse de croire que cela puisse leur complaire). Lâcheté ou inconscience ???? Bon sang, ces trucs là me font froid dans le dos.
Non, déjà à son échelle résister et ne pas entrer dans le jeu . Ensuite, aider les collègues, en les informant bien. j'ai même fourni un canevas de recours administratif à une collègue, puisque son syndicat ne voulait pas l'aider ("tu comprends, entrer dans des rapports juridiques , hein...") Je suis toujours syndiqué par principe (ailleurs évidemment) mais je n'ai pas le temps pour diverses raisons d'être délégué ( et comme Robin, le cauchemar qui a brisé ma carrière est encore un peu frais, tout ça parce que j'ai eu un jour l'idée naïve d'accepter de me présenter à un mandat pour aider ) , quoique je sois sollicité. Je ne suis pas dans un endroit de conflits majeurs entre collègues (l'établissement n'est pas facile), mais des petites tensions paraît-il, et certains qui savent que je parle peu mais fort au besoin me demandent d'aller au CA pour faire remonter de choses qui ne remontent jamais, dont je ne suis pas trop au courant d'ailleurs. Si on ne grenouille pas à écouter les bruits, si on ne passe pas du temps en salle des professeurs, il y a des choses qui échappent, forcément.
Il y a effectivement dans le monde du travail soit de la lâcheté, soit de l'inconscience. Certains ont peur d'être visés à leur tour, et ne veulent pas laisser penser qu'ils sont du côté de la victime, d'autres ne voient réellement rien. Une autre catégorie pense que c'est bien fait ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- ZenxyaGrand sage
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L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- victor44Habitué du forum
pour en revenir à l'origine du post, je suis d'accord avec Karine et Celeborn, il vaut mieux être prudent lorsqu'on commente ce genre de fait.
Sans vouloir provoquer, lorsque j'ai lancé le fil sur les suicides d'élèves en prépa, beaucoup de néos ont réfuté la possibilité que les prépas puissent faciliter le passage à l'acte. Un suicide est rarement causé par un seul problème. On ne peut classer systématiquement tout suicide de prof comme causé par l'école et tout suicide d'élève de prépa comme n'ayant aucun lien avec l'école.
Il faut se garder de toute génaralisation rapide et stupide, on ne connait pas la victime et la seule chose à faire est d'être solidaire de la famille et de chercher comment pouvoir prévenir si la souffrance est très liée au travail.
Mais si on souffre trop dans son travail, réfléchir à en changer n'est pas forcément une mauvaise piste. Quant à ceux qui proposent des thérapies gratuites, il peut être judicieux de préciser que le coût élevé à la charge du patient fait partie processus de guérison.
Sans vouloir provoquer, lorsque j'ai lancé le fil sur les suicides d'élèves en prépa, beaucoup de néos ont réfuté la possibilité que les prépas puissent faciliter le passage à l'acte. Un suicide est rarement causé par un seul problème. On ne peut classer systématiquement tout suicide de prof comme causé par l'école et tout suicide d'élève de prépa comme n'ayant aucun lien avec l'école.
Il faut se garder de toute génaralisation rapide et stupide, on ne connait pas la victime et la seule chose à faire est d'être solidaire de la famille et de chercher comment pouvoir prévenir si la souffrance est très liée au travail.
Mais si on souffre trop dans son travail, réfléchir à en changer n'est pas forcément une mauvaise piste. Quant à ceux qui proposent des thérapies gratuites, il peut être judicieux de préciser que le coût élevé à la charge du patient fait partie processus de guérison.
- yphrogEsprit éclairé
- Spoiler:
- L'idée me vient vraiment à l'esprit de faire un liste sur mon wiki. Ca doit déjà exister, je crois, non?
- CondorcetOracle
Itou pour la première phrase. Tes envols philosophiques offrent un écho bienvenu aux interrogations qui me taraudent.Cripure a écrit:Robin, votre confidence me touche, bien sûr parce que je vous estime, mais aussi parce que ce que vous écrivez finira par m'"arriver, je le sens même si rien de concret ne s'est encore déclaré.
Cripure, j'espère bien que non pour la seconde partie de votre phrase. Si par malheur cela arrivait, vous savez que nous sommes là (et que ce ne sont pas des mots en l'air, la présence des autres en cas de moments vraiment bas joue un rôle bien plus important qu'on ne saurait le croire, du moins le crois-je ).
A vous deux, mes pensées de nuit
- CondorcetOracle
Victor44 http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/suicide/suicide.html
- NadejdaGrand sage
Plus philosophique, et puisqu'il était question plus haut de condition concentrationnaire et de négation de l'humain, Jean Améry : Porter la main sur soi. Traité du suicide (Actes Sud).
- RobinFidèle du forum
Cripure a écrit:Robin, votre confidence me touche, bien sûr parce que je vous estime, mais aussi parce que ce que vous écrivez finira par m'"arriver, je le sens même si rien de concret ne s'est encore déclaré.
Cripure, je suis désolé pour les bêtises que j'ai dites sur le mariage pour tous. Il y a des moments où je pense trop avec ma tête et pas assez avec mon cœur (il faut penser avec les deux !). J'ai été élevé dans un milieu très étroit d'esprit à l'égard de ces questions et j'ai vu un évêque que j'ai bien connu aux côtés de Frigide Bargeot sur une photo et j'ai compris que je ne faisais pas partie de ces gens-là, que je serais toujours avec les pauvres, les marginaux, les persécutés, avec le Cripure du Sang Noir, pas avec les bien-pensants et que c'était mon destin, parce que c'est le destin même de l'esprit d'en payer le prix. François Mitterrand, que je n'aimais pas particulièrement a dit avant de mourir (j'espère que c'était sincère) qu'il croyait aux forces de l'esprit. Mais peut-on croire à quelque chose d'autre ? A l'avancement sur "liste d'aptitude", aux sciences de l'Education, à l'art de se faire une place au soleil, d'être le bienvenue dans les médias, de parler de ce qu'on ne connaît pas, aux I-pods, à la conquête de la Lune, en moi-je, moi-je et encore moi je ? Quand ça va trop mal, je pense à mon père traqué, crevant de faim à Lyon pendant l'Occupation, à mon grand-père gazé en 14, grèviste chez Citroën en 1936, à l'autre grand-père qui travaillait pour la vie et qui a quand même fini à Fresnes. Je pense que ça vaut mieux de souffrir un peu, mais d'avoir sa conscience pour soi et de pouvoir se regarder dans la glace le matin sans trop avoir honte (mais encore faut-il, pour avoir honte, avoir une conscience). Ne lâchez pas !
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